tannhäuser - Atelier Lyrique de Tourcoing
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tannhäuser - Atelier Lyrique de Tourcoing
SAISON 15/16 TANNHÄUSER RICHARD WAGNER (1813-1883) Création de la version dite de Paris Opéra, Paris, 13 mars 1861 en 1815 Direction musicale Jean Claude Malgoire TANNHÄUSER Conception visuelle et scénographie Jacky Lautem RICHARD WAGNER Tannhäuser, Nicolas Rivenq Élisabeth, Axelle Fanyo Vénus, Juliette Raffin-Gay Wolfram, Alain Buet Landgrave, Geoffroy Buffière Le Berger Liliana Faraon Les sirènes Liliana Faraon, Stéphanie Révillion, Myriam Ramph, Gwendoline Druesnes Chef de chant Françoise Tillard Chœur Régional Nord - Pas de Calais (chef de chœur Éric Deltour) soprani Elsa Bediard, Catherine Bodet, Sophie Dubois, Anne Duhen, Patricia Her, Eve Hoschede, Catherine Lafon, Camille Lancelevee, Dominique Lessenne, Thérèse Letiers, Christine Picavez, MarieHélène Verstraete alti Anne Blot, Virginie Desmarets, Laurence Dubrulle, Isabelle, Hugot, Blandine Jouni, Delphine Lecaille, Séverine Lobiau, Sylvie Merviel, Béatrice Poupard, Danièle Roux, Sophie Wrobel ténors Philippe Deloffre, Félix Demede, JeanPierre Guffroy, Laurent Jolis, Christian Lamidey, François Meyer, Patrick Sendral, André Thomas, Christophe Vanheule, Pascal Vantomme barytons-basses Thierry Caron, Jean-Pierre Jadas, Vincent Lemoine, Jean-Pierre Mac Veigh, Victor Mardellat, Yves Minet, Michel Picavez, Cyrille Pradal, Patrick Tillie, Hervé Van Moerkercke, Pierre Verstraete, Félix Weiser Ensemble vocal de l’Atelier Lyrique de Tourcoing soprani Alice Pech, Stéphanie Révillion alti Gwendoline Druesnes, Vanessa Fodil, Myriam Ramphft ténors François Burie, Stefan Moriamez, François Mulard barytons-basses Geoffrey Aligon, Mathieu Gourlet Couvert, Claire Merlet, Françoise Rojat, Marie Saint-Loubert-Bié Violoncelles Vérène Westphal, Dominique Dujardin, Nicolas Crnjanski, Hendrike Ter Brugge, Damien Launay, Jean-Christophe Marq Contrebasses Luc Devanne, Michael Greenberg, Tanguy Menez Flûtes Amélie Michel, Olivier Benichou, Anne Parisot piccolo Anne Parisot Hautbois Vincent Arnoult, Vincent Robin Cor anglais Vincent Robin Clarinettes Lorenzo Coppola, Vincenzo Casale Bassons François Charruyer, Amélie Boulas Cors naturels Emmanuel Padieu, Pierre-Yves Madeuf Cors à pistons Jocelyn Willem, Cédric Muller, Pierre Turpin*, Gregorie Sarrasin* Trompettes Philippe Genestier, Serge Tizac, Julia Boucaut Trombones Frédéric Lucchi, Guy Duverget, Romain Simon Ophicléide Patrick Wibart Timbales Guillaume Blaise Percussion Bruno Grare Harpe Frédérique Garnier Régie Éric Krins *musiciens en scène Équipe technique du Théâtre municipal de Tourcoing René Blairon, Robert Delnaisse, Patrick Duquesnoy, Jean Gossot, Gilles Lescroart, Gérald Peningue Équipe technique de l’Atelier Lyrique de Tourcoing création images et vidéo Alexis Noël électricien, vidéo Clément Morel régie surtitrage Florence Willemain (2/02), Roberto Grassi (4/02) régie musicale Anne Lebouvier Production Atelier Lyrique de Tourcoing. Remerciements à La Virgule, Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains, l’Opéra de Lille. Tourcoing, Théâtre Raymond Devos mardi 2 février 2016 20h jeudi 4 février 2016 20h* *représentation en partenariat avec La Banque Postale mardi 2 & jeudi 4 février 2016 TOURCOING - Théâtre Raymond Devos La Grande Écurie et la Chambre du Roy Violon solo Philippe Couvert Violons I Philippe Jégoux, Isabelle François, Élisabeth Desenclos, Valérie Robert, Patricia Bonnefoix, Alain Pégeot, Maximilienne Caravassilis,François Gasnier Violons II Sandrine Naudy, Clarisse Rinaldo, Andrée Mitermite, Bernadette Charbonnier, Catherine Perlot, Guya Martinini, Marie-Claude Lebey Altos Roberto Aronica, Juliette Danel, Hélène durée du concert : 2h + entracte concert en allemand surtitré en français. photo de couverture : © Antonio MORA 2 À propos du Tannhäuser version de Paris Synopsis détaillé L’œuvre est ébauchée en 1842, le livret rédigé en 1843 et la partition achevée le 13 avril 1845. Tannhäuser est créé au Théâtre Royal de la Cour de Dresde le 19 octobre 1845. En 1861, Wagner révise sa partition en vue de la création parisienne en langue française : il insère notamment un ballet pour se conformer à l’usage local. La première à l’Opéra de Paris, le 13 mars 1861, est un fiasco, dû la fois aux préjugés de la critique et au refus de Wagner de s’adapter aux conventions de l’Opéra. Wagner révisera encore son œuvre pour les représentations à Vienne en 1875, ce qui nous permet aujourd’hui de parler de trois versions différentes de Tannhäuser: celle de Dresde, celle de Paris et celle de Vienne. Acte I Nous sommes sur le Mont de Vénus (Venusberg), dans la grotte souterraine qui abrite la déesse de l’amour et les créatures lascives qui l’entourent. Le ménestrel Tannhäuser, qui y a élu domicile depuis longtemps déjà, est saturé de cette vie dédiée à la sensualité : il s’ennuie et, aspirant à son salut, désire plus que tout quitter cet univers dont il a l’impression d’avoir fait le tour. Vénus essaie de le retenir en se faisant tour à tour charmeuse et menaçante, mais rien n’y fait : Tannhäuser prononce le nom de Marie et le Venusberg disparaît à ses yeux. Il se retrouve au milieu d’une prairie verdoyante, au printemps. On entend le chant d’un jeune pâtre qui souffle sur son chalumeau, puis un chœur de pèlerins qui passent au loin, se dirigeant vers Rome. Arrive alors le Landgrave Hermann, souverain de Thuringe, avec sa suite. Ils ne tardent pas à reconnaître Tannhäuser, l’un des leurs, dont on demeurait sans nouvelles depuis qu’il avait quitté le château de la Wartburg. On se réjouit de son retour, mais Tannhäuser déclare vouloir suivre les pèlerins. Son meilleur ami, Wolfram, fait alors allusion à Élisabeth, la nièce du Landgrave, et à ses sentiments pour Tannhäuser : ce dernier, ébranlé, décide de rester. Les extraits présentés ici font partie de la partition dite de Paris (1861), identique à celui de la partition dite de Vienne (1875), qui se chante maintenant dans la langue de Goethe, car Wagner fut très mécontent de la traduction en français, en vers comme on l’exigeait à l’époque pour l’opéra. Personnages Tannhäuser Wolfram von Eschenbach, concurrent de Tannhäuser Élisabeth, nièce du Landgrave Vénus, déesse de l’Amour Hermann, Landgrave de Thuringe et oncle d’Élisabeth un jeune Pâtre les sirènes L’action se déroule en Thuringe, près d’Eisenach, au XIIIe siècle. Résumé Quittant à grand-peine les bras de Vénus, la déesse de l’amour, le poète et chanteur Tannhaüser se retrouve dans la vallée de la Wartburg, où il rejoint le groupe de chevaliers qu’il avait quitté sans raison justifiée. Parmi eux, Wolfram von Eschenbach et le Landgrave Hermann, dont la nièce Elisabeth se languit au château. En entendant ce prénom, Tannhaüser décide de participer au Concours de chant qui va y être organisé. En le revoyant, Elisabeth retrouve également sa joie. Mais lors du Concours, alors que les chevaliers vantent avec noblesse l’amour courtois, Tannhaüser, lui, improvise un chant célébrant l’amour charnel, celui qu’il a connu au Vénusberg et dont il livre les moindres détails : ses propos licencieux heurtent l’assistance, qui le menace de mort, avant d’obtenir de lui qu’il aille demander le pardon du pape à Rome. Mais le pèlerin Tannhaüser se verra refuser le pardon du Saint-Père. Prêt à retrouver Vénus, il devra son salut aux prières d’Elisabeth, victime sacrifiée au pied de qui il s’éteindra à son tour. 3 Tannhäuser version de Paris Deux créations, Dresde et Paris Acte II Élisabeth se réjouit d’entrer à nouveau dans la grande salle de la Wartburg où va avoir lieu le traditionnel concours de chant. Elle n’y avait pas pénétré depuis le départ de Tannhäuser. L’inclination de l’un pour l’autre laisse suffisamment peu de doutes pour que Wolfram, secrètement amoureux d’Élisabeth, prenne conscience qu’il n’a aucune chance. ENTRACTE Les invités à la joute poétique se réunissent et Wolfram ouvre les festivités par un chant à la gloire de l’amour pur et désincarné. Tannhäuser lui répond en vantant l’amour charnel : scandale ! Les femmes quittent la salle, les hommes tirent leur épée, mais au lieu de se modérer, Tannhäuser entonne un hymne enflammé à Vénus. Il serait passé par les armes sans l’intervention d’Élisabeth : bien que son honneur soit souillé, elle demande l’indulgence pour Tannhäuser. Celui-ci prend conscience de sa faute et, banni par le Landgrave, se met en route pour Rome, en quête de salut. Acte III Au retour des pèlerins, en automne, Élisabeth cherche en vain Tannhäuser dans le cortège. Elle adresse une prière à la Vierge Marie. Resté seul, Wolfram chante une romance pour donner libre cours à sa mélancolie, mais il est interrompu par un pèlerin qui s’adresse à lui. L’homme est marqué par les épreuves, mais Wolfram finit par reconnaître son ami Tannhäuser. Il est allé à Rome pour faire pénitence mais le Pape lui a refusé sa grâce tant que le rameau qu’il porte au bout de sa crosse n’aurait pas reverdi. Écoeuré, Tannhäuser fait une fois de plus allégeance à Vénus, mais au moment où il s’apprête à rejoindre la déesse de l’amour, Wolfram prononce à nouveau le nom d’Élisabeth. Passe alors le cortège funèbre de la jeune femme, morte de chagrin, tandis que les pèlerins annoncent que le bâton du Pape a miraculeusement refleuri. Tannhäuser peut mourir en paix. 4 Lettre de Baudelaire à Wagner Monsieur, Je me suis toujours figuré que si accoutumé à la gloire que fût un grand artiste, il n’était pas insensible à un compliment sincère, quand ce compliment était comme un cri de reconnaissance, et enfin que ce pouvait avoir une valeur d’un genre singulier quand il venait d’un Français, c’est-à-dire d’un homme peu fait pour l’enthousiasme et né dans un pays où l’on ne s’entend guère plus à la poésie et à la peinture qu’à la musique. Avant tout, je veux vous dire que je vous dois la plus grande jouissance musicale que j’aie jamais éprouvée. Je suis d’un âge où on ne s’amuse plus guère à écrire aux hommes célèbres, et j’aurais hésité longtemps encore à vous témoigner par lettre mon admiration, si tous les jours mes yeux ne tombaient sur des articles indignes, ridicules, où on fait tous les efforts possibles pour diffamer votre génie. Vous n’êtes pas le premier homme, Monsieur, à l’occasion duquel j’ai eu à souffrir et à rougir de mon pays. Enfin l’indignation m’a poussé à vous témoigner ma reconnaissance ; je me suis dit : je veux être distingué de tous ces imbéciles. La première fois que je suis allé aux Italiens pour entendre vos ouvrages, j’étais assez mal disposé, et même je l’avouerai, plein de mauvais préjugés ; mais je suis excusable ; j’ai été si souvent dupe ; j’ai entendu tant de musique de charlatans à grandes prétentions. Par vous j’ai été vaincu tout de suite. Ce que j’ai éprouvé est indescriptible, et si vous daignez ne pas rire, j’essaierai de vous le traduire. D’abord il m’a semblé que je connaissais cette musique, et plus tard en y réfléchissant, j’ai compris d’où venait ce mirage ; il me semblait que cette musique était la mienne, et je la reconnaissais comme tout homme reconnaît les choses qu’il est destiné à aimer. Pour tout autre que pour un homme d’esprit, cette phrase serait immensément ridicule, surtout écrite par quelqu’un qui, comme moi, ne sait pas la musique, et dont toute l’éducation se borne à avoir (avec grand plaisir, il est vrai) quelques beaux morceaux de Weber et de Beethoven. Otto Knille, Tannhäuser et Vénus, 1873 © DR 5 Ensuite le caractère qui m’a principalement frappé, ç’a été la grandeur. Cela représente le grand, et cela pousse au grand. J’ai retrouvé partout dans vos ouvrages la solennité des grands bruits, des grands aspects de la Nature, et la solennité des grandes passions de l’homme. On se sent tout de suite enlevé et subjugué. L’un des morceaux les plus étranges et qui m’ont apporté une sensation musicale nouvelle est celui qui est destiné à peindre une extase religieuse. L’effet produit par l’introduction des invités et par la fête nuptiale est immense. J’ai senti toute la majesté d’une vie plus large que la nôtre. Autre chose encore : j’ai éprouvé souvent un sentiment d’une nature assez bizarre, c’est l’orgueil et la jouissance de comprendre, de me laisser pénétrer, envahir, volupté vraiment sensuelle, et qui ressemble à celle de monter dans l’air ou de rouler sur la mer. Et la musique en même temps respirait quelquefois l’orgueil de la vie. Généralement ces profondes harmonies me paraissaient ressembler à ces excitants qui accélèrent le pouls de l’imagination. Enfin j’ai éprouvé aussi, et je vous supplie de ne pas rire, des sensations qui dérivent probablement de la tournure de mon esprit et de mes préoccupations fréquentes. Il y a partout quelque chose d’enlevé et d’enlevant, quelque chose aspirant à monter plus haut, quelque chose d’excessif et de superlatif. Par exemple, pour me servir de 6 Lettre de Baudelaire à Wagner comparaisons empruntées à la peinture, je suppose devant mes yeux une vaste étendue d’un rouge sombre. Si ce rouge représente la passion, je le vois arriver graduellement, par toutes les transitions de rouge et de rose, à l’incandescence de la fournaise. Il semblerait difficile, impossible même d’arriver à quelque chose de plus ardent ; et cependant une dernière fusée vient tracer un sillon plus blanc sur le blanc qui lui sert de fond. Ce sera, si vous voulez, le cri suprême de l’âme montée à son paroxysme. J’avais commencé à écrire quelques méditations sur les morceaux de Tannhäuser et de Lohengrin que nous avons entendus ; mais j’ai reconnu l’impossibilité de tout dire. Ainsi je pourrais continuer cette lettre interminablement. Si vous avez pu me lire, je vous en remercie. Il ne me reste plus à ajouter que quelques mots. Depuis le jour où j’ai entendu votre musique, je me dis sans cesse, surtout dans les mauvaises heures : Si, au moins, je pouvais entendre ce soir un peu de Wagner ! Il y a sans doute d’autres hommes faits comme moi. En somme vous avez dû être satisfait du public dont l’instinct a été bien supérieur à la mauvaise science des journalistes. Pourquoi ne donneriez-vous pas quelques concerts encore en y ajoutant des morceaux nouveaux ? Vous nous avez fait connaître un avant-goût de jouissances nouvelles ; avez-vous le droit de nous priver du reste ? – Une fois encore, Monsieur, je vous remercie ; vous m’avez rappelé à moi-même et au grand, dans de mauvaises heures. CH. BAUDELAIRE. Je n’ajoute pas mon adresse, parce que vous croiriez peut-être que j’ai quelque chose à vous demander. Lettre de Baudelaire à Wagner datée du 17 février 1860 La genèse de Tannhäuser La création à Dresde date d’octobre 1845. La version dite « de Paris » verra le jour en 1861. Wagner connaissait et aimait Paris. Il y séjournera fréquemment entre ces deux dates. En 1860, il imagine de donner dans un petit théâtre parisien (aujourd’hui le Ranelagh) quelques extraits de Lohengrin et de Tannhäuser. Il eut immédiatement d’ardents supporters dont Baudelaire et l’épouse de l’ambassadeur d’Autriche en France. Celle-ci convainquit l’impératrice Eugénie de faire imposer par Napoléon III l’œuvre au directeur de l’Opéra de Paris. Wagner va complètement transformer son œuvre. Vénus, qui n’apparaissait qu’au troisième acte dans la version première de Dresde, va occuper la plus grande partie du premier acte dans la fameuse scène du « Venusberg ». Tannhäuser, prisonnier de l’amour violent de Vénus, va provoquer la destruction de la grotte du Venusberg, fuyant en invoquant la Vierge Marie. La présence de divinités de la mythologie gréco-romaine dans un drame germanique n’est pas une nouveauté ; Wagner qui, comme pour Le Vaisseau fantôme écrit lui-même le livret de l’opéra, suit la tendance de la littérature allemande médiévale qui transporte les divinités de la mythologie romaine dans certains lieux secrets de l’Allemagne. Ainsi Vénus a élu domicile dans le Warburg et sa grotte fameuse le Venusberg. Tenté par cette légende, Wagner va voir dans cette situation le propos de son formidable ballet bacchanale, aidé par le grand chorégraphe parisien Marius Petitpas. Wagner s’offusquera de ce que les exégètes n’aient vu dans Tannhäuser que le conflit chrétien entre l’esprit et la chair. Élisabeth, nièce du Margrave de Thüringe, amoureuse silencieuse du barde Tannhäuser, incarne la rédemption par l’amour, le sacrifice de la femme sans laquelle le héros ne saurait être racheté. Wolfram sera l’ami fidèle qui, jusqu’à la fin de l’œuvre, tentera de sauver l’âme de Tannhäuser en le rapprochant de la vertueuse Élisabeth. La partition : Cultivant une fois de plus le principe du Leitmotiv, Wagner construit sur 35 d’entre eux une partition d’une architecture prodigieuse. Les plus connus d’entre eux sont passés chez le mélomane comme des références mélodiques ; hymne du pardon céleste (Marche des Pèlerins qui est un des thèmes porteurs de l’œuvre), motif du repentir, glorification de Vénus, thèmes de la Bacchanale et sur la fin du troisième acte Le renoncement à l’amour, la malédiction, la Fête du Pardon, contrition, Rédemption etc. Enfin un mot sur l’instrumentarium : Parmi les innovations les plus marquantes, l’utilisation de cors de chasse (Waldhorn) associés aux cors à barillets (Ventilhörner) durant toute l’œuvre et qui nous procurent une sensation toute nouvelle ; l’utilisation du cor anglais dans la scène élégiaque du Petit Berger. 7 8 La genèse de Tannhäuser Pour les cordes, il propose des tapis délicats suggérés par des divisions de celles-ci, du plus grave au plus aigu. On remarque aussi une importante utilisation des altos qui s’associent aux violoncelles et contrebasses créant des climats de grande méditation. À propos du concert vision L’action se déroule en Thuringe prés de Eisenach au treizième siècle. À l’instar des dernières œuvres maçonniques de Mozart, la combinaison clarinettes-bassons-trombones créée, par sa répétition dans le troisième acte, un climat extatique. - Le Vénusberg, au Hörselberg, refuge de Vénus selon la tradition du XIXe siécle, des Ephébes, Bacchantes, orgies, Grâces, Nymphes,c’est la grotte de l’amour… Jean-Claude Malgoire Notre recherche se concentre sur les personnages du récit ainsi que sur les lieux d’action : - Une belle vallée : la Wartburg, d’où l’on aperçoit le Hörselberg (clocher, troupeaux, statue de la vierge…) - La salle des chanteurs du château de la Wartburg avec vue sur la cour du château et la vallée (contre – champ de l’image précédente…) Voici quelques notes pour préciser le concept de nos recherches iconographiques car il ne s’agit ni de représenter l’opéra ni de donner un concert. Ici il s’agit bien de « l’entre – deux » du - « concert vision » - qui est délicat et subtil à concevoir Il ne faut pas que notre proposition graphique « remplace » un décor mais elle doit néanmoins « coller » au propos sans toutefois être illustrative… Et mettre en avant la musique et en valeur les interprètes. En cela réside toute la subtilité des choix effectués. Ce qui a été privilégie ici est de rendre visible par la scénographie la « circulation » des personnages (y compris les chœurs) dans le récit, de créer les ambiances nécessaires aux propos (par scène et / ou par acte) et de proposer un dispositif particulier (mise en abyme – relief) des images afin que le spectateur puisse s’y plonger tout en étant principalement réceptif à la partition musicale et aux chanteurs. Nous sommes ici à la recherche, en quelque sorte, d’un décor « mental » que chacun (auditeur) puisse se fabriquer à partir des codes que nous allons lui donner. En corollaire, il s’agit probablement de diffuser des images fixes emblématiques mais peu nombreuses pouvant « glisser » entre elles afin de laisser s’ouvrir des perspectives, modifier un point de vue ou donner une notion d’espace que l’on embrasse ou qui se resserre et / ou de temps qui passe. Pour se faire, on va proposer en particulier dans l’acte I un effet de « zoom » sur deux personnages (scène 2), mais aussi des effets machineries (mouvement de rideaux) séquenceront et amplifieront les changements, la lumière accompagne toujours et souligne parfois et ,volontairement en décalage, les « costumes » restent ceux d’un concert et installent définitivement le concept « histoire que l’on raconte ». Jacky Lautem, janvier 2016 Leitmotiv de Tannhäuser 9 10 Les interprètes 11 Les interprètes Jean Claude Malgoire Jacky Lautem Nicolas Rivenq Axelle Fanyo direction musicale conception visuelle et scénographie Tannhäuser, baryton Élisabeth, soprano Hautboïste et cor anglais à l’Orchestre de Paris, pionnier de l’époque baroque, musicologue, metteur en scène, le chef d’orchestre Jean Claude Malgoire a exploré 1000 ans de musique du Moyen Age au XXIe siècle. Compagnon de route de l’Ensemble 2e2m, de Musique de Européen l’Ensemble Contemporaine, fondateur de La Grande Écurie et la Chambre du Roy, cet esprit curieux et avide de recherches communique sa passion et partage le fruit de ses investigations au-delà des époques et des écoles, en fournissant de nouvelles clés d’écoute. Son profond respect pour l’œuvre originelle du compositeur génère un important travail de recherche qu’il poursuit depuis près de 50 ans. Cette quête permet une relecture, une écoute différente, une découverte voire une redécouverte des compositions qu’il choisit minutieusement. Ce pédagogue-né souhaite transmettre et curiosité la éveiller l’extraordinaire émotion que procure la musique. Directeur artistique de l’Atelier Lyrique de Tourcoing depuis sa création en 1981, il en fait une maison d’opéra différente au répertoire très diversifié, un laboratoire d’épanouissement de toutes les créations, originales et de qualité. Autant d’expériences stimulent Jean Claude Malgoire qui est un artisan du spectacle. Du premier opéra L’Orfeo de Monteverdi à Mare Nostrum de Kagel, en passant par la Trilogie Mozart/Da Ponte ou encore l’Opéra de quat’sous, des choix intéressants, étonnants, parfois risqués, mais toujours des opportunités de rencontres et de découvertes vecteurs d’émotions. Missionnaire de la musique, Jean Claude Malgoire initiateur et fédérateur propose chaque saison une nouvelle expédition, un autre défi, à travers les siècles, les styles et les différentes expressions du spectacle vivant. Depuis la création de l’Atelier Lyrique de collabore Lautem Jacky Tourcoing, régulièrement avec Jean-Claude Malgoire : Xerxès, un opéra de Haendel ; Requiem pour Amadeus, une fiction lyrique ; la trilogie des Monteverdi ; il a mis en espace et réalisé la partie image et éclairé le Requiem de Mozart au Stade Couvert de Liévin ainsi que Mare nostrum de M. Kagel au musée de la Piscine de Roubaix et le Tribun sur le plateau de l’ONL à Lille en 2013. Il a réalisé, dans le cadre de l’année Verdi, la mise en images d’un concert de musique classique le Requiem de Verdi dirigé par Jean Claude Malgoire, dans la grande nef du Fresnoy à Tourcoing. Il a mis en place, en tant que réalisateur, de nombreux événements et a créé les lumières de nombreux spectacles au théâtre ou à l’opéra et entre autres la plupart de ceux mis en scène par Gildas Bourdet. Il a signé régulièrement au Studio national des arts contemporains Le Fresnoy, où il est directeur des productions, les éclairages et les scénographies d’installations / expositions d’art contemporain ou de performances vidéo ainsi que des expositions dont le curateur est Alain Fleischer : Dans la Nuit des images au Grand Palais à Paris, Choses lues, Choses vues à la Bibliothèque Nationale. Licencié ès Lettres et ancien élève de l’École Normale Supérieure des Arts Décoratifs, Nicolas Rivenq commence ses études de chant dans la classe de J. Bonnardot au Conservatoire National de Musique de la ville d’Orléans. Après avoir été membre des Arts Florissants et de La Chapelle Royale, il entre dans la classe de M. Sénéchal à l’École d’Art Lyrique de l’Opéra de Paris pour deux ans, puis se perfectionne trois ans aux USA à l’Université d’Indiana dans la classe de la basse russo-italienne N. RossiLemeni. Remarqué par Yehudi Menuhin, il fait ses débuts aux Festivals d’Édimbourg et de Gstaad sous sa direction. À son retour en France, il débute une longue collaboration avec W. Christie dans Atys à l’Opéra Comique, Les Indes galantes à Aix-enProvence, Les Boréades à l’Opéra de Paris ou dans des tournées qui le portent à travers le monde. Sa rencontre avec J-C Malgoire et P-L Pizzi a été déterminante en prenant part à plus d’une vingtaine de leurs productions (Rinaldo, Hippolyte et Aricie, Le Comte Ory, Les Danaïdes, Trilogie Mozart-Da Ponte, Platée, Les Paladins, Trois opéras de Monteverdi... G. Strehler le choisit pour ce qui sera sa dernière production d’opéra (Così fan tutte) pour l’inauguration du Teatro d’Europa à Milan. Il participe aux concerts inauguraux de la réouverture de La Fenice sous la direction de R. Muti ainsi qu’à l’ouverture de la Cité de la Musique à Paris sous les directions de P. Boulez et W. Christie. Jonglant du baroque au contemporain, il couvre un vaste répertoire qui le conduit à travers le monde sous la direction de nombreux chefs tels que Z. Mehta, S. Ozawa, R. Jacobs, I. Fischer, M. Plasson, A. Pappano, E. Pido, M. Benini, G. Carella, M. Guidarini, D. Renzetti, R. Palumbo, A. Gerecz, J. E. Gardiner, K. Montgomery, J. Marin, D. Gatti, C. Scimone, etc. Il reçoit le premier prix du Concours G. B. Viotti à Vercelli en 1990. Ces dernières années, il a participé à la reprise d’Atys (dir. W. Christie) à Paris, Caen, Bordeaux et Versailles, la reprise de Platée (dir. J-C Malgoire) à Tourcoing, Versailles et Sablé et à l’opéra Die Fledermaus à Genève. Après une Licence en musicologie à la Sorbonne et un prix de violon au Conservatoire de la Courneuve-Aubervilliers, Axelle Fanyo décide de se consacrer au chant. Elle étudie avec Alexandra Papadjakou avant d’entrer en 2012 au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP) dans la classe de Glenn Chambers. Après avoir obtenu sa Licence, elle poursuit ses études en Master dans la classe d’Alain Buet. En 2014, elle intègre l’atelier lyrique Opera Fuoco dirigé par David Stern. Elle a eu la chance de travailler avec de nombreux professionnels comme Anne Le Bozec, Jeff Cohen, Janina Baechle, Kenneth Weiss ou encore dernièrement Mireille Delunsch lors d’une master-class à Royaumont sur le répertoire français de Gluck à Poulenc. Toutes ces rencontres lui ont permis de développer un répertoire riche et varié dans l’opéra et dans le lied et la mélodie. Elle forme d’ailleurs depuis 2012 un duo avec la pianiste Tokiko Hosoya, avec qui elle a récemment gagné le premier prix du Concours international Student Lied Duo Competition à Enschede aux Pays-Bas. Le duo s’est produit lors de nombreux récitals (Petit palais, Festival Printemps Musical des Alizés...). On le retrouvera prochainement au Peter de Grote Festival dans le nord des PaysBas ainsi qu’au Grachtenfestival à Amsterdam. À l’opéra, elle chante le rôle-titre dans Alcina de Haendel, Vitellia dans La Clémence de Titus de Mozart ou encore Madame Cortese dans Il Viaggio a Reims de Rossini qu’elle a récemment chanté au CNSDMP en coproduction avec la Philharmonie, dirigé par Marco Guidarini et mis en scène par Emmanuelle Cordoliani. Invitée de nouveau au Festival Printemps Musical des Alizés à Essaouira au Maroc, elle chante des extraits de Tosca de Puccini ainsi que des extraits de Porgy and Bess de Gershwin avec l’Orchestre philharmonique du Maroc dirigé par Olivier Holt. On la retrouvera prochainement à la Philharmonie dans la Petite Messe solennelle de Rossini dans la version originale pour deux pianos et harmonium avec le chœur de l’Orchestre de Paris sous la direction de Lionel Sow. 12 Les interprètes 13 Les interprètes Juliette Raffin-Gay Alain Buet Geoffroy Buffière Liliana Faraon Vénus, soprano Wolfram, baryton Landgrave, basse le berger, soprano Après des études de piano et de chant au conservatoire de Rouen, la soprano Juliette Raffin-Gay intègre le CNSMDP dans la classe d'Alain Buet, où elle poursuit actuellement sa formation. Elle a bénéficié notamment de l'enseignement de Sophie Aguessy, Luciana Serra, Élisabeth Vidal et André Cognet. Juliette affectionne tous les répertoires et se produit essentiellement dans l'oratorio en soliste avec différents chœurs de la région normande dans le Gloria de Vivaldi, le Requiem et le Kyrie de la Messe en ut de Mozart, la Messe en ut de Beethoven, le Requiem de Gounod, la Petite Messe solennelle de Rossini... Elle s’est également produite en récital pour interpréter des lieder de Schubert et de Schumann et dans un programme d'airs de comédies musicales américaines dans le cadre du festival des Nocturnes de la cathédrale de Rouen. Elle est aussi membre de l’ensemble vocal Rouennais « Les Affinités Électives » qui parcourt le répertoire de la renaissance à la musique moderne. Sur scène, elle a chanté dans King Arthur de Purcell, lors du festival du Périgord noir, dans les rôles de L'Honneur, une sirène et une bergère, dirigé par Michel Laplénie et Yvon Repérant. Dans le rôle de Lisa du Pays du sourire de Franz Lehar au théâtre Charles Dullin. En Micaëla dans Carmen de Georges Bizet, à Saint-Paul de Vence dans le cadre du festival « Les nuits de la Courtille ». À l'opéra de Rouen, dans le rôle du Marchand de sable dans Hansel et Gretel de Humperdinck. En novembre 2015, elle a pris part au concert vision Amériques à Tourcoing avec l’Atelier Lyrique, sous la direction de JC Malgoire. Après des études au CNR de Caen et au CNSM de Paris, le travail avec le grand professeur américain Richard Miller va marquer l’engagement d’Alain Buet dans le monde de la musique. Il entame une carrière de soliste et de pédagogue enrichie par des rencontres stimulantes avec des chefs comme JC Malgoire, E. Krivine, O. Schneebeli, Antony Hermus, Thomas Zehetmayr, FX Roth, H. Niquet, W. Christie, C. Rousset, R. Pichon, etc. et des instrumentistes tels L. Stewart, Z. Xiao Mei, E. Strosser, A. Tharaud, MJ Delvincourt... Une voix claire et chaude, un goût de la découverte le portent à chanter un vaste répertoire du XVIe au XXIe siècle profane et religieux. Il est régulièrement invité par les meilleurs festivals internationaux (Beaune, Épau, La Chaise-Dieu, Les Promenades Musicales en Pays d’Auge, Les folles journées de Nantes, Innsbruck, New York, Cremone... Sous la direction de JC Malgoire, son expérience de la scène se développe : Agrippine de Haendel (Lesbos, 2003), Les Noces de Figaro de Mozart (le Comte, 2004), Gianni Schicchi de Puccini (Simone, 2004), au Châtelet Bastien et Bastienne de Mozart (Colas, 2005), mais aussi David et Jonathas de Charpentier (Saül, 2004) avec les Arts Florissants (dm W. Christie), Allazim dans Zaïde de Mozart, en tournée en 2006-2007 avec l’Orchestre de Basse-Normandie (dm D. Debart), Eufemiano dans Il Sant’Alessio de Landi, en tournée internationale en 2007 et 2008 avec Les Arts Florissants (dm W. Christie). Il a également été Arcalaüs dans Amadis de Lully avec O. Schneebeli aux théâtres d’Avignon et de Massy et Dorimon dans La Fausse Magie de Grétry avec J. Corréas aux théâtres de Metz, Reims et Rennes. En 2012, il participa à la création de l’opéra Caravage de S. Giraud au Théâtre de Metz avec FX Roth ; Argant dans Tancrède de Campra en 2014 à Avignon et Versailles (dm O. Schneebeli) puis Golaud dans Pelléas et Mélisande de Debussy en 2015 avec JC Malgoire à l’Atelier Lyrique de Tourcoing. Il chantera Wolfram dans Tanhaüser de Wagner sous la direction de JC Malgoire en février 2016. Une discographie déjà abondante vient de s’enrichir de plusieurs enregistrements : Stefano Landi avec l’ensemble l’Arpeggiata (chez Alpha) et Il sant’Alessio avec les Arts Florissants de W. Christie, Grands motets de Delalande sous la direction de M. Gester avec le Parlement de Musique (chez Opus 111). Sous la direction de JC Malgoire : Requiem de Gossec, Requiem de Mozart (chez K 617). Après des études musicales à la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, puis au CRR de Paris dans la classe de musique ancienne de Howard Crook et Kenneth Weiss, Geoffroy Buffière intègre le CNIPAL de Marseille. On peut l’entendre en concert et au disque dans des répertoires allant des polyphonies du Moyen-Age et de la Renaissance (avec les ensembles Clément Janequin ou Huelgas) jusqu’aux créations contemporaines (avec l’Ensemble Intercontemporain…). Il est particulièrement sollicité par les spécialistes du répertoire baroque : H. Niquet, W. Christie, E. Haïm, R. Alessandrini, M. Suzuki, V. Dumestre…Il chante régulièrement sur les scènes françaises et internationales. En tant que membre de la première Académie de l’Opéra Comique, il chante régulièrement à la salle Favart : David et Jonathas de Charpentier (dm W. Christie), Mârouf, savetier du Caire de Rabaud (dm A. Altinoglu). Il a chanté aux côtés d’Anne-Sofie von Otter dans Die sieben Todsünden de Weill à la salle Pleyel, un Esprit dans Manfred de Schumann (dm E. Krivine, ms G. Lavaudant) à l'Opéra Comique, puis un Soldat dans La GrandeDuchesse de Gérolstein au Théâtre de l'Athénée (dm C. Grapperon, ms P. Béziat), le Grand Mufti et la partie de basse solo dans Le Bourgeois gentilhomme de Lully (dm C. Coin, ms D. Podalydès), Caronte dans L'Orfeo de Monteverdi (dm S. d'Hérin, ms C. Mutel) à Massy et le rôle de Pluton dans un spectacle autour de Charpentier, La Troupe d'Orphée à la Haye. Il a fait par ailleurs des concerts avec les ensembles Correspondances, Le Concert spirituel, la Rêveuse, le Poème harmonique, Pygmalion, Diabolus in musica et Accentus ; la partie de basse dans le Berliner Requiem de Kurt Weil au Festival Présences de Radio France. La saison dernière, il était le Grand Prêtre de Jupiter dans Castor et Pollux (dm E. Haïm) à Dijon et Lille, Achis et l'Ombre de Samuel dans David et Jonathas de MA Charpentier (dm D. Visse) à Tourcoing, le Médecin dans Pelléas et Mélisande (dm JC Malgoire), Polydorus et le Père de famille dans L'Enfance du Christ à Avignon, Héroclite dans Les Fêtes vénitiennes de Campra à l'Opéra Comique (dm W. Christie). Parmi ses projets, Éole dans Les Amants magnifiques de Lully (dm H. Niquet), Héroclite dans les Fêtes vénitiennes à Toulouse et à New York, la basse solo dans la Messe en la b majeur de Schubert avec l'Orchestre d'Avignon. Née en Roumanie, Liliana Faraon a suivi pendant 10 ans une formation musicale intensive (violoncelle, piano, chant...) au Lycée des Arts « Octav Bancila » de Iasi. En France, elle a décroché la médaille d'or au CNR de Lyon et le 1er Prix, en cycle supérieur, au Centre Supérieur de Musique de Toulouse. Elle continue à se perfectionner auprès de maîtres comme I. Cotrubas, T. Berganza, D. Pittman Jennings, F. le Roux. Lauréate des concours internationaux de chant tels Toulouse et Marmande, elle remporte en 2004 le Grand Prix et le Prix du Public à Marmande et le 1er Prix Honneur à l'U.F.A.M de Paris. Après ses débuts au Capitole de Toulouse (Rigoletto et Le Nozze di Figaro), elle est invitée en 1997 à l'Opéra Comique pour le rôle d'Adèle de Formoutiers (Le Comte Ory). Suite à son succès, P. Médecin lui propose d'intégrer la jeune troupe de l'Opéra Comique et lui confie: Amina/La Sonnambula, Rosina/La Finta Semplice, Bubikopf/L'Empereur d'Atlantis, Ciboletta/Une nuit à Venise… Une belle rencontre humaine et artistique avec JC Malgoire lui a ouvert la voie vers d'autres beaux rôles : La Reine de la Nuit, Pamina et Papagena (Die Zauberflöte), Marzia (Catone in Utica), Amour et Fatime (Les Indes Galantes), Nella (Gianni Schicchi), Betty (Falstaff), Lisa (La Sonnambula), Seraph (Le Christ au Mont des Oliviers de Beethoven). De nombreuses invitations ont suivi : La Reine de la Nuit (Saarbrücken, Reims...), Gilda au Festival de Sédières et à Paris, Leïla à Calais, Zétulbé/Le Calife de Bagdad à l'Opéra Comique, Rita (Donizetti) et Rosine (Un Mari à la porte) à Clermont-Ferrand, etc. sous la direction de brillants chefs d'orchestre : L. Foster, G. Carella, M. Plasson, J. Nelson, M. Guidarini, C. Ciuca, M. Arena, A. van Beck … dans les mises en scène de N. Joël, E. Vigié, G. Bourdet, P. Thirion-Vallet, L. Serrano, A. Maratrat, P. Constant… Régulièrement, elle se produit aussi dans le grand répertoire d'oratorio et de concert, autant en France qu'à l'étranger, dans des œuvres comme : la IXe Symphonie (Beethoven), Theodora, Dixit Dominus et Messiah (Haendel), Die Schöpfung (Haydn), Stabat Mater (Pergolesi, Dvořák, Rossini), Oratorio de Noël, Carmina Burana... Parmi ses récents engagements : la 2e Symphonie (Mendelssohn) au TCE à Paris, La Fée (Cendrillon) à Marseille, Despina (Così) à Clermont-Ferrand, L’Enfant et les sortilèges à Lausanne, Berta au Festival de Sédières, Yniold (Pelléas et Mélisande) à Tourcoing. 14 Les interprètes Chœur Régional Nord-Pas de Calais La Grande Écurie et la Chambre du Roy dir. Éric Deltour Créé en 1981, le Chœur Régional Nord-Pas de Calais propose un répertoire choral exigeant et varié : de la musique ancienne à la musique contemporaine, en passant par l’opéra, l’opérette, la musique de chambre, des chefs d’œuvre de Bach, Mozart, Brahms ou Ravel, comme ceux d’Ohana, Cavanna ou Tippett... S’il s’affiche volontiers dans le genre de l’oratorio symphonique, le Chœur sait faire la part belle à la musique de chambre vocale et profane, voire au répertoire lyrique. En 30 ans, c’est un répertoire d’environ 200 œuvres qui a été construit. Sous la direction de Jean Bacquet (†) puis d’Éric Deltour, le Chœur a donné plus de 500 concerts. Il se produit aussi bien seul, accompagné au piano, à l’orgue ou a cappella, qu’avec d’autres formations tels que l’Orchestre National de Lille ou La Grande Écurie et la Chambre du Roy. Couleur vocale et musicalité, réactivité, souplesse d’interprétation, sont autant de ses qualités appréciées par tous. À travers son encadrement professionnel, il apporte une formation rigoureuse ainsi qu’une pratique de haut niveau aux 130 choristes actuels de la région soucieux d’enrichir leur expérience musicale, tous animés par la passion de la musique vocale et les valeurs d’échange, de générosité, de solidarité mais aussi d’effort et de dépassement de soi… Le Chœur Régional Nord-Pas de Calais bénéficie du soutien financier du Conseil Régional Nord-Pas de Calais. Il est également soutenu par les Conservatoires de Lille et d’Arras, la Fondation d’entreprise Crédit Mutuel-Nord Europe, Expert Juridique Santé et Mazars-Acéa. Éric Deltour directeur artistique et chef de chœur Né dans le Nord en 1963, Éric Deltour a fait ses études musicales au Conservatoire de Douai (chant, art lyrique, écriture...). Agrégé de musicologie, il est également admis à l’unanimité au CNSM de Lyon dans la classe de Bernard Tétu (direction de chœur). Parallèlement, il mène une carrière de chanteur soliste et récitant dans de nombreuses productions lyriques et concerts. Directeur assistant du Chœur Régional NordPas de Calais en 1988, il en prend la direction musicale en 2005 et s’attache alors à élargir le répertoire mais aussi à assurer une large diffusion des concerts. Son action pédagogique s’exerce également au Conservatoire de Lille, où il a été responsable des classes de chant choral et d’orchestres de jeunes et dirige actuellement l’Orchestre des Étudiants et Amateurs. 15 C’est en 1966 que Jean Claude Malgoire soliste à l’Orchestre de Paris fonde La Grande Écurie et la Chambre du Roy. Cet ensemble cosmopolite constitué d’instrumentistes spécialisés est le plus ancien en France, encore en activité, jouant sur instruments historiques. Si la Grande Écurie s’est illustrée dans le style baroque, son répertoire s’étend en réalité du XVIe au XXIe siècle. De la résurrection de chefs d’œuvre en passant par de grands classiques jusqu’à la création contemporaine, cet orchestre novateur de renommée internationale réalise de nombreux enregistrements intégraux et se voit décerner de prestigieuses récompenses. De la muséologie à la musicologie en passant par la lutherie, l’activité de La Grande Écurie est intense. Rendre hommage au compositeur en restituant son œuvre telle qu’elle a été écrite demeure sa particularité. À chaque période correspond un son bien précis que les instrumentistes s’évertuent à reproduire, les obligeant à posséder plusieurs jeux d’instruments (jusqu’à 7 ou 8 pour les vents) qu’ils sont parfois amenés à fabriquer euxmêmes. Certains d’entre eux sont d’ailleurs devenus facteurs. Outre l’investissement financier, de longues recherches d’écrits et de partitions originales sont entreprises, auxquelles s’ajoute une étude minutieuse des textes. Cette quête d’authenticité engendre également un travail rigoureux de formation des chœurs et des chanteurs afin qu’une symbiose s’opère entre l’interprétation vocale et instrumentale. Depuis près de 50 ans cet ensemble original compte plus de 3000 concerts sur les 5 continents, et plus de 100 enregistrements, mais d’autres aventures sont déjà en projet puisque La Grande Écurie et la Chambre du Roy envisage déjà les saisons à venir. Orchestre subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication/ Drac Nord Pas de Calais - Picardie. Prochains rendez-vous de l’Atelier Lyrique de Tourcoing 4 & 6 mars 2016 Concerts à Vienne avec Véronique Gens Beethoven, Mozart, Schoenberg, Mahler TOURCOING, Théâtre R. Devos — Création 15 – 17 – 18 mars 2016 Didon et Énée / Le Combat... opéra Purcell, Monteverdi TOURCOING, Théâtre R. Devos — Création 20 – 22 – 24 mai 2016 L’Italienne à Alger opéra Rossini TOURCOING, Théâtre R. Devos — 50 ans de La Grande Écurie 17 juin 2016 Lully / Campra musique sacrée TOURCOING, Église Saint-Christophe 26 avril 2016 Musique contemporaine concert Schoenberg, Boulez, Kagel... TOURCOING, MUba Eugène Leroy — / RÉSERVATIONS +33 (0)3 20 70 66 66 RENSEIGNEMENTS Nouveau billetterie en ligne www.atelierlyriquedetourcoing.fr Avec l’aide de www.atelierlyriquedetourcoing.fr Atelier Lyrique de Tourcoing 82 bd Gambetta 59200 Tourcoing - tél 03 20 26 66 03 - fax 03 20 27 91 19 www.atelierlyriquedetourcoing.fr Ville de Tourcoing, Région Nord Pas de Calais-Picardie, Ministère de la Culture et de la Communication/Drac, Département du Nord Licence 2-134374