Vendeuvre tracte l`histoire du quartier Saint

« Revoir les copains, c’est
formidable ! C’est des souvenirs…
C’était une bonne époque ! »
Yves Michel, 83 ans, ancien de Vendeuvre
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© Collection Musée du Talou
18 Dieppe
L’usine Vendeuvre de
était spécialisée
04/2013
dans la fabrication de
moteurs, notamment
diesels, pour tracteurs.
Elle était équipée d’un
bureau d’études, d’une
chaîne de montage (voir
ci-dessus), mais aussi d’une
fonderie et d’un vaste
atelier d’usinage.
L’exposition
photo sur
Vendeuvre sera
visible au service
communication,
24 rue des
maillots, du
15 avril au 10 mai.
Mémoire industrielle
Vendeuvre tracte l’histoire
du quartier Saint-Pierre
Les tracteurs et les anciens de “Vendeuvre et AllisChalmers” se rassembleront les 13 et 14 avril.
« Ceux qui veulent voir Vendeuvre tel que c’était,
Au cours du week-end, entre 50 et 100
c’est les 13 et 14 avril. Point ! » David Raillot
insiste sur le caractère unique et inédit de
l’événement, qui est co-organisé par l’Amicale Vendeuvre et le Musée des arts et traditions populaires du Talou et soutenu par le
Fonds de participation des habitants. « Les
collectionneurs de l’Amicale Vendeuvre voulaient
tenir leur assemblée générale à Dieppe et j’ai
sauté sur l’occasion pour organiser une expo
de tracteurs et réunir les anciens de l’usine ! »,
précise le président du Musée du Talou.
machines des marques Vendeuvre et AllisChalmers seront rassemblées sur le parc
d’activités du Talou, sur le site même de
l’ex-usine Vendeuvre. Une exposition photographique sur la marque Vendeuvre, qui
deviendra en 1961 Allis-Chalmers avant de
disparaître progressivement dans les années
1980, sera également visible. Elle permettra
aussi de découvrir l’histoire – méconnue –
de l’usine, qui était la plus grosse entreprise
de la cité Ango dans les années 1950 et 1960.
Vendeuvre : une vie,
des mémoires
La réunion des ex-Vendeuvre sera, elle,
empreinte d’émotion et de mémoire.
Comme pour René Bonvalet, doyen des
anciens qui, quelque temps avant le rassemblement, a refoulé pour la première fois la
“ruette aux cailloux”, soit l’ancien chemin
Saint-Pierre devenu aujourd’hui rue de Stalingrad. « Je suis un peu déboussolé, c’est la
première fois depuis 1971 que je remets les pieds
ici… » L’homme de quatre-vingt-huit ans est
entré chez Vendeuvre en 1940, après avoir
obtenu son CAP à l’Émulation dieppoise. Il
aura fait son chemin au sein de l’entreprise
démarrant en tant qu’ajusteur pour finir sa
carrière en qualité de chef de service “usinage”. « Ma vie de travail, c’était Vendeuvre. »
Les beaux jours…
Au-delà des parcours professionnels, Vendeuvre, c’était aussi une entreprise avec une
vie sociale forte. « Chaque année, il y avait un
arbre de Noël pour les enfants, se remémore
Liliane Lefrançois, employée de 1955 à 1971.
On jouait des petites saynètes. » La solidarité
n’était pas un vain mot. « Un ouvrier qui avait
le moindre souci, il était soutenu et dépanné ! »,
ajoute l’ancienne secrétaire. Pour Jean Mallet, qui y a travaillé de 1957 à 1972, « Vendeuvre, c’était une famille. »
L’usine dieppoise, qui fabriquait des moteurs
puis, sous Allis-Chalmers, des niveleuses
et groupes électrogènes, a compté jusqu’à
832 ouvriers en 1957. À son apogée, la
“boîte” était une importante source
d’offres d’emploi. « Au bureau de la réception, il y avait une petite ardoise où il était
écrit “on embauche” ! », raconte Liliane
Lefrançois. De plus, les rémunérations
allaient de pair avec la renommée de l’entreprise. « Quand tu disais “je suis à Vendeuvre”,
on te répondait “tu en as de la chance” ! », se
souvient Georges Patinaux, ex-dessinateur
au bureau d’études de 1959 à 1977.
…puis des nuages noirs
Pour la plupart des anciens, le rachat de
Vendeuvre par les Américains d’Allis-Chalmers en 1961 a marqué le début de la fin. Un
déclin inéluctable jusqu’à l’annonce de la
fermeture de l’usine, en 1981. Yves Michel, 38
ans de carrière chez Vendeuvre, a vécu cette
fermeture. « Quand on voyait les collègues
qui s’en allaient, ça nous faisait du mal et il y
en a qui ont eu du mal à retrouver du travail… »
Tous ces anciens de Vendeuvre s’enthousiasment d’avance de se retrouver. « C’est
une bonne initiative. On s’est un peu perdus de
vue, ça va être intéressant », confirme Georges
Patinaux. Et Jean Mallet de renchérir : « c’est
très émouvant de revenir dans des lieux où on a
passé une partie de notre jeunesse… »
Pierre Leduc
L’esprit du rassemblement Vendeuvre est d’honorer le savoir-faire humain en faisant
découvrir le travail des anciens. Comme Georges Patinaux, Liliane Lefrançois et René Bonvalet,
une centaine d’ ex-employés se retrouveront sur l’ancien site de l’usine, au Talou.
Vendeuvre en
quelques dates
1837 : naissance de l’usine à
Vendeuvre (Aube)
1919 : construction de
l’usine Vendeuvre à Dieppe
1940 : l’aviation anglaise
bombarde l’usine
1949 : fin de la
reconstruction de l’usine
1961 : rachat par la firme
américaine Allis-Chalmers
1967 : premiers
licenciements
1981 : annonce de la
fermeture de l’usine
1982 : l’usine ne compte
plus que 15 employés
Décembre 1991 : fermeture
définitive
Programme des
13 et 14 avril
> Exposition de machines
agricoles, de tracteurs, de
moteurs et démonstration
de matériels
> Présentation des
industries “moteur”
dieppoises actuelles avec
Scopehm, Alpine, Dieppe
Méca Énergies et Biocar
> Stand de librairie et
d’ouvrages anciens
> Vente de pièces de
tracteurs, tracteurs
miniatures, affiches,
plaques émaillées…
> Marché fermier de
produits locaux
> Buvette et petite
restauration sur place
Entrée libre de
10h à 18h Z.I. du
parc du Talou.
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