un plan social mal justifié... - CFDT Serca
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un plan social mal justifié... - CFDT Serca
? Redéploiement du B.A.S. et plan social chez Serca sur l’avenir des salariés Serca UN PLAN SOCIAL MAL JUSTIFIÉ... Le groupe préfère tailler dans le vif plutôt que de se remettre en question L’argument avancé par la direction dans sa note économique pour justifier son plan social est une perte de 114.000.000 € au niveau du non-alimentaire, dont 69.000.000 € au niveau du BAS. Certes, le marché évolue et il faut s’adapter. Pour la CFDT, la bonne solution n’est pas en « taillant dans le vif », mais dans un management plus affûté, plus cohérent, moins gaspilleur et surtout plus commercial. Rapportée aux 7.190.000.000 € de chiffre d’affaires du groupe, cette perte apparaît comme colossale, devrait justifier la suppression de tout le non-alimentaire des Géant ! En fait, ce chiffre issu d’un des nombreux audits sur le groupe n’apparaît nulle-part, et correspond à une méthode comptable particulière (coûts complets) non utilisée dans la gestion du groupe. Les experts du cabinet Syndex ont démontré que cette justification de la note économique était plus de la poudre aux yeux qu’autre chose. Interpellée en CCE sur ce point, la direction a eu du mal à se justifier : « En exploitation, on ne le suit pas trop, on fait plutôt de l’analytique ; il n’y a pas de rapport entre l’EBit et le résultat d’exploitation. (…) C’est une alchimie pour voir les secteurs rentables et bâtir une stratégie ». Le problème est que ce chiffre a été balancé seul, sans autre élément de comparaison avec les autres secteurs. La justification du plan social sur ce seul chiffre est donc ambiguë. ...MAIS UN AVENIR SOMBRE Le rapport établi par les experts de Syndex est particulièrement intéressant, dans les perspectives qu’il dresse de Serca sur son marché et en fonction du « redéploiement du BAS » : «Les prévisions 2006 laissent entrevoir un avenir plus favorable pour le BAS, mais pas forcément pour le cœur de métier de Serca». Les recherches d’autres clients seront-elles suffisantes pour sauver Serca ? - Proposer des produits discount peu margés à une clientèle haut de gamme est une gabegie évitable. - Stocker trop longtemps des produits techniques jusqu’à devoir les solder parce qu’on ne sait pas gérer les codes de glissement sur l’informatique est une deuxième gabegie évitable, - Jeter des quantités énormes de produits parce qu’on ne sait pas les tester et qu’on n’a pas de solution en PMS est une troisième gabegie évitable. - Ne pas vouloir rémunérer correctement les vendeurs est une cinquième gabegie, car sans motivation, ils ne vendent pas ! Au CCE, Madjid Boukhateb (Molina) a fait remarquer que parce qu’il y avait un surstock en TV avant l’arrivée de nouvelles gammes, on venait de se rappeler qu’il y avait des vendeurs, et qu’avec une commission convenable, les vendeurs pouvaient vider rapidement les stocks ! Pour l’heure, les orientations choisies par la direction sont inquiétantes à court terme pour l’emploi au sein des vendeurs, mais aussi, par répercussion, pour les techniciens de sites, les livreurs et les personnels des CTR. http://sercacfdt.free.fr 2 A quelles sauces le BAS va-t’il être mangé ? L’objectif affiché reste le reclassement des salariés, mais la réalité du plan social 2005 montre que 64 % des personnes concernées ont quitté la société ou le groupe. Rappelons les trois concepts de BAS choisis par Géant : Vendredi 21 avril, en comité central d’entreprise, grâce à l’aide très efficace des experts du cabinet Syndex mandaté par les élus, et à la détermination des élus, la direction a pris note des demandes en vue d’améliorer les dispositions et conditions offertes aux salariés concernés : budget formation, allocation temporaire dégressive, nombre minimum d’offres valables d’emploi proposées par la cellule de reclassement, indemnité complémentaire de rupture (chèque valise), etc. 1°) BAS en libre service total, sans aucun vendeur Serca, et avec un assortiment court (quasi discount). 2°) Mise en place d’une boutique électronique pour vendre téléphones, appareils photos, camescopes, PDA/GPS et MP3, et passage de tout le reste en libre-service total sans vendeur Serca, selon le même concept qu’au n°1. 3°) Mise en place d’une boutique électronique et maintien du BAS tel qu’il existe aujourd’hui avec des vendeurs Serca et les services associés (livraisons, techniciens, etc.). L’étude des chiffres a permis aux experts de Syndex de mettre en évidence le risque de basculement dans les deux premières solutions pour les magasins dont le CA est de moins de 50 M€. Y aura-t-il des nouveaux plans sociaux en 2007 et 2008 ? Le risque est plus que sérieux qu’il y ait au moins de gros bouleversements dans beaucoup de magasins. Sur le chèque valise, Jean-Yves Collin (Bretagne) a plaidé le fait qu’avec plus de la moitié des personnes concernées non reclassées lors du précédent plan social, il fallait aussi apporter une indemnisation convenable à ceux qui se verraient contraints de quitter l’entreprise et le groupe après des années de bons services. Les experts de Syndex ont indiqué que, statistiquement, seuls 10 % des salariés, acceptent des mobilités géographiques, et que les pertes de salaries peuvent constituer des freins importants aux reclassements dans des postes au sein du groupe. D’où l’intérêt pour les salariés de jouer un peu moins individuel et de penser à se syndiquer… Sur tous ces points, la négociation promet d’être serrée sur lors de la troisième réunion du CCE, les 4 et 5 mai. GESTION PREVISIONNELLE DES EMPLOIS ET COMPETENCES Rééquilibrer la grille des critères Dans ces perspectives, Serca devrait se conformer aux prescriptions de la loi Borloo de janvier 2005 qui impose une négociation sur la gestion prévisionnelles des emplois et compétences avec un programme d’accompagnement et d’adaptation aux évolutions. Serca a lancé son plan social sans envisager la mise en place de cette négociation pourtant obligatoire… UN PLAN SOCIAL DISCOUNT Des perspectives d’amélioration Compte tenu des moyens de la société Serca du groupe Casino, le plan social (en jargon édulcoré : plan de sauvegarde de l’emploi ou PSE) en proposé par la direction en est toujours un peu trop au raz des paquerettes. Si pour le secteur de la distribution ou le groupe Casino lui-même, ça peut paraître correct, ce plan est totalement risible au vu de ce qui se fait dans l’industrie : déduction faite des coûts de licenciement (une moyenne de 6.300 € d’indemnités), le précédent plan social s’est soldé par un budget moyen de 539 € par salarié concerné pour les mesures d’aide au reclassement et 2.029 € par salarié pris en charge par la cellule de reclassement. D’ici là, une commission aura la difficile tâche discuter de la grille des critères d’ordre de licenciement afin de rétablir un équilibre acceptable entre facteurs sociaux (âge, ancienneté, situation personnelle, etc.) et les critères « à la gueule » (professionnels) que la direction veut maximiser. – Avec cette grille, vous gardez qui vous voulez !, s’insurgeait Arnaud Muzard, représentant syndical CFDT. – C’est bien l’objectif !, a rétorqué le DRH, sans vergogne. Syndex et les élus ont alors rappelé que le licenciement économique n’était pas une sanction liée à la personne, mais la conséquence d’un avatar économique (la réorganisation du BAS décidée au niveau de Géant). Sur les critères professionnels, la grille doit reprendre les données issues des entretiens annuels d’évaluation. Les personnes concernées doivent donc avoir eu cet entretien l’an dernier et même l’année d’avant, car le faire en plein plan social présente le risque de piper les dés. S’il n’y a pas eu d’entretien, les critères professionnels sont sans fondement juridique. http://sercacfdt.free.fr 3 Les contre-propositions des élus du CCE DES CDD POUR TESTER LE POTENTIEL TELEPHONIE Pour limiter l’impact social de la restructuration du BAS et les licenciements, les élus du CCE ont présenté à la direction plusieurs contrepropositions, dont celles-ci : Présenté à la va-vite aux CE, le recrutement de vendeurs en CDD dans onze magasins sonne curieusement alors que la société est en plan social et s’apprête à licencier des vendeurs. 1°) Remplacer, là où c’est possible, les démonstrateurs téléphonie extérieurs par des vendeurs Serca. Reçue comme « plutôt une bonne idée », cette contre-proposition fera l’objet d’une étude à partir d’un état des lieux. Ce recrutement est présenté comme un « test de vente complémentaire » sur des magasins choisis pour ne pas réaliser de forts chiffres en téléphonie et où aucun projet de boutique n’est planifié pour 2006 : « il s’agit de savoir ce que peut rapporter en termes de résultats un vendeur dédié téléphonie ». 2°) Remplacer les personnels d’accueil des SAV des Géant par des personnels Serca. L’intérêt est d’offrir un meilleur service, mais se pose le problème des salariés Géant affectés au SAV. Des réponses devront être apportées à ces contrepropositions lors de la réunion des 4 et 5 mai. Ces vendeurs seront recrutés pour une période de six mois, à partir du 2 mai dans les magasins de Carcassonne-Salvazat, Toulouse-Fenouillet, Béziers, Pessac,Tarbes,Torcy, Clermont-Ferrand, Niort, SaintNazaire, La Foux (St Tropez), Morlaix. BOUTIQUES ELECTRONIQUE Leur rémunération sera du même type que le nouveau système concocté pour les vendeurs boutique. Nouveau système de rémunération Ce test vise à évaluer l’impact d’un vendeur dédié sur les ventes et peut déboucher sur le recrutement en CDI du vendeur recruté en CDD (utilisation dévoyée en phase d’essai du principe du CDD !). Ce test vise aussi à évaluer le nouveau système de rémunération des boutiques. Pour la direction, cette réorganisation des BAS est la bonne aubaine pour faire passer sans négociation un nouveau système de rémunération pour une partie des vendeurs. Ce système qui sera celui appliqué pour les vendeurs qui passeront dans les boutiques a simplement été présenté de manière très rapide aux élus du CCE. Il fera l’objet d’un avenant au contrat de travail. Ce système est un peu du type de celui des vendeurs PEM : la guelte disparaît totalement. 80 % de la rémunération est collective, calculée sur un panel d’objectifs (chiffre d’affaires, nombre de lignes téléphoniques ouvertes, nombre d’abonnement internet, etc.). Les 20 % restant sont individuels, en fonction de la vente de garanties EDG et APN. 100 % de l’objectif donne, pour une classification I/II, un brut de 1.386 €. Les minima garantis restent inchangés (il est impossible de payer moins en raison de la convention collective. Ouf !). Les objectifs sont fixés par le manager Géant et validés par le Rafv. « On n’a pas intérêt à piper les dés », notait la directrice de la force de vente, interpellée par des élus déjà échaudés. Généralisation sur trois ans La mise en place des boutiques dans les hypers devrait se généraliser sur trois ans, a annoncé le directeur général. Dommage qu’on ait autant manifesté contre le CPE, il aurait pu avoir chez Serca une belle application ! UN FRONT SYNDICAL POUR RECADRER LA DIRECTION Thierry Montion, délégué syndical central CFDT et secrétaire du CCE, a lu, au nom des organisations syndicales CFDT et FO, une motion recadrant la direction dans ses velléités de vouloir arracher au fil de l’eau des avis aux élus afin d’avancer toute seule et de priver les élus du seul moyen de pression qu’ils détiennent pour faire pencher la balance en faveur des salariés : la formulation d’un avis. Ce recadrage a permis un débat un peu plus serein que lors des sessions précédentes, et a surtout permis d’avancer. L’autre point positif pour les salariés sur cette affaire a été la collaboration intersyndicale responsable entre la CFDT et FO, qui, comme lors de la lutte contre le CPE, ont su dépasser leurs dissensions et ramer efficacement dans le même sens http://sercacfdt.free.fr 4 au profit des salariés concernés par le plan social. Ce front syndical a même surpris la direction qui ne pouvait plus jouer sur la dissension. LE CABINET « PBC » A LA RENCONTRE DES SALARIÉS CONCERNÉS Le CCE a accepté unanimement – mais sans voter – que les consultants du cabinet PBC choisi par la direction pour gérer le reclassement viennent rapidement dans les magasins rencontrer les vendeurs et livreurs concernés par le plan social, afin de sonder leurs souhaits quant à une éventuelle mobilité ou un reclassement interne à Serca ou au groupe. Les consultants seront présentés aux salariés par la hiérarchie Serca (Rafv), mais les entretiens devront se dérouler en toute confidentialité, sans aucune personne de l’encadrement ni du magasin ni de Serca. La direction a rappelé ce point importantur la demande des élus du CCE. Rappel sur les indemnités de licenciement conventionnelles Les indemnités complémentaires de rupture s’ajoutent aux indemnités de la convention collective (supérieures au minima du code du travail), calculée comme suit : CONVENTION COLLECTIVE N°3076 Article 36 Indemnité de licenciement Le salarié lié par un contrat de travail à durée indéterminée et qui est licencié par son employeur perçoit, s’il a droit à un délai-congé, une indemnité de licenciement dans les conditions suivantes : – le salarié doit avoir, à la date où le licenciement prend effet, au moins un an d’ancienneté ininterrompue au service du même employeur ; – la rémunération brute servant de référence au calcul de l’indemnité de licenciement est le salaire brut mensuel moyen des 3 derniers mois ou des 12 derniers mois si ce calcul est plus favorable au salarié. 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 Au-delà de 20 ans : + 0,20 par année supplémentaire. Cette indemnité de licenciement ainsi calculée est majorée de 10 % lorsque la salarié licencié a plus de cinquante ans d’âge. Article 37 Recherche d’emploi Pendant la période du délai-congé (préavis), le salarié peut, dans la limite de 64 heures, s’absenter de son lieu de travail pour rechercher un emploi, jusqu’au moment où il a trouvé un nouvel emploi. Ces heures d’absence, rémunérées par l’employeur, peuvent être prises dans les conditions suivantes : – elles peuvent être groupées, d’un commun accord entre les parties, pour écourter la durée du délai-congé (préavis) ; – elles peuvent être groupées, d’un commun accord entre les parties, en plusieurs fois sous forme de 16 demi-journées de 4 heures ; – elles peuvent être prises, dans la limite de 64 heures, d’un commun accord entre les parties, à raison de 2 heures par jour fixées en référence à l’heure habituelle d’arrivée ou de départ du travail ; – elles peuvent être prises, dans la limite de 64 heures, qu’il y ait ou non accord entre les parties, un jour au gré de l’employeur, un jour au gré du salarié, à raison de 2 jours au plus par semaine. Pour les salariés employés à temps partiel, les dispositions du présent article s’appliquent au prorata de la moyenne des heures réellement travaillées au cours des 12 derniers mois ou, à défaut de cette ancienneté, à compter de la date d’embauche. En cas de rémunération incluant des variables, le salaire à prendre en considération est la moyenne mensuelle des 12 derniers mois. Le taux et les modalités de calcul de l’indemnité de licenciement sont fixés par le tableau ci-dessous : ANCIENNETE SUPERIEURE A... (en années révolues) 1 2 3 4 COEFFICIENT A APPLIQUER au salaire brut mensuel moyen 0,10 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00 1,10 1,20 1,40 1,60 1,80 2,00 2,20 2,40 2,60 2,80 3,00 http://sercacfdt.free.fr