Vie de saint Roch Synthèse établie par Bernard Malcor 16/07/2016

Vie de saint Roch
Synthèse établie par Bernard Malcor
16/07/2016
Saint Roch est après saint Sébastien, le deuxième saint antipesteux que l’on recense dans le Perche1.
Saint Sébastien est un saint thaumaturge par analogie, saint Roch qui est né au temps des pestes est
invoqué car il a lui-même été atteint par cette maladie
Même s’il n’a pas sa statue dans notre église du Plessis, son histoire mérite d’être racontée car on le
retrouve partout.
« L’une des grandes données du XIV° siècle est la peste. Si l’on trouve une première épidémie de
« suette » dès 1315, il n’existe aucun document à Chartres sur les ravages exercés par la Grande
Peste de 1348. Les archives du Vatican en révèlent les ravages par l’accroissement de la fréquence
des nominations à divers bénéfices, laissant supposer que leur titulaire disparaissait rapidement du
fait sans doute de la maladie. Un phénomène semblable eut lieu après la seconde épidémie de 13611362. A Chartres la peste a sévi, de 1348 jusqu’au début du XVI° siècle, tous les 12 ans environs, sauf
au milieu du XV°. Une durée de chaque épidémie semble avoir été en moyenne de 2 à 3 mois. Les
notables et une partie du clergé de Chartres pratiquent lors la seule thérapeutique efficace : la
fuite. »2
Saint Roch est un des saints les plus vénérés de la Chrétienté, mais non des mieux connus. Il est fêté
le 16 août.
Il naquit aux environs de 1300, d’une famille fortunée de Montpellier. Il vint au monde avec sur la
poitrine une marque rouge en forme de croix. Il perdit ses parents entre 15 et 20 ans et décida de se
rendre en pèlerinage au tombeau des apôtres, à Rome. Il revêtit l’habit de pèlerin et prit le bourdon.
Au long de son voyage il se dévoua à enrayer le fléau de la peste qui sévissait alors. Il fut saisi du mal
à son tour. Pour n’être pas à charge, il se réfugie dans une forêt proche de Plaisance, en Italie, et s’y
construit une pauvre cabane de branchages. Dieu ne l’abandonne pas et fait jaillir une source où il
pourra se désaltérer et laver la plaie qui s’est formée à l’aine. Puis le chien d’un seigneur lui apporte
son pain quotidien, qu’il dérobe à la table de son maître. Celui-ci le suit un jour et renonce, à la voix
de saint Roch, à sa vie égoïste et fastueuse pour embrasser la pauvreté.
Sur un ordre du ciel, Roch guéri regagne sa patrie mais en arrivant à Montpellier il est prit pour un
espion, par son oncle, le gouverneur de la ville, et est enfermé dans la prison municipale. Il y est
oublié et meurt au bout de cinq ans. Il est alors reconnu par sa vieille grand-mère grâce à la croix
rouge qui marquait sa poitrine3.
En mémoire de son pèlerinage à Rome, Saint Roch est représenté portant le vêtement des pèlerins.
Il tient son genou à découvert, y montrant un bubon pesteux. A côté de lui se trouve un chien tenant
dans sa bouche une miche de pain.
Il avait droit à une prière spécifique : O grand serviteur de Dieu, saint Roch, qui aviez le don de guérir
ceux qui étaient affligés de la peste, préservez-moi de ce mal par votre intercession et vos mérites et
obtenez-moi la vie éternelle4.
Saint Roch est aussi invoqué pour les maladies de bestiaux, à caractère épidémique, en particulier
pour la fièvre aphteuse. La prière qui lui était adressée est la suivante : O grand serviteur de Dieu,
saint Roch, qui aviez le don de guérir ceux qui étaient affligés de la peste, nous avons recours
aujourd’hui à votre bonté, afin que, par votre intercession, vous éloigniez de nous ce fléau et que vous
protégiez nos étables des épidémies qui menacent notre pays. Saint Roch, délivrez-nous de toute
peste épidémique et de la fièvre aphteuse, nous bénirons votre nom et nous servirons Dieu de tout
notre cœur.5
Si les pèlerinages recensés sont relativement peu nombreux (Villedieu-le-Château, Neuillé-PontPierre, Digny, Romorantin, Thoury) par contre le saint est l’un de ceux les plus couramment statufiés6
(Boissy-lès-Perche (28), Thiron-Gardais (28), La Croix-du-Perche (28), Sainte-Anne (41 proche
Vendôme), Cellé (41), Villedieu-le-Château (41) et aussi au Musée d’Art religieux de Blois, statue
provenant de la chapelle Saint-Roch de Romorantin ). J’ai recensé deux tableaux (Saint-Avit-auPerche (41) et Ceton (61)). Saint Roch est encore représenté sur une fresque de l’église de Reveillon,
proche de La Ferté-Vidame (28). Une croix Saint-Roch est érigée sur la commune de Boursay, sur la
route de Droué, au branchement vers La Fontenelle7.
1
La Piété populaire dans le Perche. Catalogue d’exposition. Musée des ATP du Perche. 1987 p 74
Histoire de Chartres et du pays chartrain Privat 1983. p 131
3
RR. PP. Bénédictins de Paris. Vies des saints et bienheureux selon l’ordre du calendrier avec l’historique des
fêtes. 13 Tomes. Paris Letouzey 1959
4
Gouin Abbé F. curé de Soizé (28) Manuel des pèlerinages 1937 p 117-118
5
Gouin Abbé F. op. cit. p 117-118
6
La Piété populaire dans le Perche. Op.cit. p 66
7
Croix bénie le 16 août 2016, par l’abbé Benoît Lhomme Ducret, suite à sa restauration suivie par Gilles
Dufrenoy.
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