Alimentation, Adolescence et Sport

Transcription

Virginie GRANDJEAN-CECCON
Diététicienne-Nutritionniste
Collège Conté – Sées – Vendredi 10 octobre 2008
Quelques interrogations…
VGC - 10 octobre 2008
2
L’équilibre alimentaire d’un adolescent
sportif est le même que celui d’un
adolescent non sportif.
VRAI
FAUX
3
Quand on fait du sport, on doit
systématiquement utiliser des produits
diététiques de l’effort.
VRAI
FAUX
4
Utiliser des compléments alimentaires
est une pratique dopante.
VRAI
FAUX
5
L’alimentation avant et le jour d’une
compétition est la même que celle
de tous les jours.
VRAI
FAUX
6
Des réponses à vos interrogations
Equilibre alimentaire
Produits diététiques de l’effort
Compléments alimentaire
Alimentation avant et pendant un effort
7
Quand on parle de l’alimentation d’un
adolescent…
Besoin de
croissance
Destructuration
des repas
Boissons
sucrées
Sur le
pouce
Monotonie
Snacking
Alcoolisation du
week-end
Viennoiseries
Devant
la télé
Vite
Besoin
d’Energie
8
Quand on parle de l’adolescence…
Principaux objectifs
Une croissance
Une maturation optimale
Un processus de développement qui
demande un bilan énergétique et azoté
positif
9
Quand on parle d’adolescence, de
sport et de nutrition…
Sports à haut risque d’insuffisance nutritionnelle (Brouns, 1994)
Critères
Disciplines sportives
Faible poids : apports énergétiques
chroniquement insuffisants destinés à
réduire la masse adipeuse à un
minimum et à assurer une silhouette
considérée comme optimale
Gymnastique, gymnastique
rythmique, patinage artistique,
aérobic, voltige équestre, natation
synchronisée, et par extension les
danses en particulier classique
Poids de compétition : régimes
amaigrissants drastiques pour
atteindre la catégorie de poids désirée
Sports à catégorie de poids : judo,
lutte, aviron, boxe…
Diminution des graisses : réduction
pondérale radicale, destinée à
diminuer le plus possible la masse
grasse
Culturisme
Athlètes végétariens
Sports de fond (course à pied, ski de
fond…)
10
Quand on parle d’adolescence, de
sport et de nutrition…
Les facteurs aggravant le risque
d’insuffisance nutritionnelle
Une mauvaise gestion du temps imposé :
double contrainte (temps scolaire et
performance sportive)
Une restauration mal adaptée
Une imposition de préceptes alimentaires
Une déficience dans l’éducation nutritionnelle
des sportifs et de l’encadrement
Une déficience dans l’évaluation et la
correction du comportement alimentaire du
sportif
11
L’alimentation des adolescents : Quels
besoins quantitatifs ? Quelles
dépenses ?
Apports conseillés en kcal
20 à 35 %
5 à 10 %
60 à 70 %
Activité Physique
Thermogénèse
Adulte
Homme
Femme
2100 à 2700
1800 à 2000
Adolescent (13-19)
Homme
Femme
2480 à 2870
2200 à 2500
Adolescent (13-19)
Sportif
Fonction
Poids
Composition
corporelle
Durée et
nombre heures
activité
physique
(table de référence)
Métabolisme de base
Besoin de croissance
12
dépenses ?
La dépense énergétique
Type de sport
Intensité de l’activité sportive
Durée
Sexe et âge
Niveau d’entrainement
Statut nutritionnel et composition
corporelle
13
dépenses ?
La dépense énergétique
Tables indicatives de la DE par semaine
Evaluation d’un groupe d’individus
Prise en compte du poids, de la
composition corporelle (?), de la durée
de l’activité
Une activité sportive de haut niveau :
25 à 30 % en + de la DE Hebdomadaire
14
dépenses ?
Indicateurs « terrains »
Le poids : 1 f/mois
La taille : 1 f/trimestre
La corpulence (courbe)
La composition corporelle : 1 f/an
Le développement pubertaire : : 1 f/an
Le statut nutritionnel : semainier et
rappel 24 h (variable mais min 1f /6mois
15
L’alimentation des adolescents :
Quels besoins qualitatifs ?
Protéines Lipides
%
%
Glucides
%
Adulte
12 à 15
30 à 35 50 à 55
Adolescent
12 à 15
30 à 35 50 à 55
Adolescent
12 à 15
sportif
(compétition)
25 à 30 55 à 70
16
Quel rythme alimentaire ?
Le rythme naturel ?
Le rythme sociétal ?
Le rythme habituel ?
Le rythme de l’activité physique ?
Le rythme du collège ou de la
structure accueillante ?
17
Le petit déjeuner
une boisson
un produit céréalier
un produit laitier
un fruit ou un jus de fruit
Beurre, confiture, pâte à tartiner…
+/- un aliment source de protéines : jambon,
œuf…selon le contexte
quantité, variété, habitude
18
Le déjeuner et le dîner
Crudités, cuidités
Viande ou poisson ou œufs
Légumes et/ou produits céréaliers
Produit laitier
Fruit
eau
quantité, variété, excès de sucre :
desserts et boissons sucrées
19
La collation ou le goûter
Objectif :
Amener de l’énergie pour l’activité
sportive
Prévenir la fatigue et les sensations de
faim en post activité
Atout majeur de la récupération
20
La collation ou goûter
Un produit céréalier
Un fruit ou un jus de fruit ou un produit
diététique de l’effort (si entrainement)
Un produit laitier
De l’eau
Les glucides ou sucres rapides sont prioritaires
en cours d’activité et en récupération mais
ATTENTON à la quantité consommée.
21
L’alimentation, en vue de la compétition
Objectif : Optimiser les stocks de
glycogène
Le glycogène et son épuisement est
le facteur limitant
Gestion des glucides
5 à 12 g /kg poids corporel / jour
Si excès de glucides : oxydation /
transformation en triglycérides
(stockage)
22
Glucides
qualité et moment d’ingestion
Plus l ’apport est loin de l ’exercice, plus
la proportion de glucides complexes et
d ’index glycémique (IG) faible à moyen
est élevée (50 à 70 % de l ’AETQ).
Plus l ’apport est proche, voire pendant
l ’exercice, plus les glucides sont simples
et d ’IG élevé
(70 à 90 %)
Attention :
grande variabilité inter-individuelle des IG
interférence entre les aliments (protéines,
lipides)
23
Glucides et sport
8 à 12 h avant
Glucides complexes d ’IG bas
Ex : 150 à 500 g du poids sec (pâtes,
riz, blé…)
3 à 4 h avant
Glucides complexes et simples d ’IG
intermédiaires
jusqu ’à 70 % de l’apport énergétique
24
Glucides et sport
Ration d’attente
Apports de glucides simples d ’IG
élevés
0,25 g / kg du poids corporel / 30 min
Régulièrement 1 h après le repas
Ingestion d ’une boisson glucosée dans
les 10-15 min avant le départ.
25
Glucides et sport : pendant l’épreuve
Objectifs
Apporter un substrat énergétique
rapidement oxydé
Contrôler la glycogénolyse
musculaire
Economiser les acides aminées
ramifiés (cycle alanine - glucose)
Protéger le capital protéique
musculaire
26
Pendant l ’exercice, les glucides les
plus oxydées sont :
le glucose
le maltose
les polymères de glucose
Tous d ’IG très élevés
Efficacité maximale : mélange de
glucose et de fructose ou de
saccharose
27
Solutions iso (52 g / l) ou hypotoniques
Attention si hypertonique : plus de
glucides mais appel d ’eau
augmentation de la déshydratation
Monosaccharides : 30 à 80 g / l
Di et polysaccharides : 40 à 180 g / l
Electrolytes utiles mais augmentation de
l ’osmolarité de la boisson
Sodium (facilite l’absorption de l ’eau, du
glucose) est nécessaire
28
En résumé
Si exercice > 1 heure
Prise régulière = 150 à 300 ml
Toutes les 15 à 30 min
Solution de glucose ou de polymères de
glucose et de fructose ou de saccharose
30 à 100 g / l de glucides
Sels minéraux et micronutriments en fonction
des pertes sudorales
Attention : Tolérance individuelle, qualité
gustative,
palatabilité, prix (produits diététiques
de
l ’effort d ’apport glucidiques)
29
En résumé
Si exercice > 3 heures
cf. exercice > 1 heure
Apports solides toutes les heures
Eléments énergétiques (glucides d ’IG
très élevés, protéines d ’assimilation
rapides…)
Eléments physiologiques (petites
prises, digestibilité)
Eléments psychologiques (sensations
buccales)
30
En résumé
Si exercice > 5 heures
cf. exercice > 1 heure
petits repas
glucides simples et complexes
protéines
attention : biodisponibilité, digestibilité
31
Glucides et sport : après l’épreuve
Objectif : resynthèse du glycogène musculaire
Dès la fin de l ’exercice :
boissons : glucose et fructose
0,15 à 0,25 g / kg du poids corporel / toutes les 15
min / 2 à 4 heures
présence de sodium : 40 à 60 mmol / l
volume total : 1,5 à 2 fois les pertes sudorales
A partir d ’une heure après l ’exercice :
apports solides de glucides et protéines
toutes les 2 heures sur plus de 6 heures ou plus
la quantité de glycogène resynthétisée dépend de la
quantité de glucides (jusqu ’à 10-12 g / kg / jour)
32
Eau et sport
L ’ingestion d ’eau permet de limiter
la détérioration de la performance
physique et les risques pour la
santé
3 étapes :
comportement dipsique spontané ou
imposé
étape gastrique (vitesse)
absorption instestinale
33
Eau et sport
La comportement dipsique
La sensation de soif n ’est pas un
bon reflet de l ’état d ’hydratation
corporelle.
Elle est tardive, quand le sujet est
déjà déshydraté d ’au moins 1 % du
poids de son corps.
Elle ne permet de compenser que
très partiellement (50 %) les
pertes.
34
Eau et sport
La vidange gastrique
Etape majeure dans la disponibilité
de l ’eau
Facteur modifiant la vitesse
d ’évacuation de l ’estomac
volume de la boisson
composition du liquide
intensité de l ’exercice > 70 % de VO2
max
35
Eau et sport
L’absorption intestinale
Des solutions hypotoniques ou
isotoniques au plasma favorisent
l ’absorption hydrique
36
Eau et sport
En pratique : la quantité
Exercice de 1 à 3 h :
boisson jusqu ’à 1,5 l/h
Exercice > 3 h :
boisson de 0,5 à 1 l/h
37
Eau et sport
En pratique : la composition en électrolytes
Exercice < 1 h : pas de compensation
nécessaire
Exercice > 1 h : NaCl à 1,2 g/l
Exercice très prolongé à la chaleur :
NaCl à 1,2 g/l
k à 0,4 g/l
Récupération : 1,2 g/l de Na dont 50
% sous forme de NaCl et 50 % sous
forme d ’un autre sel de sodium
38
Cas Particulier
Les boissons énergisantes
Mise récente sur le marché français
Position de la Société Française de
Nutrition du Sport
Cible et moment de consommation
Composition des boissons
énergisantes
39
Composition
Principaux constituants
La caféine (alcaloïde)
La taurine (AA soufrés non essentiel)
Le glucuronolactone (glucide endogène)
Les glucides (saccharoe et glucose : 28
g/250 ml)
Les vitamines du groupe B
40
Composition
Les autres constituants
Eau gazifiée
Inositol
Arômes
Acidifiant (ac citrique, citrate de sodium)
Théobromine
Conservateurs (E 201)
Extraits de guarana
Anti-oxygènes (ac ascorbique)
41
Risques supplémentaires liés au sport
Risques liés aux conditions thermiques
Acidité (PH 3,5)
Osmolarité
Troubles digestifs
42
Conduites addictives et dopage
Dans le cadre de la législation
actuelle de lutte contre le dopage
Les boissons énergisantes évaluées
ne contiennent aucun composant
susceptible de positiver un contrôle
anti-dopage
Aucun impact positif significatif sur
l’amélioration des performances
(hors eau et sucres)
43
La caféine
Retirée de la liste des molécules
interdites
Risque de surdosage car absence de
limitation
Risque controversé sur caféine et
amélioration de la performance
sportive (éthique)
44
Problème des allégations associées
à ces boissons « stimule les
performances physiques »
Recherche artificielle de
performance pouvant générer ou
accentuer 1 conduite addictive
Message adressé à une population
fragile et réceptive : adolescent,
sportif…
45
Utilisation marketing d’images de
sport extrême, de sport à risque,
avec des témoignages de sportif
Renforce certaines allégations
erronnées
Accentue la confusion du
consommateur
46
Les produits diététiques de l’effort
Quelques aspects règlementaires…
Alimentation
courante
#
DDAP
(Denrées Destinées à une Alimentation Particulière)
Décret 91-827 du 29/08/91
Processus d’assimilation
ou
métabolisme perturbé
Conditions physiologiques
particulières
Nourrissons ou enfants
en
bonne santé
PRODUITS DIETETIQUES DE L’EFFORT
47
Quelques aspects règlementaires…
Produits diététiques de l’effort
Arrêté du 20/7/77
Aliments équilibrés
de l’effort
Aliments d’apport
glucidique
Aliments d’apport
lipidique
TEXTE ASSEZ ANCIEN : les connaissances scientifiques en physiologie sportive ont évolué depuis
48
Quelques aspects de sécurité alimentaires
Nouveaux textes réglementaires visant à
mieux protéger le consommateur
Etiquetage des allergènes
(Décret 2005-944 )
Nécessité d’étiquetages réglementaires
Problème du stock et du coût
Food law
Traçabilité : temps et équipement
(Règlement 178/2002)
49
Industriel, Produits et Consommateurs
FORMULATION
INGREDIENTS
BEAU
BON
MARKETING
EF
PRATIQUE
E
AC
FIC
PAS
CHER
SAN
S
DAN
GER
LEGISLATION
50
Le produit : quels éléments à regarder ?
Arômatisation
Nutriments
Texture
Coût
Organoleptique
Biodisponibilité
Efficience
Conservation
51
L’emballage, une mine d’information
Un argument de vente
1er élément de la décision d’achat
Une voie de communication
Attractivité et praticité
52
L’emballage…
Fonction de conservation :
*Préserver qualités hygiéniques,
nutritionnelles, organoleptiques et
technologiques
Fonctions de protection :
*Supprimer effets des mécanismes physicochimiques ou microbiologiques d’altération
*Protéger contre transferts énergie et matière
Fonction mécanique :
*Transport, manutention et stockage
(Éviter chocs et pressions)
Fonctions marketing et
commerciale :
*Information consommateur (produit,
composition, quantité, prix, qualités
nutritionnelles, précautions emploi, marque)
*Attirer le consommateur (formes,
couleurs…)
53
Les compléments alimentaires
Que faut-il en penser ?
Cadre réglementaire : décret
2006/352 du 20/03/06
Cadre juridique complet transposant
en droit national la majeure partie
de la directive 2002/46/CE
Reprend la définition européenne
des compléments alimentaires
Consacre le caractère alimentaire
des produits malgré leur
présentation sous forme de dose
54
Le complément alimentaire = apport de
concentré de substances participant aux
apports nutritionnels journaliers et qui
peuvent avoir des effets physiologiques
sur différentes fonctions de l’organisme
Complète le régime alimentaire normal
Contient des vitamines et des minéraux
ou des formules de vitamines et minéraux
seuls ou combinés ou des plantes ou des
préparations de plantes
55
Etiquetage
Dénomination de vente « complément
alimentaire »
Mode d’emploi détaillé du produit avec
la dose journalière recommandée
Liste de toutes les substances utilisées
pour la fabrication
Précaution d’emploi
56
Le décret prévoit une procédure
d’enregistrement obligatoire par la
DGCCRF pour chaque complément
Si un ingrédient est non autorisé en
France ou dans un autre état
membre de l’Union Européenne
la DGCCRF demande une
évaluation préalable à l’AFSSA
57
Compléments alimentaires,
sport et dopage
La définition des compléments
alimentaires est variable d’un pays
à l’autre
Aux Etats-Unis :
50 % de la population en consomment
C’est la FDA qui doit faire la preuve de
la toxicité du complément
58
sport et dopage
L’industrie du complément alimentaire
rapporte plusieurs milliards de dollars
Est axée sur les profits
Etats-Unis 35 % du marché (17 milliards)
Europe 32 %
France 0,8
Gangrènée par une économie souterraine
(sportifs)
59
sport et dopage
Risque de dopage pour le sportif ?
Oui
Soit à leur insu
Soit de plein gré
Ex : Ephédra (plante stimulante) contient de
l’éphédrine (substance interdite) et de la
pseudo-éphédrine
Plante utilisée comme alternative à la
pharmacopée traditionnelle
Position de l’Agence Mondiale
Anti-dopage (AMA)
60
sport et dopage : position de l’AMA
Pointe une insuffisance effective des
règlementations à contrôler les
compléments alimentaires (risque
de contamination)
Indique que les compléments
alimentaires ne peuvent être utilisés
qu’à court terme, en remplacement
d’une alimentation insuffisante
61
Pose que l’industrie du complément
alimentaire est peu recommandable à
l’exception de grands groupes
multinationaux car lucrative et non
fondés sur des arguments
scientifiques
occupent une place dans la zone
d’ombre entre aliments et
médicaments
62
Les sportifs et leur encadrement ne
peuvent plus prétendre à l’ignorance
quant aux risques de résultats d’analyse
anormaux dans le cas d’usage de
compléments alimentaires
VIGILANCE, vis-à-vis de tout produit,
quelque soit le niveau de performance du
sportif
63
Les réponses aux questions…
L’équilibre alimentaire d’un adolescent sportif est le même
que celui d’un adolescent non sportif.
VRAI
Quand on fait du sport, on doit systématiquement utiliser
des produits diététiques de l’effort.
FAUX
Utiliser des compléments alimentaires est une pratique
dopante.
FAUX
L’alimentation avant et le jour d’une compétition est la
même que celle de tous les jours.
FAUX
64
FIN
Merci pour votre attention
&
Bonne fin de soirée
65

Alimentation, Adolescence et Sport

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