Université Claude Bernard - Lyon 1 Semestre d`automne 2012
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Université Claude Bernard - Lyon 1 Semestre d’automne 2012-2013 Math III - PMI Durée : 1 heure et 30 minutes Partie commune - Devoir numéro 1 Le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la rédaction. Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à prendre. Dans toutes les questions, il sera tenu le plus grand compte de la rigueur de la rédaction ; toute réponse insuffisamment justifiée sera considérée comme nulle. Les cinq exercices sont indépendants. Exercice 1 M = 0 0 1. 1 1 1 3 3 Soit (e1 , e2 , e3 ) une base de R et u l’endomorphisme de R dont la matrice dans cette base est 1 0. 2 1. Déterminer une base de E1 = Ker(u − id) et de E2 = Ker(u − 2 id). 2. Montrer que E1 et E2 sont supplémentaires dans R3 . 1 0 3. En déduire M est semblable à la matrice M 0 = 0 1 0 0 0 0. 2 4. Déterminer la matrice inversible P telle que M = P M 0 P −1 et calculer P −1 . Que représente la matrice P −1 ? Exercice 2. Soit D = diag(a1 , . . . , an ) ∈ Mn (K) une matrice diagonale dont tous les termes diagonaux sont distincts. On considère l’application u : M ∈ Mn (K) 7−→ DM − M D ∈ Mn (K). 1. Montrer que u est un endomorphisme de Mn (K). 2. Montrer que le noyau de u est l’ensemble des matrices diagonales de Mn (K). 3. L’endomorphisme u est-il surjectif ? Donner le rang de u. 4. On note F l’ensemble des matrices de Mn (K) dont les termes diagonaux sont tous nuls. (a) Montrer que F est un sous-espace vectoriel de Mn (K) et calculer sa dimension. (b) Montrer que u(M ) ∈ F pour toute matrice M ∈ Mn (K). (c) En déduire que l’image de u est F . Exercice 3. Déterminer la nature de la série de terme général un dans les deux cas suivants : 1. un = | sin n| , n2 2. un = (n!)a où a ∈ R 2n (on discutera selon les valeurs de a). Exercice 4. Déterminer la nature des intégrales impropres suivantes : Z +∞ p p 1 1. x2 + x + 1 − x2 − x + 1 dx, x 1 Z +∞ sin x + sin(2x) √ 2. dx, x3 + x4 0 Z +∞ cos x √ dx. 3. x 0 1 en Exercice 5. On pose pour tout n ∈ N∗ , un = . n X 1. Déterminer la nature de la série un . 2. Montrer qu’il existe α ∈ R tel que un+1 − un ∼ αun quand n tend vers +∞. n X 3. En déduire un équivalent de (uk+1 − uk ) quand n tend vers +∞. k=1 4. En déduire un équivalent simple de Sn = n X ek k=1 k lorsque n tend vers +∞. 2 Correction du Devoir Surveillé 1 - partie commune Correction de l’exercice 1 x 1. Soit y ∈ R3 . On a : z x 0 y ∈ Ker(u − id) ⇐⇒ 0 z 0 1 x 0 x 0 1 0 y = 0 ⇐⇒ y + z = 0 ⇐⇒ y ∈ Vect 0 , 1 1 z 0 z 0 −1 1 0 Les deux vecteurs étant libres, on en déduit qu’une base de Ker(u − id) est 0 , 1 . 0 −1 1 De même, on montre qu’une base de Ker(u − 2id) est donnée par 0. 1 2. Pour montrer la somme directe, on montre facilement que l’intersection des deux noyaux est réduite au 1 0 1 vecteur nul, puis on utilise la dimension pour conclure. Sans utiliser la dimension, on écrit un élément x ∈ R3 quelconque sous la forme x = x1 + x2 avec x1 ∈ Ker(u − id) et x2 ∈ Ker(u − 2id), on applique u à cette égalité et cela permet d’exprimer x1 et x2 en fonction de x et u(x) ; on vérifie réciproquement que x1 et x2 appartiennent aux bons espaces. 3. On écrit la matrice de u dans la base B obtenue en concaténant les bases de Ker(u − id) et Ker(u − 2id) pour obtenir M 0 qui est bien semblable à M puisque il s’agit de la matrice de u dans une base de R3 . 4. La matrice P est la matrice de passage de la base canonique de R3 à la base ((1, 0, 0), (0, 1, −1), (1, 0, 1)). Cela revient simplement à dire que l’on met les vecteurs de la nouvelle base exprimés dans l’ancienne base 1 0 1 (la base canonique) en colonne dans une matrice. On trouve P = 0 1 0. 0 −1 1 Pour trouver P −1 , onutilise la méthode du miroir (avec les opérations L3 ← L2 + L3 puis L1 ← L1 − L3 ) 1 −1 −1 0 . pour trouver P −1 = 0 1 0 1 1 −1 La matrice P obtenue est la matrice de passage de la base B à la base (e1 , e2 , e3 ). Correction de l’exercice 2 1. On a déjà clairement que u : Mn (K) → Mn (K), il reste donc à montrer que u est linéaire. Pour cela, on prend M, N deux matrices de Mn (K) et λ ∈ K, et on montre que u(λM + N ) = λu(M ) + u(N ) ce qui est immédiat. 2. Soit M = (mi,j ) ∈ Ker(u). Alors M D = DM . Passant aux éléments, cela donne n X k=1 dik mkj = n X mik dkj k=1 pour tout i, j ∈ {1, . . . , n}. Utilisant le fait que la matrice D est diagonale, on obtient ai mij = mij aj pour tout i, j ∈ {1, . . . , n}, soit mi,j = 0 pour tout i 6= j puisque les ak sont tous distincts. Ainsi le noyau de u est inclus dans l’ensemble des matrices diagonales de Mn (K). Réciproquement, il est clair qu’une matrice diagonale est dans le noyau de u (puisqu’elle commute avec n’importe quelle autre matrice diagonale). 3. (a) La dimension du sous-espace vectoriel F des matrices à coeffients diagonaux nuls est n2 − n. Pour le démontrer proprement, on décompose toute matrice M = (mi,j ) de F dans la base canonique de X X mi,j Ei,j = mi,j Ei,j puisque les termes diagonaux sont nuls. La famille Mn (K) : M = 1≤i,j≤n 1≤i,j≤n,i6=j 3 {Ei,j | 1 ≤ i, j ≤ n, i 6= j} est génératrice de F et clairement libre comme famille extraite d’une famille libre, donc c’est une base de F . (b) Soit M = (mi,j ) ∈ Mn (K). Alors le terme d’indice (i, i) de u(M ) est donné par : n X dik mki − k=1 n X mik dki = ai mii − mii ai = 0 k=1 Cela montre que u(M ) ∈ F . (c) On a montré que Im(u) ⊂ F en 3b). Puis on écrit dim(F ) = n2 − n = dim(Mn (K)) − dim(Ker(u)) = dim(Im(u)) par le théorème du rang puis par 3a), d’où l’égalité voulue. Correction de l’exercice 3 X 1 | sin n| 1 ≤ 2 . Or la série est une série de Riemann d’exposant 2 n n n2 X 2 > 1 donc elle converge. Par comparaison de séries à termes positifs, on en déduit que un converge. 1. Pour tout n ∈ N∗ , on a 0 ≤ un = (n!)a > 0, on peut utiliser le critère de d’Alembert : 2n a n ((n + 1)!)a 2n (n + 1)! 2 1 = = = (n + 1)a . n+1 a n+1 2 (n!) n! 2 2 2. Soit a ∈ R. Puisque pour tout n ∈ N, un = un+1 un X un+1 tend vers +∞ quand n tend vers +∞ donc un diverge. un X un+1 Si a < 0, tend vers 0 < 1 quand n tend vers +∞ donc un converge. un X 1 1 un+1 un converge. = tend vers < 1 quand n tend vers +∞ donc Si a = 0, un 2 2 Si a > 0, Correction de l’exercice 4 R+ . √ 1 √ 2 x 7−→ √ x + x + 1 − x2 − x + 1 x • f est continue sur [1; +∞[ donc intégrable sur tout segment de [1; +∞[ (en particulier sur [1; M ] pour tout 1. Notons f : [1; +∞[ −→ M > 1). • Pour étudier l’intégrabilité au voisinage de +∞, on utilise la quantité conjuguée : f (x) = x2 + x + 1 − (x2 − x + 1) √ √ = √ q x( x2 + x + 1 + x2 − x + 1) x2 1+ 1 n’est pas intégrable au voisinage de +∞, i.e. x voisinage de Z +∞. Z Or x 7−→ 1 2 1 x +∞ + 1 x2 q + 1− 1 x + 1 x2 ∼+∞ 1 ≥0 x 1 dx diverge, donc f n’est pas intégrable au x +∞ Par suite, f (x)dx diverge. 1 2. Posons g : ]0; +∞[ −→ R . sin(x) + sin(2x) √ x 7−→ x3 + x4 • La fonction g est continue sur ]0; +∞[ donc g est absolument intégrable sur tout segment de ]0; +∞[. • Au voisinage de 0 : on a sin x = x+o0 (x) et sin(2x) = 2x+o0 (x). Ainsi, sin(x)+sin(2x) = 3x+o0 (x) ∼0 3x. Donc on obtient 3x 3x 3 g(x) ∼0 √ = √ = √ ≥ 0 3 x x x x 4 1 Puisque la fonction x 7−→ √ est intégrable au voisinage de 0, on en déduit donc que g est intégrable au x Z 1 voisinage de 0, donc g(x)dx converge. 0 • Au voisinage de +∞, on a 0 ≤ |g(x)| = Or x 7−→ 2 2 | sin x + sin(2x)| 2 √ ≤√ ≤√ = 2 3 4 3 4 4 x x +x x +x x 1 est intégrable au voisinage de +∞, donc g est (absolument) intégrable au voisinage de +∞. xZ2 +∞ g(x)dx converge. Par suite, 0 −→ 7−→ . R cos x √ x • La fonction h est continue sur ]0; +∞[ donc intégrable sur tout segment de ]0; +∞[. 1 1 • Au voisinage de 0, on a h(x) ∼0 √ ≥ 0, et x 7−→ √ est intégrable, donc h est intégrable au voisinage x x Z 1 de 0 (en particulier h(x)dx converge). 0 Z X h(x)dx par • Pour étudier le comportement de l’intégrale au voisinage de +∞ : soit X > 1. On calcule 3. Notons h : ]0; +∞[ x 0 une intégration par parties, puis on fera tendre X vers +∞ : Z X 1 X Z X cos x sin x sin x √ dx = √ + 3 dx x x 1 2x 2 1 Z X Z +∞ sin x sin X sin x | sin x| 1 √ = 0 et que lim dx = dx car la fonction 0 ≤ ≤ 3/2 3/2 3/2 X→+∞ 1 X→+∞ 2x3/2 2x 2x x X 1 Z X 1 et x 7−→ 3/2 est intégrable au voisinage de +∞, on en déduit que h(x)dx admet une limite finie quand x 1 Z Z Puisque lim +∞ X → +∞. Ainsi, +∞ h(x)dx converge, donc 1 h(x)dx converge. 0 Correction de l’exercice 5 en . Par croissance comparée, on remarque que un tend vers +∞ quand n tend vers n X +∞, donc un ne tend pas vers 0, par suite la série un diverge grossièrement. 1. Pour tout n ∈ N∗ , un = 2. Pour tout n ∈ N∗ , on a un+1 − un = en+1 en en en − = (ne − (n + 1)) = ((e − 1)n − 1) d’où n+1 n n(n + 1) n(n + 1) (e − 1)en = (e − 1)un . Ainsi α = e − 1. n X 3. Notons an = (e − 1)un ∀n ∈ N∗ . Puisque an ≥ 0, que un+1 − un ∼n→+∞ an , et que an diverge, le un+1 − un ∼n→+∞ théorème de sommation des relations de comparaisons pour les séries divergentes à termes positifs donne n n n X X X (e − 1)ek (uk+1 − uk ) ∼n→+∞ ak = . k k=1 k=1 4. On a de plus par téléscopage, que n X ek k=1 k k=1 n X (uk+1 − uk ) = un+1 − u1 = k=1 ∼n→+∞ en+1 . (e − 1)n 5 en+1 en+1 − e ∼n→+∞ . On en conclut donc n+1 n