Article de Nathalie Côté sur le périple de Mélanie Poitevin en Bolivie

Transcription

Article de Nathalie Côté sur le périple de Mélanie Poitevin en Bolivie
2010-07-16
Le Journal de Saint-Bruno En Bolivie …
En Bolivie pour enseigner… et
apprendre!
Nathalie Côté
Le Journal de Saint-Bruno - 11 juin 2010
Actualité > C om m una utaire
Mé lanie Poite vin e ntouré e de
je une s é lè ve s.
En classe , ave c le s pe tits.
SAINT-BRUNO - En février, Mélanie
Poitevin, photographe collaboratrice au
Journal de Saint-Bruno, s'est envolée pour
la Bolivie afin de faire du volontariat. De
retour au pays depuis peu, elle raconte
son aventure avec des étoiles dans les
yeux. Assistante dans trois écoles, elle a
appris autant qu'elle a enseigné aux
enfants.
Son voyage s'est effectué avec
l'organisme Horizon C osmopolite. Au
début, elle souhaitait se rendre au C osta
Rica car on y offrait la possibilité d'habiter
dans une famille indigène et donc de vivre
une véritable immersion. Mais comme ce
projet ne débloquait pas, elle a opté pour
la Bolivie.
Le 3 février, elle a donc atterri à La Paz,
où elle a passé deux jours avant de partir
pour Sucre, où logeaient plusieurs autres
volontaires. «À l'hôtel, c'était comme
l'auberge espagnole. Il y avait plein de
monde qui parlait plein de langues»,
illustre la voyageuse. Elle y a suivi des
cours d'espagnol en plus de visiter les
lieux. «Je me suis perdue dans la ville,
c'est un excellent moyen de pratiquer son
espagnol», lance-t-elle.
Son séjour à Sucre devait durer une
semaine, il s'est étiré sur deux. «C 'était le
carnaval et quand ça arrive, il ne se passe
plus rien. Il n'y avait pas de transport pour
me rendre dans le village. C 'était la folie
furieuse, il y avait des gros masques super
beaux, de belles danses. Les enfants
lançaient des ballons remplis d'eau. Tu ne
peux pas marcher dans la rue sans être
mouillé. Et c'est comme ça pendant cinq
jours!»
Enseigner à Alcalà
Par la suite, elle est partie à Alcalà, où elle
allait passer les prochaines semaines. «Tu
te sens tellement blanc, tellement
occidental quand tu arrives», mentionne-t-
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elle. La photographe de profession a
troqué son appareil pour le tableau. Elle a
œuvré dans deux classes de maternelle et
dans une classe d'anglais, auprès des
ados.
Elle y a découvert un système scolaire à
des lieues de ce qu'on connaît ici. «La prof
d'anglais n'avait pas de livres, pas de
planification. Moi, je n'ai jamais enseigné.
Je me suis présentée là, c'était intense. Le
pire, c'est que ça se passait super bien»,
raconte-t-elle. Mais une journée,
l'enseignante a dû s'absenter et l'a laissée
avec les élèves. Les jeunes en ont profité
pour grimper sur les bureaux, se lancer
des choses. Elle aurait bien voulu répliquer
mais parfois, le vocabulaire lui manquait.
C ela dit, les jeunes étaient aussi heureux
de rencontrer les volontaires, posaient
beaucoup de questions et leurs
apprentissages progressaient.
L'expérience fut moins ardue avec les toutpetits, qui étaient très attachants. À peine
arrivée, elle s'est retrouvée à enseigner
seule toute une journée. «J'ai donné la
classe avec mon espagnol broche à foin et
je me suis débrouillée. Les autres profs me
faisaient confiance, il n'y avait pas de
stress», raconte Mme Poitevin.
Elle a toutefois dû apprendre à lâcher
prise. «La notion de sécurité là-bas n'est
pas la même qu'ici. Une fois, il y avait
deux enfants debout sur une balançoire
faite avec un pneu. Je leur ai dit de
s'asseoir, qu'ils pourraient tomber. Il y a
eu un grand silence. Soudain, un des
jeunes a lancé: "C 'est dangereux pour ta
vie". Tous les enfants sont partis à rire. J'ai
compris qu'ils ne se faisaient pas dire ça
là-bas. S'ils tombent, c'est comme ça et
c'est tout. Il faut que tu acceptes que c'est
vraiment différent.»
Des apprentissages sur elle-même
Durant son voyage, elle a été confrontée à
la pauvreté, à la désorganisation
généralisée, aux différences culturelles et
aux difficultés liées à la langue. Mais ce
qu'elle retient surtout, c'est à quel point les
Boliviens sont chaleureux. Elle garde aussi
en tête des images de paysages
magnifiques. Si cette aventure lui a permis
d'enseigner quelques notions aux enfants,
elle a surtout beaucoup appris sur ellemême et en a été transformée.
Décider de partir n'a d'ailleurs pas été
facile et elle a retardé son départ à
quelques reprises. «Ç a a été dur de partir
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parce que je m'étais intégrée, je me sentais bien», note-t-elle. D'ailleurs, si elle
devait vivre une expérience semblable à nouveau, elle partirait six mois plutôt
que trois. «Je commençais à être à l'aise, à connaître les enfants et à établir une
relation de confiance, et c'était le temps de partir.»
Après la Bolivie, elle n'est pas revenue tout de suite au Québec. Elle a plutôt pris
quelques semaines de vacances au Pérou. «Je pense que ça a rendu mon retour
plus facile. J'ai eu le temps de digérer ce que j'avais vécu.»
Voyez d'autres photos au www.monsaintbruno.ca.
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