Evénements survenus à l`école le jeudi 13 décembre et leçons à tirer

Evénements survenus à l’école
le jeudi 13 décembre et leçons à tirer
- Météo : depuis 6 jours, le froid s’est installé sur le Chablais avec des pointes à – 12 degrés : les
chauffages sont très sollicités.
- 8h30 : JF FRANCOZ glisse et se blesse au doigt, la directrice Madame GRASS répartit les enfants
et conduit l’instituteur chez le médecin
- 9h45 : Madame FREZIER, secrétaire générale, accompagnée d’un agent technique en charge du
déneigement constate que dans la cour de l’école, une vanne du robinet extérieur a cassé provoquant
un début d’inondation avec les risques de formation de plaques de glace importantes.
Les deux personnes descendent à la chaufferie pour couper l’eau : ils essaient de trouver la bonne
vanne et appelle un autre agent pour venir à l’aide.
Ils constatent qu’il y a une odeur de « brûlé » de combustion non terminée.
- La directrice de l’école s’étant également rendue à la chaufferie, vue l’odeur suspecte, appel M
MAITRE - qui a la classe à côté de la chaufferie et dispose de bonnes connaissances en bricolage.
L’instituteur se rend à la chaufferie tout en laissant les portes ouvertes afin de garder un œil sur ses
élèves.
- La directrice décide de faire évacuer l’école.
- Les enfants rejoignent l’extérieur en chaussons et sont dirigés par les instituteurs à la mairie qui est
envahie.
- André BURNET arrête les chaudières et le gaz est coupé.
- Appel des pompiers par la directrice : un premier camion puis des véhicules (VSAB) arrivent.
- Les pompiers prennent en charge l’organisation des secours.
- les instituteurs s’occupent des enfants : un enfant manque à l’appel : recherche dans l’école et constat
que l’enfant qui manquait n’était pas venu à l’école
- un pompier fait les mesures avec son appareil qui relève dans la classe : 10 PPM (partie par million)
de CO (monoxyde de carbone).
1
PV déroulements des faits – évacuation école de St Paul jeudi 13 décembre 2012
Déplacements à l’hôpital
Le pompier responsable de l’opération demande à l’hôpital de dépêcher une équipe médicale avec appareil
de contrôle : l’établissement répond que c’est impossible en raison de nombreuses interventions pour
accidents routiers.
Le pompier décide alors de faire venir des ambulances : en effet d’abord 7 enfants puis 3 autres se
plaignent de maux de tête ou de sensation de nausées... (Classe de M MAITRE jouxtant la chaufferie +
autres.)
Les symptômes en cas d’intoxication sont : maux de tête, vertiges, vision perturbée, douleurs,
vomissements…
M MAITRE et Madame FREZIER, secrétaire de mairie, qui étaient allés à la chaufferie, sont évacués par
ambulance ainsi que les enfants successivement.
12 h L’arrivée « en masse » à l’hôpital des enfants surprend le personnel médical qui aussitôt met les
patients sous oxygène par précaution (avant même de prendre le taux de CO).
Dés 11h 30 : Les radios (Thollon + France Bleu Pays de Savoie) diffusent des informations sur
l’évacuation de l’école pour intoxication : les appels redoublent en mairie, les parents viennent et
s’affolent.
Le Dauphiné est présent (madame GALLANT) et se renseigne : le maire occupé par la partie technique
(gaz, chaufferie) est interpellé par la journaliste, dit qu’il n’y aura pas classe, que des enfants sont
descendus à l’hôpital et pour le reste, n’en sait pas plus, avant de faire un rapide point avec la directrice et
l’inspecteur arrivé sur es lieux.
A l’hôpital, à, 13h 30 : prise de CO. Madame FREZIER appelle et rassure en fonction des éléments dont
elle dispose : élus , personnel de mairie, parents.
Les parents des jeunes patients viennent chercher les enfants à l’hôpital.
Madame FREZIER et Monsieur MAITRE attendent 17h30 afin de s’assurer que chaque enfant est en
présence d’un parent pour le ramener chez lui puis Madame FREZIER revient en mairie faire le bilan.
Entre temps : la directrice et une institutrice étaient descendues à l’hôpital pour examen, leur état de santé
ne laissait pas d’inquiétude.
En Mairie
Les enfants sont à l’étage, les instituteurs sont à proximité ou vont chercher les vêtements restés dans les
classes.
Des élus (ex. Marie Claire DUCRET) aident Chantal, les ATSEM, Josette DELAJOUX à conduire les
enfants à la cantine et assurent au mieux le repas, tandis que les parents alertés déferlent….
Depuis la mairie, les instituteurs appellent les parents par téléphone pour venir récupérer les enfants.
2
PV déroulements des faits – évacuation école de St Paul jeudi 13 décembre 2012
Le déroulement de la journée en mairie (réunions prévues…) est complètement modifié.
Les secrétaires sont très sollicitées.
Le maire est en liaison avec la préfecture, l’Agence Régionale de Santé, Qualigaz, la direction
départementale, le chauffagiste etc…
Le maire sollicite le personnel de l’école pour aider au nettoyage de la mairie avant d’aller nettoyer les
salles de classe : les gaz ayant été coupé bien auparavant et les classes aérées.
A l’école : la chaufferie
-
Le maire, 2 techniciens (entreprise MEYRIER) dont un spécialistes des réglages de chaudières sont à
la chaufferie (10h 45).
-
Ils constatent successivement :
o que la chaufferie dispose d’une ouverture à hauteur d’homme d’environ 35cm x 25 et en
partie basse d’une ouverture de 50cm x 25 cm, non obstruées.
o Ils ouvrent la chaudière pour constater qu’elles sont dans un état impeccable et ne présentent
aucun reste de combustion. (photos disponibles)
o Les tuyaux d’évacuation fonctionnent parfaitement, sans résidu avec un très bon tirage
o Essais avec les valises de contrôle pour déterminer les problèmes :
la première chaudière est analysée et fonctionne normalement : la bande
imprimée par la valise en témoigne.
l’analyse de la deuxième chaudière révèle les incidents suivants :
le brûleur se met en marche normalement mais après 2 minutes, il y a des
soubresauts dans la combustion, « comme un moteur qui ne tourne pas vraiment
bien » ;
Le technicien se veut rassurant : les chaudières « qui ne tournent pas rond » il en voit tous les jours( !)
En présence du technicien de gaz de France, des mesures sont prises et révèlent que juste à côté de la
chaudière après 5 minutes de marche, l’appareil indique 15 PPM, soit « ce qui est perçu à proximité d’un
réchaud », ce qui laisse supposer qu’il n’ya rien de très alarmant et rassure ainsi le maire.
Les causes de ce dysfonctionnement : une pièce électronique située sur le brûleur commande un volet qui
s’ouvre en fonction de l’alimentation air-gaz.(electovanne+ volet)
Le volet ne s’ouvre pas normalement, d’où, des à coup dans la combustion et sans doute des gaz qui se
répandent dans la chaufferie mais avec des risques très limités vues les aérations.
Autre explication : la classe est contigüe avec la chaufferie séparée par deux portes munies de grooms :
l’ouverture des portes de la chaufferie a dû créer une dépression poussant les gaz dans le couloir vers la
classe (supposition des techniciens)
3
PV déroulements des faits – évacuation école de St Paul jeudi 13 décembre 2012
La fermeture du gaz entraine toute une procédure irréversible et une multitude d’enquêtes :
- Agence régionale de la santé
- Direction de Gaz de France à Grenoble qui ne fait figurer ni téléphone ni nom mais interdit la reprise
de la chaudière
- SDIS, gendarmerie.
Après de multiples échanges entre techniciens et responsables administratifs, Gaz de France, sur demande
expresse du maire qui engage sa responsabilité, accepte de remettre le gaz sous condition que la chaudière
incriminée soit désaccouplée de l’alimentation (constat effectué par un technicien de gaz de France
mandaté spécialement).
Le chauffage est remis avec une seule chaudière (100kw) : le personnel des écoles (ATSEM , qui procède
au nettoyage, les instituteurs présents) sont invités par le maire à venir entendre directement du technicien
les causes de l’incident (18h 30).
Le maire annonce la reprise de l’école pour le vendredi si la température est à 18 degrés : confirmation
devant être donné à 7 h au maire par un appel téléphonique de M. FRANCOZ.
A 7h30, la température est de 20 degrés : l’école ouvre normalement.
A 11h , le maire envoi au Président des parents d’élèves et à la directrice une proposition de réunion
afin de faire le point sur les événements et d’en tirer les leçons.
Madame FREYRE demande avec une collègue, une entrevue au maire, lequel acquiesce immédiatement.
La réunion se tient à 17h en mairie en présence de :
- élus : Madame DUCRET et M. le Maire
- la directrice des services, Madame FREZIER
- personnel enseignant : madame GRASS (directrice) et messieurs FRANCOZ , MAITRE.
- parents d’élèves : mesdames et messieurs COMBEAUD, PEYRE, FREYRE, BURNET,
DAVID
- du président de l’APE : monsieur CADIX
Les parents montrent au maire des extraits de journaux dont il ignorait totalement l’existence et qui ont
provoqué l’animosité des parents :il est dit dans le Messager « le maire s’amuse à dire … »
Le maire avoue qu’il a passé des moments très durs avec des informations controversées mais jamais
« amusantes » et qu’il s’est impliqué dans la partie technique avec les entreprises et autorités concernées :
l’important étant de faire fonctionner au plus vite l’école pour les enfants et les parents et que la position de
gaz de France était de fermer ….
Le maire et le personnel de la mairie était trop sollicités pour répondre à la presse.
La communication en cas d’accident est difficile à gérer : chacun traduit ses émotions et les transmet par
portable ou internet… dis ce qu’il croit avoir vu …
Le maire dit qu’il s’est voulu volontairement rassurant pour ne pas affoler les parents, cela en se basant sur
les indications des pompiers, des techniciens chauffagiste et gaziers (non incriminés dans cet incidents) et
des retour d’informations de l’hôpital montrant que les enfants prenaient le chemin du retour.
4
PV déroulements des faits – évacuation école de St Paul jeudi 13 décembre 2012
Il ajoute que les élus n’avaient aucun intérêt ni à minimiser l’incident ni à l’exagérer.
Il dit qu’il a, à son actif, malheureusement, vécu des circonstances dures (organisation de 3 chapelles
ardentes, morts par accident de ski, avalanches, éboulement) : la communication des 5 premières heures
est toujours difficile à organiser d’autant plus avec les portables.
Dans le cas présent, l’entretien des chaudières, le ramonage avaient été faits, (preuves à l’appui), et la
défaillance technique d’une pièce de brûleur est intervenue : comme elle pourrait intervenir chez chacun
des parents !
Pour cette raison, il convient de calmer le jeu et s’en tenir aux faits.
Après le déroulé des faits, les remarques de chacun, les émotions etc…
Parents, élus, enseignants conviennent :
-
de faire passer à nouveau la commission de sécurité
de mettre en évidence les instructions, procédures à observer en cas d’incident
de mettre en évidence les matériels d’arrêt d’installation.
d’améliorer la circulation de l’information entre école et mairie.
de faire procéder à des exercices d’évacuation.
Pour info :
Pour information : (extrait WIKIPEDIA) Lorsque le monoxyde de carbone est inhalé, il prend la place de l'oxygène
dans l’hémoglobine,(…) provoquant une hypoxie dans tout le corps. Une exposition prolongée à l'air frais (ou à
l'oxygène pur) est nécessaire pour déplacer la liaison entre le CO et l'hémoglobine (carboxyhémoglobine).
Les effets du monoxyde de carbone suivant sa concentration en parties par million sont énumérés ci-dessous :
35 ppm (0,0035 %), Maux de tête et étourdissements dans un délai de six à huit heures après le début
d’une exposition prolongée

100 ppm (0,01 %) Légers maux de tête au bout de deux à trois heures

200 ppm (0,02 %) Légers maux de tête apparaissant dans un délai de deux à trois heures

400 ppm (0,04 %), Céphalées frontales survenant dans un délai d'une à deux heures

800 ppm (0,08 %), Étourdissements, nausées, convulsions apparaissant dans un délai de 45 minutes.
Indétectable avant deux heures.

1 600 ppm (0,16 %), Maux de tête, vertiges, nausées apparaissant dans un délai de 20 minutes. Issue
mortelle en moins de deux heures.

3 200 ppm (0,32 %), Maux de tête, étourdissements et nausées au bout de cinq à dix minutes de
délai. Décès survenant dans les 30 minutes.
5
PV déroulements des faits – évacuation école de St Paul jeudi 13 décembre 2012