tannhäuser - Atelier Lyrique de Tourcoing

Transcription

tannhäuser - Atelier Lyrique de Tourcoing
SAISON 15/16
TANNHÄUSER
RICHARD WAGNER (1813-1883)
Création de la version dite de Paris
Opéra, Paris, 13 mars 1861 en 1815
Direction musicale Jean Claude Malgoire
TANNHÄUSER
Conception visuelle et scénographie
Jacky Lautem
RICHARD WAGNER
Tannhäuser, Nicolas Rivenq
Élisabeth, Axelle Fanyo
Vénus, Juliette Raffin-Gay
Wolfram, Alain Buet
Landgrave, Geoffroy Buffière
Le Berger Liliana Faraon
Les sirènes Liliana Faraon, Stéphanie Révillion,
Myriam Ramph, Gwendoline Druesnes
Chef de chant Françoise Tillard
Chœur Régional Nord - Pas de Calais
(chef de chœur Éric Deltour)
soprani Elsa Bediard, Catherine Bodet, Sophie
Dubois, Anne Duhen, Patricia Her, Eve Hoschede,
Catherine Lafon, Camille Lancelevee, Dominique
Lessenne, Thérèse Letiers, Christine Picavez, MarieHélène Verstraete
alti Anne Blot, Virginie Desmarets, Laurence
Dubrulle, Isabelle, Hugot, Blandine Jouni, Delphine
Lecaille, Séverine Lobiau, Sylvie Merviel, Béatrice
Poupard, Danièle Roux, Sophie Wrobel
ténors Philippe Deloffre, Félix Demede, JeanPierre Guffroy, Laurent Jolis, Christian Lamidey,
François Meyer, Patrick Sendral, André Thomas,
Christophe Vanheule, Pascal Vantomme
barytons-basses Thierry Caron, Jean-Pierre Jadas,
Vincent Lemoine, Jean-Pierre Mac Veigh, Victor
Mardellat, Yves Minet, Michel Picavez, Cyrille
Pradal, Patrick Tillie, Hervé Van Moerkercke, Pierre
Verstraete, Félix Weiser
Ensemble vocal de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
soprani Alice Pech, Stéphanie Révillion
alti Gwendoline Druesnes, Vanessa Fodil, Myriam
Ramphft
ténors François Burie, Stefan Moriamez, François
Mulard
barytons-basses Geoffrey Aligon, Mathieu Gourlet
Couvert, Claire Merlet, Françoise Rojat, Marie
Saint-Loubert-Bié
Violoncelles Vérène Westphal, Dominique Dujardin,
Nicolas Crnjanski, Hendrike Ter Brugge, Damien
Launay, Jean-Christophe Marq
Contrebasses Luc Devanne, Michael Greenberg,
Tanguy Menez
Flûtes Amélie Michel, Olivier Benichou, Anne Parisot
piccolo Anne Parisot
Hautbois Vincent Arnoult, Vincent Robin
Cor anglais Vincent Robin
Clarinettes Lorenzo Coppola, Vincenzo Casale
Bassons François Charruyer, Amélie Boulas
Cors naturels Emmanuel Padieu, Pierre-Yves Madeuf
Cors à pistons Jocelyn Willem, Cédric Muller,
Pierre Turpin*, Gregorie Sarrasin*
Trompettes Philippe Genestier, Serge Tizac, Julia
Boucaut
Trombones Frédéric Lucchi, Guy Duverget,
Romain Simon
Ophicléide Patrick Wibart
Timbales Guillaume Blaise
Percussion Bruno Grare
Harpe Frédérique Garnier
Régie Éric Krins
*musiciens en scène
Équipe technique du Théâtre municipal de
Tourcoing
René Blairon, Robert Delnaisse, Patrick
Duquesnoy, Jean Gossot, Gilles Lescroart,
Gérald Peningue
Équipe technique de l’Atelier Lyrique de
Tourcoing
création images et vidéo Alexis Noël
électricien, vidéo Clément Morel
régie surtitrage Florence Willemain (2/02),
Roberto Grassi (4/02)
régie musicale Anne Lebouvier
Production Atelier Lyrique de Tourcoing.
Remerciements à La Virgule, Le Fresnoy - Studio
national des arts contemporains, l’Opéra de
Lille.
Tourcoing, Théâtre Raymond Devos mardi
2 février 2016 20h
jeudi 4 février 2016 20h*
*représentation en partenariat avec La Banque Postale
mardi 2 & jeudi 4 février 2016
TOURCOING - Théâtre Raymond Devos
La Grande Écurie et la Chambre du Roy
Violon solo Philippe Couvert
Violons I Philippe Jégoux, Isabelle François,
Élisabeth Desenclos, Valérie Robert, Patricia
Bonnefoix, Alain Pégeot, Maximilienne
Caravassilis,François Gasnier
Violons II Sandrine Naudy, Clarisse Rinaldo,
Andrée Mitermite, Bernadette Charbonnier,
Catherine Perlot, Guya Martinini, Marie-Claude
Lebey
Altos Roberto Aronica, Juliette Danel, Hélène
durée du concert :
2h + entracte
concert en allemand surtitré en français.
photo de couverture :
© Antonio MORA
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À propos du Tannhäuser version de Paris
Synopsis détaillé
L’œuvre est ébauchée en 1842, le livret rédigé en 1843 et la partition achevée le 13
avril 1845. Tannhäuser est créé au Théâtre Royal de la Cour de Dresde le 19 octobre
1845. En 1861, Wagner révise sa partition en vue de la création parisienne en langue
française : il insère notamment un ballet pour se conformer à l’usage local. La
première à l’Opéra de Paris, le 13 mars 1861, est un fiasco, dû la fois aux préjugés de
la critique et au refus de Wagner de s’adapter aux conventions de l’Opéra.
Wagner révisera encore son œuvre pour les représentations à Vienne en 1875, ce qui
nous permet aujourd’hui de parler de trois versions différentes de Tannhäuser: celle de
Dresde, celle de Paris et celle de Vienne.
Acte I
Nous sommes sur le Mont de Vénus (Venusberg), dans la grotte souterraine qui abrite
la déesse de l’amour et les créatures lascives qui l’entourent. Le ménestrel Tannhäuser,
qui y a élu domicile depuis longtemps déjà, est saturé de cette vie dédiée à la
sensualité : il s’ennuie et, aspirant à son salut, désire plus que tout quitter cet univers
dont il a l’impression d’avoir fait le tour. Vénus essaie de le retenir en se faisant tour à
tour charmeuse et menaçante, mais rien n’y fait : Tannhäuser prononce le nom de
Marie et le Venusberg disparaît à ses yeux.
Il se retrouve au milieu d’une prairie verdoyante, au printemps. On entend le chant
d’un jeune pâtre qui souffle sur son chalumeau, puis un chœur de pèlerins qui passent
au loin, se dirigeant vers Rome. Arrive alors le Landgrave Hermann, souverain de
Thuringe, avec sa suite. Ils ne tardent pas à reconnaître Tannhäuser, l’un des leurs, dont
on demeurait sans nouvelles depuis qu’il avait quitté le château de la Wartburg. On se
réjouit de son retour, mais Tannhäuser déclare vouloir suivre les pèlerins. Son meilleur
ami, Wolfram, fait alors allusion à Élisabeth, la nièce du Landgrave, et à ses sentiments
pour Tannhäuser : ce dernier, ébranlé, décide de rester.
Les extraits présentés ici font partie de la partition dite de Paris (1861), identique à celui
de la partition dite de Vienne (1875), qui se chante maintenant dans la langue de
Goethe, car Wagner fut très mécontent de la traduction en français, en vers comme
on l’exigeait à l’époque pour l’opéra.
Personnages
Tannhäuser
Wolfram von Eschenbach, concurrent de Tannhäuser
Élisabeth, nièce du Landgrave
Vénus, déesse de l’Amour
Hermann, Landgrave de Thuringe et oncle d’Élisabeth
un jeune Pâtre
les sirènes
L’action se déroule en Thuringe, près d’Eisenach, au XIIIe siècle.
Résumé
Quittant à grand-peine les bras de Vénus, la déesse de l’amour, le poète et chanteur
Tannhaüser se retrouve dans la vallée de la Wartburg, où il rejoint le groupe de
chevaliers qu’il avait quitté sans raison justifiée. Parmi eux, Wolfram von Eschenbach et
le Landgrave Hermann, dont la nièce Elisabeth se languit au château. En entendant
ce prénom, Tannhaüser décide de participer au Concours de chant qui va y être
organisé. En le revoyant, Elisabeth retrouve également sa joie. Mais lors du Concours,
alors que les chevaliers vantent avec noblesse l’amour courtois, Tannhaüser, lui,
improvise un chant célébrant l’amour charnel, celui qu’il a connu au Vénusberg et
dont il livre les moindres détails : ses propos licencieux heurtent l’assistance, qui le
menace de mort, avant d’obtenir de lui qu’il aille demander le pardon du pape à
Rome. Mais le pèlerin Tannhaüser se verra refuser le pardon du Saint-Père. Prêt à
retrouver Vénus, il devra son salut aux prières d’Elisabeth, victime sacrifiée au pied de
qui il s’éteindra à son tour.
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Tannhäuser version de Paris
Deux créations, Dresde et Paris
Acte II
Élisabeth se réjouit d’entrer à nouveau dans la grande salle de la Wartburg où va avoir
lieu le traditionnel concours de chant. Elle n’y avait pas pénétré depuis le départ de
Tannhäuser.
L’inclination de l’un pour l’autre laisse suffisamment peu de doutes pour que Wolfram,
secrètement amoureux d’Élisabeth, prenne conscience qu’il n’a aucune chance.
ENTRACTE
Les invités à la joute poétique se réunissent et Wolfram ouvre les festivités par un chant
à la gloire de l’amour pur et désincarné. Tannhäuser lui répond en vantant l’amour
charnel : scandale ! Les femmes quittent la salle, les hommes tirent leur épée, mais au
lieu de se modérer, Tannhäuser entonne un hymne enflammé à Vénus. Il serait passé
par les armes sans l’intervention d’Élisabeth : bien que son honneur soit souillé, elle
demande l’indulgence pour Tannhäuser. Celui-ci prend conscience de sa faute et,
banni par le Landgrave, se met en route pour Rome, en quête de salut.
Acte III
Au retour des pèlerins, en automne, Élisabeth cherche en vain Tannhäuser dans le
cortège. Elle adresse une prière à la Vierge Marie. Resté seul, Wolfram chante une
romance pour donner libre cours à sa mélancolie, mais il est interrompu par un pèlerin
qui s’adresse à lui. L’homme est marqué par les épreuves, mais Wolfram finit par
reconnaître son ami Tannhäuser. Il est allé à Rome pour faire pénitence mais le Pape
lui a refusé sa grâce tant que le rameau qu’il porte au bout de sa crosse n’aurait pas
reverdi. Écoeuré, Tannhäuser fait une fois de plus allégeance à Vénus, mais au
moment où il s’apprête à rejoindre la déesse de l’amour, Wolfram prononce à
nouveau le nom d’Élisabeth. Passe alors le cortège funèbre de la jeune femme, morte
de chagrin, tandis que les pèlerins annoncent que le bâton du Pape a
miraculeusement refleuri. Tannhäuser peut mourir en paix.
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Lettre de Baudelaire à Wagner
Monsieur,
Je me suis toujours figuré que si accoutumé à la gloire que fût un grand artiste, il
n’était pas insensible à un compliment sincère, quand ce compliment était
comme un cri de reconnaissance, et enfin que ce pouvait avoir une valeur d’un
genre singulier quand il venait d’un Français, c’est-à-dire d’un homme peu fait
pour l’enthousiasme et né dans un pays où l’on ne s’entend guère plus à la poésie
et à la peinture qu’à la musique. Avant tout, je veux vous dire que je vous dois la
plus grande jouissance musicale que j’aie jamais éprouvée. Je suis d’un âge où
on ne s’amuse plus guère à écrire aux hommes célèbres, et j’aurais hésité
longtemps encore à vous témoigner par lettre mon admiration, si tous les jours
mes yeux ne tombaient sur des articles indignes, ridicules, où on fait tous les efforts
possibles pour diffamer votre génie. Vous n’êtes pas le premier homme, Monsieur,
à l’occasion duquel j’ai eu à souffrir et à rougir de mon pays. Enfin l’indignation
m’a poussé à vous témoigner ma reconnaissance ; je me suis dit : je veux être
distingué de tous ces imbéciles.
La première fois que je suis allé aux Italiens pour entendre vos ouvrages, j’étais
assez mal disposé, et même je l’avouerai, plein de mauvais préjugés ; mais je suis
excusable ; j’ai été si souvent dupe ; j’ai entendu tant de musique de charlatans
à grandes prétentions. Par vous j’ai été vaincu tout de suite. Ce que j’ai éprouvé
est indescriptible, et si vous daignez ne pas rire, j’essaierai de vous le traduire.
D’abord il m’a semblé que je connaissais cette musique, et plus tard en y
réfléchissant, j’ai compris d’où venait ce mirage ; il me semblait que cette
musique était la mienne, et je la reconnaissais comme tout homme reconnaît les
choses qu’il est destiné à aimer. Pour tout autre que pour un homme d’esprit,
cette phrase serait immensément ridicule, surtout écrite par quelqu’un qui,
comme moi, ne sait pas la musique, et dont toute l’éducation se borne à avoir
(avec grand plaisir, il est vrai) quelques beaux morceaux de Weber et de
Beethoven.
Otto Knille, Tannhäuser et Vénus, 1873 © DR
5
Ensuite le caractère qui m’a principalement frappé, ç’a été la grandeur. Cela
représente le grand, et cela pousse au grand. J’ai retrouvé partout dans vos
ouvrages la solennité des grands bruits, des grands aspects de la Nature, et la
solennité des grandes passions de l’homme. On se sent tout de suite enlevé et
subjugué. L’un des morceaux les plus étranges et qui m’ont apporté une
sensation musicale nouvelle est celui qui est destiné à peindre une extase
religieuse. L’effet produit par l’introduction des invités et par la fête nuptiale est
immense. J’ai senti toute la majesté d’une vie plus large que la nôtre. Autre chose
encore : j’ai éprouvé souvent un sentiment d’une nature assez bizarre, c’est
l’orgueil et la jouissance de comprendre, de me laisser pénétrer, envahir, volupté
vraiment sensuelle, et qui ressemble à celle de monter dans l’air ou de rouler sur
la mer. Et la musique en même temps respirait quelquefois l’orgueil de la vie.
Généralement ces profondes harmonies me paraissaient ressembler à ces
excitants qui accélèrent le pouls de l’imagination. Enfin j’ai éprouvé aussi, et je
vous supplie de ne pas rire, des sensations qui dérivent probablement de la
tournure de mon esprit et de mes préoccupations fréquentes. Il y a partout
quelque chose d’enlevé et d’enlevant, quelque chose aspirant à monter plus
haut, quelque chose d’excessif et de superlatif. Par exemple, pour me servir de
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Lettre de Baudelaire à Wagner
comparaisons empruntées à la peinture, je suppose devant mes yeux une vaste
étendue d’un rouge sombre. Si ce rouge représente la passion, je le vois arriver
graduellement, par toutes les transitions de rouge et de rose, à l’incandescence
de la fournaise. Il semblerait difficile, impossible même d’arriver à quelque chose
de plus ardent ; et cependant une dernière fusée vient tracer un sillon plus blanc
sur le blanc qui lui sert de fond. Ce sera, si vous voulez, le cri suprême de l’âme
montée à son paroxysme.
J’avais commencé à écrire quelques méditations sur les morceaux de Tannhäuser
et de Lohengrin que nous avons entendus ; mais j’ai reconnu l’impossibilité de tout
dire.
Ainsi je pourrais continuer cette lettre interminablement. Si vous avez pu me lire, je
vous en remercie. Il ne me reste plus à ajouter que quelques mots. Depuis le jour
où j’ai entendu votre musique, je me dis sans cesse, surtout dans les mauvaises
heures : Si, au moins, je pouvais entendre ce soir un peu de Wagner ! Il y a sans
doute d’autres hommes faits comme moi. En somme vous avez dû être satisfait du
public dont l’instinct a été bien supérieur à la mauvaise science des journalistes.
Pourquoi ne donneriez-vous pas quelques concerts encore en y ajoutant des
morceaux nouveaux ? Vous nous avez fait connaître un avant-goût de
jouissances nouvelles ; avez-vous le droit de nous priver du reste ? – Une fois
encore, Monsieur, je vous remercie ; vous m’avez rappelé à moi-même et au
grand, dans de mauvaises heures.
CH. BAUDELAIRE.
Je n’ajoute pas mon adresse, parce que vous croiriez peut-être que j’ai quelque
chose à vous demander.
Lettre de Baudelaire à Wagner
datée du 17 février 1860
La genèse de Tannhäuser
La création à Dresde date d’octobre 1845. La version dite « de Paris » verra le jour
en 1861.
Wagner connaissait et aimait Paris. Il y séjournera fréquemment entre ces deux
dates.
En 1860, il imagine de donner dans un petit théâtre parisien (aujourd’hui le
Ranelagh) quelques extraits de Lohengrin et de Tannhäuser. Il eut immédiatement
d’ardents supporters dont Baudelaire et l’épouse de l’ambassadeur d’Autriche en
France. Celle-ci convainquit l’impératrice Eugénie de faire imposer par Napoléon III
l’œuvre au directeur de l’Opéra de Paris.
Wagner va complètement transformer son œuvre. Vénus, qui n’apparaissait qu’au
troisième acte dans la version première de Dresde, va occuper la plus grande
partie du premier acte dans la fameuse scène du « Venusberg ».
Tannhäuser, prisonnier de l’amour violent de Vénus, va provoquer la destruction de
la grotte du Venusberg, fuyant en invoquant la Vierge Marie.
La présence de divinités de la mythologie gréco-romaine dans un drame
germanique n’est pas une nouveauté ; Wagner qui, comme pour Le Vaisseau
fantôme écrit lui-même le livret de l’opéra, suit la tendance de la littérature
allemande médiévale qui transporte les divinités de la mythologie romaine dans
certains lieux secrets de l’Allemagne.
Ainsi Vénus a élu domicile dans le Warburg et sa grotte fameuse le Venusberg.
Tenté par cette légende, Wagner va voir dans cette situation le propos de son
formidable ballet bacchanale, aidé par le grand chorégraphe parisien Marius
Petitpas.
Wagner s’offusquera de ce que les exégètes n’aient vu dans Tannhäuser que le
conflit chrétien entre l’esprit et la chair.
Élisabeth, nièce du Margrave de Thüringe, amoureuse silencieuse du barde
Tannhäuser, incarne la rédemption par l’amour, le sacrifice de la femme sans
laquelle le héros ne saurait être racheté.
Wolfram sera l’ami fidèle qui, jusqu’à la fin de l’œuvre, tentera de sauver l’âme de
Tannhäuser en le rapprochant de la vertueuse Élisabeth.
La partition :
Cultivant une fois de plus le principe du Leitmotiv, Wagner construit sur 35 d’entre
eux une partition d’une architecture prodigieuse. Les plus connus d’entre eux sont
passés chez le mélomane comme des références mélodiques ; hymne du pardon
céleste (Marche des Pèlerins qui est un des thèmes porteurs de l’œuvre), motif du
repentir, glorification de Vénus, thèmes de la Bacchanale et sur la fin du troisième
acte Le renoncement à l’amour, la malédiction, la Fête du Pardon, contrition,
Rédemption etc.
Enfin un mot sur l’instrumentarium :
Parmi les innovations les plus marquantes, l’utilisation de cors de chasse (Waldhorn)
associés aux cors à barillets (Ventilhörner) durant toute l’œuvre et qui nous
procurent une sensation toute nouvelle ; l’utilisation du cor anglais dans la scène
élégiaque du Petit Berger.
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La genèse de Tannhäuser
Pour les cordes, il propose des tapis délicats suggérés par des divisions de celles-ci,
du plus grave au plus aigu. On remarque aussi une importante utilisation des altos
qui s’associent aux violoncelles et contrebasses créant des climats de grande
méditation.
À propos du concert vision
L’action se déroule en Thuringe prés de Eisenach au treizième siècle.
À l’instar des dernières œuvres maçonniques de Mozart, la combinaison
clarinettes-bassons-trombones créée, par sa répétition dans le troisième acte, un
climat extatique.
- Le Vénusberg, au Hörselberg, refuge de Vénus selon la tradition du XIXe siécle, des
Ephébes, Bacchantes, orgies, Grâces, Nymphes,c’est la grotte de l’amour…
Jean-Claude Malgoire
Notre recherche se concentre sur les personnages du récit ainsi que sur les lieux
d’action :
- Une belle vallée : la Wartburg, d’où l’on aperçoit le Hörselberg (clocher,
troupeaux, statue de la vierge…)
- La salle des chanteurs du château de la Wartburg avec vue sur la cour du
château et la vallée (contre – champ de l’image précédente…)
Voici quelques notes pour préciser le concept de nos recherches iconographiques
car il ne s’agit ni de représenter l’opéra ni de donner un concert. Ici il s’agit bien
de « l’entre – deux » du - « concert vision » - qui est délicat et subtil à concevoir
Il ne faut pas que notre proposition graphique « remplace » un décor mais elle doit
néanmoins « coller » au propos sans toutefois être illustrative… Et mettre en avant
la musique et en valeur les interprètes. En cela réside toute la subtilité des choix
effectués.
Ce qui a été privilégie ici est de rendre visible par la scénographie la « circulation
» des personnages (y compris les chœurs) dans le récit, de créer les ambiances
nécessaires aux propos (par scène et / ou par acte) et de proposer un dispositif
particulier (mise en abyme – relief) des images afin que le spectateur puisse s’y
plonger tout en étant principalement réceptif à la partition musicale et aux
chanteurs.
Nous sommes ici à la recherche, en quelque sorte, d’un décor « mental » que
chacun (auditeur) puisse se fabriquer à partir des codes que nous allons lui donner.
En corollaire, il s’agit probablement de diffuser des images fixes emblématiques
mais peu nombreuses pouvant « glisser » entre elles afin de laisser s’ouvrir des
perspectives, modifier un point de vue ou donner une notion d’espace que l’on
embrasse ou qui se resserre et / ou de temps qui passe.
Pour se faire, on va proposer en particulier dans l’acte I un effet de « zoom » sur
deux personnages (scène 2), mais aussi des effets machineries (mouvement de
rideaux) séquenceront et amplifieront les changements, la lumière accompagne
toujours et souligne parfois et ,volontairement en décalage, les « costumes »
restent ceux d’un concert et installent définitivement le concept « histoire que l’on
raconte ».
Jacky Lautem, janvier 2016
Leitmotiv de Tannhäuser
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Les interprètes
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Les interprètes
Jean Claude Malgoire
Jacky Lautem
Nicolas Rivenq
Axelle Fanyo
direction musicale
conception visuelle et scénographie
Tannhäuser, baryton
Élisabeth, soprano
Hautboïste et cor anglais à l’Orchestre de Paris,
pionnier de l’époque baroque, musicologue,
metteur en scène, le chef d’orchestre Jean
Claude Malgoire a exploré 1000 ans de
musique du Moyen Age au XXIe siècle.
Compagnon de route de l’Ensemble 2e2m, de
Musique
de
Européen
l’Ensemble
Contemporaine, fondateur de La Grande
Écurie et la Chambre du Roy, cet esprit curieux
et avide de recherches communique sa
passion et partage le fruit de ses investigations
au-delà des époques et des écoles, en
fournissant de nouvelles clés d’écoute.
Son profond respect pour l’œuvre originelle du
compositeur génère un important travail de
recherche qu’il poursuit depuis près de 50 ans.
Cette quête permet une relecture, une écoute
différente, une découverte voire une
redécouverte des compositions qu’il choisit
minutieusement. Ce pédagogue-né souhaite
transmettre
et
curiosité
la
éveiller
l’extraordinaire émotion que procure la
musique.
Directeur artistique de l’Atelier Lyrique de
Tourcoing depuis sa création en 1981, il en fait
une maison d’opéra différente au répertoire
très diversifié, un laboratoire d’épanouissement
de toutes les créations, originales et de qualité.
Autant d’expériences stimulent Jean Claude
Malgoire qui est un artisan du spectacle. Du
premier opéra L’Orfeo de Monteverdi à Mare
Nostrum de Kagel, en passant par la Trilogie
Mozart/Da Ponte ou encore l’Opéra de
quat’sous, des choix intéressants, étonnants,
parfois risqués, mais toujours des opportunités
de rencontres et de découvertes vecteurs
d’émotions. Missionnaire de la musique, Jean
Claude Malgoire initiateur et fédérateur
propose chaque saison une nouvelle
expédition, un autre défi, à travers les siècles,
les styles et les différentes expressions du
spectacle vivant.
Depuis la création de l’Atelier Lyrique de
collabore
Lautem
Jacky
Tourcoing,
régulièrement avec Jean-Claude Malgoire :
Xerxès, un opéra de Haendel ; Requiem pour
Amadeus, une fiction lyrique ; la trilogie des
Monteverdi ; il a mis en espace et réalisé la
partie image et éclairé le Requiem de Mozart
au Stade Couvert de Liévin ainsi que Mare
nostrum de M. Kagel au musée de la Piscine de
Roubaix et le Tribun sur le plateau de l’ONL à
Lille en 2013.
Il a réalisé, dans le cadre de l’année Verdi, la
mise en images d’un concert de musique
classique le Requiem de Verdi dirigé par Jean
Claude Malgoire, dans la grande nef du
Fresnoy à Tourcoing.
Il a mis en place, en tant que réalisateur, de
nombreux événements et a créé les lumières
de nombreux spectacles au théâtre ou à
l’opéra et entre autres la plupart de ceux mis
en scène par Gildas Bourdet.
Il a signé régulièrement au Studio national des
arts contemporains Le Fresnoy, où il est
directeur des productions, les éclairages et les
scénographies d’installations / expositions d’art
contemporain ou de performances vidéo ainsi
que des expositions dont le curateur est Alain
Fleischer : Dans la Nuit des images au Grand
Palais à Paris, Choses lues, Choses vues à la
Bibliothèque Nationale.
Licencié ès Lettres et ancien élève de l’École
Normale Supérieure des Arts Décoratifs, Nicolas
Rivenq commence ses études de chant dans la
classe de J. Bonnardot au Conservatoire
National de Musique de la ville d’Orléans.
Après avoir été membre des Arts Florissants et
de La Chapelle Royale, il entre dans la classe de
M. Sénéchal à l’École d’Art Lyrique de l’Opéra
de Paris pour deux ans, puis se perfectionne trois
ans aux USA à l’Université d’Indiana dans la
classe de la basse russo-italienne N. RossiLemeni.
Remarqué par Yehudi Menuhin, il fait ses débuts
aux Festivals d’Édimbourg et de Gstaad sous sa
direction. À son retour en France, il débute une
longue collaboration avec W. Christie dans Atys
à l’Opéra Comique, Les Indes galantes à Aix-enProvence, Les Boréades à l’Opéra de Paris ou
dans des tournées qui le portent à travers le
monde. Sa rencontre avec J-C Malgoire et P-L
Pizzi a été déterminante en prenant part à plus
d’une vingtaine de leurs productions (Rinaldo,
Hippolyte et Aricie, Le Comte Ory, Les Danaïdes,
Trilogie Mozart-Da Ponte, Platée, Les Paladins,
Trois opéras de Monteverdi...
G. Strehler le choisit pour ce qui sera sa dernière
production d’opéra (Così fan tutte) pour
l’inauguration du Teatro d’Europa à Milan. Il
participe aux concerts inauguraux de la
réouverture de La Fenice sous la direction de R.
Muti ainsi qu’à l’ouverture de la Cité de la
Musique à Paris sous les directions de P. Boulez
et W. Christie. Jonglant du baroque au
contemporain, il couvre un vaste répertoire qui
le conduit à travers le monde sous la direction
de nombreux chefs tels que Z. Mehta, S. Ozawa,
R. Jacobs, I. Fischer, M. Plasson, A. Pappano, E.
Pido, M. Benini, G. Carella, M. Guidarini, D.
Renzetti, R. Palumbo, A. Gerecz, J. E. Gardiner, K.
Montgomery, J. Marin, D. Gatti, C. Scimone, etc.
Il reçoit le premier prix du Concours G. B. Viotti à
Vercelli en 1990.
Ces dernières années, il a participé à la reprise
d’Atys (dir. W. Christie) à Paris, Caen, Bordeaux
et Versailles, la reprise de Platée (dir. J-C
Malgoire) à Tourcoing, Versailles et Sablé et à
l’opéra Die Fledermaus à Genève.
Après une Licence en musicologie à la
Sorbonne et un prix de violon au Conservatoire
de la Courneuve-Aubervilliers, Axelle Fanyo
décide de se consacrer au chant.
Elle étudie avec Alexandra Papadjakou avant
d’entrer en 2012 au Conservatoire National
Supérieur de Musique et de Danse de Paris
(CNSMDP) dans la classe de Glenn Chambers.
Après avoir obtenu sa Licence, elle poursuit ses
études en Master dans la classe d’Alain Buet.
En 2014, elle intègre l’atelier lyrique Opera
Fuoco dirigé par David Stern.
Elle a eu la chance de travailler avec de
nombreux professionnels comme Anne Le
Bozec, Jeff Cohen, Janina Baechle, Kenneth
Weiss ou encore dernièrement Mireille
Delunsch lors d’une master-class à Royaumont
sur le répertoire français de Gluck à Poulenc.
Toutes ces rencontres lui ont permis de
développer un répertoire riche et varié dans
l’opéra et dans le lied et la mélodie.
Elle forme d’ailleurs depuis 2012 un duo avec la
pianiste Tokiko Hosoya, avec qui elle a
récemment gagné le premier prix du Concours
international Student Lied Duo Competition à
Enschede aux Pays-Bas.
Le duo s’est produit lors de nombreux récitals
(Petit palais, Festival Printemps Musical des
Alizés...). On le retrouvera prochainement au
Peter de Grote Festival dans le nord des PaysBas ainsi qu’au Grachtenfestival à Amsterdam.
À l’opéra, elle chante le rôle-titre dans Alcina
de Haendel, Vitellia dans La Clémence de Titus
de Mozart ou encore Madame Cortese dans Il
Viaggio a Reims de Rossini qu’elle a
récemment
chanté
au
CNSDMP
en
coproduction avec la Philharmonie, dirigé par
Marco Guidarini et mis en scène par
Emmanuelle Cordoliani.
Invitée de nouveau au Festival Printemps
Musical des Alizés à Essaouira au Maroc, elle
chante des extraits de Tosca de Puccini ainsi
que des extraits de Porgy and Bess de Gershwin
avec l’Orchestre philharmonique du Maroc
dirigé par Olivier Holt.
On la retrouvera prochainement à la
Philharmonie dans la Petite Messe solennelle
de Rossini dans la version originale pour deux
pianos et harmonium avec le chœur de
l’Orchestre de Paris sous la direction de Lionel
Sow.
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Les interprètes
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Les interprètes
Juliette Raffin-Gay
Alain Buet
Geoffroy Buffière
Liliana Faraon
Vénus, soprano
Wolfram, baryton
Landgrave, basse
le berger, soprano
Après des études de piano et de chant au
conservatoire de Rouen, la soprano Juliette
Raffin-Gay intègre le CNSMDP dans la classe
d'Alain Buet, où elle poursuit actuellement sa
formation. Elle a bénéficié notamment de
l'enseignement de Sophie Aguessy, Luciana
Serra, Élisabeth Vidal et André Cognet.
Juliette affectionne tous les répertoires et se
produit essentiellement dans l'oratorio en soliste
avec différents chœurs de la région normande
dans le Gloria de Vivaldi, le Requiem et le Kyrie
de la Messe en ut de Mozart, la Messe en ut de
Beethoven, le Requiem de Gounod, la Petite
Messe solennelle de Rossini... Elle s’est
également produite en récital pour interpréter
des lieder de Schubert et de Schumann et
dans un programme d'airs de comédies
musicales américaines dans le cadre du
festival des Nocturnes de la cathédrale de
Rouen. Elle est aussi membre de l’ensemble
vocal Rouennais « Les Affinités Électives » qui
parcourt le répertoire de la renaissance à la
musique moderne.
Sur scène, elle a chanté dans King Arthur de
Purcell, lors du festival du Périgord noir, dans les
rôles de L'Honneur, une sirène et une bergère,
dirigé par Michel Laplénie et Yvon Repérant.
Dans le rôle de Lisa du Pays du sourire de Franz
Lehar au théâtre Charles Dullin. En Micaëla
dans Carmen de Georges Bizet, à Saint-Paul de
Vence dans le cadre du festival « Les nuits de la
Courtille ». À l'opéra de Rouen, dans le rôle du
Marchand de sable dans Hansel et Gretel de
Humperdinck.
En novembre 2015, elle a pris part au concert
vision Amériques à Tourcoing avec l’Atelier
Lyrique, sous la direction de JC Malgoire.
Après des études au CNR de Caen et au CNSM
de Paris, le travail avec le grand professeur
américain Richard Miller va marquer
l’engagement d’Alain Buet dans le monde de
la musique. Il entame une carrière de soliste et
de pédagogue enrichie par des rencontres
stimulantes avec des chefs comme JC
Malgoire, E. Krivine, O. Schneebeli, Antony
Hermus, Thomas Zehetmayr, FX Roth, H. Niquet,
W. Christie, C. Rousset, R. Pichon, etc. et des
instrumentistes tels L. Stewart, Z. Xiao Mei, E.
Strosser, A. Tharaud, MJ Delvincourt...
Une voix claire et chaude, un goût de la
découverte le portent à chanter un vaste
répertoire du XVIe au XXIe siècle profane et
religieux. Il est régulièrement invité par les
meilleurs festivals internationaux (Beaune,
Épau, La Chaise-Dieu, Les Promenades
Musicales en Pays d’Auge, Les folles journées
de Nantes, Innsbruck, New York, Cremone...
Sous la direction de JC Malgoire, son
expérience de la scène se développe :
Agrippine de Haendel (Lesbos, 2003), Les
Noces de Figaro de Mozart (le Comte, 2004),
Gianni Schicchi de Puccini (Simone, 2004), au
Châtelet Bastien et Bastienne de Mozart
(Colas, 2005), mais aussi David et Jonathas de
Charpentier (Saül, 2004) avec les Arts Florissants
(dm W. Christie), Allazim dans Zaïde de Mozart,
en tournée en 2006-2007 avec l’Orchestre de
Basse-Normandie (dm D. Debart), Eufemiano
dans Il Sant’Alessio de Landi, en tournée
internationale en 2007 et 2008 avec Les Arts
Florissants (dm W. Christie). Il a également été
Arcalaüs dans Amadis de Lully avec O.
Schneebeli aux théâtres d’Avignon et de Massy
et Dorimon dans La Fausse Magie de Grétry
avec J. Corréas aux théâtres de Metz, Reims et
Rennes. En 2012, il participa à la création de
l’opéra Caravage de S. Giraud au Théâtre de
Metz avec FX Roth ; Argant dans Tancrède de
Campra en 2014 à Avignon et Versailles (dm O.
Schneebeli) puis Golaud dans Pelléas et
Mélisande de Debussy en 2015 avec JC
Malgoire à l’Atelier Lyrique de Tourcoing. Il
chantera Wolfram dans Tanhaüser de Wagner
sous la direction de JC Malgoire en février 2016.
Une discographie déjà abondante vient de
s’enrichir de plusieurs enregistrements : Stefano
Landi avec l’ensemble l’Arpeggiata (chez
Alpha) et Il sant’Alessio avec les Arts Florissants
de W. Christie, Grands motets de Delalande
sous la direction de M. Gester avec le
Parlement de Musique (chez Opus 111). Sous la
direction de JC Malgoire : Requiem de Gossec,
Requiem de Mozart (chez K 617).
Après des études musicales à la Maîtrise de
Notre-Dame de Paris, puis au CRR de Paris dans
la classe de musique ancienne de Howard
Crook et Kenneth Weiss, Geoffroy Buffière
intègre le CNIPAL de Marseille.
On peut l’entendre en concert et au disque
dans des répertoires allant des polyphonies du
Moyen-Age et de la Renaissance (avec les
ensembles Clément Janequin ou Huelgas)
jusqu’aux créations contemporaines (avec
l’Ensemble Intercontemporain…). Il est
particulièrement sollicité par les spécialistes du
répertoire baroque : H. Niquet, W. Christie, E.
Haïm, R. Alessandrini, M. Suzuki, V. Dumestre…Il
chante régulièrement sur les scènes françaises
et internationales. En tant que membre de la
première Académie de l’Opéra Comique, il
chante régulièrement à la salle Favart : David
et Jonathas de Charpentier (dm W. Christie),
Mârouf, savetier du Caire de Rabaud (dm A.
Altinoglu).
Il a chanté aux côtés d’Anne-Sofie von Otter
dans Die sieben Todsünden de Weill à la salle
Pleyel, un Esprit dans Manfred de Schumann
(dm E. Krivine, ms G. Lavaudant) à l'Opéra
Comique, puis un Soldat dans La GrandeDuchesse de Gérolstein au Théâtre de
l'Athénée (dm C. Grapperon, ms P. Béziat), le
Grand Mufti et la partie de basse solo dans Le
Bourgeois gentilhomme de Lully (dm C. Coin,
ms D. Podalydès), Caronte dans L'Orfeo de
Monteverdi (dm S. d'Hérin, ms C. Mutel) à
Massy et le rôle de Pluton dans un spectacle
autour de Charpentier, La Troupe d'Orphée à
la Haye. Il a fait par ailleurs des concerts avec
les ensembles Correspondances, Le Concert
spirituel, la Rêveuse, le Poème harmonique,
Pygmalion, Diabolus in musica et Accentus ; la
partie de basse dans le Berliner Requiem de
Kurt Weil au Festival Présences de Radio
France.
La saison dernière, il était le Grand Prêtre de
Jupiter dans Castor et Pollux (dm E. Haïm) à
Dijon et Lille, Achis et l'Ombre de Samuel dans
David et Jonathas de MA Charpentier (dm D.
Visse) à Tourcoing, le Médecin dans Pelléas et
Mélisande (dm JC Malgoire), Polydorus et le
Père de famille dans L'Enfance du Christ à
Avignon, Héroclite dans Les Fêtes vénitiennes
de Campra à l'Opéra Comique (dm W.
Christie).
Parmi ses projets, Éole dans Les Amants
magnifiques de Lully (dm H. Niquet), Héroclite
dans les Fêtes vénitiennes à Toulouse et à New
York, la basse solo dans la Messe en la b majeur
de Schubert avec l'Orchestre d'Avignon.
Née en Roumanie, Liliana Faraon a suivi
pendant 10 ans une formation musicale
intensive (violoncelle, piano, chant...) au Lycée
des Arts « Octav Bancila » de Iasi. En France,
elle a décroché la médaille d'or au CNR de
Lyon et le 1er Prix, en cycle supérieur, au Centre
Supérieur de Musique de Toulouse. Elle
continue à se perfectionner auprès de maîtres
comme I. Cotrubas, T. Berganza, D. Pittman
Jennings, F. le Roux. Lauréate des concours
internationaux de chant tels Toulouse et
Marmande, elle remporte en 2004 le Grand Prix
et le Prix du Public à Marmande et le 1er Prix
Honneur à l'U.F.A.M de Paris.
Après ses débuts au Capitole de Toulouse
(Rigoletto et Le Nozze di Figaro), elle est invitée
en 1997 à l'Opéra Comique pour le rôle
d'Adèle de Formoutiers (Le Comte Ory). Suite à
son succès, P. Médecin lui propose d'intégrer la
jeune troupe de l'Opéra Comique et lui confie:
Amina/La Sonnambula, Rosina/La Finta
Semplice, Bubikopf/L'Empereur d'Atlantis,
Ciboletta/Une nuit à Venise… Une belle
rencontre humaine et artistique avec JC
Malgoire lui a ouvert la voie vers d'autres beaux
rôles : La Reine de la Nuit, Pamina et Papagena
(Die Zauberflöte), Marzia (Catone in Utica),
Amour et Fatime (Les Indes Galantes), Nella
(Gianni Schicchi), Betty (Falstaff), Lisa (La
Sonnambula), Seraph (Le Christ au Mont des
Oliviers de Beethoven). De nombreuses
invitations ont suivi : La Reine de la Nuit
(Saarbrücken, Reims...), Gilda au Festival de
Sédières et à Paris, Leïla à Calais, Zétulbé/Le
Calife de Bagdad à l'Opéra Comique, Rita
(Donizetti) et Rosine (Un Mari à la porte) à
Clermont-Ferrand, etc. sous la direction de
brillants chefs d'orchestre : L. Foster, G. Carella,
M. Plasson, J. Nelson, M. Guidarini, C. Ciuca, M.
Arena, A. van Beck … dans les mises en scène
de N. Joël, E. Vigié, G. Bourdet, P. Thirion-Vallet,
L. Serrano, A. Maratrat, P. Constant…
Régulièrement, elle se produit aussi dans le
grand répertoire d'oratorio et de concert,
autant en France qu'à l'étranger, dans des
œuvres comme : la IXe Symphonie
(Beethoven), Theodora, Dixit Dominus et
Messiah (Haendel), Die Schöpfung (Haydn),
Stabat Mater (Pergolesi, Dvořák, Rossini),
Oratorio de Noël, Carmina Burana...
Parmi ses récents engagements : la 2e
Symphonie (Mendelssohn) au TCE à Paris, La
Fée (Cendrillon) à Marseille, Despina (Così) à
Clermont-Ferrand, L’Enfant et les sortilèges à
Lausanne, Berta au Festival de Sédières, Yniold
(Pelléas et Mélisande) à Tourcoing.
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Les interprètes
Chœur Régional Nord-Pas de Calais
La Grande Écurie et la Chambre du Roy
dir. Éric Deltour
Créé en 1981, le Chœur Régional Nord-Pas de
Calais propose un répertoire choral exigeant et
varié : de la musique ancienne à la musique
contemporaine, en passant par l’opéra,
l’opérette, la musique de chambre, des chefs
d’œuvre de Bach, Mozart, Brahms ou Ravel,
comme ceux d’Ohana, Cavanna ou Tippett... S’il
s’affiche volontiers dans le genre de l’oratorio
symphonique, le Chœur sait faire la part belle à la
musique de chambre vocale et profane, voire au
répertoire lyrique. En 30 ans, c’est un répertoire
d’environ 200 œuvres qui a été construit.
Sous la direction de Jean Bacquet (†) puis d’Éric
Deltour, le Chœur a donné plus de 500 concerts.
Il se produit aussi bien seul, accompagné au
piano, à l’orgue ou a cappella, qu’avec d’autres
formations tels que l’Orchestre National de Lille
ou La Grande Écurie et la Chambre du Roy.
Couleur vocale et musicalité, réactivité,
souplesse d’interprétation, sont autant de ses
qualités appréciées par tous.
À travers son encadrement professionnel, il
apporte une formation rigoureuse ainsi qu’une
pratique de haut niveau aux 130 choristes actuels
de la région soucieux d’enrichir leur expérience
musicale, tous animés par la passion de la
musique vocale et les valeurs d’échange, de
générosité, de solidarité mais aussi d’effort et de
dépassement de soi…
Le Chœur Régional Nord-Pas de Calais bénéficie du soutien
financier du Conseil Régional Nord-Pas de Calais. Il est
également soutenu par les Conservatoires de Lille et d’Arras,
la Fondation d’entreprise Crédit Mutuel-Nord Europe, Expert
Juridique Santé et Mazars-Acéa.
Éric Deltour
directeur artistique et chef de chœur
Né dans le Nord en 1963, Éric Deltour a fait ses
études musicales au Conservatoire de Douai
(chant, art lyrique, écriture...). Agrégé de
musicologie, il est également admis à
l’unanimité au CNSM de Lyon dans la classe de
Bernard Tétu (direction de chœur).
Parallèlement, il mène une carrière de
chanteur soliste et récitant dans de
nombreuses productions lyriques et concerts.
Directeur assistant du Chœur Régional NordPas de Calais en 1988, il en prend la direction
musicale en 2005 et s’attache alors à élargir le
répertoire mais aussi à assurer une large
diffusion des concerts.
Son action pédagogique s’exerce également
au Conservatoire de Lille, où il a été
responsable des classes de chant choral et
d’orchestres de jeunes et dirige actuellement
l’Orchestre des Étudiants et Amateurs.
15
C’est en 1966 que Jean Claude Malgoire soliste
à l’Orchestre de Paris fonde La Grande Écurie
et la Chambre du Roy. Cet ensemble
cosmopolite
constitué
d’instrumentistes
spécialisés est le plus ancien en France, encore
en activité, jouant sur instruments historiques. Si
la Grande Écurie s’est illustrée dans le style
baroque, son répertoire s’étend en réalité du
XVIe au XXIe siècle. De la résurrection de chefs
d’œuvre en passant par de grands classiques
jusqu’à la création contemporaine, cet
orchestre
novateur
de
renommée
internationale
réalise
de
nombreux
enregistrements intégraux et se voit décerner
de prestigieuses récompenses. De la
muséologie à la musicologie en passant par la
lutherie, l’activité de La Grande Écurie est
intense. Rendre hommage au compositeur en
restituant son œuvre telle qu’elle a été écrite
demeure sa particularité. À chaque période
correspond un son bien précis que les
instrumentistes s’évertuent à reproduire, les
obligeant
à
posséder
plusieurs
jeux
d’instruments (jusqu’à 7 ou 8 pour les vents)
qu’ils sont parfois amenés à fabriquer euxmêmes. Certains d’entre eux sont d’ailleurs
devenus facteurs. Outre l’investissement
financier, de longues recherches d’écrits et de
partitions originales sont entreprises, auxquelles
s’ajoute une étude minutieuse des textes.
Cette
quête
d’authenticité
engendre
également un travail rigoureux de formation
des chœurs et des chanteurs afin qu’une
symbiose s’opère entre l’interprétation vocale
et instrumentale. Depuis près de 50 ans cet
ensemble original compte plus de 3000
concerts sur les 5 continents, et plus de 100
enregistrements, mais d’autres aventures sont
déjà en projet puisque La Grande Écurie et la
Chambre du Roy envisage déjà les saisons à
venir.
Orchestre subventionné par le Ministère de la Culture et de
la Communication/ Drac Nord Pas de Calais - Picardie.
Prochains rendez-vous de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
4 & 6 mars 2016
Concerts à Vienne avec Véronique Gens
Beethoven, Mozart, Schoenberg, Mahler
TOURCOING, Théâtre R. Devos
—
Création
15 – 17 – 18 mars 2016
Didon et Énée / Le Combat... opéra
Purcell, Monteverdi
TOURCOING, Théâtre R. Devos
—
Création
20 – 22 – 24 mai 2016
L’Italienne à Alger opéra
Rossini
TOURCOING, Théâtre R. Devos
—
50 ans de La Grande Écurie
17 juin 2016
Lully / Campra musique sacrée
TOURCOING, Église Saint-Christophe
26 avril 2016
Musique contemporaine concert
Schoenberg, Boulez, Kagel...
TOURCOING, MUba Eugène Leroy
—
/ RÉSERVATIONS
+33 (0)3 20 70 66 66
RENSEIGNEMENTS
Nouveau billetterie en ligne
www.atelierlyriquedetourcoing.fr
Avec l’aide
de
www.atelierlyriquedetourcoing.fr
Atelier Lyrique de Tourcoing 82 bd Gambetta 59200 Tourcoing - tél 03 20 26 66 03 - fax 03 20 27 91 19 www.atelierlyriquedetourcoing.fr
Ville de Tourcoing, Région Nord Pas de Calais-Picardie, Ministère de la Culture et de la Communication/Drac, Département du Nord Licence 2-134374