XXXIX° CONGRES INTERNATIONAL D`HISTOIRE MILITAIRE
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XXXIX° CONGRES INTERNATIONAL D`HISTOIRE MILITAIRE
XXXIX ICMH CONGRESS, TORINO, 2013 “JOINT AND COMBINED OPERATIONS IN THE HISTORY OF WARFARE” ABSTRACT Col.-Magg. Omar EL OUADOUDI (Morocco) Le Contingent Marocain en Somalie (Décembre 1992 à Avril 1994): Une opération humanitaire réussie XXXIX° CONGRES INTERNATIONAL D’HISTOIRE MILITAIRE ITALIE (TURIN) 2013 ABSTRACT Intitulé : Le Contingent Marocain en Somalie (Décembre 1992 à Avril 1994) : Une opération humanitaire réussie Colonel-Major Omar EL OUADOUDI, Les opérations militaro-humanitaires de l’ONU en Somalie ont généré de nombreuses analyses de la part des chroniqueurs et des écrivains lesquels ont été unanimes à souligner que les USA avaient fait le choix de rapatrier hâtivement leurs troupes engagées en Somalie, à sa suite l’ONU avait validé cette orientation abandonnant le pays à son sort avec juste la famine en moins. Le succès humanitaire obtenu jusqu’à mars 1993 s’accompagnera d’un échec sur les plans politique et militaire. En effet, au bilan, si l’opération « Restore Hope » avait réalisé ses objectifs dans la lutte contre la famine et amélioré largement le contexte humanitaire en Somalie, celles qui l’avaient relayées notamment les interventions consécutives de l’ONU de mars 1993 à mars 1995 (ONUSUM II), n’avaient pas pour autant achevé leurs missions et de ce fait, n’avaient constitué qu’une simple parenthèse dans la guerre civile somalienne, car elles n’avaient pas été accompagnées d’un véritable processus de stabilisation et de reconstruction du Pays. 1 Le rapatriement des Forces américaines, va entraîner le retour du pays au chaos et on parlera pour la première fois dans l’histoire de pays « failli ». Même les ONG, pour ne citer que MSF (Médecins sans frontières), ont fait le choix dès mars 1993 de se retirer en dénonçant l’amalgame entre action militaire et humanitaire et les problèmes que cette confusion des genres provoque dans le rapport avec les populations somalies. Des exemples concrets « d’exactions » sont largement décrites et décriées par Stephen Smith dans son ouvrage à tel point qu’il se posera la question « ..dans ces conditions … quel somalien peut encore faire la différence entre les militaires et les humanitaires ? ». Dans ce contexte, nous allons situer l’action du Royaume du Maroc en Somalie, représentée dans la participation de son Contingent aux opérations ONUSOM I et ONUSOM II de Décembre 1992 à Avril 1994, et qui était résolument orientée dès le départ vers l’action humanitaire pure. Minutieusement préparé, le Contingent Marocain allait intervenir dans un pays éprouvé depuis un quart de siècle par la complexité socio-politique et les retombées de la guerre civile générant plus d’un million de réfugiés et plus de 5 millions de personnes dans la famine et la maladie. Sa structure, parfaitement adaptée à la mission humanitaire définie par la Communauté Internationale, lui a permis au cours de 16 mois de présence, d’assurer avec succès l’un des objectifs majeurs de l’action humanitaire : L’assistance médicale directe des populations. Constitué essentiellement autour d’un hôpital renforcé d’un détachement d’assistance sociale, installé à Mogadiscio, ce « Little Morocco » va se révéler au vu des résultats probants enregistrés, parmi les piliers essentiels de la dimension humanitaire de la force multinationale au secours d’une population elle-même victime de la lutte au pouvoir et des conflits d’intérêt, quant ce n’est pas des tirs des hélicos d’attaque et des excès. Nous savons tous que la mission confiée à l’ONUSOM II a été outrepassée à partir du 12 juillet 1993, notamment à travers les attaques lourdes (opération Gothic Serpent) initiées au-delà des limites du mandant visant la capture du Général Aïdid et culminant le 4 août 1993. Rien de plus significatif que cette journée du 04 Octobre 1993, journée de « la bataille de Mogadiscio » dont l’épisode est retracée par Ridley Scott dans son film « la chute du faucon noir », où l’hôpital marocain accueillant déjà plus de 600 malades, devait intervenir dans l’urgence pour évacuer et soigner cote à cote, des blessés marocains et leurs agresseurs blessés somaliens. La mission était avant tout humanitaire comme l’avait précisé Sa Majesté Hassan II. 2 Il sera développé au cours de cette communication, le bilan de cette Unité médicale à structure intégrée, unique en son genre dans le territoire, ouverte totalement à la population civile 24 h sur 24 h, déployant des équipes médicales accompagnant les patrouilles pour fournir l’assistance locale dans les régions reculées, affichant un bilan de plus de 200.000 bénéficiaires de prestations médicales soit le tiers environ de la population de Mogadiscio, et pour laquelle 750 médecins marocains civils et militaires se sont relayés à raison d’une rotation tous les 2 mois, et qui a également constitué le creuset et le lieu de coordination des services d’assistance sociale fournis aux enfants et aux familles. L’intervention internationale en Somalie a immanquablement souffert de certains écueils liés à la préparation, au calendrier, à la coordination et à la nature même de l’engagement, mais pour ce qui est de l’humanitaire en soi, l’histoire retiendra la dimension humanitaire réussie : l’hôpital marocain en est un exemple. 3