Psaume 23 23.1 Cantique de David. L`Éternel est mon berger: je ne

Transcription

Psaume 23 23.1 Cantique de David. L`Éternel est mon berger: je ne
Psaume 23
23.1
Cantique de David. L'Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien.
23.2
Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles.
23.3
Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice,
A cause de son Nom.
23.4
Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, Je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi: Ta houlette et ton bâton me rassurent.
23.5
Tu dresses devant moi une table, En face de mes adversaires;
Tu oins d'huile ma tête, Et ma coupe déborde.
23.6
Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront Tous les jours de ma vie,
Et j'habiterai dans la maison de l'Éternel jusqu'à la fin de mes jours.
Les Psaumes interpellent toujours, suscitent toujours des réactions, ils nous permettent, à nous
tous ensemble, de prier, de louer Dieu et de se réjouir de sa présence.
Loin des récits de l’Ancien testament, avec des personnages et des histoires bien connues
comme Moïse ou Adam et Eve, différents des Evangiles qui nous relatent la vie de Jésus avec
des paraboles aussi bien connues, David dans ce Psaume exprime la façon dont il ressent sa
relation à Dieu.
Chacun de nous a une relation à Dieu, une relation avec Dieu. Mais cette relation, si elle est
unique car chacun de nous est unique, elle n’est pas solitaire, elle n’a de sens qu’avec les
autres.
Chacun de nous parle à Dieu et parle avec Dieu.
Ce sont ces échanges, ces discussions au cours des études bibliques mais aussi dans notre vie
de tous les jours, qui nous aident à construire notre relation à Dieu, notre foi.
Alors que nous dit David de notre relation à Dieu, et avec les autres ?
Un message d’importance dans notre société actuelle : nous pouvons être guidés. Eh oui ! Le
troupeau que nous sommes, vous et moi, n’est pas seul, il a son BERGER. Et quel berger !
N’est-ce pas surprenant, ce message, à l’aube d’une élection présidentielle ou chaque candidat
se présente comme le sauveur !
Autre message d’importance : je ne manque de rien ! J’aurai donc tout… ? Le téléphone
portable, la wifi, la voiture haut de gamme, l’appartement très confortable et tout et tout
comme disent certains jeunes… ? Tout ce que je ne peux pas énumérer, car surabondance il y
a!
Alors rassurez vous, rassurons nous, il ne s’agit ni du futur Président de la République, ni de
cette surabondance matérielle !
David nous rappelle que Dieu, notre berger, sera toujours présent. Non pas pour assurer notre
choix politique ou notre bien être matériel, mais pour nous guider vers la foi : ces verts
pâturages, ces eaux de repos dont il est question dans le psaume !
Dieu nous met debout, ranime en nous cette espérance de vie meilleure, et nous guide vers les
bons sentiers. Peut-être est-ce tout simplement ce moment de culte, de partage de la Parole,
ces eaux de repos ! Peut-être ces verts pâturages, ce sont ces réunions de famille où nous
sommes heureux de nous retrouver ! C’est à chacun de nous qu’il appartient de les trouver, de
les chercher !
Le Psaume pourrait s’arrêter là, et nous pourrions penser que la quête de Dieu et de l’autre est
un long chemin tranquille… Mais ce serait illusoire, car la vie n’est pas un long chemin
tranquille, où les oiseaux chantent et où tout le monde s’aime et est heureux. Bref, un monde
idéal que nous pourrions atteindre d’un coup de baguette magique !
David poursuit en parlant de ravin d’ombre et de mort… Après la lumière, l’obscurité ! Ne
fait-il pas référence à notre condition humaine avec ses faiblesses ? Cette vallée de l’ombre
peut nous faire penser à la difficulté de construire avec l’autre, toute la difficulté de s’accepter
soi même avec ses défauts !
Eh oui, je peux faire du mal, volontairement, involontairement… car l’autre m’énerve, n’est
pas d’accord avec moi ou me retarde dans ma quête d’aller toujours plus vite ! Eh oui, je peux
être égoïste, et sous prétexte de ne pas avoir le temps, ne pas prendre soin de l’autre !
Eh oui, je peux même me moquer de l’autre car il est si différent de moi, qui suis le meilleur
car je suis le seul à faire des efforts !
Qu’il est donc difficile d’accepter l’autre avec tous ses défauts, ses défauts qui sont bien
souvent les mêmes que les miens ! Car lui aussi poursuit cet objectif dont notre société fait la
publicité : être le meilleur, le plus riche, le mieux pensant !
Cette obscurité de la vallée d’ombre et de mort peut aussi renvoyer au pardon : pardonner, ce
n’est pas oublier, c’est construire une relation différente. Et ce n’est pas simple, notamment
pour les couples qui divorcent et qui ont bien du mal à sortir d’une rancœur bien souvent
étouffée ! Comment faire pour maintenir une relation avec cette personne, ce conjoint qui
nous a fait tant de mal, et à qui on a fait tant de mal ?
Comme d’habitude, la Bible et plus précisément le Psaume 23 ne nous donnent pas de
solutions miracles. Mais le Psaume nous invite à la réconciliation, à l’écoute de l’autre.
Compliqué de nos jours, de « dresser une table » face à ses adversaires ! Comment mettre
face-à-face israélien et palestinien, comment mettre face-à-face les irlandais du nord et du
sud, pourquoi n’y arrive t-on pas avec toute la technologie dont nous disposons… ?
C’est certainement ce face-à-face, dont il est question dans le Psaume, qui nous pose
problème. Face-à-face, cela sous-entend que l’on reconnaît à son adversaire la même
importance qu’à soi-même, que l’on respecte ses idées, sa personne, et que l’on engage un
véritable dialogue, dialogue d’écoute et de respect ! Il s’agit bien d’un véritable processus de
médiation. Eh bien, en dressant une table entre moi et mes adversaires, Dieu s’offre à nous
comme le médiateur qui nous aide à surmonter nos conflits et entamer un chemin de
réconciliation.
Alors je vous invite, je nous invite, à nous mettre en route vers la réconciliation. Mettons-nous
en route avec Dieu vers sa maison pour de longs jours !
Dieu ne nous abandonne jamais, il est là même dans les pires moments de notre vie. Il ne nous
évite pas les ravins, en revanche il nous aide à les traverser.
A l’image de ce poème connu que je voudrai vous livrer :
Une nuit, j’ai eu un songe.
J’ai rêvé que je marchais le long d’une plage, en
compagnie du Seigneur.
Dans le ciel apparaissaient, les unes après les autres,
toutes les scènes de ma vie.
J’ai regardé en arrière et j’ai vu qu’à chaque
scène de ma vie, il y avait deux paires de traces sur le sable:
L’une était la mienne, l’autre était celle du Seigneur.
Ainsi nous continuions à marcher, jusqu’à ce que tous
les jours de ma vie aient défilé devant moi.
Alors je me suis arrêté et j’ai regardé en arrière.
J’ai remarqué qu’en certains endroits, il n’y avait
qu’une seule paire d’empreintes, et cela correspondait
exactement avec les jours les plus difficiles de ma vie,
les jours de plus grande angoisse, de plus grande peur
et aussi de plus grande douleur.
Je l’ai donc interrogé : " Seigneur… tu m’as dit que tu
étais avec moi tous les jours de ma vie et j’ai accepté
de vivre avec Toi. Mais j’ai remarqué que dans les pires
moments de ma vie, il n’y avait qu’une seule trace de pas.
Je ne peux pas comprendre que tu m’aies laissé seul
aux moments où j’avais le plus besoin de Toi. "
Et le Seigneur répondit : " Mon fils, tu m’es tellement
précieux ! Je t’aime ! Je ne t’aurais jamais abandonné,
pas même une seule minute !
Les jours où tu n’as vu qu’une seule trace de pas sur le
sable, ces jours d’épreuves et de souffrances, eh bien:
c’était moi qui te portais. "
Cet homme qui se sent seul et qui, en se retournant sur le chemin parcouru, ne voit que les
traces de ses pas, n’est il pas comme nous quelquefois ? Il croit qu’il est seul ! Mais ce ne sont
pas les siennes, de traces, ce sont celles de Dieu qui le porte et qui le guide ! Ce que nous
oublions, nous aussi, bien souvent dans nos moments de détresse, de solitude !
Il serait peut être temps de parler de foi ! La foi n’est pas un ramassis de connaissances, que
nous envions bien souvent aux pasteurs. La foi ne s’apprend pas, on ne l’apprend pas à ses
enfants, c’est plus une confiance qu’on essaie de transmettre à ses enfants notamment ! C’est
une confiance qui nous assure que Dieu est toujours présent dans nos moments de joie mais
aussi dans nos moments de détresse.
Cette confiance se suffit à elle-même, et c’est pour cette confiance suffisante que nous louons
Dieu et le prions.
Je voudrai terminer en vous lisant un texte que j’ai découvert récemment :
Naître c’est oser
C’est prendre le risque
C’est quitter la terre ferme
C’est ne pas savoir à l’avance ce qu’il y a devant
C’est accepter l’inconnu
L’inattendu
L’imprévu
Et la rencontre
Naître c’est quitter son abri
C’est essuyer le vent de face
Et porter le soleil sur son dos
Naître c’est avoir trop froid et trop chaud
Naître c’est n’avoir plus d’autre maison que le passage
Naître c’est vivre ensemble et avec Dieu !
Amen

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