CONFERENCE MARIE MANUELIAN Le livre et les - Saint

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CONFERENCE MARIE MANUELIAN Le livre et les - Saint
CONFERENCE MARIE MANUELIAN
Le livre et les histoires
Ce soir j'étais devant le rayonnage de livres qui occupe tout le mur de l'association où je
travailleet j'ai eu envie de n'en extraire que de livres qui avaient eu pour moi à un moment
donné pris un sens ou une valeur qui n'est pas anecdotique parce que l'anecdote n'est pas
intéressante qu'en elle même et pour ceux qui l'on vécu mais qui ont peu à peu jalonné soit
une pensée qui peu à peu s'étayait et qui rejoignait la théorie soit en illustré des théories qui
ont été peu à peu élaborées ou qui existaient déjà et c'est autour de ça que je voudrais vous
parler en insistant et en commençant biensur volontairement et en finissant par ce qui me
semble important.
Je vous ai apporté quelques documents et parmi eux un petit livret qui avait été rédigé à
l'occasion du salon des bébés lecteurs, le numéro5 c'est à dire celui d'il y a deux ans. Ca c'est
la minute mathématique : le salon a 10 ans mais n'en est qu'à sa 6ème édition, vous reverez
vos manuels de CM à propos des intervalles et vous pourrez pourquoi il y a quelque chose de
si compliqué dans le rapport des années et des numéros. Donc c'était le 5ème et c'était il y a 2
ans et on avait fait un second livret présentant à l'attention d'un grand public l'intérêt ou
l'importance du livre pour les tout petits. le 1er datait de 89 et ça n'est pas qu'il était forcément
périmé à quelques petits détails près que nous souhaitions corriger mais c'était aussi pour
apporter des éléments de titre par exemple de livres nouveaux puisque le temps avait passé. Et
je sais plus s'il commence ou s'il se termine et je me rendais compte tout à l'heure que j'avais
un peu oublié de regarder par une question qui est très souvent posée et qui était en fait avant
le titre systématique des interventions comme celle que je fais qui était pourquoi donner des
livres aux tout petits et heureusement on n'avait pas choisi ce titre là à bon escient et
intentionnellement à mon avis parce que le pourquoi est très difficile finalement enfin est très
facile à déterminer : les raisons pourraient faire l'objet d'un catalogue elles seraient toutes
bonnes et intéressantes mais la raison centrale serait peut-être la plus difficile à aborder et sur
laquelle pourtant il est tellement important d'insister c'est simplement pour une question de
partage d'un plaisir très important et qui est nécessaire pour que des choses en deça ou au dela,
je sais pas bien , les deux sont valables, s'opèrent tel que Nadine les avaient si bien écrites tout
à l'heure notamment. Donc c'est autour de ce plaisir que j'aimerais qu'on reste ensemble lié
toute la soirée et autour de cette démarche tellement affective : plaisir e relation. L'un n'allant
pas sans l'autre. Lorsque l'on lit un livre voire même lorsqu'on raconte une histoire à un petit,
il s'établit une forme de relation, et c'est une relation très particulière, une relation qui
ressemble à toutes les relations et en même temps qui est différente. Comme le livre est un
objet banal et qui à mon avis doit être banalisé à certains égars et en même temps un objet
totalement différent et à part car en réalité si on pense à des enfants tout petits ce qui se dit
quand on lit un livre et quand le petit écoute et regarde le livre nous échappe en grande partie.
Et ce qui se dit c'est ce que nous sommes et que nous essayons de transmettre malgré nous
presque et le petit l'entend très bien parce qu'il est au dela ou en deça des mots d'une certaine
manière, dans une forme de sensibilité, de sensitivité très particulière qui lui permet de saisir.
J'éclairerai par quelques exemples tout à l'heure.
Une relation en même temps différente de la relation courante avec d'autres supports parce
que il y avait le mot sépartation tout à l'heure dans la petite citation qui était faite, parce que
le livre est supporté par le langage,c'est la création d'un artitse dans la plupart des cas et dans
le meilleur des cas d'ailleurs et de ce fait c'est un objet tiers. La relation passe par quelque
chose qui à la fois uni et sépare. C'est la magie du symbole, c'est la magie de la parole à ne pas
confondre avec le langage et le livre est porteur et receveur de paroles et non pas de langage.
C'est bien moins intéressant de l'analyser comme un outil de développement. Le langage c'est
un outil qui peut déclencher la parole de l'adulte qui raconte de la maman ou du papa qui
raconte, ça c'est le plus important et de l'enfant qui écoute et qui lui aussi aura besoin de
mettre de la parole dans cet espace de séparation. Alors je me suis posé la question de quand
est-ce-que le livre avait semblé quelque chose de tellement particulier à propos des tout petits
parceque de tellement particulier on ne travaille pas innocemment dans une association qui
s'appelle promotion de la lecture on ne travaille jamais nulle part innocemment, mais là en
particulier, c'est tout simple en fait la première fois n'était pas professionnelle à mon avis, la
première fois j'étais une toute jeune maman, j'avais enfin une poupée vivante en plus s'était
plus rigolo pour mettre des habits et tout mais c'était quand même un vrai bébé donc il ne
satisfaisait pas à tout mes désirs et j'étais quand même une maman donc je faisais des choses
sans forcément déceller le comment le pourquoi c'était il y a longtemps dans les années 70 à
l'époque des pattes d'éléphants et j'achetais des livres que aujourd'hui je regarde avec un
certain recul, des livres de photos magnifiques je suppose que vous voyez de quoi il s'agit
avec des bébés animaux et leur papa et leur maman qui font maintenant à peu près
systématiquement l'illstration du calendrier que mon facteur qui est très gentil par ailleurs et je
l'en remercie vient m'apporter tous les ans. Et à partir de ces livres j'apprenais tout cequi me
semblait essentiel dans le genre comment elle fait la vache : meu meu comment il fait le
mouton : bê bê etc alors elle faisait ça dans les librairies, elle était toute petite, j'étais très fière
enfin vous imaginez. Et pourtant il s'en est dit qui lui échappaient dans les meu meu bê bê
etc. tout ce qu'on apprend à ne plus faire après quand on apprend à conter des histoires à
raconter de livres ou à les lire. N'empêche que j'ai commencé comme ça et puis que
finalement apparemment ça n'a pas créé de catastrophe en tout cas intélectuelle chez ma petite
fille qui s'est dépéchée de faire le métier dont j'avais toujours rêvé, un des métiers dont j'ai
révé et que je n'ai jamais fait, c'est à dire que surement dument portés par les coin -coin meu
meu et bê bê elle étudie désormais les sciences du langage donc ne vous inquiétez pas y a
jamais de mauvaise méthode on a du se dire des choses à ce propos là uniquement sous forme
"d'onomatopé" et ça ça me semble très important. C'était par pour vous dire qu'elle faisait des
études de langage c'était pour vous dire que toutes les choses qui sont portées celles là elles
l'étaient. Je vous ai dit que je jouais un peu à la poupée je me rend compte avec le recul et les
années et cependant je pense que c'était très une grosse envie que de partager des choses à
propos des livres si discutables soients ils sur le plan artistique et Dieu sait qu'ils l'étaient.
Mais ça n'a pas été forcément à ce moment là que une question s'est posée, c'est après j'ai
continué quand on a plusieurs enfants on leur raconte de plus en plus de livres et d'histoires
surtout qu'ils viennent très tôt se joindre à l'ainé et qu'on ne se rend pas compte qu'on leur
raconte de plus en plus tôt des livres qu'on lit systématiquement et des livres qu'on aurait peut
être pas osé lire à son premier enfant à cet age-là , à moins de vraiment vouloir le pousser vite
et un peu loin parce qu'on les trouvait compliqués. Et donc j'avais une troisième petite fille qui
ne fera jamais de sciences du langage rassurez vous ça a pas l'air d'être du tout le truc vu
comme elle parle ou alors se sera ennuyeux pour ses enseignants qui adorait les histoires en
revanche. Elle en voulait, elle en voulait, elle en voulait et elle avait piqué un livre de sa soeur
c'est quand même super quand on a une grande soeur et il fallait que je lui raconte un livre que
vous connaissez peut-être qui s'appelle ULUL c'est un livre qui additionne je crois cinq six je
sais plus quatre petites histoires courtes et dans l'une d'entre elle ULUL voudrait être à la fois
en haut et en bas des escaliers donc il essaie, il monte à toute vitesse, il monte, il descend,
biensur il n'arrive jamais à être à la fois en haut et en bas et finalement épuisé il s'assied sur la
marche qui est juste au milieu. Et à ce moment là ma petite qui avait à peine trois ans s'est mis
à pleurer comme je n'avais jamais vu pleurer un enfant devant un livre, ce qui m'a un peu
secouée parce que ce n'était pas le but de la soirée et elle avait fini par articuler ceux qui ont
fait ça ils se sont trompés entre deux larmes. J'étais très génée et vraiment alors la je
comprenais pas, j'avais commencé des études de bibliothécaire jeunesse donc j'essayais de me
poser des tas de questions et elle m'a dit clairement ensuite maintenant qu'il est au milieu il
n'est ni en haut ni en bas.