La foi joyeuse. PATRICK RICHARD - Paroisse Sainte

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La foi joyeuse. PATRICK RICHARD - Paroisse Sainte
LITURGIE EN CHANSONS (3/5)
La foi joyeuse. PATRICK RICHARD
À l'approche de Pâques, « La Croix » a rencontré des auteurs et compositeurs ayant renouvelé le chant liturgique, façonnant des
univers de prière qui évoluent dans le temps et reflètent diverses sensibilités
À 52 ans, Patrick Richard n'a rien perdu de son énergie. Guitare en bandoulière, il continue de sillonner la France, au
service de la Parole. D'écoles en lycées, de rassemblements de jeunes en pèlerinages, de matinées en veillées. Il vient
aussi de terminer un CD Dieu si grand, Dieu si proche qu'il a écrit à la demande des Sœurs de la Fédération
Nicolas-Barré, en s'inspirant de textes écrits au XVIIe siècle. « Une petite merveille, dit-il, fruit d'une collaboration de deux
ans, qui m'a permis de me plonger dans des textes d'une grande profondeur. »
À la tête d'une petite maison d'édition qu'il a créée, il projette désormais de produire un CD de chansons que Roger
Gicquel, l'ancien présentateur du JT de TF1, avait enregistré il y a quelques années. Jamais à court de projets, il continue
d'écrire ses propres chants et de sortir un disque chaque année, dont son ami Philippe Guével, qui dispose d'un studio à
Morlaix, fait depuis quatorze ans les arrangements et l'orchestration.
« Je suis un chrétien qui chante, aime-t-il à dire de sa voix douce, et non un chanteur qui croit, comme l'est par exemple
Yves Duteil. C'est la foi qui me fait chanter ». Celle-ci n'a pourtant pas toujours été cette foi joyeuse, rayonnante,
contagieuse dont il témoigne aujourd'hui. Adolescent, lorsqu'il allait à la messe, il se cachait derrière les piliers de la
cathédrale de Luçon (Vendée) et se demandait pourquoi on chantait Alléluia « avec des têtes d'enterrement ». Lorsque sa
famille déménage à Toulouse, il se retrouve « sans copains, et sans piliers », « vide, creux », incapable « de parler au
Seigneur comme on parle à quelqu'un ».
« Et puis, raconte-t-il, un soir de janvier 1980, j'ai entendu le responsable d'un groupe de prière prononcer cette phrase
qui a changé ma vie : – “Le Seigneur dit : c'est quand la coupe est vide que je peux la remplir”. Ce soir-là, j'ai eu envie de
rencontrer celui qui était là, et que je ne connaissais pas, Monsieur Jésus-Christ comme l'appelait le P. Duval dans ses
chansons. »
Il devient animateur d'une équipe du Mouvement eucharistique des jeunes (Mej) à Toulouse. Son talent d'auteur et de
musicien, et le hasard des rencontres – avec notamment Noël Colombier, puis Raymond Fau – ont fait le reste. Devenu
permanent du Mej, il écrit en 1982, Appelés à la liberté, puis deux années plus tard, le Psaume de la Création, ses deux
grands « tubes », qui figurent sur son premier vinyle sorti en 1985.
En 1986, il épouse Michelle, s'installe à Brest, se partageant entre son métier d'assistant social à la sauvegarde de
l'enfance et ses tournées de chanteur. En 1993, à la naissance de son troisième enfant (il en a quatre), il choisit de se
consacrer à la chanson, malgré l'inconfort de s'adresser à un public très ciblé. Devenu intermittent du spectacle, il
reconnaît que « les choses sont un peu plus difficiles qu'il y a vingt ans, lorsque le bouche à oreille fonctionnait à plein et
que les paroisses organisaient des veillées chants ».
Loin de tout souci de rentabilité, il a écrit pendant dix ans pour une chorale d'enfants de 8-14 ans qu'il avait fondée à Brest
– « Les maximômes » – des textes sur les valeurs humaines, qu'ils ont chantés à travers tout le Finistère. C'est pourquoi il
accepte aussi de travailler à la demande des diocèses pour accompagner les parcours de catéchèse : un travail exigeant,
voire contraignant, pour cet homme tout en finesse, qui aime tant inventer des mots passerelles et des musiques qui font
des ponts.
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Pour reprendre souffle, il a toujours sa Bible à portée de main, et sait goûter chaque temps de silence. Il essaie également
de retrouver ses amis artistes, chanteurs et comédiens qui ont mis comme lui l'Évangile au centre de leur art, rassemblés
chaque année le dernier week-end de février. « Aujourd'hui, confie-t-il, si je continue à chanter, c'est pour faire connaître
celui qui a révélé à chacun sa dignité et pour que la foi passe du crâne au cœur ! »
En novembre 1984, il écrit le « Psaume de la Création »
Patrick Richard est permanent national du Mouvement eucharistique des jeunes (Mej) pour la tranche des 13-15 ans
quand une chanson qu'il avait écrite pour un projet de K7 lui est refusée. La colère le submerge mais son regard s'arrête
sur le Cantique des créatures de François d'Assise, posé sur son bureau. « Loué sois tu, Seigneur, pour notre sœur la
Lune et pour les Étoiles… »… L'émerveillement est alors plus fort que la colère. Patrick Richard écrit en une nuit le
Psaume de la Création, un chant de louange qui invite à rendre grâce à Dieu pour la beauté de la Création, de l'infiniment
grand à l'infiniment petit. Ce chant est devenu un « classique » des baptêmes, mariages et autres rassemblements
paroissiaux et pèlerinages.
DEMAIN : Patricia Lebrun.
SAUTO Martine de
http://www.la-croix.com/Archives/2012-03-29/La-foi-joyeuse.-PATRICK-RICHARD-_NP_-2012-03-29-792524
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