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ÉQUIPEMENTS Ça bouge dans les ascenseurs et les autres appareils élévateurs ! ans les établissements de santé, les appareils élévateurs permettent indirectement la réalisation des activités de soins. Par exemple, le personnel soignant et les bénéficiaires empruntent régulièrement les ascenseurs pour se rendre d’un endroit à l’autre. On les utilise aussi pour la distribution des repas, l’acheminement du linge, etc. Aucun doute non plus que la sécurité des visiteurs dépend aussi de leur fiabilité ! D Angélique Métra asstsas DES HAUTS ET DES BAS L’importance du bon fonctionnement des ascenseurs et des autres appareils élévateurs donne lieu à un consensus facile dans le secteur de la santé. Pourtant, ils leur arrivent souvent de faire défaut. Depuis janvier 2006, le Code de sécurité sur les ascenseurs et monte-charge précise les exigences en matière de vérification et d’entretien de ces équipements. Cependant, la réalité demeure que les ascenseurs et les autres appareils élévateurs font vivre bien plus que les changements d’étages souhaités par leurs utilisateurs. Vu leur sollicitation, ils s’usent et se dérèglent, ce qui amène les utilisateurs à vivre des hauts et bas non désirés ! Voici quelques situations fortuites impliquant des ascenseurs : > les repas doivent être distribués et l’ascenseur de service n’arrive pas à niveau avec le sol du Service alimentaire. Le personnel doit soulever les échelles manuellement pour qu’elles entrent dans l’ascenseur ; > les portes s’ouvrent et se referment sur une civière où est installé un bénéficiaire ; > les activités de loisir se terminent au 1er étage et l’ascenseur est en panne. Il faut donc utiliser l’autre ascenseur localisé sensiblement plus loin ou encore emprunter les escaliers. UN NOUVEAU CHAPITRE DEPUIS JANVIER Le Chapitre 4 du Code de sécurité, intitulé Ascenseurs et autres appareils élévateurs, est entré en vigueur le 1er janvier 2006. Décrété Sa grande nouveauté consiste à préciser très clairement les exigences en matière de vérification et d’entretien. 26 – OBJECTIF PRÉVENTION – VOL. 29, NO 3, 2006 en octobre 2004, sa grande nouveauté consiste à préciser très clairement les exigences en matière de vérification et d’entretien pour ces équipements (ascenseurs, escaliers mécaniques, monte-plats, monte-matériaux, montecharge, trottoirs roulants, appareils élévateurs pour personnes handicapées, etc.). Par la même occasion, il précise les responsabilités des propriétaires et des entrepreneurs qui en ont la charge. Tous les équipements visés sont ceux décrits dans les champs d’application de deux documents : le Code de sécurité sur les ascenseurs et monte-charge, CAN/CSA B44, et la norme Appareils élévateurs pour personnes handicapées, CAN/CSA B355. À titre indicatif, les monte-plats des hôpitaux sont désormais soumis à des exigences en matière de vérification et d’entretien. DES RESPONSABILITÉS PARTAGÉES Le propriétaire d’un ascenseur, ou autre appareil élévateur, est désormais responsable de l’utilisation, de l’entretien et du maintien en bon état des installations, et ce, dès la date de livraison des nouveaux appareils et depuis le 1er janvier 2006 pour ceux existants. Les travaux de construction des ascenseurs et autres appareils élévateurs relèvent de la responsabilité des entrepreneurs spécialisés en systèmes transporteurs (sous-catégorie 4270). Ces derniers seront responsables de la conformité au Code de construction, et ce, pour une durée de cinq ans après la fin des travaux. Toutefois, ces entrepreneurs ne peuvent être tenus responsables du maintien en bonne condition des équipements après la date de mise en service. Notons que le cas serait différent si un propriétaire avait également confié à cet entrepreneur, par contrat, l’entretien de l’équipement. LES ÉLÉMENTS IMPORTANTS À RETENIR L’encadré présente les articles pertinents ainsi que quelques commentaires. Ce changement de réglementation implique donc une révision complète du programme d’entretien des ascenseurs et autres appareils élévateurs. Ainsi, chaque établissement devra revoir, d’une part, son programme d’entretien et, d’autre part, les dispositions des contrats qui régissent ce programme. Comme la date limite d’entrée en vigueur était le 1er janvier 2006, toutes les mesures prescrites sont déjà exigibles. À ce sujet, la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), à l’instigation de cette modification réglementaire, prévoit aussi des modalités de surveillance afin de s’assurer que l’ensemble des intervenants respectent leurs responsabilités. Cette nouvelle réglementation révolutionne l’aspect entretien des ascenseurs et autres appareils élévateurs dans les établissements et des adaptations seront nécessaires. À terme, tout le monde (établissements, personnel et bénéficiaires) y trouvera son compte. Ce changement devrait également induire des réflexions et constituer un incitatif à la révision des programmes d’entretien préventif. • CHAPITRE IV DU CODE RÉFÉRENCES RÉGIE DU BÂTIMENT DU QUÉBEC. « Qualité, Sécurité », Info RBQ, janvier 2006 (www.rbq.gouv.qc.ca). Gazette officielle du Québec du 6 octobre 2004, décret 8932004, et du 22 septembre 2004, décret 896-2004. Code de sécurité sur les ascenseurs et monte-charge, CAN/CSA B44-00, et mises à jour de juin, novembre et décembre 2003. VERREAULT, Luc. « Nouvelle réglementation sur l’entretien des ascenseurs », Bâtir en santé, CHQ, vol. 3, no 2, 2005 (www.chq.gouv.qc.ca). Norme CAN/CSA B355-00, Appareils élévateurs pour personnes handicapées, mars 2002, octobre 2003. La RBQ prévoit des modalités de surveillance afin de s’assurer que l’ensemble des intervenants respectent leurs responsabilités. Norme CAN/CSA B 613-00, Appareils d’habitation pour personnes handicapées, janvier 2002. DE SÉCURITÉ Art. 91 Un ascenseur ou un autre appareil élévateur doit être utilisé pour les fins pour lesquelles il a été conçu et maintenu en bon état de fonctionnement et de sécurité. S’assurer que l’appareil soit utilisé adéquatement et qu’il demeure en bon état. Art. 92 Tout correctif nécessaire doit être apporté à un ascenseur ou à un autre appareil lorsque, à la suite notamment d’usage intensif, d’usure, de vétusté ou de modifications, il s’est créé des conditions de fonctionnement dangereuses. Obligation d’apporter immédiatement les correctifs nécessaires selon leur gravité, et ce, avant la prochaine visite de vérification. Art. 93 Un ascenseur ou un autre appareil doit être entretenu conformément aux dispositions de l’article c.8.6.12 du Code ou à celles de l’Appendice B de la norme. > Référence au Code de sécurité des ascenseurs et monte-charge CAN/CSA B44 ; > référence à la norme CAN/CSA B355 ; > précisions sur les exigences à respecter ; > fréquence des vérifications du programme d’entretien : dépend de la qualité et de l’état général de l’équipement, du degré d’utilisation ou des instructions du fabricant ou d’un ingénieur ; > détail sur l’entretien requis : comprend les exigences en matière d’inspection et d’examen des pièces et fonctions, de nettoyage, de lubrification et de réglage et également de réparation (pièces défectueuses). Attention : si un propriétaire se trouve dans une situation où il ne dispose pas de suffisamment de données sur l’équipement (âge, fréquence et méthode d’utilisation, etc.), ou, encore, si les recommandations du fabricant d’origine ne sont pas disponibles, il se devra d’observer les exigences minimales en termes de type d’entretien et de fréquence spécifiée à l’Annexe J de la norme CAN/CSA B44. Art. 94 Le propriétaire d’un ascenseur ou d’un autre appareil élévateur doit conserver, dans le local des machines, un registre des renseignements concernant l’entretien prévu par l’article c.8.6.12 du Code ou par l’Appendice B de la norme, ainsi que les schémas de câblage à jour. Un registre doit exister pour chaque appareil et être conservé dans le local des machines. Ce registre doit contenir toutes les informations liées aux réparations et à l’entretien de l’appareil (exigences minimales : détail des essais, des inspections et autres tâches d’entretien par période de cinq ans débutant en janvier 2006), avec un schéma de câblage à jour de tous les dispositifs électriques de protection et des circuits directionnels primaires. Art. 95 Une cotisation de 69,66 $ par ascenseur ou autre appareil élévateur doit être payée annuellement à la Régie du bâtiment du Québec par le propriétaire d’un ascenseur ou d’un autre appareil élévateur. Toutefois, le propriétaire doit payer une cotisation de 138,28 $ pour l’année au cours de laquelle un ascenseur ou un autre appareil élévateur est mis en service. Cette tarification existait auparavant. Elle s’applique maintenant à une gamme plus étendue d’appareils. OBJECTIF PRÉVENTION – VOL. 29, NO 3, 2006 – 27