debussy – scriabine interprètes: philippe devaux et

DEBUSSY – SCRIABINE INTERPRÈTES: PHILIPPE DEVAUX ET DARIA KOVALEVA
12 décembre, 19h
Institut français, Salon Rouge
Entrée libre
Interprètes: PHILIPPE DEVAUX ET DARIA KOVALEVA
En collaboration avec l’Institut Culturel Russe de Vienne.
Pour clôturer l’année Claude Debussy, Philippe Devaux et Daria Kovaleva établiront un
dialogue musical entre le compositeur français et son contemporain russe Alexandre Scriabine.
Claude Debussy – Alexandre Scriabine
1/2
DEBUSSY – SCRIABINE INTERPRÈTES: PHILIPPE DEVAUX ET DARIA KOVALEVA
«Claude Debussy et Alexandre Scriabine sont des contemporains (1862-1918 pour le français,
1872-1915 pour le russe), mais ce qui les réunit davantage encore, c'est leur talent de coloriste.
Debussy s'est beaucoup intéressé au génie libre ainsi qu'aux orchestrations lumineuses de la
musique russe. Ami de Stravinsky et proche des Ballets russes pendant leur période
parisienne, il a séjourné en Russie où il s'est imprégné de la musique du pays, essentiellement
de celle d'Alexandre Borodine et de Modeste Moussorgsky. Il a été conquis par le "feu" russe,
ce "feu" que l'on retrouve chez Igor Stravinsky dans son fameux Oiseau de feu, chez Scriabine
(Prométhée ou le poème du feu), et chez Debussy lui-même dans ses Feux d'artifices. Quant à
Scriabine, il se considérait comme un musicien symboliste (autre point commun avec Debussy),
un coloriste, et bien plus encore un synesthésiste. Il s'est en effet beaucoup intéressé à la
création d'une alliance entre couleur et musique. S'inspirant des écrits du Père Louis-Bertrand
Castel, inventeur d'un clavecin qui associait couleurs et sons, il a lui-même donné naissance à
un instrument curieux visant à combiner sons et couleurs: le clavier à lumières, mentionné dans
l'orchestration de son Prométhée ou le Poème du Feu (oeuvre pour grand orchestre, orgue,
chœur, piano et clavier à lumières). Il n'existe qu'une seule version de cet instrument inventé
par Scriabine et construit pour l'exécution de son Prométhée à New-York en 1915. Les notes
correspondent à des couleurs, un do sera un rouge intense, un do # donnera un violet, un ré
sera jaune, un mi bleu ciel, un sol sera orange et un la sera vert. Quand les notes sont mises
dans l'ordre du cycle des quintes, les couleurs sont placées comme dans un spectre lumineux.
Bref, l'invention de cet instrument est peut-être anecdotique comparée au génie de l'œuvre du
compositeur, mais elle rapproche Debussy et
Scriabine dans leurs recherches sur la couleur en musique. Ce même souci de couleur se
retrouve aussi dans l'évolution de leur langage harmonique. Tous deux ont effectué une
transition du romantisme finissant vers la musique du XXe siècle la plus avancée : une musique
de la maturité plutôt impressionniste chez Debussy, alors que celle de Scriabine fut plutôt
influencée par le dodécaphonisme. »
2/2