Primevère : le coucou du printemps
Transcription
Primevère : le coucou du printemps
Primevère : le coucou du printemps le 02/04/2009 Type de publication : Plante du mois Nom scientifique : Primula veris L. Famille : Primulaceae Quelle fleur peut bien symboliser le mieux le retour du printemps ? Certains d'entre vous répondront certainement la primevère. Alors que les chants des oiseaux reprennent, la primevère réapparaît nous invitant à découvrir sa douceur et sa luminosité. C'est ainsi que nous la découvrons lors de nos ballades champêtres dans les prés, les clairières, les broussailles et les bords de route. C'est une fleur très courante dans notre régiondu fait de sa préférence pour les sols calcaires. Mais la connaissez-vous aussi bien que ça ? Établissons avant tout une distinction entre cette primevère et celle que l'on peut acheter en jardinerie. Cette dernière ne dispose pas de pédoncule floral et fleurit au niveau du sol. Au contraire, la Primula veris développe une inflorescence dont le pédoncule monte entre 10 et 30 cm de hauteur. Ses feuilles sont ovales, brusquement contractées en pétioles et est inégalement dentées. Elles sont ridées et grisâtres sur la face inférieure. Les fleurs sont régulières, odorantes, jaune avec une touche orange au c?ur. L'inflorescence se présente en de petites ombelles au sommet du pédoncule. Les fruits sont des capsules ovoïdes. La racine est épaisse et, détail intéressant, odorante : elle sent le clou de girofle. Bien des utilisations sont attachées à cette plante, que ce soit d'ordre culinaires, médicinales, cosmétiques ou plus simplement folkloriques. On la connaît depuis l'antiquité, période à laquelle on considérait cette fleur comme un remède propre à la paralysie. Fort utilisée au Moyen-âge, on l'oublia au 19ème siècle, mais fut redécouverte durant le 20ème siècle comme expectorant et diurétique. On recommande aussi les inflorescences contre l'insomnie, les palpitations ou les vertiges? c'est également une plante classée comme antibactérienne et antifongique, elle est encore traditionnellement employée dans le traitement symptomatique de la toux et de l'hygiène buccale. Maintenant que nous sommes en bonne santé, nous pouvons penser à la cuisine. On utilise dans cette plante la racine, les feuilles et les fleurs. La racine, dont nous avons déjà parlé de l'odeur, est couramment utilisée pour aromatiser la bière. Les feuilles peuvent se manger en salade mais, à l'instar des pissenlits, on prendra soin de les cueillir avant la floraison pour éviter l'amertume excessive. Des fleurs, on peut faire bien des choses : un gâteau par exemple ou encore un thé de primevère. Il s'agit d'une infusion légère de fleur de Primula qui associe un goût délicat à un effet calmant. Désormais, nous avons le ventre plein et nous pouvons découvrir les traditions rattachées à ce végétal. Nous ne pouvons inventorier toutes les coutumes qui ont existé mais en voici tout de même quelques unes. Ainsi, les mères possessives cousaient des pieds de primevères dans les oreillers des fils qu'elles ne voulaient pas voir partir. En Mayenne, on défendait aux enfants de rapporter des fleurs à la maison car on croyait que cela empêchait les poules de pondre. Au 18ème siècle, c'était la fleur du libertinage : marquises et rouées (débauchées, élégantes) en portaient sur elles pour se rendre à un rendez-vous galant. Voici donc quelques mots qui ont éveillé, je l'espère, un nouvel intérêt pour ces fleurs que vous ne faisiez que regarder. Mais au fait, pourquoi appelle-t-on ces primevères des coucous ? Tout simplement parce que la période de floraison correspond à peu de choses près à la réapparition et surtout au chant du coucou emplumé.