Fonctionnement d`une frayère à Brochets et
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Fonctionnement d`une frayère à Brochets et
Le brochet a besoin de conditions bien spécifiques pour accomplir son cycle biologique de reproduction qui se situe souvent sur des prairies inondées. La période de frai se situe essentiellement de février à avril dans une eau dont la température est comprise entre 9° et 12°. La femelle accompagnée de plusieurs mâles plus petits, pond environ 15 à 20 000 œufs par kg de son poids. Les œufs sont déposés sur la végétation des prairies inondées. Les parents ne construisent pas de nid, les œufs de couleur jaune orangé, d’environ 1mmm de diamètre sont éparpillés au hasard et se fixent sur la végétation. L’incubation dure entre 15 à 20 jours suivant la température. Ensuite la larve se fixe à la végétation en position verticale, vésicule ouverte pour se nourrir. Dès qu’elle quitte la végétation, où elle se nourrit de zooplancton la larve devient brocheton et poursuit sa croissance en ingurgitant petites larves et alevins de toutes espèces y compris ses congénères. La croissance du brochet est rapide en milieu favorable, surtout les premières années. En cas de croissance normale, il peut mesurer environ 30cm à la fin de la première année, 50 cm à la fin de la seconde où il peut déjà se reproduire, ensuite il gagne environ 10cm par an jusqu’à 1m. L’association les Gardons de La Jaille avec leur première frayère, contribue largement à la bonne reproduction de la population du brochet qui depuis quelques décennies est en régression parce que l’espèce a perdu ses conditions propres de reproduction dont les causes sont : • Le calibrage des rivières avec peu ou moins de débordements suite à des travaux réalisés • Assainissement des zones de marais qui occasionnent moins de prairies inondées assez longtemps • La pollution • Prélèvements abusifs notamment avec le non respect de la taille légale de capture voire même braconnage… Devant ces constats les associations disposaient de trois solutions, - Baisser les bras et ne rien faire - Aleviner avec des brochetons issus de piscicultures mais c’est coûteux et l’adaptation est parfois difficile - Créer des frayères avec un fonctionnement proche de celui en milieu naturel. Notre association a opté pour la troisième solution et au printemps prochain on espère avoir une indication assez précise de ce que notre frayère produit pour un cycle annuel. De plus les géniteurs issus de souche naturelle favoriseront un meilleur brassage génétique. Une frayère est un terrain herbacé situé en bordure de rivière et relié à celle-ci par un fossé, un conduit, qui peut se fermer avec une porte, elle devient alors frayère artificielle. Elle se forme naturellement aussitôt une grosse période de pluie, cela occasionne la formation d’une crue, aussitôt et naturellement les poissons iront sur les prairies et il suffira de refermer la porte pour maintenir les géniteurs dans leur élément pour la reproduction. Notre Frayère sur le Lot N°1 (Février 2014) Lorsque les brochetons atteignent la taille de 5 à 8cm et avant qu’ils ne se cannibalisent, la porte est ouverte, la frayère se vide lentement en rendant à la rivière les parents et leurs progénitures. Et l’année suivante le cycle peut reprendre pour perpétuer un bon empoissonnement du brochet mais pas seulement car chaque année et notamment en 2014, nous avons constaté d’innombrables autres espèces de petits blancs. CONNAISSANCE AVEC LE BROCHET ****** Le brochet européen a trouvé son nom commun dans son ancestralité où par sa forme, il était cuit à la broche. C’est en 1758 que le suédois Linné, lors de la classification des espèces, le classe dans la famille des ésocidés et lui donne son nom scientifique d’Esox Lucius tiré du latin. Suivant les régions et sa taille, il prend différents surnoms révélateurs. Petit, le pêcheur le surnomme régulièrement brocheton ou encore sifflet. Adulte, il prend le nom de brochet mais aussi de grand bec ou grandgousier. Bien d’autres surnoms lui sont attribués suivant les régions. Il vit dans toutes les eaux de cyprinidés aux rives et fonds riches en végétation. On le trouve aussi bien en eau vive peu profonde qu’en eau stagnante à condition que la teneur en oxygène soit suffisante. Il peut vivre aussi dans les eaux saumâtres légèrement salées comme la mer Baltique. On ne le rencontre pas dans les lacs de montagne ainsi que dans les eaux salmonicoles. Il est également absent de l’ouest de la Scandinavie, du nord de l’Ecosse, d’une bonne partie de l’Espagne, des eaux du sud de la Dalmatie en Yougoslavie, du sud de l’Italie et de la Grèce. Description du brochet. Le corps est très allongé en forme de fuseau; la tête se termine par un museau aplati ressemblant à un bec de canard. Sa bouche est largement fendue, armée de dents nombreuses, fortes, aiguës les unes fixes, les autres mobiles. Ces dents sont implantées sur les mâchoires, ainsi que sur la voûte et le plancher de la bouche. La tête est parsemée de trente-sept trous ou pores sensitifs. Ils sont de même nature et ont la même fonction que la ligne latérale. Les yeux situés vers le sommet du crâne lui permettent d’observer même lorsqu’il se repose sur le fond. La mâchoire inférieure est proéminente par rapport à la mâchoire supérieure. Les nageoires ventrales sont placées au milieu du corps; la dorsale, très en arrière, se trouve sur le même aplomb que la nageoire anale. La caudale a deux lobes échancrés et symétriques. L’ensemble donne l'aspect d'un magnifique poisson taillé pour la chasse. Forme. Forme courte: tête petite, corps massif et court, indiquant souvent une vie relativement calme avec une nourriture abondante. Forme longue : tête grosse, corps allongé, reflétant généralement des difficultés pour subsister. Le brochet d'étang est surtout un poisson court et lourd. Celui des rivières courantes et rapides est allongé et léger. Coloration. Très variable suivant le milieu. Le dos et les flancs sont vert jaunâtre, gris verdâtre, plus foncé sur le dos, plus clair et passant même au jaune sur les flancs, lesquels sont marqués de zébrures, de marbrures ou de taches ovalaires. Les nageoires sont de teintes claires avec des taches foncées. Le ventre est blanchâtre. Certains spécimens sont presque dorés, alors que d'autres se présentent de couleur vert bouteille ou brun foncé, suivant la provenance. Les individus d'eaux limpides ont des couleurs plus vives que ceux qui ont vécu dans les eaux troubles. Toutes ces variétés de forme et de coloration sont étroitement liées au milieu dans lequel évolue et se reproduit l'espèce, dont les caractéristiques sont héréditaires. » Nous nous en tiendrons à cette description anatomique du brochet Les nageoires. Le brochet a un corps parfaitement hydrodynamique fusiforme, qui se termine par un groupement de trois nageoires : anale, dorsale rejetée loin vers l’arrière et caudale large et puissante. L'ensemble lui donne une détente phénoménale lui permettant de bondir sur sa proie tel un ressort qui se détend. Son rush foudroyant à partir de l'immobilité de l'affût afin d'intercepter la proie a été calculé, sa vitesse de chasse est de 1,2 m/s au démarrage et de 13 m/s en pointe. Cette façon de chasser le fatigue très vite et restreint son champ d'action. Le brochet n'est pas conçu pour une nage à grande vitesse prolongée, comme celui du saumon par exemple, mais il est fait pour chasser à l'affût, c’est le pêcheur qui doit aller le chercher sur son poste. La gueule. Les traits morphologiques les plus remarquables, chez le brochet, sont la gueule, si parfaitement conçue pour la capture des proies. La gueule en bec de canard, large, aplatie, et arrondie, s'ouvre démesurément pour montrer un armement impressionnant de plus de 700 dents, acérées et coupantes, se répartissant en deux catégories ayant chacune sa fonction : celles qui garnissent les mâchoires, les moins nombreuses mais les plus grosses et les plus longues, servent à saisir et à clouer la proie; les autres, fines et serrées en massifs, tapissent le palais et la langue et, inclinées vers l'intérieur, ont pour rôle de conduire la proie vers le fond de la gorge en l'empêchant de ressortir. Cette gueule impressionnante donne une idée au pêcheur de la taille des leurres qu’il peut utiliser. Les yeux. Contrairement à beaucoup de poissons, les yeux du brochet sont situés sur le sommet du crâne. Il a une vue binoculaire. Ceci lui donne une excellente vision vers le haut ainsi que vers l'avant mais nulle vers le bas. Son angle de vision est de 70°. Sur le côté, sa vue est monoculaire et mauvaise. Par contre, la grandeur de ses yeux nous indique qu’il perçoit très nettement les couleurs. Il faut toujours lui présenter le leurre vers le haut en cherchant la couleur qui le rend agressif. Ses pores sensitifs et sa ligne latérale. Les pores sensitifs ou céphaliques situés sur la tête et sous la mâchoire inférieure du brochet sont des capteurs avancés de la ligne latérale. Ces organes fonctionnent comme de véritables échosondeurs. Ils assurent l'équilibre acoustique ainsi que la perception des vibrations. Grâce à ceux-ci, il peut localiser la position d'un autre poisson même sans le voir. Il a été prouvé en laboratoire qu'un brochet ayant perdu ses facultés visuelles pouvait très bien se nourrir. Dès lors, il n'est pas étonnant que la vibration de certains leurres déclenche son attaque ou sa fuite. Son odorat. Les narines du brochet sont situées en haut du bec devant les yeux. Celles-ci sont reliées entre elles par un canal interne en U. Au fond de cette connexion se trouvent des capteurs sensitifs qui transmettent au cerveau des signaux que le brochet reconnaît. C’est surtout en hiver que l’olfaction fonctionne le mieux. Son estomac. Son système digestif est composé d’un grand estomac extensible et d’un petit intestin. Ce n’est pas l’estomac qui nous indique la taille du poisson fourrage qu’il peut attaquer mais bien l’ouverture de sa gueule. Il peut ingurgiter un grand nombre de petits poissons qu’il digère d’autant plus vite que l’eau est chaude et rester ainsi plusieurs jours sans se nourrir. L’estomac vide, il peut également rester sans manger et amorphe. Il faut savoir qu’il est possible de provoquer l’attaque d’un brochet en jouant sur son agressivité. Sa vessie natatoire. Celle-ci se situe tout le long de sa colonne vertébrale. Cet organe est particulièrement sensible aux variations de pression pouvant s’exercer sur la masse d’eau dans laquelle il vit. La pression atmosphérique ainsi que l’attraction lunaire ont une influence sur l’agressivité du brochet. Reproduction. A la fin de l’hiver, les zones peu profondes se réchauffent plus rapidement et se chargent de matières organiques provenant de la décomposition des végétaux. Ce pourrissement végétal donne à l’eau une saveur particulière que reconnaît le brochet et qui déclenche chez lui la migration vers les frayères. En lac, il est établi qu’il revient là où il est né. Par contre, en rivière, seulement un brochet sur trois y revient. Ces zones de reproduction se caractérisent toutes par des eaux calmes, claires, oxygénées, peu profondes, riches en végétaux et en supports de ponte. Les mâles sont les premiers à arriver et les derniers à partir. Ils assurent ainsi la fécondation de toutes les femelles qui y viennent lorsqu’elles sont matures. Les conditions de réussite du frai sont liées à la stabilité des caractéristiques des frayères ainsi qu’à la température de l’eau qui doit être entre 7° et 10°. Si l’un de ces facteurs est perturbé ou si un coup de froid se donne lorsque le frai est lancé, celui-ci peut s’arrêter et dégénérer. Dans ce cas, les brochets en sortent démis et des mortalités sont à craindre. De longues périodes d’inactivité seront observées par la suite. Les œufs éclos les larves se nourrissent de plancton Dès 6/8cm les jeunes peuvent rejoindre la rivière Croissance Au début de son existence, le brocheton est planctonivore. Il se nourrit exclusivement de plancton. Au-delà de 3 cm, il est entomophage et se nourrit de petites larves d’insectes. A partir de 6cm, il devient ichtyophage et se nourrit d’alevins y compris de ses congénères. A cet âge, il est très cannibale. En écloserie, il n’est pas rare d’observer un brocheton de douze centimètres avaler un congénère de huit centimètres. De huit à douze centimètres, il est appelé brocheton. Par la suite, il grandit à raison d’un à deux centimètres par semaine pour atteindre à l’automne une taille de plus ou moins vingt-cinq centimètres. Durant l’hiver, sa croissance est ralentie. Au printemps suivant, il reprend sa croissance pour atteindre à l’automne une taille de quarante à quarante-cinq centimètres. Il est alors âgé de dix-huit mois. A l’âge de deux ans, il acquiert sa maturité sexuelle. Un an plus tard, il aura atteint une taille d’environ cinquante-cinq centimètres. Sa croissance dépendra de la quantité de poissons fourrage ainsi que de la température de l’eau. Les eaux froides sont peu propices à son développement. Sa taille maximale est de 150 cm. Ici, 147 cm pris en Allemagne. En France : A une dizaine de kilomètres de la Jaille Yvon, un souvenir inoubliable pour ce pêcheur. Le 5 décembre 2011, il aurait, près de Château-Gontier(53), pris le plus gros brochet jamais pêché dans la Mayenne, 2ème record national. . André LAUNAY en photo avec son brochet de 15kg pour 134 cm. Tableau de Mona. Avec ce tableau, il est possible de connaître approximativement le poids d’un brochet en fonction de sa taille. Long. Poids Long. Poids Long. Poids Long Poids (en cm) (en Kg) (en cm) (en Kg) (en cm) (en Kg) (en cm) (en Kg) 50 1,2 71 3,1 100 9 121 15,7 53 1,3 73 3,4 104 9,8 124 16,7 56 1,5 76 3,8 106 10,5 127 18 58 1,7 78 4,2 109 11,2 129 18,8 60 1,9 81 4,6 111 11,8 132 19,9 63 2 83 5 114 12,9 134 21 66 2,4 86 5,5 117 13,7 137 22,3 68 2,8 88 6 119 14,6 140 23,6 Longévité. Dans un article sur la connaissance du brochet, un médecin vétérinaire écrit : « Quelques études ont été entreprises et concluent à une vie moyenne de douze à quinze ans. L’âge du poisson est généralement déterminé par scalimétrie, c’està-dire la lecture des anneaux de croissance sur les écailles, chaque anneau représentant une année. Toutefois, chez le brochet, cette méthode n’est pas fiable car on observe fréquemment des anneaux secondaires et la distinction entre ceux-ci et les anneaux annuels est difficile à établir. Aussi, la scalimétrie est-elle appliquée avec succès en lisant les anneaux concentriques, non plus sur une écaille, mais sur l’os de l’opercule branchial. Chaque anneau annuel est bien visible, hormis celui de la première année qui peut être obscurci et les anneaux secondaires sont facilement distingués des anneaux annuels. Cette technique a permis de vérifier l’âge de plusieurs centaines de brochets pêchés au filet dans les lacs hollandais. L’âge maximum constaté était de quinze ans ». L’ésociculture ou la culture du brochet. A partir de 1970, en France et en Belgique, les populations de brochets commencèrent à décliner. Cette situation était liée à la difficulté que connaît le brochet à se reproduire, à la disparition des frayères, au manque de gestion, à la surpêche ainsi qu’aux prélèvements des pêcheurs. Face à ce déclin, les pisciculteurs se sont intéressés de près au brochet et à son mode de reproduction. C’est ainsi qu’après la trutticulture naissait l’ésociculture ou la pisciculture du brochet. D’expérience en expérience, il en ressort que la reproduction du brochet peut s’organiser de deux façons : la reproduction naturelle aménagée ou la fécondation artificielle. . Le brochet et la météorologie. La réussite d’une journée de pêche est souvent liée à la conjonction de plusieurs facteurs extérieurs : lune, pression atmosphérique, vent, température de l’air et de l’eau, coloration de l’eau, luminosité. Ces facteurs ne sont pas des handicaps mais bien des alliés avec lesquels il faut composer pour réussir. La lune. Actuellement, aucune étude se basant sur des statistiques n’a été faite mais l’influence lunaire sur le comportement du brochet n’est plus à démontrer. Il est reconnu que la pêche est très bonne durant les jours qui précèdent et suivent la nouvelle lune. Par contre, celle-ci est difficile lors de la lune blanche. Selon nous, l’explication réside dans le fait que la vessie natatoire du brochet est particulièrement développée et est un organe extrêmement sensible aux variations de pression sur la masse d’eau dans laquelle il vit. Lors de la nouvelle lune, il ressent certainement l’attraction lunaire qui est à son maximum et devient agressif. La pression atmosphérique. Elle conditionne l’activité des poissons et particulièrement celle du brochet. Pression atmosphérique stable : l’activité du brochet est normale. Dépression stabilisée sur la pluie et le vent : elle stimule l’activité du brochet. Dépression stabilisée sur tempête : elle bloque le brochet qui devient inactif. Hausse de pression : si la variation a été brutale, le brochet retrouvera son activité après plusieurs jours. Le vent. La direction du vent est un élément important dans l’activité du brochet. Vent du nord : il apporte des froids secs et est très néfaste à l’activité du brochet. Vents d’est et nord-est : ils apportent en hiver des froids vifs. Le brochet s’y habitue après plusieurs jours et redevient actif. Vents du sud et sud-ouest : ils apportent la pluie en été et réchauffent les couches supérieures de l’eau en hiver. Ils sont favorables à l’activité du brochet. Vent d’ouest : le brochet est actif. Vent du nord-ouest : il suit habituellement une forte dépression. Il apporte le calme et un ciel bleu. Le brochet se met au repos. Vent changeant : lorsqu’il change d’ouest au nord ou plusieurs fois de direction sur une journée, le brochet devient inactif. Force du vent. C’est inversement proportionnel. Plus le vent est fort moins il sera actif. Un vent léger de 10 à 15 km/h, donnant des vaguelettes, est bien pour lui chasser. Au-delà, le vent le dérange. Tableau de conversion. La terminologie de la vitesse du vent change d’un pays à l’autre. Voici les plus connues. Beaufort Km/h noeuds en eau douce 0 1 0-1 Vent calme 1 4 2-3 Vent léger 2 10 4-6 Vent léger 3 18 7-10 Vent modéré 4 25 11-16 Vent modéré 5 36 17-20 Vent frais 6 47 21-27 Vent frais 7 61 28-33 Vent fort Température de l’air. Cela dépend de la saison. Un réchauffement automnal ralentit l’activité du brochet. Par contre, en hiver, c’est généralement entre onze et quinze heures au moment où l’air est le plus chaud que le brochet est le plus actif. Température de l’eau. Le brochet est dynamique et agressif si la température de l’eau est entre huit et quinze degrés. En dessous de huit degrés, il devient léthargique. Un réchauffement continu des eaux relance son activité. Au-dessus de quinze degrés, l’eau manque d’oxygène. Son activité est très ralentie et seules les pluies peuvent la relancer. Dans les deux cas, le brochet recherche du confort en s’enfonçant dans les profondeurs. Coloration de l’eau. Celle-ci peut modifier son activité. Eaux claires : son activité est normale mais il est très méfiant. Eaux fortement piquées suite à de fortes pluies: il redevient actif lorsque les eaux s’éclaircissent. Eaux piquées suite à l’action du vent sur des berges argileuses : il y est habitué et son activité est normale. Eaux piquées suite à la prolifération d’algues : après une période de transition, il s’y habitue et retrouve une activité normale. Eaux tourbeuses ou couleur de thé : activité normale. Eaux de neige ou de dégel : elles sont pauvres en oxygène et froides. Le brochet ne retrouve son activité qu’avec la pluie. Luminosité. Elle est surtout importante pour le pêcheur car c’est elle qui donne la couleur du leurre à utiliser. Pour le brochet, le soleil et l’absence de vent sont peu propices à son activité. Ses cousins. Saviez-vous que notre brochet n’est pas le seul représentant de sa famille? Bien au contraire, celui-ci à six cousins en Amérique ainsi qu’en Asie. Esox Masquinongy : Le Muskellunge. Plus connu sous le nom populaire de Muskie, c’est le fameux brochet des EtatsUnis. Il est facilement reconnaissable par les taches foncées et verticales que porte sa robe. Beaucoup plus gros que notre brochet, il peut atteindre une taille de deux mètres pour un poids de 60 livres. Le record actuel est de 69 livres pris dans le Saint-Laurent en 1957 par Mr Arthur Lawton. Il est présent en Amérique du Nord dans la région des grands lacs tant du côté des Etats-Unis que du Canada. C’est un brochet très combatif. Le Muskellunge Tiger ou Tiger Pike. C’est un hybride issu d’un croissement d’une femelle Muskie et d’un mâle lucius. Sa robe est zébrée verticalement. Incapable de se reproduire, il est remis dans les lacs américains où il grossit très vite sans présenter de danger pour le Muskie. Le record actuel est 47 livres pris dans le Michigan. C’est un brochet très agressif particulièrement intéressant à traquer. Esox Niger (Chain Pickerel), Vermiculatus (Grass Pickerel) et Americanus (Redfin Pickerel). Ce sont trois petits brochets américains dont les poids sont de trois à cinq livres pour le Chain Pickerel, deux livres pour le Grass Pickerel et une livre pour le dernier. Ils sont facilement reconnaissables par une ligne verticale sombre sous les yeux. Esox Reicherti. Plus connu sous le nom de brochet du fleuve Amour, il est proche de notre Lucius et se différencie par sa robe blanche aux reflets argentés tachée de points noirs. Il est exclusivement présent sur le bassin du fleuve Amour en Asie. Esox Lucius et son avenir. Aujourd’hui et malgré les efforts des sociétés, la prise d’un brochet au-dessus de la taille légale de 50 cm est considérée comme rare. Malheureusement, le pêcheur continue à le prélever et les prises continuent à se raréfier .Dans certaine régions la taille limite a été augmentée pour passer à 55 et 60cm. D’ailleurs à 50cm le brochet se trouve avec une multitudes de petites arrêtes pas forcément agréables dans l’assiette, alors qu’à partir de 70cm il est savoureux et plus facile à préparer sans les arrêtes. Néanmoins notre association «Les Gardons de La Jaille » est fermement décidé à se battre pour contribuer au maintien de ce carnassier, en luttant contre le braconnage grâce à la surveillance de notre garde pêche, en comptant aussi sur le civisme de tous les pêcheurs concernant les prises et en s’efforçant de bien faire fonctionner leur première frayère avant d’en envisager une seconde pour que nos lots deviennent un lieu privilégié pour la prise du brochet. Le saviez-vous : en 1970 aux Etats-Unis, suite à la surpêche, le Musky avait failli disparaître. Devant cette gravité, les autorités le protégèrent en imposant la pêche aux leurres et en no-kill. Aujourd’hui, les stocks se sont reconstitués et sa pêche est devenue un must. Comme aux Etats-Unis, la pêche du brochet aux Pays-Bas a suivi le même chemin et est également devenue un must. Ne gardez vos brochets que pour votre consommation personnelle, vous éviterez d’appauvrir vos prises futures. C’est en lisant beaucoup d’ouvrages consacrés au brochet, que pour le site j’ai repris certains passages, et ajouté quelques photos pour agrémenter cette lecture. Bernard PENAUD Chargé de Communication Pour les Gardons de La Jaille