fiches musée GR 11-07-08 ok - Musées gallo
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DOSSIER RESSOURCES SOMMAIRE LE MUSÉE DE LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE L’histoire des collections archéologiques : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : page 2 L’aboutissement d’un grand projet muséographique : : : : : : : : : : : : : : : : : page 3 XVII espaces thématiques autour de 17 objets emblématiques : : : : : : : : page 4 APPROFONDIR LA VISITE 10 FICHES THÉMATIQUES Chronologie : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : page 5 Parc archéologique: : : : : : : : : : : : : : : page 7 Urbanisme et monuments : : : : : : : : : : page 8 Cultes et Dieux : : : : : : : : : : : : : : : : : : page 9 Jeux et Spectacles : : : : : : : : : : : : : : page 10 Le dossier ressources a été conçu pour préparer ou prolonger la visite Échanges et commerce: : : : : : : : : : : page 11 du musée. Il s’adresse aux enseignants ou formateurs ainsi qu’aux élèves Atelier monétaire : : : : : : : : : : : : : : : page 12 de secondaire qui mènent une recherche autonome. Le dossier s’adresse Eau et aqueducs : : : : : : : : : : : : : : : : page 13 aussi à tous les visiteurs curieux de compléter leur découverte des collections et de répondre plus précisément à certaines de leurs interrogations. Maison et décor : : : : : : : : : : : : : : : : page 14 Rites et pratiques funéraires : : : : : : : page 15 5 FICHES OBJETS La Table Claudienne : : : : : : : : : : : : : page 16 Le calendrier de Coligny : : : : : : : : : page 17 Le sarcophage de Bacchus : : : : : : : : page 18 Le trésor de Vaise : : : : : : : : : : : : : : page 19 La mosaïque aux svastikas : : : : : : : page 20 BIBLIOGRAPHIE : : : : : : : : : : : : : : : : page 21 Page 2 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources LE MUSÉE DE LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE L’histoire des collections archéologiques DE LYON :::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: La découverte de la Table claudienne au XVIe siècle sur les pentes de la Croix-Rousse constitue le point de départ des collections publiques archéologiques de Lyon. Mais c’est principalement au XIXe siècle que les collections s’étoffent et que les premiers objets antiques intègrent le Conservatoire des arts, futur musée des Beaux-Arts de Lyon. Les collections se composent d’objets découverts fortuitement dans la ville, de dons et d’acquisitions de collections privées qui ont été constituées au XIXe siècle. Les fouilles du théâtre sur la colline de Fourvière dans les années 1930-1940 conduisent à l’aménagement d’un petit bâtiment au sommet du site pour abriter les découvertes. Ces différentes collections sont rassemblées à partir du milieu des années 1970 avec la construction du musée de la Civilisation galloromaine : une partie des collections antiques du musée des BeauxArts (les objets antérieurs au IXe siècle découverts à Lyon et plus généralement en Gaule), les inscriptions jusqu’alors présentées sous les arcades du cloître Saint-Pierre et les objets retrouvés dans les fouilles lyonnaises au cours des trente dernières années. Page 3 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources LE MUSÉE DE LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE l’aboutissement d’un grand projet MUSÉOGRAPHIQUE :::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: C’est en 1957, alors que se prépare l’année du bimillénaire de Lyon (1958) qu’apparaît pour la première fois l’idée d’un musée de la Civilisation gallo-romaine destiné à regrouper dans un lieu unique, des collections éparses. La création du musée s’inscrit dans une logique de mise en place d’équipements culturels qui répond au nouveau destin international que veut se donner la ville de Lyon. Au début des années 1960, le projet commence à prendre corps. Un musée “caché” au cœur du site • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • ZOOM Bernard Zehrfuss (1911-1996) : un architecte au service de la modernité Bernard Zehrfuss entre à l’École Nationale Supérieure des BeauxArts à 17 ans. Il est grand prix de Rome en 1939. Mais la guerre contrarie le cours des choses et au lieu de séjourner à la villa Médicis, il participe au conflit en Syrie. C’est alors qu’il découvre les écrits de Le Corbusier. Cette « révélation fantastique » l’oriente vers le mouvement moderne. Urbaniste, puis architecte, Bernard Zehrfuss succède à la génération des initiateurs comme Perret et Le Corbusier qui vulgarisent l’utilisation de matériaux nouveaux. Bernard Zehrfuss est un précurseur de l’emploi de l’aluminium et du béton précontraint. Son parcours est emblématique des « Trente Glorieuses » marquées par l’urgence de la reconstruction, la persistance de la crise du logement et la déficience de l’urbanisme national. Sa participation à des œuvres majeures, comme l’usine Renault de Flins, le Palais des expositions du CNIT à la Défense et le siège de l’UNESCO à Paris, lui confèrent un statut de « porte-drapeau » de l’architecture moderne. • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • La construction du musée de la Civilisation gallo-romaine est confiée à l’architecte Bernard Zehrfuss. Les travaux ont lieu de 1971 à 1975, le bâtiment se déploie sur 8000 m2. Dès le départ, le parti pris de l’architecte est celui d’un musée de site enterré qui puisse être une introduction ou un prolongement à la visite du parc archéologique. À l’extérieur, le musée se fond dans le paysage, seules deux grandes baies sont perceptibles, les « canons à lumière », inspirés des créations de Le Corbusier. À l’intérieur, l’ouverture sur le site permet de placer le parc archéologique au cœur même du parcours des collections du musée. L’exposition permanente se déploie sur 4000 m2 et la muséographie du lieu est créée autour d’un choix d’objets issus des fouilles lyonnaises. Réserves, espaces de travail, ateliers et bibliothèque complètent les installations. Les expositions temporaires diffusent et transmettent au public le résultat des fouilles et des recherches en cours. Chaque découverte renouvelle et complète la connaissance et pose de nouvelles questions à l’historien ou l’archéologue. • • • • • • • • • • • • • • • • • • Un parcours à travers le temps L’architecture, volontairement très sobre, met en valeur les œuvres et favorise des correspondances spatiales et thématiques. Les espaces d’exposition des collections du musée s’organisent autour d’une large rampe hélicoïdale. Le système des salles est délaissé au profit de celui d’espaces délimités par des cloisons basses. Les collections sont regroupées autour de 17 thèmes. Chacun de ces thèmes est organisé à partir d’un objet emblématique principal, les autres objets complètent le propos de chaque espace. La structure du bâtiment invite à une visite complète du musée selon un cheminement naturel suggéré par la descente. Page 4 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources LE MUSÉE DE LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE XVII espaces thématiques autour de 17 objets emblématiques ::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: Conservation 1 espace I : préhistoire et protohistoire objet : char celtique de La Côte-Saint-André Entrée Niv. 5 2 espace II : la fondation de Lugdunum objet : buste de Lucius Munatius Plancus, fondateur de la ville 3 espace III : l’urbanisme objet : maquette de Lugdunum au IIe siècle 1 3 2 4 4 espace IV : le sanctuaire fédéral des trois Gaules objet : la Table claudienne 5 Niv. 4 5 espace V : l’administration municipale objet : épitaphe et sarcophage de Quintus Acceptius Venustus 7 10 6 11 8 Niv. 3 9 12 15 16 13 14 6 espace VI : la présence impériale, l’administration provinciale et le culte d’Auguste objet : buste de Caracalla, empereur né à Lyon en 188 7 espace VII : l’armée et la monnaie objet : épée, Utere felix (« porte-la avec bonheur »), équipement militaire d’un soldat 8 espace VIII : les religions en Gaule romaine objet : calendrier gaulois de Coligny Niv. 2 17 9 espace IX : le théâtre et l’odéon de Lugdunum objets : maquettes des théâtres et du rideau de scène 10 espace X : les jeux du cirque à Lugdunum objet : mosaïque des jeux du cirque Expositions temporaires Niv. 1 11 espace XI : la vie économique : la céramique objet : four de potier et objets en céramique 12 espace XII : la vie économique : les métiers objet : trésor d’orfèvrerie de Vaise 13 espace XIII : le commerce objets : amphores et inscriptions 14 espace XIV : la place de Lugdunum en Gaule et dans l’empire objets : épitaphes 15 espace XV : la vie domestique objets : mosaïques, verres, bijoux 16 espace XVI : le culte des morts objets : urnes à incinération, épitaphes, sarcophages 17 espace XVII : le christianisme en Gaule objets : inscriptions chrétiennes Page 5 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE THÉMATIQUE 1 Chronologie De Lugdunum à Lyon 12 000 AV. J.-C. premières traces d’occupation du site 5500 AV. J.-C. premiers habitats néolithiques dans la plaine de Vaise 100 À 50 AV. J.-C. sanctuaire gaulois sur la colline de Fourvière 58 À 50 AV. J.-C. guerre des Gaules LES PREMIÈRES OCCUPATIONS DU SITE :::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: 43 AV. J.-C. fondation de Lugudunum Les premières traces d’occupation humaine repérées à Lyon remontent à 12 000 ans (Mésolithique). Les premiers habitats apparaissent dans la plaine de Vaise à l’époque du Néolithique (5500 av. J.-C.). L’âge du Bronze (2200-750 av. J.-C.) est mieux documenté, avec de nombreux objets en métal. Objets de parure et de prestige, ils sont concentrés sous forme de dépôts. L’âge du Fer (750-43 av. J.-C.) qui voit l’arrivée des Celtes est attesté par des habitats (VIe-Ve siècle av. J.-C.) et des nécropoles dans la plaine de Vaise et le vallon de Gorge de Loup. La confluence du Rhône et de la Saône, qui permet de relier la Méditerranée aux territoires celtes de l’est de la France et de la Suisse, fait de la région la plaque tournante d’un vaste réseau commercial à l’échelle européenne. De cette époque, la colline de Fourvière n’a livré que de grands fossés datés de 100 à 50 av. J.-C. (fouilles du Clos du Verbe Incarné), comblés avec des milliers d’os de porc et des tessons d’amphores à vin en provenance d’Italie. Ils délimitaient vraisemblablement de grands enclos, lieux de réunions, banquets et cérémonies religieuses. 39 ET 20 AV J.-C. création d’un réseau routier sous l’influence d’Agrippa 16-14 AV. J.-C. réorganisation administrative par l’empereur Auguste : création des trois Provinces gauloises ; Lugdunum devient capitale de la province Lyonnaise jusqu’au IIIe siècle 16-13 AV. J.-C. construction du théâtre de Lyon 15 AV. J.-C. monnaie impériale frappée par l’atelier monétaire de Lyon La fondation de Lugdunum :::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: 12 AV. J-C. instauration d’un culte impérial fédéral au sanctuaire des trois Gaules Sur ce site, Lucius Munatius Plancus, alors gouverneur des Gaules, fonde en 43 av. J.-C., la colonie romaine de Lyon, Colonia Copia Felix Munatia Lugudunum. Ses premiers habitants sont des colons, des citoyens romains chassés de Vienne par les Allobroges et des vétérans de l’armée romaine, qui vont créer une ville sur le modèle de Rome. Dès l’origine, cette ville, dont on a pu étudier plusieurs îlots d’habitations, occupait vraisemblablement le plateau de Fourvière. 0 >> Chronologie Lugdunum évènements liés à l’urbanisme de la ville évènements liés au contexte 10 AV. J.-C. naissance de l’empereur Claude à Lugdunum Page 6 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE THÉMATIQUE 1 Chronologie (suite) De Lugdunum à Lyon (suite) >> LUGDUNUM, CAPITALE DES TROIS GAULES :::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: 0 Sous le règne de l’empereur Auguste (27 av. J.-C./14 apr. J.-C.), Lugdunum prend une place importante au sein des Trois Gaules : - Réorganisation administrative des peuples gaulois par Auguste qui réside à Lyon. Création des trois provinces impériales de Lyonnaise, Aquitaine, Belgique (27-21 ou 16-14 av. J.C.). - Création de l’atelier monétaire impérial à Lugdunum (15 av. J.-C.). - Instauration d’un culte fédéral officiel de l’empereur et réunion des délégués gaulois à Lyon, élection d’un prêtre chargé du culte de l’empereur. - Création d’un important réseau routier partant de Lyon par Agrippa, administrateur en Gaule (20 av. J.-C.). Lyon devient capitale de la province Lyonnaise jusqu’au IIIe siècle apr. J.-C. Sous les règnes de Dioclétien et Constantin, la capitale sera progressivement déplacée à Trèves. Dès cette époque, Lugdunum connaît un essor économique important (corporations d’artisans, ateliers de potiers…). Très tôt également, la ville s’équipe de grands monuments : théâtre (16-13 av. J.-C., l’un des plus anciens de Gaule) ; sanctuaire fédéral (inauguré en 12 av. J.-C.) ; amphithéâtre (le plus ancien de Gaule ; dédicace en 19 apr. J.-C.) ; sanctuaire municipal (début du Ier siècle apr. J.-C.). Au milieu du Ier siècle apr. J.-C., la colonie change de nom et devient Colonia Copia Claudia Augusta Lugudunum en l’honneur de l’empereur Claude (né à Lyon) et de ses largesses. Un de ses discours, prononcé au sénat à Rome en 48 apr. J.- C. nous est parvenu. Il a été gravé sur une grande plaque de bronze : la Table claudienne. Le texte retranscrit le discours de Claude suite à la demande des notables gaulois à siéger au Sénat de Rome. Le règne de Claude voit également la construction des thermes de la rue des Farges. Au cours du règne de son successeur, Néron, les textes antiques mentionnent l’incendie de Lyon en 65 apr. J.-C. Pour le moment, il n’existe pas de trace archéologique de cet événement, pas plus que du siège de la ville par les Viennois lors de la guerre civile qui suit la mort de Néron en 68 apr. J.-C.. La fin du Ier siècle et le début du IIe siècle apr. J.-C. semblent marqués par une nouvelle phase d’urbanisme (reconstruction probable du théâtre et construction de l’odéon). La ville s’étend jusqu’à la presqu’île, l’existence de nombreuses mosaïques en est une preuve. La fin du IIe siècle a laissé des souvenirs plus sombres avec l’arrestation et la mise à mort en 177 apr. J.-C de 48 chrétiens dans l’amphithéâtre. En 197 apr. J.-C., Lyon prit le parti de C. Albinus dans la bataille contre Septime Sévère. Ce dernier fut le vainqueur de la bataille qui se déroula à Lyon ! Le pillage, et les destructions de la ville qui suivirent sont mentionnés par les textes. Les premières invasions des Francs et des Alamans intervinrent au milieu du IIIe siècle. La province de Lyonnaise est alors divisée en deux (297 apr. J.-C.) puis en trois (386 apr. J.-C.). Au début du IVe siècle, après l’édit de Milan (313 apr. J.-C.), Lyon devint centre de diocèse. Au Ve siècle, Lugdunum retrouve un temps son statut en devenant la capitale du royaume burgonde (470-530 apr. J.-C.). DÉBUT Ier SIÈCLE APR. J.-C. construction du sanctuaire municipal 19 APR. J.-C. inauguration de l’amphithéâtre 48 APR. J.-C. discours de l’empereur Claude reproduit sur la Table claudienne 68 APR. J.-C. mort de Néron et guerre civile. Lugdunum est assiégée par les Viennois FIN Ier/DÉB. IIe SIÈCLE APR. J.-C. agrandissement du théâtre et construction de l’odéon 177 APR. J.-C. mise à mort de 48 chrétiens, « les martyrs de Lyon » dans l’amphithéâtre 197 APR. J.-C. guerre civile : Lyon soutient Clodius Albinus contre Septime Sévère qui gagne. MILIEU IIIe SIÈCLE premières invasions par les Francs et les Alamans 297 APR. J.-C. la province de Lyonnaise divisée en deux ; Lyon perd son statut de capitale 470 APR J. C fin de l’empire romain 470-530 APR. J.-C. Lyon devient la capitale burgonde Page 7 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE THÉMATIQUE 2 Accès par le chemin depuis le musée PARC ARCHÉOLOGIQUE LE RÉSERVOIR dimensions : 26 x 9 m construction : 1er siècle apr. J.-C. Alimenté par l’aqueduc du Gier, un grand réservoir est installé dans la cour de l’édifice public au point culminant du site (287,5 m). Divisé en deux nefs hautes de 4 m, sa capacité est estimée à 700 m3. LE THÉÂTRE diamètre : 108,5 m L’ODÉON capacité : 10 000 places diamètre : 83 m construction : fin 1er siècle avant / début 1er siècle après capacité : de 3 000 à 4 000 places Le théâtre a connu plusieurs états successifs interprétés dans le sens d’un agrandissement. C’est une construction qui se compose de gradins maçonnés. Les premières rangées s’appuient sur la colline. Les murs rayonnants et les voûtes soutiennent les gradins supérieurs. Dans la partie basse du théâtre, des revêtements de marbre ont été conservés : dallage (opus sectile) de granite gris, cipolin vert et brèche rose pour l’orchestra. Les quatre premiers rangs de gradins, destinés aux magistrats de la colonie, étaient séparés des autres par un muret de cipolin vert et recouverts de marbre blanc. Il ne reste que le soubassement de l’ancien mur de scène (frons scaenae) qui à l’origine devait être décoré de placages, colonnes et statues de marbre. La scène, elle, a été entièrement reconstruite. Avec ses deux théâtres, ce quartier était l’un des plus animés de la ville gallo-romaine mais à la fin du IIIe siècle apr. J.-C., le site est abandonné et transformé en carrière. Si certains vestiges sont encore visibles sur le plan scénographique du milieu du XVIe siècle, c’est à la fin du XIXe siècle que l’on croit y avoir identifié l’amphithéâtre, lieu du martyre des chrétiens en 177 apr. J.-C. Il faut attendre le début du XXe siècle pour que se produise une re-découverte du site. En 1933, Édouard Herriot, alors maire de Lyon, acquiert ces parcelles pour la ville avec l’objectif de poursuivre les fouilles. Dirigées par Pierre Wuilleumier, puis par Amable Audin, elles permettent de dégager des vestiges qui se révèlent être ceux d’un odéon et d’un théâtre. Les deux édifices sont par la suite restaurés entre 1953 et 1965. Aujourd’hui, ces deux monuments de spectacle reprennent vie lors du festival des Nuits de Fourvière. Vers 1960, de nouvelles fouilles dirigées par l’archéologue Amable Audin mettent au jour des constructions situées au sommet du site dont un bâtiment interprété d’abord comme « sanctuaire de Cybèle » puis plus récemment comme maison à péristyle dite « prétoire d’Agrippa ». construction : fin 1er / début 2e siècle Comme le théâtre, il a été construit en appui contre la colline, en profitant du replat naturel que forme le relief. Il était à l’origine fermé par un grand mur placé derrière la scène. Les spectateurs s’asseyaient sur deux étages de gradins superposés. Au sommet de l’édifice, l’étage supérieur a entièrement disparu aujourd’hui. L’odéon conserve 16 rangs de gradins sur les 23 d’origine. Le mur d’enceinte, épais de plus de 6 mètres aurait permis de supporter une toiture mais cette hypothèse n’est pas vérifiée. Le pavement de l’orchestra est constitué d’un ensemble de marbres provenant de tous les rivages de la Méditerranée. Par la taille des plaques utilisées et la diversité des pierres, c’est l’un des plus remarquables de toute la Gaule romaine. Depuis 1990, des campagnes de sondages réalisées par le CNRS sous la direction d’Armand Desbat ont permis de préciser le plan et la chronologie des constructions du parc archéologique. UN PATRIMOINE PROTÉGÉ Les vestiges du parc archéologique ont été classés Monuments Historiques : ODÉON en 1905 THÉÂTRE en 1933 RÉSERVOIR D’EAU en 1960 « TEMPLE DE CYBÈLE » en 1983 Le parc archéologique est compris dans le périmètre du site historique de Lyon inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1998. Page 8 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE THÉMATIQUE 3 maquette III Urbanisme et monuments LES NÉCROPOLES LES PENTES DE LA CROIX-ROUSSE Pour des raisons religieuses, dans toutes les villes romaines, les sépultures ne sont pas tolérées en deçà d’une limite symbolique, le pomoerium. À Lyon, les nécropoles sont concentrées au départ des grandes voies qui conduisent aux quatre coins des Gaules. C’est là que se dresse l’amphithéâtre dont les vestiges reconnus dès le XVIe siècle sont identifiés au début des années 1960. Dans le voisinage se situe l’autel de Rome et d’Auguste, un des sanctuaires du culte impérial les plus célèbres du monde romain. Toutes les pentes de la Croix-Rousse sont vraisemblablement couvertes de petits monuments, en relation avec le sanctuaire. Ce secteur du nom de Condate (le confluent) est probablement un territoire juridiquement distinct de celui de la ville. LA COLLINE DE FOURVIÈRE La colline de Fourvière est le centre historique et officiel de la ville. Dès les années 40 av. J.-C., rues et maisons apparaissent. L’emplacement de la basilique de Fourvière est probablement celui du forum, centre politique et religieux de la ville ; son organisation reste inconnue. On connaît mieux les édifices de spectacle comme le théâtre et l’odéon. Ceux-ci ont été localisés et dégagés. Le seul édifice religieux identifié et fouillé est le sanctuaire municipal dédié au Culte impérial sur la colline de Fourvière (fouilles « du Clos du Verbe Incarné »). Au-dessus du théâtre, un vaste édifice public a été mis au jour. Longtemps considéré comme le sanctuaire de Cybèle, on sait aujourd’hui que cette interprétation doit été abandonnée mais on ignore la destination de cet édifice public. Plusieurs quartiers d’habitations ont été fouillés sur la colline et notamment le site « de la rue des Farges » où des thermes ont été identifiés. Au cours des trois premiers siècles de notre ère, Lugdunum est la ville la plus importante de Gaule romaine. Fondée en 43 av. J.-C. au confluent du Rhône et de la Saône par Lucius Munacius Plancus, gouverneur de la Gaule Chevelue, elle couvre à son apogée une surface d’environ 350 hectares. Si c’est sur la colline de Fourvière que l’on situe de premier noyau urbain, l’occupation humaine s’étend jusqu’à la presqu’île, la plaine de Vaise et la colline de la Croix-Rousse (maquette salle III). Lugdunum constitue le point de départ d’un important réseau routier desservant toute la Gaule. L’organisation des différents quartiers, leur fonction, la trame des rues, la place et la nature des monuments… restent aujourd’hui encore dans bien des cas hypothétiques, mais la connaissance de l’urbanisme de Lugdunum évolue constamment avec le résultat des nombreuses fouilles préventives. LA PRESQU’ÎLE La Presqu’île, les Canabae (les entrepôts) est le « centre des affaires », un quartier à la fois résidentiel et commercial. À l’époque romaine, le confluent est placé à l’emplacement de Perrache. De nombreuses mosaïques proviennent de ce secteur, ce qui atteste l’existence d’un riche habitat. UN SITE GÉOGRAPHIQUE EXCEPTIONNEL Le site de Lyon se caractérise par une variété de reliefs entre plateaux, collines et couloirs de plaines. Le lien est assuré par deux grands cours d’eau qui confluent au pied de la colline de Fourvière. Cette situation facilite les échanges. Dès la préhistoire, cet emplacement privilégié permet les contacts avec l’est et le sud : le Rhône constitue un axe majeur du commerce antique avec tout le pourtour du bassin méditerranéen. Cependant, le site de Lyon n’est pas « prédestiné » pour construire une capitale de province et ne présente pas les avantages naturels déterminants pour fonder une ville. Il a fallu de très nombreux travaux d’aménagements pour rendre habitable les pentes des collines et la Presqu’île. Le choix du site de Lyon par le pouvoir romain est plus politique que géographique. Page 9 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE THÉMATIQUE 4 salle VIII La séparation entre la politique et la religion qui existe dans les démocraties contemporaines n’avait pas cours dans l’Antiquité. La religion imprégnait tous les moments de la vie. La religion romaine est multiforme et largement polythéiste. Les divinités adorées sont d’origines très diverses. À Lugdunum, inscriptions, objets, statues sont le témoignage du foisonnement des religions. Les divinités celtes, romaines et orientales coexistent. Cultes et dieux Déesses mères, Matres (salle VIII) LE CULTE IMPÉRIAL Les fouilles menées sur le plateau de Fourvière au-dessus du théâtre (fouilles du Clos du Verbe Incarné) ont mis au jour un grand temple classique construit vers les années 10-20 après J.-C. Il s’agirait peut-être d’un temple du culte impérial. En effet, depuis le règne d’Auguste, un culte est rendu à l’empereur, en tant que chef suprême de la religion. À Lugdunum, le culte impérial municipal est assuré par un collège de six prêtres, les sévirs augustaux, de riches affranchis. Le temple est surélevé sur un podium au centre d’une aire sacrée entourée d’un portique sur trois côtés. LES DIVINITÉS GAULOISES ET ROMAINES La religion celtique se caractérise par une profusion de mythes aux particularismes locaux. Si le pouvoir romain chassa les druides, aucune interdiction ne frappa les cultes indigènes. À Lugdunum, le culte de Sucellus, dieu au maillet, symbole de fertilité et celui des Trois Matres, déesses mères, symboles de fécondité sont souvent représentés et associés. Mais il existe aussi beaucoup de cas où se produit une fusion entre la divinité gauloise et romaine car caractères et attributs sont semblables. Des dieux indigènes sont honorés sous les traits de Mercure, dieu du commerce et de l’artisanat. Cependant, les dieux romains sont également célébrés à Lugdunum, c’est le cas de Neptune, de Diane ou de Jupiter. LE CHRISTIANISME Maquette du temple du Clos du Verbe Incarné LES DIVINITÉS ORIENTALES Isis, Fortune ailée (salle VIII) Les religions orientales ont été importées à Lyon dès le IIe siècle apr. J.-C. L’adoption de cultes orientaux dans les provinces occidentales de l’empire fait partie des apports de la religion romaine et auparavant de la religion grecque, qui les avaient depuis longtemps intégrés. Ces divinités proviennent d’Asie Mineure, d’Iran ou d’Égypte. Leur culte comporte souvent des cérémonies réservées aux initiés (les mystères). À Lugdunum, la plus importante est la déesse Cybèle, la Grande Mère, dont on a retrouvé six autels commémorant les sacrifices des taureaux appelés tauroboles. On a retrouvé aussi, sur la colline de Fourvière un autel consacré au dieu Mithra, dieu des soldats et une colonne portant une inscription à la déesse égyptienne Isis. Le christianisme s’installe précocement à Lyon. La fondation de l’Église de Lyon au milieu du IIe siècle est considérée comme la plus ancienne d’Occident après Rome. Pour les habitants de la Gaule romaine, le christianisme à ses débuts apparaît sans doute comme une religion orientale parmi d’autres. Pourtant, les réactions violentes du pouvoir romain n’ont visé semble-t-il que les chrétiens. La date la plus marquante de cette période est celle de 177 apr. J.-C. : 48 martyrs dont l’évêque Pothin, le diacre Sanctus ou Blandine sont condamnés à mourir dans l’amphithéâtre des Trois Gaules. Dans les siècles qui suivent, l’immense réputation des martyrs vaut à Lyon un rôle religieux éminent qui se perpétue aujourd’hui à travers le titre de Primat des Gaules que porte son archevêque. Au début du IVe siècle, l’empereur Constantin établit la liberté du culte avant de se convertir au christianisme, qui devient alors religion d’État. Lampe au décor de Chrisme (salle XI) Page 10 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE THÉMATIQUE 5 Jeux et spectacles salles IX et X L’AMPHITHÉÂTRE Lampe à huile / Dédicace de l’amphithéâtre (salle IV) À Lugdunum, toute la population est conviée à assister aux jeux offerts par les édiles. L’amphithéâtre accueille aussi les représentants du conseil des Gaules réunis chaque été. Les spectacles donnés, combats de gladiateurs ou d’animaux, chasses sont très populaires et sont parvenus jusqu’à nous par de nombreuses représentations. LE THÉÂTRE ET L’ODÉON L’inscription de dédicace de l’amphithéâtre mentionne le nom de C. Julius Rufus, le donateur, prêtre du sanctuaire fédéral qui paya « de ses deniers » ce monument. Cette pratique d’évergétisme (on parlerait aujourd’hui de mécénat) est à l’époque fréquente et à l’origine de la construction de la plupart des édifices publics. Masque en terre cuite (salle XI) LE CIRQUE La mosaïque des jeux du cirque donne une idée précise du déroulement d’une course de quadriges. On distingue les différentes équipes : rouge, verte, bleue, blanche et les éléments architecturaux habituels, la pyramide centrale, les bouliers, le compte-tours, une tribune et des stalles d’où sortent les chevaux. Au centre de l’image, deux personnages présentent la récompense réservée au vainqueur, la palme et la couronne de laurier. Si aujourd’hui le théâtre et l’odéon sont encore utilisés pour des spectacles très divers, les représentations données voilà deux mille ans étaient particulières à chaque lieu. Au théâtre, les spectacles dont les histoires sont tirées de la vie quotidienne et de la mythologie sont des mimes et pantomimes (chants et danses). Les gestes, expressions et masques jouent un grand rôle et compensent les différences de langues. À l’odéon, l’acoustique permet d’accueillir des spectacles qui privilégient l’aspect sonore : déclamations, musique, lectures publiques. Sur la colline de la Croix-Rousse, l’amphithéâtre des Trois Gaules a été mis au jour au début des années 1960. Certains des gradins étagés sont présentés dans le musée (salle IV). Le théâtre a été édifié en 15 av. J.-C.. Il est l’un des plus ancien de Gaule et l’un des plus vastes avec ceux d’Orange, de Vienne et d’Autun. De type romain à trois volées de gradins superposées, il était partiellement couvert par un velum tendu à partir du mur périphérique pour protéger les spectateurs des grosses chaleurs. Le dispositif du rideau de scène a pu être reconstitué (maquette salle IX). L’odéon a été érigé à la fin du Ier/début du IIe siècle apr. J.-C., il est le seul exemple de ce type d’édifice en Gaule, avec celui de Vienne. Mosaïque des jeux du cirque (détail) (salle X) Malgré plusieurs inscriptions et notamment celle de S. Ligurius Marinus qui atteste de jeux dans le cirque de Lugdunum, l’emplacement du cirque n’a pu être trouvé. En Gaule, seuls ceux de Vienne et Arles ont été identifiés. Page 11 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE THÉMATIQUE 9 salle XIII Échanges et commerce Entre deux fleuves… Par son implantation géographique, Lyon a toujours été une ville idéale pour le commerce. Mais quels témoignages permettent de connaître le fruit de ces échanges ? La plupart des denrées n’ont pas laissé de traces archéologiques. En revanche, les amphores, qui les conservent, sont une source d’information irremplaçable. Elles matérialisent en quelque sorte les voies de commerce d’hier. Destinées au transport des aliments : vin, huile, sauce, salaison de poisson, elles comportent des inscriptions qui indiquent la nature, la provenance et le nom du commerçant. De formes différentes en fonction de leur contenu ou de leur origine, elles dessinent une "géographie formelle" du bassin méditerranéen. À Lugdunum, les découvertes récentes montrent que des amphores contenant du vin, provenaient d’Italie bien avant la conquête de la Gaule. Cependant, c’est à l’arrivée d’une population romanisée avec un mode d’alimentation méditerranéen, que de nouveaux produits font leur apparition. À partir du règne d’Auguste, le rôle de centre économique de la cité est renforcé. Lugdunum est désormais une grande place de commerce avec une population nombreuse et riche et reçoit des produits de tout le monde romain. Toute la méditerranée devait être présente dans les boutiques de Lugdunum. Amphores de Bétique (sud de l’Espagne) amphore à vin amphore à huile DOLIUM, DOLIA Lugdunum est aussi un centre de fabrication d’amphores à vin et à saumure. Des ateliers de potiers se trouvent sur la rive gauche de la Saône. Les inscriptions retrouvées sur ces amphores indiquent qu’elles sont destinées à transvaser des vins et des saumures arrivées en vrac dans des dolia. Dolium (salle XIII) SEIGNEURS DES EAUX… L’étude des inscriptions permet de mieux connaître les corporations de Nautes de Lugdunum. Ces grands entrepreneurs dans la navigation fluviale assurent le transport des marchandises par voie d’eau. Les Nautes de la Saône et les Nautes du Rhône sont parmi les corporations les plus prestigieuses et les plus puissantes de Lugdunum. Inscription des Nautes du Rhône (salle XIII) VIN ET HUILE DE BÉTIQUE Les fouilles lyonnaises livrent des amphores à huile et à saumure de Bétique, le sud de l’Espagne ; cependant c’est le vin qui occupe la première place dans toutes les importations. Les vins d’Italie perdent peu à peu leur monopole et les vins grecs de Cos, Rhodes, Cnide et même Chios ainsi que des amphores à vin de Gaule méridionale ou d’Orient apparaîssent sur le marché. Page 12 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE THÉMATIQUE 7 ATELIER MONÉTAIRE salle VI Les monnaies sont des objets de la vie quotidienne. Elles se révèlent des documents exceptionnels d’analyse de la vie d’une société. L’étude de leur iconographie permet d’appréhender les aspirations, les références politiques et religieuses, ou encore la propagande du pouvoir émetteur. Elles sont de véritables outils médiatiques à la disposition du système politique et véhiculent des messages contrôlés destinés à circuler. En cela, les monnaies façonnent l’image de marque du pouvoir de l’Empereur. Dès 43 av. J.-C., année de fondation de la cité, un atelier monétaire est créé à Lugdunum. En 15 av. J.C, alors qu’Auguste réorganise le monnayage de l’Empire, il devient un des plus grands du monde romain. On sait peu de choses de cet atelier. D’après l’étude d’une inscription, il se serait situé sur la colline de Fourvière dans le quartier de Saint-Just. L’atelier ferme en 82 apr. J.-C. et ne reprend du service qu’à la fin du IIIe siècle où il joue à nouveau un rôle important pour la production des monnaies officielles de l’Empire durant les IVe et Ve siècle. LA MONNAIE TÉMOIGNAGE Aujourd’hui seul le revers de certaines monnaies frappées à Lyon montre une représentation de l’autel du sanctuaire fédéral des Trois Gaules édifié en 12 av. J.-C. sur les pentes de la Croix-Rousse pour célébrer le culte de Rome et de l’empereur Auguste. La monnaie porte témoignage de ce monument qui devient, de part sa diffusion, célèbre dans tout l’Occident romain. À partir de la monnaie, on a pu reconstituer le décor de l’autel du temple d’Auguste comme ici sur cette gravure. PLANCHE DE MONNAIES Cette planche est un relevé des diverses monnaies frappées à Lugdunum. À l’avers figure la représentation de l’Empereur, au revers l’autel du temple d’Auguste. (voir ci-contre) Deux colonnes supportent des Victoires qui tiennent la palme et la couronne, symboles des victoires militaires de l’empereur. Monnaie (salle VI) Inscription ROM-ET-AVG à la base de l’autel qui rappelle la dédicace de l’édifice et son rôle religieux. Façade de l’autel (planche tirée de l’ouvrage d’Auguste Bernard Le temple d’Auguste et la nationalité gauloise) Page 13 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE THÉMATIQUE 8 Eau et aqueducs salle III Au-delà de l’absolue nécessité de l’arrivée de l’eau dans une ville, la construction d’aqueducs a un rôle ostentatoire pour la capitale des Gaules. Avec quatre aqueducs parcourant au total plus de 200 km, Lugdunum possède le plus long réseau d’eau après celui de Rome (11 aqueducs, 450 km). D’où provenait l’eau de la ville ? Les aqueducs d’Yzeron (30 km), de la Brévenne (66 km) et du Gier (75 km) captent les eaux de l’ouest lyonnais, dont les reliefs appartiennent au Massif Central. L’aqueduc du Mont d’Or, le plus court (26 km) et entièrement souterrain (recouvert de dalles) provient du massif calcaire du même nom, plus proche de Lyon. Les quatre aqueducs convergent vers la colline de Fourvière où ils alimentent de grands réservoirs, tel celui découvert au-dessus du théâtre. Le tracé urbain de chacun d’eux est incertain. Les datations de ces ouvrages d’art demandent prudence. QU’EST-CE QU’UN AQUEDUC ? L’étymologie du mot fournit sa réponse. C’est un mot latin aquaeductus formé de aqua (eau) et de ductus (mot dérivé de ducere, conduire). Le terme aqueduc désigne un ouvrage destiné à conduire de l’eau. Un aqueduc romain est un canal servant à l’irrigation ou à l’alimentation des villes. Les Romains étaient très pointilleux sur la qualité des eaux captées destinées à la consommation, ils utilisent d’ailleurs souvent le terme de salubritas. Hippocrate en son temps avait classé les eaux selon leurs qualités en déclarant qu’une bonne eau doit être "légère, aérée, sans odeur ni saveur sensibles, chaude en hiver et froide en été". DE L’EAU EN TUYAUX Le réseau d’eau lyonnais se caractérise par l’utilisation du siphon. C’est une technique qui permet de franchir les vallées grâce au principe des vases communicants en canalisant les eaux dans des tuyaux en plomb de fort diamètre. Ce principe a permis d’éviter la construction longue et coûteuse d’ouvrages d’art tel que le pont du Gard. + + + L’AQUEDUC DU GIER EN CHIFFRES + + + + + + + + + + + + + 4 siphons, 8 tunnels, 30 ponts Une dénivellation de 105 mètres sur 80 km pour un débit de 25 000 m3 par jour. + + + + + + + + + + + + + + + + + + UN AQUEDUC OUVRAGÉ L’aqueduc du Gier est un des plus grand de Gaule. Il parcourt 75 km, la plupart du temps en canal souterrain. Les matériaux de construction en sont la pierre, la brique et le mortier recouverts d’un opus réticulé, c’est-à-dire un appareil de pierres carrées disposées en losanges, cas unique pour ce type d’ouvrage. Page 14 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE THÉMATIQUE Salle à manger 10 Salle de vie commune MAISON ET DÉCOR salle XV Laraire (autel aux divinités protectrices de la maison) Pièce chauffée Cour DÉCOR DES MURS La figure de la muse de la Maison aux masques est comparable aux meilleurs décors pompéiens par le raffinement des plis du vêtement et la vivacité de la gamme colorée utilisée. Boutiques sur la rue Plan de la maison au Laraire, Lyon 5e Muse de la Maison aux masques (réserve du musée) Mosaïque aux Svastikas (salle XII) Les maisons de Lugdunum sont très différentes selon les époques et le statut de leurs propriétaires. Au-delà de leur diversité, toutes ont un point commun : elle témoignent de l’adoption d’un cadre de vie de type méditerranéen. Plus ou moins vastes, elles se développent autour d’une cour, un atrium, avec en leur centre, un bassin. Les maisons retrouvées sur la colline de Fourvière sont les mieux connues, elles datent de l’époque d’Auguste. Elles occupent des parcelles d’environ 400 m2 et comportent souvent un étage. Les fouilles menées montrent que la plupart des maisons ont une durée de vie assez courte, d’une génération. Les reconstructions ou réaménagements sont importants et se succèdent. Le décor de la maison est connu par des fragments de peinture murale excessivement colorées. Elles montrent que le mode décoratif pompéien apparaît à Lyon dès les années 30, 20 av. J.-C. même dans les maisons plus modestes. DÉCOR DES SOLS L’existence de maisons luxueuses est attestée par la découverte de très belles mosaïques exhumées au XIXe siècle. Les plans de ces maisons ne sont, en revanche, pas connus. La mosaïque est un décor coûteux réservé à une élite. Ces maisons appartiennent à de grands commerçants aux IIe et IIIe siècles apr. J.-C. C’est le cas, par exemple, de la Mosaïque aux Svastikas qui couvre une surface de 80 m2. brasero lit MOBILIER DU TRICLINIUM Les fouilles ont livré très peu d’exemples de mobilier des riches demeures de Lugdunum. La lecture du décor du sol (mosaïques) permet de comprendre à quelle pièce de la maison était destiné ce décor. La Mosaïque de Pan (espace XV) est celle d’un triclinium, la salle à manger, sur laquelle ont été placés les éléments de mobilier habituel de cet espace, un brasero, petit foyer portatif en bronze et un lit qui permettait de manger allongé. Triclinium (salle XV) Page 15 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE THÉMATIQUE 6 salles XVI, XVII Rites et pratiques funéraires La notion de repos éternel est présente chez les Romains bien avant qu’elle ne prenne une signification chrétienne. Aussi, qu’il s’agisse de crémation ou d’inhumation, les pratiques funéraires à l’époque galloromaine ont la même finalité, la volonté de "bien parvenir dans l’au-delà". À Lugdunum, les nécropoles situées le long des axes de communication, hors des limites de la ville et l’étude des nombreuses épitaphes sur pierre permettent d’esquisser ce que furent les pratiques funéraires. Les rites évoluent au cours du temps. La crémation est majoritaire au Ier siècle, l’inhumation est plus courante au IIIe siècle. Quel que soit le rite employé, l’aspect de la tombe varie selon le statut social du défunt. Les nécropoles recèlent ainsi des monuments funéraires divers : tombes modestes ou sépultures plus riches, voire monumentales comme les mausolées qui adoptent la forme d’un petit temple. Sur ces monuments sont gravées des épitaphes qui peuvent énumérer les titres et qualités du défunt mais aussi les faits marquants de sa vie (cf. fiche objet C). Les dépôts d’offrandes dans les tombes matérialisent l’idée de la croyance dans l’au-delà. La vaisselle en terre cuite ou en verre retrouvée dans les tombes est destinée à subvenir symboliquement aux besoins de nourriture du défunt au cours de son nouveau voyage. Le dépôt de monnaie rappelle l’obole qu’il faut verser pour traverser le Styx, le fleuve des enfers. Souvent, on place aussi dans la tombe des objets du défunt, bijoux, instruments de toilette, outils qui font part de son intimité. Urne funéraire (salle XVI) LA CRÉMATION Les urnes funéraires sont liées au rite de la crémation. Il s’agit de vases avec un couvercle qui renferment les restes ossuaires des défunts. Ici l’urne est en verre, elles peuvent être aussi en céramique ou en plomb. L’INHUMATION Le rite de l’inhumation se développe surtout à partir du IIe siècle. Dans les nécropoles, les sépultures modestes sont signalées au moyen d’une dalle ou d’une stèle. Les sépultures des personnages importants prennent la forme de mausolées (petits temples) dans lesquels reposent des sarcophages. Sarcophage (salle XVI) LES ÉPITAPHES Les premières épitaphes chrétiennes apparaissent au début du IVe siècle, à partir du moment où le christianisme devient religion d’État. L’Empereur Constantin établit la liberté de culte et se convertit lui-même. Sur ces stèles, on reconnait une iconographie chrétienne : croix, colombe ou chrisme. Épitaphes chrétiennes (salle XVII) Page 16 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE OBJET A salle IV La table Claudienne HISTOIRE D’UNE DÉCOUVERTE Le discours de l’empereur Claude Les deux fragments de cette plaque de bronze ont été découverts en 1528 sur le flanc sud de la colline de la Croix-Rousse (près de l’actuelle église Saint-Polycarpe) par un drapier lyonnais, dans sa vigne. Le consulat de Lyon en fait l’achat en 1529 ; elle constitue la plus ancienne pièce des collections publiques de la ville. + + + + + + + + + + + ALLER PLUS LOIN... + + + + L’Empereur Claude et la notion de citoyenneté L’Empereur Claude est né à Lugdunum en 10 av. J.-C. Il est le fils de Drusus, gouverneur de la Gaule qui inaugure le Sanctuaire Fédéral des Trois Gaules (sur l’actuelle colline de la Croix-Rousse). Claude règne après Caligula de 41 à 54 apr. J.-C. Il consacre beaucoup d’énergie à l’organisation de l’administration provinciale comme le prouve ce discours. Le titre de citoyen romain pouvait être accordé individuellement ou être concédé à des catégories de population ou des cités. L’ordre sénatorial forme un corps très fermé de 600 sénateurs. + + + + 1,93 mètre de largeur, 1,39 mètre de hauteur, 225 kg… la Table de Claude n’est pas exceptionnelle que par ses dimensions. C’est un des documents majeurs de l’histoire de la Gaule par la force du message qu’elle véhicule. Cette plaque de bronze reproduit le fragment d’un discours de l’empereur Claude prononcé au Sénat de Rome en 48 apr. J.-C.. On connaît l’intégralité de ce discours par l’historien Tacite. En 48 apr. J.-C., une délégation de notables gaulois demande à l’empereur Claude que l’intégralité des droits civils et politiques des citoyens romains soient reconnus aux citoyens des Trois Gaules, en particulier la possibilité d’accéder au sénat de Rome. L’inscription coulée et gravée au burin dans une plaque de bronze est d’une qualité telle qu’elle a parfois laissé penser que les imprimeurs lyonnais du 16e siècle s’étaient inspirés de cette typographie. + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + Page 17 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE OBJET B espace VIII Le calendrier de Coligny HISTOIRE D’UNE DÉCOUVERTE Un puzzle de 550 pièces… Le lieu de la découverte du calendrier a laissé son nom à cet objet. En 1897, sur la commune de Coligny, dans le département de l’Ain, le long de la voie romaine de Lyon à Strasbourg, 550 fragments de bronze sont découverts. 400 de ces fragments appartiennent à une grande statue, le dieu de Coligny et 150 à un calendrier. Cet ensemble est acheté par le musée de Lyon et restauré. Le dieu de Coligny, bronze (salle VIII) + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + ALLER PLUS LOIN... Le dieu de Coligny : Mars ou Teutatès ? Le calendrier de Coligny et la statue de bronze retrouvés en fragments permettent d’évoquer la religion gauloise, qui malgré la conquête romaine, continue à subsister. Le mode d’organisation du temps gaulois est directement en lien avec l’observation de la lune. Les druides sont d’excellents astronomes qui observent les constellations et fixent rituels et cérémonies religieuses. La religion celtique est caractérisée par un foisonnement de dieux qui souvent prennent les traits de dieux romains. C’est pourquoi il est difficile d’identifier la statue du dieu de Coligny : s’agit-il du Mars des romains, dieu de la guerre, ou du Teutatès des gaulois ou de toute autre divinité du foisonnant panthéon celte ? + Le calendrier de Coligny date du Ier siècle apr. J.-C. et porte la plus longue inscription en langue gauloise : 2 000 mots gravés en lettres et chiffres romains. Disposés en 16 colonnes, les jours sont précédés d’un trou destiné à placer une cheville pour marquer la date. Ce calendrier est mi-lunaire, mi-solaire et correspond à un cycle de plus de 5 années. L’année gauloise est difficile à déterminer avec précision. Extrêmement complexe, ce calendrier pourrait être un calendrier religieux placé dans un sanctuaire. + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + Page 18 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE OBJET Ariane C niveau IV / au pied de l’escalier Victoire ailée tenant une palme et une couronne de laurier Dromadaire LE SARCOPHAGE DE BACCHUS Prisonniers Hercule soutenu par un satyre Girafe Chèvre HISTOIRE D’UNE DÉCOUVERTE Bacchus Lionne Pan Ciste Le voyage d’un sarcophage Le sarcophage a été dégagé en 1845 au pied de l’escalier de l’église Saint-Irénée à Lyon. Les emplacements funéraires se trouvaient alors en dehors des villes le long des voies de circulation. Comme d’autres objets archéologiques découverts à cette époque, il est alors présenté au Conservatoire des Arts, le futur musée des Beaux-Arts de Lyon. Le sarcophage de Bacchus est transféré au musée gallo-romain au début des années 1990. Eléphant Les animaux représentés évoquent le voyage de Bacchus. La girafe symbolise l’Abyssinie, le dromadaire l’Asie Mineure, l’éléphant l’Inde et la chèvre la Grèce. Le mausolée des Acceptii Lyon, rive gauche. Dessin Allmer et Dissard. Reconstitution d’un mausolée de l’époque gallo-romaine montant des épitaphes et un sarcophage épitaphes sarcophage + + + ALLER PLUS LOIN... + + + + Les rites funéraires Littéralement, le mot sarcophage signifie « qui consume les chairs ». À l’époque gallo-romaine, le sarcophage est un tombeau en pierre, en bois ou en métal dans lequel on dépose le mort, il est fermé par un couvercle. Le sarcophage peut être placé dans un mausolée, une petite construction, et accompagné d’épitaphes qui évoquent la vie du défunt et font revivre sa mémoire. Ces mausolées bordent les routes en dehors de la ville et sont plus ou moins imposants en fonction du personnage qu’ils abritent. Ce rite funéraire est réservé à une élite. + + + + + Le sarcophage de Bacchus est une cuve de marbre blanc réalisée dans un atelier italien au début du IIIe siècle. La datation de l’objet peut se faire assez précisément par l’étude stylistique de la sculpture, typique de cette période. Si l’objet peut sembler exceptionnel aujourd’hui, ce modèle de sarcophage était répandu à l’époque, et sans doute sculpté à l’avance. La lecture de la scène principale s’effectue de gauche à droite. Il s’agit du cortège triomphal de Bacchus, dieu romain de la vigne et du vin qui a parcouru les pays du monde, évoqués ici par différents animaux. Bacchus rentre vainqueur d’Inde. Le char est tiré par des lionnes et conduit par Pan, au centre de la composition. Aux côtés de Bacchus, se trouve Ariane, tous deux sont accompagnés par une victoire ailée qui tient une palme. À droite de la composition, Hercule ivre est soutenu par un satyre. Ce cortège évoque les entrées triomphales des empereurs de Rome et l’organisation de l’Empire. Pour le défunt, cette évocation de la victoire sur le chaos et la mort traduit l’espérance de survie dans l’au-delà. + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + Page 19 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE OBJET Déesses de la fertilité D Le trésor de Vaise salle XII Buste impérial Apollon-Hélios Plateau à rebord décoré Coupe Victoire Aureus de Gordien monté en médaille HISTOIRE D’UNE DÉCOUVERTE Un trésor sous la maison Le trésor de Vaise a été découvert en 1992 lors de fouilles préventives. Il était enfoui dans deux « cachettes » creusées dans l’angle d’une pièce de la maison. Son poids est supérieur à 3 kg. Fortune Bracelets Bourse avec 81 pièces d’argent Ensemble de bijoux en or, émeraudes, grenats et perles Divinité Cuillères Le trésor de Vaise (du nom du quartier où il a été trouvé) est un ensemble d’objets qui a été enterré volontairement à la fin du IIIe siècle. La datation en est assez aisée grâce aux nombreuses pièces d’argent qui le composent, la plus récente date de 258. À cette époque, période d’invasion des Alamans et des Francs, de nombreux trésors d’argenterie sont enfouis comme le Trésor de Vienne mais les exemples d’associations d’objets d’or, d’argent, de bijoux et de monnaies sont plus rares. Ce trésor pourrait être de nature familiale : statuettes de divinités et vaisselle d’offrandes provenant de l’autel domestique, bijoux de la maîtresse de maison et de ses enfants, pièces de monnaies collectionnées qui présentent une belle série de portraits impériaux. Le terme de trésor en archéologie a une signification bien précise : ce sont des objets qui ont été volontairement regroupés et enfouis. Leur valeur marchande n’intervient pas dans ce terme. + + + ALLER PLUS LOIN... + + + + Les fouilles préventives Lyon est situé sur une zone « sensible » en matière archéologique. Tout coup de pioche dans son sol peut donner lieu à des découvertes importantes. Aussi, depuis 1981, les travaux situés dans la zone archéologique (c’est-à-dire la presque totalité de la ville) sont précédés de fouilles. En France, chaque année, 700 km2 sont touchés par des travaux d’aménagement du territoire. L’archéologie préventive étudie 20 % de ces surfaces et permet de « sauvegarder par l’étude » les archives du sol. La loi du 17 janvier 2001 prévoit désormais l’intervention des archéologues en préalable de tout chantier d’aménagement pour effectuer un « diagnostic » et, si nécessaire, une fouille. L’aménagement du territoire permet ainsi l’étude approfondie des vestiges du passé. + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + Page 20 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources FICHE OBJET E salle XII LA Mosaïque aux svastikas HISTOIRE D’UNE DÉCOUVERTE Motif de svastikas La mosaïque aux svastikas Le pavement d’une vaste demeure La mosaïque a été retrouvée en 1911 à quelques centaines de mètres du musée actuel en fouillant une grande demeure gallo-romaine. Très peu restaurée, elle est présentée dans un état de conservation exceptionnel. Deux autres découvertes sur ce même site archéologique sont présentées dans les collections : le diplôme militaire (espace relatif à l’armée romaine) et la mosaïque des saisons (espace consacré à la vie quotidienne). Motif de svastikas Détail de tesselles Assis dans le musée sur les marches qui bordent un côté de la mosaïque aux svastikas, on a du mal à imaginer que ce pavement couvrait le sol d’une seule pièce, d’une superficie de 86 m2, sans doute une pièce de réception d’une maison gallo-romaine découverte sur la colline de Fourvière. Le décor de la mosaïque se compose de 91 carrés décorés de motifs géométriques, de végétaux stylisés et de svastikas. Le motif en croix gammée, le svastika, est un signe d’origine indo-européenne très répandu dans le monde gréco-romain ; il évoque une roue qui tourne, éternel recommencement, porte-bonheur et symbole de vie éternelle. Les caractéristiques stylistiques qui, hier comme aujourd’hui, suivent des modes, permettent de dater la mosaïque de la fin du IIe au début du IIIe siècle. + + + ALLER PLUS LOIN... + + La technique de la mosaïque Une mosaïque se compose d’un assemblage de tesselles, des petits cubes de pierre de couleurs différentes. Pour le noir et le blanc, le mosaïste choisit plutôt des calcaires ; pour les couleurs, des marbres dont certains provenaient de tout l’Empire (Espagne, Grèce, Italie ou encore Égypte…) ce qui donne cette grande variété de couleurs (polychromie). Seules les teintes très vives nécessitent un matériau artificiel, la pâte de verre colorée. Ces tesselles sont placées sur une couche de mortier encore frais. Sous cette dernière couche se trouvent des mortiers de différentes quantité et qualité de graviers, de sable et de chaux. + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + Page 21 www.musees-gallo-romains.com >>> Lyon - Fourvière >>> Groupes >>> Dossier ressources BIBLIOGRAPHIE Ces ouvrages sont consultables à la bibliothèque du musée. Catalogues d’expositions temporaires du musée gallo-romain de Lyon ::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: Rencontres en Gaule romaine, catalogue d’exposition, sous la direction d’Hugues Savay-Guerraz, Infolio, 2005 • • • • • • • • • • • • • • • LA BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉE GALLO-ROMAIN • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Spécialisée en histoire et archéologie gallo-romaine, des ouvrages généraux sur l’histoire de Lyon permettent d’introduire toute recherche. • • • • • • • • • • • • • ::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: • Atlas historique du Grand Lyon, Formes urbaines et paysages au fil du temps, André Pelletier, Charles Delfante, Libris, 2004 • • • • Trois domaines sont les points forts de la bibliothèque : • l’épigraphie (la science des inscriptions) • la numismatique (l’étude des monnaies) • l’artisanat antique (céramique, métal, verre) • • • • • • • • • ouverture au public : du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h accès gratuit • contact : Dominique Tisserand Tél. 04 72 38 81 97 [email protected] • • • • • • • • • • Ouvrages généraux • • • Lyon avant Lugdunum, catalogue d’exposition, sous la direction de Matthieu Poux et Hugues Savay-Guerraz, Infolio, 2003 • • • • • • • • • • La Bibliothèque du musée est ouverte à tous. C’est un lieu où les enseignants et les élèves peuvent être accueillis pour préparer ou approfondir la visite par des recherches. Lugdunum, naissance d’une capitale, catalogue d’exposition, sous la direction d’Armand Desbat, Infolio, 2005 • • • • • • • • • • Lugdunum, des objets qui racontent l’Histoire, Jacques Lasfargues, éditions EMCC, 2000 Guide du Lyon gallo-romain, Jean Burdy et André Pelletier, Éditions lyonnaises d’art et d’histoire, 1994