Stratégie de prévention du radicalisme violent FR

Transcription

Stratégie de prévention du radicalisme violent FR
Regierung der Deutschsprachigen Gemeinschaft Belgiens
Oliver Paasch - Ministerpräsident
Stratégie de prévention du radicalisme violent en
Communauté germanophone de Belgique
2016-2020
Regierung der Deutschsprachigen Gemeinschaft Belgiens
Oliver Paasch - Ministerpräsident
PUBLIC
Stratégie de prévention du radicalisme violent en Communauté
germanophone de Belgique
2016-2020
1. Données générales
Éditeur
Gouvernement de la Communauté germanophone
Oliver Paasch, Ministre-Président
Auteur
Daniel Hilligsmann
Lecteurs
Michael Dejozé, André Desenfants, Ruth De Sy, Michael Fryns,
Dr Jens Giesdorf, Harald Gouder, Jürgen Hezel, Daniel Keutgen,
Harald Meyer, Nathalie Miessen, Yorick Pommée, Diana Rauw, Nina
Reip, Harald Schlenter, Roland Stefanowicz, Andrea Tilgenkamp
Partenaires
Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM)
Police fédérale
Police locale
Ministère public fédéral
Services des secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la
jeunesse, de la culture, des affaires sociales et du sport dans la CG
La maison de justice de la CG
Les villes et communes d'Amblève, Bullange, Bütgenbach, BurgReuland, Eupen, La Calamine, Lontzen, Raeren et Saint-Vith
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2. Table des matières
1.
Données générales ....................................................................................... 2
2.
Table des matières ....................................................................................... 3
3.
Introduction ................................................................................................. 5
3.1. Terminologie......................................................................................... 5
3.1.1. Radicalisme. .................................................................................. 5
3.1.2. Radicalisation ................................................................................ 5
3.1.3. Radicalisme/extrémisme violent....................................................... 5
3.1.4. Terrorisme .................................................................................... 5
3.1.5. Polarisation ................................................................................... 6
3.1.6. Foreign Terrorist Fighters (FTF ou combattants étrangers terroristes) ... 6
3.2. Contexte ............................................................................................... 6
3.2.1. Causes de la radicalisation .............................................................. 7
3.2.2. Radicalisme salafiste ...................................................................... 8
3.2.3. Radicalisme de droite (extrémisme de droite) .................................... 9
3.2.4. Radicalisme de gauche .................................................................. 10
3.2.5. Prévention du radicalisme violent en CG .......................................... 10
3.3. Conditions-cadres ............................................................................... 10
3.3.1. Responsabilités au sein de la structure de l'État belge ....................... 10
3.3.2. La CG en tant que région frontalière ................................................ 12
4.
Cadre politique ........................................................................................... 13
4.1. Coordinateur de prévention du radicalisme violent ............................. 13
4.2. Coordination interne de sécurité ......................................................... 13
5.
Champs d'action thématiques sous la forme de quatre « piliers » ............. 15
5.1. Principes de base ................................................................................ 15
5.2. Pilier 1 : Prévention ............................................................................ 15
5.2.1. Identification de milieux radicaux .................................................... 16
5.2.2. Reconnaissance des « symptômes » de la radicalisation..................... 16
5.2.3. Promotion de l'esprit critique chez les jeunes et confrontation critique
aux thèmes de société dans les écoles et dans le contexte
extrascolaire ................................................................................ 16
5.2.4. Traitement différencié et individuel de chaque cas particulier ............. 17
5.2.5. Promotion du dialogue interculturel « d'égal à égal » avec l'ensemble
de la société ................................................................................. 17
5.2.6. Proposition de « bons modèles » ..................................................... 18
5.3. Pilier 2 : Déradicalisation .................................................................... 18
5.4. Pilier 3 : Coopération .......................................................................... 19
5.4.1. Coopération en Belgique ................................................................ 19
5.4.2. Coopération au niveau de la CG ...................................................... 20
5.4.3. Coopération transfrontalière ........................................................... 21
5.5. Pilier 4 : Communication ..................................................................... 22
5.5.1. Communication vers l'extérieur....................................................... 22
5.5.2. Communication au sein des autorités .............................................. 22
5.6. Essence du modèle des quatre piliers ................................................. 24
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6.
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Mesures ...................................................................................................... 25
6.1. Pilier 1 : Prévention ............................................................................ 25
6.1.1. Identification précoce des personnes ou groupes radicaux .................. 25
6.1.2. Sensibilisation des enfants, des jeunes et des adultes ....................... 25
Promotion de projets pilotes ..................................................................... 28
6.1.3. Dialogue interculturel .................................................................... 28
6.2. Pilier 2 : Déradicalisation .................................................................... 29
6.3. Pilier 3 : Coopération .......................................................................... 29
6.4. Pilier 4 : Communication ..................................................................... 31
6.4.1. Communication vers l'extérieur....................................................... 31
6.4.2. Communication au sein des autorités .............................................. 31
7.
Perspectives ............................................................................................... 33
8.
Synthèse de toutes les mesures ................................................................. 35
9.
Index des sources ...................................................................................... 37
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3. Introduction
3.1.
Terminologie1
3.1.1. Le terme radicalisme désigne le phénomène par lequel des personnes ou des
groupes aspirent à des bouleversements radicaux au sein de la société. Il peut
revêtir des formes variées et être parfois motivé par des considérations politiques
ou religieuses.
Le radicalisme ne représente pas obligatoirement une menace pour l'ordre de
droit démocratique. Toutefois, les formes violentes de radicalisme font l'apologie
des actes de violence et sont favorables à un affaiblissement, voire même à un
démantèlement des structures démocratiques. Dans ce dernier cas, le radicalisme
peut être en lien direct avec la commission de délits et constituer une menace
pour l'ordre de droit démocratique.
La présente stratégie a pour objet la prévention des formes violentes de
radicalisme.
3.1.2. Le processus de radicalisation constitue une dynamique fluide touchant une
personne ou un groupe. La distanciation à l'égard des systèmes politiques et
sociétaux constitue une première phase de la radicalisation. Ensuite, on peut
observer une intolérance grandissante envers les idées d'autrui. Une phase plus
avancée de la radicalisation englobe l'acceptation de la violence physique ou
psychique comme moyen d'imposer ses propres opinions.
Les processus de radicalisation doivent être contrés le plus précocement possible
par le biais des mesures proposées dans la présente stratégie.
3.1.3. Le radicalisme/extrémisme violent désigne une phase très avancée de la
radicalisation. Il ne laisse plus aucune place aux idéologies différentes de celles
qu'il impose. La personne ou le groupe radicalisé justifie ou fait usage de la
violence comme moyen d'imposer ses propres opinions. De plus, la personne ou le
groupe s'identifie positivement à l'acte violent commis.
L'extrémisme violent doit être pleinement empêché grâce aux mesures proposées
dans la présente stratégie.
3.1.4. Enfin, le terme terrorisme s'applique à la phase extrême de la radicalisation : la
violence physique ou psychique est appliquée afin de terroriser les personnes ou
les groupes de la société civile et pour leur nuire le plus possible. Le recours à la
violence et ses conséquences ont pour objectif la création des bases nécessaires à
des bouleversements politiques ou sociétaux radicaux.
Les mesures proposées dans la présente stratégie doivent contribuer à empêcher
toute forme de terrorisme.
1
Les définitions utilisées dans le présent document sont tirées de la Note-cadre de Sécurité intégrale. Cf. le
point 3.3.1.1. Note-cadre de Sécurité intégrale 2016-2019
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3.1.5. Dans le cadre de l’approche du processus de radicalisation, une attention
particulière est accordée à la prévention de la polarisation. La polarisation est
définie comme « le renforcement des oppositions entre des personnes ou des
groupes dans la société qui résulte ou peut résulter en une augmentation des
tensions entre ces personnes ou groupes et engendrer des risques pour la
sécurité ».
3.1.6. Les Foreign Terrorist Fighters (FTF ou combattants étrangers terroristes)
sont des personnes d'origine belge (pour le présent document) qui ont été actives
comme combattants de guerre civile aux côtés d'associations terroristes telles que
le dénommé « État islamique » (EI) et qui reviennent ensuite en Belgique. En
raison de leur formation militaire, de leur expérience de la guerre et de
« l'abrutissement » qui en découle, et compte tenu de leur radicalisation
extrémiste, les FTF représentent un potentiel élevé de violence et de risque.
3.2.
Contexte
Après l'attaque terroriste contre la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo le
7 janvier 2015 à Paris2, les attentats déjoués à Verviers le 15 janvier 20153 ainsi que les
attentats du 13 novembre 20154 à Paris et du 22 mars 2016 à Bruxelles, le thème du
radicalisme fait l'objet de toutes les attentions de l'opinion publique.5,6,7 Compte tenu des
événements mentionnés, la prévention du radicalisme violent est identifiée comme une
mission centrale de l'ensemble des acteurs politiques et sociétaux d'Europe occidentale.
Dans ce contexte, le phénomène d'extrémisme violent motivé par la religion revêt une
importance particulière en raison des actes de guerre perpétrés par la milice terroriste
islamiste « État islamique » (EI)8.
La stratégie de l'EI se distingue notamment par ses activités de propagande et de
recrutement dans les nouveaux médias sociaux, des activités qui visent et atteignent
surtout la groupe cible des jeunes Européens (d'autres premiers contacts ne sont
évidemment pas à exclure) : des adolescents et jeunes adultes originaires de toute
l'Europe et issus de milieux sociaux variés peuvent suivre les activités de l'EI, partagent
ses publications et communiquent avec ses adeptes. Via l’internet, ils peuvent échanger
leurs idées à propos des contenus extrémistes et peuvent ainsi être influencés tels qu'ils
finissent par se rallier à l'EI.
2
Cf. sueddeutsche.de, chronologie : Terror in Europe und Nord-Afrika [Terreur en Europe et en Afrique du
Nord], le 13.01.2016
3
Ibid.
4
Ibid.
5
Cf. rtbf.be, Terrorisme : niveau d’alerte relevé, les militaires déployés à Brussels Airport, le 17.11.2015
6
Cf. welt.de, Europol warnt vor schweren IS-Anschlägen in Europa [Europol avertit de la menace d'attentats
graves de l'EI en Europe], le 25.01.2016
7
Cf. zeit.de, Belgien nach Terrordrohung in Alarmbereitschaft [La Belgique en état d'alerte après la menace
terroriste], le 21.11.2015
8
Cf. l'Office central pour la formation politique (Landeszentrale für politische Bildung) du land de BadeWurtemberg, État islamique (EI)
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Les miliciens européens de l'EI qui rentrent au pays, les « Foreign Terrorist Fighters »
(FTF), représentent eux aussi une difficulté de taille pour la politique sociale et de
sécurité dans les États membres et les régions européens.
Dans de nombreux cas, les FTF qui reviennent en Europe sont extrêmement traumatisés
et présentent un besoin important d'accompagnement, entre autres au niveau
psychologique. Certains sont déçus par rapport aux motivations qui les avaient poussés à
partir. Par ailleurs, les FTF souffrent souvent de traumatismes liés à la guerre et de
l'abrutissement moral qui en découle, ce qui explique leur propension à la violence.
Certains FTF reviennent notamment en Europe avec le projet concret d'y commettre des
actes de violence ou d'y mener des activités de recrutement.
En outre, il est important d'axer également les mesures requises de politique sécuritaire
et préventive sur les personnes ou groupes radicalisés et enclins à la violence qui n'ont
jamais quitté l'Europe ou dont le départ vers l'étranger s'est soldé par un échec.
Finalement, il convient de noter que le phénomène du radicalisme de droite (extrémisme
de droite)9 est lui aussi pris en compte dans la présente stratégie. Selon des informations
provenant des services fédéraux, malgré que cet aspect du radicalisme ne soit pas
particulièrement pertinent actuellement sur le territoire de la CG, il pourrait le devenir
dans le futur.
3.2.1. Causes de la radicalisation10
Comme illustré au point 1.2.2, la radicalisation doit d'abord être comprise comme un
processus de longue durée qui prend naissance dans des circonstances diverses et
complexes. Ce processus tire souvent son origine des états psychiques provoqués par
l'aliénation, l'insatisfaction ou la déception par rapport au milieu familial, social, scolaire,
professionnel ou politique. Une autre cause des tendances à la radicalisation peut se
situer dans le sentiment de discrimination en lien avec l'origine ou la religion.
La complexité relative à l'étude des causes se traduit par l'hétérogénéité des conclusions
rendues. Ainsi, l'Office central pour la formation politique cite « une figure paternelle
manquante ou faible »11 parmi les causes possibles de la radicalisation salafiste, tandis
que la fondation Friedrich Ebert de Berlin identifie « une éducation autoritaire, à plus
forte raison lorsqu'elle s'accompagne de violence au sein de la famille »12 comme cause
principale de la radicalisation.
Par ailleurs, la fondation Friedrich Ebert souligne les facteurs suivants :
•
9
« des relations familiales conflictuelles, s'accompagnant souvent d'une séparation
des parents ;
Cf. le point 3.2.3. Radicalisme de droite (extrémisme de droite)
Cf. bpb.de, Salafistische Radikalisierung – und was man dagegen tun kann [La radicalisation salafiste - et ce
que l'on peut faire pour lutter contre elle], le 22.10.2014
11
bpb.de, Salafistische Radikalisierung – und was man dagegen tun kann [La radicalisation salafiste - et ce que
l'on peut faire pour lutter contre elle], le 22.10.2014
12
Molthagen (édit.), p. 22
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10
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•
•
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une personnalité instable à l'adolescence, se caractérisant par ailleurs par
faible résonance sociale et une résilience peu développée13 ;
des faits de discrimination qui n'ont pu être traités. Il arrive également que
expériences de discrimination non pas individuelles, mais collectives
« musulmans »), alimentent les processus de radicalisation.
la possibilité - accidentelle en fin de compte - d'entrer en contact avec
personnes appartenant au milieu radicalisé. »14
une
des
(les
des
Sont particulièrement enclins à la radicalisation les jeunes (entre 12 et 25 ans) qui
présentent des structures de personnalité instables en raison d’expériences ou
d’influences négatives (p. ex. : un domicile parental instable ou trop peu d'occasions de
renforcer son image personnelle) et qui ont parfois l'impression de ne « pas faire partie
du groupe [de la société] ». Le deuxième groupe cible prioritaire comprend des
personnes entre 25 et 35 ans.15
3.2.2. Radicalisme salafiste16
Le salafisme, qui est un courant fondamentaliste de l'islam, offre aux jeunes évoluant
dans un environnement politiquement ou socialement difficile et complexe, une identité,
une orientation et une mission, la participation à une « lutte pour la bonne cause », la
possibilité de protester et de provoquer leurs parents et la société, de même qu'un
environnement réglementé et structuré, des amis, une communauté et une cohésion.
La communauté salafiste dispose de ses propres symboles, style vestimentaire, canaux
de communication et modèle linguistique17. Le salafisme fascine aussi par ses
séduisantes histoires fabuleuses où se mêlent anges, démons, ciel et enfer et qui parlent
de vie idyllique au paradis ou d'autres chimères.
La confrontation effective avec la religion n'occupe pas nécessairement une place
centrale : bon nombre de salafistes vivant en Europe occidentale suivent des modèles
d'argumentation très superficiels par manque de formation religieuse approfondie.
3.2.2.1.
Propagande et recrutement à l'exemple du radicalisme salafiste
Des formes hautement complexes de la propagande extrémiste se retrouvent
principalement sur Internet, en particulier dans le contexte du salafisme. Les contenus
13
Le renforcement de la résilience des jeunes est abordé en particulier aux pages 25 à 27 (M6).
Molthagen (édit.), p. 22
15
Cette conclusion ressort des entretiens préparatoires entre l'auteur et les représentants de la police fédérale.
16
Cf. bpb.de, Salafistische Radikalisierung – und was man dagegen tun kann [La radicalisation salafiste - et ce
que l'on peut faire pour lutter contre elle], le 22.10.2014
17
L'Office central pour la formation politique cite dans ce contexte les termes récurrents de « Subhanahallah »
[Gloire à Allah], « Mashaallah » [Ce qu'Allah a voulu], « Yaani » [C'est-à-dire], « Hypocrites » et « Achi » [Mon
frère]. Cf. bpb.de, Salafistische Radikalisierung – und was man dagegen tun kann [La radicalisation salafiste et ce que l'on peut faire pour lutter contre elle], le 22.10.2014
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fortement chargés d'émotion et de propagande guerrière islamiste sont particulièrement
faciles d'accès aux jeunes depuis les sites Web et les réseaux sociaux.18
Grâce à des messages ciblés et généralisateurs, les islamistes véhiculent une image du
monde unilatérale, polarisante et facilement accessible qui identifie clairement les
victimes et les ennemis et qui fait souvent référence à une « lutte des non-croyants
contre les musulmans ».19 Ces messages n'ont de cesse d'épingler la prétendue
incompatibilité culturelle de l'islam avec le monde occidental.
Souvent, les contenus diffusés prennent la forme graphique de jeux vidéo, familière aux
jeunes. De même, ce genre de films fait la promotion d'une « société idéale » utopique
conforme aux lois de la Sharia.20
D'après une étude du Service public fédéral de programmation de la Politique scientifique
fédérale (belspo), le recrutement d'adeptes nouveaux - et jeunes pour la plupart - au
sein des groupements extrémistes ne s'opère que rarement par le seul biais d'Internet.
Dans la plupart des cas, la consommation de contenus extrémistes sur Internet va de
pair avec une interaction, dans le monde réel, avec des personnes ou groupements
extrémistes. La seule consommation, par internet, de contenus extrémistes correspond à
un taux de recrutement relativement faible.21
Ainsi, dans le monde réel, il n'est pas rare que les prêcheurs de haine islamistes, souvent
charismatiques, entrent en contact avec des jeunes fragilisés, gagnent leur confiance et
arrivent à les convaincre de participer à la « lutte finale des musulmans contre les noncroyants ».
3.2.3. Radicalisme de droite (extrémisme de droite)
D'après une étude initiée par les Services publics fédéraux Intérieur et Sécurité et
Prévention concernant la prévention de la radicalisation en Belgique22, le radicalisme de
droite (extrémisme de droite) se rapporte à des personnes qui aspirent à la mise en
place de modèles nationalistes accordant beaucoup d'importance à des éléments tels que
la discipline, l'ordre, la hiérarchie et le militarisme. Il est fait référence à un modèle
« aryen » : tout ce qui diffère des propres normes de la société est rejeté. Cette
philosophie peut parfois se décliner sous la forme de courants anti-islamiques,
antiaméricains ou régionaux et patriotiques.23
Il convient de noter, en effet, que les différentes manifestations du radicalisme telles que
le salafisme et l'extrémisme de droite peuvent être directement interdépendantes.24
18
Cf. bpb.de, Salafistische Radikalisierung – und was man dagegen tun kann [La radicalisation salafiste - et ce
que l'on peut faire pour lutter contre elle], le 22.10.2014
19
Ibid.
20
Ibid.
21
Cf. Brion et al., 2014
22
Cf. De Ruyver et al., 2011
23
Ibid., pp. 65 - 66
24
P. ex. : le mouvement « Hooligans contre Salafistes », cf. tagesschau.de, In den Farben und der Sache
getrennt [Différents par la couleur et la cause défendue], le 29.10.2014
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L'analyse du radicalisme de droite sur le territoire de la CG doit également inclure le
hooliganisme25 et les bandes criminelles de motards.26
3.2.4. Radicalisme de gauche
En raison de son manque de pertinence en CG, le radicalisme de gauche n'est pas traité
dans la présente stratégie.
La prise en compte de ce thème dans le cadre de stratégies futures n'est pas exclue.
3.2.5. Prévention du radicalisme violent en CG
Compte tenu de ses compétences, le Gouvernement de la CG a jugé utile, sur la base des
fondements exposés précédemment, d'accorder l'attention nécessaire au thème du
radicalisme.
Ainsi, le Gouvernement a désigné un coordinateur de prévention du radicalisme violent27
que le Ministre-Président a chargé de formuler une stratégie de prévention du radicalisme
violent en Communauté germanophone.
La présente stratégie décrit les conditions-cadres belges et transfrontalières relatives à la
politique de prévention du radicalisme violent en CG. En outre, elle comprend des
données relatives au cadre politique et les champs d'action thématiques présentés sous
forme de quatre « piliers », eux-mêmes traduits en cinquante propositions de mesures
concrètes. Enfin, l'auteur propose des perspectives à moyen terme sur la politique de
prévention en CG.
La présente stratégie concerne la période entre 2016 et 2020 et a fait l'objet, avant sa
publication, de concertations avec l'ensemble des services impliqués à tous les niveaux
politiques et administratifs. Une concertation systématique avec les mêmes partenaires
accompagnera l'ensemble de la mise en œuvre des mesures prévues.
3.3.
Conditions-cadres
3.3.1. Responsabilités au sein de la structure de l'État belge
Alors que, dans la structure de l'État belge, la compétence en matière de sécurité est
principalement ancrée au niveau de l'État fédéral, la prévention, la sensibilisation, la
formation, la reconnaissance précoce et l'accompagnement social des personnes
radicalisées sont majoritairement du ressort des Communautés et Régions.
25
« Les hooligans désignent typiquement des hommes jeunes qui se livrent à des bagarres en groupe contre
des bandes rivales ou encore contre les forces de l'ordre locales à l'occasion de matches de football ou d'autres
événements majeurs. Si ces bagarres éclatent de manière spontanée au moment où les groupes se font face, il
arrive aussi qu'elles soient organisées à des endroits préalablement convenus. Elles s'accompagnent souvent de
formes massives de vandalisme et comme l'expérience nous le montre, la violence à l'égard de tiers étrangers à
ces groupes n'est pas rare. », Bliesener, 2009, p. 319
26
Cette conclusion ressort des entretiens préparatoires entre l'auteur et les représentants de la police fédérale.
27
Cf. le point 4.1. Coordinateur de prévention du radicalisme violent
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La stratégie de prévention du radicalisme violent en Communauté germanophone de
Belgique s'inscrit, compte tenu des compétences politiques de la CG, dans les lignes
directrices de la Note-cadre de Sécurité intégrale 2016-201928, ainsi que dans le Plan
d’action Radicalisme ou « Plan R ».29
3.3.1.1.
Note-cadre de Sécurité intégrale 2016-2019
La « Note-cadre de Sécurité intégrale » (NCSI)30 constitue le fondement de la politique
belge en matière de sécurité. Du point de vue du concept et du fond, la NCSI joue un
rôle décisif en Belgique dans toutes les réflexions menées en matière de politique de
sécurité, tant au niveau des principes fondamentaux que des priorités politiques.
La formulation de la NCSI a fait suite à l'accord de coopération du 7 janvier 2014 entre
l'État fédéral, les Communautés et les Régions relatif à la politique criminelle et à la
politique de sécurité. Cet accord de coopération vise à améliorer la cohésion de la
politique criminelle et de la politique de sécurité, en impliquant plus étroitement les
entités fédérées, pour ce qui concerne les matières qui relèvent de leurs compétences,
dans ces politiques.31
Selon l'accord : « Tous les départements concernés contribuent activement à garantir la
sécurité de la société. »32 Une politique de sécurité intégrée de manière horizontale doit
pouvoir être mise en œuvre grâce à l'implication de tous les départements concernés par
l'un ou l'autre aspect de la sécurité publique.
La NCSI a été adoptée le 7 juin 2016 dans le cadre d'une conférence interministérielle
par le gouvernement fédéral et l'ensemble des entités fédérées belges.33
3.3.1.2.
Plan d’action Radicalisme, « Plan R »
Le Plan d'action Radicalisme34 ou « Plan R » fixe le cadre nécessaire à faire face aux
nouvelles difficultés que rencontre notre pays dans la prévention des diverses formes de
radicalisme, y compris de l'extrémisme violent et du terrorisme.
28
Cf. le point 3.3.1.1. Note-cadre de Sécurité intégrale 2016-2019
Cf. le point 3.3.1.2. Plan d’action Radicalisme, « Plan R »
30
Cf. NN, Note-cadre de Sécurité intégrale 2016-2019
31
Ibid., p. 25, M3 : « (…) en donnant aux Régions et aux Communautés, au sein de leurs compétences, un
large espace, notamment dans les domaines des affaires intérieures, de l’action sociale, de l’enseignement, de
la jeunesse, des médias et de l’intégration, pour développer et mener une politique en matière de prévention de
la radicalisation, axée sur la suppression des foyers de radicalisation, l’augmentation de la résilience par un
signalement précoce et le renforcement de la cohésion sociale. C’est notamment possible par le développement
d’initiatives socio-éducatives visant à renforcer l'identité des jeunes, ainsi que par le développement de leur
capacité d’empathie et de leur compréhension de l’histoire. Donner un caractère intégral à l'approche sociopréventive, c’est-à-dire une combinaison d'actions qui renforcent les administrations locales, l’action sociale,
l’enseignement, la jeunesse, l’emploi, la formation, cohésion sociale et l’intégration, y compris civique. En
Flandre, cette approche est coordonnée par la Plate-forme flamande pour la Radicalisation et, en Région de
Bruxelles-Capitale, par une plate-forme régionale analogue. Il est essentiel que toutes ces actions soient
réunies dans une approche locale, telles qu’elles figurent dans les divers plans d'action ».
32
Accord de coopération du 7 janvier 2014 entre l'État fédéral, les Communautés et les Régions relatif à la
politique criminelle et à la politique de sécurité, article 1.
33
Cf. besafe.be, Le conseil des ministres a marqué son accord sur la Note-cadre de Sécurité intégrale 20162019 et le Plan National de Sécurité 2016-2019, 09.06.2016
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Après les attentats déjoués de Verviers en janvier 2015, le Gouvernement fédéral belge a
décidé d'élaborer et de mettre en œuvre douze mesures visant à lutter contre le
terrorisme et le radicalisme. L'une de ces mesures consiste en l'actualisation du « Plan
R » dont les priorités doivent être la collaboration avec les Communautés et les Régions
ainsi que l'intégration de la problématique des FTF.
Avec le nouveau « Plan R », le Gouvernement fédéral ambitionne de pouvoir réagir à
toutes les formes de tendances à la radicalisation qui constituent une menace pour l'État
de droit démocratique.
En raison de la difficulté majeure que représente le phénomène du radicalisme, le
Gouvernement fédéral reconnaît la nécessité d'une synergie étroite entre les différents
processus et acteurs. Grâce à une démarche intégrée, les mesures proposées par
l'ensemble des acteurs concernés doivent être coordonnées les unes aux autres jusque
dans les moindres détails.
3.3.2. La CG en tant que région frontalière
Dépasser les frontières est essentiel à maints égards pour la CG en tant que région
frontalière belge située au cœur de l'Europe, de l'Euregio Meuse-Rhin et de la Grande
Région Sarre-Lorraine-Luxembourg.
L'autoroute E40, qui traverse le territoire de la CG, constitue un axe de transport
fondamental entre l'Est et l'Ouest de l’Europe. Les villes belges de Verviers, Liège et
Bruxelles sont ainsi toutes accessibles respectivement en 20, 30 et 90 minutes de
voiture.
Par ailleurs, la CG se situe à proximité immédiate de la ville allemande d'Aix-la-Chapelle
et de la commune néerlandaise de Vaals. Elle se trouve aussi à quelque 90 km des villes
de Cologne, Düsseldorf et Trèves. En outre, la distance qui la sépare de la ville de
Luxembourg est également d'environ 90 km.
Les aéroports de Bruxelles, Cologne/Bonn, Düsseldorf, Eindhoven, Liège, Luxembourg et
Maastricht sont tous accessibles en 100 minutes maximum de voiture.
Il est essentiel de tenir compte de cet aspect lors du traitement du thème de la sécurité
et de la prévention, notamment dans le cadre des coopérations transfrontalières, et de
répondre, dans le même contexte, au multilinguisme de la région.
34
Cf. NN, Plan d’action Radicalisme
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4. Cadre politique
4.1.
Coordinateur de prévention du radicalisme violent
Le 19 novembre 2015, le Gouvernement de la CG a désigné un coordinateur politique de
prévention du radicalisme violent en CG.35
Le coordinateur est responsable de la mise en œuvre de la présente stratégie.
Par ailleurs, le coordinateur identifie, dans le domaine de la prévention du radicalisme
violent, les mesures des différents acteurs sur le territoire de la CG et soutient, au niveau
politique, la collaboration concertée et efficace des acteurs impliqués.
De plus, il épingle pour la CG des exemples pertinents d'instruments de prévention du
radicalisme violent utilisés dans d'autres régions européennes et donne des impulsions
concernant l'implémentation de mesures et d'outils concrets sur le territoire de la CG.
Le coordinateur représente le Gouvernement dans les commissions de sécurité et
prévention fédérales comme la plateforme « Radicalisme » du comité de concertation ou
la Task Force Nationale « Plan R » (TFN).
Dans les situations de crise, le coordinateur sert d'intermédiaire entre les autorités de
sécurité et le Gouvernement.
4.2.
Coordination interne de sécurité
Pour permettre un traitement fondé du thème de la sécurité et de la prévention,
notamment de la prévention du radicalisme violent, le Gouvernement a demandé des
habilitations de sécurité pour l'ensemble de ses membres.
Selon l'article 8 de la loi du 11 décembre 1998 relative à la classification et aux
habilitations, attestations et avis de sécurité, toute personne qui a accès à des
informations classifiées doit être titulaire d'une habilitation de sécurité.36
Dans la mesure où la procédure prévue pour la délivrance d'une habilitation de sécurité à
un membre du Gouvernement prévoit la nomination d'un officier de sécurité,37 le
Gouvernement a décidé de désigner monsieur Daniel Hilligsmann comme officier de
sécurité pour tous les membres du Gouvernement. Par ailleurs, monsieur Norbert
Heukemes a été désigné comme officier de sécurité suppléant. 38
35
Cf. Paasch, arrêté gouvernemental EXVIII/19.11.2015/OP/197 : Désignation d'un coordinateur politique pour
la prévention du radicalisme violent en Communauté germanophone
36
Cf. NN, loi du 11 décembre 1998 relative à la classification et aux habilitations, attestations et avis de
sécurités, article 8
37
ibidem
38
Cf. Paasch, arrêté gouvernemental EXVIII/21.01.2016/OP/197 : Désignation d'un officier de sécurité pour le
Gouvernement de la Communauté germanophone et pour l'échange d'informations entre l'Organe de
coordination pour l'analyse de la menace (OCAM) et la Communauté germanophone
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Selon l'article 13 de la loi susmentionnée, l'officier de sécurité est responsable de la
protection des informations classifiées et de l'administration de l'ensemble des
habilitations de sécurité du Gouvernement et des cabinets ministériels.39
Compte tenu de la directive de la conférence interministérielle du 21 mai 2001 sur la
sécurité concernant les modalités de contrôle de l'exécution de la mission de l'officier de
sécurité, celui-ci est responsable de l'observation des règles de sécurité au sein du
Gouvernement et des cabinets ministériels.
L'officier de sécurité a notamment pour tâches :
•
•
•
•
•
•
•
•
39
la mise en œuvre des règles et normes nécessaires en matière de sécurité,
le contrôle de l'observation de ces règles,
l'information des services compétents concernant les violations de ces règles et
les lacunes dans leur exécution,
la diffusion des propositions d'amélioration en cas de lacunes constatées au
niveau de la sécurité,
la garantie de l'interconnexion entre le personnel de sécurité et le personnel de
sécurité concerné d'autres autorités,
le rappel régulier des règles de sécurité en vigueur au personnel titulaire d'une
habilitation de sécurité,
l'ouverture d'enquêtes administratives en cas d'incidents et d'atteintes à la
sécurité,
la comptabilisation des réceptions et envois de documents classés « secrets » et
« très secrets ».40
Cf. NN, loi du 11 décembre 1998 relative à la classification et aux habilitations, attestations et avis de
sécurités, article 13
40
Ibid.
14-38
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5. Champs d'action thématiques sous la forme de quatre « piliers »
5.1.
5.2.
Principes de base
•
Idéalement, le gouvernement tend à pouvoir anticiper tout processus de
radicalisation en mettant en place des offres durables et efficaces
d'intégration et d'inclusion, de dialogue interculturel ainsi que de politique
sociale, de jeunesse, d’aide à la jeunesse, d'éducation, de sport et
d'emploi. Toutefois, force est de constater qu'il n'est pas toujours possible
d'atteindre cet idéal. Dans de tels cas, des mesures concrètes de
prévention des processus de radicalisation sont importantes et nécessaires.
•
Fondée sur les thèmes transversaux du Concept de développement
régional de la CG41, chaque réflexion répond aux principes de durabilité et
de coopération.
•
Comme décrit en introduction, le phénomène du radicalisme débute avant
même la constatation d'un acte violent. Le Gouvernement a pour ambition
de faire face aux processus de radicalisation et à la thématique elle-même
de manière précoce et proactive, même et justement lorsque le besoin
ne semble pas pressant.
•
En raison de la complexité de la thématique, différents facteurs d'influence,
objectifs et groupes cibles sont a priori abordés. En ce sens, la stratégie se
veut intégrée et intégrale. Ainsi, les quatre piliers de la présente
stratégie se rapportent tant aux personnes ou groupes en passe de se
radicaliser et à leur milieu direct qu'aux instances officielles qui traitent le
thème du radicalisme. De même, si les mesures illustrées visent la
prévention effective du radicalisme violent par des mesures de
sensibilisation et de déradicalisation, la coopération avec des partenaires
divers, par exemple, est également au centre des réflexions. Par ailleurs, le
présent document aborde des thèmes propres à la politique de
communication.
Pilier 1 : Prévention
La prévention efficace du radicalisme violent est une tâche à long terme qui concerne
l'ensemble de la société. S'il est vrai que la prévention des menaces imminentes à la
sécurité émanant de personnes ou groupes radicalisés compte parmi les responsabilités
des autorités fédérales de sécurité, il est essentiel toutefois de pouvoir reconnaître et
prévenir précocement la radicalisation. Cette difficulté ne peut être surmontée que grâce
à la collaboration active de l'ensemble des services publics sociaux, d'éducation, de
41
Cf. Heukemes (édit.), Concept de développement régional de la Communauté germanophone, tome 4,
Ministère de la Communauté germanophone, 2015
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jeunesse et d'aide à la jeunesse, concernés directement ou indirectement par la
problématique.42 Dans ce contexte, les employeurs privés peuvent constituer eux aussi
des partenaires de choix.
5.2.1. Identification de milieux radicaux43
Comme les causes de la radicalisation des jeunes44 se situent particulièrement dans leur
interaction avec des milieux radicaux, il est fondamental de pouvoir identifier ces milieux
à l'avance avec l'aide de partenaires locaux actifs dans l'animation de jeunesse, les
écoles, le travail social et les entreprises privées d'une part, et avec l'appui de la police
locale et fédérale d'autre part.
5.2.2. Reconnaissance des « symptômes » de la radicalisation45
Il est indispensable de trouver les moyens de reconnaître précocement les
« symptômes » ou schémas de la radicalisation. Cette reconnaissance, de même que
l'identification des milieux radicaux impliquent la nécessité de sensibiliser et de qualifier
les intervenants « de première ligne » cités précédemment. Dans ce contexte, il faut
souligner à nouveau que la radicalisation débute avant même l'adoption d'un
comportement violent. Par exemple, on reconnaît notamment les phases initiales de la
radicalisation salafiste à la modification du style vestimentaire de la personne concernée,
à sa participation active à des forums sur Internet et dans des vidéos sur YouTube, à sa
sensibilité soudaine à des symboles religieux ou à son changement de comportement visà-vis de son milieu social. Il convient également d'épingler une baisse de tolérance à
l'ambiguïté, une réceptivité accrue aux théories de conspiration ou l'agressivité envers
les personnes qui ont d'autres croyances.
5.2.3. Promotion de l'esprit critique chez les jeunes et confrontation critique
aux thèmes de société dans les écoles et dans le contexte extrascolaire46
Un autre aspect important du travail de prévention concerne la promotion de l'esprit
critique et de la remise en question chez les jeunes. Il est essentiel de fournir le plus tôt
possible aux jeunes les outils nécessaires à envisager d'autres perspectives et à
reconnaître comme telles des opinions simplistes et radicales.
C'est surtout en milieu scolaire que la confrontation critique avec les thèmes de société
doit être renforcée. En marge des branches centrées sur les résultats telles que
l'allemand, les mathématiques et les sciences naturelles, il est nécessaire de ménager du
temps pour la formation politique, la sensibilisation aux thèmes philosophiques et le
traitement des valeurs démocratiques. L'absence de confrontation avec ce genre de
42
Cf. bpb.de, Salafistische Radikalisierung – und was man dagegen tun kann [La radicalisation salafiste - et ce
que l'on peut faire pour lutter contre elle], le 22.10.2014
43
ibidem
44
Les jeunes et jeunes adultes sont considérés comme des cibles particulièrement enclines à la radicalisation cf. le point 3.2.1. Causes de la radicalisation.
45
Cf. bpb.de, Salafistische Radikalisierung – und was man dagegen tun kann [La radicalisation salafiste - et ce
que l'on peut faire pour lutter contre elle], le 22.10.2014
46
ibidem
16-38
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sujets peut entraîner l'émergence de modèles de pensée simplistes et alimenter le
potentiel nécessaire à la radicalisation.
5.2.4. Traitement différencié et individuel de chaque cas particulier47
Dans la prévention du radicalisme violent, il est important d'accorder le plus d'attention
possible à chaque cas individuel.
La radicalisation est différente, elle a des origines particulières et s'exprime de manière
singulière chez chacune des personnes concernées. Réduire chaque individu à son
origine, sa culture ou sa religion serait dans ce contexte peu efficace ou même
totalement contre-productif.
Lorsque la société catégorise les individus en recourant au « nous » et au « vous », il
arrive souvent que « l'autre » s'isole sciemment du « nous ». « L'autre » se forge une
identité qui est la plus éloignée possible de celle du « nous » et va jusqu’à dénigrer ce
« nous ».
Par exemple, il arrive de parler de « jeunes musulmans » ou « d'étrangers » alors que
ceux-ci sont nés et ont grandi en Belgique. Ces généralisations propices à la
désinformation ne permettent en aucun cas de reconnaître de manière différenciée et
individuelle ni d'estimer la personne concernée en tenant compte de ses propres
particularités culturelles. Le parcours individuel et l'histoire familiale de chaque cas
particulier sont ici d'une importance cruciale. Les jeunes traumatisés par la guerre ou
ceux dont le milieu familial est marqué par les expériences de guerre souffrent souvent
d'une charge psychique importante et sont particulièrement enclins à la radicalisation.
Dans ce contexte, il est nécessaire de se pencher de près sur chaque parcours individuel.
Le jeune doit avoir la possibilité de raconter son histoire. Si son interlocuteur manifeste
de l'intérêt pour son histoire, le jeune ressentira de la part de ce dernier la
reconnaissance nécessaire à tisser un lien émotionnel.
5.2.5. Promotion du dialogue interculturel « d'égal à égal » avec l'ensemble de
la société48
Pour faire face efficacement à la problématique illustrée précédemment, il est important
d'entamer un dialogue interculturel « d'égal à égal » avec l'ensemble de la société. Ce
dialogue permet à l'ensemble des acteurs d'aborder des thèmes de société parfois
difficiles et tabou, de s'impliquer émotionnellement dans ces sujets et ainsi de créer les
bases nécessaires à leur appréhension sur le long terme. L'objectif est également de
transmettre aux jeunes que la société est consciente de leur existence et les prend au
sérieux, que leur opinion compte et que leur voix peut servir à faire bouger les choses.
47
48
Ibid.
Ibid.
17-38
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5.2.6. Proposition de « bons modèles »49
Il est essentiel notamment de proposer aux jeunes des « bons modèles » qui permettent
de contrer toute propagande radicale. Dans les cas de radicalisation salafiste, il peut par
exemple s'avérer utile de recruter des imams afin de mettre en place des collaborations
dans ce sens.
Dans le contexte de l'extrémisme de droite ou du hooliganisme, des coopérations avec
des clubs sportifs régionaux majeurs peuvent s'avérer efficaces.
5.3.
Pilier 2 : Déradicalisation
On parle de déradicalisation lorsqu'une personne déjà radicalisée se libère de ses
systèmes de pensée et d'action et milieux radicaux. Dans la plupart des cas, une
déradicalisation réussie et durable implique un accompagnement psychosocial
professionnel de la personne concernée.50
Le travail de déradicalisation a pour objectif d'empêcher toute nouvelle
radicalisation/extrémisation de la personne concernée. Celle-ci doit surtout être amenée
à bannir la violence comme moyen d'imposer ses propres objectifs. Grâce au travail de
déradicalisation, la personne se voit offrir des alternatives à ses systèmes de pensée et
d'action radicaux.
En raison des compétences de la CG et au sens de la présente stratégie, le travail de
déradicalisation n'implique en aucun cas le traitement des actes punissables pénalement.
Comme chaque processus de déradicalisation est lié à des parcours initiaux et des causes
variées et qu'il se manifeste différemment, il est nécessaire de traiter chaque cas
particulier de manière distincte et différenciée. Une démarche généralisée n'est pas un
gage de réussite.
L'Office fédéral pour la formation politique offre trois niveaux d'incidence pour un travail
efficace de déradicalisation :
En ce qui concerne les composants idéologiques, il est important « que la théorie et la
justification d'un comportement extrémiste ainsi que le message et le cadre
d'interprétation sous-jacents soient éliminés. La personne doit être confrontée à des
alternatives et à des questions critiques afin de prendre conscience des limites et
contradictions de même que du double standard de l'idéologie [islamiste]. »51
En ce qui concerne l'aspect pragmatique, il s'agit « d'offrir à la personne des
possibilités de sortir52 du milieu radicalisé. C'est particulièrement difficile dans les
groupements salafistes, justement, où l'idéologie est intimement liée à l'isolement social
49
Ibid.
Ibid.
51
Ibid.
52
Selon l'auteur, cela inclut également des possibilités de réintégration.
50
18-38
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vis-à-vis de la société majoritaire et de ses valeurs. Concernant l'aspect pragmatique,
l'objectif est également de juguler les actes extrémistes et le recours à la violence. Par
ailleurs, il ne faut pas oublier à cet égard qu'un renoncement à la violence ne signifie pas
que la personne a fait preuve d'esprit critique par rapport à l'idéologie ni qu'elle se libère
réellement de l'extrémisme. »53
L'aspect affectif concerne « le soutien émotionnel à la personne et la création d'un
groupe de référence alternatif qui s'oppose à la structure affective radicale de la
personne. Le conseil et l'encouragement des proches jouent un rôle essentiel dans ce
contexte. Il est fondamental par rapport à cet aspect que la personne concernée
bénéficie d'une approche positive et émotionnelle et qu'elle soit amenée à comprendre
que ce n'est pas elle qui est rejetée en tant que personne, mais bien l'idéologie de ses
proches. »54
5.4.
Pilier 3 : Coopération
5.4.1. Coopération en Belgique
5.4.1.1. Coopération au sein de la plateforme fédérale « Radicalisme »
Selon le « Plan R », les manifestations du phénomène du radicalisme décrites
précédemment ne peuvent être traitées efficacement que sur la base d'une coopération
étroite à tous les niveaux politiques.55
Après les attentats terroristes de janvier 2015 à Paris, le comité belge de concertation a
décidé la mise en place d'une « plateforme » fédérale visant l'adoption de démarches
communes pour prévenir le radicalisme violent. Cette plateforme, qui doit être comprise
comme le pendant thématique au comité de concertation, comprend des représentants
du Premier ministre ainsi que des ministres de l'Intérieur et de la Justice. Les ministresprésidents de toutes les entités fédérées sont également représentés dans cette
plateforme politique.
Parallèlement à un échange systématique concernant les initiatives existantes et
planifiées visant la prévention d'un radicalisme violent à tous les niveaux représentés,
l'Organe fédéral de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM) organise des
briefings réguliers sur la situation sécuritaire en Belgique.
5.4.1.2. Coopération au sein de la Task Force nationale « Plan R »
La Task Force nationale « Plan R » (TFN) est l'instance de concertation fédérale de tous
les services belges de police, sécurité et renseignement, y compris du ministère des
Affaires étrangères et du Centre de crise. Compte tenu de la nature complexe du
phénomène de radicalisme et des difficultés qui en découlent pour l'ensemble de la
société, le nouveau « Plan R » fédéral prévoit, depuis le 15 octobre 2015, l'intégration
53
54
55
Ibid.
Ibid.
Cf. NN, Plan d’action Radicalisme
19-38
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des Communautés et des Régions dans la TFN. C'est en particulier dans le domaine de la
prévention précoce que les Communautés jouent un rôle de premier ordre en raison de
leurs compétences.56
La TFN sert principalement à la mise en œuvre du « Plan R ». Par ailleurs, les services
fédéraux compétents en matière de sécurité et de prévention ont pour mission de
promouvoir une « culture de la sécurité » globale à tous les niveaux et dans tous les
services directement concernés. Cette culture implique une compréhension de fond
globale des modalités relatives à l'échange et à l'utilisation des informations sensibles
d'une part, et de la nécessité et de la gestion des habilitations de sécurité d'autre part.57
Un des principes du « Plan R » est de veiller à ce que les mesures pertinentes
appartenant au domaine de compétences de plusieurs Communautés et/ou Régions
fassent l'objet d'une concertation directe aux échelons correspondants. Les projets qui
concernent tant les compétences du fédéral que des entités fédérées sont discutés au
sein de la TFN.58
Par ailleurs, il est nécessaire également qu'un échange ait lieu au sein de la Task Force
nationale « Plan R » concernant les stratégies de prévention existant au niveau des
entités fédérées. L'objectif est d'identifier les interfaces possibles entre les stratégies de
tous les acteurs compétents et de promouvoir ainsi dans toute la Belgique l'efficacité de
la politique de sécurité et de prévention intégrale et intégrée.59
Dans le cadre de la Task Force nationale « Plan R », les premières démarches
importantes ont été menées afin de renforcer la collaboration entre les services
communautaires (maisons de justice, offices de l'emploi, etc.), régionaux et fédéraux.
Ces démarches doivent être approfondies, notamment en ce qui concerne l'harmonisation
possible des procédures de déradicalisation.60
5.4.2. Coopération au niveau de la CG
Au niveau de la CG, une concertation étroite aura lieu avec l'ensemble des services
potentiellement concernés par le radicalisme dans le secteur de l'éducation, de la
jeunesse, de l'aide à la jeunesse, des affaires sociales et du sport. L'objectif est d'axer
directement la mise en œuvre de la présente stratégie sur les besoins des « intervenants
de première ligne ».
De même, on vise une concertation régulière avec la police locale et fédérale au sein de
la CG. En ce sens, il est essentiel de débattre de l'efficacité des mesures visées et de la
nécessité de prendre de nouvelles mesures concrètes.
56
57
58
59
60
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
20-38
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5.4.3. Coopération transfrontalière
En conséquence du caractère international du phénomène de radicalisme, de nombreuses
initiatives ont vu le jour à différents niveaux dans l'Euregio Meuse-Rhin (EMR)61,
notamment avec le soutien de la CG. Ainsi, l'EMR agit en étroite collaboration avec les
réseaux de sécurité existants.
Une réunion de tous les acteurs concernés, le 2 juin 2015, avait pour objectif de se
familiariser avec le « modus operandi » des différents organes de lutte contre le
radicalisme et le terrorisme dans les trois pays, ce qui peut être d'une importance
cruciale au quotidien ainsi que dans les situations critiques. Cette rencontre a confirmé la
nécessité d'une collaboration transfrontalière la plus étroite possible entre les services de
police.62 Les structures existantes ont été consolidées dans ce sens :
NeBeDeAGPol
Le NeBeDeAGPol63 a permis de renforcer le groupe de travail Radicalisme qui désormais
rend compte directement aux chefs de police compétents. Dans ce contexte, des données
sont échangées notamment entre les Task Forces, les organes de lutte contre le
terrorisme et l'Office de protection de la Constitution. Des rencontres régulières doivent
en outre aider à identifier les mouvements de personnes suspectes au niveau
transfrontalier.
EPICC
Le Centre policier eurégional de collaboration et d'information (EPICC)64 encourage
l'échange transfrontalier des données en « temps réel ». Quelque 35 policiers issus de
diverses organisations de police des trois pays s'efforcent ici de recouper les données et
d'offrir ainsi une aide concrète aux policiers de terrain. Lors des contrôles frontaliers, par
exemple, il est dès lors possible de comparer les données d'identité des personnes
contrôlées avec les différentes bases de données.65
BES
Le Bureau de coopération eurégionale (BES)66 est une structure d'assistance destinée aux
avocats et procureurs de l'EMR. Des groupes de travail thématiques du BES évaluent
d'un point de vue juridique les questions relatives à la sécurité transfrontalière.
D'autres initiatives similaires sont soutenues par l'EMR qui apporte soit son expertise,
soit une aide financière ou logistique.
61
Cf. euregio-mr.com
Informations de l'Euregio Meuse-Rhin
63
Abréviation : Nederland [Pays-Bas], Belgien [Belgique], Deutschland [Allemagne]- Arbeitsgemeinschaft der
Polizei [communauté de travail de la police]
64
Abréviation : Euregio Pol Info Coop Cent
65
Cf. nebedeagpol.eu
66
Abréviation : Bureau voor Euregionale Samenwerking [Bureau de coopération eurégionale]
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62
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5.5.
5.5.1.
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Pilier 4 : Communication
Communication vers l'extérieur
Le groupe de travail Communication de la TFN travaille, en collaboration avec les Régions
et Communautés, à l'élaboration d'une stratégie de communication commune.
Les Communautés et Régions jouent également un rôle important dans l'élaboration des
« counter narratives », c'est-à-dire de contre-arguments faciles à comprendre et
communiqués au plus grand nombre concernant la propagande des milieux radicaux.
5.5.2.
Communication au sein des autorités
L'échange d'informations entre tous les membres de la chaîne de prévention et de
sécurité constitue une condition de base à l'activation efficace de l'appareil de sécurité
intégral. Les compétences et orientations des services concernés présentent des
différences telles que l'échange d'informations est un facteur de réussite essentiel.67
L'objectif d'un échange structuré d'informations est de coordonner au mieux les
différentes mesures mises en place (qu'elles soient de nature préventive, répressive ou
thérapeutique). La prévention du radicalisme violent au niveau global doit ainsi être
optimisée. De même, la collaboration étroite entre tous les services concernés doit
garantir l'exécution la plus rapide possible des mesures requises.
Outre le flux d'informations existant entre les services locaux et fédéraux au niveau des
« Task Forces locales » (TFL), les premiers efforts relatifs à l'échange spécifique
d'informations entre les mêmes services et les services du ressort des entités fédérées
(p. ex. : les maisons de justice ou les offices de l'emploi) ont déjà été fournis. Ces
démarches doivent être poursuivies et approfondies à l'avenir.
La TFN prévoit la mise en place d'un site Web commun sur le thème du radicalisme. Ce
site offre aux différents groupes cibles de la documentation et des informations sur les
centres d'accueil compétents. Les contenus propres aux Communautés et Régions
peuvent y être incorporés.
Par ailleurs, la TFN s'efforce, au sein de son groupe de travail « Prévention », d'identifier
les accords concrets visant l'échange ponctuel d'informations entre les services des
différentes compétences. Ainsi, des réflexions concernant le « secret professionnel
partagé » sont échangées en partenariat étroit avec le CCRS68. Ces réflexions portent sur
la création d'un cadre légal cohérent et efficace pour un échange d'informations entre les
services de justice et d'administration ainsi qu'avec le milieu scolaire et social.
Au besoin et sur demande, la TFN peut fournir aux autorités locales ainsi qu'aux services
de compétence régionale ou communautaire des briefings spécifiques sur des thèmes
propres à la prévention ou à la sécurité. Grâce à la concertation systématique au sein de
67
Cf. NN, Plan d’action Radicalisme, s.6, Terrain d’action 2 : Améliorer le flux d’informations avec le Ministère
public (MP) et avec les Communautés et Régions
68
Abréviation : Comité de Coordination du Renseignement et de la Sécurité
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la TFN, l'offre et la demande doivent, dans ce contexte, être optimisées de manière
globale.
La circulaire envoyée par le ministre de la Justice le 21 août 2015 prévoit finalement la
possibilité d'un échange systématique d'informations au sein des cellules de sécurité
locale intégrale (CSLI). Les CSLI regroupent tous les intervenants impliqués des secteurs
socio-préventifs et de sécurité au niveau local (les bourgmestres, les CPAS, les services
d'administration communale et la police locale).
23-38
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5.6.
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Essence du modèle des quatre piliers
Pilier 1 :
Prévention
•
•
•
•
•
•
Traitement individuel de chaque cas particulier
Identification de milieux radicaux
Reconnaissance des « symptômes » de la radicalisation
Promotion de l'esprit critique chez les jeunes et confrontation
critique aux thèmes de société dans les écoles
Promotion du dialogue interculturel « d'égal à égal » avec
l'ensemble de la société
Proposition de « bons modèles »
Pilier 2 :
Déradicalisation
•
•
Traitement individuel de chaque cas particulier
Prise en compte et traitement de trois niveaux d'incidence :
les composants idéologiques, l'aspect pragmatique et l'aspect
affectif
Pilier 3 :
Coopération
•
•
Élaboration d'une structure globale de sécurité
Intégration des Régions et Communautés dans la politique de
sécurité et de prévention de l'État fédéral belge
Identification d’interfaces grâce à une concertation
systématique à tous les niveaux
Examen des possibilités d'harmonisation de procédures
•
•
Pilier 4 :
Communication
•
•
•
•
•
•
•
•
Stratégie commune de communication
Échange d'informations entre tous les membres de la
chaîne de prévention et de sécurité
Échange spécifique d'informations entre les services de
compétence fédérale et des entités fédérées
Coordination des mesures existantes
Exécution rapide des mesures requises
Création d'un site Web pour l'ensemble des autorités
Accord relatif à l'échange ponctuel d'informations et
réflexions sur le « secret professionnel partagé »
Briefings ponctuels sur des thèmes de sécurité
24-38
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6. Mesures69
6.1.
Pilier 1 : Prévention
6.1.1.
M1
M2
M3
M4
Identification précoce des personnes ou groupes radicaux70
Sensibilisation des multiplicateurs ainsi que des intervenants de première ligne
et des entreprises privées par le biais de formations spécifiques et fondées sur
les besoins visant à reconnaître les signes de la radicalisation et à les
appréhender de manière adéquate
Identification des multiplicateurs et acteurs concernés au sein de la CG
Identification des coopérations spécifiques avec les multiplicateurs, en ce
compris toutes les communautés et tous les responsables religieux au niveau
de la CG
Échange systématique avec les services fédéraux et locaux concernés
Partenaires : TFN, Task Force Locale (représentants locaux et fédéraux), secteurs de
l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse, des affaires sociales et du sport,
maison de justice, entreprises privées
6.1.2.
Sensibilisation des enfants, des jeunes et des adultes
Comme décrit en introduction, les enfants et les jeunes représentent un groupe cible
important dans le traitement du phénomène de radicalisme. Ainsi, il est essentiel d'axer
la sensibilisation sur ce groupe en particulier.
Il s'agit surtout de promouvoir l'esprit critique chez les jeunes et de permettre une
confrontation critique avec les thèmes de société au sein des écoles.
Il convient de mettre également l'accent, comme indiqué en introduction, sur le
renforcement de la résilience au sein du même groupe cible.
M5
Promotion de l'esprit critique chez les jeunes et confrontation critique aux
thèmes de société dans les écoles et dans le contexte extrascolaire
Partenaires : Secteurs de l'éducation et de la jeunesse
« BOUNCE resilience tools »71
Le projet financé par le programme ISEC de la Commission européenne « Strengthening
Resilience against Violent Radicalisation (STRESAVIORA) » a été mené entre janvier 2013
et janvier 2015 et visait à organiser une formation psychophysique en matière de
prévention précoce afin de pouvoir aider les jeunes (en danger) à renforcer leur
69
Les mesures citées ci-après suivent la structure du modèle des 4 piliers. Elles ne sont pas classées selon leur
priorité ou dans l'ordre chronologique. En raison de la complexité de la thématique traitée, il n'est pas à exclure
que certaines mesures se ressemblent, d'une part, et puissent être attribuées à plusieurs piliers, d'autre part ;
l'auteur prie d'excuser les confusions possibles qui pourraient résulter de cette situation.
70
Cf. NCSI, p. 48, M8
71
bounce-resilience-tools.eu, outils de résilience BOUNCE
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résilience face aux influences radicales et à conscientiser leur milieu social. Ce projet a eu
pour résultat le développement d'« outils de résilience BOUNCE ».
Les outils de formation BOUNCE ont été conçus sur la base d'une étude scientifique
(incluant des entretiens avec des jeunes) qui a permis le développement de différentes
méthodes de renforcement de la résilience chez les jeunes face à la radicalisation
violente.
En s'inspirant de la pratique scolaire très prometteuse en matière de promotion de la
résilience et en testant les outils en Belgique et aux Pays-Bas, il a été possible de
concrétiser et de valider les méthodes développées.
BOUNCE est un ensemble de trois outils de formation et de conscientisation des jeunes et
de leur milieu social. Ces outils offrent une réaction positive à la difficulté que représente
la prévention de la radicalisation violente à un stade précoce. Les outils BOUNCE sont des
mesures de prévention auxquelles il faut recourir dès que, voire si possible avant qu'une
radicalisation violente ne survienne. Ils offrent aux jeunes et à leur milieu des moyens et
des pistes pour pouvoir faire face aux difficultés qu'ils rencontrent. Les trois outils
(BOUNCE young, BOUNCE along et BOUNCE up) sont liés les uns aux autres et se complètent.
Le projet BOUNCE permet aux jeunes et à leur réseau de s'émanciper, de renforcer leur
propre résilience et d'interagir avec un milieu qui connaît bien les difficultés propres à la
radicalisation et y est préparé.
Les résultats de recherche et les outils de formation ont été présentés lors de la
conférence européenne organisée le 4 décembre 2014 à Bruxelles. Le thème du
renforcement de la résilience face à la radicalisation violente a également été abordé à
l'occasion de la réunion du « Policy Planners Network » (PPN) le 5 décembre 2014. Le
8 janvier 2015 a été organisée pour la première fois une formation pour les futurs
formateurs (train-the-trainer) de l'ensemble des 28 États membres de l'Union
européenne afin de familiariser les formateurs européens à ces outils.
•
BOUNCE
young
BOUNCE young est un programme de consolidation de la résilience réservé aux jeunes. Une
résilience saine et solide constitue un facteur de protection indubitable dans le cadre de
la prévention de la radicalisation violente.
Au cours de dix formations (inter)actives en groupe, les jeunes s’exercent à consolider
différents aspects de leur résilience. Par une combinaison d’action et de réflexion, ils
parviennent à renforcer, à appliquer toute une série de compétences et d’aptitudes et à
les mettre en lien avec leurs expériences personnelles. Ainsi, les participants apprennent
à rebondir (bounce) adéquatement dans la gestion de leurs difficultés, c'est-à-dire à ne
pas se laisser abattre (bounce back) et à se relever (bounce up). Pendant les formations,
ils sont amenés à faire le lien entre les formes de travail et leurs expériences
personnelles.
Une formation BOUNCE young est toujours combinée avec des actions BOUNCE
sensibilisation à destination des parents et acteurs « de première ligne ».
along
de
26-38
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M6
Proposition de formations BOUNCE
PUBLIC
young
en CG
Partenaires : SPF Sécurité et Prévention
•
BOUNCE
along
BOUNCE along est un outil de conscientisation destiné aux parents et travailleurs « de
première ligne ». L’outil propose des conseils, perspectives et exercices pratiques pour
les adultes qui font partie de l’environnement social des jeunes. BOUNCE along les assiste
et les renforce dans leur rôle de prévention précoce de la radicalisation violente.
Cinq domaines thématiques sont traités : « un point de vue positif », « le renforcement
de la résilience », « la résilience dans les relations et la communication », « les
préoccupations et situations difficiles » et « l’information et l’influence ».
BOUNCE along s’adresse à tous les parents et travailleurs de première ligne et peut être
combiné à la formation en résilience BOUNCE young pour les jeunes.
M7
Proposition de formations BOUNCE
along
en CG
Partenaires : SPF Sécurité et Prévention
•
BOUNCE
up
BOUNCE up est un outil « train-the-trainer » pour les travailleurs « de première ligne ». Il
leur apprend à utiliser le programme de formation en résilience BOUNCE young et l’outil de
conscientisation BOUNCE along. En combinant ces deux outils, les formateurs peuvent
véritablement aider et soutenir leur public cible dans les efforts de prévention précoce et
positive de la radicalisation violente.
Les formateurs assistent les jeunes de même que leur environnement social et mettent
en place une approche intégrale et intégrée, adaptée aux besoins des groupes cibles.
M8
Proposition de formations BOUNCE
up
en CG
Partenaires : SPF Sécurité et Prévention
Projet « Wegweiser » [Guide]
Chapelle (D)
72
: Collaboration bilatérale avec la ville d'Aix-la-
« Wegweiser »73 est un programme de prévention initié par l'Office de protection de la
Constitution de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le programme se fonde sur
l'implémentation locale de structures de guidage autonomes et adaptées aux besoins
locaux. Dans ce contexte, l'Office de protection de la Constitution joue surtout le rôle
d'un expert externe durant la phase de conception. Il appartient aux différentes
communes de gérer les structures du Wegweiser telles qu'elles ont été mises en place.
72
73
Cf. NN, Questions et réponses concernant le programme de prévention Wegweiser, mars 2016
Ibid.
27-38
Regierung der Deutschsprachigen Gemeinschaft Belgiens
Oliver Paasch - Ministerpräsident
PUBLIC
Le programme se base sur un soutien personnel, qualifié et discret des différents groupes
cibles confrontés au radicalisme.
En fonction des besoins particuliers des personnes cherchant de l'aide, les collaborateurs
du Wegweiser prodiguent des conseils aux jeunes fragilisés par les milieux radicaux, mais
également aux parents, familles, enseignants, travailleurs sociaux, collègues, etc.
D'une part, les collaborateurs du Wegweiser recommandent aux personnes concernées,
selon leurs besoins, de recourir aux offres existantes des services locaux et à celles du
secteur de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse et des affaires sociales.
D'autre part, Wegweiser active les services de police et de justice compétents dans les
cas les plus graves.
Wegweiser offre notamment des services sur mesure de sensibilisation pour les domaines
susmentionnés.
M9
Identification d'un partenariat
Wegweiser à Aix-la-Chapelle74,75
bilatéral
avec
le
programme
planifié
du
Partenaires : Ville d'Aix-la-Chapelle, Wegweiser Aix-la-Chapelle, secteurs de l'éducation,
de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse et des affaires sociales, police locale et
fédérale
Promotion de projets pilotes
M10
Promotion de projets pilotes déjà initiés ou nouveaux visant à prévenir
précocement les processus de radicalisation
Partenaires : Secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse, des affaires
sociales et du sport
6.1.3.
Dialogue interculturel
La cohésion de l'ensemble de la société sur le territoire de la CG doit être renforcée grâce
à la promotion de mesures dans le cadre du dialogue interculturel. De plus, il est
essentiel de permettre aux citoyens, quelle que soit leur appartenance culturelle ou
religieuse, de s'épanouir librement dans le cadre légal en vigueur et d'anticiper ainsi
autant que possible les exclusions sociales de tout type.
Le 5 novembre 2015, le Gouvernement de la CG a décidé dans cette optique la mise en
place d'un groupe de pilotage « Dialogue interculturel » interne au Gouvernement. Ce
groupe comprend des représentants de tous les cabinets et a pour objectif de faire
rapport régulièrement au Gouvernement concernant les mesures existantes et planifiées
74
Cf. NCSI, p. 50, M18
Dans ce contexte, il est absolument nécessaire de tenir compte des besoins linguistiques propres à la CG
(cf. le point 3.3.2. La CG en tant que région frontalière) : les offres du Wegweiser doivent être disponibles en
allemand et en français, mais idéalement aussi en néerlandais.
28-38
75
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dans le cadre du dialogue interculturel et les potentiels de collaboration entre les
cabinets.76
M11
M12
Promotion des mesures dans le cadre du dialogue interculturel en CG
Rapports réguliers au Gouvernement concernant le groupe de pilotage
« Dialogue interculturel »
Partenaires : Communautés religieuses de la CG, secteurs de l'éducation, de la jeunesse
et des affaires sociales, fondation Herbert Quandt
6.2.
Pilier 2 : Déradicalisation
Exit-programs
M13
Identification des partenariats dans le cadre de l'implémentation d’exitprograms au sein de la CG
Partenaires : TFN, police locale, police fédérale, secteurs de l'aide à la jeunesse et des
affaires sociales, maison de justice, partenaires belges et étrangers
Échange de best practice dans le domaine de la prévention et
déradicalisation entre les intervenants « de première ligne »77
M14
de la
Promotion d'un échange interne entre tous les intervenants « de première
ligne » (travailleurs sociaux, éducateurs, enseignants, imams, services de
maintien de l'ordre, etc.) au niveau de la CG et au-delà
Partenaires : Secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse et des
affaires sociales, TFN
6.3.
Pilier 3 : Coopération
Élargissement et approfondissement des coopérations avec l'État fédéral en ce
qui concerne la mise en place de mesures socio-préventives78,79
M15
M16
M17
Envoi d'un représentant permanent du Gouvernement à la plateforme fédérale
« Radicalisme » du comité belge de concertation
Envoi d'un représentant permanent de la CG à la TFN
Recours aux offres de formation continue des services fédéraux pour les
services de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse, des affaires
sociales et du sport susceptibles d'être confrontés au radicalisme
76
Cf. Paasch, arrêté gouvernemental EXVIII/05.11.2015/OP/185 : Mise en place d'un groupe de pilotage
« Dialogue interculturel »
77
Cf. NCSI, p. 50, M16
78
Les mesures 11-14 se rapportent à la NCSI. Cf. NCSI, p. 47, M3 : « (…) soutenir les familles en offrant un
soutien éducatif et des informations aux parents, à l'instar de l'exemple allemand couronné de succès de
l'association Hayat, et un accompagnement aux membres de la famille, amis ou autres personnes concernées
(comme des enseignants, etc.) de l’entourage de jeunes radicalisés ou en voie de radicalisation et en mettant
en contact les personnes confrontées à la même situation. »
79
Les mesures 15-17 se rapportent à la NCSI. Cf. NCSI, p. 47, M5
29-38
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M18
M19
M20
M21
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Soutien de la « Ligne verte » initiée par l'État fédéral pour venir en aide aux
proches des personnes en passe de se radicaliser, grâce à la mise en place
d'offres complémentaires indispensables au niveau communautaire et local
Au besoin, soutien des CSLI
Sensibilisation des services de la CG et du niveau local à la possibilité de
bénéficier de briefings sur les thèmes propres à la sécurité, organisés par les
services fédéraux
Promotion d'un échange efficace d'informations entre tous les services et les
niveaux concernés
Partenaires : Autorités locales, secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la
jeunesse et des affaires sociales, TFN
Approfondissement de la collaboration avec les multiplicateurs au sein de la CG,
en ce compris les communautés religieuses reconnues80
M22
M23
M24
M25
M26
Initiation d'un dialogue interreligieux
Examen de la possibilité d'une formation continue et d'une professionnalisation
des multiplicateurs actifs dans la CG
Soutien aux efforts fédéraux menés en vue de formuler une stratégie de
prévention de la polarisation dans les médias
Examen d'une possible adaptation des conditions relatives à la reconnaissance
officielle des lieux de culte
Envoi d'un représentant permanent de la CG à la commission fédérale pour les
communautés religieuses, les fabriques d'église et les lieux de culte
Partenaires : SPF Intérieur, SPF Justice, multiplicateurs au sein de la CG
Consolidation et approfondissement de la collaboration transfrontalière
M27
M28
M29
M30
M31
En tant que partenaire de l'EMR, soutien à la structure NeBeDeAGPol
En tant que partenaire de l'EMR, soutien à la structure EPICC
En tant que partenaire de l'EMR, soutien à la structure BES
Recours à la représentation diplomatique à Berlin en vue de nouer des contacts
transfrontaliers dans le domaine de la prévention et de la sécurité
Identification de nouvelles coopérations au niveau de la Grande Région SarreLorraine-Luxembourg
Partenaires : EMR, Grande Région Sarre-Lorraine-Luxembourg
80
Cf. NCSI, p. 47, M6
30-38
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6.4.
PUBLIC
Pilier 4 : Communication
6.4.1.
Communication vers l'extérieur
Élaboration de « counter-narratives »81
M32
Examen, en collaboration avec le SPF Sécurité et Prévention, de la possibilité
d'élaborer des « counter-narratives » et de proposer des « bons modèles »
dans les secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de la culture et du sport
Partenaires : Secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de la culture et du sport, SPF
Sécurité et Prévention
6.4.2.
Communication au sein des autorités
Vaste relevé des manifestations du phénomène de radicalisme en Belgique
grâce à un flux efficace d'informations entre tous les services concernés82
M33
M34
Identification de tous les services concernés sur le territoire de la CG
Interconnexion entre ces acteurs et toutes les autorités concernées
Partenaires : Secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse et des
affaires sociales, autorités locales, Région wallonne, SPF Intérieur, SPF Justice,
SPF Sécurité et Prévention, TFN, police locale et fédérale
Échange stratégique d'informations entre entités fédérées et État fédéral83
M35
M36
Échange stratégique d'informations pour un accompagnement optimal des
personnes radicalisées, en collaboration avec les secteurs de l'éducation, de la
jeunesse, de l'aide à la jeunesse et des affaires sociales, les services fédéraux
de justice et la maison de justice
Désignation d'un coordinateur central pour l'échange d'informations entre la CG
et l'ensemble des autres niveaux concernés de l'État fédéral belge.
Partenaires : Secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse et des
affaires sociales, services fédéraux de justice, maison de justice, TFN
Échange d'informations concernant les mesures existantes de prévention du
radicalisme violent84
M37
M38
81
82
83
84
Cf.
Cf.
Cf.
Cf.
NCSI,
NCSI,
NCSI,
NCSI,
Soutien à la rédaction d'un « livre blanc » concernant la prévention de la
polarisation et de la radicalisation et concernant la lutte contre le terrorisme en
collaboration avec le SPF Sécurité et Prévention
Soutien relatif au relevé, à l'accompagnement et à l'évaluation des mesures de
prévention par les services fédéraux
p.
p.
p.
p.
48,
46,
51,
46,
M7
M1
M19
M2
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M39
M40
M41
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Soutien aux efforts fédéraux pour la promotion de projets pilotes et l'échange
d'expériences et de savoir à tous les niveaux politiques
Soutien à l'harmonisation des mesures de prévention existant à tous les
niveaux
Échange et référenciation des modèles de bonnes pratiques au sein de la TFN
Partenaires : TFN, SPF Sécurité et Prévention
Coopération des services de la CG avec les services fédéraux de justice85
M42
Soutien à un élargissement et à un approfondissement de la coopération des
services de la CG (en particulier la maison de justice) et des services fédéraux
de justice dans le cadre du « Plan R »
Partenaires : Maison de justice, SPF Intérieur, SPF Justice, TFN
Création
des
conditions-cadres
nécessaires
d'informations entre tous les niveaux86
M43
à
un
échange
efficace
Examen et évaluation des adaptations possibles des cadres légaux spécifiques
afin de permettre un échange efficace d'informations entre les services de la CG
et ceux de l'État fédéral
Partenaires : SPF Intérieur, SPF Justice, TFN
Harmonisation des mesures prises à tous les niveaux pour empêcher le passage
du radicalisme à l'extrémisme violent et au terrorisme87
M44
M45
Harmonisation des mesures de sensibilisation, de déradicalisation et de
répression à tous les niveaux (notamment la justice, les maisons de justice et le
secteur social) dans le but d'atteindre une efficacité maximale
Soutien d'un flux efficace d'informations entre les services pénitentiaires et les
services de la CG
Partenaires : TFN, tous les partenaires
Accompagnement efficace des processus de déradicalisation88
M46
Promotion du flux d'informations nécessaire à un accompagnement efficace et
individuel des personnes radicalisées dans le but de les déradicaliser et de les
réinsérer dans la société
Partenaires : Secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse et des
affaires sociales, TFN
85
86
87
88
Cf.
Cf.
Cf.
Cf.
NCSI,
NCSI,
NCSI,
NCSI,
p.
p.
p.
p.
49,
47,
49,
50,
M11
M4
M12
M17
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7. Perspectives
La phase de mise en œuvre de la présente stratégie de lutte contre le radicalisme violent
en Communauté germanophone concerne la période 2016-2020 et se base sur la NCSI
fédérale. Bien que l'auteur ait conscience que 2019 soit une année politique charnière
pour la CG en raison des élections communautaires prévues, la période de trois ans entre
2016 et 2019 paraît toutefois relativement courte et insuffisante pour réaliser les
mesures envisagées. Comme la NCSI actuelle se rapporte à la période 2016-2019, son
document de suivi pourra servir de fondement à la formulation de la prochaine stratégie
de prévention du radicalisme violent en Communauté germanophone.
La présente stratégie est la première de son genre. C'est la raison pour laquelle il sera
probablement nécessaire d'affiner les piliers thématiques et les mesures proposés.
Par ailleurs, la présente stratégie a été rédigée en collaboration avec la police locale et
fédérale, le ministère public fédéral, les communes en CG, l'OCAM et tous les services
concernés directement par la mise en œuvre de la stratégie en CG.
Une concertation systématique aura lieu avec l'ensemble des acteurs impliqués au niveau
local, communautaire, régional et fédéral durant toute la période de mise en œuvre de la
stratégie. Un comité d'accompagnement sera mis en place dans ce contexte et sera
composé notamment de représentants du Gouvernement, du service public, des
communes, des secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse, des
affaires sociales et du sport, de la police locale et fédérale, du ministère public et de
l'OCAM. D'un point de vue organisationnel, le comité d'accompagnement devrait
idéalement être associé à des commissions existantes.
M47
Mise en place d'un comité d'accompagnement pour la mise en œuvre de la
présente stratégie
Partenaires : Secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse, des affaires
sociales et du sport, ministère public, police locale et fédérale, TFN
Monitoring et évaluation finale
Durant la même période, un monitoring systématique de l'efficacité des mesures prévues
sera mis en place. À cet égard, le présent document s'axe sur les indicateurs du « Plan
R»:
•
•
•
•
Analyses et rapports de la TFN
Évolution du nombre de FTF en Belgique
Évolution des personnes condamnées et arrêtées en Belgique pour des délits
extrémistes
Évaluation du nombre d'éléments radicaux sur la base des rapports rédigés par
les Task Forces locales
Une évaluation finale de la présente stratégie devra avoir lieu au terme de la phase de
mise en œuvre visée. C'est sur la base de cette évaluation, compte tenu des nouvelles
conditions-cadres et conformément aux stratégies de sécurité et de prévention attendues
au niveau fédéral qu'une nouvelle stratégie de prévention du radicalisme violent en CG
sera formulée.
33-38
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M48
M49
M50
PUBLIC
Mesure du succès de la présente stratégie à l'aide des indicateurs énoncés dans
les présentes
Détermination de nouveaux piliers et mesures nécessaires
Évaluation finale de la présente stratégie
Partenaires : Secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse, des affaires
sociales et du sport, ministère public, police locale et fédérale, TFN
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8. Synthèse de toutes les mesures
M1
M2
M3
M4
M5
M6
M7
M8
M9
M10
M11
M12
M13
M14
M15
M16
M17
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M19
M20
M21
M22
M23
M24
M25
M26
Sensibilisation des multiplicateurs ainsi que des intervenants de première ligne
et des entreprises privées par le biais de formations spécifiques et fondées sur
les besoins visant à reconnaître les signes de la radicalisation et à les
appréhender de manière adéquate
Identification des multiplicateurs et acteurs concernés au sein de la CG
Identification des coopérations spécifiques avec les multiplicateurs, en ce
compris toutes les communautés et tous les responsables religieux au niveau
de la CG
Échange systématique avec les services fédéraux et locaux concernés
Promotion de l'esprit critique chez les jeunes et confrontation critique aux
thèmes de société dans les écoles et dans le contexte extrascolaire
Proposition de formations BOUNCE young en CG
Proposition de formations BOUNCE along en CG
Proposition de formations BOUNCE up en CG
Identification d'un partenariat bilatéral avec le programme planifié Wegweiser à
Aix-la-Chapelle
Promotion de projets pilotes déjà initiés ou nouveaux visant à prévenir
précocement les processus de radicalisation
Promotion des mesures dans le cadre du dialogue interculturel en CG
Rapports réguliers au Gouvernement concernant le groupe de pilotage
« Dialogue interculturel »
Identification des partenariats dans le cadre de l'implémentation d’exitprograms au sein de la CG
Promotion d'un échange interne entre tous les intervenants « de première
ligne » (travailleurs sociaux, éducateurs, enseignants, imams, services de
maintien de l'ordre, etc.) au niveau de la CG et au-delà
Envoi d'un représentant permanent du Gouvernement à la plateforme fédérale
« Radicalisme » du comité belge de concertation
Envoi d'un représentant permanent de la CG à la TFN
Recours aux offres de formation continue des services fédéraux pour les
services sociaux, de l'éducation, de la jeunesse, de l'aide à la jeunesse et du
sport susceptibles d'être confrontés au radicalisme
Soutien de la « Ligne verte » initiée par l'État fédéral pour venir en aide aux
proches des personnes en passe de se radicaliser, grâce à la mise en place
d'offres complémentaires indispensables au niveau communautaire et local
Au besoin, soutien des CSLI
Sensibilisation des services de la CG et du niveau local à la possibilité de
bénéficier de briefings sur les thèmes propres à la sécurité, organisés par les
services fédéraux
Promotion d'un échange efficace d'informations entre tous les services et les
niveaux concernés
Initiation d'un dialogue interreligieux
Examen de la possibilité d'une formation continue et d'une professionnalisation
des multiplicateurs actifs dans la CG
Soutien aux efforts fédéraux menés en vue de formuler une stratégie de
prévention de la polarisation dans les médias
Examen d'une possible adaptation des conditions relatives à la reconnaissance
officielle des lieux de culte
Envoi d'un représentant permanent de la CG à la commission fédérale pour les
communautés religieuses, les fabriques d'église et les lieux de culte
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En tant que partenaire de l'EMR, soutien à la structure NeBeDeAGPol
En tant que partenaire de l'EMR, soutien à la structure EPICC
En tant que partenaire de l'EMR, soutien à la structure BES
Recours à la représentation diplomatique à Berlin en vue de nouer des contacts
transfrontaliers dans le domaine de la prévention et de la sécurité
Identification de nouvelles coopérations au niveau de la Grande Région SarreLorraine-Luxembourg
Examen, en collaboration avec le SPF Sécurité et Prévention, de la possibilité
d'élaborer des « counter-narratives » et de proposer des « bons modèles »
dans les secteurs de l'éducation, de la jeunesse, de la culture et du sport
Identification de tous les services concernés sur le territoire de la CG
Interconnexion entre ces acteurs et toutes les autorités concernées
Échange stratégique d'informations pour un accompagnement optimal des
personnes radicalisées, en collaboration avec les secteurs de l'éducation, de la
jeunesse, de l'aide à la jeunesse et des affaires sociales, les services fédéraux
de justice et la maison de justice
Désignation d'un coordinateur central pour l'échange d'informations entre la CG
et l'ensemble des autres niveaux concernés de l'État fédéral belge.
Soutien à la rédaction d'un « livre blanc » concernant la prévention de la
polarisation et de la radicalisation et concernant la lutte contre le terrorisme en
collaboration avec le SPF Sécurité et Prévention
Soutien relatif au relevé, à l'accompagnement et à l'évaluation des mesures de
prévention par les services fédéraux
Soutien aux efforts fédéraux pour la promotion de projets pilotes et l'échange
d'expériences et de savoir à tous les niveaux politiques
Soutien à l'harmonisation des mesures de prévention existant à tous les
niveaux
Échange et référenciation des modèles de bonnes pratiques au sein de la TFN
Soutien à un élargissement et à un approfondissement de la coopération des
services de la CG (en particulier la maison de justice) et des services fédéraux
de justice dans le cadre du « Plan R »
Examen et évaluation des adaptations possibles des cadres légaux spécifiques
afin de permettre un échange efficace d'informations entre les services de la CG
et ceux de l'État fédéral
Harmonisation des mesures de sensibilisation, de déradicalisation et de
répression à tous les niveaux (notamment la justice, les maisons de justice et le
secteur social) dans le but d'atteindre une efficacité maximale
Soutien d'un flux efficace d'informations entre les services pénitentiaires et les
services de la CG
Promotion du flux d'informations nécessaire à un accompagnement efficace et
individuel des personnes radicalisées dans le but de les déradicaliser et de les
réinsérer dans la société
Mise en place d'un comité d'accompagnement pour la mise en œuvre de la
présente stratégie
Mesure du succès de la présente stratégie à l'aide des indicateurs énoncés dans
les présentes
Détermination de nouveaux piliers et mesures nécessaires
Évaluation finale de la présente stratégie
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PUBLIC
9. Index des sources
Publications politiques
•
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•
•
•
•
•
•
•
Heukemes (édit.), Concept de développement régional de la Communauté
germanophone, tome 4, Ministère de la Communauté germanophone, 2015,
http://www.dglive.be/PortalData/2/Resources/downloads/rek/REK4-72dpiKORR_23sept.pdf, consulté le 29.02.2016 à 14h31
Accord de coopération du 7 janvier 2014 entre l'État fédéral, les Communautés et
les Régions relatif à la politique criminelle et à la politique de sécurité
NN, loi du 11 décembre 1998 relative à la classification et aux habilitations,
attestations et avis de sécurités, 11 décembre 1998
NN, Note-cadre de Sécurité intégrale 2016-2019
NN, Plan d’action Radicalisme, 2015
NN, Questions et réponses concernant le programme de prévention Wegweiser,
mars 2016
Paasch, arrêt gouvernemental EXVIII/05.11.2015/OP/185 : Mise en place d'un
groupe de pilotage appelé « Dialogue interculturel »
Paasch, arrêt gouvernemental EXVIII/19.11.2015/OP/197 : Désignation d'un
coordinateur politique de prévention du radicalisme violent en Communauté
germanophone
Paasch, arrêt gouvernemental EXVIII/21.01.2016/OP/197 : Désignation d'un
officier de sécurité pour le Gouvernement de la Communauté germanophone et
pour l'échange d'informations entre l'Organe de coordination pour l'analyse de la
menace (OCAM) et la Communauté germanophone
Publications scientifiques
•
•
•
•
Bliesener, 2009, Hooliganismus, in Diskriminierung und Toleranz, Psychologische
Grundlagen und Anwendungsperspektiven [Hooliganisme, dans Discrimination et
tolérance, fondements psychologiques et perspectives d'utilisation], Beelmann,
Jonas, (édit.), Springer 2009
Brion, De Ruyver, Easton, Laffineur, Pauwels, Schils, Comprendre et expliquer le
rôle des nouveaux médias sociaux dans la formation de l’extrémisme violent. Une
recherche qualitative et quantitative, belspo 2014,
http://www.belspo.be/belspo/fedra/TA/synTA043_fr.pdf, consulté le 25.02.2016 à
11 h 57
De Ruyver, Easton, Noppe, Ponsaers, Verhage, Preventie van radicalisering in
België [Prévention de la radicalisation en Belgique] , Maklu Antwerpen Apeldoorn,
Portland, 2011
Molthagen, Dr. Dietmar, Handlungsempfehlungen zur Auseinandersetzung mit
islamistischem, Extremismus und Islamfeindlichkeit [Recommandations d'action
face à l'extrémisme islamique et à l'islamophobie], fondation Friedrich Ebert 2015
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Regierung der Deutschsprachigen Gemeinschaft Belgiens
Oliver Paasch - Ministerpräsident
PUBLIC
Articles du Web
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besafe.be, Le conseil des ministres a marqué son accord sur la Note-cadre de
Sécurité intégrale 2016-2019 et le Plan National de Sécurité 2016-2019,
09.06.2016, https://www.besafe.be/fr/pleins-feux-sur/conseil-ministres-marquson-accord-note-cadre-s-curit-int-grale-2016-2019-et-plan-na, consulté le
14.06.2016 à 11h46
bounce-resilience-tools.eu, outils de résilience BOUNCE, http://www.bounceresilience-tools.eu/fr, consulté le 16.02.2016 à 14h48
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lpb-bw.de, Islamischer Staat (IS) [État islamique (EI)], https://www.lpbbw.de/islamischer-staat.html, consulté le 24.02.2016 à 14h20
nebedeagpol.eu, Schneller, besser und mehr Informationen für die Polizeien der
drei Ländern, 2014 [Davantage d'informations de meilleure qualité et plus
rapidement disponibles pour les polices des trois pays],
http://www.nebedeagpol.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=67
&Itemid=466&lang=de, consulté le 14.06.2016 à 9h57
Cf. rtbf.be, Terrorisme : niveau d’alerte relevé, les militaires déployés à Brussels
Airport, le 17.11.2015,
http://www.rtbf.be/info/dossier/attaques-terroristes-a-paris/detail_attaques-aparis-le-niveau-d-alerte-releve-presence-accrue-des-services-desecurite?id=9138621, consulté le 24.02.2016 à 14h46
sueddeutsche.de, chronologie : Terror in Europe und Nord-Afrika [Terreur en
Europe et en Afrique du Nord], le 13.01.2016,
http://www.sueddeutsche.de/news/panorama/terrorismus-chronologie-terror-ineuropa-und-nordafrika-dpa.urn-newsml-dpa-com-20090101-160113-99-902379,
consulté le 24.02.2016 à 14h41
tagesschau.de, In den Farben und der Sache getrennt [Différents par la couleur et
la cause défendue], le 29.10.2014, http://www.tagesschau.de/inland/hooligans119.html, consulté le 29.02.2016 à 14h23
welt.de, Europol warnt vor schweren IS-Anschlägen in Europa [Europol avertit de
la menace d'attentats graves de l'EI en Europe], le 25.01.2016,
http://www.welt.de/politik/ausland/article151434106/Europol-warnt-vorschweren-IS-Anschlaegen-in-Europa.html, consulté le 24.02.2016 à 14h50
zeit.de, Belgien nach Terrordrohung in Alarmbereitschaft [La Belgique en état
d'alerte après la menace terroriste], le 21.11.2015,
http://www.zeit.de/politik/ausland/2015-11/terrorangst-belgien-bruesselnachrichten-liveblog, consulté le 24.02.2016 à 13h10
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