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KEYNOTE Les modèles de financement pour l’audiovisuel numérique développés en Europe et au Canada Introduction Nous nous situons aujourd’hui dans un contexte en pleine mutation, où le cinéma, la télévision et le web brouillent de plus en plus leurs frontières. À l’heure où Microsoft et Amazon se lancent dans la production de séries TV pour alimenter leurs plateformes avec du contenu inédit, où l’arrivée de Netflix dans 6 nouveaux pays européens à la rentrée fait trembler toute l’industrie cinématographique, et où on assiste à l’apparition de nouvelles formes convergentes - webséries, webdocumentaires, projets cross ou transmedia et à de nouveaux usages de consommation des produits culturels, il semble aujourd’hui nécessaire de s’interroger sur les nouvelles formes de financement et de diffusion relatives aux nouveaux médias, et notamment sur tout le champ de la création interactive. Comment favoriser les liens entre les domaines de l’innovation technologique et de l’industrie créative audiovisuelle ? Quel soutien donner aux nouveaux formats numériques ? S’agit-il uniquement de dupliquer les mécanismes d’aides déjà existants pour la télévision ou le cinéma ou peut-on espérer l’arrivée de nouveaux guichets de financement dans le contexte numérique ? oriane hurard / festival tous écrans / locarno 2014 1 I. Le numérique comme plateforme de diffusion A. Distribution, droit d’auteur et circulation Distribution vs. Circulation : Partage, transmission, propagation Nous sommes passés d’un système de distribution médiatique traditionnel « top-down », de haut en bas, à un modèle émergent de circulation où le public a un impact sur la réception et la viralité du produit médiatique. Henry Jenkins, le théoricien du transmedia, ne dit pas autre chose dans son dernier ouvrage « Spreadable media », où il définit un modèle hybride de circulation des contenus et de pratiques participatives, où le public façonne désormais lui aussi les flux de média. Le droit d’auteur questionné par les pratiques des internautes Ainsi, dans cette logique de circulation, la logique des droits par territoire n’aurait plus forcément de raison d’être. De même, la circulation des contenus peut aussi passer par des contenus librement partageables, intégrables sur d’autres plateformes que celle d’origine, dans une logique plus proche de la licence « Creative commons » que du player propriétaire. Finalement, Internet a démocratisé l’idée d’une culture infinie libre et accessible à tous : nous n’avons jamais eu autant de films, de musiques, de séries, de lecture à disposition qu’aujourd’hui. Cette apparence de profusion et de liberté a entraîné différents phénomènes, tel le piratage massif en cas d’absence d’offre légale ou encore l’émergence de comportements type « binge watching », impensables à l’époque de la télévision linéaire. À la manière de Radiohead qui dès 2007 mettait en ligne leur nouvel album en prix libre (et où 1/3 des internautes ont choisi de payer) ou de Beyoncé qui a sorti en 2013 son dernier album uniquement sur iTunes en l’annonçant le jour même sur Twitter, comment l’audiovisuel peut-il s’adapter à ses nouveaux comportements et les rendre compatibles avec le service public, avec les aides institutionnelles, mais aussi avec le droit d’auteur et le respect des ayants-droits ? oriane hurard / festival tous écrans / locarno 2014 2 B. VOD / SVOD : le cinéma et sa diffusion numérique Aider et/ou taxer la VOD ? Il y a quelques années, l’arrivée de plateformes de vidéo à la demande, qu’elles soient indépendantes ou reliées à des détenteurs de catalogues, distributeurs ou chaines de télévision, avait déjà bouleversé les rapports entre cinéma, télévision et Internet. En France, depuis fin 2010, avec l’adaptation de la directive européenne sur les SMA, les services de médias audiovisuels, les plateformes de VOD sont soumises à des obligations de production d’œuvres cinématographiques, si elles dépassent un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros par an. Aujourd’hui, plus de 15 mois après la remise du rapport Lescure qui préconisait déjà la modification de la chronologie des médias, l’arrivée prochaine de Netflix et son intention de ne pas respecter le droit français en s’installant au Luxembourg puis aux Pays-Bas, a poussé le gouvernement français à réagir envers l’ensemble des acteurs de la filière, et notamment les plateformes de VOD françaises. Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture, a ainsi indiqué être engagée « dans une stratégie de souveraineté culturelle et numérique de la France » qui favoriserait les opérateurs français. « L’enjeu est de donner un nouvel élan à nos industries culturelles qui passe par le développement des offres légales en ligne, en particulier françaises ou européennes, qui participent ou participeront au financement de l’exception culturelle. » (Le Film français, 30 juillet 2014) Sans revenir sur le principe fondateur de la salle comme première fenêtre du film, la chronologie des médias a été légèrement modifiée, avec un raccourcissement des délais d’accès aux films pour les services de VOD (3 mois pour certains films) et de SVOD (24 au lieu de 36 mois). Surtout, un soutien automatique à la VOD et la SVOD vient d’être autorisé par l’UE et sera mis en place en 2015, avec un budget de 5M€. Jusque-là, seul un soutien sélectif avait été mis en place en 2008. Le CNC a également lancé un appel d’offres pour créer une plateforme de référencement de l’offre légale, un dispositif essentiel pour mettre en avant l’accessibilité des contenus et contrer le piratage. Faire exister les films les plus fragiles Europe Créative, remplaçant de MEDIA, soutient aussi la VOD avec des systèmes d’aide accessibles aux plateformes ou aux détenteurs de catalogues mettant en avant le cinéma européen. Depuis 2012, l’Europe soutient également les expérimentations de sorties simultanées ou quasi-simultanées d’œuvres européennes en salles et VoD oriane hurard / festival tous écrans / locarno 2014 3 (Day-and-Date). Une étude sortie en mai dernier a montré que dans ces configurations, « la consommation en VoD porte principalement sur des zones dans lesquelles le film n’est pas ou peu accessible en salles ». Enfin, le succès récent de « Welcome to New York », sorti par Wild Bunch uniquement en VOD au prix de 7€, engrangeant plus de 110 000 téléchargements en 15 jours après son lancement cannois, peut-il constituer un nouvel horizon pour des films plus fragiles, pour qui la sortie en salles est souvent difficile ? La fin de la neutralité du net ? D’autres acteurs, comme récemment le PDG de Canal+ Rodolphe Belmer, ont évoqué la possibilité d’un débit internet « favorisé », sorte de trafic prioritaire pour les acteurs respectant les réglementations et la fiscalité française. C. Initiatives alternatives : comment aider le cinéma d’auteur ? Vidéo en Poche (France) http://www.videoenpoche.info/ Créé en 2010 à l’initiative des cinémas Utopia, un réseau indépendant d’art et d’essai français, puis adopté par plusieurs autres cinémas, Vidéo en poche est un système de vidéo à la demande d’un autre genre, qui propose au public d’apporter une clé USB à la caisse d’un des cinémas participants et de de repartir avec un film du catalogue, en HD et format ouvert. Le prix unique pour les films est de 5€, dont 3€ sont reversés à l’ayant-droit, 0,82€ de TVA et 1,18€ pour la salle de cinéma. Wallimage (Belgique) : le transmedia comme outil de promotion du film de cinéma http://www.wallimage.be/crossmedia.php?lang=fr Wallimage Cross-Media a créé en 2011 une aide intitulée « Digital Promotion », qui encourage les producteurs à développer des outils de promotion digitaux liés à la sortie de films dans les salles belges, tels que des jeux vidéo, des applications ou l’utilisation innovante des réseaux sociaux. L’aide ne concerne que les films déjà soutenus par Wallimage, pour un montant maximum de 50 000€ par film. En 2012, Ernest & Célestine et L’écume des jours ont été parmi les premiers films à bénéficier de ce soutien. oriane hurard / festival tous écrans / locarno 2014 4 II. Le numérique comme espace de création Au-delà de la diffusion de contenus, le numérique est aussi un formidable espace de création propre. Apparu depuis douze ans déjà aux Etats-Unis, le terme transmedia regroupe ces différentes nouvelles formes de contenus, convergentes et souvent hybrides, entre documentaire, fiction et jeu vidéo. Comment financer ce type d’écriture ? Les aides ou soutiens créées ces dernières années se sont essentiellement fait sur le modèle du préfinancement, inspiré des aides existantes pour le cinéma ou la télévision. A. Les institutions culturelles Les soutiens historiques du cinéma et de l’audiovisuel, comme le programme MEDIA de l’Union Européenne, le Danish Film Institute, le CNC mais aussi les organismes de gestion de droit d’auteur (SACD, SCAM) ont peu à peu intégré ces nouvelles écritures dans leurs mécanismes de soutien. Au CNC en France, depuis 2007 un guichet sélectif, mené par un jury d’experts indépendants, aide à la fois les projets dans leur développement et dans leur production. Plus de 450 projets ont ainsi été soutenus en six ans, pour un budget de 2,8 millions d’euros en 2013. Sur le modèle du Cosip télévisuel, un guichet automatique, le WebCosip a également été créé en 2011, pour les producteurs éligibles disposant d’un apport numéraire provenant d’une plateforme de diffusion de 25% minimum. B. Les régions En Angleterre, en France et en Allemagne, de nombreuses régions soutiennent localement le développement et le financement de projets interactifs, pour des montants très divers. Sur le même modèle du cinéma, ces aides sont souvent réservées aux sociétés de production locales, ou aux projets tournés en région. Des espaces et des fonds interrégionaux se créent également pour financer des projets transmedia impliquant souvent de nombreux corps de métiers différents. Fonds transrégionaux Dans l’une des régions françaises les plus actives en matière de financement de l’audiovisuel, Pictanovo (ex-CRAVV), cluster de la région Nord-Pas-de-Calais réunissant entreprises, formations et laboratoires de recherche universitaire, a créé un fonds en partenariat avec Wallimage. Intitulé Expériences Interactives TransRégionales, il possède une ligne budgétaire dédiée de 300 000€. oriane hurard / festival tous écrans / locarno 2014 5 http://www.pictanovo.fr/financer_expinterac.php Au Danemark, le programme Shareplay concerne uniquement les régions Nord et Centre du Danemark, et propose des aides financières, mais aussi de la formation et des playtests des projets réalisés. http://www.shareplay.dk/ Entre 2009 et 2012, First Motion réunissait les pays de la mer Baltique (Allemagne, Danemark, Estonie, Lettonie, Norvège, Pologne, Suède) proposait un appel à projets annuel, des ateliers internationaux, du mentorat et avait conduit également à la création d’une plateforme de base de données en ligne pour ces projets : Baltic Universe. www.firstmotion.eu C. Les diffuseurs télévisuels traditionnels En complément de toutes ces aides, régulières ou ponctuelles, la différence se fait finalement dans le soutien de diffuseurs nationaux, capables de soutenir financièrement ce type de projets, ou tout du moins de leur offrir une visibilité essentielle lors de leur diffusion. De Radio Canada à France Télévisions, en passant par la RTBF ou la SSR, les différents services publics, mais aussi quelques groupes privés s’intéressent depuis quelques années à la création web, souvent dans une optique d’accompagnement de l’antenne : appli compagnon pour une expérience second écran (The Voice sur TF1, Top Chef sur M6), lancement d’une websérie entre deux saisons (Fais pas ci fais pas ça sur France 2), émission interactive avec son site dédiée (Future Mag ou 28 minutes sur ARTE), etc. Certains diffuseurs, en particulier ceux du service public, vont quant à eux soutenir des projets purement web, plus expérimentaux et sans lien avec l’antenne, dans le prolongement de leurs missions d’information et de découverte. En fer de lance, ARTE et la politique très active de son pôle web, qui a initié des dizaines de webdocumentaires lancés depuis 2008. Depuis fin 2011, France Télévisions dispose d’un département dédié aux nouvelles écritures, et depuis 2012 d’une plateforme consacrée aux webséries, Studio 4.0 - la seule à financement réellement et régulièrement de la websérie de fiction en France. Au Québec, la chaine TV5 Québec Canada a créé le Fonds TV5 pour la création numérique en 2009 et finance chaque année 5 à 8 webséries réalisées par de jeunes créateurs canadiens entre 18 et 35 ans. Le budget du fonds en 2014 est de 220 000 $ pour 5 webséries. oriane hurard / festival tous écrans / locarno 2014 6 D. Le secteur privé Des opérateurs télécom se sont également intéressés à la création de contenus spécifiques et exclusifs pour leurs plateformes. Après avoir investi dans plusieurs gros projets transmedia (Fanfan, Detective Avenue et surtout Alt-Minds), Orange a depuis limité sa production a des applis second écran, accompagnement des programmes de leur antenne (appli Game of thrones sur OCS) ou de leurs partenaires (appli Plus belle la vie pour France 3) mais continue à soutenir le développement et l’émergence de nouveaux talents (bourse Formats innovants avec l’association Beaumarchais). Au Canada, le Fonds Bell, financé par Bell Télé, le plus gros opérateur télécom canadien consacre un budget de 12 millions de dollars canadiens aux projets numériques nationaux, à différents stades de leur développement. De manière plus ponctuelle, d’autres acteurs privés se lancent dans le brand content, vers la création de contenus plus engageants que la publicité traditionnelle. L’exemple le plus marquant en la matière date de 2009 : la websérie « Mes Colocs », réalisée par le cinéaste Riad Sattouf et intégralement financée par BNP Paribas, qui n’a dévoilé sa participation qu’au 9ème épisode. Après plusieurs millions de vues sur Dailymotion, la websérie a été achetée par Wat (plateforme vidéo de TF1) puis par deux chaines du câble et de la TNT. E. Les médias papier ou pure players Les plateformes web de journaux comme LeMonde.fr, le Figaro, le New York Times, des pureplayers comme Rue 89 mais aussi les organismes de sauvegarde du patrimoine audiovisuel comme l’INA et le Forum des images en France, ou l’ONF au Canada, produisent, coproduisent et/ou diffusent des webdocumentaires et d’autres contenus web. Ces acteurs étendent leurs attributions parce qu’ils ont su percevoir que le transmedia pouvait constituer une déclinaison naturelle de leurs activités respectives, que ce soit le journalisme ou la valorisation d’archives. F. Financement du public : crowdfunding & micro-paiement Le public peut lui aussi contribuer au financement de ces nouvelles écritures via les plateformes de crowdfunding : financement participatif reposant sur la mise en relation entre porteurs de projets et public potentiel. oriane hurard / festival tous écrans / locarno 2014 7 Ce financement peut reposer sur du don pur, sur un don contre contrepartie (goodies, accès à des contenus exclusifs sur les coulisses du tournage) mais aussi comme une sorte de préachat du contenu ainsi soutenu (DVD, place pour l’avant-première). Aux Etats-Unis, le film Veronica Mars, suite d’une série interrompue depuis 2007, a récolté l’an dernier 2 millions de dollars en 10 heures. En France, le record appartient à Noob, une websérie amateur geek qui a recolté 600 000€ (au lieu des 35 000 demandés) pour transformer leur série en film. En Finlande, 10 000 internautes avaient donné 600 000€ au film Iron Sky (des nazis sur la Lune) et avaient permis de compléter le budget global de 7,5millions d’euros. Ces 3 exemples reposent sur le même principe de communauté très active en live, déjà fan d’un contenu préexistant. Pour les projets web ou hybrides, la participation du public peut aussi passer du micro-achat, notamment pour des contenus applicatifs. Facilité par les services de plateformes comme iTunes ou GooglePlay, ce type de « postfinancement » fonctionne souvent sur le modèle du freemium (premier épisode ou niveau offert, les suivants sont payants). On se situe ici en plein cœur d’une économie de l’attention : la monétisation de ces contenus devient possible et intéressante que si elle est liée à la capacité de fidéliser et de retenir le public. L’exemple du Canada Le financement des nouvelles écritures au Canada est un modèle significatif, un bon exemple qui montre comment une prise de position volontariste de la part des institutions étatiques a permis de faire émerger toute une industrie. Le FMC, la convergence comme obligation Créé en 2009 suite à la fusion du Fonds canadien de télévision et du fonds des nouveaux médias créé dès 2001, le FMC (Fonds des Médias du Canada) a pour objectif principal de soutenir la production de contenus convergents, accessibles au public canadien à travers plusieurs plateformes. Pour la période 2013-2014, le FMC dispose d’un budget de 360 millions de dollars canadiens. Cette fusion entre télévision et médias numériques a permis de créer une certaine industrialisation des processus de création numérique, à travers deux axes de soutien : oriane hurard / festival tous écrans / locarno 2014 8 Le Volet Convergent soutient les projets TV avec une dimension numérique (web ou mobile) et dispose pour cela de 325 millions de dollars. Le financement est majoritairement distribué à travers des enveloppes allouées aux télédiffuseurs canadiens. Avec un montant de 35 millions en 2013-2014, le Volet Expérimental, uniquement sélectif, soutient les projets transmedia (Emilie, Fort Mc Money, le Judas) mais aussi les webséries interactives, jeux, applications, logiciels et technologies innovantes. Son objectif affiché est de soutenir l’innovation canadienne en terme de contenu, de technologie et de monétisation. En guise de test, le FMC a également lancé fin 2013 une enveloppe de 350 000 dollars pour les coproductions de projets numériques. Cette politique proactive du FMC, couplée à d’autres fonds et diffuseurs web très actifs dans le pays, ont permis au Canada de devenir un pays leader en matière de contenus numériques. Le manifeste des nouvelles écritures établi l’an dernier par plusieurs acteurs (auteurs, producteurs) québécois a permis de souligner l’importance de la R&D dans ce qui est encore aujourd’hui un média balbutiant Le Fonds Indépendant de Production, fonds privé qui investit depuis 2010 plus de 1,6M$ par an dans une quinzaine de projets de webséries bilingues (100 000$ par projet soutenu) est le seul à demander un pilote et pas uniquement un dossier dans le processus de sélection. La visibilité et l’accessibilité est une question essentielle pour la viabilité économique mais aussi la conservation, au-delà de la période de lancement, de ce type de projets. Le FMC a ainsi créé la plateforme dédiée « Canada on screen / Canada à l’écran » pour mettre en valeur tous les projets soutenus par l’institution. http://www.canadaalecran.ca/ Conclusion Rencontre indissociable d’une création transmedia, il existe dans tous les pays cités un réseau plus ou moins étendu de manifestations, festivals ou marchés permettant de susciter les rencontres de plusieurs métiers et compétences. La plupart des nombreuses aides ou bourses sont d’ailleurs souvent liées à des workshops ou des marchés qui permettent de se confronter à une réalité financière et internationale. oriane hurard / festival tous écrans / locarno 2014 9 Cet intérêt envers l’écriture et le développement de ces projets constitue un bon départ, mais doit cependant être dépassé et renforcé afin de propulser une production plus « industrialisée » du transmedia, et ainsi permettre son entrée dans un véritable modèle économique. Oriane Hurard, 9 août 2014. Festival Tous Ecrans http://www.tous-ecrans.com/ oriane hurard / festival tous écrans / locarno 2014 10