LE DÉcROchAgE - Union des Clubs Professionnels de Football

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LE DÉcROchAgE - Union des Clubs Professionnels de Football
PROFESSION
#79
FOOTBALL
© JB Autissier/Panoramic
L E B U L L E T I N D E L’ U N I O N D E S C L U B S P R O F E S S I O N N E L S D E F O OT B A L L • ja n v i e r   2 0 1 5 • w w w.u c p f. f r
ÉDITORIAL PAR JEAN-PIERRE LOUVEL
Président de l’UCPF et du Havre Athletic Club
Le décrochage
D
SOMMAIRE
Édito de J-P. Louvel DOSSIER Le décrochage
ACTUALITÉS
p. 1
p. 2
Supporters de l’emploi saison 2
p. 6
Billet de Philippe Diallo p. 7
Naissance d’Unipros p. 8
Un monde de foot : Corinne Diacre p. 8
Football people p. 9
Le mois de naissance des joueurs
par Bastien Drut
p. 10
Le Stade Lavallois se développe
durablement
p. 11
Bleuet de France
p. 12
epuis l’arrêt Bosman de 1995,
les clubs professionnels de football français, plongés dans un
espace international ultra-compétitif,
subissent un décrochage économique...
et par conséquent sportif.
L’UCPF s’est attachée à livrer un constat clair,
objectif et lucide de cette situation, formalisé
dans le document « Le Décrochage » qui a
été présenté publiquement le 20 novembre
dernier et dont les grandes lignes sont exposées ci-après.
Ce décrochage, les clubs le déplorent
comme l’ensemble de leurs supporters.
Nullement fatalistes, ils sont prêts à relever
ce défi. Mais avant de réformer, il convient
de partager un constat qui, désormais, ne
peut être qu’européen.
Quel football la France souhaite-t-elle ?
L’UCPF a souhaité poser cette question
à l’ensemble des parties-prenantes de la
« filière football professionnel » car, au-delà de
la question sportive déjà prégnante, 26 000
emplois non-délocalisables sont en jeu, ainsi
qu’une part importante du lien social dans
les territoires. •
Quel football
la France
souhaite-t-elle ?
FOOTBALL
Janvier 2015
PROFESSION #79
Le décrochage
Quel football pour DE LOURDS HANDICAPS
Les charges les plus lourdes d’Europe pour les joueurs comme pour les clubs :
CHARGES SOCIALES JOUEURS
POUR UN SALAIRE ANNUEL BRUT DE 600 000 €
(EN K€)
60
60
54
48
42
36
30
24
18
12
13,5
13
6
5
0
FRA
R.U.
POR
ITA
4
0,9
0
ALL
ESP
RUS
Sources : Eversheds pour UCPF - 2014
CHARGES PATRONALES
POUR UN SALAIRE ANNUEL BRUT DE 600 000 €
(EN K€)
800
750
186
700
81
650
65
33
26
14
12
ITA
POR
ESP
ALL
600
550
500
450
400
FRA
R.U.
RUS
Sources : Eversheds pour UCPF - 2014
Le poids des charges sociales est nettement plus élevé en France. La Russie reste le pays
le plus compétitif pour les joueurs, avec une absence de charges sociales combinée à une
fiscalité très avantageuse.
Le poids des charges patronales en France est un handicap majeur en matière de compétitivité
vis-à-vis des autres pays du panel, où les charges sont soit moins élevées (Italie, Portugal,
Royaume-Uni, Russie), soit rapidement plafonnées (Allemagne, Espagne).
2
DOSSIER
la France ?
À ces handicaps s’ajoute une instabilité fiscale et sociale pénalisante :
Taxe à 75 %
+ suppression du DIC
=1
50 millions d’euros
de charges supplémentaires imprévisibles
en 4 ans (soit 10 % du CA)
L’ÉROSION
SPORTIVE
ÉVOLUTION DE L’INDICE UEFA DE 1995 À 2014
RANG
1995
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
01
Au sommet de l’Europe en
1995, la France décroche suite
à l’arrêt Bosman :
02
03
04
05
06
07
08
09
ITALIE
FRANCE
ALLEMAGNE
10
ESPAGNE
11
12
13
ANGLETERRE
PORTUGAL
Le classement UEFA revêt une
importance capitale : le nombre
de places qualificatives pour les
compétitions UEFA (Ligue des
Champions et en Europa League) –
et donc l’accès à de substantielles
dotations – découle directement de
ce classement.
La reconnaissance de la libre
circulation des joueurs en 1995
(Arrêt Bosman), des charges
sociales françaises plus élevées
que tous ses concurrents et l’exode
des meilleurs joueurs marquent le
début de l’érosion de l’indice UEFA
de la France, désormais dépassée
par le Portugal et concurrencée par
la Russie.
RUSSIE
Sources : UEFA
3
DOSSIER
L’ÉROSION
SPORTIVE...
LES 22 TITULAIRES DU QUART DE FINALE
FRANCE / ALLEMAGNE COUPE DU MONDE
DE LA FIFA 2014
ÉQUIPE DE FRANCE
CLUB (SAISON 2013-14)
MANNSCHAFT
CLUB (SAISON 2013-14)
HUGO LLORIS
MAMADOU SAKHO
RAPHAËL VARANE
MATHIEU DEBUCHY
PATRICE EVRA
PAUL POGBA
YOHAN CABAYE
BLAISE MATUIDI
TOTTENHAM HOTSPURS (ANG.)
LIVERPOOL FC (ANG.)
REAL MADRID (ESP.)
NEWCASTLE UNITED (ANG.)
MANCHESTER UNITED (ANG.)
JUVENTUS TURIN (ITA.)
PSG (FRA.)
PSG (FRA.)
OLYMPIQUE DE MARSEILLE (FRA.)
REAL SOCIEDAD (ESP.)
REAL MADRID (ESP.)
MANUEL NEUER
PHILIPP LAHM
MATS HUMMELS
JÉRÔME BOATENG
BENEDIKT HÖWEDES
MESUT OZIL
TONI KROOS
THOMAS MÜLLER
SAMI KHEDIRA
BASTIAN SCHWEINSTEIGER
MIROSLAV KLOSE
BAYERN MUNICH (ALL.)
BAYERN MUNICH (ALL.)
BORUSSIA DORTMUND (ALL.)
BAYERN MUNICH (ALL.)
SCHALKE 04 (ALL.)
ARSENAL (ANG.)
BAYERN MUNICH (ALL.)
BAYERN MUNICH (ALL.)
REAL MADRID (ESP.)
BAYERN MUNICH (ALL.)
LAZIO ROME (ITA.)
MATHIEU VALBUENA
ANTOINE GRIEZMANN
KARIM BENZEMA
ÉVOLUANT EN FRANCE
27 %
ÉVOLUANT EN ALLEMAGNE
Les meilleurs joueurs français
évoluent à l’étranger :
Seuls 27 % des joueurs français
titulaires lors de ce match évoluaient
dans un club français contre 73 %
pour l’équipe d’Allemagne. Tout le
symbole de l’appauvrissement sportif
des clubs français.
73 %
Sources : FIFA
UNE COMPÉTITIVITÉ
ÉCONOMIQUE EN
BERNE
DROITS AUDIOVISUELS
(MOYENNE ANNUELLE SUR LA PÉRIODE DONNÉE EN M€)
2500
2206
Malgré des progrès incontestables… partout des ressources
inférieures, et surtout des écarts
qui se sont creusés…
INTERNATIONAL
2000
DOMESTIQUE
906
1500
974,5
1000
117
709,6
1298
500
La France en quelques années a
beaucoup progressé en termes
de droits audiovisuels. Elle reste
cependant distancée par ses
concurrents, qui creusent l’écart
notamment pour les droits
internationaux.
639,5
177,5
541
32,5
71
857,5
607
532,1
470
0
2013-14
À 2015-16
2012-13
À 2014-15
2012-13
À 2014-15
2012-13
À 2015-16
2013-14
À 2014-15
Sources : TV Sports Market
RECETTES “JOUR DE MATCH”
DES LIGUES 1 EUROPÉENNES
RECETTES SPONSORING DES LIGUES 1 EUROPÉENNES
(COMPARAISON 2001-2002 / 2012-2013 )
(COMPARAISON 2001-2002 / 2012-2013)
EN M€
EN M€
700
600
2001-2002
+ 40 %
682
500
+ 165 %
469
400
300
402
489
+1%
200
100
0
2012-2013
177
180 182
1000
2001-2002
+ 67 %
2012-2013
874
800
+ 113 %
600
579
524
+ 222 %
+ 45 %
96
200
139
+ 55 %
271
157
?
557
507
400
128
0
Malgré une progression significative, la Ligue 1 reste largement distancée par ses concurrents.
4
198
?
DOSSIER
DES FINANCES FRAGILES
Mais un football très peu endetté :
Un football sous-capitalisé :
NIVEAU DES FONDS PROPRES (LIGUES 1)
DETTES CUMULÉES DES CLUBS PAR PAYS (LIGUES 1)
(2012-2013 EN M€)
(2012 EN M€)
2000
3500
2005
3000
1500
3250
3000
2500
2000
1000
1700
1500
1000
639
500
496
235
0
167
ALL
ESP
RUS
ITA
FRA
153
0
-99
ANG
691
500
347
ESPAGNE
POR
ANGLETERRE
ITALIE
ALLEMAGNE
FRANCE
Sources : UEFA - DNCG - UCPF
Sources : UEFA
Depuis 2008/2009 les fonds propres des clubs français
baissent au profit des comptes courants d’actionnaires (plus de
200 M€ en 2012/2013). Il convient progressivement d’élargir la
surface financière des clubs.
Le faible endettement des clubs français est la marque du
sérieux de leur gestion mais aussi des limites posées par le
système bancaire à leur capacité d’investissement au regard du
volume de leurs actifs.
L’endettement des clubs européens doit être différencié
selon qu’il s’agisse d’un endettement lié à la construction
d’infrastructures (stades, centres de formation…) ou bien d’un
endettement finançant les transferts et salaires de joueurs ou
encore une dette sociale et fiscale.
Les revenus ne
suffisent pas :
Transferts et actionnaires sont le duo indispensable
pour équilibrer les comptes :
RÉSULTAT D’EXPLOITATION (LIGUES 1)
RÉSULTAT NET (LIGUES 1)
(2012-2013 EN M€)
(2012-2013 EN M€)
300
200
200
260
100
184
176
100
109
36
0
57
0
-54
-17
-34
- 62
-100
-57
-100
-186
-200
-200
-300
-353
-274
-300
ESP
ALL
ANG
RUS
ITA
POR
FRA
-400
ESP
ALL
FRA
POR
RUS
Sources : UEFA - DNCG - UCPF
Le résultat d’exploitation est la différence entre les revenus de
la compétition hors transferts (droits audiovisuels, billetterie,
sponsoring, merchandising…) et les charges de la compétition
(principalement les salaires).
L’attractivité des 3 grands championnats européens (Angleterre,
Allemagne, Espagne) leur permet de générer de forts revenus.
La France, quant à elle, dépense plus qu’elle ne gagne ! C’est le
prix à payer pour éviter un effondrement sportif.
ITA
ANG
Sources : UEFA - DNCG - UCPF
La France tend vers un équilibre financier global. Les produits des
mutations (transferts) et l’intervention des actionnaires (abandons
de créances) expliquent ce résultat.
Cet équilibre est à nuancer dans la mesure où les ventes de
joueurs à l’étranger, si elles procurent des ressources immédiates,
constituent à terme un affaiblissement sportif qui pèse rapidement
sur le développement économique…
Consultez le document « Le décrochage »
dans son ensemble sur ucpf.fr
5
Supporters de l’emploi :
MOBILISATION
GAGNANTE DU FOOT PRO !
SUPPORTERS DE L’EMPLOI a pour
objectifs de créer de nouveaux réseaux et
leviers pour les demandeurs d’emploi en
les mettant en relation avec les entreprises
partenaires des clubs – dans le cadre motivant et « désacralisé » du stade – et enfin de
conseiller des porteurs de projets souhaitant créer leur activité professionnelle : un
dispositif gagnant/gagnant.
Les clubs SUPPORTERS DE L’EMPLOI organisent avec leurs partenaires à
la date de leur choix, un forum d’emploi
adapté à leur « personnalité », leur expérience, leurs moyens et, bien sûr, le bassin
d’emploi concerné.
© Emmanuel Lelaidier
SUPPORTERS DE L’EMPLOI est
la plate-forme nationale du foot pro en
faveur de l’emploi mise en œuvre en
septembre 2013 par les clubs, l’UCPF, la
LFP et la FDJ, avec la collaboration de Pôle
emploi et l’Adie (Association pour le droit à
l’initiative économique).
6
BILLET
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’UCPF
Poursuivons
les reformes
urant la saison
D
2013-14, cette
mobilisation inédite
dans le sport français
a représenté :
18 forums pour l’emploi ont
été organisés par les clubs dans les
stades
14 100 visiteurs
900 entreprises mobilisées autour
des clubs
Une moyenne de 2 entretiens par
visiteur
Plus de 4 000 offres d’emploi
pourvues, toutes qualifications et
secteurs d’activités confondus
n 2014-2015, avec
E
le foot pro, soyons tous
Supporters
de l’Emploi !
Les clubs et leurs partenaires
ont été rejoints par le MEDEF dans
le cadre de son programme « 1 million
d’emplois, c’est possible ! ».
Les entreprises membres des MEDEF
territoriaux et des Fédérations
professionnelles s’associent aux
clubs afin de proposer des postes
aux publics visiteurs, ainsi que pour
identifier les niches d’emplois non
pourvus et flécher les formations ou
qualifications nécessaires pour les
exercer.
25 événements en faveur
de l’emploi vont émailler la saison
2014-2015. Le Havre Athletic Club,
l’Olympique Lyonnais, l’OGC Nice et
le Stade de Reims ont déjà reçu les
quatre premières étapes. •
E
nfin une bonne nouvelle : le Parlement a voté la suppression de la
taxe sur les spectacles et son remplacement par une TVA à taux réduit.
Il aura fallu plus de 10 ans pour que
cette recommandation, présentée dès
décembre 2003 dans le rapport de JeanPierre Denis sur « certains aspects du
sport professionnel », entre dans les faits.
Cette taxation, qui consiste en un prélèvement de 8 à 12 % sur la billetterie au profit
des villes où réside un club sportif, était
devenue au fil du temps particulièrement
discriminante entre disciplines sportives et
au sein d’une même discipline entre ceux
qui bénéficiaient d’exonération et les autres.
Régulièrement dénoncée pour son
archaïsme, sa complexité et son
injustice par tous les rapports officiels
présentés successivement par Philippe
Seguin, Eric Besson, David Douillet et
encore récemment Jean Glavany, rien
ne semblait y faire.
Il aura fallu l’intervention de la Commission européenne jugeant le dispositif
français en contradiction avec les normes
européennes pour que le gouvernement
propose aux parlementaires tout à la fois
de mettre en conformité notre fiscalité
avec les exigences européennes, de
réintroduire les clubs professionnels dans
le droit commun de la TVA, de préserver
le secteur associatif, le tout sans pénaliser
les spectateurs grâce à un taux réduit qui
pourra être absorbé par les clubs.
Même si le chemin de la réforme a été
bien long, on doit se féliciter de cette
heureuse décision.
Il conviendrait maintenant de profiter
de cet élan pour aborder un autre train
de réformes qui permettraient au sport
professionnel de poursuivre sa modernisation sans grever des finances publiques
dont chacun sait l’actuelle fragilité.
Déjà, le Secrétaire d’État aux sports,
Thierry Braillard, a lancé une mission sur
le statut du sportif afin notamment de
sécuriser le contrat de travail des sportifs. Le Parlement pourrait être saisi dès
le premier semestre 2015 de propositions
sur ce thème.
Concernant les agents sportifs, il pourrait
être tout à fait pertinent d’harmoniser
le dispositif législatif français avec la
nouvelle réglementation de la FIFA qui
entrera en vigueur en avril 2015, en définissant l’activité des agents comme une
activité de courtage.
L’évolution de la structure juridique des
clubs entamée dans les années 80 pourrait utilement se poursuivre en prévoyant
la délivrance par les fédérations qui le
souhaiteraient d’un numéro d’affiliation
à la société sportive qui conserverait en
l’état l’ensemble de ses obligations vis-àvis de la fédération et son association. Ce
serait un signal très fort pour les investisseurs qui demandent une sécurisation de
leurs apports.
Enfin, depuis 1991, la loi Evin a imposé
l’interdiction de la vente, de la distribution
et de la publicité pour l’alcool dans les
stades. Chacun sait qu’il y a là une forme
d’hypocrisie à interdire un verre de bière
dans un stade alors qu’un marchand
ambulant le vend à quelques mètres
du même stade. De même, alors que
les radios, la presse écrite ou internet
diffusent des publicités pour alcooliers,
le sport est le seul à être privé de cette
source importante de financement. Quant
aux questions de santé et de sécurité
publiques, il apparaît que les pays
européens qui ont autorisé la vente et la
publicité de boissons alcoolisées dans
le sport n’ont pas subi une dégradation
de leurs résultats sur ces deux fortes
politiques.
Voilà quelques pistes de réforme qui ne
demandent rien au budget de l’État mais
qui, si elles étaient mises en œuvre dès
2015, nous feraient grandement avancer. •
7
ACTUS
Naissance d’Unipros
Union des employeurs des sports collectifs professionnels
UNIPROS a vu le jour en septembre 2014, à l’initiative de s
Unions de clubs professionnels des cinq
sports collectifs majeurs : UCPB (Union
des clubs professionnels de BasketBall), UCPF (Football), UCPH (Handball),
UCPR (Rugby) et UCPVB (Volley-Ball).
© Frédéric Chambert/Panoramic
Afin de souligner la responsabilité
économique et sociale assumée par
les clubs professionnels sportifs, véritables pourvoyeurs d’emplois, il a paru
nécessaire qu’une organisation patronale
fédératrice puisse promouvoir et porter
les principaux sujets de préoccupation
des employeurs du sport professionnel
français.
UNIPROS est ainsi la première et unique
organisation patronale représentant
exclusivement les employeurs des sports
collectifs professionnels sur le territoire
national.
UNIPROS a pour principaux objectifs
la promotion et la défense d’intérêts
communs auprès des institutions politiques et spor tives et le par tage de
bonnes pratiques :
– S é c u r i s e r l a p r ati q u e d u s p o r t
professionnel.
– Reconnaître, protéger et encourager
la formation sportive.
– Prendre en compte la spécificité du
statut de « joueur professionnel ».
– Créer les conditions de l’excellence
des clubs professionnels spor tifs
français.
UNIPROS est administré par un Bureau et
une Assemblée générale. Son président
est M. Jean-Pierre Louvel (UCPF). •
183 clubs professionnels
employeurs
10 000 emplois directs
Près de 150 stades et arenas
5 grands championnats =
plus de 2000 rencontres sportives
chaque année/des matchs chaque
jour de la semaine
15 millions de spectateurs
Un monde de foot avec...
Corinne Diacre
Entraîneure du
Clermont Foot 63
10 questions à madame Diacre :
Le plus grand joueur de
tous les temps selon vous ?
Pelé.
La plus belle équipe de
tous les temps ?
L’AS Saint-Étienne des années 70.
Le stade de vos rêves ?
Geoffroy-Guichard.
Quel type de supportrice êtes-vous ?
Je suis davantage supportrice
du beau jeu que d’une équipe
en particulier.
Votre plus belle émotion
footballistique ?
La qualification pour la Coupe
du Monde 2003 avec l’équipe
de France féminine. C’était la
première, ça marque.
8
UNIPROS en chiffres
Votre pire souvenir
footballistique ?
L’échec à l’Euro 97. C’était
notre premier Euro. On avait
largement les moyens de faire
mieux.
Votre compétition de
football favorite ?
La Coupe du Monde. Sur le
plan mondial, c’est ce qu’il
y a de plus grand et ce qui
rassemble le plus grand
nombre de supporters.
Votre club de cœur ?
ASJ Soyaux [NDLR : Corinne
Diacre y a été joueuse de 1988
à 2007 et entraîneur de 2007
à 2013. C’est le plus ancien
club de France évoluant en D1
féminine].
La meilleure sélection
nationale actuellement ?
L’Allemagne, équipes masculine
et féminine confondues. Il y a
de l’engagement, ça joue, ils
sont toujours là même quand
on ne les attend pas.
Quel mot du
vocabulaire du football appréciez-vous le
plus ?
Une expression plus qu’un
mot : « Tu sais que tu as écarté
le jeu quand tu as de la peinture
sur tes crampons ». •
© Frédéric Chambert/Panoramic
L’OM et son partenaire principal Intersport ont affiché, sur le maillot de l’équipe, le logo
en « lacet multicolore » symbolisant la solidarité, la tolérance, la diversité.
Football
people :
soyons fiers de nos différences !
D
u 17 au 20 octobre 2014, une
même devise a résonné dans
tous les stades de France : « Fiers
de nos différences ! ». Dans le cadre de
la semaine « FARE – Football People »
(Football Against Racism in Europe)
encouragée par l’UEFA, les joueurs
professionnels ont porté des lacets multicolores, durant les rencontres comptant
pour la 10 e journée de Ligue 1 et la 11e
journée de Ligue 2, afin de symboliser
cette richesse qu’est la diversité.
Cette campagne est à l’initiative d’un club
de football loisirs atypique, les Panamboyz
United, club parisien où chacun respecte
la personnalité, l’orientation sexuelle,
la couleur de peau ou la religion de son
coéquipier. Les Panamboyz United jouent
eux-mêmes avec des lacets multicolores
depuis plusieurs mois, c’est le club de
toutes les différences.
En dehors du terrain, l’événement a
été animé de manière originale par le
FondaCtion du Football, qui a lancé une
plate-forme de financement participatif
avec un principe simple : permettre au
grand public d’acheter des lacets multicolores (ainsi que d’autres lots originaux).
Le financement recueilli est dévolu aux
clubs amateurs développant des actions
sociales et citoyennes en faveur de la
diversité et de l’égalité des chances.
www.fondactiondufootball.com
Sur un terrain de foot, comme dans la
société, la diversité fait notre richesse, alors
n’ayons pas peur de la célébrer. •
9
ACTUS
Mieux vaut être né en janvier
devenir footballeur profe
L
a Coupe du monde 2014 est déjà loin
derrière nous. Un très grand nombre
de statistiques ont été calculées sur
les 736 joueurs qui y ont participé (âge
moyen, taille, valeur de marché, etc.),
ceux-ci ayant été mesurés sous toutes les
coutures. Focalisons-nous sur une statistique qui est passée inaperçue dans les
médias : le mois de naissance des joueurs.
Par Bastien Drut
Économiste, auteur de l’ouvrage
« Économie du Football
Professionnel ».
Classons les 736 joueurs de la
Coupe du monde 2014 par mois de
naissance :
219 sont nés en janvier, février ou
mars ;
190 sont nés en avril, mai ou juin ;
175 sont nés en juillet, août ou
septembre ;
Au sein d’une
même catégorie
d’âge, les
disparités en
termes de
« développement
physique »
peuvent être très
importantes
152 sont nés en octobre, novembre
ou décembre.
Parmi les joueurs de la Coupe du Monde de
football 2014, ceux nés en début d’année
étaient clairement surreprésentés alors que
ceux nés en fin d’année étaient nettement
sous-représentés. Simple coïncidence ?
Non. Richard Duhautois et moi-même
avons mis en évidence dans notre livre
« 20 questions improbables sur le foot »2
que le même phénomène était observé
dans le championnat de Ligue 1, avec une
forte surreprésentation des joueurs nés au
premier trimestre (janvier/février/mars) et
une sous-représentation des joueurs nés
au dernier trimestre (octobre/novembre/
décembre).
La raison de l’« avantage » des footballeurs nés en début d’année porte le nom
d’« effet d’âge relatif » (relative age effect).
La principale explication des effets d’âge
relatif dans le sport pour les jeunes joueurs
tient à l’existence des dates de naissance
bornant chaque catégorie d’âge. En France
et dans de nombreux pays, les enfants
sont classés du 1er janvier au 31 décembre
dans les écoles de football ; et ceux nés en
janvier ont quasiment un an de plus que
ceux nés en décembre. Au sein d’une
même catégorie d’âge, les disparités en
termes de « développement physique »
Répartition des joueurs participants au Mondial selon leur
mois de naissance
Joueurs Coupe Monde 2014
Équirépartition
250
B. DRUT
200
150
100
50
0
Jan./Fév./Mars
10
Avr./Mai/Juin
Jui./Août/Sept.
Oct./Nov/Déc.
ACTUS
pour
essionnel
1
peuvent en effet être très importantes, et
puisque la vitesse, la taille et la coordination
corporelle sont corrélées avec l’âge, les
enfants nés peu après la date de début
de la catégorie – en moyenne plus grands
et plus forts physiquement – obtiennent de
meilleures performances que ceux nés peu
avant la date de fin de la catégorie.
Dès lors, indépendamment des qualités
physiques et techniques intrinsèques,
les footballeurs les plus âgés de leur
catégorie ont une probabilité plus élevée
que les joueurs les plus jeunes d’être
identifiés comme étant talentueux par
des recruteurs, et donc de devenir des
sportifs professionnels. Les joueurs les plus
jeunes, eux, sont souvent susceptibles de
se démotiver.
Les effets d’âge relatif ne sont évidemment pas cantonnés au football, ni même
au monde du sport. Les premiers à avoir
documenté les effets d’âge relatif dans
le monde du sport sont des chercheurs
canadiens, qui ont analysé les dates de
naissance des joueurs de hockey sur glace
professionnel. De nombreuses études
postérieures, menées sur un grand nombre
de sports collectifs différents, sont parvenues à des résultats similaires.
On ne peut dès lors s’empêcher de penser
qu’une détection trop centrée sur des
critères physiques chez les jeunes joueurs
occasionne certains gâchis, car il n’y a
aucune raison que les joueurs nés en début
d’année aient de meilleures prédispositions
pour le football que les joueurs nés en fin
d’année. •
Le Stade Lavallois,
acteur responsable
de la vie locale
En septembre 2014, avec le soutien
de plusieurs partenaires majeurs,
dont le Conseil général de la
Mayenne, le Stade Lavallois, acteur
de la vie locale, a décidé d’inscrire
progressivement ses actions dans les
principes du développement durable.
C
hristian Duraincie, président du club, a présenté la première illustration publique de ce projet : les prestations
traiteurs servies aux partenaires du club et à leurs invités
à l’occasion des matchs à domicile. Cette action répond à plusieurs objectifs, dont certains ont déjà été testés ou mis en œuvre :
Enjeu environnemental : réduire l’impact global des
prestations sur l’environnement en utilisant des produits réutilisables
ou recyclables (verrines, gobelets), en améliorant le tri sélectif des
déchets.
Enjeu économique : adopter une logique de circuits courts
dans les achats alimentaires, comme avec le « Bœuf Fermier du
Maine » ou les Rillettes Gorronnaises et ainsi contribuer au développement économique local.
Enjeu social : contribuer à l’économie solidaire et participer
à des actions d’insertion. Un partenariat est en cours avec la légumerie d’une entreprise d’insertion.
1). Les propos exprimés ici n’engagent que
l’auteur et ne sont pas attribuables à l’UCPF.
2). 20 questions improbables sur le foot, de
Bastien Drut et Richard Duhautbois. Éditions
de boeck, mars 2014.
Enjeu de communication : contribuer à la notoriété du
territoire et à la promotion des producteurs locaux avec des actions
permanentes ou événementielles.
Par cette démarche, le club souhaite associer toutes les compétences économiques locales qui pourraient, de près ou de loin,
contribuer à cette réflexion. •
11
ACTUS
La Ligue 1 et la Ligue 2
l’occasion du 11 novembre 1934,
il est décidé de vendre ces fleurs
du souvenir sur la voie publique
à Paris. Ce 11 novembre 2014, le
Bleuet a ainsi célébré les 80 ans de
sa première collecte de dons.
Aujourd’hui, le Bleuet de France,
géré par l’Office National des
Anciens Combattants et Victimes de
Guerre (ONACVG), agit également
sur de nouveaux fronts en venant en
aide aux soldats blessés et à leurs
familles, aux veuves, aux orphelins
et aux victimes d’attentats. •
UCPF : 88, avenue Kléber 75116 Paris – Tél. : 01 55 73 32 32 – Fax : 01 55 73 32 33 – [email protected]
Directeur de la publication : Jean-Pierre Louvel – Rédacteur en chef : Philippe Diallo
Rédaction : Marie-Laure Houari, Matthieu Berdah et Bruno Belgodère – N° ISSN : 1168 – 8157
advitam.org
français a porté le Bleuet de France.
Cette fleur est aujourd’hui fabriquée
par des Établissements du secteur
du travail adapté et protégé (STPA).
Créés également après la Première
Guerre mondiale, ces établissements accueillaient des « gueules
cassés », c’est donc tout naturellement qu’ils produisent aujourd’hui la
fleur du Bleuet.
L’histoire du Bleuet de France
débute à Paris, à l’Institution Nationale des Invalides. En 1925, un
atelier est créé pour donner aux
pensionnaires le soin de confectionner des fleurs de Bleuet en
tissu. L’initiative se développe et, à
Maquette du magazine : agence de communication
À
l’occasion du 96e anniversaire
de l’Armistice et du centenaire du déclenchement
de la Première Guerre Mondiale,
les clubs professionnels de football,
l’UCPF et la LFP se sont associés
aux commémorations en rendant
hommage aux anciens combattants
et victimes de guerre. Le Bleuet de
France a été arboré sur l’ensemble
des terrains lors de la 13e journée
de Ligue 1 et de la 14e journée de
Ligue 2, du 7 au 10 novembre.
Du flocage sur le maillot des joueurs
au port de la fleur à la boutonnière par les staffs techniques et
dirigeants, l’ensemble du football
01 53 17 30 40
soutiennent le Bleuet de France