CM-CIC Market Solutions
Transcription
CM-CIC Market Solutions
Special Situations ALLEMAGNE MATERIAUX, CONSTRUCTION & INFRASTRUCTURE Intrinsic value Valeur spéculative Cours (€) au 09/03/2015 Ticker Bloomberg Capi. boursière (€M) Valeur d'entreprise (€M) Dette nette 2015 (€M) Levier 2015 (ND/EBITDA) Nombre d'actions (m) Volumes/jour (€M) Flottant (%) HeidelbergCement AG 10 Mars 2015 79,8 90,4 71,3 HEI GR 13 400 22 401 5 715 2,2 187,9 47,7 74,4 POURQUOI S’Y INTÉRESSER ? Clefs d’une réussite discrète Notre estimation de valeur intrinsèque d’HeidelbergCement s’établit à 80 € p.a. Cette valeur intrinsèque se décompose en une Valeur d’Entreprise de 148 € p.a. et en face, les engagements (dettes, intérêts minoritaires et provisions) pour un total de -68,5 €. Les actifs industriels américains et asiatiques représentent 54% de l’actif brut. Cette valeur intrinsèque est soutenue par l’annonce de la transaction sur la division Matériaux (Hanson Building Products) annoncée fin décembre dernier pour une VE d’un peu plus de 1,1 MM€. Valeur transactionnelle de 90 € p.a. Nous avons mis en œuvre une démarche spécifique de valorisation transactionnelle (approche de majoritaire) dite aussi de valeur spéculative, incorporant des primes de rareté et de contrôle (approche « synergétique »). Une telle approche, basée sur les transactions comparables à la tonne de capacité, s’est avérée inopérante durant la crise systémique mais redevient pertinente avec la réapparition des transactions dans une configuration de marché moins allergique au risque et dans un environnement de surliquidités. Ces transactions donneront un référentiel de valorisation objectif à un marché en mal de repères. Longtemps retardée par la crise, la perspective de consolidation du secteur nous paraît inéluctable. La mondialisation du marché cimentier a totalement changé la donne. L’intrusion de nouveaux acteurs de taille respectable a détricoté le « filet de sécurité » et levé la fiction de la domination exclusive du marché dont jouissaient les cinq opérateurs historiques avant le choc systémique de 2008. Ce phénomène de déclassement des cinq « majors » a été mécaniquement aggravé par la déperdition de leurs résultats se traduisant par une contraction de leur valeur boursière. L’apparition du « nouveau Léviathan » issu du rapprochement Lafarge-Holcim, réponse stratégique claire à la crise et qui crée le leader incontesté du secteur, pesant 35 MM€ de valeur boursière et 390Mt de capacité, va encore accroître l’écart avec ses suiveurs immédiats. HeidelbergCement -tout comme Italcementi, Cemex, Buzzi-Unicem et Cementir- n’aura plus vraiment d’autre choix s’il souhaite continuer à exister durablement face au colosse nouvellement créé et ne pas se faire distancer. Nous pensons qu’HeidelbergCement pourra difficilement se permettre de rester seul. En dépit de son savoir-faire très pointu en matière de gestion des coûts-usine et de son désendettement, nous considérons que les intérêts patrimoniaux de l’actionnaire de référence, la famille Merckle, qui a vu fondre une partie de son investissement initial pourraient peut-être amener HeidelbergCement à se rapprocher d’un autre acteur à actionnariat familial. L’attrait spéculatif rejoint de bons fondamentaux. Sur le point bas de 2011, la croissance bénéficiaire doit amorcer sa remontée, favorisée par un bon « mix » géographique (États-Unis, Indonésie, Allemagne, Angleterre) et le recul du coût des combustibles (charbon et plus récemment le coke de pétrole), soit 15% des prix de revient « cash » hors frais de distribution. Valeur intrinsèque : 80 € / Valeur spéculative : 90 € W DÉTAILS DE NOTRE VALEUR INTRINSÈQUE h Dette financière et VE ajustée : Au 30/06/14, le levier (DFN/EBITDA) s’élevait à 3,2x, soit un niveau élevé au regard des normes y sectorielles. Ce ratio va être ramené à 2,6x post-cession d’Hanson Building Products. Nous avons principalement retraité la VE de quelques d passifs opérationnels « classiques » (provisions, etc.). o Multiples pertinents : EV/EBITDA de 8,2x, en ligne avec les multiples historiques du groupe et la valorisation actuelle du secteur. Ce multiple w ressort comme conservateur au regard des transactions sectorielles, à 11-12x en haut de cycle (parfois plus) et 7-10x en bas de cycle. e Résultats normalisés : Nous tablons sur EBITDA soutenable dans une fourchette de 2,8-2,9 MM€ faisant ressortir une marge de 19,5% du h CA, ce qui est au-dessus de la moyenne 2008-2013 (18,7%) mais encore en dessous de la moyenne 2003-2007 (21,2%). Notons par ailleurs les changements structurels que sont l’intégration de Hanson (2007), la cession de Maxit et tout récemment d’Hanson Building Products. a Marge de sécurité : 25%, soit dans la moyenne de ce que nous retenons usuellement (20-30%). v Consolidation sectorielle e CATALYSEURS ET RISQUES to Catalyseurs : Annonces d’opérations de fusions-acquisitions dans un secteur mondialisé et appelé à fortement se recomposer. lo Risques : Concurrence (nouvel ensemble Lafarge-Holcim fusionné) ; géopolitiques (présence sur des zones qui peuvent être sensibles : o Russie, Afrique et bassin méditerranéen) ; inconnues sur le comportement commercial de CRH en France, en Angleterre et au Benelux. k Due diligences : Contacts sectoriels et concurrence. at Calendrier : Résultats définitifs de l’exercice 2014 le 19 mars. AG et résultats du 1er trimestre 2015 le 7 mai ; 1er semestre le 29 juillet. it Jean-Christophe Lefèvre-Moulenq Alexandre Gérard ? +33 1 53 48 80 65 +33 1 53 48 80 93 [email protected] [email protected] Veuillez vous référer aux informations légales relatives à ce document sur notre site internet : http://www.cmcics.com Special Situations HeidelbergCement AG SOMMAIRE CAS D’INVESTISSEMENT ............................................................................................................................................................................. 3 ANALYSE DES FRANCHISES ......................................................................................................................................................................... 6 LE SÉISME DU MARCHÉ ALLEMAND A RÉSONNÉ COMME UN ÉLECTROCHOC ................................................................................................... 9 UN VIRAGE ACTIONNARIAL ET STRATÉGIQUE ENFANTÉ DANS LA DOULEUR .................................................................................................... 14 DÉFIS ET ENJEUX S’IMPOSANT À HEIDELBERGCEMENT ............................................................................................................................... 18 SCÉNARIOS DE RAPPROCHEMENTS ........................................................................................................................................................... 20 PROFITABILITÉ ET CASH FLOWS NORMATIFS ............................................................................................................................................... 22 DETTE FINANCIÈRE NETTE ET AJUSTEMENTS BILANCIELS ............................................................................................................................ 24 MULTIPLES DE VALORISATION NORMATIFS .................................................................................................................................................. 26 DE LA VALEUR D’ENTREPRISE À LA VALEUR INTRINSÈQUE .......................................................................................................................... 30 DE LA VALEUR INTRINSÈQUE À LA VALEUR SPÉCULATIVE ........................................................................................................................... 31 MANAGEMENT, GOUVERNANCE, ACTIONNARIAT ........................................................................................................................................... 33 ANNEXE 1 : INDICATEURS D’ACTIVITÉ ET DE PERFORMANCE HISTORIQUE...................................................................................................... 35 ANNEXE 2 : FICHE 25 ANS ........................................................................................................................................................................ 37 ÉCLAIRCISSEMENTS SUR LES POINTS DE CONFLITS D’INTÉRÊTS POSSIBLES .................................................................................................. 38 DERNIÈRES ÉTUDES INVESTMENT OPPORTUNITIES 18/02/2015 17/02/2015 06/02/2015 27/01/2015 26/01/2015 21/01/2015 20/01/2015 13/01/2015 VALUE - NEXANS : OBJECTIFS CONTRARIES PAR DES DIFFICULTES CONJONCTURELLES ET STRUCTURELLES (13P) SPECIAL SITUATION - LAFARGE : RESULTATS DE LAF:HOL : LES ENJEUX DE LA DETENTE DES COMBUSTIBLES (12P) GARP - EDENRED : UN TICKET (D’ENTRÉE) CHÈREMENT PAYÉ (12P) VALUE - PERNOD RICARD : CAPITALISER SUR PLUS D’UNE DECENNIE D’INVESTISSEMENTS (32P) SPECIAL SITUATION - LAFARGE : LA FUSION SE DEROULE AU RYTHME D’UN METRONOME (10P) VALUE - VINCI : LA STRATEGIE AEROPORTUAIRE (13P) GARP - AIR LIQUIDE : RISK-REWARD ATTRACTIF, TRI IMPLICITE DE 9% SUR 5 ANS (32P) SPECIAL SITUATION - BOUYGUES : VERS UNE NOUVELLE OPPORTUNITE DE SORTIR DES TELECOMS EN 2015 (13P) ÉQUIPE INVESTMENT OPPORTUNITIES FRANCE Marc Gouget +33 (0)1 53 48 80 82 [email protected] Christian Auzanneau +33 (0)4 78 92 01 85 [email protected] Alexandre Gérard +33 (0)1 53 48 80 93 [email protected] ALLEMAGNE Ingbert Faust +49 69 58997 410 [email protected] CMCIC Securities Jochen Rothenbacher +49 69 58997 415 [email protected] Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 2 Special Situations HeidelbergCement AG CAS D’INVESTISSEMENT Nous résumons ci-dessous les principaux sujets du cas d’investissement de HeidelbergCement AG. Après un rappel des développements historiques du groupe suite au séisme du marché allemand, cette étude est organisée en 7 principales étapes : 1/ l’appréciation de la pérennité des franchises ; 2/ l’évaluation d’un résultat soutenable ; 3/ la normalisation de la situation bilancielle ; 4/ la détermination de multiples de valorisation normatifs ; 5/ l’estimation de la valeur intrinsèque et du point d’entrée ; 6/ l’estimation de la valeur spéculative ; 7/ l’analyse du Management, de la Gouvernance et de l’Actionnariat. Nous avons choisi de valoriser HeidelbergCement selon deux approches. D’une part : la valeur intrinsèque basée sur l’EBITDA soutenable de milieu de cycle, qui aboutit à une valeur théorique d’HeidelbergCement à 80 € p.a. D’autre part approche : la valeur transactionnelle déterminée par les multiples de transaction à la tonne de capacité. Cette approche redevient pertinente compte tenu du redémarrage des transactions et de la recomposition accélérée du secteur. Le climat exceptionnel de surliquidité ouvre en effet aux investisseurs « par le rendement, alléchés » une fenêtre de tir inespérée. La mise en œuvre de cette démarche aboutit à une valeur spéculative de 90 € p.a. Axes stratégiques de développement : Naguère handicapé par une structure actionnariale complexe, HeidelbergerCement a connu un développement international plus lent et plus tardif que ses concurrents Lafarge et Holcim. L’acquisition de cimenteries CBR SA/ NV en 1994 a renforcé l’assise du groupe sur les marchés « base arrière » de l’Allemagne (Benelux) et en Amérique du Nord mais Heidelberg n’a pu transformer sa minorité de blocage dans Vicat, groupe familial français très rentable, en position majoritaire. La constitution de la co-entreprise Akçansa en Turquie en 1996 puis l’acquisition de Scancem en 1999, un peu chèrement payée, ont eu au moins un mérite : enraciner le groupe dans le métier stratégique du négoce où HeidelbergCement est devenu un acteur sur qui il faut compter. L’acquisition transformante de Hanson PLC en mai 2007 a permis à la société de prendre pied sur un matériau stratégique rare et cher, les granulats (pierres concassées, sables et graviers). HeidelbergCement a ainsi constitué des positions clefs en Angleterre (production estimée de 40 Mt) et surtout aux États-Unis (production proche de 140 Mt). L’apparition programmée du nouveau « Léviathan » Lafarge-Holcim, issu de la fusion entre les deux leaders du secteur, amène à se poser la question de la capacité d’HeidelbergCement et de certains autres cimentiers (Cemex, Italcementi-Ciments Français et Buzzi-Unicem) à pouvoir continuer à exister face à la supériorité écrasante du nouveau groupe fusionné (390 Mt de capacité, contre 124 Mt pour Heidelberg). Ainsi, nous identifions trois principaux défis incontournables : 1/ les actionnaires de contrôle doivent « reboucher les trous percés dans la coque » ; 2/ le groupe, comme les autres acteurs du secteur, doit faire face à l’irruption de « passagers clandestins » ; enfin 3/ le groupe doit rechercher une solution pour continuer à exister dans la durée face à l’émergence du nouveau Léviathan Lafarge-Holcim. Europe de l’Ouest et du Nord (30% du CA 2013A ; 23% de l’EBITDA) : Première zone géographique en termes de CA, le groupe profite de positions dominantes, avec au minimum 23% de PDM sur chacun des pays où il s’est développé. Davantage exposé aux pays du nord (avec notamment 90% de PDM en Suède où il est le seul producteur), le groupe n’a pas de position en Italie et pratiquement rien en Espagne, limitant ainsi l’impact de l’incertitude économique de ces pays. On estime à 10% la PDM d’Heidelberg dans cette zone mature et dominée par les groupes mondiaux aux origines européennes. Le groupe y a réalisé une marge d’EBITDA de 14% en 2013, en dessous de la moyenne 2008-2013 de 17%. Amérique du Nord (24% du CA 2013A ; 25% de l’EBITDA) : Deuxième marché du groupe avec un stade de maturité similaire au marché européen, Heidelberg réalise sur cette zone une marge d’EBITDA plus importante à 18,4% (au-dessus de la moyenne 20082013 de 15,9%). Cela résulte d’une reprise plus marquée des fondamentaux de l’économie américaine tant dans l’équipement industriel que l’immobilier. Avec l’acquisition de Lehigh (1977) et en renforçant sa position avec l’acquisition de Hanson (2007), on estime la PDM du groupe à 13%, le positionnant à la 3ème place sur cette zone, où il dispose par ailleurs de la plus importante réserve de granulats. Asie - Pacifique (23% du CA 2013A ; 33% de l’EBITDA) : L’Asie-Pacifique est un véritable relais de croissance pour les groupes cimentiers qui ont dû s’adapter au déplacement du centre de gravité de la demande vers l’Asie. Il s’agit par ailleurs de la zone la plus profitable pour le groupe, avec une marge EBITDA de 26% en 2013. Europe de l’Est - Asie Centrale (9% du CA 2013A ; 11% de l’EBITDA) : Cette zone géographique comprend des pays à perspectives de croissance plus importantes qu’en Europe de l’Ouest, à savoir la Pologne, la République Tchèque ou encore la Roumanie. Les deux tiers des capacités de production du groupe sur cette zone se trouvent en Pologne, Roumanie, Russie et Ukraine, pays dont la dynamique permet à Heidelberg de réaliser une marge d’EBITDA de 21%, ce qui est supérieur à l’Europe de l’Ouest. Afrique - Bassin Méditerranéen (7% du CA 2013A ; 8% de l’EBITDA) : L’Afrique offre des perspectives de croissance intéressantes pour les cimentiers avec un niveau absolu des prix de vente (~150$ / tonne) ce qui attire les nouveaux projets d’usines. Heidelberg réalise 7% de son chiffre d’affaires sur cette zone, notamment en Turquie, Ghana et Tanzanie, ces 3 pays regroupant 73% des capacités du groupe sur cette zone. La profitabilité du groupe y est en progrès avec une marge d’EBITDA qui a atteint 21% en 2013. Levier opérationnel : HeidelbergCement comme tous ses confrères a subi depuis 2005-2006 une forte inflation de ses prix de revient (c. +35% en termes de coût de production / t) dans le sillage de la forte hausse du prix des combustibles et de l’électricité. Par ailleurs, les frais fixes (personnel, maintenance) sont élevés et représentent 40% des coûts totaux. Nous pensons néanmoins que le pincement des marges pourrait s’inverser à la faveur de la chute du prix du coke de pétrole (-33% en € depuis le point haut de juillet 2014). Croissance externe : Ces dernières années un certain nombre d’approches plus ou moins formelles ont eu lieu entre Holcim, HeidelbergCement, Italcementi et Cemex, sous les auspices probables de banques d’affaires. Nous jugeons improbable un accord avec Italcementi, en revanche la cohérence d’une alliance Cemex-Heidelberg saute aux yeux. Management, Gouvernance, Actionnariat : Le Dr. Bernd Scheifele est le Président du Directoire d’HeidelbergCement AG depuis 2005. Il a précédemment occupé la fonction de président du conseil de surveillance. Le management du groupe a articulé son organisation selon une matrice géographique (segment de premier niveau : cinq zones) puis sectorielle (segment de second niveau). L’actionnaire de référence est Ludwig Merckle et divers membres de la famille. La famille Merckle a perdu le contrôle sur le groupe en septembre 2009, suite à une augmentation de capital et cession partielle de titres avec une participation qui est passée de plus de 75% à 25% aujourd’hui, opération motivée par le nécessaire deleveraging d’une structure fortement endettée. La part du flottant est à présent de 75%, dont 10% détenus par les fonds d’investissement BlackRock et First Eagle Investment Management. Risques : Concurrence et consolidation (nouvel ensemble Lafarge-Holcim fusionné ; pourrait relancer une vague de fusions). Nous n’écartons pas une résurgence de la question du rapprochement Heidelberg-Cemex qui sont confrontés à la même situation : 1) groupes au statut mondial mais de taille moyenne face à LAF:HOL ; 2) groupes enracinés dans une culture d’entreprise familiale (Famille Merckle pour Heidelberg et Famille Zambrano pour Cemex) ; 3) Portefeuilles complémentaires. Risques géopolitiques (présence sur des zones qui peuvent être sensibles : Russie, Afrique et bassin méditerranéen). CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 3 Special Situations HeidelbergCement AG Sales (outer) / Op. EBITDA (inner) by geography, 2013 (%) Sales (outer) / Op. EBITDA (inner) by business lines, 2013 (%) 7 24 8 30 23 23 Cement Eastern Europe-Central Asia 33 25 Aggregates 48 North America 11 Building Products 8 Asia-Pacific 67 Others Africa-Mediterranean Basin 9 25 5 3 Western and Northern Europe 19 24 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Production capacity and Plants Western and Northern Europe Eastern Europe Central Asia North America Asia-Pacific AfricaMediterranean Basin Comments Capacity and Reserves 2013 Cement Capacity (m tonnes) 33 31 14 39 12 Aggregates reserves (Bn tonnes) 3,4 0,9 13,2 1,3 0,3 Cement 21 19 14 11 6 Grinding 8 3 2 6 8 Blast furnace slag 3 - 1 - - Cement terminals 58 28 35 12 8 169 67 208 79 15 38 - 39 22 2 570 206 146 309 76 Concrete products 34 3 71 2 - Bricks (and roof tiles) 22 - 21 - - Number of Plants 2013 Aggregates Asphalt Ready-mixed concrete Available for sale assets Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Corporate structure HEIDELBERGCEMENT Eastern Europe-Central Western and Northern Europe North America Asia Africa Asia Pacific Mediterranean Cement Cement Cement Cement Cement Aggregates Aggregates Aggregates Aggregates Aggregates Concrete-asphalt Concrete-asphalt Concrete-asphalt Concrete-asphalt Concrete-asphalt Group Services Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Management Governance Shareholder structure Capital (%) Dr. Bernd Scheifele Chairman Number of members the Managing Board Dr. Lorenz Näger CFO Number of members of the Supervisory Board Ozan Kacar IR Andreas Schaller Spokesman Source: CM-CIC Securities, Heidelberg Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Insider trading activity (Meldungen nach WpHG) Corporate Officer Dr. Bernd Scheifele Date Nbr of % of Transaction Sell shares capital price 14/02/14 Sell 88 - 68,0 Buy 15 490 - 57,8 VEM Vermögensverwaltung 08/08/14 AG Buy 7 242 - 52,8 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Merckle Group 25,3 25,3 Free float 74,7 74,7 o/w: BlackRock 4,1 4,9 o/w: First Eagle Investment Mangament 5,1 5,1 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Company Profile Buy / VEM Vermögensverwaltung 18/12/14 AG CMCIC Securities 6 12 Voting rights (%) HeidelbergCement is a cement manufacturer that was founded in Germany in 1873 and developed to become an international company. The group orientation was firstly focused on products development by the inscreasing of portfolio activites to Aggregates products or even Building Products that include Ready-Mix Concrete which is a mix between Cement and Aggregates. In a second stage HeidelbergCement reoriented its strategy to an international development by taking position all over the world. The most significative operation of this stage was realized in 2007 by the acquisition of the American player Hanson. This operation gave to HeidelbergCement the status of global player. HeidelbergCement is now one of the leaders of Cement Industry like Lafarge, Holcim, Italcementi and also CRH. Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 4 Special Situations HeidelbergCement AG CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 5 Special Situations HeidelbergCement AG ANALYSE DES FRANCHISES Après avoir vécu six années éprouvantes (choc systémique se traduisant concrètement par la chute des revenus et l’explosion des prix de revient), le secteur des matériaux de construction se trouve aujourd’hui aspiré dans la vague déferlante des fusions-acquisitions qui va déboucher à terme sur une recomposition majeure du paysage cimentier. La fiction de la pérennité de la domination du marché par les 5 groupes à vocation mondiale Holcim, Lafarge, Cemex, ItalcementiCiments Français et HeidelbergCement a vécu. L’accroissement des besoins dans certaines zones en phase de développement a fait émerger de sérieux concurrents locaux qui se sont engouffrés dans la brèche (les Chinois Anhui Conch Cement et CNBM, l’indien Ultratech ou le Thaïlandais Siam Cement en Asie-Pacifique ou encore Dangoté Cement en Afrique). En réponse à cette montée en puissance des nouveaux venus, vont apparaître : 1) l’ensemble fusionné Lafarge-Holcim (390Mt) d’ici le S2-2015 ; 2) CRH, suite à la reprise des actifs en désinvestissement de Lafarge-Holcim et qui va s’imposer comme un acteur cimentier avec lequel il faudra compter (sa capacité va passer de 23 Mt à près de 60 Mt). CRH jusqu’alors occupait une place à part dans l’univers des matériaux, menant une stratégie multi-locale et fortement axée vers les métiers de proximité (présence dans les métiers de l’aval, granulats et béton, « préfa » et du négoce : GSB et distribution aux professionnels). HeidelbergCement dispose de positions solides en Europe du Nord, États-Unis et en Afrique mais n’échappera pas à la nécessité d’un mouvement stratégique pour renforcer sa présence dans les zones émergentes. Europe de l’Ouest et du Nord (30% du CA 2013 ; 23% de l’EBITDA) ● Activité : L’Europe du Nord et de l’Ouest reste la première zone en termes de ventes et forme un bloc cohérent, avec des PDM importantes dans chacun des pays de la zone. Cela s’explique par : 1/ un enracinement historique en Allemagne, marché domestique d’origine et étendu à sa base arrière (Belgique et Pays-Bas) où le groupe dispose de 1/3 de ses capacités et 1/4 du CA ; 2/ l’essentiel des revenus de la zone est tiré du Royaume-Uni (1,347 M€ représentant 23% de PDM), grâce au dispositif particulier d’Hanson UK (exCastle Cement) qui confère une véritable force de frappe ; 3/ environ 30% du CA de la zone est généré dans les pays scandinaves (Suède, Norvège) et pays baltes où le climat économique est meilleur que dans les pays du Sud et la concurrence moindre. On estime à 10% la PDM de Heidelberg sur l’ensemble de cette zone, derrière l’ensemble fusionné Lafarge-Holcim à 22% et Italcementi à 12%. ● Environnement concurrentiel : Le marché est dominé par des acteurs mondiaux aux origines européennes (Holcim, Lafarge, CRH ou Ciments Français-Italcementi). À l’exception des marchés français et suisse, le marché européen reste encore relativement fragmenté pour des raisons historiques. Le groupe n’a pas d’activité en France, ni en Italie et est très marginalement implanté en Espagne, marchés principalement dominés par Lafarge, Holcim et Italcementi, mais dispose de 5 Mt de capacité de production de ciment en Scandinavie, où ses concurrents Lafarge et Holcim ne sont pas présents, ce qui confère à Heidelberg une position assez dominante (seul producteur en Suède avec 90% de PDM). Nous estimons la part de marché d’HeidelbergCement à 28% en Allemagne, à 53% aux Pays-Bas (ENCI +500 000 tonnes exportées d’Allemagne par voie fluviale) et à 39% en Belgique (Cimenteries CBR). ● Barrières à l’entrée & Pérennité des franchises : L’industrie du ciment est une activité capitalistique qui nécessite de lourds investissements immobiliers/matériels, avec un « ticket d’entrée » moyen de 250 M€ pour la construction d’une cimenterie. Le renforcement de la concurrence (avec encore 42% de PDM pour les acteurs indépendants) par mouvements de consolidation est une vraie possibilité, mouvement par ailleurs initié par la fusion Lafarge-Holcim. Le cycle de vie de l’industrie du ciment en Europe étant arrivé au stade de maturité, voire en déflation en Europe du Sud, le risque d’apparition de nouveaux entrants implantant des usines à cycle complet est à écarter mais l’implantation de broyeurs sur les façades maritimes qui exportent du clinker espagnol ou turc est à noter. En effet l’implantation d’un broyeur est moins onéreuse, avec un coût moyen de 40-50 M€. ● Profil de risque : La fusion Lafarge-Holcim se traduit par un renforcement de la concurrence pour HeidelbergCement. Le nouvel ensemble fusionné sera 2x plus important que HeidelbergCement en termes de PDM. HeidelbergCement: Franchise analysis Sales/EBITDA Market % Size MM€ Western and Northern Europe 30 / 23 5 Eastern Europe-Central Asia 9 / 11 North America Asia-Pacific Capital Cyclicality Profitability Grow th Recurrence High Average High Average Cyclical - High High High Average Cyclical 24 / 25 - High Average High Average Cyclical 23 / 33 - High High High High Cyclical 7/8 - High Average High Average Cyclical Group Services 7/1 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement - High Low Low High Cyclical Africa-Mediterranean Basin Intensity HeidelbergCement: Franchise analysis Market share (%) Competitors 10 Market: 57 Mt (EUR5m m ) 28 Fragmented market: Schw enk, Dyckheroff, Holcim, Lafarge 40 Dyckerhoff, Ciments français, Spenner United Kingdom 23 Partnership Lafarge-Tarmac, Cemex UK, Sw eden 90 Cemex (Through Seaborne imports) Sales/EBITDA (%) Western and Northern Europe Germany (26,5Mt: EUR1,9m) The Netherlands 30 / 23 Leading Indicators Ready Mix concrete industry, precast Market: 29 Mt (EUR2.5m m ) Eastern Europe-Central Asia Pologne Clients 9 / 11 25 Lafarge (22% m.s) CHR (18% m.s), Ready Mix concrete industry, precast Cemex (15% m.s) Market s. ≈ 30% in core regions (California & Texas) USA (Leigh Hanson) Holcim (leader) Asia-Pacific 24 / 25 13 Lafarge Cemex (ex: Southdow n) Siam City Cement; UltraTech Cement Ambuja Cements; Indocement Semen Indonesia; Anhui Conch Indonesia 23 / 33 32 Lafarge Holcim Dangote Cement PLC Lafarge Africa PLC Africa-Mediterranean Basin 7/8 10 Akcansa Cimento Adana Cimento Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 6 Special Situations HeidelbergCement AG Amérique du Nord (24% du CA 2013 ; 25% de l’EBITDA) ● Activité : Deuxième zone d’activité du groupe avec 24,1% du CA en 2013, l’Amérique du Nord regroupe 13,5 Mt de capacité de production de ciment, dont 10,9 Mt aux Etats-Unis, ainsi que 13,2 MM de tonnes de réserves de granulats, soit près de 70% des réserves globales du groupe. HeidelbergCement a pénétré le marché américain dès 1977 avec l’acquisition de Lehigh Portland Cement pour « une bouchée de pain » à savoir 85 M$ avant de racheter cimenteries CBR à la Générale de Belgique, ce qui a permis à Lehigh de mettre la main en 1993 sur les 3 usines de Genstar situées sur la côte ouest, dont deux en Californie (Redding et Tehachapi) ainsi qu’une à Edmonton (Alberta, Canada). Le groupe a ensuite fait l’acquisition de Hanson en 2007 au plus haut de la bulle immobilière. ● Environnement concurrentiel : Tout comme le marché européen, l’industrie du ciment en Amérique du Nord est consolidée avec quelques leaders mondiaux qui se partagent près de la moitié des parts de marché. On estime les PDM d’HeidelbergCement aux ÉtatsUnis (son principal marché en Amérique du Nord) à 13%, ce qui lui vaut la 3ème place derrière l’ensemble Lafarge-Holcim à près de 20% et l’acteur mexicain Cemex avec 15%. Le reste du marché est partagé entre les autres acteurs qui détiennent 52% de PDM. ● Barrières à l’entrée & Pérennité des franchises : Comme en Europe, marché mature et fortement capitalistique ce qui représente une forte barrière à l’entrée pour les nouveaux entrants. La relative fragmentation du marché est propice à un mouvement de consolidation. ● Profil de risque : Nous n’identifions pas de risque spécifique à l’Amérique du Nord, hormis le renforcement du poids de LafargeHolcim post-fusion, faisant de la nouvelle entité un concurrent redoutable. HeidelbergCement bénéficie toutefois d’une certaine avance sur l’activité granulats avec une estimation de 104 Mt vendues en 2013, soit près de 30% de plus que l’ensemble Lafarge-Holcim postfusion. Asie - Pacifique (23% du CA 2013 ; 33% de l’EBITDA) ● Activité : Division géographique stratégique pour le groupe qui a axé son développement vers les pays émergents et représente la 1ère zone en termes de capacité de production de ciment de 38,6 Mt (30% de la capacité totale du groupe) dont un peu plus de la moitié se trouve en Indonésie. Les réserves de granulats sont plus modérées (1,3 MMt, soit moins de 7% du total). Cette zone génère 1/3 de l’EBITDA du groupe avec une marge d’EBITDA constamment supérieure aux autres zones à 26% (similaire à la moyenne 2008-2013). Les principales implantations du groupe sont l’Indonésie où le groupe est fortement présent, alignant 20,3 Mt de capacité (30,3% de pdm derrière le numéro 1 Semen Indonesia qui contrôle 44% de la demande), et l’Australie. En Australie, HeidelbergCement a planté son drapeau à travers deux entités : Hanson Pty, entré dans l’escarcelle du groupe en 2007 et historiquement bien positionné en granulats, cet actif est détenu à 100%, et la participation de 50% dans le leader du ciment, Cement Australia, co-entreprise gérée avec Holcim et qui détient 35% du marché (leader ex aequo avec Adelaïde Cement). ● Environnement concurrentiel : Le cycle de vie du marché asiatique est en phase de croissance, soutenu par l’urbanisation et l’industrialisation des pays émergents. Ainsi l’Asie compte aujourd’hui près des 2/3 de la production mondiale de ciment. Le mouvement géographique de l’offre et de la demande mondiale de ciment vers l’Asie a provoqué l’arrivée sur cette zone des leaders historiques Holcim, Lafarge, HeidelbergCement et Italcementi, mais aussi le développement d’acteurs locaux tels que les groupes chinois Anhui Conch et CNBM, le groupe thaïlandais Siam Cement ou encore l’indien Ultratech et l’Indonésien Semen Indonesia qui sont des concurrents de poids. Par exemple, Anhui Conch disposait à fin 2013 d’une capacité de production de ciment de 231 Mt sachant que le groupe réalise 97% de ses ventes en Chine, alors que Holcim dispose de 90 Mt de capacité en Asie-Pacifique et 81 Mt pour Lafarge sur l’ensemble de l’Asie. ● Barrières à l’entrée & Pérennité des franchises : L’aspect capitalistique de l’industrie du ciment et le cadre réglementaire de certains pays asiatiques (qui peut être plus contraignant à l’égard des acteurs étrangers) sont les principaux freins pour les nouveaux entrants. D’un point de vue économique, le caractère émergent du marché asiatique s’avère être une motivation à l’entrée et/ou au développement sur cette zone. ● Profil de risque : Les deux principaux risques identifiés sur cette zone sont liés d’une part à l’aspect concurrentiel et d’autre part à l’écosystème pouvant être « mal maîtrisé » par les acteurs occidentaux. HeidelbergCement: Barriers to entry analysis Low Advertising Average High Comments Except for bagged cement in emerging countries x Capital x In the cement business line Control of ressources x Limestone in aggregate quarries Cost advantage (independent of scale) x Cost Management (power-end combustibles) Customer loyalty x Distributor agreements x Economy of scale x Government regulations x Inelastic demand x Intellectual property x Network effect CO2 x Predatory pricing x Restrictive practices x Research & Development x Supplier agreements x Sunk costs x Switching barriers x Tariffs x Vertical integration x Zoning x Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 7 Special Situations HeidelbergCement AG Europe de l’Est - Asie Centrale (9% du CA 2013 ; 11% de l’EBITDA) ● Activité : Bien que représentant moins de 10% des ventes, cette zone comprend des pays aux perspectives de croissance plus importantes qu’en Europe de l’Ouest, tels que la Pologne, la République Tchèque ou encore la Roumanie. Le groupe réalise sur cette zone un bon niveau de rentabilité avec un taux d’EBITDA de 20,8% contre 14% pour l’Europe de l’Ouest. Les capacités de production de ciment du groupe sur cette zone sont de 31 Mt dont les 2/3 se trouvent en Pologne, Roumanie, Russie et Ukraine. ● Environnement concurrentiel : La concurrence est concentrée sur 3 pays : la Pologne, la Roumanie et la Russie où l’on retrouve Lafarge et Holcim. Il faut toutefois noter la présence de l’acteur Russe Eurocement qui couvre uniquement la Russie, l’Ukraine et l’Ouzbékistan avec plus de 40 Mt de capacité de production de ciment, soit 4 fois plus que HeidelbergCement sur ces pays. ● Barrières à l’entrée & Pérennité des franchises : À nouveau l’aspect capitalistique du secteur représente un frein pour les nouveaux entrants. Cette zone laisse présager d’une croissance plus importante qu’en Europe de l’Ouest mais les perspectives ne sont pas aussi fortes que dans les pays émergents d’Asie Pacifique. ● Profil de risque : L’importance des marchés russe et ukrainien (avec respectivement 5,1 et 5,2 Mt de capacité de production de ciment, soit 1/3 des capacités du groupe dans cette zone), expose HeidelbergCement aux risques géopolitiques dans ces pays. Afrique - Bassin Méditerranéen (7% du CA 2013 ; 8% de l’EBITDA) ● Activité : HeidelbergCement compte 7% de ses ventes sur la zone Afrique et Bassin méditerranéen avec 12,1 Mt de capacité de production de ciment dont 73% concentré sur 3 pays que sont la Turquie (3,8 Mt de capacité), le Ghana (3,7 Mt) et la Tanzanie (1,3Mt). Le niveau d’EBITDA sur cette zone est de 20,5% contre 17,8% pour le total du groupe. ● Environnement concurrentiel : Si l’on retrouve sur cette zone des acteurs mondiaux importants, ceux-ci n’entrent pas directement en concurrence avec HeidelbergCement de par son positionnement géographique différent. En effet, Lafarge dispose de 59,2 Mt de capacité en ciment mais avec des usines davantage situées en Afrique du Nord et au Nigéria. Holcim, moins présent avec 11 Mt de capacité, se concentre essentiellement sur la zone Afrique et Moyen-Orient. Aucun de ces deux acteurs n’a de position en Turquie et au Ghana, pays qui représentent les deux plus gros marchés de HeidelbergCement sur la zone. Il faut cependant souligner la présence de l’acteur Nigérian DangCem (Dangoté Cement), groupe qui s’est fortement développé en Afrique subsaharienne au cours des 10 dernières années. Le potentiel de croissance et le niveau absolu des prix de vente (environ 150$/t) attirent de nouveaux projets d’usines (+30 Mt entre 2012 et 2015 à travers l’implantation de broyeurs et d’usines à cycle complet). ● Barrières à l’entrée & Pérennité des franchises : L’Afrique est en voie de développement avec par conséquent une urbanisation et une création d’infrastructures qui accompagnent le développement de ses pays. ● Profil de risque : Les pays d’Afrique et du bassin méditerranéen peuvent être sujets à des troubles géopolitiques. HeidelbergCement: Risk analysis Low Operational Risks Management Average Comments x Costs x Currency x Commodity x IT x x Competitors x Suppliers x Technology x Product x x Liquidity x Interest rates x Financial Risks Customers Credit Compliance Risks Strategic Risks High Regulatory x Legal x x Political x Governance Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 8 Special Situations HeidelbergCement AG LE SÉISME DU MARCHÉ ALLEMAND A RÉSONNÉ COMME UN ÉLECTROCHOC Aujourd’hui pour HeidelbergCement est venu le temps des honneurs. Mais il aura fallu préalablement traverser le temps des épreuves, mal nécessaire qui a contraint le groupe à réagir. La gravité des événements mérite que l’on s’y arrête. Lorsque l’onde de choc de la crise allemande s’est propagée aux pays voisins (en particulier à la Belgique et aux Pays-Bas en 20012003), HeidelbergCement était très exposé à l’Europe de l’Ouest et du Nord, son socle historique de rentabilité (52% du CA en intégrant Maxit, groupe spécialisé dans les mortiers et les enduits de façade). La leçon a été retenue. Sous la pression des événements, HeidelbergCement est parvenu à mener en l’espace de dix années sa reconversion stratégique et actionnariale là où il a fallu vingt-cinq ans à Lafarge et à Holcim pour réaliser la même transformation du portefeuille. Il ne sera jamais possible de comprendre les orientations stratégiques d’HeidelbergCement (longtemps dénommé Heidelberger Zement) sans se pencher sur son passé, c’est-à-dire sur la culture d’actionnariat et de tissus industriels verrouillés qui a prévalu jusqu’en 2003, avant que les interventions des autorités de la concurrence, le pouvoir de nuisance du perturbateur RMC (repris depuis par Cemex) et l’effondrement de la demande ne mettent à mal cette protection artificielle. Le marché allemand est le premier marché cimentier d’Europe Concrètement, le marché cimentier allemand est le premier marché d’Europe avec 26,5 Mt devant l’Italie et la France. Le décrochage qu’a subi l’Allemagne a été phasé beaucoup plus en amont que celui qui a frappé les autres pays européens, avec un pic de consommation se situant non pas en 2007 comme dans les pays du Sud mais en 1999 avec 38 Mt et le point bas atteint en 2009 avec 25 Mt. Le manque à gagner de 14 Mt en volume correspond en fait à la normalisation de la demande de logements, dopée à la drogue des incitations fiscales. Les investissements en logements, en progression de 31% entre 1991 et 1999 sont graduellement revenus, en 2009, au niveau atteint en 1991. Cet électrochoc a été salutaire, amenant HeidelbergCement à réagir beaucoup plus tôt que ses concurrents et dans un environnement moins violent jusqu’en 2008-2011 amenant le groupe à calibrer sa structure de coûts avant la grande crise. Cement Consumption, Germany (Ktonnes) 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0 Source: CM-CIC Securities, CEMBUREAU Main economic and construction assumptions in germany 2011 2012 2013 2014 2015 2016 % Change, GDP 3,39 0,89 0,49 1,5 1,7 1,5 % Change, construction spending 5,8 -1,5 1,1 2,7 1,2 0,9 28072 26707 26515 27200 27470 27500 Cement consumption (Mt) % Change, cement consumption 13,7 -4,9 -0,7 2,6 1,0 0,1 H-C Turnover 1105 1109 1072 1115 1137 1160 H-C EBITDA N/A N/A 200 H-C Cement Market Share 0,28 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, IMF 0,28 0,28 0,28 0,28 0,28 Comments Un marché beaucoup moins structuré qu’en France Le marché cimentier allemand reste assez fragmenté. Ceci tient à des raisons historiques. Contrairement à la France, pays à la culture de « champions nationaux », voire de « Léviathans transfrontaliers » comme Lafarge-Holcim, l’Allemagne reste très marquée par sa culture de grandes PME familiales (« Mittlelstand » ou « KMU »). Celles-ci sont transmises de génération en génération grâce aux clauses spécifiques du droit commercial et fiscal allemand : les sociétés de personnes protégées d’une prise de contrôle rampante par leur statut de société en commandite dont les actions ne sont pas cotées et les comptes non publics, en contrepartie d’une forte pression sur les associés (« Gesellschafter ») pour générer du résultat. Ces derniers sont en effet responsables de manière solidaire et illimitée. Aussi, la clause de continuation permet de transmettre les actions des commandités décédés aux autres commanditaires survivants. Dans certains États (Bavière, Hesse) subsiste même la « Klause fidei commis », qui permet la transmission patrimoniale en faveur d’un héritier spécifié. Cette culture du « Mittelstand » est une obligation quasi constitutionnelle selon les termes des Lois sur le développement économique portant sur la création d’un fonds dédié en 1948 (l’ERP-Sondervermögen), et contre les restrictions de la concurrence en 1958 (« Gesetz gegen Wettbewerbsbeschränkungen » ou « GWB »), qui prévoient toutes deux une protection spécifique en faveur des PME. Ces deux Lois ont établi des normes centrales à valeur quasi constitutionnelle). Très récemment, le Tribunal Constitutionnel de Karlsruhe (« Bundesverfassungsgericht » -ou BVerfG), dans sa décision du 14 décembre 2014, tout en confirmant le principe d’inconstitutionnalité des exemptions d’impôt sur les successions accordées jusqu’à présent aux entreprises (« Verschonung von Erbschaftssteuer- EStG »), a cependant prévu de maintenir un régime dérogatoire pour les PME dans l’intérêt de la continuité de l’exploitation et du maintien de l’emploi (« Es liegt allerdings im Entscheidungsspielraum des Gesetzgebers, kleine und mittelständische Unternehmen, die in personaler Verantwortung geführt werden, zur Sicherung ihres Bestands und damit auch der zur Erhaltung Arbeitsplätze »). Ce sujet est particulièrement émotionnel en Allemagne (« wirkt wie ein politischer Sprengsatz »). Au total, cette tradition explique la faible structuration de l’offre de ciment en Allemagne, éparpillée en 25 groupes qui se font concurrence tant au niveau national que régional. A l’inverse, le marché français est beaucoup plus structuré, avec quatre groupes cotés soucieux de maximiser leur cash-flow et où chacun bénéficie à la fois d’un leadership régional et de normes homologuées auprès des clients finaux CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 9 Special Situations HeidelbergCement AG grâce à leur réseau de prescripteurs (cf. l’échec commercial relatif du terminal indépendant Kercim qui a fini par être repris par Lafarge). Le tableau ci-après montre bien que : Market share in German Cement Industry, 2013 Market share (%) HeidelbergCement AG Dyckerhoff Cemex Holcim Lafarge Schwenk SME ('Mittelstand') Importations Total 28,0 15,0 6,2 18,0 9,6 10,0 8,8 4,4 100 Comments Owned by Buzzi Unicem Post disposal to Holcim, Sales now concentrated in Eastern part of Germany Including around 150,000 tonnes imported from France + Cemex West purchased in 2014 Set to be purchased by CRH Excluding 0,150m tonnes imported from France by Holcim Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, Companies 1. Le poids des deux leaders historiques du marché reste plus modeste qu’en France : Dyckerhoff et HeidelbergCement ne contrôlent que 43% de la demande sur leur marché domestique, contre 66% pour Lafarge et Ciments Français en France. Très récemment, HeidelbergCement a fait évoluer son organisation en Allemagne, dirigée par un responsable pays (Christian Knell, Sprecher der Geschäftsleitung) et en réunissant désormais sous un seul toit les activités ciment et béton prêt à l’Emploi, sous le commandement d’Ottmar Walter. L’objectif clairement avoué est de muscler l’efficacité de l’organisation commerciale allemande face à une pression concurrentielle forte, en particulier en provenance des indépendants et de Schwenk sur certains grands chantiers (« Bauvorhaben »). La stratégie sur le béton prêt à l’emploi a été repensée de manière plus offensive. L’heure n’est plus au désengagement mais désormais au renforcement, cette évolution visant bien entendu à protéger les positions commerciales. HeidelbergCement a lancé une politique d’acquisition de petites et moyennes entreprises de béton prêt à l’emploi en Allemagne et aussi dans les pays voisins : Pologne (annonce de la reprise des groupes Duda Kruszywa et Duda Beton) et Benelux. Par ailleurs, une hausse de tarifs du ciment (légèrement inférieure à 3 € par tonne) a été annoncée aux clients et est applicable dès le premier janvier 2015, soit +2,8 € sur le territoire Allemand. Pour le Béton prêt à l’Emploi, aucune hausse officielle n’est à noter mais sur le terrain HeidelbergCement tenterait de passer des hausses comprises entre +1 €/m3 et +2 €/m3. Les concurrents mettent aussi en œuvre des hausses de prix du ciment : Schwenk Zement a mis « le curseur » à +2,9 €/ tonne, Lafarge Zement à +2,8 €/t et Cemex Ost (Berlin) à 3 €/t. Toutefois, aucune hausse n’est à noter en Rhénanie-Westphalie, où les groupes indépendants familiaux font preuve d’une ardeur commerciale certaine. 2. La chute du Mur de Berlin a permis aux acteurs étrangers, faiblement présents avant 1990 de s’introduire dans la brèche et de détenir désormais un tiers de la demande (voire 48% si l’on tient compte de l’actionnariat de Dyckerhoff, aujourd’hui contrôlé par l’Italien Buzzi-Unicem et dont la stratégie commerciale est très dynamique). Lafarge et RMC (aujourd’hui Cemex) ont profité des privatisations de VEB Zementwerke Karsdorf et de VEB Rüdersdorfer Kalk Zement pour s’implanter, Lafarge remportant la mise à Karsdorf en dépit de la candidature concurrente d’HeidelbergCement (en vertu des accords secrets François Mitterrand-Helmut Kohl ?). La part de marché de Karsdorfer Zement est estimée à 50% dans l’ex-Allemagne de l’Est. Holcim, qui était parvenu à s’implanter dans le nord de l’Allemagne dans les années soixante dans deux entités (Alsen et Nordcement) change de dimension en 2015 en reprenant les actifs de Cemex en Rhénanie, devenant ainsi un acteur global même sans les actifs de Lafarge qui s’est engagé à les céder dans le cadre de la fusion. 3. L’arrivée prochaine du groupe irlandais CRH, « animal étrange » qui détonne dans l’univers des Matériaux (en remplacement de Lafarge) connu pour sa discrétion et qui a pu traverser la crise « à pied sec », va induire des transformations importantes en Allemagne et dans les pays limitrophes. CRH va en effet reprendre des actifs de Lafarge en Allemagne (deux cimenteries avec un peu moins de 10% de pénétration commerciale), où le groupe a déjà tissé sa toile dans des métiers de proximité acquis par touches successives (acquisitions dites « bolt-on »). Cette opération, couplée à celle des cinq usines de Lafarge-Tarmac en Grande-Bretagne, va amener CRH à changer totalement de dimension et certainement être en mesure d’intégrer et d’optimiser son dispositif amont avec son dispositif aval déjà existant dans cette zone. Rappelons que les seules activités aval de proximité de CRH, mises bout à bout consomment au moins 2 Mt de ciment probablement par un approvisionnement externe : sans doute en provenance de Ciments Français et HeidelbergCement-CBR. L’utilisation des usines allemandes ex-Lafarge, mises en réseau avec celles acquises en Angleterre et sans doute aussi des deux cimenteries d’Irish Cement, sous-utilisées, va permettre à CRH de redéployer les approvisionnements en interne (« in-house sourcing »). Rappelons que la présence de CRH dans la zone Benelux-Allemagne, même si elle n’a jamais été fortement médiatisée, n’est pas mince : 4. - en Allemagne CRH est présent dans le négoce artisans – « Bauzulieferant » (groupe Bauking désormais détenu en contrôle majoritaire, pdm de l’ordre de 3-4% et qui lui-même possède une participation dans l’enseigne de GSB Haguebau), - la présence dans les pays limitrophes est fort importante (distribution, GSB et négoce aux Pays-Bas à travers CementBouw, et les réseaux à l’enseigne Gamma), préfabrication en béton tant aux Pays-Bas qu’en Belgique (Marques Prefaco et Max Pels). En Belgique, CRH détient deux broyeurs cimentiers à Anvers et Gand (repris aux frères Van Eeckhout) qui alignent une capacité proche d’1,5Mt. La place des indépendants familiaux marque un recul (≈9%). Ils occupaient une place centrale jusqu’en 2005 en Allemagne (24% de part de marché) mais cette part a reculé du fait de certaines opérations de reprises menées par les grands groupes après la crise de 2003-2004 (acquisition de Rohrbach par Holcim, de Teutonia Zementwerk et d’Anneliese par HeidelbergCement). Il convient de signaler le cas particulier de la Rhénanie-Westphalie (25% du marché allemand) où HeidelbergCement détient une part de marché proche de 20% et où l’importance des groupes familiaux mono-producteurs est restée forte (Miebach, Spenner Zement, Portland Zementwerke Gebrüder Seibel GmbH & Co. KG ainsi que Portland Zementwerke Seibel & Söhne GmbH & Co. KG). Cet afflux de producteurs, lié à des raisons historiques (excellente géologie à Erwitte), aboutit à une situation de sur-offre (surcapacité proche de 35% selon nous) et à des prix structurellement plus bas que dans le reste de l’Allemagne. L’équilibre de ce marché régional spécifique ne peut être assuré qu’au moyen des exportations (2 Mt vers les Pays-Bas et 900 000 vers la Belgique). Des discussions avec HeidelbergerCement et certains de ces indépendants ont eu lieu dans le passé, mais sans lendemain semble-t-il. Même si elles ont vu leur rentabilité baisser, ces usines sont toujours parvenues à dégager un résultat positif et donc à distribuer du dividende à leurs actionnaires familiaux en raison d’une très bonne expertise dans la gestion des coûts et en matière de combustibles alternatifs. Quelques tensions très récentes sont toutefois à noter fin 2014, la baisse de régime constatée sur le marché néerlandais, base arrière traditionnelle du marché ouest-allemand et qui a perdu 2 Mt depuis 2008 CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 10 Special Situations HeidelbergCement AG (-32%) ayant conduit le leader local ENCI (100% HeidelbergCement) avec une part de marché avoisinant 50% -importations incluses- à mener une politique commerciale plus agressive. Cette situation nouvelle a amené par ricochet les deux producteurs rhénans aux coûts les plus élevés (Seibel & Söhne et Portland Zementwerke Gebr. Seibel) à écouler une fraction plus élevée de leur production en Allemagne, contribuant à ainsi faire chuter les prix départ de quelque 5-7% en 2014-2015 sur cette zone spécifique. Cement Positions in Germany Zone Holcim m othballed Zone Cem ex Ham burg HeidelbergCement Berlin 100% Spenner Zem ent Dyckerhoff Schw enk Ennigerloh Beckum Grinding Königs Wusterhausen Deuna Dyckerhoff Holcim Zone Lafarge Düsseldorf Erw itte Cem ex (ex RMC) Karsdorfer Zem ent Lafarge Zone Dyckerhoff Others Frankfurt Cement plant Grinding station Zone Schw enk-Heidelberg Stuttgart Munich Rohrdorf Cement : 24,4% Heidelberg Source: CM-CIC Securities, Companies, all rights reserved Le tournant de 2002-2003 : les digues ont cédé en Allemagne En 2002-2003, une rupture majeure s’est produite, contraignant tous les acteurs historiques à se remettre en question et à repenser leur modèle économique. L’ordre ancien, qui ressemblait quelque peu à une bulle immunisée contre les turbulences extérieures grâce à 1) des structures actionnariales verrouillées et opaques et 2) une demande sous-jacente artificiellement soutenue par les effets de la réunification, a été détruit. À la place de cette protection à jamais révolue est apparue en Allemagne une période de transition qui ressemblait à un véritable saut dans l’inconnu. La déflagration a été telle que toutes les digues ont cédé, le retournement à la baisse du marché pertinent de la construction entraînant une spirale mortifère de proche en proche sur toute la chaîne de valeur. Un tel phénomène n’a pas eu d’équivalent en Europe à l’exception de l’Italie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : par rapport au point haut de 2000 (1,390 M€ en incluant rétroactivement Maxit consolidé à compter de 2001), l’EBITDA d’HeidelbergCement a été amputé de 366 M€ (-26%). En bref, solidaires dans le bonheur, les cimentiers allemands sont devenus adversaires dans le malheur. Cette déflagration est à imputer à un double phénomène : La « pollution du marché par l’aval » (le BPE, principal canal d’écoulement du ciment) L’effondrement du logement en ex-RDA a déclenché un véritable tsunami sur le marché du béton prêt à l’Emploi (BPE, ou « Transportbeton » en Allemand) qui a joué le rôle du conduit de la crise. Jusqu’alors, tant que perdurait « la course à l’échalote » sur les volumes du marché final (les investissements BTP) et que les chantiers fabriquaient du « cash », les choses se passaient sans heurts, tout le monde y trouvant son compte. Personne ne cherchait à contester l’organisation du marché de l’époque, dominé non pas par l’amont comme en France mais un aval assez puissant (entrepreneurs et bétonniers indépendants très rentables à l’époque). Le système était structurellement fragile, avec une offre hypertrophiée et surcapacitaire (plus d’un millier d’entreprises de BPE, deux fois plus qu’en France, avec une production par centrale de 24,8 Mm3/an, contre 33 Mm3 en Belgique ou en Autriche, et avec certaines distorsions notables, en particulier celle des prix du béton plus élevés que ceux du ciment (supérieurs à 90 € le m3), situation unique en Europe. Les années 2001 ont marqué un tournant avec 1) la fin de l’euphorie sur le marché du logement qui a perdu 25% entre le point haut de 1999 et le point bas de 2005 suite au retrait des investisseurs du marché du logement locatif (durcissement des règles d’amortissement accéléré, ou « Sonderabschreibung » jusqu’alors très favorables en Allemagne de l’Est dès janvier 1997) et 2) l’ouverture d’une enquête par l’office des cartels sur les « Soll-Quoten » du BPE (quotas de production à respecter). Cette enquête a conduit à la condamnation de 46 producteurs, à l’interdiction de publier des statistiques au niveau régional et local et déclenché des tensions sur les prix dans un contexte de pénurie. Les divergences d’intérêts entre cimentiers et bétonniers sont brusquement apparues, déclenchant des tensions sur les prix qui ne pouvaient plus tenir dans un contexte de « crève la faim » (surcapacité et offre fragmentée). Le terrain de jeu, naguère symphonique, s’est transformé en ring de boxe. Readymix AG (groupe RMC), confronté à la baisse des volumes (-30 Mm3) et des prix du béton, est sorti d’une logique de concertation pour entrer dans une logique de confrontation avec les producteurs de ciment, exigeant des remises plus fortes. Le résultat ne s’est pas fait attendre, les prix du ciment, proches en moyenne d’une fourchette comprise entre 60 et 65 € fin 2001, ont plongé brutalement en 2002-2003, à un rythme compris entre -21% et -47%, Bavière exceptée. Nous publions ci-après nos estimations globales et par région pour les prix de vente. CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 11 Special Situations HeidelbergCement AG Average Cement Prices in Germany, (delivered / Franko in EUR / tonne), 2001-2014e 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014e Source: CM-CIC Securities, reproduction not permitted Cement Regional Prices in Germany, (32-5 delivered / Franko in EUR / tonne) Regional prices €/tonne 2001 2002 Change (%) 02/01 2003 Change (%) 03/02 Change (%) 03/01 2005 2007 2014e South 75 70 -6,0 59 -16,0 -21,0 > 60 >70 76-78 North- Hamburg 76 66 -13,0 41 -38,0 -46,0 >60 >62 72 Rhineland 62 50 -31,0 29 -42,0 -60,0 >50 59 55-65 Frankfurt 70 47 -33,0 39 -17,0 -44,0 <60 <70 70 East (Berlin) 65 50 -23,0 36 -28,0 -42,0 >50 65 73 Average 68 56 -18,0 41 -25,0 -38,0 60 70 73 Comments Source: CM-CIC Securities, reproduction not permitted Regional Prices Cement, Germany 90€ 72€ 90€ m othballed Ham burg 73€ Berlin 100% Spenner Zem ent Ennigerloh Beckum 75€ HeidelbergCement Dyckerhoff Grinding Königs Wusterhausen Schw enk Düsseldorf Erw itte Holcim Cem ex (ex RMC) 55€/65€ Frankfurt Lafarge 70€ Others 76€/78€ Cement plant Stuttgart Grinding station Munich >80€ Rohrdorf Cement : 24,4% Heidelberg Source: CM-CIC Securities, Companies, all rights reserved La fin d’une anomalie avec le démantèlement du système actionnarial qui verrouillait le paysage concurrentiel depuis 1949 Jusqu’en 2003, le paysage cimentier allemand était étroitement cadenassé au moyen d’une structure actionnariale d’une nature très particulière qui faussait grandement le jeu de la concurrence. Cette structure de marché, couramment dénommée la « Deutschland AG » mettait les entreprises cimentières cotées à l’abri d’une OPA hostile grâce à un système de noyaux durs (« Großaktionäre ») associant des actionnaires bancaires ainsi que l’industriel familial non coté Schwenk Beteiligung (cf. organigramme), pivot du système et gardien du temple. Au total, 61% du capital d’HeidelbergCement et 80% de celui de Dyckerhoff (hors les 10% de participation « pied dans la porte » détenus par Holcim) reposaient dans des mains sûres. Le groupe Schwenk, possédé par la famille Schleicher détenait 12% de Dyckerhoff et 22% d’HeidelbergCement. « L’aigle tricéphale » Schwenk-HeidelbergCement & Dyckerhoff contrôlait de facto 51% du marché du ciment allemand (dont 10% en direct pour Schwenk et en intégrant la co-entreprise rhénane Anneliese co-pilotée par Dyckerhoff et Heidelberg). De plus sur le marché néerlandais, base arrière des producteurs allemands (1,3 Mt d’exportation à l’époque), une structure de négoce gérée par HeidelbergCement, Dyckerhoff (46%), Schwenk, Teutonia et Anneliese (NCD-NCH) coordonnait les exportations. En 2003 s’opère un changement radical de décor. Le rideau du temple s’est déchiré (« der Vorhang des Tempels zerriß »).L’intervention particulièrement rigide et intrusive de l’office allemand des cartels « Bundeskartellamt » déclencha une véritable onde de choc et accéléra le démantèlement de ce système, qualifié de dépassé (« Übernommener Marktstruktur »). Le Bundeskartellamnt a été jusqu’à évoquer un niveau de prix inatteignable dans une structure de marché concurrentiel (« Die Preise konnten auf ein Niveau angehoben werden, das unter Wettbewerbsbedingungen nicht zu erreichen gewesen wäre“) et a estimé le montant du gain indû („Mehrerlös“) à 10 € la tonne (décision du 14 avril 2003). Le « détricotage » des liens de type « banquindustrie » (« Entflechtung der Deutschland AG ») a conduit : 1. au démantèlement de « l’aigle tricéphale » et à la banalisation du rôle de Schwenk qui a perdu son statut de pivot du système, contraint de céder sa participation de 12% dans Dyckerhoff et permettant l’entrée de Buzzi-Unicem dans le capital du numéro deux allemand ; CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 12 Special Situations HeidelbergCement AG 2. à la sortie des banques et des assureurs, la Deutsche Bank se désengageant graduellement du capital d’HeidelbergCement (17% à l’origine), même manoeuvre pour Allianz-Dresdner & R+V Versicherung qui se sont désengagés de Dyckerhoff (au total 26,1%) ; 3. à un changement d’actionnaire de référence chez Heidelberg, Schwenk Beteiligung ramenant en 2005 sa position à 7,5% avant de solder le reste de sa position fin août 2009, le groupe Merckle qui en 2005 possédait 12,8% officiellement du capital, montant graduellement en puissance à partir de la fin 2004-début 2005 ; 4. à une recomposition limitée du paysage concurrentiel avec la reprise par HeidelbergCement des indépendants Anneliese et Teutonia, les réticences de l’Office des cartels (Bundeskartellamt) mettant cependant en échec le Plan Putois (« Operation Stinktier ») d’une certaine envergure et qui prévoyait en 2003 la cession des actifs de Readymix AG (RMC) à HeidelbergCement puis à un partage de ces mêmes actifs entre ce dernier, Lafarge et Holcim. En fin de compte, les actifs de Readymix AG, très présent en Rhénanie-Westphalie et dont la stratégie de l’actionnaire RMC PLC était considérée comme particulièrement imprévisible, ont fini par atterrir dans l’escarcelle du groupe mexicain Cemex en 2004, ces actifs, à l’exception de l’usine de Berlin, étant en 2014 recédés à Holcim dans le cadre de l’accord de troc (cf. notre étude d’octobre 2013). CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 13 Special Situations HeidelbergCement AG UN VIRAGE ACTIONNARIAL ET STRATÉGIQUE ENFANTÉ DANS LA DOULEUR HeideldelbergCement fait partie des sociétés qui ont subi le plus de secousses dans le « biotope » cimentier. La rupture économique subie par le groupe en 2002-2005 a débouché en 2004-2005 sur une rupture actionnariale. L’heure de la fin de « l’exception allemande » a sonné, impliquant la fin du modèle de la « Deutschland AG » et une recomposition du noyau dur d’actionnaires stables (« stabiler Aktionärskreis »), se traduisant concrètement par la sortie graduelle des actionnaires « dormants » et symétriquement par la montée en puissance d’un actionnariat familial mû par des motivations patrimoniales très affirmées. L’actionnariat familial d’HeidelbergCement, qui historiquement a toujours été présent, ne veut plus jouer le rôle de « simple spectateur muet » et est devenu très désireux d’exercer ses droits de légitime propriétaire en s’impliquant fortement dans les orientations stratégiques fondamentales. Cela à l’image de la famille Zambrano chez Cemex, du Dr. Thomas Schmidheiny chez Holcim ou encore de Martin et Olivier Bouygues dans le groupe éponyme. Cette montée en puissance a débouché, en 2005 sur une opération d’envergure avec la prise de contrôle majoritaire d’Heidelberg par Merckle, prise de contrôle finalisée au prix d’un risque important (montage financier particulièrement agressif, avec un débours de probablement 4,5 à 5 MM€ en grande partie financé par levier et encore alourdi par l’opération Hanson PLC, soit 14 MM€ dont 77% ont été financés par recours au levier). L’équation de ce montage dont l’équilibre reposait sur d’ambitieux effets de valorisation ultérieurs s’est révélée être un piège redoutable et n’a pu résister à la rupture systémique de 2008-2009. Ceci a contraint la famille à se résoudre à diluer sa participation à 25% et obligé Heidelberg à changer de « braquet stratégique » en adoptant par nécessité une posture toute malthusienne. La forte déperdition de résultats a imposé à HeidelbergCement de mettre en sommeil la croissance externe et de redéployer les priorités en direction de la réduction des coûts. Compte tenu cependant de l’irruption de nouveaux acteurs issus du monde émergent dont la taille devient plus que respectable (Dangoté) et plus récemment de la constitution du nouveau Léviathan LAF : HOL, HeidelbergCement, dont la situation financière est redevenue satisfaisante, sait qu’il ne peut plus se complaire dans la posture du « coupeur de coûts ». Comme pour d’autres groupes de taille moyenne (Cemex, Italcementi et Buzzi-Unicem) Heidelberg et ses actionnaires n’ignorent pas qu’ils devront bouger s’ils veulent continuer à faire le poids dans un marché qui en peu de temps s’est mondialisé. La montée en puissance de Merckle comme actionnaire de référence La montée en puissance de Merckle comme actionnaire de référence a rimé avec la fin de l’autonomie managériale d’HeidelbergCement. Après le retrait de la Deutsche Bank et de la Dresdner Bank en 2004, la famille Merckle avec 12,8% du capital officiellement recensé à l’époque est parvenue à s’emparer des commandes opérationnelles d’HeidelbergCement, propulsant ses hommes de confiance au sommet du pouvoir avec un tandem piloté par le Dr. Scheifele, Président du Directoire dès 2005 à la place de M. Hans Bauer, et le Dr. Lorenz Näger, nommé Directeur Finances, Contrôle, Fiscalité et Risques fin 2004. Ce tandem harmonieux officiait déjà chez le répartiteur Phoenix Pharmahandel GmbH KG, actif historique du groupe Merckle. Une telle évolution managériale n’a très probablement pas pu se faire sans la bénédiction des actionnaires de Schwenk qui, en dépit de l’amorce de leur désengagement, conservaient encore en 2005 une participation de 7,5% dans HeidelbergCement. Cette prise de contrôle par Merckle n’aurait sans doute pas été possible sans cette sorte de proximité culturelle entre les deux familles. Forte proximité culturelle Schwenk-Merckle Une analyse attentive du tissu industriel allemand permet de noter la forte proximité culturelle Schwenk-Merckle, proximité qui a permis de résoudre le problème actionnarial d’HeidelbergCement. Il s’agit de groupes : à forte implantation régionale : le berceau d’origine de ces deux groupes à tradition plus que centenaire, c’est l’Ostalb et la HauteSouabe (Oberschwaben), dont la capitale est Ulm. Les actionnaires ont au moins un lien familial entre eux (Frau Ruth Merckle est née Schwenk) et sont issus d’un univers social assez voisin (« Patrizierfamilien »). Les sièges opérationnels des deux groupes sont très proches (Ulm pour Schwenk, et Blaubeuren pour Merckle GmbH) ; qui associent harmonieusement héritiers et dirigeants : dans les deux cas, les structures juridiques sont les mêmes (sociétés en commandite GmbH KG & Co opaques pour l’extérieur : les comptes ne sont pas publics) : un ou deux associés familiaux commandités responsables sur leurs biens personnels. Les enfants sont associés à des degrés divers avec une personne de confiance extérieure à la famille : - Chez Merckle, la mère, Frau Ruth Merckle, 75 ans, et ses quatre enfants (quatrième génération de la famille fondatrice) : Ludwig (pharmacien), Philipp, Tobias et Jutta qui bien entendu sont actionnaires à des degrés divers et ont exercé, pour certains d’entre eux, des fonctions managériales chez Merckle Ratiopharm (production de génériques). Le père, Adolf, aujourd’hui décédé s’était retiré vers des fonctions plus patrimoniales (gérait le holding familial à Dresde, en Saxe, VEM Vermögensverwaltung, aidé en cela par Frau Dr. Susanne Frieß). Ce rôle est aujourd’hui dévolu au fils aîné, M. Ludwig Merckle, 50 ans. L’homme de confiance au niveau opérationnel était et reste assurément le Dr. Bernd Scheifele, précédemment directeur général des principales sociétés du groupe (Phoenix Pharmahandel, Kässbohrer & Ratiopharm) ; - Chez Schwenk, le père, le Senator Dr. Eberhard Schleicher, décédé en 2007 avait le statut d’associé commandité et était unanimement respecté dans le monde industriel allemand. Il a fait progressivement monter ses trois enfants en puissance dans le capital des sociétés du groupe (Eduard, désormais associé commandité de Schwenk KG – « persönlich haftende Gesellschafter“ et les deux soeurs Regina et Ursula – Frau Ursula Hutter-Schleicher). L’homme de confiance au niveau opérationnel est M. Gerhard Hirth, Directeur Général (Geschäftsführer) de Schwenk Zement KG. fortement influents : les familles Schleicher et Merckle sont parfois qualifiées de « pouvoir régional » (avec certains de leurs membres qui siégeaient ou siègent encore au Conseil de surveillance de sociétés tierces : hier, la Landesbank de Baden Württemberg pour le Dr. Adolf Merckle et Eduard Schleicher, aujourd’hui le Conseil de Surveillance (« Aufsichtsrat ») d’Hartmann AG pour Eduard Schleicher. Par ailleurs, il est rappelé que les familles jouent un certain rôle social (Frau Ruth Merckle est active dans des associations liées à la tradition luthérienne (« EKD »), avec le statut de « Patron » (mécène) d’une paroisse située à Hohen Luckow dans le Mecklembourg. CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 14 Special Situations HeidelbergCement AG Schwenk à défaut d’avoir pu rester actionnaire ne se désintéresse visiblement pas totalement d’HeidelbergCement. En effet, le Conseil de Surveillance d’HeidelbergCement est présidé par l’avocat Fritz-Jürgen Heckmann qui est un homme de confiance (« Vertrauter ») et l’avocat personnel de la famille Schleicher. M. Fritz-Jürgen Heckmann, président du Conseil d’HeidelbergCement préside par ailleurs le Conseil de surveillance de plusieurs entreprises de la galaxie Schleicher (Wieland Werke AG et Paul Hartmann AG). Multimétiers : - Schleicher est actif dans les Matériaux de Construction (ciment & produits isolants), et dans les applications sophistiquées à base de cuivre (Wieland). Le groupe détient depuis 2008, 50% des actions de l’entreprise cotée Paul Hartmann AG qui dégage plus de 140 M€ de cash-flow. - Merckle, groupe d’origine saxonne (ex-RDA) dont la base régionale est à Blaubeuren (Baden-Württemberg, non loin des cimenteries de Schwenk & Heidelberg), est actif dans la répartition pharmaceutique (Phoenix Pharmahandel AG, un tiers du marché) et s’est en outre diversifié vers le matériel de pistes de ski (Kässbohrer). Il faut mentionner en outre la présence de M. Ludwig Merckle au sein du Conseil (« Beirat ») du groupe Zollern GmbH & Co KG (50% d’intérêts) aux côtés du prince héritier S.H. Karl-Friedrich Fürst von Hohenzollern (50%). L’acquisition d’Hanson PLC Les opérations menées tant au niveau de l’entité de contrôle (OPA sur HeidelbergCement) que de l’entité exploitante (acquisition d’Hanson PLC) au moyen d’une structuration agressive se sont traduites après 2007 par une forte déperdition patrimoniale pour l’actionnaire Merckle qui a dû se résoudre à renoncer au contrôle exclusif d’Heidelberg. Pour des raisons d’ordre actionnariales, les opérations aboutissant à la prise de contrôle d’HeidelbergCement par la famille Merckle et l’acquisition stratégique du groupe Hanson, soit près de 19 MM€ au total, ont été bouclées par le recours à une structure de financement certes très en vogue à l’époque mais tout de même agressive et risquée, comportant un fort levier d’endettement « à deux étages ». Contrairement à l’opération LafargeOrascom, où le recours au levier s’est concentré sur l’entité opérationnelle Lafarge mais pas sur les holdings patrimoniaux NNS et groupe Bruxelles-Lambert où les actionnaires ont payé leur participation en « cash », les actionnaires d’HeidelbergCement ont commis une erreur fatale, en logeant de la dette tant sur la structure de détention (HoldCos : Spohn) que sur les structures industrielles. Pour valider un montage aussi « leveragé » (environ 4,6 MM€ de dettes sur la HoldCo et 9,5 MM€ sur la structure exploitante post-cession de Maxit et Vicat) deux conditions doivent simultanément être remplies : 1) forte pression sur les résultats des structures exploitantes pour faire remonter du dividende et ainsi rembourser la dette des sociétés d’acquisition ; 2) de forts effets de valorisation ultérieure des actifs adossés (HeidelbergCement). Or, cette équation particulièrement tendue n’a pu résister au séisme du marché immobilier américain, se transformant en un piège mortifère. Le changement radical de configuration du marché, écartant impitoyablement les montages endettés a débouché sur un enchainement déflationniste fatal pour la famille Merckle, confrontée dès 2008 à un effet de patrimoine négatif sur sa participation cotée (ratio V/L <0) alimentant un cercle baissier infernal (craintes de cessions forcées de titres par les banquiers prêteurs). En septembre 2009, les banques n’ont accepté de continuer à soutenir la famille Merckle, affaiblie par ses pertes patrimoniales et en manque de liquidités, qu’en contrepartie de sacrifices importants (cf. plus bas). Genèse de la prise de contrôle d’HeidelbergCement par Merckle Jusqu’en 2004, il y avait clairement dissociation entre les fonctions d’actionnaire de référence, représenté au Conseil de Surveillance (Aufsichtsrat) celui-ci restant dans l’ombre, et les fonctions exécutives, regroupées au sein du Directoire. Les deux patrons successifs, d’abord le très charismatique et respecté Rolf Hülstrunk, puis M. Hans Bauer, choisis à l’intérieur du groupe HeidelbergCement avaient globalement eu les « coudées franches ». Cette dissociation des fonctions s’est réduite après 2004 avec le renforcement du poids des actionnaires familiaux. Le retrait des actionnaires bancaires en 2003 qui détenaient trois sièges au Conseil de Surveillance –dont la Présidence- sur un total de 17 a mécaniquement accru l’importance relative des administrateurs familiaux (trois également dont un représentant Merckle et deux représentants Schwenk). Le départ du Directeur Général (Vorstandschef) Hans Bauer, qui aurait dû rester aux commandes jusqu’en 2007, et son remplacement par le Dr. Bernd Scheifele, homme de confiance de la famille Merckle a sonné comme un rappel, traduisant clairement les intentions du groupe éponyme d’exercer pleinement tous les attributs du pouvoir. Cette évolution a été clairement révélatrice d’une influence réelle du « tandem » Merckle-Schwenk très supérieure à l’arithmétique des rapports annuels. Malgré l’élargissement du flottant, les deux sociétés familiales Schwenk & Merckle ont, même si elles n’étaient pas officiellement « concertistes », conservé une influence déterminante (« beherrschender Einfluß ») dans la gestion d’HeidelbergCement. Il a été généralement admis que l’influence réelle du binôme Schwenk-Merckle sur Heidelberg était très supérieure aux 20,3% officiellement recensés et excédait très certainement la minorité de blocage (Sperrminorität) qui en Allemagne est de 25%, pour atteindre de facto entre 40 et 45% : le décompte du contrôle officiel totalisait 20,3% (7,5% détenus par Schwenk Beteiligungen GmbH & Co KG et 12,8% par le Dr Adolf Merckle, via la société patrimoniale saxonne VEM Vermögensverwaltung GmbH sise à Dresde, ville de naissance du Senator Dr. Adolf Merckle) ; le décompte du contrôle officieux, mais dont une partie était hors pacte (« actions dispersées » du droit boursier), frôlait en fait 40% en recensant les participations individuelles, et non rendues publiques (souvent inférieures au seuil déclaratif de 5% déterminé à l’époque par la loi boursière Allemande WpHG ) – de certains membres de la famille Schleicher (5 à 10% au total), d’une part, et de l’épouse (Frau Ruth Merckle) et des quatre enfants d’Adolf Merckle (peut-être 10 à 15%), d’autre part. Il est d’ailleurs intéressant de se pencher sur le holding, Spohn Cement GmbH, domicilié dans une localité au régime fiscal spécifique (Norderfriedrichskoog, à la frontière danoise, où les sociétés sont exemptes de taxe professionnelle (« Gewerbesteuer »). Ce holding, qui possédait environ 10% d’Heidelberger, était lui-même détenu par une coquille, Kötitzer Ledertuch, où l’influence de membres de la famille Merckle transparaissait (le nom de Jutta, une des filles du Dr Adolf Merckle apparaissait d’ailleurs au Conseil). Lancement de l’OPA de Spohn Cement GmbH sur HeidelbergCement (débours de 4,7 MM€e) Le 10 juin 2005, le groupe Merckle a lancé une OPA (Öffentliches Übernahmeangebot) sur le capital d’HeidelbergCement au prix de 60 € par titre. Le prospectus à cette occasion a levé plusieurs mystères sur le niveau de détention d’HeidelbergCement par la « nébuleuse Merckle ». Au-delà des 12,8% recensés officiellement chez le Senator Dr. Adolf Merckle, il convenait de rajouter 16,7% des droits de vote aux mains de Spohn Cement, plus 14,7% détenus par des personnes liées (« Gemeinsam handelnde Personen »). Au total, le groupe Merckle au sens large (Kötitzer Ledertuch, VEM, Mertec, Piwa, Spohn, etc) détenait un peu plus de 34% du capital d’HeidelbergCement, comme le présente l’organigramme ci-dessous : CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 15 Special Situations HeidelbergCement AG Patrimony structure of Merckle Family in mid-2005 Schwenk Beteiligungen (Augsburg) Ludwig, Philipp Tobias & Jutta Meckle, Mertec + LuMe + MeTo + Piwa (12,66% × 4), (Blaubeuren) Merckle Family Horst Plaschna Management GmbH (Ulm) 48.71% 75.18% KL (Kötitzer Ledertuch GmbH) (Zossen, ex-RDA) 28.86% Frau Ruth Merckle (Ulm) 19.99% VEM Vermögensverwaltung (Dresden) Ratiopharm GmbH 49.33% WLI (Ulm) Zollern GmbH (JV 50%) 50.64% Sphon Cement GmbH (Nordfriedrichskoog) Merckle GmbH (Blaubeuren) 53.6% 7.0% Heidelberger Zement (Heidelberg) 25.19% Phoenix Pharmahandel GmbH Kassböhrer Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Au total, la participation (officielle) de Merckle dans HeidelbergCement est passée de 12,8% à 77,3% à l’issue de ces opérations, le flottant (« Streubesitz ») tombant à 15% contre 65% auparavant. Nous estimons qu’à la fin des acquisitions successives opérées par les différents holdings du groupe Merckle entre fin 2004 et 2008 (l’OPA de 2005, l’augmentation de capital de Mars 2005, celle de 2007 et celle de février 2008) le groupe Merckle a dû débourser selon nos calculs entre 4,7 MM€e et 4,8 MM€e financés par un crédit structuré adossé sur la valeur de marché du « collatéral » : titres HeidelbergCement. Ce montage a été arrangé par RBS, Landesbank Baden Württemberg et la Commerzbank et souscrit par une trentaine d’établissements. La restructuration financière L’acquisition d’Hanson PLC par la structure exploitante et la déflation immobilière américaine ont amputé la valeur de l’investissement de Merckle dans HeidelbergCement de 2 MM€ en deux années : en lançant une OPA amicale sur Hanson PLC, HeidelbergCement a fait une acquisition structurante et judicieuse, en mettant la main sur un important dispositif de carrières de granulats qui compte en Amérique du Nord (115 Mt produites, soit une position de numéro 5 devant Lafarge pré-unification avec Holcim qui produit 107Mt). Cette opération (valeur d’entreprise de la cible de 13,6 MM€ soit 88% de la VE d’Heidelberg) totalement payée en numéraire, s’est effectuée sur la base de multiples très élevés, reflétant des anticipations bénéficiaires rendues totalement caduques a posteriori par l’effondrement du marché immobilier américain. Sans le savoir, la famille Merckle a mis en place un mécanisme d’acquisition très pervers reposant sur un endettement élevé à tous les étages, tant au niveau de la « Holdco » que de la structure exploitante, la déflagration immobilière américaine et la paralysie du marché du refinancement fracassant irrémédiablement les prévisions du plan d’affaires, et pulvérisant rapidement le montage adossé à des dettes d’acquisition à maturité relativement courte et à une valeur du « collatéral » fixée à 60 € par titre HeidelbergCement. Très rapidement, le schéma mis en place à l’origine, basé sur des hypothèses d’EBITDA et de génération de cash flow trop ambitieuses par rapport au niveau réellement soutenable, s’est mué en piège redoutable, le plan d’affaires étant confronté au phénomène pernicieux du double choc de la hausse des coûts et de la chute des revenus. Le niveau de la dette d’Heidelberg (11,5 MM€ fin 2008) qui faisait ressortir un ratio de levier élevé soit 4x s’est avéré trop lourd. Dans une configuration de marché allergique au risque, raisonnant non plus en juste valeur mais en risque de liquidité, l’action du groupe HeidelbergCement a basculé dans une spirale baissière, tombant à moins de 20 € en mars 2009, mettant l’actionnaire de contrôle dans une situation insupportable (type Eiffage dans les années 90 ou plus récemment Wendel pour sa participation dans Saint-Gobain), le ratio V/L (cours/dette) du crédit d’acquisition, proche de 125% à l’origine, tombant au plus bas probablement autour à 40% alors que la plupart des facilités d’acquisition de ce type exigent une couverture de 110% par rapport à la valeur de marché de l’actif de référence (« collatéral »). Contrairement à Albert Frère, qui avait payé comptant ses titres Lafarge et qui malgré les tentations de « jeter l’éponge mi-2011 » a pu tenir bon, la famille Merckle, mise en situation patrimoniale négative (« negative equity ») n’a pas eu vraiment le choix et a été contrainte sous la pression des banques créditrices de sacrifier des éléments-clefs de son patrimoine, en contrepartie d’un allongement des maturités consenties sur les crédits reposants tant sur la tête de la Holdco que sur celle de la structure opérationnelle HeidelbergCement. Cette restructuration, menée sous l’égide de Morgan Stanley, a consisté en : 1. des cessions d’actifs : au niveau des Holdcos Spohn/ VEM, piégées par une situation nette négative (en septembre 2009, la valeur boursière de la participation dans Heidelberg avoisinait 3,6 MM€ pour une dette de 4,8 MM€). VEM/ Spohn ont été contraints de céder : CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 16 Special Situations HeidelbergCement AG 2. a) 63% de la position dans Heidelberg actant ainsi une perte de l’ordre de 1,4 MM€ en retenant le prix du placement de 37 € en septembre 2009 b) 100% du navire-amiral du groupe, Ratiopharm, producteur de médicaments génériques pour une VE de 3,6 MM€. une augmentation de capital, au niveau de la structure exploitante (Barkapitalerhöhung), très dilutive – doublement du nombre d’actions (émission de 62 M d’actions à 37 €). L’ensemble de ces opérations a permis de desserrer la contrainte, ramenant la dette d’HeidelbergCement à 8,4 MM€ mais au prix fort pour l’actionnaire Merckle dont la participation est ramenée à 25,11%, lui permettant toutefois de conserver la minorité de blocage sur les questions essentielles en Assemblée Générale. HeidelbergCement est parvenu grâce à son action vigoureuse à redresser la barre et à amorcer la réduction de sa dette tout en s’extrayant de la pente savonneuse de la baisse de ses résultats. Mais le groupe et surtout son actionnaire de référence Merckle, soucieux d’optimiser et de revaloriser son patrimoine, ne pourra se dispenser d’une réflexion stratégique en profondeur et de se projeter plus en avant dans un marché cimentier qui a totalement changé de braquet et qui s’est en peu de temps mondialisé. Le bouleversement issu de la création de l’ensemble unifié LAF:HOL amène fatalement à se poser la question de la capacité des « suiveurs » à continuer à exister « en solo » face à ce nouveau Léviathan. Les actionnaires familiaux quels qu’ils soient sont tous confrontés à une problématique identique : 1. Les groupes cimentiers dans lequel ils détiennent des intérêts importants ont tous commis rétrospectivement la même erreur stratégique et se sont tous « plantés », sacrifiant à la mode des acquisitions structurantes surpayées et « sur-leveragées » juste avant le retournement du cycle, défiant ainsi certaines règles de prudence. 2. Leur modèle économique a été pris à revers par le double choc de revenus et de coûts dans les pays matures ainsi que par l’irruption de nouveaux acteurs dans le paysage concurrentiel. 3. Conséquence de tout cela, les valeurs boursières se sont contractées, causant aux actionnaires des pertes patrimoniales non négligeables. Les actionnaires ont bien compris que face au terrain perdu depuis la crise de 2007, les remèdes ne suffisent plus et qu’ils ne peuvent plus se complaire dans la « posture du coupeur de coûts » (ou « lean manufacturing »). Placés devant la réalité inédite et implacable de la déflation des valeurs boursières, les actionnaires seront condamnés à faire des choix parfois douloureux mais cruciaux. Ils devront accepter l’idée que leur marché pertinent - le ciment - s’est assez fortement transformé, « commoditisé » et mondialisé, ce qui impliquera d’adapter assez fortement leur portefeuille pour relever ce défi (la marge EBITDA d’Heidelberg dans sa configuration postHanson a reculé de 300 pb). Ils devront « sortir par le haut » en acceptant le principe d’un mariage de raison, impliquant de diluer leur participation dans un ensemble fusionné plus robuste et plus efficace dans la durée. Cette idée a « phosphoré » graduellement dès 2012 à la faveur de contacts informels entre actionnaires des groupes les plus contaminés par la crise. Les discussions ont d’abord porté sur des rapprochements régionaux et des échanges d’actifs (comme l’ont fait Cemex et Holcim en Allemagne et en Espagne, ou envisagé comme Heidelberg Cement et Holcim en Afrique). Elles ont graduellement évolué vers des opérations plus globales. C’est un fait avéré : « tout le monde a discuté avec tout le monde ». La convergence des intérêts des actionnaires a abouti à un premier résultat concret. Ce qui était naguère considéré comme inimaginable s’est produit avec un événement pour le moins singulier : une fusion non pas entre les numéros deux et trois mais bel et bien entre les deux leaders du secteur. Cette fusion « entre égaux » a abouti à la création spectaculaire, effective d’ici le mois de juin, du géant Lafarge-Holcim, leader incontesté du secteur avec 390 Mt de capacités post-cessions. Nous restons convaincus que cette opération LAF:HOL ne fera qu’accélérer le mouvement de rapprochement entre les autres acteurs du secteur à capital familial confrontés à une problématique et à des intérêts identiques. Le principe des rapprochements étant acquis, se pose la question de savoir entre qui et qui. Sont visés avant tout selon nous les groupes familiaux les plus pénalisés boursièrement et en termes de chute des résultats : Italcementi, Buzzi-Unicem et Cementir bien sûr, ainsi que Cemex qui ont tous subi de plein fouet la contraction violente de leur marché domestique (Italie, Espagne). Examinons ces rapprochements envisageables –selon nous bien entendus– en pages suivantes. CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 17 Special Situations HeidelbergCement AG DEFIS ET ENJEUX S’IMPOSANT À HEIDELBERGCEMENT Nous identifions trois principaux défis s’imposant à HeidelbergCement qui comme ses concurrents, ne détient pas le pouvoir de façonner l’univers et doit s’adapter à la configuration de marché telle qu’elle est devenue. Premièrement, les actionnaires de contrôle doivent « reboucher les trous percés dans la coque ». Deuxièmement, le groupe doit faire face à l’irruption de « passagers clandestins ». Troisièmement, le groupe sait parfaitement qu’il ne peut pas se payer le luxe de « regarder le monde avec des lunettes roses » et qu’il doit nécessairement se projeter dans le futur. Et même si cela devra passer par des décisions douloureuses mais incontournables. Il devra rechercher une solution pour continuer à exister dans un paysage cimentier en voie d’intense recomposition (notamment face à l’émergence du « nouveau Léviathan » Lafarge-Holcim et la montée en puissance du groupe CRH dont la stratégie d’intégration en « amont » dans le ciment ne fait plus aucun doute). Premier défi : les actionnaires de contrôle doivent « reboucher les trous percés dans la coque » Les marchés n’ont fait aucun cadeau à la famille Merckle qui par rapport à sa mise de fonds globale et cumulée dans HeidelbergCement (4,7 MM€ pour 77% du capital selon nos calculs) se retrouve aujourd’hui avec 25,1% des actions d’HC valorisées 2,6 MM€ au cours de 55 €. Cette moins-value est en grande partie à imputer à la situation « distressée » de mi-2009 qui a fait craquer le montage financier mis en place en 2005-2007 et amené Merckle à monétiser à perte une partie de sa participation (62,5 M sur les 98 M) et à se diluer dans l’augmentation de capital, amenant la famille à constater une moins-value de cession proche d’1,3 MM€ et une perte de dilution de quelque 900 M€. Les autres groupes à culture familiale ne sont pas en reste. Par rapport à sa position patrimoniale à fin 2007, NNS-Nassef Sawiris et groupe Bruxelles Lambert (GBL détenu par le québécois Paul Desmarais ainsi que par le Baron Albert Frère), qui possèdent respectivement 13,9% et 20,9% de Lafarge, ont vu la valeur de leur participation amputée de près de 40% par rapport au point haut de 2007. Sur la base de la participation déclarée, le groupe Bruxelles Lambert a vu son investissement fondre de 2,4 MM€ et NNS (Nassef Sawiris) d’un peu plus de 1,5 MM€ depuis fin 2007 hors dividendes. En dépit d’une structure bilancielle moins « leveragée », le Dr. Thomas Schmidheiny a subi, toutes proportions gardées, la même peine (la valeur de la participation s’est dépréciée d’environ 2,3 MMCHF au cours de la même période). La raison est limpide et implacable : le choc de revenus et de coûts sur la partie mature du portefeuille (Europe et Amérique du Nord) a gommé environ 300 pb de marge EBITDA à périmètre constant. HeidelbergCement AG: Stock Price evolution 120,0 100,0 80,0 Merckle bought 5 millions shares 60,0 40,0 20,0 Spohn bid in june 2005 (EUR60 i.e 3.6Bn for 51% for HC Shares Capital) Merckle sold 57.2 millions shares at EUR37 (EUR1.3Bn loss) 0,0 janvier-05 janvier-06 janvier-07 janvier-08 janvier-09 janvier-10 janvier-11 janvier-12 janvier-13 janvier-14 janvier-15 Source: CM-CIC Securities, FactSet Stocks performance, Materials sector ; 2007-2014 (share price in Local Currency) Buzzi Unicem S.p.A. Compagnie de Saint-Gobain SA CRH Plc HeidelbergCement AG Holcim Ltd. Imerys SA ITALCEMENTI Fabbriche Riunite Cemento S.p.A - Bergamo Lafarge SA Rockwool International A/S Class A Vicat SA Moyenne Mediane Price as of 31/12/07 Price as of 31/12/14 Price as of 06/03/2015 18,9 58,6 21,6 97,8 111,0 51,9 12,8 108,2 1 180,0 63,5 10,5 35,2 19,9 58,8 71,4 61,0 4,9 58,1 687,5 59,6 12,9 40,2 24,9 71,8 74,4 67,1 7,1 65,3 763,0 63,5 % Change (2014 vs 2007) -44% -40% -8% -40% -36% 18% -62% -46% -42% -6% % Change (YTD) 23% 14% 25% 22% 4% 10% 43% 12% 11% 7% -31% -40% 17% 13% Source: CM-CIC Securities, FactSet Second défi : les opérateurs historiques doivent faire face à l’irruption de « passagers clandestins » Jusqu’à présent, le modèle opérationnel des cinq grands (Lafarge, Holcim, Cemex, HeidelbergCement et Ciments Français-Italcementi) avait fonctionné comme un métronome. La récurrence des excédents de cash flow dégagés dans les pays matures avait permis de capter la croissance des pays émergents grâce notamment aux opérations de croissance externe (Orascom pour Lafarge et ACL/ACC pour Holcim). À l’exception de la Chine, la domination du paysage cimentier mondial par les Cinq Grands s’était de fait imposée tout naturellement faute d’opérateurs émergents de taille significative en face. Or, après 2007 la crise a changé la donne. Les digues ont cédé. Le pouvoir pourrait bien changer de camp. La suprématie des Cinq Grands se trouve remise en cause par l’irruption de nouveaux venus non pas du monde traditionnel mais de la culture des pays émergents. La chute des profits du socle de rentabilité « pays matures » a contraint des acteurs affaiblis comme Holcim, HeidelbergCement et Lafarge à changer de priorité stratégique et à adopter CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 18 Special Situations HeidelbergCement AG par nécessité un profil bas tout malthusien. Ceci a impliqué de mettre en sommeil la croissance externe et de redéployer les efforts sur la réduction de la base de coûts. Simultanément, des nouveaux venus –jadis dénommés les « passagers clandestins »– se sont engouffrés dans la brèche ouverte par l’effacement relatif des opérateurs historiques et l’appel d’air de la revendication du « ciment pour tous » pour les pays émergents. Ils se sont durablement imposés dans le paysage cimentier. Cela en accompagnant l’explosion de la demande par le lancement de capacités « greenfield » financées par les excédents de cash-flow générés par des marchés domestiques porteurs et rémunérateurs (Nigeria, Brésil, Maroc). Plusieurs de ces nouveaux venus ont adopté une démarche proactive, en particulier Dangoté, dont la taille boursière est désormais proche de celle de Lafarge (18 MM€), ainsi que plus récemment le marocain Ciments de l’Atlas (CIMAT), filiale du promoteur Addoha, ou encore les Chinois, qui disposent globalement d’une capacité de production importante et potentiellement menaçante mais pas dans un avenir immédiat il est vrai : Dangoté Cement (11,2 MM€ de capitalisation boursière) et dont l’EBITDA, qui atteint 1,5 MM$ en valeur absolue a été multiplié par 3 depuis 2009 grâce à l’excellente tenue de son marché domestique (20 Mt et croissance annuelle moyenne estimée à +9%). Ce groupe est particulièrement agressif dans les zones d’implantation africaines des Majors occidentaux en particulier bien sûr au Nigéria mais aussi au Sénégal, au Kenya et en Zambie. Ceci a amené Lafarge à dépêcher sur place un de ses Directeurs Généraux adjoints, M. Guillaume Roux et à fédérer ses moyens, jusqu’alors éclatés, autour d’un nouveau holding, Lafarge Africa qui regroupera les deux filiales nigérianes (Lafarge Wapco et Ashaka Cem) ainsi que Lafarge South Africa ; CIMAT, ou Ciments de l’Atlas, est sorti de ses frontières marocaines pour lancer des projets en Afrique Subsaharienne via le véhicule CIMAF, en chassant en particulier dans les zones africaines de prédilection d’HeidelbergCement (Gabon), et plus récemment en France où le groupe CIMAT cherche à acquérir 75% du projet de broyeur des Vracs de l’Estuaire (groupe CEM 21 dirigé par M. Vincent Lefèvre), tout près de l’implantation historique de Lafarge (usine du Havre). Ce broyeur est le projet « jumeau » du terminal lancé à Montoir de Bretagne par le même groupe (marque Kercim) ; Tangshan Jidong Cement Co., Ltd (2,2 MM€ de valeur boursière) a subi un net recul de sa valeur de marché compte tenu de la baisse de ses profits sur le marché domestique chinois mais mène une politique plus active de diversification à l’International que son confrère Anhui Conch : participation au projet Mamba Cement (1 Mt en Afrique du Sud), projet d’usine de 2 Mt au Myanmar (Birmanie), réflexion avancée sur un projet au Viet Nam. Chine : d’une manière générale, l’ensemble des producteurs a porté la capacité de production domestique chinoise à un niveau historiquement élevé (probablement près de 2 tonnes par habitant, pour un niveau de consommation proche de 1,6 t par tête). Ce qui constitue une menace potentiellement élevée pour l’Europe en cas de banalisation de la demande chinoise au niveau européen (500 kgs par tête), comme cela s’est produit en Espagne et au Portugal en l’espace de dix années. Cela reviendrait à créer 1 MMt de surplus cimentiers chinois susceptibles de déferler sur les côtes méditerranéennes ou californiennes, et potentiellement de menacer l’équilibre de ces marchés. Market Capitalization - Cement Groups, 2015 in EURm, as of 06.03.2015 EURm Holcim Ltd. CRH Plc Lafarge SA Anhui Conch Cement Co. Ltd. Class H HeidelbergCement AG Dangote Cement PLC Cemex SAB de CV Cert Part Ord Repr 2 ShsA & 1 ShsB Grasim Industries Ltd Vicat SA ITALCEMENTI Fabbriche Riunite Cemento S.p.A - Bergamo Buzzi Unicem S.p.A. 22 780 20 336 18 768 15 519 13 498 12 066 10 534 5 147 2 853 2 462 2 457 Comments Source: CM-CIC Securities, FactSet Troisième défi : comment continuer à exister face à l’émergence du nouveau Léviathan LAF : HOL ? La fusion entre les deux leaders aboutit à la création d’un colosse du ciment, surpassant en taille tous ses suiveurs et doté d’une force de frappe sans précédent, apte à « rendre gorge aux opprimeurs » qui seraient tentés d’adopter des comportements commerciaux déraisonnables. Ce groupe sera présent dans toutes les régions du globe. Son poids sera près de trois fois plus important que celui d’HeidelbergCement (capitalisation boursière de l’ordre de 35 MM€, capacité combinée post-cessions proche de 390 Mt). Les risques liés à la déstabilisation induite par l’apparition du géant Lafarge-Holcim imposera aux autres groupes des transformations s’ils veulent durablement continuer à faire le poids dans un univers qui s’est mondialisé, avec un déplacement très net du centre de gravité de la demande dans les pays émergents (les émergents représentent désormais 88% de la production cimentière mondiale). Companies' production capacity of cement Mt Lafarge-Holcim Anhui Conch HeidelbergCement Jidong Cemex Ciments-Français CRH (1) Votorantim Cimentos Dangoté Cement InterCement (Camargo Corrêa) Vicat Comments 391 231 124 100 97 62 59 57 55 38 30 Source: CM-CIC Securities Estimates (1) share of capacity controlled CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 19 Special Situations HeidelbergCement AG SCÉNARIOS DE RAPPROCHEMENTS Ces dernières années un certain nombre d’approches plus ou moins formelles ont eu lieu entre HeidelbergCement, Holcim Italcementi et Cemex, sous les auspices probables de banques d’affaires. Nous jugeons improbable un accord avec Italcementi. En revanche la cohérence d’une alliance Cemex-Heidelberg saute aux yeux. Des contacts ont semble-t-il eu lieu en 2012-2013 entre le Dr. Thomas Schmidheiny et la famille Merckle, le choix initial du premier ayant porté sur un rapprochement entre Holcim et HeidelbergCement. Ces discussions n’ont pu aboutir, débouchant sur l’accord de fusion Lafarge-Holcim. Que peut-il se produire par la suite ? Heidelberg-Italcementi : fusion a priori improbable La carte ci-dessous illustre assez bien la cohérence des deux dispositifs européens d’Italcementi-Ciments Français et d’HeidelbergCement, la combinaison des deux permettant de résoudre les lacunes et faiblesses des dispositifs (Heidelberg absent de France, marché clef en Europe et peu implanté sur le pourtour méditerranéen, et Italcementi pas présent en Europe du Nord). Deux obstacles cependant rendent difficiles cette opération : 1) l’Ingeniere Giampiero Pesenti, Président d’Italcementi SpA qui demeure le pivot de la cohésion des membres de la famille à travers Italmobiliare et Epifarind n’est probablement pas dans l’esprit d’une opération capitalistique avec un confrère ; 2) de surcroît, les valeurs d’entreprises sont trop divergentes (5,2 MM€ pour Italcementi, handicapé par la disparition de la rentabilité de son marché domestique, face à 18 MM€ pour HeidelbergCement). European cement networks, Heidelbergcement and Italcementi-Ciments français Comprehensive terminal network (ex Scancem) Export flows to Africa & world Strategic Terminal Grinding Cement plant HeidelbergCement Turkey Italcementi-Ciment Français Source: CM-CIC Securities, Companies, all rights reserved Cemex-Heidelberg : une opération ne peut être exclue selon nous Selon nos informations, - mais qu’HeidelbergerCement ne commente pas- des discussions ont bien eu lieu entre la famille Merckle et la famille Zambrano, celle-ci se trouvant confrontée à la disparition de son chef charismatique Lorenzo Zambrano et à une très forte contraction de son EBITDA depuis le point haut de 2007 (-1,4 MMUSD environ hors Australie). Elles auraient achoppé en raison du contentieux qui divise les deux groupes à propos du contrôle du groupe lithuanien Akmenès Cementąs (Cemex détient historiquement 37,84% de cette société à travers Rugby Holding BV qui était parvenu à prendre le contrôle du trader Embra, lui-même actionnaire d’Akmènes Cementas). Cemex a pu légèrement se renforcer en préemptant un bloc de 4% jusqu’alors détenu par le groupe CRH qui lui-même avait repris cette participation au groupe Belge VVM en 2001. Or, suite à l’interdiction de la cession d’un bloc de titres Akmenès à un groupe industriel par certains actionnaires, HeidelbergCement Northern Europe est parvenu de son côté en 2013 à reprendre 8,65% des actions à un des quatre membres du tour de table historique. Avec cette transaction, HeidelbergCement et selon la presse locale détiendrait désormais en fait 58,96% des droits de vote en concert avec des autres actionnaires familiaux. Au-delà de ce sujet conflictuel, la complémentarité des groupes est patente sur trois aspects : Les Valeurs d’Entreprise sont plus convergentes que dans le cas précédent (23 MM€ pour Cemex, 18 MM€ pour Heidelberg). Les réseaux de négoce sont complémentaires : HC Trading est actif en Afrique et au Maghreb en exportant depuis la Turquie et la Norvège, Cemex exerce en Europe du Nord, en Asie, au Moyen-Orient et dans les Amériques en exportant depuis le Mexique, l’Espagne, la Croatie et l’usine de Berlin-Rüdersdorf. Les dispositifs industriels sont complémentaires tant en Europe (cf. carte ci-dessous) qu’en Amérique latine (HeidelbergCement n’est pas implanté alors que Cemex y est très fort). En Amérique du Nord, la combinaison des dispositifs porterait la production de granulats à 150/160 Mt (estimés) en intégrant les 45 Mt produits par Cemex et les ventes de ciment se positionneraient à un peu moins de 21 Mt (dont un peu moins de 9 Mt pour HeidelbergCement-Lehigh). Les positions ciment seraient particulièrement robustes dans le Texas, en Californie et dans le nord-est. Récemment, Cemex n’a pas manqué, selon nous, d’envoyer des signaux à HeidelbergCement (tensions commerciales en Scandinavie et en particulier en Suède où Cemex, via sa structure de négoce Embra, cherche à accroître ses exportations dans une zone où HeidelbergCement (Norcem) se trouve historiquement en position quasi dominante (exportations depuis l’usine de Cemex de Berlin-Rüdersdorf et l’Espagne). CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 20 Special Situations HeidelbergCement AG European cement networks, Heidelbergcement and Cemex Kunda NordicCement 75% HeidelbergCement 25% CRH JV 38% Cemex (via Rugby) 8,65% HeidelbergCement Le Havre MarineTerminal, rent to Lafarge & Ciments Français Grinding Grinding plant Donetsk Cement plant HeidelbergCement Turkey Cemex Source: CM-CIC Securities, Companies, all rights reserved CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 21 Special Situations HeidelbergCement AG PROFITABILITÉ ET CASH FLOWS NORMATIFS Nous tablons sur un EBITDA soutenable compris dans une fourchette de 2,8-2,9 MM€ (post-cession d’Hanson Building Products) faisant ressortir une marge de 19,5% du chiffre d’affaires, ce qui est au-dessus de la moyenne 2008-2013 de 18,7% qui correspond à une époque particulièrement contrainte, mais demeure en deçà de la moyenne 2003-2007 de 21,2%. Par ailleurs, il faut noter des changements structurels du groupe qui rendent toute comparaison un peu malaisée : l’intégration de Hanson depuis 2007, la cession de Maxit, la cession annoncée fin décembre dernier, de Hanson Building Products dont la marge (8% en 2013) est notoirement inférieure à celle du groupe. Il est à noter que le dégonflement des prix des combustibles (-35% pour le coke de pétrole et -15% pour le charbon, traduits en € depuis le point haut de juillet dernier) devrait contribuer à détendre quelque peu la facture énergétique du groupe (1 380 M€) ainsi que les charges de transport. Europe de l’Ouest et du Nord (30% du CA 2013 ; 23% de l’EBITDA). La rentabilité de cette zone demeure toujours en dessous des niveaux historiques ; l’EBITDA a atteint 14% en 2014 contre une moyenne 2008-2013 de 16,8%. La rentabilité de cette zone a connu une forte réduction au début des années 2002. En effet la marge d’EBITDA se situait à l’époque dans une fourchette comprise entre 19% et 20% avant de chuter à 15-16% à partir de 2003. Ce déclin s’explique en partie par le bouleversement structurel du marché allemand et en partie par la montée des prix de revient liée à l’explosion du coût des combustibles et de l’électricité (en dépit de la détente récemment intervenue, rien que les prix du coke de pétrole ont doublé depuis fin 2003, exprimés en USD). Nous retenons de manière conservatrice une marge EBITDA normative de 17% en ligne avec la moyenne 2008-2013, l’EBITDA normatif intégrant une légère remontée des volumes et le plein effet des plans de réduction de charges opérés entre 2011 et 2014. Nous soulignons que la marge historique de 16,8% était en effet diluée par les activités anglaises d’Hanson Building Products (marge EBITDA de 9,6% en 2013 et de 5% en 2012, cette ligne de métier générait 5,5% du CA de la zone). La marge historique comparable est probablement plus proche de 17,6%-17,8% en neutralisant l’effet Hanson Building Products. HeidelbergCement: Western and Northern Europe Sales EBITDA EBITDA margin (%) 2008 2009 2010 2011 2012 2013 4 936 1 014 20,5 3 848 687 17,9 3 811 683 17,9 4 318 734 17,0 4 201 577 13,7 4 027 558 13,9 2014E 2015E 2016E 4 012 562 14,0 4 192 602 14,3 4 298 638 14,8 Average (20082013) 4 190 709 16,8 Normative Level 4 192 708 16,9 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Amérique du Nord (24% du CA 2013 ; 25% de l’EBITDA). La rentabilité progresse en Amérique du Nord avec une marge d’EBITDA de 19,5% en 2014 soit au-dessus de la moyenne 2008-2013 qui s’établit à 15,8%, mais toujours légèrement en dessous de la moyenne 2003-2007 qui était de 20,4%, moyenne « faussée » par la faible profitabilité d’Hanson Building Products qui générait 13% du CA nordaméricain avec une marge EBITDA (3,6% du CA) notoirement inférieure à la moyenne. Compte tenu de la remontée des volumes et des prix de vente, des efforts pour optimiser les prix de revient (programmes « FOX », « LEO », « Perform » et « Climb Commercial » nous visons un EBITDA normatif de 22% sur cette zone, soit un niveau légèrement en dessous de celui de 2006 (23,5%). HeidelbergCement: North America Sales EBITDA EBITDA margin (%) 2008 2009 2010 2011 2012 2013 3 958 676 17,1 2 892 340 11,8 3 033 448 14,8 3 035 473 15,6 3 441 577 16,8 3 271 601 18,4 2014E 2015E 2016E 3 049 610 20,0 3 882 837 21,6 4 221 959 22,7 Average (20082013) 3 272 519 15,7 Normative Level 3 882 854 22,0 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Asie - Pacifique (23% du CA 2013 ; 33% de l’EBITDA). L’Asie-Pacifique est la zone la plus rentable en termes de marge d’EBITDA avec une marge 2014 ressortant à 26,4% en 2014 contre une moyenne 25,3% entre 2008 et 2013. Nous retenons un EBITDA normatif de 26% ce qui est peu différent des performances du groupe sur cette zone au cours des 3 dernières années (moyenne 2011-2013 de 25,1%). HeidelbergCement: Asia-Pacific Sales EBITDA EBITDA margin (%) 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2 177 462 21,2 2 211 612 27,7 2 609 718 27,5 2 957 711 24,0 3 477 887 25,5 3 134 812 25,9 2014E 2015E 2016E 2 818 743 26,4 3 183 825 25,9 3 334 875 26,3 Average (20082013) 2 761 700 25,3 Normative Level 3 183 828 26,0 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Europe de l’Est - Asie centrale (9% du CA 2013 ; 10% de l’EBITDA). Cette zone est la deuxième meilleure zone en termes de niveau de rentabilité avec une marge d’EBITDA de 19,5% en 2014. L’EBITDA normatif retenu est de 25%, niveau pertinent compte tenu de la moyenne 2008-2013 de 26% et des perspectives positives de la zone. HeidelbergCement: Eastern Europe-Central Asia Sales EBITDA EBITDA margin (%) 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2 046 718 35,1 1 282 361 28,2 1 138 299 26,3 1 392 327 23,5 1 435 317 22,1 1 243 259 20,8 2014E 2015E 2016E 1 182 230 19,5 1 096 210 19,2 1 142 222 19,4 Average (20082013) 1 423 380 26,0 Normative Level 1 096 274 24,5 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Afrique - Bassin méditerranéen Basin (7% du CA 2013 ; 8% de l’EBITDA). Le groupe a renforcé son niveau de marge en Afrique et bassin méditerranéen au cours des 3 dernières années pour atteindre un EBITDA de 23% en 2014 contre une moyenne 2008-2013 de 18%. Compte tenu des perspectives économiques et des prix de vente élevés sur cette zone, nous tablons sur un EBITDA normatif de 23,5%. HeidelbergCement: Africa-Mediterranean Basin 2008 Sales EBITDA EBITDA margin (%) 974 182 18,7 2009 837 157 18,8 2010 938 156 16,6 2011 2012 1 023 164 16,0 1 135 203 17,9 2013 949 195 20,5 2014E 2015E 2016E 910 213 23,4 973 229 23,6 1 035 247 23,9 Average (20082013) 976 176 18,1 Normative Level 973 229 23,5 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 22 Special Situations HeidelbergCement AG Services (7% du CA 2013 ; 1% de l’EBITDA). Il s’agit des activités de négoce regroupées autour d’HC Trading. Nous avons assigné à HC Trading une marge EBITDA normative de 2,7%. HeidelbergCement: Group Services 2008 Sales EBITDA EBITDA margin (%) 2009 701 22 3,1 2010 475 30 6,3 2011 709 20 2,8 2012 652 11 1,7 2013 828 22 2,7 2014E 2015E 2016E 1 077 27 2,5 1 105 27 2,4 1 150 29 2,5 941 21 2,2 Average (2008-2013) 718 21 3,1 Normative Level 1 105 27 3,0 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement HeidelbergCement: Segment Information Total Sales - Divisional Miscelaneous Sales - Group EBITDA - Divisional Miscelaneous EBITDA - Group EBITDA margin (%) CAPEX CAPEX/Sales (%) - - - 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014E 2015E 2016E 14 792 605 14 187 3 074 128 2 946 20,8 1 251 8,8 11 545 428 11 117 2 187 85 2 102 18,9 771 6,9 12 238 476 11 762 2 324 84 2 240 19,0 715 6,1 13 377 475 12 902 2 420 99 2 321 18,0 853 6,6 14 517 497 14 020 2 583 106 2 477 17,7 803 5,7 13 565 427 13 138 2 446 109 2 337 17,8 907 6,9 13 048 435 12 614 2 385 97 2 288 18,1 1 150 9,1 14 432 446 13 986 2 730 101 2 629 18,8 1 200 8,6 15 180 451 14 729 2 971 105 2 866 19,5 1 300 8,8 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Average (2008- Normative 2013) Level 13 339 14 432 485 446 12 854 13 986 2 506 2 920 102 103 2 404 2 817 18,7 19,5 883 6,8 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement HeidelbergCement: Normalised EBITDA Sales (EURm) 2014E Western and Northern Europe Eastern Europe-Central Asia North America Asia-Pacific Africa-Mediterranean Basin Group Services Total - Divisional Adjustments Total - Consolidated - 4 012 1 182 3 049 2 818 910 1 077 13 048 435 12 614 EBITDA-2014E (CM-CICS) Pro Forma - 4 298 1 142 4 221 3 334 1 035 1 150 15 180 451 14 729 (EUR m) - 562 230 610 743 213 27 2 385 97 2 288 Normalised EBITDA Margin (%) (EUR m) 14,0 19,5 20,0 26,4 23,4 2,5 18,3 18,1 708 274 854 828 229 27 2 920 103 2 817 Historical EBITDA margin 2008-2013 Margin (%) (EUR m) 14,8 19,4 22,7 26,3 23,9 2,5 20,2 19,5 Margin (%) 709 380 519 700 176 21 2 506 102 2 404 Min/Max (EUR) 16,9 26,7 15,9 25,4 18,0 2,9 19,5 558 / 1014 259 / 718 340 / 676 462 / 887 156 / 203 11 / 30 2187 / 3074 18,7 2102 / 2946 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, FactSet HeidelbergCement: Normalised EPS EBITDA EBIT Net interest costs PBT Associates Corporate tax Net profit Minority interests Net Profit - Group share - - 2014E (CM-CICS) (EUR m) % / EUR p.s. 2 288 12,2 1 627 8,7 466 2,5 1 086 5,8 27 0,1 241 1,3 845 4,5 201 1,1 639 3,4 - - Normalised (EUR m) % / EUR p.s. 2 817 15,0 2 048 10,9 423 2,3 1 560 8,3 32 0,2 390 2,1 1 170 6,2 220 1,2 950 5,1 - - 2003-2007 AVG (EUR m) % / EUR p.s. 1 620 8,6 1 229 6,5 280 1,5 936 5,0 128 0,7 295 1,6 654 3,5 56 0,3 628 3,3 - - 2008-2013 AVG (EUR m) % / EUR p.s. 2 404 12,8 1 372 7,3 597 3,2 669 3,6 35 0,2 289 1,5 536 2,9 172 0,9 594 3,2 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, FactSet CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 23 Special Situations HeidelbergCement AG DETTE FINANCIÈRE NETTE ET AJUSTEMENTS BILANCIELS Les acquisitions menées en 2007 par le groupe et financées de manière très agressive à la veille du choc systémique se sont traduites pour HeidelbergCement et tous ses camarades par un phénomène d’indigestion manifeste. L’endettement, proche de 3,2 MM€ avant 2007 explose, atteignant 14,6 MM€ en 2007 et encore plus de 12 MM€ en 2008, l’arrêt de la croissance bénéficiaire et la faiblesse des cash-flows disponibles ayant pour effet de ralentir le désendettement et de maintenir le ratio de levier « fétiche » des prêteurs à un niveau élevé (plus de 4x en 2009-2010). L’amélioration des cash flows libres après 2011 a permis de ramener le ratio de levier à 3,2x fin 2014 sur la base de l’EBITDA publié (nouvelle présentation hors Hanson Building Products). Après perception du produit de la cession de cet actif, le ratio de levier serait ramené à environ 2,6x. Ce ratio est cohérent avec l’objectif de la Direction visant à retrouver une notation « Investment Grade ». Structure de la dette. Au 30 septembre 2014, la dette financière se compose de 8,04 MM€ de dette obligataire (« Anleihen ») dont 1,82 MM€ à moins d’un an ; 549 M€ de dette bancaire dont 323 M€ de dette bancaire courante, et 312 M€ d’autres dettes financières dont 256 M€ à moins d’un an. A l’exception d’une souche de 750 M$ émise par Hanson et une souche de l’équivalent de ~52 M€ émise par une filiale indienne, les emprunts obligataires sont émis par HeidelbergCement Finance, une filiale de financement luxembourgeoise dédiée, et contre garantis par la maison-mère HeidelbergCement AG dans le cadre d’un programme EMTN de 10 MM€ de plafond. Compte tenu d’une trésorerie nette de 1 277 M€, la dette nette du groupe s’élève à 7 629 M€ au troisième trimestre 2014. Ratio de levier. La structure financière du groupe a été nettement désendettée avec un « gearing » de 55% au 30 septembre 2014 pour un ratio de levier (DFN/EBITDA) de 3,1x, ratio de levier appelé à décroître après la cession d’Hanson Building Products. Pour rappel le groupe s’était endetté pour l’acquisition d’Hanson en 2007 avec un gearing qui était monté à près de 200% en raison d’une dette financière nette accrue d’environ 9 MM€ entre 2006 et 2007. Compte tenu de ce fort endettement et de l’impact de la crise économique sur la rentabilité, le groupe a procédé en septembre 2009 à une augmentation de capital permettant de ramener le « gearing » en dessous de 100% dans une première étape en jouant à la fois sur le cash flow disponible (diminué de moitié entre 2007 et 2010 mais en reprise depuis) et les cessions d’actifs (cession de 14% d’Indocement en 2009). Liquidité et « covenants ». A fin septembre, les 2 396 M€ d’échéances financières à court terme étaient couverts par 1 168 M€ de trésorerie et 2 782 M€ disponibles sur une ligne de crédit de maturité février 2019. En 2010, au moment où le groupe se trouvait en situation économique difficile (niveau d’endettement élevé et risque de liquidité potentiel), les banques n’ont accepté d’allonger la maturité du crédit syndiqué au 31 décembre 2015 qu’en contrepartie de clauses (« covenants ») classiques (marge plus élevée (« spread ») et subordonnée aux ratios de levier atteints). Les conditions de ce crédit syndiqué ont été assouplies en février 2014 à la faveur d’une situation de liquidité améliorée pour les banques : maturité allongée jusqu’en 2019 et « covenants » assouplis selon le tableau ci-dessous. Les souches obligataires du groupe émises à partir de 2009 sont également sujettes à un covenant (ratio de couverture des frais financiers par l’EBITDA ≥ 2,0x) qui conditionne l’émission de nouvelles dettes à son respect. Ce covenant fait l’objet d’une clause de fall-out, en cas de notation des souches obligataires en Investment Grade. Notation. Heidelbergcement est noté Ba1, stable, par Moody’s et BB+, stable, par Fitch. Après avoir atteint un point bas en 2009 (B1*et B*-), les notations du groupe chez ces 2 agences sont graduellement remontées à la faveur de la politique de désendettement mise en place par le groupe. L’appréciation actuelle des agences du profil financier d’HeidelbergCement, qui intègre notamment ses engagements de loyers opérationnels et de retraite, anticipe l’affectation de l’essentiel du produit de cession de Hanson Building Products à la réduction de l’endettement. Le retour en Investment Grade, objectif affirmé du groupe, reste conditionné chez ces 2 agences à la poursuite de cette politique financière et au renforcement de la structure financière du groupe. HeidelbergCement: Debt structure and redemption schedule as of 31/12/2013 (EUR m) Bond - 7.500% Oct. 2014 Bond - 6.500% Aug. 2015 Bond - 6.750% Dec. 2015 Bond - 4.000% Mar. 2016 Bond - 6.125% Aug. 2016 Bond - 8.000% Jan. 2017 Bond - 7.250% Nov. 2017 Bond - 5.625% Jan. 2018 Bond - 9.500% Dec. 2018 Bond - 8.500% Oct. 2019 Bond - 7.500% Apr. 2020 Bond - 3.250% Oct. 2020 Bond - 3.250% Oct. 2021 Bond - Total Bank borrowings Finance Leases Other financial liabilities Derivative financial liabilities Adjustment Total Gross financial debt Derivative financial assets Gross cash & equivalents Net financial debt Undrawn credit lines - NFD 2013A 1 019 663 654 307 562 1 051 122 485 509 493 749 299 490 7 403 833,9 14,3 733,8 80,2 281,1 8 784,1 8 784,1 27,1 1 351,5 7 406 2 742 Net financial debt - Reported Pension liabilities Provisions Buy-out commitments Operating leases Net financial debt - Adjusted 7 406 961 1 150 1 009 10 526 2014E 1 019 Redemptions 2016E 2017E 2015E 2018E >2018 663 654 307 562 1 051 122 485 509 - 1 019 510 6 641 15,5 2 069,2 122 8 662 27,1 1 351,5 7 283,5 7 283,5 - 1 317 73 2 19,8 0,4 159,0 1 570 7 092 27,1 1 351,5 5 714 5 714 - 869 73 2 19,8 0,4 399,0 564 6 528 27,1 1 351,5 5 150 - 1 173 73 2 19,8 0,4 - 994 73 2 19,8 0,4 493 749 299 490 2 032 32 1 13,5 66,1 1 088 4 173 2 144 2 028 Comments Offered in Oct. 2009 EUR1000m Offered in Jan. 2010 on EUR650m Offered in Jul. 2010 EUR650m Offered in Mar. 2012 EUR300m Offered in Aug. 2006 EUR545.6m Offered in Oct. 2009 EUR1000m Offered in Nov. 2011 EUR122.2m Offered in Oct. 2007 EUR480m Offered in Oct. 2011 EUR500m Offered in Oct. 2009 EUR500m Offered in Jan. 2010 EUR750m Offered in Oct. 2013 EUR300m Offered in Dec. 2013 EUR500m Application IFRS 10 & 11 1 267 5 261 5 150 EUR210.6m with a maturity ≤ 1 year EUR162.9m due within 1 year Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, FactSet (EUR m) CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 24 Special Situations HeidelbergCement AG HeidelbergCement: Cash-flow projections (EUR m) 2013 EBITDA 2014E 2 337 Financial Interest Expense Corporate Taxes Miscellaneous Cash-Flow from Operations Change in Working Capital Operating Cash-Flow (A) CAPEX Net Acquisitions - - 535 406 580 817 185 1 001 907 164 Investing Cash-Flow (B) Dividends Capital increase Debt redemption Other Financing Cash-Flow (C) Free Cash-Flow (A) + (B) Change in Gross Cash (A) + (B) + (C) Change in Gross Debt Change in Net Debt Gross Cash & Equivalents - End of period Gross Debt - End of Period Net Debt - End of period Leverage (NFD/EBITDA) 1 070 180 3 568 196 195 69 102 256 358 1 352 8 784 7 405,5 3,2 2015E 2 288 - - 472 415 7,0 1 408 48,3 1 359,71 1 150 123 1 027 211 122 332,7 333 0 122 122 1 351 8 662 7 283,5 3,2 2016E 3 124 - - 350 310 469 1 995 128 1 867 1 200 1 186 14 284 1 569 1 853 1 853 0 1 569 1 569 1 352 7 093 5 714 1,8 Comments 3 402 - - 365 370 507 2 160 84 2 244 1 300 1 300 380 565 944 944 0 565 565 1 351 6 528 5 150 1,5 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, FactSet HeidelbergCement: Net debt (EURm) and Gearing 20 000 2,5 Net debt Equity Gearing 2,0 15 000 1,5 10 000 1,0 5 000 0,5 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014e 2015e 2016e 2017e Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, FactSet HeidelbergCement: Net debt (EURm) and Debt / EBITDA ratio 20 000 8,0 Net debt EBITDA Net Debt / EBITDA 15 000 6,0 10 000 4,0 5 000 2,0 0 0,0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014e 2015e 2016e 2017e Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, FactSet CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 25 Special Situations HeidelbergCement AG MULTIPLES DE VALORISATION NORMATIFS Sur la période 2003-2013, HeildelbergCement s’est traité sur un multiple moyen d’EBITDA de ~8,8x. Le secteur se traite actuellement sur des niveaux similaires. Enfin, rappelons que les transactions sectorielles se sont faites sur des niveaux de 11-12x en haut de cycle et 7-8x en bas de cycle. Multiples de valorisation historique Le tableau ci-dessous résume les multiples de valorisation moyens du groupe depuis 1995. Ceci dit, compte tenu des changements de périmètre du groupe, il apparaît plus pertinent de faire référence à une période plus courte. Ainsi, sur la dernière décennie, HeildelbergCement a été valorisé par le marché sur un multiple moyen de ~8,8x l’EBITDA récurrent et ~8,1x l’EBITDA publié, soit ~15x l’EBIT récurrent et 12,5x l’EBIT publié. HeidelbergCement: Historical valuation multiples 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 EV/Sales (x) 2.0 1.9 1.7 1.6 1.2 1.5 1.2 1.2 EV/EBITDA (x) 9.0 8.4 7.6 7.2 5.7 6.7 5.9 5.8 1.0 1.2 1.4 1.6 2.2 5.6 13.9 7.1 6.7 6.9 EV/EBITDA OPER (x) 15.8 13.7 11.7 11.3 8.0 9.6 8.6 8.1 7.5 8.0 8.1 8.4 EV/EBIT (x) 14.6 14.0 12.4 11.6 9.5 11.2 10.6 11.2 12.3 72.7 10.6 EV/EBIT OPER (x) 47.2 P/E (x) 1995-2014 2003-2014 2009 2010 2011 2012 2013 2014 1.0 1.5 1.6 1.4 1.3 1.4 1.6 1.5 1.5 1.4 1.4 5.7 11.2 9.0 8.1 8.7 8.2 8.9 7.8 7.4 8.2 8.0 10.9 5.7 9.8 10.2 9.1 8.8 9.3 N/A 9.6 9.1 8.8 9.1 8.7 8.3 8.2 23.7 14.8 13.1 15.0 12.3 15.4 12.3 17.2 12.6 Mean Median Mean Median 12.9 39.0 29.7 28.0 18.5 22.3 24.4 25.2 29.0 15.1 12.8 11.8 14.8 8.2 18.0 18.5 16.0 15.5 15.2 21.5 18.5 16.5 15.5 36.9 27.3 26.1 21.9 18.1 15.0 14.0 11.7 19.0 -10.3 15.3 11.5 7.0 - 93.0 20.9 20.4 35.2 15.7 15.9 20.7 17.0 20.1 16.5 Dividend Yield (%) 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 2.1 - 4.3 1.5 2.0 1.3 1.2 0.1 0.4 0.6 0.9 1.2 1.1 1.0 N/A 1.2 1.1 1.3 1.1 P/B (x) 4.1 3.5 3.1 2.9 1.6 1.6 0.9 0.8 0.5 1.1 1.4 2.0 1.9 - 0.5 0.6 0.6 0.6 0.9 0.9 1.5 1.0 1.0 0.9 Source: CM-CIC Securities, FactSet Comparaison boursière À 9,1x son EBITDA 2015, HeidelbergCement est actuellement valorisé sur un multiple désormais en ligne avec ses pairs (9,4x). Comme en témoignent les graphiques des pages suivantes, de nombreux acteurs du secteur ont vu leur valorisation évoluer autour de 8-8,5x l’EBITDA, ratio traduisant les années de plomb 2008-2012. HeidelbergCement: Sector Valuation Multiples P/E (x) 2013 P/B (x) 2014 2015 2013 EV/EBIT (x) 2014 2015 2013 EV/EBITDA (x) 2014 2015 2013 Lafarge SA 31.7 42.3 22.8 1.3 1.2 1.2 15.8 18.1 14.8 CRH Plc 20.0 20.1 18.4 1.5 1.4 1.4 14.4 14.2 13.1 8.7 Holcim Ltd. 41.8 30.7 21.0 1.8 1.8 1.7 35.2 23.9 16.6 15.4 0.8 0.8 0.8 33.4 26.5 21.6 9.7 1.4 1.4 1.3 18.8 17.2 14.3 1.3 1.3 1.3 22.2 18.8 13.8 13.3 ITALCEMENTI N/M Vicat SA N/M 21.8 Cemex SAB de CV 21.4 N/M Dangote Cement PLC 16.8 N/M 13.0 Buzzi Unicem S.p.A. N/M N/M N/M 15.7 11.1 4.8 N/M N/M 30.2 20.9 1.1 1.1 1.1 30.0 N/M 2014 10.6 11.9 EV/SALES (x) 2015 2013 2014 2015 10.6 2.1 2.5 2.3 9.0 8.6 1.7 1.8 1.8 13.9 10.7 1.3 1.2 1.0 9.5 8.8 1.4 1.5 1.4 10.1 9.8 8.6 1.9 1.8 1.7 16.4 12.8 10.9 9.9 2.2 1.9 1.9 9.4 11.8 11.2 8.2 7.1 6.6 4.8 17.3 9.4 10.3 9.5 1.5 1.7 1.6 Mean 23.3 24.2 17.1 1.7 1.3 1.3 21.4 17.4 14.5 10.6 10.3 9.0 2.4 2.3 2.0 Median 20.9 21.4 18.4 1.4 1.3 1.3 18.8 17.7 14.8 10.1 10.3 8.8 1.9 1.8 1.8 HeidelbergCement AG 21.3 19.4 15.5 1.1 1.1 1.0 14.9 14.7 13.1 9.9 10.2 9.3 1.7 1.8 Heidelberg vs. Mean (%) - Heidelberg vs. Median (%) 8.5 - 19.8 - 9.6 - 33.2 - 18.8 - 19.6 - 30.4 - 15.7 - 9.9 - 6.7 - 1.2 3.2 - 28.2 2.1 - 9.3 - 15.8 - 16.4 - 19.3 - 20.5 - 20.8 - 16.9 - 11.8 - 2.1 - 1.1 5.5 - 10.6 - 1.7 21.1 - 15.5 1.8 - 2.9 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, FactSet Transactions sectorielles Le tableau ci-dessous reprend quelques une des transactions emblématiques ayant eu lieu dans le secteur ces dernières années. En haut de cycle (2007), certaines transactions ont fait ressortir des multiples de 10 à 15x l’EBITDA. En bas de cycle, ces multiples se sont élevés à 7-9x. Rappelons que la dernière transaction en date, la cession des actifs de Lafarge-Holcim à CRH dans le cadre de leur fusion, s’est faite sur la base d’un multiple de 8,6x (6,5 MM€ pour un EBITDA de ~752 M€). Large scale M&A, Cement sector transactions (in EURm) Region Country % Acquired Predator Target Year EV (€m) 100% EV/t (€) EV/ EBITDA (x) 7300 281 17,5 13,5 Western Europe France 64% Italcementi SpA Ciments Français 1992-98 Western Europe UK 100% RMC Rugby 1999 UK 100% Lafarge SA Blue Circle 2000 7933 191 USA 100% Cémex SA CV Southdow n 2000 2729 218 Europe/ US America Western Europe Spain 100% Holcim Cementos Hispania 2002 289 361 Western Europe UK/Germany 100.0% Cemex RMC 2004 4640 172 11,5 Western Europe Germany 64% Spohn (Merckle) Heidelberg Cement 2005 9601 130 6,4 Western Europe Germany 100% Buzzi-Unicem Dyckerhoff AG 2003-2006 2350 98 North America Québec 37% Holcim Ciments St Laurent 2003-2006 1289 274 Holcim Mauritius ACC 2008 Asia India 7,5 Asia India 34% Holcim Ltd ACC 2005 3580 159 Asia Egypt 49% Suez Cement Ciments Français 2005 1279 212 Asia India 24% Holcim Mauritius ACL 2007 5655 197 10,2 Egypt/Algeria/ Iraq 100% Lafarge SA Orascom 2008 9896 338 10,3 Italy 100% Sacci Lafarge Italia 2008 290 213 188 9,1 Mediterranean Rim Western Europe Latam Chile 84% Brescia Lafarge Chile SA 2009 456 Western Europe Spain 100% Molins San Feliu 2013 40 Martin Marrietta North America US 100% Colombia 20% Brasil 100% Fr, UK, Can., Brazil 100% Central America Latin America Europe/Americas TXI 2014 1957 215 25,5 IPP CLH 2013 3652 457 11,0 Cimpor asset sw ap 2013 3163 212 CRH LAF:HOL (1) 2015 6500 183 8,6 Source : CM-CIC Securities (1) : Assets in divestment CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 26 Special Situations HeidelbergCement AG Large scale M&A, aggregates sector North America Australia North America North America / UK EV Predator % Prey Year Martin Marietta 100% Vulcan Materials 2011 4,700 Holcim 100% Cemex Australia 2009 1,170 6,6x Vulcan Materials 100% Florida Rocks 2007 4,600 11,4x EURm EV/EBITDA 8,8x Cemex 100% Rinker 2007 12,111 11,3x HeidelbergCement 100% Hanson PLC 2007 13,651 11,5x Western Europe / USA / North America Holcim 100% Aggregates Industries 2005 3,570 9,3x UK / USA Hanson 100% Pioneer 2000 2,690 12,1x France / UK / USA Lafarge 100% Redland PLC 1997 3,277 6,5x Western Europe / USA Source: CM-CIC Securities CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 27 HeidelbergCement AG HeidelbergCement AG: EV/EBITDA (x) HeidelbergCement AG: P/E (x) Enterprise Value to EBITDA Price to Earnings - FY1 (Mean) 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) HeidelbergCement AG 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) HeidelbergCement AG 16 HeidelbergCement AG: P/B (x) Price to Book Value 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) HeidelbergCement AG 25 3 14 12 10 20 2.5 15 2 1.5 8 10 6 1 5 4 0.5 2 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 Source: FactSet Fundamentals '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 Source: FactSet Fundamentals Source: FactSet Fundamentals Source: CM-CIC Securities, FactSet Source: CM-CIC Securities, FactSet Source: CM-CIC Securities, FactSet Lafarge: EV/EBITDA (x) Lafarge: P/E (x) Lafarge: P/B (x) Enterprise Value to EBITDA Price to Earnings - FY1 (Mean) Price to Book Value 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) Lafarge SA 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) Lafarge SA 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) Lafarge SA 11 10 9 30 2.5 25 2 20 8 1.5 15 7 6 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 1 10 5 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 Source: FactSet Fundamentals 0.5 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 Source: FactSet Fundamentals Source: FactSet Fundamentals Source: CM-CIC Securities, FactSet Source: CM-CIC Securities, FactSet Source: CM-CIC Securities, FactSet CRH: EV/EBITDA (x) CRH: P/E (x) CRH: P/B (x) Enterprise Value to EBITDA Price to Earnings - FY1 (Mean) Price to Book Value 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) CRH Plc 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) CRH Plc 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) CRH Plc 12 35 11 30 10 25 4 20 3 9 8 15 7 6 10 5 5 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 Source: FactSet Fundamentals Source: CM-CIC Securities, FactSet CMCIC Securities 5 2 1 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 Source: FactSet Fundamentals Source: CM-CIC Securities, FactSet Source: FactSet Fundamentals Source: CM-CIC Securities, FactSet Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 28 HeidelbergCement AG Cemex: EV/EBITDA (x) Cemex: P/E (x) Cemex: P/B (x) Price to Book Value Enterprise Value to EBITDA Price to Earnings - FY1 (Mean) 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) Cemex SAB de CV Cert Part Ord Repr 2 ShsA & 1 ShsB 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) Cemex SAB de CV Cert Part Ord Repr 2 ShsA & 1 ShsB 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) Cemex SAB de CV Cert Part Ord Repr 2 ShsA & 1 ShsB 3 300 14 12 250 2.5 10 200 2 8 150 1.5 6 100 1 4 50 0.5 2 0 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 Source: FactSet Fundamentals Source: FactSet Fundamentals Source: FactSet Fundamentals Source: CM-CIC Securities, FactSet Source: CM-CIC Securities, FactSet Source: CM-CIC Securities, FactSet Vicat: EV/EBITDA (x) Vicat: P/E (x) Vicat: P/B (x) Enterprise Value to EBITDA Price to Earnings - FY1 (Mean) 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) Vicat SA 21-Jan-2005 to 23-Jan-2015 (Daily) Vicat SA Price to Book Value 22 20 18 16 14 12 10 8 6 4 11 10 9 8 7 6 5 4 3 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 Source: FactSet Fundamentals '12 '13 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) Vicat SA 3.5 3 2.5 2 1.5 1 0.5 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 '14 Source: FactSet Fundamentals Source: FactSet Fundamentals Source: CM-CIC Securities, FactSet Source: CM-CIC Securities, FactSet Source: CM-CIC Securities, FactSet Italcementi: EV/EBITDA (x) Italcementi: P/E (x) Italcementi: P/B (x) Enterprise Value to EBITDA Price to Earnings - FY1 (Mean) Price to Book Value 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) ITALCEMENTI Fabbriche Riunite Cemento S.p.A - Bergamo 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) ITALCEMENTI Fabbriche Riunite Cemento S.p.A - Bergamo 23-Jan-1995 to 23-Jan-2015 (Daily) ITALCEMENTI Fabbriche Riunite Cemento S.p.A - Bergamo 16 2.5 20,000 14 2 15,000 12 1.5 10 10,000 1 8 5,000 6 4 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 Source: FactSet Fundamentals Source: CM-CIC Securities, FactSet CMCIC Securities 0.5 0 '95 '96 '97 '98 '99 '00 '01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12 '13 '14 Source: FactSet Fundamentals Source: FactSet Fundamentals Source: CM-CIC Securities, FactSet Source: CM-CIC Securities, FactSet Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 29 Special Situations HeidelbergCement AG DE LA VALEUR D’ENTREPRISE A LA VALEUR INTRINSÈQUE Sur la base des éléments normatifs détaillés dans les parties précédentes de l’étude, nous estimons la valeur intrinsèque (notion allemande de « Substanzwert ») du groupe HeidelbergCement à 80 € avec un point d’entrée de 60 € compte tenu de l’application d’une marge de sécurité de 25%. Sur la base d’un EBITDA normatif de 2 817 M€ (post-cession de l’actif Hanson Building Products) d’une valeur d’entreprise (actifs industriels) de 23 010 M€, le multiple d’EBITDA implicite s’établit à 8,2x, ce qui est légèrement en dessous de la moyenne 2008-2013 (8,6x) et du multiple actuel de 9,3x (basé sur l’année 2015). Rappelons que le groupe Heidelberg a su relever en peu de temps les deux défis auxquels il était confronté : la déflagration du marché allemand de la construction en 2002 et la crise systémique de 2009 qui l’a contraint à des ajustements douloureux, mais victorieux de son modèle économique. Par ailleurs, l’EBITDA normatif calculé à 2,8 MM€ n’intègre pas l’impact de la décrue des prix des combustibles et du gazole qui peut potentiellement impacter positivement les prix de revient. Nous avons évalué cet impact à +100 M€ en première approche sur l’EBITDA toutes choses égales par ailleurs. Europe de l’Ouest et du Nord (~18% de la VE). Compte tenu d’un positionnement davantage exposé à l’Europe du Nord et moins l’Europe du Sud, dont les perspectives sont incertaines, nous avons appliqué un multiple de 7x l’EBITDA. Amérique du Nord (~21% de la VE). Nous avons retenu un multiple d’EBITDA de 7,8x sur la base des valorisations des groupes américains avec tout de même une décote de 20% en raison de la reprise du marché qui reste encore « timide ». Asie-Pacifique (~31% de la VE). Cette zone offre des perspectives de croissance de l’EBITDA encourageantes ; nous avons retenu un multiple d’EBITDA de 10x, basé sur la valorisation de groupes asiatiques tels qu’Anhui Conch, Siam City Cement. Europe de l’Est & Asie centrale (~7% de la Valeur d’Entreprise). Nous avons appliqué un multiple de 7x basé sur la valorisation de nos pairs européens tels que Lafarge, Holcim, CRH Plc, Italcementi, ou encore Vicat sur la base d’estimations 2016, année normative. Afrique & Bassin Méditerranéen (~6% de la Valeur d’Entreprise). Les perspectives de croissance sont encourageantes sur cette zone, c’est pourquoi nous avons appliqué un multiple de 7,7x l’EBITDA basé sur la valorisation de groupes africains comme Dangoté, Cement ou des filiales de groupes européens comme Lafarge Africa. HeidelbergCement: From Enterprise Value to Intrinsic Value EURm 27 861 ENTERPRISE VALUE l Operating Assets Stake Value EUR p.s. 148,3 Comments % EV 100,0 23 010 4 959 1 918 122,5 26,4 10,2 82,6 17,8 6,9 Implicit EV/EBITDA of 8,2x Target EV/EBITDA multiple of 7,0x Target EV/EBITDA multiple of 7,0x x x Normalised EBITDA (include JV) of EUR708,39m Normalised EBITDA (include JV) of EUR274,01m North America 6 620 35,2 23,8 Target EV/EBITDA multiple of 7,8x x Normalised EBITDA (include JV) of EUR854,03m Asia-Pacific 8 277 44,0 29,7 Target EV/EBITDA multiple of 10,0x x Normalised EBITDA (include JV) of EUR827,69m Africa-Mediterra. Basin 1 768 9,4 6,3 Target EV/EBITDA multiple of 7,7x x Normalised EBITDA (include JV) of EUR228,69m 189 1,0 0,7 Target EV/EBITDA multiple of 7,0x x Normalised EBITDA of EUR27m 2,6 Target EV/EBITDA multiple of 7,0x x -Normalised EBITDA of EUR103m West. & North. Eur. East. Eur.-Central Asia Group Services Ajustments l Financial Assets Cash & Equivalents Treasury shares Other investments l Other non-current Assets Equity Investments Deferred tax assets LIABILITIES l Financial Liabilities Gross financial debt Derivatives Seasonality adjustmt. l Operating Liabilities Provisions Deferred tax liabilities Minority interests l Other non-current Liab. Intrinsic value (IV) Market value (MV) Theoretical Up. / Downside Margin of safety 9 Entry price (EP) Entry Price vs. Market Price Basic number of shares Fully diluted nber of shares - 720 - 3,8 - 2 726 14,5 9,8 2 538 188 2 125 1 712 413 12 866 8 682 8 662 20 4 043 2 312 781 950 141 14 995 13 436 11,60% 25% 11 246 13,5 1,0 11,3 9,1 2,2 68,5 46 46,1 0,1 21,5 12 4,2 5,1 0,8 79,8 71,5 11,60% 25% 59,8 9,1 0,7 7,6 6,1 1,5 46,2 31,2 31,1 0,1 14,5 8,3 2,8 3,4 0,5 53,8 -16% 187,9 187,9 -16% Normalised Global EBITDA of EUR2817m EUR2538m Estimate Mkt value of 71,5EUR p.s. Dec. 14 EUR413m Estimate Dec. 14 100% EUR8662m Estimate EUR20m Estimate EUR0m Estimate Dec. 14 Dec. 14 Dec. 14 100% 100% 100% EUR781m EUR950m EUR141m Dec. 14 Dec. 14 Dec. 14 100% 100% 100% Estimate Estimate Estimate x 100% 0,0m shares Net Financial Debt (1) : EUR6125m Non-controlling interests with put options Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, FactSet, (1): Including future payments from the disposals of Hanson Building Products HeidelbergCement: Valuation details - Sensitivity analysis of Intrinsic Value to target EV/EBITDA of Group (horizontal axis) & EBITDA (vertical axis) Normalised EBITDA ######### EUR2254m EUR2394m EUR2535m EUR2676m EUR2817m EUR2958m EUR3099m EUR3240m EUR3380m 5,7x 25,3 29,6 33,8 38,1 42,3 46,6 50,8 55,1 59,3 6,2x 31,3 35,9 40,6 45,2 49,8 54,4 59,1 63,7 68,3 6,7x 37,3 42,3 47,3 52,3 57,3 62,3 67,3 72,3 77,3 7,2x 43,3 48,7 54,1 59,4 64,8 70,2 75,6 80,9 86,3 Theoretical EV/EBITDA mulitple 7,7x 8,2x 8,7x 49,3 55,3 61,3 55,1 61,4 67,8 60,8 67,6 74,3 66,6 73,7 80,8 72,3 79,8 87,3 78,0 85,9 93,8 83,8 92,0 100,3 89,5 98,2 106,8 95,3 104,3 113,3 9,2x 67,3 74,2 81,0 87,9 94,8 101,7 108,5 115,4 122,3 9,7x 73,3 80,5 87,8 95,0 102,3 109,5 116,8 124,0 131,3 10,2x 79,3 86,9 94,5 102,2 109,8 117,4 125,0 132,6 140,3 10,7x 85,3 93,3 101,3 109,3 117,3 125,3 133,3 141,3 149,3 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 30 Special Situations HeidelbergCement AG DE LA VALEUR INTRINSÈQUE A LA VALEUR SPÉCULATIVE Nous avons mis en œuvre deux approches pour déterminer la valeur intrinsèque. D’une part la démarche classique qui consiste à déterminer la VE de la société en appliquant à l’EBITDA normatif, les multiples de résultats observés sur un échantillon de comparables ; d’autre part, l’approche industrielle (ou approche transactionnelle) qui consiste à appliquer aux différentes classes d’actifs un multiple à la tonne dégagé par des transactions comparables. Dans cette seconde approche, la valeur spéculative de HeidelbergCement ressort à 90 € p.a. Cette démarche était inopérante dans un univers de crise systémique où le flux de M&A s’était tari, l’investisseur étant amené à raisonner non plus en juste valeur mais en décote de risque. Le retour à une configuration normale de marché, surtout dans un environnement non conventionnel de surliquidités a changé totalement la donne, créant une fenêtre de tir pour les investisseurs tant « private equity » à la recherche de rendements et tablant sur d’ambitieuses valeurs de sortie, qu’industriels mus par une démarche synergétique. Ce démarrage des opérations a donc rendu à nouveau pertinente une démarche de valorisation transactionnelle surtout dans un processus de reconfiguration du secteur qui amènera certains groupes à actionnariat familial à procéder à des opérations « non cash » (échange d’actifs et OPE-fusions consensuelles). La reprise des actifs de Lafarge-Holcim en désinvestissement s’est conclue sur la base d’une VE/ EBITDA de 8,6x et de 183 € la tonne. Dans ce type d’approche, nous nous sommes attachés à éliminer les multiples de haut de cycle, en particulier dans le segment des granulats qui avait fait l’objet d’une inflation que nous avons jugé prudent d’écarter. Le tableau ci-dessous récapitule les différentes hypothèses retenues pour valoriser les différents actifs opérationnels. HeidelbergCement: Valuation details - From Enterprise Value to Industrial and Transactional Value Western and Northern Europe : 9 Belgium (Cimentieries CBR) 9 Clinker/Grinding Sint Krus Winkel 9 Estonia 9 Germany (Mahlwerk Könings Wustershausen) 9 Germany 9 Netherlands ENCI Maastricht 9 Netherlands ENCI Ijmuiden/ Amsterdam 9 Norway (Norcem) 9 Sweden (Norcem) 9 United Kingdom (Castle Cement) 9 United Kingdom Scunthorpe (Castle Cement) 9 United Kingdom Purfleet (Castle Cement) 9 United Kingdom teesport (Castle Cement) 9 United Kingdom Port Talbot (Castle Cement) Eastern Europe-Central Asia : 9 Bosnia (Kakanj) 46% 9 Czech Republic 9 Georgia (Kartuli) 9 Hungary 9 Kazakhstan 9 Poland (Gorazdze/Waldenstein) 9 Mahlwerk Ecocem Kattowitz 9 Romania (Carpatcement) 9 Russia 9 Ukraine North America : 9 Lehigh-Hanson (USA & Canada) Asia-Pacific : 9 Bangladesh 9 Brunei 9 China 9 India (Mycem) 9 Indonesia 9 Cement Australia Africa-Mediterranean Basin : 9 Africa 9 Turkey Akçansa (39% Equity Consolidated) TOTAL CEMENT ASSETS Price (EUR/t) 190 186 n.s. 130 n.s. 130 186 23 232 232 250 n.s. n.s. n.s. n.s. 99 75 170 100 100 150 138 n.s. 100 107 32 216 216 162 115 n.s. 60 115 183 179 145 124 214 147 Capacity (Mt) 28,2 3,0 1,5 1,5 0,5 9,5 1,1 1,2 1,7 3,3 3,9 0,6 1,0 0,4 0,5 31,0 0,6 2,2 2,0 1,7 3,3 4,0 1,6 6,0 5,0 4,6 13,5 13,5 38,6 2,2 0,5 7,1 5,6 20,5 2,7 15,9 12,1 3,8 127,2 EV (EURm) 4 746 558 135,0 195 10 1 235 181 108 394 754 963 54 75 39 45 3 069 41 374 200 85 495 552 40 600 535 147 2 915 2 915 5 607 253 50 426 644 3 752 483 2 318 1 505 813 18 655 Method / Comments Discount on transaction Lemona (cement prices in Belgium under pressure) Transaction Clinker grinding Montoir de Bretagne Hüttenzement GmbH Klösters transaction Transaction Spohn( Merckle) HeidelbergCement 2005 Discount on transaction Lemona (cement prices in the Netherlands under pressure) Transaction Clinker grinding Montoir de Bretagne Valued at replacement cost (no available transaction benchmark) Transaction JV Lafarge-Tarmac 2013 (EUR1,515m share of Lafarge, est. for agg. and RM) Transaction Clinker grinding Montoir de Bretagne Transaction Clinker grinding Montoir de Bretagne Transaction Clinker grinding Montoir de Bretagne Transaction Clinker grinding Montoir de Bretagne Holcim-Cemex estimated transaction 50% (jv with Schwenk Zement) Transaction Lafarge BERD + majority premium Transaction Klösters Deva transaction + modernisation costs Estimated transaction price JSR Cement plant (Slantsky) Transation Mykolaiv Cement (Lafarge-CRH) Transaction Texas Industries (298USD/t) Invested capital Joint Venture/ coentreprise Recent transactions (ACL-ACC, Vicat-Sagar) Transaction Rajawali Gresik 4,56MM€ 50% participating int. Transactions 17,6% stake in Adelaïde Brighton & Cement Australia Transaction IFC/ SFI 6% Scancem Uzan transactions, Joint Venture with Sabançi), share of HeidelbergCement (40%) Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, All rights reserved CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 31 Special Situations HeidelbergCement AG HeidelbergCement: From Enterprise Value to Industrial and Transactional Value ENTERPRISE VALUE l Cement Assets Western and Northern Europe Eastern Europe-Central Asia North America Asia-Pacific Africa-Mediterranean Basin l Ready-Mix Concrete l Aggregates l Financial Assets Cash & Equivalents Treasury shares Other investments 9 9 9 Loans and Deriv. Financial invest. Other l Other non-current Assets Equity Investments 9 Associated Com 9 Other Deferred tax assets LIABILITIES l Financial Liabilities Gross financial debt Derivatives Seasonality adjustmt. l Operating Liabilities Provisions 9 Pension Liab. 9 Other provisions Deferred tax liabilities Minority interests l Other non-current Liab. Intrinsic value (IV) Market value (MV) Theoretical Up. / Downside Margin of safety 9 Entry price (EP) Basic number of shares Fully diluted nber of shares EURm 29 856 18 655 4 746 3 069 2 915 5 607 2 318 2 500 5 562 2 726 2 538 Stake Value EUR p.s. 158,9 99,3 25,3 16,3 15,5 29,8 12,3 13,3 29,6 14,5 13,5 188 129 59 413 1,0 0,7 0,3 2,2 585 413 12 866 8 682 8 662 20 4 043 2 312 1 110 1 202 781 950 141 16 990 13 436 26,45% 25% 12 742 187,9 187,9 3,1 2,2 68,5 46,2 46,1 0,1 21,5 12,3 5,9 6,4 4,2 5,1 0,8 90,4 71,5 26,45% 25% 67,8 % EV 100,0 62,5 15,9 10,3 9,8 18,8 7,8 8,4 18,6 9,1 8,5 0,6 0,4 0,2 1,4 2,0 1,4 43,1 29,1 29,0 0,1 13,5 7,7 3,7 4,0 2,6 3,2 0,5 62,5 Method / Comments Valuation by tonnes of capacity Valuation by tonnes of capacity Valuation by tonnes of capacity Valuation by tonnes of capacity Valuation by tonnes of capacity 0,5x sales (EUR5000m) EV/ EBITDA 9 x EUR2538m Estimated Book V. (1) June 14 100% Cash (as of 30.06.2014) Mkt value of 71,5EUR p.s. x 0 m share EUR159m EUR53m EUR0m Estimated Book V. Estimated Book V. Book value June 14 100% June 14 100% June 14 100% This item has been directly calculated at the level of Operational Assets (Turkey) EUR0m Book value June 14 100% Transaction EUR8662m EUR20m EUR0m Estimated Book V. Estimated Book V. Estimated Book V. Dec. 14 100% Dec. 14 100% Dec. 14 100% EUR1110m EUR1202m EUR781m EUR950m EUR141m Estimated Book V. Estimated Book V. Estimated Book V. Estimated Book V. Estimated Book V. Dec. 14 Dec. 14 Dec. 14 Dec. 14 Dec. 14 100% 100% 100% 100% 100% Net Financial Debt (1): EUR6125m Non-controlling int. w. put options Prov. for environmental risks Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement, All rights reserved CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 32 Special Situations HeidelbergCement AG MANAGEMENT, GOUVERNANCE, ACTIONNARIAT HeidelbergCement est une Société Anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance. La société est présidée depuis 2005, par le Dr. Bernd Scheifele, secondé par le Dr. Lorenz Näger, Directeur Financier. Le principal actionnaire du groupe est Ludwig Merckle et sa famille via des participations dans des sociétés holdings regroupant environ 25% du capital. Management Le « Vorstand » (Directoire) d’HeidelbergCement est composé de six membres. Il est présidé par le Dr. Bernd Scheifele, qui est assisté par le Dr. Lorenz Näger dans le rôle de Directeur Financier. Le groupe organise son management par zone géographique, plus stratégique dans le milieu cimentier. Dr. Bernd Scheifele. Président du Directoire (« Vorsitzender des Vorstands ») d’HeidelbergCement AG depuis 2005, il a précédemment occupé la fonction de président du Conseil de surveillance du groupe avant d’être désigné successeur de l’ancien Président du Directoire Hans Bauer. Le Dr. Bernd Scheifele dirigeait auparavant Phoenix Pharmahandel AG & Co KG, autre fleuron de la famille Merckle (actionnaire de référence d’HeidelbergCement). Son mandat a expiré fin janvier 2015 mais a été renouvelé pour une durée de 5 ans. Dr. Dominik von Achten. En charge de la zone Amérique du Nord (« Konzerngebiet Nordamerika »), il a été élevé au poste de Directeur Général Délégué le 10 février dernier (« stellvertretender Vorstandsvorsitzender“ selon la terminologie allemande). Dr. Lorenz Näger. Directeur Financier (Finanzvorstand), il a exercé la même fonction également chez Phoenix Pharmahandel (CA de 21 MM€) sous la présidence du Dr. Bernd Scheifele. Les deux dirigeants forment ainsi un binôme depuis de nombreuses années. HeidelbergCement: Managing Board/ Vorstand First Appointed 2005 2004 2007 2000 2000 2007 Dr. Bernard Scheifele Dr. Lorenz Näger Dr. Dominik von Achten Daniel Gauthier Andreas Kern Dr. Albert Scheuer End of Term Jan-15 Sep-14 Sep-17 Jun-16 Jun-16 Aug-17 Other main appointements or positions held Vorstandsvorsitzender / Chairman of the Managing Board Direktor Finanzen/ Chief Financial Officer Deputy Chairman / In charge of the North America Group area, Purchasing In charge of the areas Western and Northern Europe (without Germany) & Africa-Mediterranean Basin In charge of the Eastern Europe-Central Asia Group area and Germany, Sales and Marketing In charge of the Asia-Pacific Group area and worldwide coordination of the Heidelberg Technology Center Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Gouvernance HeidelbergCement AG est une SA (AG) à Directoire et Conseil de Surveillance. Le Directoire est composé de six membres, dont quatre responsables de zones géographiques. Le Conseil de Surveillance (« Aufsichstrat ») compte douze membres, dont deux membres faisant partie de la famille Merckle, actionnaire de référence du groupe. Le Conseil est présidé par Fritz-Jürgen Heckmann, un avocat du barreau de Stuttgart qui se trouve être un des hommes de confiance de la galaxie Schwenk. Il est à souligner que Fritz-Jürgen Heckmann préside par ailleurs le conseil de surveillance du groupe familial Wieland et celui de Paul Hartmann AG. Il conviendra par ailleurs de souligner la nomination de Frau Pr. Dr. Marion Weissenberger-Eibl qui est connue comme conseillère de la Chancelière Angela Merkel et à ce titre, membre de la Commission d’experts pour l’avenir de l’Allemagne (« Dialog über die Zukunft Deutschlands »). HeidelbergCement: Supervisory Board First Appointed Other main appointements or positions held Fritz-Jürgen Heckmann Feb-05 Chairman of the Supervisory Board Heinz Schmitt Robert Feiger Josef Heumann Max Dietrich Kley Hans Georg Kraut Ludwig Merckle Tobias Merckle Alan Murray Werner Schraeder Frank-Dirk Steininger Prof. Dr. Marion Weissenberger-Eibl May-04 Jan-08 May-04 May-04 May-04 Jun-99 May-06 Jan-10 May-09 Jun-08 Jul-12 Deputy Chairman, Member of the Audit, Arbitration, and Personnel Committee Member of the Audit Committee; Chairman of the Federal Executive Committee, IG Bauen-Agrar-Umwelt Member of the Personnel Committee Member of the Audit Committee Member of the Personnel and Arbitration Committee Chairman of the Personnel and Audit Committee and member of the Nomination Committee Member of the Nomination and Arbitration Committee; Managing Director of the association Seehaus e.V. Member of the Nomination and Arbitration Committee; Managing Director of the association Seehaus e.V. Member of the Audit Committee Fachreferent/ Specialist in Employment Law Bundesvorstand, IG Bauen-Agrar-Umwelt Leiter des Frauenhofer Institut für System und Innovationsforschung Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Actionnariat L’actionnaire de référence d’HeidelbergCement AG est Ludwig Merckle et sa famille via des participations dans des sociétés holdings qui regroupent environ 25% du capital. Ludwig Merckle n’a plus le contrôle de la société mais reste toujours l’actionnaire de référence de la société. Pour rappel, la famille Merckle détenait près de 75% du capital avant 2009, capital qui a été fortement dilué en septembre 2009 par une importante augmentation de capital correspondant à 50% des titres existants (post augmentation), ainsi qu’au travers de la cession d’actions effectuée lors de cette opération. Cette augmentation de capital, qui était nécessaire au deleveraging du groupe a ainsi porté la part du flottant à près de 75% dont 10% détenus par les fonds d’investissement BlackRock et First Eagle Investment Management. Shareholder structure As of 05.12.2014 Ludwig Merckle group, Ulm/Germany Free float o/w: BlackRock, Inc., New York/USA o/w: Arnhold and S. Bleichroeder Holdings, Inc., New York/USA (via First Eagle Investment Management, LLC, New York/USA) Capital (%) Voting Rights (%) 25,3 74,7 4,1 5,1 25,3 74,7 4,9 5,1 Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 33 Special Situations HeidelbergCement AG Shareholder structure evolution during the last 10 years Dec-00 Dec-01 Dec-02 Dec-03 Dec-04 Dec-05 Dec-06 Dec-07 Dec-08 Dec-09 Dec-10 Dec-11 Dec-12 Dec-13 Merckle Family 10% 10% 13% 13% 13% 78% 77% 79% 79% 24% 25% 25% 25% 25% Schwenk Beteiligungen GmbH & Co. KG 22% 22% 22% 22% 22% 8% 8% 7% 7% - - - - - Dresdner Bank AG (Allianz from 2001) 17% 17% 18% 8% <5% - - - - - - - - - Deutsche Bank AG 9% 9% 9% - - - - - - - - - - - Free float 42% 42% 38% 57% 65% 15% 15% 14% 14% 76% 75% 75% 75% 75% Total 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Shareholder structure until december 2002, a "DEUTSCHLAND AG" Merckle Family 12.80% Allianz Group 17.66% Free float 38.26% Deutsche Bank AG 8.84% Schwenk Beteiligungen 22.44% 17% HeidelbergCement AG 12% Dyckerhoff AG Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Shareholder structure in december 2005, after the takeover bid Merckle Family via Spohn Cement GmbH Merckle Family 77.95% Schwenk Beteiligungen 7.5% Free float 14.55% HeidelbergCement AG Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement Shareholder structure in december 2009, after the highly dilutive capital increase Merckle Family 25,3% Free float 74,7% HeidelbergCement AG Source: CM-CIC Securities, HeidelbergCement CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 34 Special Situations HeidelbergCement AG ANNEXE 1 : INDICATEURS D’ACTIVITÉ ET DE PERFORMANCE HISTORIQUE COMPTES DE RESULTAT (MEUR) 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014e 2015e 2016e Chiffres d'affaires 7 803 9 234 10 862 14 187 11 117 11 762 12 902 14 020 13 138 12 614 13 986 14 729 EBITDA 1 506 1 975 2 378 2 946 2 102 2 240 2 321 2 477 2 337 2 288 2 629 2 866 EBITDA (ret.)* 1 411 1 746 1 349 2 907 2 068 2 287 2 329 2 585 2 316 2 256 2 598 2 834 -496 -514 -573 -799 -785 -809 -847 -873 -764 -693 -769 -809 1 010 1 460 1 805 2 147 1 317 1 430 1 474 1 604 1 573 1 595 1 860 2 057 EBITA (ret.)* 915 1 232 776 2 108 1 283 1 478 1 481 1 712 1 552 1 563 1 829 2 025 Dépréciations -73 -24 -19 -358 -491 -49 -89 -258 0 0 0 0 1 033 1 665 2 815 1 827 860 1 334 1 377 1 239 1 594 1 627 1 891 2 089 Amortissements EBITA EBIT EBIT (ret.)* 937 1 437 1 786 1 789 827 1 381 1 384 1 347 1 573 1 595 1 860 2 057 -270 -227 -466 -740 -636 -584 -546 -559 -518 -466 -423 -360 Gains de change & autres 9 0 -6 -89 -239 -151 -37 -89 -31 -75 -65 -65 SME 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Autres éléments non récurrents 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 772 1 439 2 343 998 -15 599 794 592 1 045 1 086 1 403 1 664 Résultat financier net Résultat avant impôts (EBT) Impôts Taux d'imposition Activités en cours de cession -300 -412 -369 -327 190 -60 -238 -152 -210 -241 -310 -400 38,9% 28,7% 15,7% 32,8% ns 10,0% 30,0% 25,6% 20,1% 22,2% 22,1% 24,0% 0 0 144 1 249 -8 -29 -22 89 98 -5 0 0 Minoritaires -57 -76 -97 -112 -125 -168 -186 -244 -197 -201 -220 -236 RNPG publié 415 951 2 022 1 808 43 343 348 285 737 639 873 1 028 RNPG retraité * 415 951 2 022 924 537 343 348 395 623 639 873 1 028 Source : HeidelbergCement AG, CM-CIC Securities. CASH FLOW (M EUR) 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014e 2015e 2016e 1 027 1 525 1 851 1 679 607 1 200 1 286 1 390 1 129 1 408 1 995 2 161 -252 -279 70 -170 557 -55 45 175 185 -48 -128 84 775 1 246 1 921 1 509 1 164 1 145 1 331 1 565 1 313 1 360 1 867 2 245 Investissements industriels nets -527 -557 -1 028 -1 037 -771 -715 -853 -803 -907 -1 150 -1 200 -1 300 Investissements financiers nets -240 -181 -10 131 2 149 451 63 94 217 -174 -27 1 186 0 7 508 -9 238 2 621 844 492 572 979 233 183 1 853 945 Dividendes -90 -168 -177 -194 -50 -79 -107 -134 -180 -211 -284 -380 Autres 259 64 -2 115 518 2 488 -182 -119 39 -411 150 0 0 Var. de la tréso (dette) nette 176 404 -11 529 2 945 3 281 231 346 884 -358 122 1 568 565 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014e 2015e 2016e Immobilisations corporelles (net) 5 495 5 541 10 435 9 936 10 220 10 924 11 036 10 797 9 708 10 309 9 630 10 161 Immobilisations incorporelles 2 455 2 803 10 943 10 151 10 069 10 913 11 109 10 911 10 020 10 020 10 020 10 020 Immos financières & autres 1 235 1 238 2 781 1 060 677 829 847 822 1 847 1 900 1 920 1 895 9 185 9 582 24 159 21 147 20 966 22 666 22 992 22 529 21 575 22 229 21 570 22 076 Cash Flow Variation du BFR Cash flow opérationnel Cash flow libre d'exploitation Source : HeidelbergCement AG, CM-CIC Securities. BILAN(M EUR) Immobilisations (total net) Stocks 870 896 1 571 1 731 1 356 1 486 1 583 1 625 1 435 1 388 1 538 1 620 Créances Clients 921 1 024 1 747 1 545 1 299 1 430 1 649 1 419 1 246 1 211 1 357 1 399 Autres créances courantes 489 468 797 874 748 548 524 489 394 398 432 437 Trésorerie 300 215 832 844 854 870 1 870 1 481 1 379 1 379 1 379 1 379 Total Actif Courant Total Actif Fonds propres part du groupe 2 580 2 603 4 947 4 994 4 257 4 333 5 625 5 014 4 454 4 375 4 705 4 835 11 764 12 186 29 105 26 140 25 223 26 999 28 617 27 543 26 029 26 604 26 275 26 911 13 251 4 630 5 348 6 997 7 720 10 401 12 061 12 617 12 609 11 585 12 014 12 602 Intérêts minoritaires 428 480 522 541 602 823 952 1 098 938 950 980 970 Total fonds propres 5 058 5 828 7 519 8 261 11 003 12 884 13 569 13 708 12 523 12 964 13 582 14 221 Dette financière long terme 2 744 1 918 13 249 10 868 8 181 8 304 7 771 7 148 6 578 6 456 4 887 4 323 Provisions 1 669 1 656 3 055 2 857 2 679 2 646 2 535 2 669 2 257 2 570 2 984 3 333 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Total Passifs Long Terme 4 413 3 574 16 304 13 725 10 860 10 949 10 306 9 817 8 835 9 026 7 872 7 656 Dette financière court terme Autres 1 165 1 503 2 317 1 766 1 181 844 2 030 1 380 2 206 2 206 2 206 2 206 Créances fournisseurs 569 657 1 011 991 932 1 085 1 345 1 372 1 335 1 261 1 399 1 517 Autres passifs courants 559 623 1 954 1 398 1 247 1 237 1 368 1 266 1 129 1 147 1 216 1 311 Total Passifs courants 2 293 2 784 5 282 4 155 3 360 3 165 4 743 4 018 4 671 4 614 4 821 5 035 Total Passifs et FP 11 764 12 186 29 105 26 140 25 223 26 999 28 617 27 543 26 029 26 604 26 275 26 911 Capitaux Employés Nets 10 825 11 158 26 106 23 782 22 938 24 356 24 559 23 913 22 579 23 215 22 713 23 142 1 152 1 108 1 150 1 761 1 224 1 142 1 043 894 611 588 712 628 Besoin en Fonds de Roulement Source : HeidelbergCement AG, CM-CIC Securities. CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 35 Special Situations HeidelbergCement AG MARGES ET RATIOS 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014e 2015e 2016e 12,6 18,3 17,6 30,6 -21,6 5,8 9,7 8,7 -6,3 -4,0 10,9 5,3 Variation de l'EBITDA retraité* 2,2 23,8 -22,8 115,5 -28,9 10,6 1,8 11,0 -10,4 -2,6 15,2 9,1 Variation de l'EBITA retraité* 2,1 34,7 -37,0 171,7 -39,1 15,2 0,2 15,6 -9,3 0,7 17,0 10,7 Variation du CA Variation de l'EBIT retraité* 224,0 53,2 24,3 0,1 -53,8 67,1 0,2 -2,7 16,8 1,4 16,6 10,6 Variation de RNPG retraité* 418,1 129,4 112,7 -54,3 -41,9 -36,2 1,6 13,4 57,9 2,5 36,6 17,8 Variation du BPA 352,2 129,3 104,9 -59,6 -58,0 -36,2 1,6 13,4 57,9 2,3 36,6 17,8 Variation du DPA 109,1 8,7 4,0 -90,8 0,0 108,3 40,0 34,3 27,7 50,0 54,9 17,8 Marge d'EBITDA 19,3 21,4 21,9 20,8 18,9 19,0 18,0 17,7 17,8 18,1 18,8 19,5 Marge d'EBITDA retraité* 18,1 18,9 12,4 20,5 18,6 19,4 18,0 18,4 17,6 17,9 18,6 19,2 Marge d'EBITA 12,9 15,8 16,6 15,1 11,8 12,2 11,4 11,4 12,0 12,6 13,3 14,0 Marge d'EBITA retraité* 11,7 13,3 7,1 14,9 11,5 12,6 11,5 12,2 11,8 12,4 13,1 13,7 Marge d'EBIT 13,2 18,0 25,9 12,9 7,7 11,3 10,7 8,8 12,1 12,9 13,5 14,2 Marge d'EBIT retraité* 12,0 15,6 16,4 12,6 7,4 11,7 10,7 9,6 12,0 12,6 13,3 14,0 Source : HeidelbergCement AG, CM-CIC Securities. RATIOS (%) 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014e 2015e 2016e 71,4 55,0 196,0 142,7 77,3 64,2 58,5 51,4 59,1 56,2 42,1 36,2 Dette nette/EBITDA (x) 2,4 1,6 6,2 4,0 4,0 3,7 3,4 2,8 3,2 3,2 2,2 1,8 EBITDA / Rés. Financier (x) 5,1 6,9 4,4 3,6 2,9 3,3 3,6 4,0 4,0 4,1 5,4 6,9 106,3 108,4 179,5 129,8 98,2 88,3 100,7 92,1 118,7 165,9 156,1 160,6 Dette fin. nette / fonds propres Investissements/Amortissements Investissements industriels/CA 6,8 6,0 9,5 7,3 6,9 6,1 6,6 5,7 6,9 9,1 8,6 8,8 BFR/CA 14,8 12,0 10,6 12,4 11,0 9,7 8,1 6,4 4,6 4,7 5,1 4,3 ROE (FP moyens 2 ans) 10,2 19,1 32,8 12,6 5,9 3,1 2,8 3,1 5,2 5,4 7,1 8,0 6,5 9,7 5,1 5,6 2,7 4,2 4,1 4,1 5,1 5,0 6,0 6,5 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014e 2015e 2016e BPA publié *** 3,59 8,22 16,85 14,47 0,23 1,83 1,86 1,52 3,93 3,40 4,65 5,47 BPA retraité *** 3,59 8,22 16,85 6,81 2,86 1,83 1,86 2,11 3,32 3,40 4,65 5,47 40,04 46,24 58,31 61,76 55,47 64,33 67,29 67,25 61,79 63,93 67,06 70,51 1,15 1,25 1,30 0,12 0,12 0,25 0,35 0,47 0,60 0,90 1,39 1,64 ROCE (retraité) Source : HeidelbergCement AG, CM-CIC Securities. DONNEES PAR ACTION (EUR) ANPA Dividende net/action Source : HeidelbergCement AG, CM-CIC Securities. VALEUR D'ENTREPRISE ET CAPITALISATION BOURSIERE (M EUR) 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014e 2015e 2016e 52,83 86,99 102,02 77,30 33,00 41,26 40,09 39,81 54,25 58,69 71,31 71,31 116 116 120 125 188 188 188 188 188 188 188 188 Capitalisation boursière 6 110 10 061 12 243 9 662 6 187 7 736 7 517 7 465 10 172 11 028 13 400 13 400 Dette nette 3 610 3 206 14 735 11 789 8 508 8 278 7 931 7 047 7 406 7 284 5 715 5 151 -300 -215 -832 -844 -854 -870 -1 870 -1 481 -1 379 -1 379 -1 379 -1 379 3 910 3 421 15 567 12 633 9 362 9 147 9 801 8 528 8 784 8 662 7 094 6 529 742 531 271 522 2 483 4 734 3 654 5 894 3 037 3 282 3 286 3 037 10 462 13 798 27 249 21 974 17 178 20 748 19 102 20 406 20 615 21 594 22 401 21 588 Cours** (EUR) Nombre d'actions non dilué dont trésorerie (-) dont dette brute (+) Autres composants de la VE Valeur d'entreprise Source : HeidelbergCement AG, CM-CIC Securities, Factset (price data). Notes * Avec EBITDA retraité ou EBITA retraité ou EBIT retraité = EBITDA (ou EBITA ou EBIT) +/- Autres produits/charges non récurrentes **Cours moyen pour les années historiques et dernier cours pour les années estimées ***BPA dilué= Résultat/nombre moyen de titres dilués (ordinaires et équivalents) CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 36 HeidelbergCement AG ANNEXE 2 : FICHE 25 ANS HeidelbergCement AG H IS T O R IC A L M ULT IP LE S 19 8 5 P rice (High) P rice (Lo w) P rice (A verage) P /E (High): 22.1x P /E (Lo w): 12.7x P /E (A verage): 19.0x P /B V (High): 2.1x P /B V (Lo w): 1.6x P /B V (A verage): 1.9x EV/Sales (High): 1.7x EV/Sales (Lo w): 1.3x EV/Sales (A verage): 1.5x EV/EB ITDA (High): 8.4x EV/EB ITDA (Lo w): 7.2x EV/EB ITDA (A verage): 7.8x EV/EB IT (High): 12.4x EV/EB IT (Lo w): 9.4x EV/EB IT (A verage): 10.7x F a c t S e t S e c t o r: N o n- E ne rgy M ine ra ls | F a c t S e t Indus t ry: C o ns t ruc t io n M a t e ria ls | Lis t ing c urre nc y: E UR | R e po rt ing c urre nc y: E UR 06/03/2015 EUR 71.8 IP O Date: 02/01/1985 GERM A NY Co nstructio n M aterials 19 8 6 11.32 9.25 10.19 ---2.8 2.3 2.6 ---------- 19.63 9.92 15.55 ---4.6 2.3 3.6 ---------- 19 8 7 19.45 11.37 16.54 20.2 11.8 17.2 3.7 2.2 3.2 ---------- 19.00 10.81 14.83 27.5 15.7 21.5 3.2 1.8 2.5 ---------- 44.53 17.81 26.70 48.7 19.5 29.2 6.8 2.7 4.1 2.6 1.6 2.0 13.1 7.8 10.2 25.2 15.0 19.5 19 8 6 Sales EB ITDA EB ITDA M argin (%) EB IT EB IT M argin (%) Net P ro fit Dividend Nb emplo yees Shareho lders Equity M ino rity Interests P ro visio ns Net Financial Debt Capital Emplo yed A sso ciated Co mpanies GW Nb shares (m) EP S B VP S ROCE (%) ROE (%) EV/Sales (x) EV/EB ITDA (x) EV/EB IT (x) P /E (x) P /B (x) Dividend Yield (%) 447 895 123 189 27.6 21.2 82 118 18.3 13.1 25 50 11 11 2,554 6,910 221 270 1 40 ---72 -81 150 229 167 142 --51.6 51.6 -1.0 4.3 5.2 38.3 35.9 11.5 18.4 2 0 14 ESN A ll -1.8 -9.9 -14.3 -19.6 -1.0 -1.2 992 1,032 180 206 18.2 19.9 99 107 10.0 10.4 36 47 11 12 7,118 7,355 311 338 60 58 -301 -20 10 351 707 185 205 --51.6 51.6 0.7 0.9 6.0 6.5 19.7 10.6 11.5 14.0 2 0 15 ESN A ll -1.7 -9.0 -12.8 -15.6 -1.0 -1.6 E P S ( E UR ) 2 0 14 2 0 16 F O R WA R D M ULT IP LE EP S High Estimates EP S A VG Estimates EP S Lo w Estimates Number o f Estimates Estimates up (1mo nth) Estimates do wn (1mo nth) C O M P A N Y D E S C R IP T IO N 4.3 3.7 3.2 30 1 2 0 15 6.1 4.6 3.9 27 5 19 8 8 19 8 9 H IS T O R IC A L KP Is ( E UR m ) 19 8 5 423 108 25.5 65 15.4 23 9 2,717 205 1 --62 144 157 -51.6 -4.0 31.6 11.2 19 8 7 19 8 8 Target P rice (ESN): Target P rice (A ll): 7.8 5.6 4.6 21 8 19 8 9 19 9 0 48.98 27.90 37.25 41.9 23.9 31.9 7.7 4.4 5.8 18.2 1.4 6.8 -7.6 36.2 -13.5 -19 9 0 19 9 1 36.24 24.34 30.35 43.1 28.9 36.1 4.6 3.1 3.8 15.2 6.1 8.1 -35.3 47.0 ---19 9 1 1,134 1,246 215 214 18.9 17.2 120 107 10.6 8.6 60 51 14 17 7,940 8,627 330 476 51 47 327 362 107 92 815 976 174 324 --51.6 60.2 1.2 0.8 6.4 7.9 10.3 7.6 18.3 10.7 2 0 16 ESN A ll -1.6 -8.2 -11.5 -12.7 -0.9 -2.1 19 9 2 29.39 23.84 26.58 26.5 21.5 24.0 3.5 2.8 3.1 9.1 5.4 7.3 47.4 28.4 38.0 ---19 9 2 1,536 294 19.2 138 9.0 67 20 9,709 512 98 418 94 1,122 286 -60.2 1.1 8.5 8.6 13.0 19 9 3 37.40 24.34 32.29 32.9 21.4 28.4 3.2 2.1 2.8 9.2 7.8 8.4 -42.4 45.6 ---19 9 3 1,610 295 18.3 134 8.3 75 22 11,857 762 116 435 458 1,771 829 -65.8 1.1 11.6 5.3 9.8 E S T IM . ( E UR m ) Sales EB ITDA EB IT Net P ro fit Shareho lders Eq. Net Financial Debt E N T E R P . V A LUE ( E UR m ) R A T IO S Enterprise Value M arket Cap. Net Financial Debt M ino rity Interests P ro visio ns A sso ciated Co s. 23,219 13,498 7,337 959 1,816 392 NFD/EB ITDA (x) NFD/Equity (%) EB ITDA M argin (%) EB IT M argin (%) NP M argin (%) ROE (%) -EUR 69.6 19 9 4 42.37 35.54 39.07 25.5 21.4 23.5 2.6 2.2 2.4 4.6 1.1 1.5 22.8 5.2 7.2 37.9 8.7 12.0 19 9 4 Upside / Do wnside (ESN): Upside / Do wnside (A ll): 19 9 5 38.80 29.57 34.15 20.0 15.2 17.6 2.2 1.7 1.9 1.3 1.1 1.2 5.9 4.9 5.3 9.6 7.9 8.5 19 9 5 3,201 3,087 646 680 20.2 22.0 389 421 12.1 13.6 109 128 24 29 24,169 23,716 1,080 1,164 685 697 687 719 483 375 2,935 2,955 355 435 430 412 65.8 65.8 1.7 1.9 16.4 17.7 9.3 10.0 10.1 11.0 2 0 14 ESN A ll -12,977 -2,347 -1,623 -690 -12,900 -7,337 2 0 14 ESN A ll -3.1 -56.9 -18.1 -12.5 -5.3 -5.3 19 9 6 42.68 30.73 34.97 16.2 11.7 13.3 2.1 1.5 1.7 1.7 1.3 1.5 7.5 5.8 6.7 12.5 9.6 11.2 19 9 6 19 9 7 60.85 42.51 52.55 22.1 15.5 19.1 2.6 1.8 2.3 1.6 1.1 1.3 7.0 5.0 6.0 11.6 8.2 9.8 19 9 7 3,310 3,710 735 829 22.2 22.3 441 505 13.3 13.6 173 182 34 37 24,437 23,648 1,351 1,539 629 608 778 781 667 753 3,424 3,681 484 567 591 613 65.8 66.1 2.6 2.8 20.5 23.3 9.0 9.6 12.8 11.8 2 0 15 ESN A ll -13,865 -2,574 -1,820 -881 -13,728 -6,096 2 0 15 ESN A ll -2.4 -44.4 -18.6 -13.1 -6.4 -6.4 19 9 8 67.24 39.82 52.87 20.6 12.2 16.2 2.7 1.6 2.1 1.6 1.1 1.4 7.1 4.8 6.0 11.5 7.7 9.6 19 9 8 19 9 9 71.63 40.41 54.96 18.1 10.2 13.9 2.0 1.1 1.5 1.4 1.2 1.3 6.6 5.5 6.0 11.2 9.2 10.0 19 9 9 --3% 2000 57.44 35.35 44.72 13.2 8.1 10.3 1.4 0.9 1.1 1.3 1.0 1.2 5.9 4.7 5.4 9.8 7.8 9.0 2000 M arket Cap. (EURm): To tal number o f shares: 2001 48.97 27.25 39.54 17.3 9.7 14.0 1.1 0.6 0.9 1.3 1.1 1.2 6.2 5.2 5.7 11.2 9.3 10.2 2001 3,913 6,389 6,809 6,689 880 1,359 1,506 1,397 22.5 21.3 22.1 20.9 548 810 901 778 14.0 12.7 13.2 11.6 217 271 373 244 47 47 66 74 24,311 38,327 36,472 34,846 1,639 3,053 3,509 3,720 639 206 130 129 780 766 775 752 838 4,026 4,406 4,824 3,896 8,052 8,820 9,425 634 601 598 639 631 2,588 2,649 2,438 66.1 83.9 86.1 86.2 3.3 4.0 4.3 2.8 24.8 36.4 40.8 43.2 9.8 7.0 7.1 5.8 13.2 8.9 10.6 6.6 2 0 16 S T O C K P R IC E ESN A ll -14,734 120 -2,818 -2,015 100 -1,057 -14,583 80 -5,436 60 2 0 16 ESN A ll 40 -1.9 -37.3 20 -19.1 -13.7 0 -7.2 02/85 02/87 -7.2 2002 42.75 25.41 33.68 14.9 8.8 11.7 1.0 0.6 0.8 1.2 0.9 1.1 6.1 4.4 5.2 11.9 8.6 10.2 2002 2003 33.18 16.21 24.26 26.0 12.7 19.0 0.9 0.4 0.7 1.3 1.1 1.2 7.3 6.1 6.6 16.1 13.5 14.7 2003 2004 40.37 28.64 33.98 ---1.3 0.9 1.1 2.0 1.3 1.6 22.8 15.1 18.3 ---2004 2005 72.58 39.73 52.71 21.0 11.5 15.3 2.0 1.1 1.4 2.2 1.7 2.0 11.5 8.6 10.1 17.0 12.7 15.0 2005 13,498 187,916,484 2006 104.08 69.06 87.05 13.7 9.1 11.5 2.4 1.6 2.0 1.9 1.7 1.8 8.0 7.2 7.6 10.4 9.4 9.9 2006 A VG daily vo lume (1year): 703k shares / EUR48.9m Latest / next co mpany repo rt: 31/12/2013 / 19/03/2015 2007 110.63 93.68 102.00 7.0 5.9 6.5 2.1 1.7 1.9 2.8 1.8 2.5 8.9 5.8 7.8 10.6 6.9 9.3 2007 2008 2009 104.22 24.73 76.98 26.4 6.3 19.5 1.8 0.4 1.3 1.6 1.1 1.3 8.6 6.1 7.1 12.4 8.7 10.2 2008 2 0 10 48.89 18.52 33.11 ---0.9 0.3 0.6 1.8 1.5 1.6 13.5 11.0 12.2 28.4 23.1 25.7 2009 2 0 11 51.50 31.40 41.31 28.1 17.2 22.6 0.8 0.5 0.6 1.7 1.3 1.5 10.0 7.4 8.8 16.4 12.2 14.6 2 0 10 52.60 24.57 40.17 28.3 13.2 21.6 0.8 0.4 0.6 1.5 1.3 1.4 8.6 7.4 8.0 13.8 11.9 12.9 2 0 11 2 0 12 46.67 32.35 39.93 29.0 20.1 24.8 0.7 0.5 0.6 1.5 1.3 1.4 10.4 9.0 9.8 17.9 15.5 16.9 2 0 12 2 0 13 60.54 45.22 54.26 15.2 11.4 13.6 1.0 0.7 0.9 1.5 1.5 1.5 8.3 8.3 8.3 12.5 12.5 12.5 2 0 13 6,570 6,372 6,929 7,803 9,234 10,862 14,187 11,117 11,762 12,902 14,020 13,936 1,332 1,156 599 1,523 2,239 3,465 2,611 1,493 2,050 2,227 2,048 2,437 20.3 18.1 8.6 19.5 24.3 31.9 18.4 13.4 17.4 17.3 14.6 17.5 685 523 114 1,026 1,725 2,892 1,812 708 1,241 1,379 1,185 1,620 10.4 8.2 1.7 13.2 18.7 26.6 12.8 6.4 10.6 10.7 8.4 11.6 248 117 -366 415 951 2,022 531 43 343 348 301 745 74 114 55 133 145 163 15 23 47 66 88 36,761 37,774 42,062 41,260 45,958 67,916 60,841 53,302 53,437 52,526 51,966 52,560 3,692 4,031 3,534.2 4,630 5,348 6,997 7,720 10,401 12,061 12,617 12,615 11,622 154 154 429 428 480 522 541 602 823 952 1,099 959 806 817 1,126 1,230 1,139 2,135 1,715 1,781 1,896 1,911 2,086 1,816 4,305 3,603 3,668 3,545 3,187 14,684 11,573 8,445 8,197 7,864 7,087 7,559 8,958 8,605 8,757 9,832 10,153 24,338 21,548 21,228 22,977 23,344 22,887 21,957 766 684 656 760 851 762 540 349 368 391 380 392 2,348 2,467 2,263 2,404 2,719 10,764 9,881 9,804 10,561 10,763 10,609 10,055 86.4 110.1 111.6 125.2 125.2 129.9 135.3 187.5 187.5 187.5 187.5 187.5 2.9 1.3 -3.3 3.5 7.6 15.8 4.0 0.3 1.8 1.9 1.6 4.0 42.7 36.6 31.7 37.0 42.7 53.9 57.1 55.5 64.3 67.3 67.3 62.0 5.4 4.3 0.9 7.3 11.9 8.3 5.9 2.3 3.8 4.1 3.6 5.2 6.7 2.9 -10.4 9.0 17.8 28.9 6.9 0.4 2.8 2.8 2.4 6.4 T ic k e r : H E I- D E | M ult iple s ha re c la s s e s : N o | E xc ha nge : X e t ra | R a w B e t a : 1.2 4 | A djus t e d B e t a : 1.16 | V o la t ilit y: 2 5 .3 % 02/89 02 /91 02/93 02/95 02/97 02/99 02/01 02/03 02/05 02/07 02/09 02/11 02/13 02/15 C hie f E xe c ut iv e O f f ic e r: B e rnd S c he if e le | C hie f F ina nc ia l O f f ic e r: Lo re nz N ä ge r | B e rline r S t ra s s e 6 , H e ide lbe rg, B a de n Wue rt t e m be rg 6 9 12 0 G e rm a ny ; G E R M A N Y | ht t p:/ / www.he ide lbe rgc e m e nt .c o m HeidelbergCement A G engages in the pro ductio n and distributio n o f cement, aggregates, co ncrete, and building pro ducts. It o perates thro ugh the fo llo wing segments: Western and No rthern Euro pe, Eastern Euro pe-Central A sia, No rth A merica, A sia-P acific, and A frica M editerranean B asin. It fo cuses o n cement, aggregates, building pro ducts, and co ncrete-service-o ther business lines. The co mpany was fo unded by Jo hann P hilipp Schifferdecker in 1873 and is headquartered in Heidelberg, Germany. S o urc e : F a c t s e t , C M - C IC S e c urit ie s CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 37 Special Situations HeidelbergCement AG ÉCLAIRCISSEMENTS SUR LES POINTS DE CONFLITS D’INTERETS POSSIBLES L’analyste ou les analystes responsables de la préparation de cette étude ont-ils été employés par l'émetteur en tant que manager ou membre du conseil d’administration ? NON CM-CIC Securities ou le groupe CM-CIC détient-il plus de 5 % de la totalité du capital émis de l'émetteur, et réciproquement ? NON CM-CIC Securities, seul ou avec d'autres personnes morales, est-il lié avec l'émetteur par d'autres intérêts financiers significatifs ? NON CM-CIC Securities est-il un teneur de marché ou un apporteur de liquidité sur la valeur ? NON CM-CIC Securities, seul ou avec d'autres personnes morales, est-il intervenu, au cours des douze derniers mois, en qualité de chef de file ou de chef de file associé d'une offre portant sur des instruments financiers de l'émetteur rendue publique ? NON CM-CIC Securities a-t-il fourni les services d'investissement tels que la négociation pour compte propre (dans le cadre de programmes de rachat d'actions par exemple), la prise ferme, le placement garanti ou les services connexes tels que la fourniture de conseil aux entreprises (en matière de structure de capital ou de stratégie industrielle par exemple) ou les services liés à la prise ferme, à condition que cela n'entraîne pas la divulgation d'informations commerciales confidentielles et que l'accord ait été en vigueur au cours des douze derniers mois ou ait donné lieu au paiement ou à la promesse d'une rémunération au cours des 12 derniers mois ? NON CM-CIC Securities et l'émetteur sont-ils convenus de la fourniture par le premier au second d'un service de production et de diffusion de la recommandation d'investissement sur ledit émetteur ? NON Cette étude a-t-elle été présentée à l’entreprise avant sa parution ? Si oui, les conclusions de l’analyste ont-elles été changées ? OUI NON CMCIC Securities Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 38 Special Situations HeidelbergCement AG CMCIC Securities Page blanche Toute notre recherche ainsi que les mentions légales sont accessibles sur notre site internet : http://www.cmcics.com 39 FRANCE CM-CIC Securities 6, avenue de Provence 75441 Paris Cedex 09 Tel. : +33 (0)1 45 96 77 00 Fax : +33 (0)1 45 96 77 88 ETATS-UNIS GSN North America Member FINRA / SIPC 520 Madison Ave. New York, NY 10022 Tel. : +1 (212) 659 6250 Fax : +1 (212) 715 4472 Succursales de Lyon CM-CIC Securities Corporate 2 rue Carnot 69002 Lyon CM-CIC Securities Brokerage 10, rue du Bât d’Argent 69001 Lyon Tel. : +33 (0)4 72 56 78 59 Tel. : +33 (0)4 72 56 91 15 Tel. : +33 (0)4 78 38 64 92 Tel. : +33 (0)4 78 65 24 41 Fax : +33 (0)4 78 92 01 68 Disclaimer CM-CIC Securities, Groupe Crédit Mutuel-CIC, entreprise d’investissement agréée par l’ACPR. CM-CIC Securities est membre du réseau ESN (European Securities Network) et sous la tutelle de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers française). CM-CIC Securities a mis en place une organisation et des procédures (ou Muraille de Chine) destinées à garantir l’indépendance des analystes fi nanciers et la primauté des intérêts des clients. Il est notamment interdit aux analystes financiers de négocier des instruments financiers pour leur propre compte en relation avec les émetteurs et les secteurs qu’ils suivent. Le présent document a été préparé et publié par CM-CIC Securities. Ni CM-CIC Securities, ni ses filiales (ainsi que les directeurs et employés de celles-ci) ne sauraient être tenus pour responsables de la transmission correcte et intégrale de ce document, ni de tout retard dans sa distribution. Toute utilisation, communication, reproduction ou distribution non autorisée du présent document est interdite. Les informations et explications reproduites dans cette étude sont l’expression d’une opinion ; elles sont données de bonne foi et sont susceptibles d’être changées sans préavis. Il est strictement interdit de reproduire le présent document intégralement ou en partie ou de le transmettre à des tiers sans autorisation. Le présent document a été préparé et publié par CM-CIC Securities. Les informations contenues dans le présent document proviennent de différentes sources. Ni CM-CIC Securities, ni ses filiales (ainsi que les directeurs et employés de ceux-ci) ne garantissent leur exactitude ni leur intégralité, et ni CM-CIC Securities, ni ses filiales (ainsi que les directeurs et employés de celles-ci) ne sauraient être tenus pour responsables d’éventuelles erreurs ou omissions, ni de toute perte ou perte indirecte liée à de telles erreurs ou omissions. Les informations contenues dans le présent document, et toute opinion exprimée dans celui-ci ne constituent en aucun cas une offre, une invitation à faire une offre d'achat, de vente ou de souscription d'instruments financiers de quelque genre que ce soit. CM-CIC Securities, ses filiales (ainsi que les directeurs et employés de celles-ci) peuvent rendre des services d’investissement ou des services connexes, ou solliciter des mandats pour des services d’investissement ou des services connexes aux sociétés ou personnes ou autres entités mentionnées dans le présent document. Le présent document a été préparé à l’intention des seuls clients du groupe CM-CIC Securities et ses filiales. Ils ne répondent pas aux objectifs d’investissement, à la situation financière ou aux besoins particuliers de tout individu susceptible de les recevoir. Il est déconseillé de prendre une décision sur la seule foi de ce document. Les investisseurs devraient solliciter des conseils financiers pour s’assurer de l’opportunité d’acheter les titres ou les stratégies d’investissement examinés ou recommandés dans le présent document, et devraient comprendre que des opinions relatives aux perspectives futures peuvent ne pas se réaliser. Les investisseurs devraient noter que tout revenu provenant de ces titres peut fluctuer et que le cours des titres peut augmenter ou baisser. Ainsi, les investisseurs peuvent récupérer moins que leur investissement initial. Les performances passées ne présument en rien des performances futures. Les taux de change des devises peuvent avoir une incidence négative sur la valeur, le prix ou les revenus des titres ou instr uments financiers mentionnés dans le présent document. En outre, les investisseurs qui détiennent des titres comme les American Depositary Receipts (ADR), dont la valeur varie en fonction de la devise du titre sous-jacent, assument effectivement un risque devises. Cette recherche est destinée au seul usage interne du destinataire, sauf notre accord préalable. Ce document est destiné aux clients classés « professionnels » ou « contrepartie éligible » au sens de la directive MIF. Si un particulier « non professionnel » venait à être en possession du présent document, il ne devra pas fonder son éventuelle décision d’investissement uniquement sur la base dudit document mais devra consulter ses propres conseils. Pour toutes informations supplémentaires ou disclaimer spécifique, connectez-vous au site Internet de CM-CICS Securites : www.cmcics.com