Flâneries musicales / Un duo bien appréciable au Tennis club

Transcription

Flâneries musicales / Un duo bien appréciable au Tennis club
Flâneries musicales / Un duo bien appréciable
au Tennis club
Publié le jeudi 12 juillet 2012 à 09H36 - Vu 9 fois
Hier après-midi, le pianiste Emmanuel Strosser et le récitant François Castang nous ont proposé un
concert des plus appréciables dans la petite cour du Tennis club de Reims. Une grande mode que ces
concerts-conférences ! Conçus dans l'optique de créer une nouvelle approche de la musique savante,
ils fleurissent un peu partout dans les festivals de France et sous différentes formes, pas toujours
avantageuses d'ailleurs pour le musicien. C'est que… obtenir une véritable interactivité entre le
parler et la musique, sans que l'un ne prenne le dessus sur l'autre, est une opération délicate. Et pour
que cela marche, il faut un solide point d'ancrage.
Le point d'ancrage d'hier était Debussy évidemment, mais pas seulement. Il s'agissait de faire croiser
les principales œuvres pour piano du compositeur avec celles de son contemporain Eric Satie. Le
sérieux Debussy face à l'humour de Satie ? Quelle savoureuse audace ! Ainsi, les textes dérisoires de
Satie s'enchaînaient sur les poétiques préludes de Debussy : lecture de deux lettres de Satie « au bon
vieux Debussy » suivies des « Danseuses de Delphes », des Préludes pour piano de Debussy. Petite
boutade sur les professeurs de musique signée Satie puis enchaînement sur deux nouveaux préludes
de Debussy ! La bonne blague ! On passait de la dérision la plus fantaisiste à une musique d'une
grande tendresse et d'une profondeur poétique. Le ton de François Castang était parfait, les
répliques pianistiques d'Emmanuel Strosser aussi. Dans le public, les sourires alternaient avec les
regards rêveurs. Instants magiques, sorte de fondu enchaîné continu. Pas de place pour les
applaudissements, même pas le désir de suivre les œuvres sur le programme, juste l'envie de se
laisser bercer par ce duo insolite, tout simplement.
C.Z.-C.

Documents pareils