Air France, le SNPL demande mandat aux pilotes pour lancer une

Transcription

Air France, le SNPL demande mandat aux pilotes pour lancer une
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Air France, le SNPL demande mandat aux pilotes pour
lancer une grève dure
Le 13/05/2016 LA TRIBUNE
Le bureau du SNPL a lancé un référendum auprès de ses adhérents pour avoir
mandat de déposer des préavis de plus de 144 heures (6 jours). Une obligation
inscrite dans les statuts du syndicat. Un groupe de pilotes appelle à voter contre
et propose, avant de lancer un mouvement dur, de renouveler les équipes de
négociateurs et de tenter de trouver un terrain d'entente avec le nouveau PDG.
Y-aura-t-il une grève des pilotes d'Air France en juin, pendant l'Euro de football qui se déroulera en
France? S'il est encore trop tôt pour le dire, la menace se précise néanmoins. De sources syndicales, le
bureau du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire au sein de la compagnie française, a
lancé, ce jeudi, un référendum auprès de ses adhérents, pour leur demander mandat de déposer un préavis
de grève de plus de 144 heures (6 jours) en cumulé.
Résultat le 30 mai
Ce qui correspond soit à des préavis de 6 jours, soit à plusieurs petits mouvements dont la somme dépasse
144 heures. Les résultats seront connus le 30 mai prochain, la veille de la mise en place par la direction
des mesures du Plan Transform qui n'avaient pas été réalisées au cours de ce plan d'économies achevé fin
2014.
"Les statuts du SNPL nous obligent à procéder ainsi pour les préavis de plus de 144 heures", explique à
La Tribune Véronique Damon, secrétaire générale du SNPL. Nous ne voulions pas être coincés si jamais
nous devions être amenés à déposer un tel préavis.
Dans son argumentaire, le bureau du SNPL dénonce l'arc-boutisme "jusqu'à l'absurde" de la direction sur
les rémunérations des pilotes en réclamant le solde Transform 2015, ainsi que le "contre-sens stratégique"
du choix "de l'attrition dans un contexte de croissance soutenue du secteur". Le bureau du SNPL demande
au contraire un plan de croissance ambitieux.
Rééquilibrage entre Air France et KLM
Le bureau du SNPL dénonce également la baisse des moyens en propre d'Air France sur le moyencourrier, le danger du développement de Transavia hors des Pays-Bas et de France, ainsi que "la
modification des équilibres de production de 5% au profit du groupe KLM (...) en raison d'une "politique
d'externalisation systématique". "Pour rétablir l'équilibre mis à mal, il faudrait rajouter 18 avions longcourriers à Air France", explique le SNPL.
Un groupe de pilotes appelle à voter "Non"
Comme l'autorisent les statuts du SNPL, une douzaine de pilotes membres du conseil du syndicat (ce
dernier en compte 88) a écrit une contre-argumentation à celle du bureau SNPL, appelant à voter "Non" à
ce référendum.
Bien qu'ils jugent eux aussi "inqualifiable et inacceptable" le passage en force de la direction sur
Transform, ils estiment néanmoins "suicidaire de se lancer dans un conflit long à la veille de l'Euro de
foot, des JO et durant l'été, période pendant laquelle la compagnie gagne de l'argent". Déplorant "l'échec
collectif" dans les négociations et la "politique de résistance systématique" du bureau du SNPL, cette
branche du syndicat (qui regroupe des membres de l'ancien bureau qui avait conduit à la grève de 14 jours
en septembre 2014), suggère "d'engager le dialogue avec le nouveau PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc
Janaillac" (...) pour "trouver d'ici à la fin de l'année un accord équilibré" (...) et "restaurer enfin la paix
sociale". Il propose de renouveler les équipes de négociateurs des deux parties en s'appuyant sur le
pragmatisme et la modération du syndicat des pilotes de KLM, VNV, et de la direction néerlandaise.
Ensuite disent-ils, "il sera temps d'engager une nouvelle et longue épreuve de force".
Fabrice Gliszczynski
Techniciens. Maitrise. Cadres.
2015, un bon cru pour les pilotes
Le 14 Mai 2016 Le Parisien
Les pilotes d'Air France ont vu leur rémunération bondir de 7 % l'an dernier.
Mais ils redoutent que cette hausse ne soit mise à mal par les accords de
productivité réclamés par la direction. Ils menacent d'une grève.
Si les pilotes ne sont que 3 600 sur les 63 000 salariés d’Air France, ils
représentent 25 % de sa masse salariale. (Air France/Virginie Valdois.)
Il n'y pas que le PDG d'Air France-KLM qui profite de la bonne santé, toute relative, de la
compagnie nationale. Si Alexandre de Juniac a vu sa rémunération passer de 645 000 € en 2014 à
1,06 M€ en 2015, soit une hausse de 65 %, les pilotes ont aussi eu leur part du gâteau.
Selon nos informations, l'année dernière, les 3 600 pilotes de la compagnie nationale ont
enregistré une augmentation moyenne de leur rémunération de 7 %, alors que pendant ce temps
les autres catégories de personnels voyaient leur salaire progresser au maximum de 1,5 %. Et
l'embellie pour le portefeuille des pilotes ne s'arrête pas là. Pour les quatre premiers mois de
l'année, leur salaire a déjà progressé de 4 % par rapport à la même période de 2015.
Cette envolée s'explique par la composition de leur rémunération. Comme pour Alexandre de
Juniac, elle est composée d'une part variable importante, liée pour eux à leur activité. Plus ils
volent, plus ils gagnent d'argent. Si 2015 marque le retour aux bénéfices pour Air France, avec un
solde positif de 118 M€, une première depuis 2008, son corollaire est une activité accrue pour les
pilotes, amplifiée par le départ de 200 d'entre eux non remplacés. « Il faut se rappeler
qu'entre 2008 et 2014, avec la crise, nous avons perdu entre 10 % et 15 % de notre salaire,
insiste Emmanuel Mistrali, du SNPL, le principal syndicat de pilotes d'Air France. Si cette hausse en
2015 peut paraître importante, elle nous permet à peine de revenir au niveau de rémunération de
2008. »
Une dynamique positive que les pilotes ne souhaitent pas casser. Pas étonnant, alors, que la
décision de la direction d'appliquer dans son intégralité, à partir du 1 er juin, les accords de
compétitivité signés avec eux en 2012 dans le cadre du plan Transform s'apparente à une
déclaration de guerre. Il faut dire que ces accords touchent directement leur rémunération.
L'enjeu est important. Si les pilotes ne sont que 3 600 sur les 63 000 salariés, ils représentent 25
% de la masse salariale de la compagnie. Les accords de productivité prévoient que la majoration
des heures de nuit passe de 50 % à 40 %.
Au total, pour le salaire moyen brut d'un pilote d'Air France, estimé à 190 000 € par an, cela
représente une perte de revenus en moyenne de l'ordre de 4 000 € par an. Des baisses de
rémunération qui permettront d'économiser chaque année entre 20 et 30 M€. Un effort nécessaire
selon la direction, d'autant que les autres catégories de personnel se sont déjà serré la ceinture.
« C'est inacceptable, s'insurge Fabrice Cueille, porte-parole du Spaf (syndicat des pilotes d'Air
France). Pour moi qui travaille sur long-courrier, ça signifie 10 000 € en moins par an sur ma
feuille de paie. Nous ne pouvons pas accepter de faire des efforts supplémentaires quand la
direction n'a pas appliqué en totalité sa part des accords. Si rien ne change, nous sommes prêts à
partir en grève. » Un mouvement qui pourrait débuter lors de l'Euro de football, la première
quinzaine de juin.
Jeudi matin, le SNPL a lancé un référendum auprès de ses adhérents pour autoriser sa direction à
lancer un mouvement de grève de plus de six jours. « Cela ne préjuge de rien, avertit Emmanuel
Mistrali. Mais qui veut la paix, prépare la guerre. »
Odile Plichon et Vincent Vérier
Techniciens. Maitrise. Cadres.
Air France : de Juniac et les saboteurs du SNPL
Le 20 mai 2016 Air Journal
Le PDG sortant du groupe Air France-KLM Alexandre de Juniac a évoqué un « acte de
sabotage » à propos de la possible grève de six jours dans la compagnie aérienne française
annoncée par le syndicat de pilotes SNPL.
Alors que le groupe franco-néerlandais officialisait hier lors de son Assemblée générale annuelle
la prise de poste le 4 juillet 2016 de son successeur Jean-Marc Janaillac, le PDG sortant n’a pas
mâché ses mots quant au mouvement social annoncé chez Air France : une grève « à cette
période de l’année, de cette ampleur, alors que le groupe sort la tête de l’eau serait le plus
mauvais coup qui soit porté à ce redressement ». Alexandre de Juniac a selon Investir ajouté que
ce serait « un acte que je qualifierais presque de sabotage au vu des immenses sacrifices et
efforts qui ont été faits par tout le monde et qui produisent leurs effets ». Le SNPL Air France
ALPA annoncera le 30 mai prochain le résultat du référendum mené auprès de ses membres, à la
veille de l’entrée en vigueur de la baisse de rémunération des pilotes annoncée par Air France au
début du mois.
La réaction du SNPL a été prompte : le PDG sortant se conduit comme un « pompier pyromane, il
agite le chiffon rouge », a déclaré un porte-parole. Avant de rappeler que la grève n’est pas
encore confirmée, le taux de participation au référendum « dépassant les 50% » à ce stade de la
consultation lancée le 12 mai. Le syndicat dénonce le « passage en force » et une « agression »
de la direction d’Air France, qui prévoit à partir du 1er juin une baisse de la rémunération des
pilotes via des heures de nuit majorées à 40% contre 50% à ce jour, un calcul moins favorable
pour les activités au sol ou encore « l’annualisation de 12 jours de repos » à partir d’avril 2017.
Rappelons que sa précédente grève dure (15 jours en septembre 2014) avait coûté plus de 400
millions d’euros à Air France.
Alexandre de Juniac sera officiellement remplacé par Jean-Marc Janaillac à la tête d’Air FranceKLM le 4 juillet ; il prendra ensuite le poste de directeur général de l’IATA.
François Duclos
Techniciens. Maitrise. Cadres.
RYANAIR, COMPAGNIE AÉRIENNE LA PLUS RENTABLE
AU MONDE
Le 24/05/2016 Les Echos
La compagnie low cost a dégagé une marge de 19%. Un record dans le transport
aérien.
Championne incontestée des profits dans le ciel européen, Ryanair est probablement devenue la
compagnie aérienne la plus rentable au monde en 2015. Avec un bénéfice net de 1,242 milliard
d'euros, en hausse de 43%, pour un chiffre d'affaires de 6,5 milliards (+16%), Ryanair a généré
une marge nette de 19% sur l'exercice 2015-2016 clos le 31 mars, bien supérieure à celles de ces
concurrents européens, mais aussi des autres champions mondiaux des profits comme Delta
(11%), United (11%) et Emirates (8,3 %). La première compagnie low cost européenne a même
fait mieux que son modèle américain, Southwest et ses 17% de marge nette.
Et ce, malgré l'impact des attentats et des grèves du contrôle aérien, qui ont entraîné 500
annulations de vols, rien qu'au premier trimestre. Le principal ingrédient de ces résultats record
est la croissance du trafic, en hausse de 18% sur un an, continuellement stimulée par des
promotions tarifaires et une nouvelle stratégie d'amélioration du service. Ryanair a ainsi gagné
près de 16 millions de clients en un an, avec 106,4 millions de passagers sur l'exercice.
Dans le même temps, le prix moyen du billet a baissé de 1%, à 46,67 euros. Mais Ryanair est
parvenue à compenser cette baisse par un taux de remplissage record de 93% et une baisse
équivalente de ses coûts par passager. Les recettes unitaires en tout genre ont aussi continué
d'augmenter : elles représentent aujourd'hui 24% du chiffre (contre 5% à 7% chez les compagnies
traditionnelles).
GUERRE DES PRIX
Selon son patron, Michael O'Leary, le bénéfice net de Ryanair devrait encore progresser de 13%
sur l'exercice 2016-2017, pour atteindre 1,375 à 1,424 milliard d'euros. Il anticipe une croissance
du trafic moins forte - mais de l'ordre de 9% tout de même - et une possible amplification de la
baisse des prix, qui pourrait atteindre 7% sur l'exercice. « Certains tentent de nous concurrencer
en baissant leurs prix, explique le patron de Ryanair. Mais s'il y a une guerre des prix en Europe,
nous serons les gagnants ».
Pour la compagnie irlandaise, le prix moyen d'un vol sur son homologue hongroise Wizz, la plus
proche en termes de coûts, serait 33% plus élevé. Avec easyJet, l'écart serait même de 98%. «
Nous sommes à des miles de nos concurrents en terme de coûts, et l'écart ne cesse de
s'accroître », affirme Michael O'Leary.
Pour maintenir le cap des coûts bas, Ryanair compte sur les nouveaux accords signés pour cinq
ans avec les personnels navigants, ainsi que sur les futurs Boeing 737 Max, dont le premier lui
sera livré en septembre 2019. « Le 737 Max offrira un gain de consommation de 16 % et huit
sièges supplémentaires par appareil », indique le patron de la compagnie. Sa seule inquiétude
semble être la perspective d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne qui aurait, selon
lui, « des conséquences dévastatrices pour l'économie et la confiance du consommateur pour les
deux à trois prochaines années ». A tel point que les avions de Ryanair arborent désormais un
slogan en faveur du maintien dans l'Europe.
Bruno Trévidic