Le plan de redressement des entr - Geoscience e-Journals e
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Le plan de redressement des entr - Geoscience e-Journals e
Institut d’Administration des Entreprises Université de Bretagne Occidentale - Brest THEME : Le plan de redressement des entreprises en difficulté dans le cadre de la procédure collective Florence DERRIEN DESS Ingénierie Financière Année Universitaire 2002 - 2003 2 Sommaire Introduction _______________________________________________________________ 4 Première partie : Le plan de redressement dans le cadre de la procédure collective ______ 5 1 - La procédure collective ____________________________________________________ 5 1.1 - Eléments généraux _________________________________________________________________ 5 1.2 - Le déroulement de la procédure_______________________________________________________ 7 1.3 - Les acteurs de la procédure __________________________________________________________ 8 2 - Les conséquences de l’ouverture d’une procédure collective _________________ 10 2.1 - Les conséquences pour les créanciers _________________________________________________ 10 2.2 - Les conséquences pour le dirigeant ___________________________________________________ 11 2.3 - Les conséquences pour les actionnaires et associés _______________________________________ 12 2.4 - Les conséquences pour les salariés ___________________________________________________ 13 3 - L’issue de la procédure collective __________________________________________ 14 3.1 - Le plan de cession ________________________________________________________________ 15 3.2 - Le plan de continuation ____________________________________________________________ 15 3.2 - Les stratégies de redressement _______________________________________________________ 16 Deuxième partie : Le plan de redressement du groupe Léon de Bruxelles _____________ 18 1 - Présentation du groupe ___________________________________________________ 18 1.1 – Historique ______________________________________________________________________ 18 1.2 – Le plan de continuation ____________________________________________________________ 19 2 - Analyse financière et boursière du groupe __________________________________ 21 2.1 – Analyse financière________________________________________________________________ 21 a – Le chiffre d’affaires ________________________________________________________________ 21 b – Les charges d’exploitation ___________________________________________________________ 22 c – Le résultat ________________________________________________________________________ 24 d – Les capitaux propres et l’endettement __________________________________________________ 24 e – La trésorerie ______________________________________________________________________ 25 2.2 – Analyse boursière ________________________________________________________________ 26 3 - Les perspectives d’avenir _________________________________________________ 26 Conclusion _______________________________________________________________ 28 Bibliographie _____________________________________________________________ 30 Annexes__________________________________________________________________ 31 3 Introduction L’enquête semestrielle sur la conjoncture, l’investissement et le financement des petites et moyennes entreprises réalisée par la direction des études et de la stratégie de la banque de développement des PME révèle une nouvelle décélération de l’activité des PME sur le premier semestre 2003, une stabilisation des embauches, et une dégradation de leur santé financière, avec une sensible augmentation des tensions de trésorerie. Dans ce contexte, le nombre de défaillances d’entreprises a progressé de 8% sur le premier semestre 2003. Et les grandes sociétés sont également touchées. Le dépôt de bilan de l’entreprise Tati vient confirmer les résultats d’une étude que vient de publier l’assureur-crédit Euler Hermes Sfac, qui soulignait que pour la première fois depuis dix ans, la France n’avait jamais recensé autant de faillites de grandes entreprises. Rien que sur les six premiers mois de l’année 2003, on compte 82 dépôts de bilan d’entreprises réalisant plus de 15 millions de chiffre d’affaires. Cette situation amène les entreprises à recourir de plus en plus aux procédures collectives. Mais les difficultés des entreprises n’aboutissent pas toutes à une procédure judiciaire qui est souvent coûteuse et longue. La première étape consiste généralement en une négociation « privée » entre les dirigeants, les actionnaires et les créanciers. Si cela se solde par un échec, il faut passer par un règlement judiciaire avec comme première solution le mandat ad-hoc. Celui-ci permet de solliciter la désignation d’un mandataire de justice pour régler toutes sortes de difficultés dont la mission est définie par les parties et le président du tribunal. La deuxième solution est le règlement amiable (ou la conciliation) qui est le droit pour tout entrepreneur de solliciter le président du tribunal de commerce afin qu’il nomme un conciliateur lorsque, sans être en état de cessation de paiement, il éprouve une difficulté juridique, économique ou financière. Le règlement amiable est donc plus restrictif que le mandat ad-hoc. La dernière solution pour un règlement judiciaire d’une défaillance d’entreprise est le recours à une procédure collective : le tribunal va alors statuer sur l’avenir de l’entreprise. Si le redressement de l’entreprise n’est manifestement pas possible, une liquidation judiciaire sera mise en place. Si le tribunal estime qu’il lui faut plus de temps pour établir un diagnostic précis de l’entreprise, il optera pour un redressement judiciaire. C’est ce dernier cas qui va ici nous intéresser. Nous allons donc, dans une première partie, étudier le déroulement de la mise en œuvre d’un plan de redressement dans le cadre de la procédure judiciaire. Puis, dans une deuxième partie, nous analyserons le plan de redressement mis en place par le groupe de restauration Léon de Bruxelles. 4 Première partie : Le plan de redressement dans le cadre de la procédure collective La procédure collective correspond à un plan de redressement ou à une liquidation judiciaire appliqué à une entreprise en cessation de paiement. Partant des généralités sur la procédure collective, nous allons ensuite détailler les conséquences de la mise en place d’une telle procédure ainsi que l’issue qui va amener l’entreprise soit vers la liquidation, soit vers un plan de redressement. 1 - La procédure collective Après avoir donné des éléments généraux sur la procédure collective, nous allons développer le déroulement de la procédure et identifier les principaux acteurs qui interviennent au cours de cette période. 1.1 - Eléments généraux La crise économique qu’a traversée la France lors de la dernière décennie, conjuguée à des charges fiscales et sociales lourdes, a entraîné de nombreuses faillites (plus de 50 000 par an sur les dix dernières années) dans tous les secteurs et a touché tant les PME/PMI que les grandes entreprises. Les statistiques officielles dressent un constat peu encourageant sur l’issue des procédures collectives : - 80% des ouvertures de procédures collectives en France conduisent à des liquidations immédiates, - sur les 20% de redressements judiciaires prononcés, 70% des affaires sont converties en liquidation judiciaire, les 30% restant se décomposent en 24% de plans de continuation et 6% de plans de cession. La raison principale de cet échec tient au fait que dans la quasi-totalité des cas, lorsque la décision de déposer le bilan est prise, il est trop tard : les chances de redressement sont réduites par une situation financière gravement déséquilibrée, des fournisseurs qui ont perdus toute confiance, des salariés démotivés… Il arrive souvent qu’un dirigeant qui consulte un spécialiste sur la situation de son entreprise alors qu’elle se trouve quasiment en état de cessation de paiement, celui-ci refuse l’évidence et le conseil de déposer le bilan, espérant toujours la commande qui va relancer l’activité. Plusieurs semaines après, lorsqu’il revient, la situation s’est encore plus dégradée de sorte que la 5 déclaration de cessation des paiement est régularisée en urgence, en situation de crise. Cette attitude fréquente conduit inéluctablement à l’échec car le recours à une telle procédure se prépare. Il s’agit d’une véritable mesure de gestion. Le droit des procédures collectives est aujourd’hui fixé par la loi du 1er mars 1984 relative à la prévention et au règlement amiable des difficultés des entreprises, et la loi du 25 janvier 1985 relative au redressement et à la liquidation judiciaire des entreprises, toutes deux remaniées par la loi du 10 juin 1994 relative à la prévention et au traitement des difficultés des entreprises. Ces dispositions sont désormais regroupées dans le chapitre 6 du Code de Commerce. La loi est destinée à rechercher et à mettre en œuvre les moyens propres à assurer la sauvegarde de l’entreprise, le maintien de l’activité et de l’emploi, et l’apurement du passif. Le redressement et la liquidation judiciaire sont applicables aux commerçants, aux artisans, aux agriculteurs (uniquement en cas d'échec de la procédure de règlement amiable) et à toute personne morale de droit privé. Les membres de professions libérales exerçant à titre individuel ne peuvent bénéficier de ces dispositions. Le tribunal de commerce est compétent quand il s’agit d’un commerçant ou d’un artisan. Le tribunal de grande instance est compétent dans les autres cas. Le tribunal territorialement compétent est celui dans le ressort duquel le débiteur a le siège social de son entreprise. L’ouverture d’une procédure collective résulte principalement soit de l’inexécution des engagements financiers dans le cadre d’un règlement amiable, soit de l’état de cessation de paiement de l’entreprise, c’est-à-dire lorsqu’elle est dans l’impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible. Le passif exigible regroupe les dettes certaines, c’est-à-dire non contestées, liquides et exigibles. Il ne s’agit pas du passif exigible au sens strictement comptable dans la mesure où celui-ci inclut le passif à court terme, c’est-à-dire les dettes à moins d’un an. Dans la cessation de paiement, la notion d’exigibilité implique de ne tenir compte ni des dettes dont le terme n’est pas survenu, ni des dettes dont la condition suspensive n’est pas réalisée. Les dettes concernées sont les dettes de nature civile ou commerciale qui sont échues et susceptibles d’exécution forcée. La notion d ‘actif disponible est restrictive puisqu’elle ne recouvre que les sommes dont l’entreprise peut disposer sans délai, les sommes immédiatement mobilisables telles que les espèces détenues en caisse, les dépôts sur compte bancaire, les effets de commerce à vue et la réserve de crédit bancaire. En revanche, les immobilisations corporelles ou incorporelles, telles que les stocks et les créances détenues sur les clients de l’entreprise n’en font pas partie. L’actif disponible est ainsi constitué de la trésorerie actuelle et potentielle (réserve de crédit) de l’entreprise. 6 Dans ce dernier cas, le chef d’entreprise a alors l’obligation d’effectuer une « déclaration de cessation de paiement » au greffe du tribunal du siège de l’entreprise dans un délai de quinze jours. Cette déclaration est un imprimé qui reprend de façon globale des éléments d’actifs à une date récente, des éléments de passifs détaillés avec les coordonnées des créanciers et des éléments informatifs sur l’identité de l’entreprise. Au cours de la période précédant cette échéance critique et afin de tenter d’éviter sa survenance, la loi du 1er mars 1984 prévoit des mécanismes d’alerte et s’efforce d’inciter les créanciers et le débiteur à s’entendre dans le cadre d’un règlement amiable. Lorsque la cessation de paiement intervient néanmoins, la phase judiciaire s’ouvre : la procédure collective est alors inéluctable. L’ouverture d’une procédure collective peut résulter de l’initiative de différentes personnes : l’entrepreneur peut saisir le tribunal en déposant son bilan, un créancier peut assigner l’entreprise, les salariés peut aussi saisir le tribunal par l’intermédiaire du comité d’entreprise ou des délégués du personnel, et le tribunal peut se saisir d’office, ou peut être saisi sur requête du procureur de la République. 1.2 - Le déroulement de la procédure Le tribunal saisi dans le cadre de la procédure collective peut prononcer soit une liquidation judiciaire immédiate si l’entreprise a cessé toute activité ou que le redressement est manifestement impossible, soit un plan de redressement judiciaire s’il apparaît qu’à ce stade la société ne risque pas de créer de nouvelles dettes et qu’il existe des possibilités pour que l’entreprise se redresse. Dans le cadre d’un redressement judiciaire, l’entreprise poursuit son activité pendant la période d’observation. La durée de la période d’observation est fixée à six mois pour les entreprises relevant du régime général et à quatre mois pour les entreprises relevant du régime simplifié. En effet, les entreprises sont soumises à un régime différent suivant leur taille. Les personnes physiques et morales qui emploient 50 salariés au plus et dont le chiffre d’affaires est inférieur à 3 100 000 euros bénéficient de la procédure simplifiée. Les autres sont soumises au régime normal. La principale différence entre ces deux régimes réside dans l’organisation de la procédure, à savoir la nomination obligatoire dans le régime normal, et facultative dans le régime simplifié, d’un administrateur judiciaire chargé de l’administration de l’entreprise pendant la procédure collective. A défaut, il appartient à l’entrepreneur ou au représentant des créanciers d’exercer ces fonctions. La durée de la période d’observation est renouvelable une fois par le tribunal sur demande de l’administrateur judiciaire en général, et elle peut ensuite être renouvelée sur requête du Parquet. Au total, la période d’observation ne peut pas dépasser vingt mois, bien qu’il ait été rencontré des entreprises sous assistance pendant plus de deux ans. La durée de la période d’observation fixée par 7 le tribunal n’est qu’indicative puisque des décisions, dont la liquidation judiciaire, peuvent être prises avant son terme. Il s’agit donc d’une poursuite de l’activité temporaire dont la pérennité n’est assurée que par un retour aux bénéfices ou par l’intérêt de repreneurs vis-à-vis de l’entreprise. Les renouvellements dépendront de la capacité de l’entreprise à financer son exploitation sur ses seules recettes car elle ne peut bénéficier ni de découverts bancaires, ni d’avances en trésorerie, ni de crédits fournisseurs, et grâce au recours, le cas échéant, à des concours bancaires sous forme d’escompte, de mobilisation de créances loi Dailly ou d’affacturage qui devront être autorisés par le juge. Cependant, le seul fait de l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire permet à l’entreprise de bénéficier d’une avance de trésorerie : déchargée du passif qu’elle a accumulé avant l’ouverture de la procédure et qu’elle n’a plus le droit de régler durant celle-ci, elle va produire des biens ou des services et encaisser du chiffre d’affaires antérieur à la procédure de redressement qui ne viendra pas combler un découvert. Le redressement judiciaire peut ainsi être considéré comme un ballon d’oxygène laissé à l’entreprise. La période d’observation sert donc à apprécier la capacité de l’entreprise à se redresser et à rembourser ses créanciers. L’activité de l’entreprise va être analysée et restructurée, et au terme de cette période un bilan économique et social (BES) va être dressé. La période d’observation s’achève soit par la liquidation judiciaire, soit par l’homologation d’un plan de redressement par voie de cession ou de continuation. 1.3 - Les acteurs de la procédure Divers intervenants sont désignés ou élus dans le cadre de la procédure collective, notamment un juge-commissaire, un administrateur judiciaire, un représentant des créanciers, un représentant des salariés, et des contrôleurs. Le juge-commissaire est chargé de veiller au déroulement rapide de la procédure et à la protection des intérêts en présence. A ce titre, il nomme les contrôleurs, ordonne les licenciements s’il y a lieu, l’octroi de nouveaux concours bancaires, généralement sous la forme de mobilisation de créances, le versement de la rémunération des dirigeants, le paiement des factures figurant au passif dans des cas énumérés limitativement, la vente d’un bien nanti… L’administrateur judiciaire a pour mission soit d’assister le débiteur dans la gestion de l’entreprise, soit de la gérer seul. Dans ce dernier cas, le chef d’entreprise est dessaisi de la gestion. Cette mission, rarement décidée, est en pratique ordonnée lorsque le dirigeant est défaillant ou lorsque des fautes graves de gestion ont été constatées. Le travail de l’administrateur judiciaire consiste à aider l’entreprise à se restructurer et à lui permettre de retrouver une rentabilité dans le 8 cadre strict des règles édictées par la loi du 25 janvier 1985 de manière à pouvoir présenter un plan d’apurement du passif ou à défaut de trouver des partenaires à cette fin ou des repreneurs. L’administrateur judiciaire assiste également l’entreprise dans la négociation avec les créanciers afin de mettre en adéquation le passif avec la capacité de remboursement. Il veille enfin à ce que l’entreprise ne constitue pas de nouveau passif et ne règle pas des créanciers antérieurs à l’ouverture de la procédure. Il engage à ce titre sa responsabilité. Le chef d’entreprise conserve généralement le pouvoir de décision et de discipline sur son entreprise. L’administrateur intervient à titre supplétif et n’impose pas au dirigeant de décisions qui ne seraient pas issues de règles légales. Si un désaccord naît, seul le tribunal tranchera le litige après avoir entendu les parties. Le représentant des créanciers est chargé de défendre l’intérêt collectif des créanciers. Sa mission consiste à recueillir les déclarations de créances et à les vérifier. Il donne aussi son avis sur les plans de redressement qui seront, le cas échéant, proposés au tribunal et aux créanciers. Le représentant des salariés, élu par le personnel, a une mission d’assistance dans la vérification des créances salariales et dans la représentation d’un salarié devant les prud’hommes. C’est un relais d’information entre le personnel, le tribunal et les intervenants de la procédure. Il donne son avis sur les plans de redressement proposés. Il devient, pendant la durée de la procédure, un salarié protégé au sens du droit du travail de sorte que son licenciement est soumis à l’autorisation de l’inspection du travail. Les contrôleurs sont chargés d’assister le représentant des créanciers dans ses fonctions et le juge-commissaire dans sa mission de surveillance de l’administration de l’entreprise. Ils sont choisis par le juge-commissaire parmi les créanciers du débiteur. Ils ont connaissance des différents rapports établis dans le cadre de la procédure. Les fonctions des contrôleurs prennent fin le jour où un plan de redressement est arrêté ou lorsque la liquidation judiciaire est prononcée. Il faut compter également sur l’aide d’autres professionnels. S’agissant d’une procédure hautement technique, le chef d'entreprise, qu’il soit créancier ou débiteur, a tout intérêt à se faire assister d’un avocat. De plus, un expert-comptable devra établir en début de procédure des prévisionnels d’exploitation et de trésorerie, puis mensuellement des situations d’exploitation et de trésorerie et une situation active/passive qui détermineront la capacité de remboursement de l’entreprise et ses chances de présenter un plan d’apurement du passif. Ce tableau de bord permettra d’éviter les dérapages. Enfin, un inventaire des biens imposé par la loi sera fait par un commissairepriseur. 9 2 - Les conséquences de l’ouverture d’une procédure collective Dans cette partie, nous allons analyser les conséquences de la mise en place d’une procédure collective pour les créanciers, les dirigeants, les actionnaires et les associés, ainsi que pour les salariés de l’entreprise concernée. 2.1 - Les conséquences pour les créanciers La loi ayant défini en 1985 le régime des procédures collectives a placé l’ensemble des créanciers sous un régime commun de traitement du passif de l’entreprise défaillante. Mais cette notion de procédure collective ne signifie pas qu’il existe une situation égalitaire entre les créanciers puisqu’il y a des créanciers super-privilégiés (globalement les salariés), des créanciers privilégiés (Etat, organismes sociaux et créanciers ayant pris des garanties) et des créanciers dits chirographaires (en particulier les fournisseurs). Ainsi, les conséquences pour les créanciers de la mise en œuvre d’une procédure de collective sont diverses. Le premier effet est l’interdiction pour le débiteur de régler une dette antérieure à l’ouverture de la procédure. Cette interdiction conduit à « geler » provisoirement le passif de l’entreprise jusqu’à ce que l’issue de la procédure collective ait été déterminée (plan de redressement par exemple) ou que l’ensemble des actifs ait été recouvré et que le paiement du passif soit effectué. A cette mesure générale, deux cas particuliers peuvent être signalés : la compensation de créances connexes qui permet le paiement du passif par compensation avec une créance à l’actif, et le cas particulier des clauses de réserves de propriété. En outre, une procédure collective pour les créanciers a pour conséquence l’arrêt du cours des intérêts, des poursuites individuelles et l’absence de déchéance du terme. A l’exception des contrats de prêts d’une durée de plus d’un an, les autres créances cessent de produire des intérêts (intérêts de retard, agios bancaires sur des découverts, …) à la date de l’ouverture de la procédure collective. L’absence de déchéance du terme implique qu’une créance dont le paiement devait intervenir après l’ouverture de la procédure collective ne devient pas échue du simple fait de l’ouverture de la procédure collective, même si un contrat a stipulé le contraire. Les clauses qui prévoient l’exigibilité immédiate de créances en cas de faillite, redressement ou liquidation judiciaire sont réputées non écrites. Les poursuites individuelles des créanciers envers le débiteur en procédure collective sont interrompues pour toutes celles qui concernent des créances du passif. Elles sont en revanche possibles pour les nouvelles créances nées postérieurement à l’ouverture de la procédure. Le représentant des créanciers dispose d’un monopole pour défendre l’intérêt collectif des créanciers. 10 Une autre conséquence pour un créancier est l’obligation de déclarer sa créance pour avoir une reconnaissance de dette. En effet, pour pouvoir obtenir le paiement de sa créance dans le cadre défini par la loi sur les procédures collectives, chaque créancier doit « déclarer » sa créance auprès du représentant des créanciers. En ce qui concerne, le sort des contrats en cas d’ouverture de procédure collective, si la procédure collective se traduit par une liquidation judiciaire immédiate, les contrats en cours seront soit très rapidement cédé avec l’activité par le mandataire liquidateur si une telle opportunité est envisageable, soit résiliés. Lors de l’ouverture d’un redressement judiciaire, l’administrateur judiciaire a seul la faculté de résilier ou de demander la poursuite des contrats en cours. Dans le cas d’une poursuite du contrat, les sommes dues au titre du contrat doivent être réglées comptant par le débiteur, et à défaut de paiement la résiliation est de droit. En cas de résiliation, les sommes dues au titre du contrat jusqu’à son terme et éventuellement les indemnités de rupture s’inscrivent au passif. Enfin, le paiement du passif reste toujours aléatoire pour les créanciers : il dépend de l’issue de la procédure. Dans un plan de redressement par voie de continuation, les modalités d’apurement des dettes sur dix ans maximum sont présentés aux créanciers. Un créancier peut se voir imposer un long délai mais pas de réduction de sa dette s’il ne l’accepte pas. Dans un plan de redressement par voie de cession, le créancier peut espérer un remboursement partiel de sa créance. En général, le prix de vente des actifs et du fond de commerce permet d’envisager le remboursement d’une partie du passif. Par contre, dans le cas d’une liquidation, les créanciers ont en général une très faible probabilité de recouvrer leur créance, ou pour un très faible montant. 2.2 - Les conséquences pour le dirigeant L’ouverture d’une procédure collective pour un dirigeant d’entreprise aura des effets différents sur ces pouvoirs de direction et de gestion selon que le tribunal prononce un redressement ou une liquidation judiciaire. La liquidation judiciaire, qu’elle soit prononcée immédiatement ou qu’elle résulte d’une conversion en cours de période d’observation, entraîne le dessaisissement du dirigeant au profit du mandataire liquidateur. Le dirigeant n’a donc plus aucun pouvoir. Le redressement judiciaire laisse dans plus de 99% des cas le pouvoir au dirigeant, à l’exception des prérogatives des différents intervenants de la procédure. Le dirigeant conserve son pouvoir de gestion : contracter avec les clients et les fournisseurs, gérer les salariés. La gestion quotidienne est souvent alourdie par le contrôle du tribunal et de l’administrateur judiciaire : contrôle des paiements, un compte rendu régulier sur l’activité… De plus, la rémunération du dirigeant, qui autrefois était fixée en assemblée générale ou au conseil d’administration est désormais soumise à autorisation du juge-commissaire. Ce dernier rend 11 une ordonnance fixant la rémunération du dirigeant. Cette procédure est destinée à permettre un contrôle des dépenses directement générées par le dirigeant pendant une période où l’entreprise est généralement en phase déficitaire et à la recherche d’économies. En outre, pendant toute la durée de la procédure, les actions et parts sociales détenues par le dirigeant sont incessibles. Le dirigeant ne peut vendre ses droits sociaux sans en avoir obtenu l’accord du tribunal. En ce qui concerne le redressement de l’entreprise, le dirigeant peut prendre part à des plans de redressement par voie de continuation mais il est exclu des plans de redressement par voie de cession. Cette mesure a été adoptée pour empêcher les dirigeants, considérés comme acteurs dans la défaillance de leur entreprise, de bénéficier à leur profit d’un apurement très partiel du passif comme on le rencontre dans les plans de cession. Cette disposition fait l’objet de sanctions pénales en cas de non respect. Enfin, au niveau de la responsabilité de l’entrepreneur, le fait de l’ouverture d’une procédure collective ouvre la voie possible à diverses sanctions. Ces sanctions peuvent être civiles (privation de droits), pécuniaires (comblement partiel ou total du passif), ou pénales. Leur mise en œuvre n’est pas systématique et dépend de nombreux facteurs , dont les causes de la défaillance de l’entreprise, l’attitude du dirigeant et l’importance relative des dettes impayées laissées. 2.3 - Les conséquences pour les actionnaires et associés L’ouverture d’une procédure collective concerne également les actionnaires et les associés d’une société. Les effets les plus significatifs pour le grand public sont les redressements ou liquidations judiciaires de sociétés cotées ou faisant appel public à l’épargne. Il convient donc de distinguer le sort des actionnaires et associés limitativement responsables des pertes à hauteur de leurs apports, du sort de ceux qui peuvent être responsables indéfiniment, avec ou sans solidarité. Les actionnaires des sociétés cotées, SA, SAS, SCA, et les associés de SARL sont responsables seulement à hauteur de leurs apports. Autrement dit, leur perte maximale (celle qu’ils sont juridiquement obligés de supporter si les actifs sont insuffisants), correspond au montant des apports ou à la valeur d’achat des actions s’ils n’ont pas souscrit à l’émission. Les associés ou actionnaires conservent leurs droits de vote dans les décisions qui concernent la société sur toutes les décisions prises en assemblée générale. Si le redressement judiciaire se termine par un plan de continuation, ils peuvent espérer ne pas perdre l’intégralité de leur investissement. C’est le cas lorsqu’une société cotée fait l’objet d’un changement de contrôle avec OPA, mais des conditions particulières pourraient conduire à des changements de majorité avec augmentation très forte de 12 capital sans OPA. Les anciens actionnaires se retrouvent alors « dilués » ou peuvent parfois participer à l’augmentation de capital. En cas de procédure collective se terminant par une cession ou une liquidation, il est probable que la valeur des actions ou des parts sociales de la société soit nulle. Les actionnaires auront ainsi perdu la totalité de leur mise. Les associés de sociétés civiles sont responsables des dettes sociales, sans limites, en proportion de leurs droits. Cependant, dans le cadre de sociétés civiles de placement immobilier faisant publiquement appel à l’épargne, le législateur a voulu protéger partiellement les associés. La limitation de la responsabilité des associés a été limitée à deux fois la fraction de capital qu’ils possèdent par dérogation au principe de responsabilité indéfinie. Dans ce cas, l’ensemble des associés peut être conduit à combler toute ou partie de l’insuffisance d’actif si la procédure collective ne permet pas d’elle-même le paiement des dettes. Les associés de sociétés pour lesquelles ils sont indéfiniment et solidairement responsables des dettes (SNC, GEIE, commandité de SCA ou SCS…) peuvent être condamnés à payer sous huit jours les dettes de la société. Les créanciers de la société peuvent ainsi poursuivre un associé pour le paiement des dettes sociales, après avoir vainement mis en demeure la société par acte extrajudiciaire. De surcroît, en cas de mise en redressement ou de liquidation judiciaire, les personnes associées indéfiniment et solidairement responsables des dettes de la société doivent être placés, de même que la société, en redressement ou en liquidation judiciaire. Dans ce cas, le tribunal de commerce n’a pas de pouvoir d’appréciation et doit ouvrir à leur encontre une procédure collective. En cas de difficultés de telles sociétés, le risque de paiement des dettes sociales sur le patrimoine des associés est donc total et ils se trouvent eux-mêmes intégrés à la procédure collective sous contrôle du tribunal. 2.4 - Les conséquences pour les salariés Les salariés sont souvent parmi les premiers concernés et impliqués dans une procédure collective. En effet, ils n’ont pas toujours le règlement de leur salaire avant le dépôt de bilan et leur situation financière personnelle peut être difficile sur cette période d’inquiétude sur le devenir de leur emploi et de l’entreprise. Pour les sommes dues aux salariés avant l’ouverture de la procédure collective, ils doivent faire l’objet d’une inscription au passif de l’entreprise. Un état des créances salariales est effectué par le représentant des créanciers sous contrôle du représentant des salariés, élu par le personnel pour la procédure collective. Dans cette mission, le représentant des salariés vérifie que l'ensemble des salariés est bien mentionné sur l'état et que toutes les natures de dettes et montant sont correctement reportés. 13 Les salaires impayés par l’entreprise sont avancés par le Fond National de Garantie de Salaires (FNGS) dans des limites d’ancienneté de la créance et dans des limites individuelles de montant. Mais les salariés doivent souvent supporter un délai supplémentaire d’environ quatre semaines entre l’ouverture de la procédure collective et le paiement des arriérés par le FNGS. Une fois le premier choc passé, les salariés sont souvent confrontés à l’incertitude de la procédure collective pendant la période d’observation. Cette période est souvent marquée par des restructurations, dont un des aspects est fréquemment des licenciements économiques que sont effectués avec une ordonnance d’autorisation du juge-commissaire qui en vérifie le bien fondé, les conditions et la motivation. Ces licenciements suivent ensuite les procédures « normales » en fonction du nombre de personnes licenciés et de la taille de l’entreprise. Ensuite, si la période d’observation se termine par un plan de redressement par voie de cession, il est probable que le repreneur ne reprenne qu’une partie du personnel. Les salariés repris verront leur contrat de travail transféré et les salariés non repris seront alors licenciés économiquement. Si l’entreprise est placée en liquidation judiciaire, les salariés seront licenciés dans les plus brefs délais par le mandataire liquidateur. Les sommes qui leur sont dues seront payés sur les fonds résiduels de l’entreprise en faillite et sur les fonds du FNGS. 3 - L’issue de la procédure collective Une entreprise en redressement judiciaire dispose de deux voies pour sortir de la procédure collective : le plan de cession et le plan de continuation. L’un des éléments déterminant sera le résultat de la période d’observation qui permettra d’estimer la capacité de la société à rembourser ses créanciers. Un plan de cession sera adopté si la situation est telle que l’entreprise ne pourra manifestement pas se redresser. Un repreneur pourra alors racheter tout ou partie des actifs de l’entreprise. L’entreprise adoptera plutôt un plan de continuation si elle est avérée capable d’honorer ses dettes avec un délai de remboursement. Toutefois, la reprise par un tiers peut se faire par le biais d’un plan de continuation dans la mesure où ce partenaire apporte les moyens financiers nécessaires à la présentation d’un tel plan, ce qui suppose normalement son entrée dans le capital de l’entreprise. Le choix entre le plan de continuation et le plan de cession dépend alors du repreneur. Nous allons donc étudier dans le détail le plan de cession, le plan de continuation, ainsi que les différentes stratégies possibles pour redresser une entreprise en difficulté. 14 3.1 - Le plan de cession Le plan de cession porte sur l’ensemble de l’entreprise ou sur des branches d’activité. Les créanciers ne sont remboursés qu’à concurrence du prix de cession. Les biens non compris dans le plan de cession sont cédés comme en matière de liquidation : ils sont payés selon leur rang. Les avantages du plan de redressement par voie de cession sont que le rachat porte sur les actifs du fond de commerce, il n’y a donc pas de reprise de dettes, et la reprise des salariés et des contrats d’exploitation (baux, locations…) se fera selon les besoins de la nouvelle exploitation. De plus, l’entreprise nouvellement créée pourra bénéficier des exonérations fiscales prévues à cet effet. En revanche, plusieurs inconvénients surgissent lors de la mise en place d’un plan de cession. Tout d’abord, le prix de cession est souvent payable au comptant et la structure ancienne est dissoute, ce qui peut poser des problèmes à l’égard de certains partenaires. De même, le besoin en fond de roulement est à financer totalement, l’entité nouvelle ne disposant d’aucun actif disponible préalable. En outre, même en l’absence d’obligation légale, la reprise des congés payés est souvent incontournable et les créanciers bénéficiaires de sûretés devront bénéficier d’une reprise négociée de leur dette. Enfin, le plan de cession proposé pourra se trouver en concurrence avec d’autres plans. 3.2 - Le plan de continuation Le plan de continuation peut porter sur la totalité de l’entreprise ou sur une partie des activités. Dans un plan de continuation, les actionnaires et les créanciers restent en principe les mêmes. Les créanciers sont généralement contraints à une renégociation (moratoire, rééchelonnement, réduction) des dettes. De leur coté, les actionnaires peuvent se voir interdire par le juge la cession de leurs actions, ou inversement la cession forcée à un tiers repreneur. Il s’agit donc d’une « dernière chance » pour l’entreprise. Si le plan de continuation n’est pas respecté, c’est-à-dire si les dettes ne sont pas remboursées selon leur nouveau plan d’amortissement, l’entreprise sera liquidée. Le principal avantage d’un plan de redressement par voie de continuation plutôt que par voie de cession est que la structure juridique est maintenue : il n’y a donc pas de risque de rupture avec certains partenaires sensibles. De plus, le rachat du capital est réalisé pour une moindre valeur. Si le repreneur est créancier, l’entrée au capital peut même parfois se faire par une incorporation de sa créance au capital. Sauf exception, le passif peut être étalé sur dix ans au plus sans intérêt et les déficits fiscaux permettent souvent une absence de taxation pendant plusieurs exercices. On peut aussi noter que le plan de continuation est présenté par l’entreprise et il ne fait donc pas l’objet de plans concurrents (sauf cas rares de groupes d’actionnaires séparés). Enfin, la société dispose de ses actifs réalisables et disponibles et le passif est certain, contrairement à une reprise « in bonis ». 15 L’un des inconvénients du plan de continuation est que l’entreprise est grevée par son passif et restera sous surveillance (allégée) du tribunal de commerce. En outre, les mesures de restructuration, en terme de personnel notamment, devront être financées, et la mise en place de telles mesures en sera plus difficile que dans le cadre d’une entité nouvelle, ce qui pourra réduire les chances de retrouver une capacité bénéficiaire. Enfin, les organes de direction resteront en place même si ce n’est pas à la présidence, et un risque de conflits existe avec les nouveaux partenaires. 3.2 – Les stratégies de redressement Afin d’élaborer le plan de redressement de l’entreprise, trois catégories d’opportunités de redressement sont envisageables : l’augmentation du chiffre d’affaires de l’entreprise, la réduction des charges et la réduction des capitaux nécessaires à l’exploitation, c’est-à-dire essentiellement la réduction du besoin en fond de roulement. Trois voies sont possibles pour augmenter le chiffre d’affaires : l’augmentation des quantités vendues, l’augmentation des prix de vente ou le lancement de nouveaux produits. La réduction des dépenses peut être engrangée grâce à des gains de productivité ou par la rationalisation des dépenses inutiles et excessives. Elle n’est pas nécessairement la solution miracle pais elle présente deux avantages : ses résultats sont moins aléatoires que ceux pouvant être obtenus au niveau de la stratégie produits/marchés. Par ailleurs, la cession de certains actifs non rentables peut dégager des fonds qui financeront le redressement. Economiser des capitaux c’est aussi sélectionner les activités les moins utilisatrices de capitaux et éliminer les activités fortement consommatrices de capitaux. Il s’agit de privilégier les produits comportant des potentialités de développement intéressantes mais nécessitant peu d’investissements, d’élaguer la gamme de produits en fonction de la durée du cycle de fabrication, du niveau et du délai de stockage, et enfin d’élaguer la clientèle en fonction du délai de paiement. Les stratégies mises en place pour redresser une société en situation difficile sont généralement des ensembles composites de politiques fondamentales que l’on retrouve dans la gestion des entreprises saines. Le redressement de l’entreprise en difficulté passe inévitablement par une restructuration de son portefeuille d’activités. Les activités non rentables doivent être abandonnées et parfois de nouveaux domaines d’activité exploitants des technologies ou des marchés déjà bien maîtrisés par l’entreprise doivent être proposés à l’entreprise en difficulté. Et le processus de revitalisation peut s’orienter essentiellement dans deux directions fondamentales : la spécialisation ou la diversification. En outre, deux types de comportements stratégiques peuvent conduire une entreprise à raffermir sa position concurrentielle sur un marché : la domination par les coûts ou la différenciation. Mais il existe plusieurs types de stratégies visant le redressement des entreprises en difficulté : le repli, le renflouement ou le renforcement, le redéploiement ou le recentrage, la 16 resegmentation, la reconstruction, et enfin le partenariat. Le repli est une stratégie de survie minimaliste, envisageable lorsque l’environnement connaît de fortes perturbations. Elle positionne l’entreprise sur un secteur bien délimité pour lequel elle possède un savoir-faire distinctif. Le repli est une stratégie d’autoprotection temporaire adaptée aux PME dont les ressources stratégiques sont anéanties, suite à des retournements de conjoncture. Elle concerne surtout les sociétés placées sous le régime simplifié de la loi du 25 janvier 1985 car le diagnostic et le plan de redressement doivent alors être réalisés très rapidement. La stratégie de repli s’accompagne d’une politique de réduction des coûts afin que l’entreprise retrouve rapidement une rentabilité convenable. Lorsque les difficultés sont plus liées à des insuffisances de financement qu’à des désajustements de l’exploitation, le redressement est essentiellement une restructuration financière comportant notamment des apports en capital. Le renflouement s’adapte particulièrement aux entreprises dont les produits ont une phase de croissance trop longue ou aux jeunes sociétés qui ont dû faire appel à des investissements en recherche trop élevés par rapport à leur capacité d’autofinancement. Le renflouement peut s’accompagner d’une politique de renforcement visant à diminuer la vulnérabilité de l’entreprise, soit par spécialisation, soit par diversification. Le redéploiement ou le recentrage s’adapte bien au cas des entreprises dont les difficultés sont dues à l’obsolescence de ses activités et de sa gamme de produits, ainsi qu’aux entreprises diversifiées de taille importante. Elle consiste à se recentrer sur les activités les plus rémunératrices et pour lesquelles l’entreprise dispose d’avantages concurrentiels. L’objectif est d’améliorer la qualité et d’utiliser au mieux ses capacités de production. De même, la resegmentation convient aux entreprises qui se sont lancées dans une politique de diversification excessive en croyant se protéger et qui en réalité a affaibli leur position concurrentielle sur chacune de ces activités. L’entreprise doit tirer parti de sa courbe d’expérience, rentabiliser en priorité ses produits « vaches à lait » et identifier des niches à l’intérieur des secteurs sur lesquels elle intervient. La reconstruction est une réorientation de l’activité de l’entreprise dont le métier, les produits ou les technologies sont dépassées. Cette stratégie exige l’existence d’une compétence latente permettant la reconversion de l’entreprise. Enfin, le partenariat est la solution pour des sociétés innovantes qui connaissent des difficultés. L’innovation comporte des risques de défaillance importants, en particulier si les efforts de recherche ne sont pas continus ou si la croissance est mal maîtrisée. Redresser une entreprise à vocation innovante suppose un juste compromis entre les dépenses de recherche et les moyens financiers disponibles. Le sauvetage exigera généralement une alliance ou un accord de partenariat avec une entreprise plus grande ou encore l’intervention financière d’une société de capital-risque. 17 Deuxième partie : Le plan de redressement du groupe Léon de Bruxelles Le groupe Léon de Bruxelles intervient sur le marché de la restauration de chaîne avec un thème précis, la brasserie belge, déclinant un certain nombre de recettes de moules et frites, accompagnées d’autres produits belges (bières, gaufres…), mais également de produits de la mer et salades composées. Après avoir eu une croissance très rapide, le groupe a connu de graves difficultés financières. La mise en redressement judiciaire est prononcée en juin 2001, et le groupe adopte un plan de redressement par voie de continuation en mars 2002. 1 - Présentation du groupe 1.1 – Historique En 1893, Léon VANLANCKER ouvre un restaurant de moules-frites rue des Bouchers à Bruxelles. C’est dans ce quartier proche de l’opéra de la Monnaie, où se multiplient les restaurants, que Léon de Bruxelles va se développer, jusqu’à englober neuf immeubles et devenir un haut lieu de la vie nocturne bruxelloise et internationale. En 1989, son héritier Rudy VANLANCKER décide de passer la frontière et de présenter Léon de Bruxelles aux parisiens. Succès immédiat, place de la république, pour les moules et frites à la bruxelloise : le développement est prometteur. Il rencontre à Paris deux jeunes entrepreneurs, Stéphane LANG-WILLAR et Alain ROUBACH. Le flambeau est passé sous forme de master franchise pour la France. En 1990, une première brasserie est ouverte aux Halles. En 1997, le groupe Léon de Bruxelles, composé de dix restaurants, dégage une forte rentabilité, grâce notamment à un coût matière d’environ 19% inférieur à celui constaté généralement dans ce secteur. Le groupe est alors introduit au second marché de la Bourse de Paris. Le nombre d’implantation connaît une forte expansion au cours de la période 1998/1999. En effet, le nombre de restaurants s’élève à treize à la fin de l’année 1997 et augmente de 150% en deux ans avec l’ouverture de vingt restaurants. Pendant cette période, le cours du titre Léon de Bruxelles a été multiplié par quatre. 18 Après le départ de Stéphane LANG-WILLAR à la fin de l’année 1998, Alain ROUBACH prend la présidence et se trouve confronté aux difficultés de gestion d’une croissance trop rapide. Le résultat net du groupe passe d’un bénéfice de 2,4 millions d’euros en 1999 à une perte de 12 millions d’euros en 2000. En octobre 2000, Alain ROUBACH cède le solde de ses actions à un entrepreneur, JeanLouis DETRY, nommé président du conseil de surveillance. Une nouvelle direction entreprend de redresser la situation financière du groupe et entre en négociation avec les principaux créanciers. Après l’échec de ces négociations, le directoire décide en juin 2001 de déclarer la cessation de paiement de Léon de Bruxelles SA et de ses 35 filiales (cf annexe 1 : L’organigramme juridique du groupe Léon de Bruxelles). La mise en redressement judiciaire est prononcée le 27 juin 2001 par le tribunal de commerce de Nanterre. 1.2 – Le plan de continuation Le tribunal de commerce de Nanterre a retenu, lors de son jugement du 1er mars 2002, le plan de redressement par voie de continuation proposé par la société SENIMAVI dont l’actionnaire majoritaire est Jean-Louis DETRY. Conformément aux dispositions prévues dans le plan de continuation, approuvées par les actionnaires fin 2001 et autorisées par la commission des opérations de Bourse, les opérations suivantes ont été réalisées : ● Une renégociation des taux d’intérêts auprès des établissements de crédits sur les contrats à moyen terme et l’obtention d’un paiement échelonné sur dix ans des dettes en capital. ● Une renégociation des contrats de crédits-bails immobiliers auprès des crédits bailleurs qui a abouti à une diminution sensible des loyers annuels et à l’obtention de la possibilité d’exercer ou de ne pas exercer l’acquisition des biens en fin de contrat. ● Une réduction du capital par une baisse du nominal de 2€ à 0,05€. ● Une réalisation de l’augmentation de capital réservée à SENIMAVI pour 70 000 000 actions au prix de 0.05€ . ● Un réaménagement de la dette obligataire : environ 70% des obligations ont été converties en actions en 2002. La conversion des 206 712 obligations en actions s’est traduite par : - une augmentation de capital de 10 K€ d’une part (206 712 obligations * 0,05€ de nominal pour une action), 19 - par une incorporation de réserves de 12 639 K€ d’autre part (206 712 obligations * 61,17€ qui correspond au prix d’émission déduction faite du paiement d’une soulte de 5,15€). Caractéristiques des obligations : nombre obligations obligations obligations d’obligations converties émises 295 111 nombre Prix Durée de Intérêt converties converties d’obligations d’émission l’emprunt annuel en actions en actions en actions au en 1999 en 2001 en 2002 31/12/2002 498 4 206 712 87 897 66,32 € 12 ans 0.1 % Modalités de remboursement : à partir de 2009 avec un paiement échelonné de 2009 à 2014. ● L’émission et l’attribution gratuite aux actionnaires de 21 255 020 bons de souscription permettant aux actionnaires de souscrire jusqu’au 31 décembre 2003 à l’augmentation de capital. ● Un remboursement des créanciers chirographaires sur 10 ans. ● Un maintien en activité de l’ensemble des exploitations. Cette restructuration financière s’est accompagnée d’une restructuration opérationnelle pour permettre de rétablir la rentabilité économique. Arrivé à la tête du groupe, Michel MORIN, qui est déjà passé par les directions de Courte Paille, Wagons-lits et Buffalo Grill, a mis en place un plan de reconquête en quatre volets : hausse de la qualité des produits, améliorer le service, remobiliser l’encadrement et faire évoluer le concept. La qualité des produits est le premier levier de fidélisation du client. Malgré des difficultés d’approvisionnement du produit de base du groupe, les moules, des efforts ont été fait afin d’améliorer la qualité des produits, ainsi que les composants des recettes. Ainsi, le groupe a passé un accord avec un grossiste unique afin de mieux maîtriser ses approvisionnements. L’entreprise peut ainsi contrôler la taille des moules, leur taux de remplissage, leur lieu de pêche, leur conditionnement…Les composants des recettes ont aussi été repensés, en particulier vers l’emploi d’ingrédients plus nobles : la crème fraîche a été remplacée par la crème AOC d’Isigny par exemple. En matière de service, le groupe Léon de Bruxelles ne bénéficiait pas d’une bonne image. L’entreprise a donc engagé un programme de formation de ses serveurs, tout en cherchant à les fidéliser par une nouvelle politique de rémunération : un système de rémunération a l’ancienneté a fait son apparition dans un métier où on a tendance à changer d’employeur tous les trois mois. 20 En outre, tombés de haut à l’annonce du redressement judiciaire, l’encadrement devait être remobilisé. Michel MORIN a opté pour un nouveau système d’intéressement trimestriel basé sur l’atteinte d’objectifs qualitatifs et quantitatifs. Enfin, le groupe se devait de faire évoluer le concept de ses restaurants. En effet, la moule comme monoproduit n’a plus la côte. Mais sortir du monoproduit est un pari risqué quand on a la notoriété de Léon de Bruxelles associé à une image désastreuse. La chaîne a donc opté pour une évolution douce en introduisant de nouveaux plats tels que des gambas grillées en poêlons et des entrecôtes, et en créant une ambiance plus chaleureuse et plus confortable. Une évolution vers le concept de bistrot du Nord est en test à Boulogne-Billancourt. La prudence de Michel MORIN sur cette évolution s’explique par un dilemme : si certains de ses établissements auraient tout à gagner à devenir des bistrots du Nord, d’autres non. En effet, sur les 38 unités que compte aujourd’hui le groupe Léon de Bruxelles, 14 se situent dans Paris et 24 à la périphérie des villes. Ce sont ces dernières qui peinent à attirer les clients avec leur formule de monoproduit. L’idée de développer deux concepts distincts sous une même marque est donc dans l’air, même si cela amoindrirait les économies d’échelle propres aux grandes chaînes. Mais soucieux d’éviter le faux pas, Michel MORIN préfère patienter avant de trancher. 2 - Analyse financière et boursière du groupe Les efforts apportés sur la qualité des produits, les tests d’action promotionnelle réalisés durant l’été 2002 et la modification significative de la carte ont reçu un accueil favorable de la part de la clientèle. Cela a permis au groupe de redresser sa situation financière et de retrouver la confiance des investisseurs boursiers. 2.1 – Analyse financière (Cf Annexes 2, 3, 4, 5 et 6 : Le bilan, le compte de résultat, le tableau des flux de trésorerie et le capital du groupe Léon de Bruxelles) a – Le chiffre d’affaires Le chiffre d’affaire consolidé du groupe Léon de Bruxelles a connu une progression très importante jusqu’à la fin de l’année 1999. L’année 2000 marque un tassement net de la progression, mais c’est à partir de 2001 que le groupe connaît une baisse de son chiffre d’affaires. 21 Exercice 1998 1999 2000 2001 2002 Chiffre d’affaires 43 255 K€ 50 300 K€ 51 235 K€ 45 762 K€ 43 255 K€ + 16,3 % Variation (en%) + 1.9 % - 10,7 % - 5,5 % Afin d’améliorer son chiffre d’affaires, le groupe a misé sur la mobilisation et l’animation des directeurs de restaurant, acteurs clés du redressement du groupe Léon de Bruxelles. Une nouvelle organisation opérationnelle a été mise en place en avril 2002, permettant de mieux contrôler les restaurants. Une opération « moules de Bouchot » a été déclinée en octobre 2002, relayée par une campagne publicitaire. Celle-ci a connu un vif succès. Près de 40% des clients ont consommé ce produit. Dès septembre 2002, une nouvelle carte a été élaborée, favorisant une meilleure lisibilité par le client et facilitant la gestion. Une offre déjeuner à 9,90 € a été mise en place depuis le mois de juin, permettant ainsi de développer le chiffre d’affaires du midi. 1er 1er Var 2ème 2ème Var 3ème 3ème Var trimestre trimestre (en%) trimestre trimestre (en%) trimestre trimestre (en%) 2001 2002 2001 2002 2001 2002 Chiffre d’affaires 12 200 K€ 10 600 K€ - 13,3% 11 600 K€ 10 100K€ 4ème 4ème Var 1er trimestre trimestre (en%) 2001 2002 - 13,2% 10 900 K€ 10 800 K€ - 1,0% 1er Var 2ème 2ème Var trimestre trimestre (en%) trimestre trimestre (en%) 2002 2003 2002 2003 Chiffre d’affaires 11 000 K€ 11 700 K€ + 6,7% 10 600 K€ 10 900 K€ + 2,5% 10 100 K€ 11 300 K€ +11,8% L’ensemble de ces dispositions a permis d’inverser la tendance baissière du chiffre d’affaires. Après un premier semestre 2002 en baisse de 13% par rapport à la même période de l’année 2001, le chiffre d’affaires a été stabilisé au 3ème trimestre et a marqué une progression significative de 6,7% au ème 4 trimestre par rapport au même trimestre de l’année précédente. En progression continue, le chiffre d’affaires consolidé affiche 7% d’augmentation sur le premier semestre 2003. b – Les charges d’exploitation Les charges d’exploitation consolidées diminuent de 6 millions d’euros. Elles passent de 54 millions d’euros en 2001 à 48 millions d’euros en 2002. Cette diminution est due à trois facteurs 22 principaux : un recul des achats consommés, des autres charges d’exploitation et des dotations aux amortissements et aux provisions. Achats consommés 31 décembre 2000 31 décembre 2001 31 décembre 2002 12 642 K€ 12 605 K€ 11 355 K€ - 0,3 % - 9,9 % 15 464 K€ 12 858 K€ + 39,0 % - 16,8 % 4 726 K€ 3 620 K€ - 21,9 % - 23,4 % Variation (en %) Autres charges d’exploi 11 128 K€ Variation (en %) Dotations aux A et P 6 050 K€ Variation (en %) Le suivi du poste matières premières a été organisé avec une comparaison systématique du ratio standard de chaque établissement. Les outils de contrôle et les plans d’action déployés ont permis de réduire considérablement les écarts et ont ainsi permis au groupe d’améliorer très sensiblement ses marges. Le groupe a donc réalisé en 2002 une économie de près de 10% sur les achats consommés par rapport à 2001. Cette amélioration est la conséquence des efforts pour optimiser la gestion des achats et ce malgré un renchérissement des prix des matières premières dû à l’évolution des marchés et à une amélioration de la qualité. Les autres charges d’exploitation décroissent de 2,6 millions d’euros résultant principalement de la réduction des postes honoraires (coûts non récurrents engendrés par la procédure collective de 2001), redevances de crédit-bail immobilier, conséquence de la renégociation des contrats s’inscrivant dans le cadre de la restructuration des dettes financière du groupe, élaborée dans le plan de continuation SENIMAVI. Les dépenses de publicité ont, elles aussi, diminué grâce à l’optimisation du budget de publicité. Les dotation aux amortissements enregistrent une baisse de 0,7 millions d’euros liés à une politique d’investissement prudente menée en 2002. Ils représentant 8% des produits d’exploitation en 2002 contre 9% en 2001. En outre, la gestion du poste main-d’œuvre a été profondément remaniée. Des prévisions d’activité établies par les directeurs ont permis d’évaluer le plus finement possible les besoins et d’ajuster les plannings pour une meilleure adaptation aux flux de clientèle. Des normes de productivité et d’effectif ont été définies pour chaque restaurant. Enfin, un intéressement trimestriel basé sur l’atteinte du résultat brut d’exploitation du restaurant a été mis en place pour chaque directeur en 2002. Et début 2003, le directoire a proposé un premier plan d’option de souscription portant sur un total de six millions deux cent mille options et 23 destiné à un nombre réduit de cadres ayant un rôle clé dans l’action de redressement en cours. Ce plan a été approuvé par le conseil de surveillance le 24 janvier 2003 et mis en œuvre immédiatement. c – Le résultat 1999 2000 2001 2002 résultat d’exploitation 6,3 M€ 1,1 M€ - 6,9 M€ - 3,2 M€ résultat courant 4,2 M€ - 2,6 M€ - 5,9 M€ - 3,4 M€ résultat net consolidé 2,4 M€ - 12,1 M€ - 2,6 M€ - 2,3 M€ Le résultat d’exploitation, largement positif en 1999 de 6,3 millions d’euros, est devenu négatif en 2001 à - 6,9 millions d’euros. L’année 2002 marque un redressement de l’activité de l’entreprise : le résultat d’exploitation s’établit à - 3,2 millions d’euros, en progression de 3,6 millions d’euros par rapport à 2001. Le résultat financier, hors reprise de provision pour prime de non-conversion des obligations convertibles constaté en 2001 pour 1,5 millions d’euros, s’améliore de 0,4 millions d’euros, conséquence des négociations menées dans le cadre de la restructuration des dettes financières du groupe élaborées dans le plan de continuation. Ainsi, le taux d’intérêt annuel servi sur la dette obligataire est ramené à 0,1 % contre 2 % initialement. Sur l’exercice 2001, la dette obligataire totale (non convertie) a été rémunérée à 2 % jusqu’au 27 juin 2001, date de la mise en redressement judiciaire du Groupe. La charge correspondante s’élevait à 0,2 millions d’euros. En outre, la renégociation des taux d’intérêts auprès des établissements de crédits sur les contrats à moyen terme a engendré une économie de charges financières de l’ordre de 0,2 millions d’euros. Sur l’exercice 2001, les seuls intérêts du premier semestre représentaient un montant de 0,4 millions d’euros, le deuxième semestre n’ayant pas été grevé d’intérêts, conséquence de la mise en redressement judiciaire. Sur l’exercice 2002, les intérêts sur ces mêmes contrats s’élèvent à 0,2 millions d’euros . Le résultat courant s’établit en 2002 à -3,4 millions d’euros contre -5,9 millions d’euros en 2001. Le résultat net consolidé s’établit à -2,3 millions d’euros en 2002 contre -2,6 millions d’euros en 2001. Les prévisions de résultat pour l’année 2003 confirment ce redressement. En effet, les spécialistes prévoient un retour à l’équilibre financier de l’entreprise pour la fin de l’année. d – Les capitaux propres et l’endettement Nombre de titres Valeur nominale Actions au 31/12/01 2 215 502 2€ Actions émises au cours de l’exercice 73 549 663 Actions au 31/12/02 75 675 165 0,05 € 24 31 décembre 2000 31 décembre 2001 31 décembre 2002 Capital 4 251 K€ 4 251 K€ 3 784 K€ Réserves 5 792 K€ - 6 283 K€ 7 911 K€ Résultat - 12 074 K€ - 2 589 K€ - 2 335 K€ Total capitaux propres - 2 032 K€ - 4 621 K€ 9 360 K€ Les capitaux propres consolidés positifs en 2002 de 9,4 millions d’euros étaient négatifs en 2001 de 4,6 millions d’euros. L’augmentation de capital en numéraire par création de 70 000 000 actions et la restructuration importante des dettes financières, éléments fondamentaux du plan de continuation proposé par la société SENIMAVI et homologué par le tribunal de commerce en date du 1er mars 2002 se sont traduites sur l’exercice 2002. Endettement net 1999 2000 2001 2002 53 600 K€ 52 100 K€ 29 400 K€ 14 300 K€ La diminution de 22,2 millions d’euros de l’endettement net en 2001 résultait des quatorze contrats de crédits-bails immobiliers qui on été désactivés. L’endettement net a aussi diminué de plus de la moitié en 2002 grâce à un apurement du passif dans le cadre du plan de continuation. e – La trésorerie 31 décembre 2000 31 décembre 2001 31 décembre 2002 Flux net de trésorerie lié à l’activité Flux net de trésorerie lié aux opérations 5 741 K€ 60 K€ 487 K€ - 3 010 K€ - 202 K€ - 1 548 K€ - 3 412 K€ - 2 000 K€ 2 066 K€ - 681 K€ - 2 142 K€ 1 005 K€ d’investissements Flux net de trésorerie lié aux opérations de financement Variation totale de la trésorerie La trésorerie nette du Groupe s’est améliorée de 1 million d’euro en 2002 contre une baisse de 2,1 millions d’euros en 2001. Cette tendance résulte de deux mouvements en sens inverse. D’une part, es flux nets de trésorerie générés par l’activité s’établissent à 0,5 millions d’euros, ceux liés aux opérations de financement à 2,1 millions d’euros, incluant 3,7 millions d’euros d’augmentation de capital. D’autre part, les flux nets de trésorerie liés aux opérations d’investissement génèrent un besoin de -1,5 millions d’euros dont 1,3 millions d’euros affectés aux investissements. 25 2.2 – Analyse boursière (Cf Annexe 7 : Le cours de l’action Léon de Bruxelles) RESULTAT NET PAR 2000 2001 2002 - 5,66 K€ - 1,22 K€ - 0,03 K€ _ _ _ ACTION DIVIDENDE PAR ACTION Le résultat net par action s’améliore depuis 2000 tout en restant négatif. Cette amélioration provient des mesures qui ont été prises par la société dans le cadre du plan de continuation. De plus, il n’a pas été versé de dividendes aux actionnaires depuis l’année 1998 où ceux-ci avaient reçus 0,37 euros net d’avoir fiscal par action. L’action Léon de Bruxelles a été introduite au second marché de la Bourse parisienne en 1997. L’entreprise était alors en pleine période de croissance et elle ouvrait des nouveaux restaurants à tour de bras. Le cours du titre a été multiplié par quatre entre 1997 et 1998. Mais dès 1999, l’action Léon de Bruxelles a connu la désaffection des investisseurs quand les dirigeants ont décidés de geler les ouvertures à cause de la dégradation des résultats et du fléchissement des profits. Avec le redressement judiciaire, l’action a été suspendue à la bourse de Paris en juin 2001. Durant l’année 2002, le cours a oscillé entre 0,04 euros et 1,60 euros. L’annonce de l’adoption du plan de continuation de la société Sénimavi a été bien accueilli par les investisseurs, mais la prudence de Michel MORIN a aussi amené les investisseurs a être prudents. C’est seulement l’annonce en juin 2003 d’un retour à l’équilibre pour la fin de l’année qui a fait redécollé le cours de l’action Léon de Bruxelles. 3 - Les perspectives d’avenir Le développement du chiffre d’affaires est prioritaire pour le groupe Léon de Bruxelles. Un certain nombre d’actions ont été définies et vont être déployées dans le courant de l’année 2003. Tout d’abord, le groupe prévoit de faire des campagnes d’affichage 3 à 4 fois par an dans Paris. Le groupe vise aussi une meilleure exploitation des points de vente comme vecteur de communication. Des supports de communication adaptés à l’offre du moment seront régulièrement installés sur les vitrines des restaurants. 26 Ensuite, un fichier client a été mis en place dès la fin de l’année 2002 permettant de dialoguer avec les clients et les faire bénéficier d’offres commerciales spécifiques. Les premières opérations, menées début 2003, ont rencontré un vif succès. La politique enfant, facteur clé du développement du chiffre d’affaires, a aussi été redéfinie. Un test de nouvel espace jeux est mené en 2003. L’évolution du produit et de la carte se poursuit avec deux orientations prioritaires : la recherche constante d’amélioration de la qualité et l’addition de nouvelles recettes originales et de présentation conviviale, afin de donner à l’offre Léon de Bruxelles un positionnement plus large. Un rythme régulier et soutenu d’animations commerciales a été mis en œuvre, en s’appuyant sur des évènements calendaires et des thèmes produits. L’amélioration de la qualité de service est la clé d’une performance durable en restauration. La réduction du turn-over et la formation des équipes sont les premiers objectifs. Une première mesure de progrès général des rémunérations a été prise en début d’année 2003. Des modalités de primes liées à la performance des salariés, tant pour le personnel de salle que celui de cuisine sont d’ores et déjà testées. La formation permanente des équipes s’organise pour que les fondamentaux de l’accueil et du service soient connus, mis en pratique et contrôlés. Les efforts d’amélioration de la gestion des restaurants seront amplifiés en 2003. Un logiciel de gestion des stocks est en cours d’installation dans tous les restaurants. Il permettra d’avoir une vision immédiate des résultats de gestion matières premières et apportera une simplification sensible des circuits administratifs de comptabilisation et de règlement des fournisseurs. La gestion du poste main d’œuvre continue d’être optimisée et s’oriente vers un suivi horaire plus fin et plus complet au bénéfice d’une meilleure gestion, mais aussi d’une plus grande transparence vis-à-vis des salariés. L’ensemble des autres charges d’exploitation a été revu et adapté au niveau d’activité des restaurants. D’une façon générale, l’ensemble des procédures administratives est en cours de révision afin de simplifier, d’alléger et décentraliser les procédures de gestion courante au niveau des restaurants. Après les difficultés qu’a connu le groupe Léon de Bruxelles durant ces deux dernières années, les premiers résultats du redressement sont de bonne augure : réduction significative des dettes, reprise de la croissance du chiffre d’affaires, amélioration des résultats de gestion, mobilisation des hommes. 27 Conclusion Les difficultés financières d’une entreprise peuvent se traduire par une crise d’illiquidité. Lorsqu’une entreprise ne peut plus faire face à son passif exigible avec son actif disponible, elle est en cessation de paiement. Cet événement contraint les dirigeants à initier auprès du tribunal compétent une procédure collective. La procédure se déroule en plusieurs temps : le jugement d’ouverture qui conduit soit à une liquidation immédiate de l’entreprise, soit à un redressement judiciaire. Dans le cas d’un redressement judiciaire, le tribunal ouvrira une période d’observation qui permettra d’évaluer la situation économique de l’entreprise avant de statuer sur son sort. A l’issue de cette période, un jugement définitif sera donné sur l’issue de la procédure de redressement : un plan de cession sera mis en place en cas de liquidation définitive de l’entreprise, et un plan de continuation verra le jour si le tribunal croit au redressement de l’entreprise. Dans ce dernier cas, il s’agira alors de sauver l’entreprise, d’assurer le maintien de l’emploi et de l’activité, et de rembourser les créanciers. Ainsi, le groupe de restauration Léon de Bruxelles a bénéficié d’un plan de redressement par voie de continuation. En effet, le groupe a connu des problèmes de gestion d’une croissance trop rapide : l’ouverture de vingt restaurants en deux ans a conduit l’entreprise a déclarer la cessation de paiement. Le plan de continuation adopté en juin 2001 a donné des résultats prometteurs sur l’année 2002, et les dirigeants annoncent un retour à l’équilibre financier en 2003. Améliorer la situation du tissu économique français et diminuer le taux de faillite des sociétés constitue un défi à relever aussi bien pour les pouvoirs publics que pour les agents économiques concernés par les difficultés des entreprises. Si la conjoncture économique générale explique bon nombre d’échecs, elle n’est pas le seul déterminant de ces défaillances. Les entreprises les plus touchées sont généralement jeunes, moins de cinq ans d’existence, sous-capitalisées et monoproduit. L’adaptabilité aux évolutions de l’environnement, l’adéquation du métier de l’entreprise à la demande et la stabilité des ressources financières sont indéniablement des facteurs de succès. Plus encore en période de faible croissance, les dirigeants sont amenés à surveiller les clignotants de la dégradation financière de l’entreprise, et à adopter un mode de gestion rigoureux car assez souvent c’est l’imprévoyance qui est en cause dans un échec. Le gouvernement veut aujourd’hui réformer le droit des faillites afin de sauvegarder davantage d’emplois et d’augmenter le nombre de règlements amiables. En effet, plus de 90% des ouvertures de procédure collective finissent en liquidation judiciaire, alors qu’il serait plus salutaire pour les entreprises de se mettre autour de la table avec ses créanciers dès les premières difficultés plutôt qu’une fois la cessation de paiement déclaré. Le projet de réforme de Dominique Perben, garde des Sceaux, vise notamment à inciter la mise en œuvre des procédures amiables. « Les procédures amiables qui existent aujourd’hui sont largement sous-utilisées. Pour qu’elles fonctionnent, il est 28 indispensable de sécuriser davantage les partenaires de l’entreprise, actionnaires, créanciers et fournisseurs. » Le projet de réforme repose sur trois idées : l’anticipation, pour que les chefs d’entreprises qui éprouvent des difficultés puissent entrer le plus tôt possible en négociation, la responsabilisation des dirigeants, pour que ceux-ci soient en mesure de prendre plus d’initiatives, et la simplification des procédures, pour accélérer le traitement des dossiers. 29 Bibliographie Ouvrages : • CRUCIFIX – DERNI, « Symptômes de défaillance et stratégies de redressement de l’entreprise » • R. BLAZY – J. COMBIER, « La défaillance d’entreprise : causes économiques, traitement judiciaire et impact financier » (1997) • Pedro NUENO, « Assainir l’entreprise en difficulté » • Y. CHAPUT, « La faillite et les entreprises en difficulté », Collection Que sais-je ?, PUF • Jean-François DAIGNE, « Dynamique du redressement d’entreprise », Edition D’organisation • Jean-François DAIGNE, « Ré-ingénierie et reprise d’entreprise » (1995) • PEYRAMAURE, redressement » • SQUARCIONI, « L’entreprise en difficulté : prévention, restructuration, (1998) Pierre VERNIMMEN, « Finance d’entreprise » (2002) Revues : • L’Expansion Management Review, n° 86, « Survivre à une restructuration », Georges DAY • Option Finance, n° 717, « Les faillites d’entreprise repartent à la hausse » • Finance Contrôle Stratégie, n° p.149, « Le gouvernement de l’entreprise défaillante : étude de trente plans de continuation », Christine POCHET Sites internet : • www.ajinfo.org : site de l’association syndicale professionnelle d’administrateurs judiciaires • www.apce.com :site de l’agence pour la création d’entreprise • www.ladocfrancaise.gouv.fr : site de La Documentation Française • www.finances.gouv.fr : site du ministère de l’économie • www.bdpme.fr : site de la Banque de Développement des PME • www.insee.fr : site de l’INSEE • www.lemonde.fr : site du journal Le Monde • www.lesechos.fr : site du journal Les Echos • www.latribune.fr : site du journal La Tribune • www.vernimmen.net : site complémentaire du livre de Pierre Vernimmen • www.leon-de-bruxelles.fr : site du groupe Léon de Bruxelles • www.fininfo.fr : site d’informations financières 30 Annexes Annexe 1 : Organigramme juridique du groupe « Léon de Bruxelles » Annexe 2 : Actif du Bilan consolidé du groupe « Léon de Bruxelles » Annexe 3 : Passif du Bilan consolidé du groupe « Léon de Bruxelles » Annexe 4 : Compte de résultat du groupe « Léon de Bruxelles » Annexe 5 : Tableau des flux de trésorerie consolidé du groupe « Léon de Bruxelles » Annexe 6 : Le capital du groupe « Léon de Bruxelles » Annexe 7 : Le cours de l’action « Léon de Bruxelles » 31 Annexe 1 : Organigramme juridique du groupe « Léon de Bruxelles » LEON LEON DE DE BRUXELLES BRUXELLES S.A. S.A. ààDirectoire Directoireet etConseil Conseilde deSurveillance Surveillance Capital CapitalSocial Social::44642 642707 707euros euros Siège Social : 5, rue de Chartres 92200 – Siège Social : 5, rue de Chartres – 92200Neuilly Neuillysur surSeine Seine 99.90% SNC SNCLEON LEONINTERNATIONAL INTERNATIONAL Capital CapitalSocial Social::150 150000 000euros euros 5, rue de 5, rue deChartres Chartres 92200 92200Neuilly Neuillysur surSeine Seine 50.00% 99.90% S.A.S. S.A.S.ARCOS ARCOS SNC SNCRESTO RESTOBELLE BELLEEPINE EPINE Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros Centre Commerciale Belle Centre Commerciale BelleEpine Epine 94320 94320THIAIS THIAIS 99.90% SNC SNCRESTO RESTOCAEN CAEN Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros Lotissement Lotissementde del’Etoile l’Etoile––R.N. R.N.13 13 14120 14120MONDEVILLE MONDEVILLE SNC SNCRESTO RESTOVIRY VIRY Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros Avenue Marmont – Avenue Marmont –R.N. R.N.445 445 91170 VIRY CHATILLON 91170 VIRY CHATILLON Capital CapitalSocial Social: :40 40000 000euros euros––sans sansactivité activité 120, 120,rue rueRambuteau Rambuteau 75001 75001PARIS PARIS SNC SNCRESTO RESTOLES LESHALLES HALLES Capital CapitalSocial Social::11200 200000 000euros euros 120, 120,rue rueRambuteau Rambuteau 75001 75001PARIS PARIS S.A.S. S.A.S.MAISON MAISONDE DELA LABASTILLE BASTILLE Capital CapitalSocial Social::40 40000 000euros euros 120, rue Rambuteau 120, rue Rambuteau 75001 75001PARIS PARIS SNC SNCRESTO RESTOITALIENS ITALIENS Capital CapitalSocial Social::11200 200000 000euros euros 30, Boulevard des 30, Boulevard desItaliens Italiens 75009 PARIS 75009 PARIS SOREMO SOREMOS.A.S. S.A.S. Capital CapitalSocial Social::48 48000 000euros euros bis 82 bis , Boulevard du Montparnasse 82 , Boulevard du Montparnasse 75014 75014PARIS PARIS SNC SNCRESTO RESTOST STGERMAIN GERMAIN Capital CapitalSocial Social::11200 200000 000euros euros 131, 131,Boulevard BoulevardSt StGermain Germain 75006 75006PARIS PARIS SNC SNCRESTO RESTOROSNY ROSNY Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 32, 32,rue rueJules JulesFerry Ferry 93110 93110ROSNY ROSNY 99.90% SNC SNCRESTO RESTOERAGNY ERAGNY Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 1, 1,rue ruedes desErables Erables 95610 95610ERAGNY ERAGNY 99.90% 99.90% SNC SNCRESTO RESTOBONNEUIL BONNEUIL Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 8, avenue des Marguerittes 8, avenue des Marguerittes 94380 BONNEUIL 94380 BONNEUIL 99.90% SPR SPRS.A.S. S.A.S. Capital CapitalSocial Social::40 40000 000euros euros 95, 95,Boulevard BoulevardGouvion GouvionSaint-Cyr Saint-Cyr 75017 PARIS 75017 PARIS 99.90% SNC SNCRESTO RESTOTRAPPES TRAPPES Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros R.N. 10 – Immo R.N. 10 – ImmoParc Parc 78190 TRAPPES 78190 TRAPPES 99.90% SNC SNCRESTO RESTOCONVENTION CONVENTION Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 349, rue de 349, rue deVaugirard Vaugirard 75015 PARIS 75015 PARIS 99.90% SNC SNCRESTO RESTOVILLIERS VILLIERS Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros Z.A.C. Z.A.C.des desPortes Portesde deVilliers Villiers 94350 94350VILLIERS VILLIERSS/ S/MARNE MARNE 99.90% 99.99% 99.76% 99.76% 99.99% 99.90% 99.80% 99.90% 99.99% 99.90% 10.00% 99.90% 90.00% R.E.A. R.E.A.S.A.S. S.A.S. Capital CapitalSocial Social::280 280000 000euros euros 8, place Clichy 8, place Clichy 75009 PARIS 75009 PARIS SNC SNCRESTO RESTOMONTLHERY MONTLHERY Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 113, 113,route routed’Orléans d’Orléans 91310 MONTLHERY 91310 MONTLHERY SNC SNCRESTO RESTOBEZONS BEZONS Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 3, 3,Esplanade EsplanadeCharles Charlesde deGaulle Gaulle 95870 95870BEZONS BEZONS SNC SNCRESTO RESTOPIERREFITTE PIERREFITTE Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 106-124, Boulevard 106-124, BoulevardJean JeanMermoz Mermoz 93380 PIERREFITTE 93380 PIERREFITTE SNC SNCRESTO RESTOVANDOEUVRE VANDOEUVRE Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros Rue d’Albertville Rue d’Albertville 54500 VANDOEUVRE LES 54500 VANDOEUVRE LESNANCY NANCY 99.99% 99.90% 99.90% 99.90% 99.90% 99.90% 99.90% 99.90% SNC SNCRESTO RESTOTOURS TOURS Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros Rue RueThomas ThomasEdison Edison 37170 37170CHAMBRAY-LES-TOURS CHAMBRAY-LES-TOURS SNC SNCRESTO RESTOVELIZY VELIZY Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 31, 31,avenue avenuede del’Europe l’Europe 78140 VELIZY 78140 VELIZY SNC SNCRESTO RESTOL’ISLE L’ISLEADAM ADAM Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros Z.A.C. du Pont du Rayon Z.A.C. du Pont du Rayon 95290 95290L’ISLE L’ISLEADAM ADAM 99.90% 99.90% 99.90% SNC SNCRESTO RESTOBOBIGNY BOBIGNY Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 227, 227,rue ruede deStalingrad Stalingrad 93000 93000BOBIGNY BOBIGNY SNC SNCRESTO RESTOAULNAY AULNAY Capital CapitalSocial Social::520 520200 200euros euros Centre CentreCommercial CommercialPARINOR PARINOR 93600 AULNAY SOUS BOIS 93600 AULNAY SOUS BOIS SNC SNCRESTO RESTONOYELLES NOYELLESGODAULT GODAULT Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros Parc du Prévelois Parc du Prévelois 62950 62950NOYELLES NOYELLESGODAULT GODAULT SNC SNCRESTO RESTOWASQUEHAL WASQUEHAL Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros Lotissement Lotissementde del’Ecluse l’Ecluse 59290 59290WASQUEHAL WASQUEHAL SNC SNCRESTO RESTOMAREUIL MAREUIL Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros La LaHaute HauteBorne Borne––Rue RueJean JeanServa Serva 77100 77100MAREUIL MAREUILLES LESMEAUX MEAUX SNC SNCRESTO RESTOMONTPELLIER MONTPELLIER Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros Esplanade Esplanadede del’Europe l’Europe––rue ruedu duPirée Pirée 34000 34000MONTPELLIER MONTPELLIER SNC SNCRESTO RESTOPESSAC PESSAC Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 44bis bis,, avenue Antoine avenue AntoineBecquerel Becquerel 33600 PESSAC 33600 PESSAC SNC SNCRESTO RESTOCLERMONT CLERMONT Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 93, Boulevard 93, BoulevardFlaubert Flaubert 63100 CLERMONT FERRAND 63100 CLERMONT FERRAND SNC SNCRESTO RESTOGOBELINS GOBELINS Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros 64, avenue des 64, avenue des Gobelins Gobelins 75013 PARIS 75013 PARIS SNC SNCRESTO RESTOMELUN MELUN Capital CapitalSocial Social::200 200euros euros Z.A.E. Z.A.E.rue ruede del’Epinet l’Epinet 77240 77240VERT VERTST STDENIS DENIS 32 Annexe 2 : Actif du Bilan consolidé du groupe « Léon de Bruxelles » Exercice 2002 ( en milliers d'euros) Note BRUT AMORT. ET PROVISIONS NET Exercice 2001 Exercice 2000 NET NET ACTIF IMMOBILISE Immobilisations incorporelles 2- 3 - 4 17 834 2 572 15 262 15 120 16 723 Immobilisations corporelles 2- 3 - 5 39 088 21 671 17 417 19 665 47 541 Immobilisations financières 2- 6 1 297 4 1 293 1 133 1 238 58 219 24 247 33 972 35 918 65 502 271 271 301 276 TOTAL ACTIF IMMOBILISE ACTIF CIRCULANT Stocks et en cours 7 Clients et comptes rattachés 449 19 430 273 477 98 5 259 7 098 5 631 Autres créances 8 5 357 Valeurs mobilières de placement 9 3 294 Valeurs à l'encaissement et disponibilités 10 1 484 COMPTES DE REGULARISATION ET ASSIMILES 11 TOTAL DE L'ACTIF 3 294 9 3 456 1 475 3 180 1 523 1 116 1 116 1 534 2 965 70 190 24 373 45 818 48 303 79 831 33 Annexe 3 : Passif du Bilan consolidé du groupe « Léon de Bruxelles » ( en milliers d'euros ) Note Exercice 2002 Exercice 2001 Exercice 2000 CAPITAUX PROPRES Capital Réserves Résultat 12 13 13 3 784 7 911 -2 335 4 251 -6 283 -2 589 4 251 5 792 -12 074 TOTAL CAPITAUX PROPRES 13 9 360 -4 621 -2 032 INTERETS MINORITAIRES 13 -43 -33 -13 PROVISION POUR RISQUES ET CHARGES 14 3 975 4 501 13 693 15 - 16 19 089 32 596 57 076 Fournisseurs et comptes rattachés 4 770 8 493 6 571 Autres dettes 8 662 7 361 4 529 5 7 7 45 818 48 303 79 831 DETTES Emprunts et dettes financières COMPTES DE REGULARISATION ET ASSIMILES TOTAL DU PASSIF 34 Annexe 4 : Compte de résultat du groupe « Léon de Bruxelles » ( en milliers d'euros ) Chiffre d'affaires Autres produits d'exploitation Achats consommés Charges de personnel Autres charges d'exploitation Impôts et taxes Dotations aux amortissements et aux provisions Note 31-déc-02 31-déc-01 18 43 1 -11 -19 -12 -1 -3 45 1 -12 -19 -15 -1 -4 19 - 20 3 - 11 RESULTAT D'EXPLOITATION Produits financiers 255 824 355 422 858 067 620 31-déc-00 762 327 605 754 464 401 726 51 235 1 372 -12 642 -20 240 -11 128 -1 495 -6 050 -3 243 -6 861 1 051 122 163 103 1 543 Reprise sur provisions -310 -774 -2 518 0 -1 215 -188 932 -3 630 RESULTAT COURANT -3 431 -5 929 -2 579 Produits exceptionnels 1 363 181 1 926 13 22 221 1 367 12 011 40 -774 -340 -1 685 -23 -24 554 -953 -6 813 -12 845 994 2 706 -12 563 102 623 3 037 -2 335 -2 600 -12 105 -10 -10 -10 -2 345 -2 610 -12 115 Charges financières Dotations aux provisions RESULTAT FINANCIER Produits exceptionnels sur opérations en capital Reprise sur provisions 14 Charges exceptionnelles Charges exceptionnelles sur opérations en capital Dotations aux provisions et aux amortissements 14 RESULTAT EXCEPTIONNEL Impôts sur les bénéfices 21 RESULTAT NET DE L'ENSEMBLE CONSOLIDE AVANT AMORTISSEMENT DES SURVALEURS Amortissements des survaleurs 3 RESULTAT NET CONSOLIDE Part revenant aux intérêts minoritaires 13 -10 -21 -41 RESULTAT REVENANT A L'ENTREPRISE CONSOLIDANTE 13 -2 335 -2 589 -12 074 -0,03 -1,22 -5,68 -0,03 -1,22 -5,68 Résultat net par action (1) Résultat net dilué par action (1) Résulte du rapport "résultat revenant à l'entreprise consolidante " sur "le nombre d'actions composant le capital social au 31 décembre 2002". 35 Annexe 5 : Tableau des flux de trésorerie consolidé du groupe « Léon de Bruxelles » (en milliers d' € ) 31 déc 2002 31 déc 2001 31 déc 2000 12 mois 12 mois 12 mois Flux de trésorerie liés à l'activité Résultat net des sociétés intégrées -2 335 -2 589 -12 074 Elimination des charges et produits sans incidence sur la trésorerie 3 169 -555 20 026 Marge brute d'autofinancement des sociétés intégrées 834 -3 143 7 952 Variation du besoin en fonds de roulement lié à l'activité -347 3 203 -2 211 Stocks 30 -25 134 Créances d'exploitation 2 036 -1 644 -3 422 Dettes d'exploitation -2 413 4 872 1 077 Flux net de trésorerie généré par l'activité 487 60 -1 276 -202 5 741 Flux de trésorerie liés aux opérations d'investissement Acquisitions et constructions de nouvelles unités Autres acquisitions d'immobilisations Cession d'immobilisations Charges à répartir sur plusieurs exercices Incidences des variations de périmètre -277 5 -202 -3 010 -213 -604 0 0 195 6 104 0 0 0 108 0 -1 744 0 0 -3 -667 0 0 0 0 0 581 1 844 143 78 0 -3 025 0 0 -393 -2 640 Flux net de trésorerie lié aux opérations de financement 2 066 -2 000 -3 412 Variation de la trésorerie 1 005 -2 142 -681 3 067 4 072 5 209 3 067 5 890 5 209 1 276 1 276 0 0 0 0 0 202 202 0 68 1 791 232 425 482 2 997 Flux net de trésorerie lié aux opérations d'investissement -1 548 -2 997 0 252 -259 -6 Flux de trésorerie liés aux opérations de financement Dividendes versés aux actionnaires de la société mère Augmentation de capital Emprunts obligataires convertibles (intérêts non réglés) Emprunts obligataires convertibles (intérêts non réglés) Autres emprunts obligataires (intérêts courus) Nouveaux emprunts bancaires Nouveaux crédits-baux immobiliers Nouveaux crédits-baux mobiliers Désinvestissements financiers Entrées de sociétés dans le périmètre de consolidation Remboursements des emprunts bancaires Conversion emprunt obligataire Titres de sociétés non consolidées Investissements financiers Remboursement en capital des crédits-baux Trésorerie d'ouverture Trésorerie de clôture Détail des investissements Achats de fonds de commerce ou de parts sociales Acquisition de marque Achats de terrains et constructions Travaux (y.c honoraires d'architectes) Matériels Divers Total des investissements 3 678 222 52 -1 069 36 Annexe 6 : Le capital du groupe « Léon de Bruxelles » Montant de l'opération Nombre total d'actions Nominal des actions Montant du capital 17 000 000F 212 500 100F 21 250 000F - 2 125 000 10F 21 250 000F 4 980 2 125 498 10F 21 254 980F 2 125 498 2€ 4 250 996 € 8€ 2 125 502 2€ 4 251 004 € - 2 125 502 0,05 € 106 275,10 € 3 500 000,00 € 72 125 502 0,05 € 3 606 275,10 € 10 332,80 € 72 332 158 0,05 € 3 616 607,90 € Augmentation du capital par conversion de 56 obligations 2,80 € 72 332 214 0,05 € 3 616 610,70 € Augmentation du capital par souscription de 3.342.951 actions contre présentation de 3.342.951 BSA-O 167 147,55 € 75 675 165 0,05 € 3 783 758,25 € Augmentation du capital par souscription de 17.178.975 actions contre présentation de 17.178.975 BSA-O 858 948,75 € 92 854 140 0,05 € 4 642 707,00 € Date Nature de l'opération 29 juin 1995 Augmentation de capital incorporation de réserves 4 avril 1997 Division du nominal 17 mars 1999 Augmentation du capital par conversion de 498 obligations en 498 actions nouvelles 2 juin 1999 Conversion du capital en Euros; Augmentation du capital par prélèvement sur le poste réserve 29 janvier 2001 Augmentation du capital par conversion de 4 obligations en 4 actions nouvelles 27 mars 2002 Réduction du capital par réduction de la valeur nominale à 0,05. 16 avril 2002 Augmentation du capital par emission de 70 000 000 d'actions nouvelles 19 juin 2002 Augmentation du capital par conversion de 206 656 obligations en actions. 11 octobre 2002 23 janvier 2003 31/12/1999 ACTIONNAIRES (Nominal) Groupe Alain ROUBACH Groupe Jean -Louis DETRY Henri BRACKMAN SENIMAVI PUBLIC (1) (2) (2) 6 629 725,83 F (1) Nombre (2€) 31/12/2000 31/12/2001 31/12/2002 % capital Nombre % capital Nombre % capital (2 €) (2 €) 30/04/2003 Nombre (2 €) % capital Nombre (2 €) % capital 428 961 20,186 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 247 000 11,62 362 398 17,05 192 137 - 192137 - 0 0 0 0 212 337 9,99 NC NC NC NC 0 0 0 0 0 0 70 000 000 92,501 70 000 000 75,388 1 696 537 79,837 1878498 88,38 1550767 72,96 5 675 165 7,499 22 854 140 24,612 Monsieur Jean-Louis DETRY et la société Générale Française de Distribution(GFD) détenue majoritairement par Jean-Louis Detry. Monsieur Henri BRACKMAN et la société COGES détenue majoritairement par Henri Brackman. 37 Annexe 7 : Mois Le cours de l’action « Léon de Bruxelles » + haut cours + bas cours Dernier cours Nb Titres traites Capitaux traites en euros Nb jours cotation janv.-02 0,32 0,21 0,22 210 449 384 792 22 févr.-02 0,25 0,20 0,23 49 835 77 780 20 mars-02 0,26 0,21 0,23 118 087 180 956 20 avr.-02 1,60 0,22 0,82 202 560 282 391 21 mai-02 0,89 0,68 0,68 120 721 94 809 21 juin-02 0,70 0,25 0,25 230 964 80 572 18 juil.-02 0,25 0,10 0,11 1 547 530 197 347 23 août-02 0,12 0,09 0,09 900 818 89 259 21 sept.-02 0,10 0,04 0,04 1 780 711 128 052 21 oct.-02 0,14 0,04 0,12 2 035 791 204 737 23 nov.-02 0,13 0,09 0,10 2 201 502 226 371 21 déc.-02 0,11 0,06 0,07 4 420 000 355 577 20 Source Euronext Paris 38