traiter une infection à chlamydia asymptomatique - CSSS-IUGS

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traiter une infection à chlamydia asymptomatique - CSSS-IUGS
ORDONNANCE COLLECTIVE
ORD-CMDP-54
TRAITER UNE INFECTION À CHLAMYDIA ASYMPTOMATIQUE
ÉMETTEUR :
Présidente du Conseil des médecins; dentistes et pharmaciens
APPROUVÉ PAR :
Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens
DATE D’ENTRÉE EN VIGUEUR : 2010-11-09
DATE DE RÉVISION PRÉVUE
DATE DE RÉVISION :
2012/11/01
CODE DE CLASSIFICATION :
ADM-316-06
ORIGINAL SIGNÉ PAR :
Paule Hottin, présidente du CMDP
:
2016
ORDONNANCES COLLECTIVES
Une ordonnance collective est une ordonnance établie par règlement du CMDP à l’effet de poser
certains actes ou de procéder systématiquement à certains examens ou traitements sans attendre
d’ordonnance médicale individuelle chez les usagers de catégories déterminées dans cette
ordonnance et, le cas échéant, selon le protocole ou la méthode de soins desquels elle relève.
L’ordonnance collective ne s’applique pas si elle entre en contradiction avec une ordonnance
individuelle.
PERSONNES HABILITÉES À EXÉCUTER L’ORDONNANCE
Infirmières habilitées et formées au dépistage des ITSS qui ont suivi la formation dispensée par
l’INSPQ « L’intervention de dépistage des infections transmissibles sexuellement et par le sang : la
contribution de l’infirmière », des secteurs suivants :
DSGPSA :

Services intégrés de dépistage et de prévention des ITSS (SIDEP)

Clinique des jeunes

Équipe itinérance

Santé mentale adulte

Clinique des réfugiés
DSPEJF :

Programme intégré 0-5 ans

Infirmières scolaires

Santé mentale jeunesse.
DSPPM :

Infirmières des GMF de Sherbrooke

Infirmière de la clinique réseau de Sherbrooke
CEGEP de Sherbrooke:
 Infirmières du service de santé
1 de 8
Activités réservées de l’infirmière:
1. Évaluer la condition physique et mentale d’une personne symptomatique 1 .
2. Initier des mesures diagnostiques à des fins de dépistage dans le cadre d’une activité
découlant de l’application de la Loi sur la santé publique (2001, chapitre 60) ;
3. Initier des mesures diagnostiques et thérapeutiques, selon une ordonnance.
4. Administrer et ajuster des médicaments ou d’autres substances, lorsqu’ils font l’objet d’une
ordonnance.
Pharmaciens communautaires
Activités réservées du pharmacien :
1. Surveiller la thérapie médicamenteuse.
2. Initier ou ajuster, selon une ordonnance, la thérapie médicamenteuse en recourant, le cas
échéant, aux analyses de laboratoire appropriées.
GROUPES DE PERSONNES OU SITUATION CLINIQUE VISÉS PAR L’ORDONNANCE

Clientèle de 14 ans et plus, asymptomatique pour laquelle un test de dépistage d’infection à
chlamydia s’est avéré positif ainsi que les partenaires sexuels asymptomatiques de ces
personnes, s’ils sont âgés de 14 ans et plus.

Pour les moins de 14 ans (clientèle ou partenaires), l’autorisation verbale du parent ou du
tuteur est requise.
L’ordonnance n’est pas valide chez les femmes enceintes ou qui allaitent et chez les moins de
12 ans (re : modifications de doses requises en fonction du poids).
INDICATIONS
Traitement d’une personne asymptomatique ayant un test de laboratoire positif pour la
chlamydia obtenu dans le cadre d’une activité de dépistage des ITSS (Infections transmissibles
sexuellement et par le sang) (1) ainsi que ses partenaires sexuels.
1
Dans ce contexte, l’activité autonome de l’infirmière doit se limiter aux personnes asymptomatiques
2 de 8
ALERTE CLINIQUE
Bien noter les directives cliniques du laboratoire de microbiologie du CHUS en date du 31 octobre 2011 :
 Pour toute demande de recherche de C. trachomatis ou de N. gonorrhoeae par TAAN (test
d’amplification des acides nucléiques) , le laboratoire du CHUS émettra un rapport à la fois pour le
C. trachomatis et le N. gonorrhoeae.
 Dans les cas où le TAAN pour N. gonorrhoeae serait positif, un rapport préliminaire sera émis au
professionnel demandant l’analyse et le spécimen sera acheminé dans un autre laboratoire pour
obtenir un test de confirmation. Les délais pour l’obtention des résultats du test de confirmation
seront d’environ une semaine.

Consignes aux infirmières du CSSS-IUGS :
 Si le test est positif pour C. trachomatis, mettre en application la présente ordonnance collective.
 Dans le cas d’un résultat préliminaire positif pour N. gonorrhoeae, aviser le médecin répondant du
premier résultat et attendre le résultat du test de confirmation.
 Si le deuxième résultat (test de confirmation) est positif, traiter l’infection gonococcique selon
l’ordonnance collective en vigueur, si négatif, discuter avec le médecin répondant de la conduite à
tenir.
CONTRE-INDICATIONS
ET ORIENTATION VERS UN MÉDECIN
En présence d’un élément parmi les suivants, l’infirmière dirige la personne vers les services
médicaux usuels (médecin traitant, services de sans-rendez-vous, clinique des jeunes, etc.)
a) Allergie aux macrolides : Azithromycine (Zithromax), Clarithromycine (Biaxin), Érythromycine
Pédiazole (discontinué en 2008)
b) Prise de certains médicaments présentant une interaction majeure ou entraînant un risque de
prolongation du QT tels que : Amiodarone (Cordarone®), Digoxine, Disopyramide
(Rythmodan®), Ibutilide (Corvert®), Quinidine (Biquin durules®), Quinine, Flécaïnide
(Tambocor®), Propafénone (Rythmol®), Procaïnamide (Pronestyl®), Sotalol (Sotacor®)
c) Antécédent d’échec au traitement
d) Présence d’un des signes ou symptômes suivants :

Pertes vaginales inhabituelles (femme) ou écoulement urétral (homme) (p. ex. infection
à chlamydia trachomatis, infection gonococcique)

Lésions aux organes génitaux (p. ex. herpès, condylomes, syphilis)

Éruption cutanée (p. ex. syphilis)
 Douleur abdominale ou pelvienne (p. ex. salpingite, inflammation pelvienne chronique,
hépatite, grossesse ectopique)

Douleur aux organes génitaux (p. ex. bartholinite, épididymite, herpès)
 Jaunisse (p. ex. hépatite)
3 de 8

Fatigue inhabituelle incapacitante, fièvre, autre symptôme systémique (p. ex. hépatite,
infection par le VIH)

Troubles urinaires (p. ex. herpès, infection à chlamydia trachomatis, infection
gonococcique)

Troubles menstruels (spotting, douleurs inhabituelles, retard, etc.) (p. ex. grossesse
ectopique)

Douleurs articulaires inhabituelles (p. ex. arthrite gonococcique, syndrome de Reiter)
PROCÉDURE
A) Interventions de l’infirmière

Contacter la personne suite à la réception d’un test positif pour la chlamydia;

Offrir un rendez-vous rapidement;

Savoir reconnaître les signes et symptômes des ITSS et faire l’histoire de la situation actuelle
pour s’assurer de l’absence de symptômes. (Voir annexe 1 – Guide québécois de dépistage :
Infections transmissibles sexuellement et par le sang);

Suivre les consignes visant le « counselling » post-test; (Voir annexe 1 - Guide québécois de
dépistage : Infections transmissibles sexuellement et par le sang);

Vérifier s’il y a une contre-indication à la médication, si oui référer à un médecin;

Compléter et remettre à la personne le Formulaire de liaison pour l’application de
l’ordonnance collective Traitement de l’infection asymptomatique à chlamydia en y indiquant
le nom du médecin traitant ou répondant 2 (voir annexe 2), en l’avisant de la gratuité de la
médication sur présentation de la carte d’assurance-maladie et la référer à la pharmacie de
son choix qui exécutera l’ordonnance collective.
Pour les personnes chez qui le risque d’inobservance au traitement est élevé (ce qui devrait
constituer une minorité de personnes), remettre la médication et l’inviter à la prendre
immédiatement au moment de la consultation.
Donner des informations en lien avec la médication :

Insister sur le fait qu’il peut être dangereux de donner des antibiotiques à une
autre personne;

Insister sur la prise intégrale des antibiotiques;

Préciser que la personne ET ses partenaires sexuels doivent s’abstenir de
relations sexuelles (orale, vaginale ou anale) non protégées jusqu’à 7 jours après
le traitement à dose unique;

Décrire les effets secondaires
vomissements, diarrhée);
possibles
de
la
médication
(nausées,
2
Le médecin répondant est la personne à qui le professionnel (infirmière ou pharmacien) doit s’adresser en cas de problème ou
pour obtenir des précisions. Il n’est pas responsable d’assurer le suivi de la personne pour qui l’ordonnance collective a été utilisée.
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
Aviser la personne de consulter à nouveau si des vomissements survenaient
dans l’heure suivant la prise de médicament. Lui administrer alors 50 mg de
dimenhydrate per os et 30 minutes plus tard, répéter la dose d’azithromycine.

Établir avec la personne un plan pour s’assurer de l’intervention préventive auprès des
personnes atteintes d’une infection transmise sexuellement et auprès de leurs partenaires. Il
faut retracer, soumettre à une évaluation clinique et à un traitement approprié, tous les
partenaires qui ont eu des contacts sexuels avec l’usager, au moins dans les 60 jours
précédant le dépistage positif (voir annexe 3 – L’intervention préventive auprès des
personnes atteintes d’une ITS et auprès de leurs partenaires). Si le ou les partenaires ne
peuvent être rejoints, remettre un formulaire de liaison (au nom du partenaire) à la personne
atteinte afin qu’ils soient traités (mettre une note au dossier, voir les procédures établies par
les archives pour les personnes sans dossier).

Conseiller et offrir à la personne présentant une ITSS une immunisation contre l’hépatite A,
B et VPH selon les recommandations du PIQ;

Déclarer les cas d’infection à chlamydia aux autorités de santé publique, selon la procédure
habituelle : l’infirmière complète et signe. 3 le formulaire de « Maladie à déclaration
obligatoire (MADO) » (AS-770). Faire parvenir le formulaire à la Direction de santé publique
et conserve une copie au dossier.

Inscrire au dossier les observations, le counseling, les tests et résultats obtenus et le
traitement offert;
B) Interventions du pharmacien
Sur réception du formulaire de liaison


Analyser la pharmacothérapie de la personne
Préparer les médicaments et les remettre gratuitement (si carte RAMQ est valide) à la
personne
Remettre l’information à la personne sur le médicament
S’il s’agit d’un partenaire n’ayant pas été évalué, vérifier la présence de contre-indications

Fournir l’information complémentaire et les conseils appropriés.

Aviser la personne de consulter à nouveau si des vomissements survenaient dans l’heure
suivant la prise de médication

Aviser des interactions, notamment les médicaments en vente libre dont la prise
concomitante est à éviter

Insister sur l’importance du condom en tout temps pour prévenir les ITSS


Références :
Guide québécois de dépistage des infections transmissibles sexuellement et par le sang, MSSS,
2006
Lignes directrices canadiennes pour les infections transmises sexuellement, Agence de la Santé
publique du Canada, 2008
3
La rubrique «signature du médecin» deviendra «signature du déclarant»
5 de 8
Piché, A. (28 octobre 2011). Nouveau test d’amplification des acides nucléiques (TAAN) pour la détection
de C. trachomatis et N. gonorrhoeae. Lettre à tous les médecins de l’Estrie. CHUS.
Rédigé par :
ANNEXES :
Josée Bélanger, inf.
Martine Dumont, inf.
Monique Drapeau, md
Yvon Boislard, md
Johanne Buttery, conseillère clinicienne DSI
Sylvie Morin, inf.
Christiane Dostie, inf
Lyne Goulet, inf.
Lyne Juneau, CAP
Françoise Gendron, md
Suzanne Gosselin, md
Julie Bissonnette, pharmacienne CSSS-IUGS
Jean-Luc Trottier, pharmacien communautaire
ANNEXE
1 : GUIDE QUÉBÉCOIS DE DÉPISTAGE : INFECTIONS TRANSMISSIBLES SEXUELLEMENT ET PAR LE SANG
(2006)
ANNEXE 2 : LISTE DES MÉDECINS RÉPONDANTS EN FONCTION DES SECTEURS D’UTILISATION DE L’ORDONNANCE
COLLECTIVE
ANNEXE 3 : L’INTERVENTION PRÉVENTIVE AUPRÈS DES PERSONNES ATTEINTES D’UNE INFECTION TRANSMISE
SEXUELLEMENT (ITS) ET AUPRÈS DE LEURS PARTENAIRES
ANNEXE 4 : FORMULAIRE DE LIAISON
MOTS CLÉS :
CLAMYDIA, DÉPISTAGES, GMF, INFECTIONS,
ORDONNANCES COLLECTIVES, SEXUALITÉ
DIFFUSÉ À :
Chef administration programme GMF (Francine Gagnon), G - DSGPSA – Chefs administration
programmes, G - DSPEJF Gestionnaires, DSPPM GMF-SHERBROOKE (INFIRMIER(ÈRE)S), G - DSPPM
GMF-Médecins responsables + administrateurs, DIRECTRICE DSGPSA,, DIRECTRICE DSPPAPA,
DIRECTRICE DSPPM, ADJOINT À LA DSPPM , G - DSPPM GMF + clinique réseau ordonnances
collectives, DSI TOUS, PRÉSIDENT(E) DU CII, DRE FRANÇOISE GENDRON, MARIE-CLAUDE PRUNEAU
INFECTIONS
TRANSMISSIBLES
SEXUELLEMENT,
ITSS,
U:\Documents\Document\DSPPM\Documents administratifs\Ordonnances collectives CSSS-IUGS\ORD-CMDP-54
Web.doc – 1 novembre 2012
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Annexe 1
GUIDE QUÉBÉCOIS DE DÉPISTAGE : INFECTIONS TRANSMISSIBLES
SEXUELLEMENT ET PAR LE SANG (2006)
Grandes lignes des interventions de l’infirmière
Page(s) selon version
Électronique Papier
Introduction
11-12
1-2
Cadre légale (champ d’exercice, activités permises, etc.)
17-20
7-10
Règles à respecter
27
17
Consentement
29
19
Six (6) infections qui peuvent faire l’objet de dépistage
43
33
Facteurs de risque non spécifiques ou spécifiques aux infections
45-49
35-39
Période fenêtre selon la nature de l’infection
52-54
42-44
Tableau 1 : ITSS à rechercher selon les facteurs de risque décelés (à
titre indicatif)
57
47
Tableau 2 : Sites de prélèvement pour le dépistage des ITSS
58
48
Counseling pré-test individualisé
59-60
49-50
Tableau 3 : Prélèvements pour analyse de biologie médicale
65-67
55-57
Communication des résultats de l’analyse et le counseling post-test
individualisé
69-79
59-69
Processus d’orientation de la personne atteinte pour un suivi médical ou 79-80
psychosocial
69-70
Fiches cliniques (chaque infection est traitée séparément)
87-103
77-93
Formulaires de collecte de données pour le dépistage et le suivi des
ITSS
117-128
107-118
Signes et symptômes d’ITSS
120
110
Guide d’utilisation du formulaire de collecte de données pour le
dépistage des ITSS
129-143
119-133
Le document en titre, publié par le Gouvernement du Québec, Santé et Services sociaux, est
disponible à l’adresse Internet :
http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2005/05-317-03.pdf
7 de 8
Annexe 3
L’intervention préventive auprès des personnes atteintes d’une infection transmise sexuellement
(ITS) et auprès de leurs partenaires
L’intervention préventive auprès des personnes atteintes d’une infection transmise sexuellement –
s’appelait auparavant notification aux partenaires. Cette intervention comprend trois volets :



Le counseling général offert au client (cas index), visant à créer les conditions favorables au
succès du traitement de l’infection, éviter les complications et empêcher toute récidive. Ce
qui inclut la promotion de la fidélité au traitement, des conseils favorisant l’adoption et le
maintien de comportements sécuritaires et l’offre de vaccination contre l’hépatite B et, si
indiqué contre l’hépatite A et VPH selon les recommandations du PIQ
Le counseling relatif à l’intervention préventive auprès des partenaires, visant à amener la
personne atteinte à reconnaître l’importance que ses partenaires soient prévenus et
obtiennent l‘intervention requise ;
La notification aux partenaires et l’intervention préventive auprès d’eux, visant à informer
ces derniers de leur exposition à une ITS et de la nécessité d’être traités, tout en leur
donnant des conseils préventifs et les dirigeant vers des ressources appropriées si besoin
(1).
Qui peut procéder à la notification aux partenaires ?



Le client : la personne infectée assume l’entière responsabilité d’informer son ou ses
partenaires de leur exposition possible à une ITS, et les dirige vers les services de santé
appropriés.
Un professionnel de la santé ou un représentant de la santé publique : avec le
consentement de la personne infectée, le professionnel assume la responsabilité de notifier
confidentiellement les partenaires de leur exposition possible à une ITS (sans jamais
nommer le cas index).
Contrat entre le professionnel de la santé et la personne infectée : négociation d’une période
(généralement 24 à 48 heures) pour que la personne informe ses partenaires de leur
exposition à une ITS et les orienter vers des services de santé appropriés(2).
Références
1. Ministère de la santé et services sociaux, Le programme québécois d’intervention préventive
auprès des personnes atteintes d’une infection transmissible sexuellement et auprès de leurs
partenaires, 2004
2. Agence de la santé publique du Canada, Lignes directrices canadiennes sur les infections
transmises sexuellement, 2008
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