Lyon avant Lugdunum

Transcription

Lyon avant Lugdunum
Lyon avant Lugdunum
DOSSIER DE PRESSE
LYON
AVANT
LUGDUNUM
Exposition du 22 mars au 30 novembre 2003
Au Musée de la Civilisation gallo-romaine
De Lyon-Fourvière
Contact presse :
Olivia JACQ
Tél. 04 72 38 49 27
mailto : [email protected]
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Lyon avant Lugdunum
EXPOSITION
du 22 mars au 30 novembre 2003
au musée de la civilisation gallo-romaine de Lyon
SOMMAIRE
Page 3
... sommaire
Page 4
... Concept scientifique
Page 5
... Thèmes de l’exposition
Page 10
.... Autour de l’exposition
Page 13
... Intervenants et remerciements
Page 15
.... Le Pôle Archéologie
Page 17
.... Le musée de la civilisation gallo romaine de Lyon
Page 18
.... Informations pratiques
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Lyon avant Lugdunum
CONCEPT SCIENTIFIQUE
Quand Lugdunum n’existait pas …
Du passé de Lyon, on connaît surtout Lugdunum, la « Rome des Gaules » fondée
en 43 avant notre ère. On sait moins que le site était occupé bien avant cette
date. Les fouilles récentes révèlent qu’il a été fréquenté dès l’Âge de la pierre.
Qu’on y commerçait déjà, il y a 2500 ans, avec la Grèce et l’Italie. Qu’on y
ripaillait dans d‘immenses enclos. Que des monuments décorés « à la romaine »
y ont été bâtis, un siècle avant la conquête de la Gaule…
Qu’y avait-il, à Lyon, avant la colonie romaine fondée par les troupes de
Plancus au lendemain de la mort de César ? La réponse est donnée par trois
décennies de fouilles effectuées dans l’agglomération lyonnaise : pas moins de
dix mille ans d’Histoire, menant des chasseurs de la Préhistoire à la guerre des
Gaules.
La plaine de Vaise, les hauteurs de Fourvière et les abords de la presqu’île
livrent régulièrement des vestiges couvrant une longue séquence chronologique :
Mésolithique, Néolithique, âge du Bronze, premier et second âge du Fer… Ces
vestiges retracent une évolution qui n’est pas continue, dont l’aboutissement n’a
rien de « logique ». Zone de confluence insalubre, menacée par les crues, le site
n’est pas vraiment propice aux implantations humaines. Rien ne le prédestinait,
a priori, à devenir la capitale qui verra naître le Divin Empereur Claude.
Comment, pourquoi et à partir de quand s’est opérée cette métamorphose ?
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Lyon avant Lugdunum
THEMES DE L’EXPOSITION
Une occupation en dents de scie
Cette histoire débute modestement, vers 10 000 av. J.-C. Des outils en silex
attribués aux derniers chasseurs-cueilleurs du Mésolithique ont été recueillis en
contrebas des pentes de la Duchère. Ces vestiges ténus, déplacés par l’ érosion,
signalent que les hauteurs dominant les rives de la Saône site étaient déjà
fréquentées périodiquement, au fil des saisons de chasse.
Les premiers habitats « en dur » ne font leur apparition que plusieurs millénaires
plus tard, dans la plaine de Vaise. Les fouilles effectuées sous le tracé du
Périphérique nord y ont mis au jour des sols d’ habitation associés à des niveaux
de sols et des foyers. Le mobilier recueilli, lames de faucille en silex, haches
polies, meules et céramiques servant au stockage et à la préparation des céréales,
outils utilisés pour le travail des peaux, le filage et le tissage des fibres textiles,
illustre le quotidien des premiers agriculteurs-éleveurs du Néolithique. La
dépouille de l’ un d’ entre eux, accompagnée d’ une gaine d’ outil en bois de cerf,
a été retrouvée sous la voûte d’ un four effondré, daté aux alentours de 3700 av.
J.-C.
D’ autres fouilles effectuées dans le secteur de Vaise révèlent l’ existence de
plusieurs villages ou hameaux, rarement occupés pendant plus d’ une génération.
Les crues du fleuve et l’ appauvrissement des sols, sous l’ effet du déboisement et
d’ une culture intensive, sont peu propices à une occupation durable de la plaine.
De petits groupes de populations s’ y succéderont jusqu’ à la fin de l’ âge du
Bronze.
Vers 1300 av. J.-C., un petit hameau s’ installe à l’ emplacement du boulevard
Périphérique nord : des bâtiments occupant entre 50 et 100 mètres carrés de
superficie, associés à des greniers, des silos et des aires de rejet. Certains objets
en silex ou en céramique témoignent des premiers échanges avec le nord des
Alpes et l’ est de la France.
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Lyon avant Lugdunum
Prestige et exotisme
La fin de l’ âge du Bronze marque un premier changement, avec l’ apparition de
nouveaux objets en métal : longues épées, poignards, haches, parures en bronze.
Produits par des artisans spécialisés, pour le prestige d’ un petit groupe
d’ individus, ils se concentrent dans certaines sépultures, dans le lit des fleuves
ou sous forme de dépôts enfouis, à caractère probablement votif. Deux de ces
dépôts, constitués de centaines d’ objets, ont été découverts en périphérie de
Lyon, à Vernaison et à Saint-Priest. Plusieurs épées et haches en bronze ont
également été extraites du lit de la Saône, à hauteur de la presqu’ île. Le
phénomène illustre la montée en puissance d’ un nouveau pouvoir politique et
religieux, qui dominera le site jusqu’ à la conquête romaine.
Les descendants de cette élite, qui troqueront le bronze pour de grandes épées en
fer, sont les premiers à avoir laissé une trace dans l’ Histoire : les Celtes, dont
l’ existence est attestée dès 800 avant notre ère. Les fouilles menées en limite sud
de la plaine de Vaise, dans le vallon de Gorge de Loup, ont mis au jour un vaste
habitat daté du premier âge du Fer (6e-5e s. av. J.-C.), associé à une petite
nécropole. Une tombe à coffrage de bois et couverture de pierre recelait une
dépouille de guerrier inhumé avec son épée en fer, un bracelet en bronze et un
petit anneau en ambre porté autour du cou.
Un important changement se produit alors, avec l’ arrivée de nouveaux objets
originaires de contrées lointaines. Un parfum d’ exotisme flotte sur la plaine de
Vaise : son sous-sol livre des tessons d’ amphores produites en Etrurie et dans la
colonie grecque de Massalia (Marseille), fondée en 600 avant notre ère. Ces
emballages transportent du vin, boisson inconnue au nord des Alpes. Son
adoption est bien plus qu’ une affaire de goût. Principale « plaque-tournante »
reliant la Méditerranée aux territoires celtiques de l’ Est de la France et du Sud
de l’ Allemagne, la Confluence est désormais impliquée dans un réseau
commercial d’ ampleur européenne.
Une partie du vin qui transite par Lyon est détournée au passage par l’ élite
locale, qui le consomme avec ostentation, dans de luxueuses vaisselles à figures
rouges et noires produites en Grèce et en Italie. Comble de l’ exotisme :
d’ infimes éclats en verre bleu et jaune retrouvés dans les fouilles de Vaise,
trahissent la présence de petites fioles à parfum ou à onguents fabriquées à
Rhodes, en mer Egée.
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Lyon avant Lugdunum
Les Gaulois dans la plaine
Quatre siècles plus tard, à la fin de l’ âge du Fer (2e-1er s. av. J.-C.), le site livre
encore de nombreux vestiges dont la nature est difficile à cerner. Les témoins
d’ une activité domestique sont paradoxalement plus rares qu’ aux époques
précédentes : des céramiques culinaires, quelques fibules en bronze et fragments
de bracelets en verre, des fusaïoles et des balles de fronde en terre cuite utilisées
pour la chasse… Seule nouveauté notable, l’ apparition de la monnaie, dont ne
témoignent qu’ une cinquantaine de pièces gauloises en bronze ou en argent
dispersées sur le site…
Des fours de potiers ont certes été repérés de l’ autre côté de la Saône, quai SaintVincent. Mais les productions qui en sont issues, des cruches à pâte claire
inspirées de modèles méditerranéens, plaident pour une datation tardive,
précédant de peu la fondation de la colonie. Une fosse fouillée sur le même site
a livré une grande épée en fer, qui n’ a été restaurée que récemment : insérée
dans son fourreau, elle correspond à ces grandes armes utilisées par les cavaliers
gaulois au 2e siècle avant notre ère. Elle a fait l’ objet d’ une torsion volontaire,
qui évoque les rites de mutilation d’ armes connues à la même époque sur les
sanctuaires. Une seconde épée, elle aussi inédite, a été extraite de la Saône.
Confiée au lit du fleuve entre la fin du 3e et le début du 2e s. av. J.-C., elle
confirme que le secteur a été fréquenté sans interruption, entre le premier et le
second âge du Fer.
De grandes fêtes publiques
Le véritable tournant se situe au milieu du 2e siècle avant notre ère. Il ne
concerne plus uniquement la plaine de Vaise, mais aussi les hauteurs de
Fourvière, site de la future colonie romaine. Des zones jusqu’ alors inoccupées se
couvrent, en l’ espace de quelques décennies, de vastes enclos délimités par de
larges et profonds fossés, parfois associés à un talus de terre et à une palissade
en bois.
Il semble que ces enclos ont été occupés de manière épisodique plutôt que
durable, pour des activités bien particulières. Le mobilier retrouvé dans leurs
fossés se compose, pour l’ essentiel, de milliers d’ os de porcs et de tessons
d’ amphores à vin importées d’ Italie. Ces déchets ne sont pas issus de
l’ alimentation quotidienne : ce sont des centaines de têtes de bétail qui ont été
abattues et découpées là, en un laps de temps très court. Le vin a également été
consommé par lots de plusieurs hectolitres. Le fait que de nombreux cols aient
conservé leur opercule prouve que les amphores n’ ont pas été débouchées, mais
« sabrées » à coups d’ épée. Leurs tessons ont été minutieusement triés,
transportés et enfouis dans le fossé. Ces opérations revêtaient un caractère rituel
qui s’ illustre également à travers le dépôt d’ un crâne de femme et d’ un arrièretrain de cheval.
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Lyon avant Lugdunum
On peut en déduire qu’ un grand nombre de convives se réunissaient, aux abords
de la Confluence, pour y manger des jambons et y boire du vin lors de fêtes
religieuses : ces fameux « banquets gaulois » décrits dans les textes antiques, au
cours desquels se négociaient les traités et les transactions entre tribus gauloises,
réunies à dates fixes sur un site choisi pour sa position stratégique.
Des marchands romains à Vaise ?
L’ un de ces enclos fouillé en 1993 dans la plaine de Vaise, rue du Souvenir,
recelait d’ autres surprises. Son enceinte, délimitée par un large fossé, a livré des
vestiges de bâtiments occupés entre 150 et 100 av. J.-C.
Il ne s’ agit pas de simples habitats, mais d’ édifices monumentaux. Leur taille
atteint plusieurs dizaines de mètres et leur mode de construction est tout à fait
inhabituel pour cette époque. Edifiés dans la tradition indigènes (poteaux de
bois, murs en clayonnage et torchis), ils sont décorés selon le goût… romain :
toitures couvertes de tuiles en terre cuite et de dalles en calcaire scié, parois
enduites de stucs colorés imitant des murs de pierre, à la façon du « premier
style pompéien ».
Ces techniques sont comparables à celles utilisées pour les maisons et des
temples construits, à la même époque, en Grèce ou en Italie. Leur apparition en
milieu celtique, plusieurs décennies avant la conquête, offre un cas de figure
inédit qui peut être interprété de différentes manières : maison d’ aristocrate
gaulois construite « à la mode romaine » ? Avant-poste romain édifié en plein
territoire barbare ? L’ existence, à Lyon, d’ un établissement commercial tenu par
les Romains (emporion) est effectivement signalée par le géographe Strabon.
Bien qu’ écrit sous le règne d’ Auguste, il n’ est pas impossible que ce témoignage
se réfère à une date antérieure à la conquête…
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Lyon avant Lugdunum
De Lougoudounon à Lugdunum
On a longtemps admis que cette vocation de capitale qui fera la grandeur de
Lyon sous l’ Empire était née en 43 avant notre ère. Ces découvertes récentes
invitent à imaginer que ce changement s’ est amorcé beaucoup plus tôt, dès le 2e,
sinon dès le 6e siècle avant notre ère. Ces grandes cérémonies publiques mises
en évidence sur la colline de Fourvière, dans la plaine de Vaise, ne concernent
plus les seuls habitants du site : mais des centaines, voire des milliers de
personnes réunies à Lyon, nouveau pôle de rencontres et d’ échanges entre
peuples gaulois et marchands romains. C’ est précisément à cette époque
qu’ apparaît, pour la première fois dans les textes antiques, le toponyme gaulois
de Lougoudounon – « forteresse lumineuse », pour les uns, « montagne de
Lug », pour les autres.
Quelques siècles auront suffi, pour passer de modestes habitats dispersés aux
prémisses d’ un centre politique, religieux et économique fréquenté à l’ échelle
régionale. Ce statut sera officialisé en 43 av. J.-C., avec la fondation de
Lugdunum, nouvelle colonie de droit latin. Il sera confirmé quelques décennies
plus tard, avec l’ édification d’ un grand sanctuaire « confédéral » dédié à Rome
et Auguste, fréquenté par les peuples des trois Gaules.
Dix mille ans d’ Histoire, faite de « grandes » et de « petites » histoires : un beau
cadeau adressé au public lyonnais par les acteurs de l’ archéologie préventive,
née à Lyon il y bientôt trente ans. Celle-là même, dont l’ activité se trouve
aujourd’ hui remise en cause via une réforme de son mode de financement, sans
que les médias s’ en émeuvent outre mesure. Public ingrat ou déficit de
communication ? Une chose est certaine : les enjeux de l’ archéologie sont
d’ autant plus faciles à partager qu’ ils comportent (encore) une part de rêve…
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Lyon avant Lugdunum
ANIMATIONS AUTOUR DE L’EXPOSITION
Individuels tout public sans réservation
q
Tous les mardis à 15 h :
« Les origines d’une capitale »
Visite autour de la naissance de Lyon .
q
Tous les vendredis à 15 h : « Du marécage à la ville de pierre »
Des premiers campements de la préhistoire à
l’émergence des cités romaines.
Pendant l’ été : en juillet , août, septembre :
Le jeudi à 15h. « Du marécage à la ville de pierre »
Le dimanche à 11h « les origines d’ une capitale »
( sauf le vendredi 15 août, le mardi 11 novembre )
Groupes ( minimum 5 personnes) sur réservation
q
Du mardi au samedi de 10h à 18 h :
q
« Les origines d’ une capitale »
Visite autour de la naissance de Lyon .
q
« Du marécage à la ville de pierre »
Des premiers campements de la préhistoire à l’ émergence des
cités romaines.
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Lyon avant Lugdunum
Animations pour enfants sur réservation
Juillet Août
Les Ateliers de l’ été :
Pour les 6-8 ans
« Mémoire d’ Argile »
Tous les mardis à 10h
Tous les mercredis à 14h
Fabrication et décoration de poterie néolithique.
Pour les 8-10 ans
« Fabrique-moi une fibule »
Tous les vendredis à 10h
Tu créeras cet accessoire essentiel au costume masculin et féminin
qui n’ aura plus aucun secret pour toi.
Les visites de l’ été :
Pour les 6-10 ans
« sur la route du temps »
Tous les mercredis à 10h
De moins quatre mille à moins 43 : A toi de compter !
un parcours peu ordinaire dans l’ espace temps à faire à pas de géant.
Pour les 10-12 ans
« Visite inédite »
Tous les jeudis à 10h
Parcours tactile au travers des objets de l’ exposition.
Du néolithique au gallo – romain.
Des démonstrations de taille de silex et de l’art du bronze seront proposées
( dates à préciser ) ainsi que des spectacles, contes, concerts pendant la
période d’été autour de l’exposition.
Ouvrage collectif de l’exposition distribué par les Belles Lettres et en vente
dans les grandes librairies lyonnaises au prix de 26
Livret gratuit.
Document d’aide à la visite
l’exposition.
en famille proposé à l’accueil et dans
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Lyon avant Lugdunum
CONFERENCES AUTOUR DE L’EXPOSITION
Au Musée de la Civilisation gallo-romaine de Lyon
Lundi 31 mars à 18h00 conférence de Franck PERRIN, Maître de
conférence à l’Université Lyon II, sur le thème de « Lyon au contact des
cités méditerranéennes ».
Lundi 14 avril à 18h00 conférence de Matthieu POUX, Pôle Archéologie
du Rhône, sur le thème de « Lougoudounoun à l’aube de la conquête »
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Lyon avant Lugdunum
INTERVENANTS ET REMERCIEMENTS
Exposition produite par le Département du Rhône, Pôle Archéologie,
au musée de la Civilisation gallo-romaine
en collaboration avec
Service Régional de l’ Archéologie (SRA-DRAC Rhône-Alpes)
Institut National pour la Recherche Archéologique Préventive (INRAP)
Service Archéologique de la Ville de Lyon (SAM)
Coordination, rédaction
Matthieu Poux et Hugues Savay-Guerraz
Comité scientifique
Jacques Lasfargues, Pôle Archéologie du Rhône
Armand Desbat, CNRS
Michel Lenoble, Service régional de l’ Archéologie Rhône-Alpes
Frank Perrin, Université Lyon 2
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Lyon avant Lugdunum
Musées prêteurs
Département des Recherches Archéologiques Sous-Marines, Marseille
Musée Denon, Chalon-sur-Saône
Musée des Beaux Arts, Lyon
Muséum d’ Histoire Naturelle, Lyon
Musée de Rennes
Musées de Vienne, Isère
Scénographie
Odile Baconnier
Photographies
Christian Thioc, Jean-Michel Degueule, AFAN-INRAP
Dessins originaux
Marie-Noël Baudran
Aquarelles originales
Gérard Deuber
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Lyon avant Lugdunum
Le pôle archéologie
Carrefour privilégié d’ échanges – d’ est en ouest sur des voies qui reliaient les
Alpes au Massif central ainsi que du nord au sud du couloir rhodanien – le
département du Rhône témoigne d’ une occupation gallo-romaine dense. De
Lyon à Saint-Romain-en-Gal et Sainte-Colombe-lès-Vienne… , les nombreux
vestiges découverts lors des fouilles archéologiques, et notamment ces trente
dernières années, nous dévoilent peu à peu la richesse de ces cités galloromaines influentes.
Les efforts menés par le Conseil Général du Rhône, depuis plus de trente ans,
affirment la volonté de préserver un patrimoine exceptionnel. L’ important
travail de sauvetage de mosaïques, avec la création d’ un atelier spécifique et
précurseur, l’ ouverture d’ un musée et la restauration du parc archéologique à
Saint-Romain-en-Gal, tout comme l’ animation remarquable du site de Fourvière
à Lyon témoignent de cette volonté politique.
Héritier de lieux fascinants, le département du Rhône redécouvre les richesses
d’ une civilisation gallo-romaine particulièrement présente sur son territoire.
Toutes les régions de France ont été marquées par leur passé gallo-romain, mais
rares sont les territoires comme le Rhône qui ont conservé une empreinte aussi
forte de cette période dans leur paysage. Il est vrai que la juxtaposition de deux
agglomérations de l’ importance de Lugdunum et Vienna est unique dans
l’ histoire de la Gaule, puisqu’ elle a vu la concentration de deux groupes de
populations romanisées de plusieurs dizaines de milliers d’ habitants chacun,
séparés par moins de trente kilomètres.
Cette concentration se retrouve aujourd’ hui dans la création, initiée par le
conseil général du Rhône, d’ un pôle archéologie du Rhône, devenu réalité
depuis la fin de l’ année 1999, avec le regroupement des musées de Lyon et de
Saint-Romain-en-Gal.
Le musée de la civilisation gallo-romaine de Lyon et le musée de Saint-Romainen-Gal sont des musées départementaux, pour le premier depuis 1991, date à
laquelle la ville de Lyon transféra la gestion du musée mais aussi celle du parc
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Lyon avant Lugdunum
archéologique au Conseil général du Rhône, et pour le second depuis 1977,
quand le Conseil général se porta acquéreur du parc archéologique de SaintRomain-en-Gal.
Par le passé, les cités gallo-romaines de Vienna et de Lugdunum entretenaient
des liens étroits du fait de leurs ressemblances, de leurs importance et influence
au sein de la Gaule, de leur proximité géographique. Dans ce contexte, le pôle
archéologie du Rhône semble venir tout naturellement englober les deux musées
de site.
Le pôle archéologie du Rhône a pour objectif de promouvoir et de créer un
véritable complexe archéologique fondé sur une volonté de cohérence et
d’ unité. L’ accent est mis sur le désir d’ une collaboration entre les deux
établissements archéologiques tout en respectant les particularités, la singularité
et l’ identité de chacun.
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Lyon avant Lugdunum
Le musée de la civilisation gallo-romaine de Lyon
Une machine à remonter le temps
(1975)
C’ est en 1957, alors que se prépare l’ année du bimillénaire de Lyon (1958)
qu’ apparaît pour la première fois l’ idée d’ un musée de la civilisation galloromaine, destiné à regrouper des collections éparses.
Le caractère dominant du site du musée de Lyon, est la présence forte des
monuments romains : dégagés à partir des années 1930, ces deux théâtres, bâtis
sur les flancs de la colline de Fourvière, composent un ensemble unique qui
domine le confluent. Jadis au centre de la ville romaine, ce secteur est classé
aujourd'
hui Patrimoine Mondial par l'
UNESCO. Confronté au site, l'
architecte
Bernard Zehrfuss (1911-1996), Grand Prix de Rome, a eu dès l’ origine la
conviction que seule une construction enterrée pouvait répondre aux exigences
de ce lieu exceptionnel, qu’ il fallait préserver.
Une des grandes qualités reconnue au moment de l’ inauguration du Musée est la
mise en valeur plastique et technique du béton. Cela n’ a rien d’ étonnant, puisque
Bernard Zehrfuss s’ est intéressé très tôt aux possibilités plastiques de ce
matériau, avec des œuvres majeures comme le Palais des expositions du CNIT à
la Défense et le Palais de l’ UNESCO à Paris. A l’ intérieur du bâtiment, le
déroulement des espaces se fait suivant une large rampe hélicoïdale. Le système
habituel des salles a été délaissé au profit de celui des espaces, délimités par des
cloisons basses dont l’ emplacement et la hauteur sont dictés par le programme
muséographique. La structure du bâtiment invite ainsi à une visite complète du
Musée, selon un cheminement naturel suggéré par la descente. Au fil d'
un
parcours historique qui évoque une lente descente au coeur du patrimoine, le
visiteur découvre l'
une des plus riches collections archéologiques de France.
L’ architecture, volontairement très sobre, met en valeur les œuvres et favorise
des correspondances spatiales et thématiques, tandis que deux canons à lumière,
inspirés de l'
œuvre de Le Corbusier, introduisent les théâtres antiques dans
l’ exposition.
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Lyon avant Lugdunum
Informations pratiques
Musée de la civilisation gallo-romaine de Lyon
HORAIRES
Eté (mars à octobre) : du mardi au dimanche de 10h à 18h
Hiver (novembre à février) : du mardi au dimanche de 10h à 17h
Fermeture : les Lundis, les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 25 décembre
TARIFS
Entrée gratuite pour tout public le jeudi
Plein tarif : 3,8
Tarif réduit : 2,3
Jeunes de 18 à 25 ans
Familles nombreuses (3 enfants et plus)
Groupes de 10 personnes au moins
En supplément du billet et sur réservation :
Visite commentée : 1,5 enfant et adulte
Atelier :1,5 enfant
3 adulte
Gratuit :
Groupes pédagogiques, personnes
handicapées + 2 accompagnateurs,
jeunes jusqu’à 18 ans, chômeurs et
bénéficiaires du RMI, journalistes
RENSEIGNEMENTS ET RESERVATIONS
Musée de la civilisation gallo-romaine
de Lyon
Tél. : 04 72 38 49 30
Fax : 04 72 38 77 42
Mél : [email protected]
Web : www.rhone.fr/galloromain.html
Service médiation - action culturelle (réservations)
du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 14h à 17h
Tél. : 04 72 38 81 91
Fax : 04 72 38 88 95
18
17 rue Cléberg
69005 LYON