Croissance mondiale : - Coe

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Croissance mondiale : - Coe
Décembre 2007 - N° 18
Lettre d’information de
www.coe-rexecode.fr
édito
La deuxième vague de défiance qui a déferlé
sur les marchés financiers ne veut toujours
pas se retirer en dépit des efforts des banques
centrales. La liquidité reste rare sur les marchés interbancaires alors qu’elle est en même
temps de plus en plus abondante dans l’économie mondiale. En témoigne la montée du
ratio « masse monétaire, au sens large, au
PIB » pour l’ensemble des 44 principaux pays
développés et émergents. Ce ratio s’affiche,
au troisième trimestre 2007 au niveau record
de 87,4 % contre 84,4 % un an auparavant.
L’augmentation de la liquidité mondiale doit
beaucoup à « l’explosion » des réserves de
changes qui se poursuit dans les pays exportateurs de produits de base et dans les pays
émergents d’Asie, Chine en particulier. Les
premiers profitent des prix élevés des produits de base, les seconds d’une surcompétitivité à l’exportation qu’accentue la sous-évaluation de leurs devises. Si l’on cumule les
réserves de change de la Chine, de l’Inde, du
Brésil, de la Russie et celles des pays de
l’OPEP, le total s’élevait en septembre dernier
à près de 2 700 milliards de dollars, soit à
peine moins que la capitalisation boursière de
Paris (2 800 milliards de dollars), contre 341
au tout début de la décennie en cours. A elles
seules, les réserves de change de la Chine en
représentent plus de la moitié. Au-delà des
foyers d’inflation que le phénomène contribue
à entretenir dans ces pays, contraignant les
banques centrales à durcir leur politique, il y
a là pour les marchés financiers une nouvelle
donne qu’ils ne peuvent ignorer. Ces réserves
contribuent en effet à nourrir des fonds souverains, susceptibles d’intervenir de plus en plus
puissamment sur toutes les classes d’actifs
dans tous les pays.
Jean-Michel BOUSSEMART
Croissance mondiale :
atterrissage en douceur
D
epuis l’été, les chocs se sont
accumulés pour l’économie
mondiale : turbulences financières, forte dépréciation du dollar, tensions sur les prix du pétrole. Pourtant,
la croissance semble résister. Cela
tient en partie au fait que les pays
émergents continuent d’enregistrer
des rythmes de croissance soutenus
(plus de 11 % attendus en Chine en
2007, 9 % en Inde, 7,5 % en Russie).
Lorsque la croissance est évaluée en
utilisant les taux de change à parité
de pouvoir d’achat, ces trois pays
plus le Brésil (les BRIC) comptent pour
29 % dans le PIB mondial. Ils expliquent 2,8 points de croissance en
2007, pour une progression du PIB
mondial estimé à 5,2 %, soit plus de
la moitié de la croissance mondiale.
Pour mémoire, la progression tendancielle de l’économie mondiale entre
1973 et 2006 ressort à 3,3 %. Autant
dire qu’il faudrait un accident majeur
pour que la croissance mondiale
revienne sur ses tendances antérieures. L’utilisation des parités de pouvoir
d’achat valorise peut-être de manière
excessive le secteur des services de
ces pays, ce qui contribuerait à donner un biais haussier à la croissance
mondiale. Mais l’utilisation de taux
de change courants donnerait une
estimation également biaisée (à la
baisse cette fois), en raison notamment de la sous-évaluation du yuan.
Il reste que les économies émergentes
procurent un stimulus indéniable à la
croissance mondiale, ce qui constitue
un facteur de résilience notoire. Dans
le même temps, la crise financière de
l’été 2007 annonce la fin d’une
période où la croissance de certains
Il faudra donc du temps
avant de resolvabiliser
les emprunteurs »
pays développés (les Etats-Unis,
l’Espagne et, dans une moindre
mesure, la France) étaient tirés par
une montée de l’endettement, des
ménages notamment. Il faudra donc
du temps avant de resolvabiliser les
emprunteurs qui étaient tombés dans
l’excès.
Ces deux éléments militent pour un
atterrissage en douceur de l’économie mondiale, la croissance revenant
autour de 2 % aux Etats-Unis et dans
la zone euro en 2008. Naturellement,
les risques d’une dégradation plus
marquée ne peuvent être totalement
écartés, notamment si les systèmes
bancaires américain et européen
avaient du mal à surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Alain Henriot
Tél. 01 53 89 20 80 – [email protected]
Bloc-notes
Les réserves de change
des pays émergents
« explosent »
Le Document
de travail annuel
sur la compétitivité est disponible sur
coe-rexecode.fr
événement
75 % :
la part du
secteur tertiaire
dans la valeur
ajoutée et
dans l’emploi
en France
Sur les 226 000
emplois créés au
cours des quatre
derniers trimestres,
190 000 sont issus
du secteur tertiaire
marchand
Faiblesse
Si les services
aux entreprises
ont retrouvé des
couleurs, les services
aux particuliers sont
toujours à la peine
Les services en France :
une année 2007 honorable
Poids lourd de l’économie française, le secteur tertiaire regroupe des activités très hétérogènes aux
performances disparates. Sans être exceptionnelle, la croissance des différentes branches aura été
honorable en 2007 sauf dans les services aux particuliers, toujours à la peine. Les créations d’emplois ont été nombreuses et le climat des affaires est toujours bien orienté.
En France, le tertiaire marchand et le non marchand représentent
en 2006 respectivement 54,4 % et 20,3 % de la valeur ajoutée de
l’ensemble des activités économiques et respectivement 47 % et
27,5 % de l’emploi en équivalent temps plein. Dans le tertiaire
marchand, ce sont les services aux entreprises qui ont le poids le
plus important (16,7 % de la valeur ajoutée totale, 16,2 % de l’emploi). Avec plus de quatre millions de personnes en 2006, c’est la
branche qui emploie le plus de salariés dans l’économie marchande. Mais y sont comptabilisés les 600 000 intérimaires qui
interviennent pour 46 % dans l’industrie et pour 20 % dans la
construction. Quant au commerce et au transport, ils représentent
respectivement 10,2 % et 4,1 % de la valeur ajoutée de l’ensemble des activités et 13,3 % et 4,5 % de l’emploi total en 2006.
Avec 2,2 millions d’emplois, les services aux particuliers génèrent
5,3 % de la valeur ajoutée totale, une part identique à celle dégagée par les activités financières qui, elles, ne représentent que
760 000 emplois. Enfin, les activités immobilières, qui génèrent
12,8 % de la valeur ajoutée totale, ne représentent que 1,1 % de
l’emploi total. Ce décalage s’explique par une convention de
comptabilité nationale qui inclut dans la valeur ajoutée de la branche « location immobilière » les loyers que les ménages propriétaires de leur logement auraient payés s’ils en avaient été locataires.
Une performance en 2007 un peu en dessous de la
tendance de long terme
Au cours des vingt dernières années, la valeur ajoutée générée
par le tertiaire marchand a augmenté en moyenne annuelle plus
vite que celle de l’ensemble de l’économie (+ 2,7 % contre
+ 2,2 % en euros constants). Ce sont les transports et les services
aux entreprises qui ont le plus contribué au dynamisme du tertiaire marchand avec une croissance annuelle moyenne respectivement de 3,8 % et 3,5 %. Si les activités immobilières enregistrent un rythme de croissance honorable (2,6 % par an), les services aux particuliers sont en revanche en retrait avec un taux de
croissance annuel moyen de 1,4 %.
A la fin septembre 2007, seul l’acquis de croissance de la valeur
ajoutée de la branche « services financiers » est supérieur à sa
L’indicateur synthétique du climat des affaires
de l’INSEE se maintient à un niveau élevé
tendance de long terme, mouvement qui pourrait ne pas perdurer. Avec un acquis de 2,5 %, la valeur ajoutée générée par les
services aux entreprises affiche une performance modeste après
trois années de dynamisme. L’activité dans le commerce et les
transports progresse également à des rythmes en dessous de leur
tendance de moyen terme. Mais ce sont les services aux particuliers, avec un acquis de croissance de seulement 0,4 %, qui affichent à nouveau la plus faible progression. Alors que ces derniers enregistraient un taux de croissance annuel de 4 % entre
1998 et 2001, ils se sont effondrés à partir de 2002 et le rebond
observé en 2005 n’a été que temporaire.
Selon les statistiques des comptes nationaux trimestriels,
190 000 emplois dans le tertiaire marchand ont été créés entre
le troisième trimestre 2006 et le troisième trimestre 2007 (sur
une totalité de 226 000). Ce sont les services aux entreprises
qui ont été les plus dynamiques (94 000 créations), suivis des
services aux particuliers (35 000). Par comparaison, seulement
161 000 postes dans le tertiaire marchand avaient été créés
entre le troisième trimestre 2005 et le troisième trimestre 2006.
Il reste difficile de mesurer l’impact du plan Borloo sur la création d’emplois dans les services à la personne, peu de données
récentes étant disponibles.
Le climat de défiance qui secoue les marchés financiers depuis la
crise financière de l’été ne semble pas avoir affecté le moral des
chefs d’entreprise du secteur tertiaire. L’indicateur synthétique du
climat des affaires de l’INSEE se maintient à un niveau élevé de
même que l’indice des directeurs d’achat PMI-Reuters. Tant dans les
services aux entreprises que dans les services aux particuliers, l’activité est attendue en hausse au cours des prochains mois, de
même que l’emploi.
Sylvie Duchassaing - Tél. 01 53 89 20 96
[email protected]
focus
Italie :
Déficit public, vers la voie de la vertu ?
Après deux années de rentrées fiscales dopées par une croissance du PIB au-dessus du potentiel et une
meilleure maîtrise des dépenses publiques, la situation budgétaire de l’Italie s’est améliorée en 2006 et en
2007. Toutefois, en dépit des objectifs ambitieux fixés par le gouvernement Prodi, le redressement des
finances publiques pourrait à terme être compromis par une politique d’affectation des surplus trop velléitaire et par le freinage attendu de l’activité.
0
130
-0.8
-2
120
-1.7
-2.7-2.8
-4
-4.2
-4.4
-6
-8
-7.4
-7
Prévision
-9.1
Déficit public, en % du PIB (éch. gauche)
-10
-10.4
100
90
80
70
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0
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0
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09
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02
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19
94
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-12 -11.4
-11.4
20
00
Dette publique, en % du PIB (éch. droite)
19
98
-10
19
90
-2.3 -2.5
-2.3
110
-2.9
-3.1
-3.5-3.5
Source : Ministère des finances (DPEF)
En 2006, le déficit des administrations publiques a atteint 4,4 % du
PIB selon la définition de Maastricht. Si l’on tient compte d’opérations
spéciales (refinancement de la TVA ordonné par la Cour européenne
et annulation de la dette de la société des chemins de fer à grande
vitesse), le déficit revient à 2,4 % du PIB, soit un résultat meilleur que
prévu initialement. Les rentrées fiscales ont été bien plus vigoureuses
que ce que ne laissait espérer la croissance, une tendance qui semble encore se confirmer cette année. En effet, en 2007, les projections de recettes tablent sur 458 milliards d‘euros, soit 15 milliards
(un point de PIB) de plus que prévu dans le budget initial. De sorte
que le déficit public reviendrait à 2,3 % cette année selon les dernières prévisions du gouvernement. La croissance n’explique pas tout. En
vérité, il semble que les mesures prises dans le budget 2006 pour renforcer la discipline fiscale assorties d’une plus grande fermeté à
l’égard de la fraude ainsi que la décision de ne plus accorder d’amnistie se soient soldées par l’amélioration du respect de la législation.
En ce sens, l’embellie ne serait pas transitoire.
Assainissement budgétaire versus cadeaux fiscaux
Toutefois, l’objectif assigné d’un excédent primaire de 5 % du PIB en
2011 apparaît ambitieux. Certes, les recettes des prochains budgets
vont profiter des nouvelles mesures (taux d’imposition relevés, transfert à l’Etat de certaines cotisations retraite…) mais la tentation est
grande de réinjecter la « cagnotte » fiscale dans des baisses d’impôt
ou une augmentation des dépenses. Les pressions politiques se font
d’ores et déjà ressentir, le Parlement s’étant récemment engagé sur
cette voie ; un arbitrage d’autant plus dommageable que la croissance tend déjà à ralentir et que le ratio de dette publique est un des
plus élevés d’Europe (106,8 % du PIB en 2006).
Carole Deneuve
Tél. 01 53 89 20 74 - [email protected]
Automobile :
Eclaircie
Depuis trois ans, les difficultés de l’automobile, secteur clef de l’économie française, ont pesé sur les
performances de l’industrie hexagonale, à la fois en termes d’investissement, d’emploi et de production. Mais une embellie semble se dessiner.
Depuis 2004, l’automobile traverse une passe difficile.
L’investissement a reculé de plus de 30 % en trois ans, la production s’est contractée d’environ 15 % et l’emploi a baissé de près
de 10 %. Il faut rappeler que l’automobile emploie un peu plus
de 7 % des effectifs industriels et compte pour 9 % dans la production industrielle hors construction. Son poids dans l’industrie
française est deux fois supérieur à celui de la construction aéronautique, navale et ferroviaire. En outre, l’automobile occupe
une place centrale en termes d’interface avec d’autres secteurs
(les équipementiers bien sûr, mais aussi les sidérurgistes, les
électroniciens, etc.). Plusieurs facteurs ont conduit à un passage
à vide de ce secteur. Tout d’abord, l’offre des constructeurs français, faute d’un renouvèlement assez rapide, s’est révélée décevante, ce qui a pesé sur le marché intérieur. Ensuite, l’appréciation de l’euro a favorisé les constructeurs asiatiques qui ont
bénéficié d’un regain de compétitivité, et qui proposent des
modèles appréciés par les consommateurs français (quatre roues
motrices). Enfin, pour des raisons de coûts de production et de
développement des marchés, le centre de gravité de l’Europe
automobile se déplace à l’Est, ce qui limite l’extension des capacités de production dans l’Hexagone.
Fort heureusement, grâce à la sortie de nouveaux modèles, la
production automobile semble relancée depuis l’été, avec une
hausse de près de 3 % en septembre-octobre, comparativement
à juin-juillet.
Alain Henriot
Tel. 01 53 89 20 80 – [email protected]
France
Production industrielle : industrie automobile
120
2000=100
115
110
105
100
95
2003
2004
2005
2006
2007
Source : INSEE
Indicateurs
cycliques
Indicateur
Demande mondiale d’importations :
modération en octobre,
après un bon troisième trimestre
Ralentissement en cours confirmé
en zone euro
L’indicateur de croissance sous-jacente, qui mesure la
« vitesse instantanée » de l’économie de la zone euro, a
continué de fléchir significativement depuis le pic de 3,1 %
atteint en août 2006. En octobre, il a franchi à la baisse
le taux de croissance tendanciel estimé à 2,2 % et s’établit
à 1,9% en novembre 2007.
Selon nos estimations, la demande mondiale d’importations, en volume, a un peu fléchi en octobre, après avoir
enregistré un net rebond au troisième trimestre (+3,2 %
par rapport au deuxième). La progression sur un an
revient ainsi à 6,5 %.
Zone euro
Indicateur de croissance sous-jacente
Taux annuel, en %
5
Rythme de croissance sous-jacente
4
les indicateurs de
3
50
120
40
1
100
20
90
10
30
niveau de l'indice
0
-1
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Source : Coe-Rexecode
Cette modération de l’activité constitue-t-elle un simple trou
d’air passager comme en 2005 ou annonce-t-elle une phase
plus durable de ralentissement ? Pour répondre à cette question, nous utiliserons désormais l’indicateur avancé de retournement conjoncturel IARC pour rechercher le prochain creux,
c’est-à-dire la sortie de cette phase de ralentissement qui
débute et que nous entérinons.
IARC de la zone euro
60
40
20
0
-20
80
0
évolution annuelle, en %
70
2002
2003
2004
Dernière observation octobre 2007
2005
2006
2007
-10
Source : Coe-Rexecode
Pour les pays développés, la croissance des importations
en volume est moitié moindre (+3 % sur un an). Après
avoir enregistré un sursaut cet été, elle semble même plafonner. Les importations américaines, bien que s’étant un
peu redressées au troisième trimestre, ont de nouveau fait
preuve de faiblesse en octobre, se situant à un niveau
comparable à celui de la mi-2006. Au-delà des à-coups
au mois le mois, les importations japonaises tendent également à plafonner. Les achats des pays européens sont
mieux orientés, mais ils auraient aussi tendance à se
modérer. De son côté, la demande d’importations des
pays émergents reste très vigoureuse. Sur un an, elle augmente de 13,5 %, et même de plus de 20 % pour les pays
de l’OPEP et d’Europe de l’Est.
-40
-60
Importations
-80
-100
140
2003
2004
2005
© Coe-Rexecode reproduction interdite sans autorisation préalable
Possibilité de retournement
Forte probabilité de retournement
Mise en page : M. GRANGÉ, Infographie : D. DALLE-MOLLE
Imprimeur : PDI IMPRIMERIE 2-4 rue de Bourgogne 95310 St-Ouen l'Aumone, N° ISSN : 1951-4468, Dépôt légal : novembre 2007
130 Indice de volume, 2005=100, cvs
110
80
29 avenue Hoche 75008 Paris, Tél. 01 53 89 20 89, Directeur de Publication : M. DIDIER, Rédacteur en Chef : A. HENRIOT,
Demande mondiale d'importations
2
100
TENDANCE(S) : Publication du Centre d'Observation Economique et de Recherches pour l’Expansion de l’Economie et des Entreprises
du mois
2006
2007
Source : Coe-Rexecode
Indice de volume, 2005=100, (cvs - lissé)
Etats-Unis
Zones émergentes
Union européenne
Japon
130
120
110
En novembre 2007, l’indicateur avancé IARC pour la zone
euro atteint seulement -37,6 soit un niveau très éloigné du
premier seuil de -60 qui laisserait envisager une sortie de la
phase de ralentissement dans les neuf prochains mois. Une
des cinq composantes, l’indicateur avancé de retournement
aux Etats-Unis, s’est récemment détériorée, repoussant à plus
tard la sortie du ralentissement aux Etats-Unis. Les autres
composantes vont dans le sens d’une poursuite d’une progression de l’activité inférieure à la croissance tendancielle,
excepté les anticipations de prix industriels, lesquelles reflètent toutefois peut-être davantage les pressions inflationnistes
des produits de base que des tensions sur la demande.
100
90
80
70
60
2002
Jacques Anas
01 53 89 20 72 - [email protected]
institut de conjoncture partenaire de la
2003
2004
2005
2006
2007
Source : Coe-Rexecode
Alain Henriot
01 53 89 20 80 - [email protected]