La machine à écrire et à calculer
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La machine à écrire et à calculer
ESPRIT COLLECTION POITIERS H Montmorillon La machine à écrire et à calculer, PHOTOS J. SALA / P. BERTRAND quelle aventure ! Jeanne SALA* ans sa petite enfance, Jeanne découvre au grenier une ancienne machine à écrire. Son écusson arbore fièrement le nom « Blickensderfer ». L’objet devient le support des jeux d’enfants qu’elle s’invente en secret. D Ne rien laisser au hasard Se lancer dans une collection est souvent dû au hasard ! Et c’est par hasard, quelques années plus tard, que son attention se porte sur le mécanisme de sa « compagne de jeu ». Il est différent de celui qu’elle observe sur la machine à écrire dont son père se sert pour effectuer son courrier. Ses yeux d’enfant ont effectivement distingué le barillet (ancêtre de la fameuse machine IBM à boule) de la Blickensderfer datant de 1897. Adulte, c’est naturellement que Jeanne devient professeur de secrétariat, son univers tournant autour de la dactylographie, le calcul mécanique et également le monde de la brocante, sa passion ! Voilà comment naît une vocation de collectionneur. Un peu de hasard, un souvenir d’enfance, une curiosité attachée à l’âme qui fait courir après une curieuse machine ! Des machines à remonter le temps L’histoire de la machine à écrire, comme celle des instruments de calcul, fait rêver car elle remonte à la nuit des temps. L’idée de mécaniser l’écriture revient à l’anglais Henry Mill qui conçoit, en 1714, une machine destinée aux aveugles, capable d’écrire les caractères un à un sur un papier qui conservait le gaufrage des lettres. En Allemagne, en Autriche, en Suisse, en France, aux États-Unis, des inventeurs fourmillent d’idées pour créer des machines à « écriture artificielle ». Celle de l’imprimeur marseillais Xavier Progin que l’on connaissait seulement par le brevet d’invention qu’il avait déposé en 1833 a pu être reconstruite par Claude Pichon, collectionneur, grâce à sa découverte d’une unique broche trouvée sur une brocante ! Les systèmes d’écriture se multiplient par la suite et peuvent être classés en deux catégories : les machines non conventionnelles et les machines conventionnelles. Les machines non conventionnelles sont souvent sans clavier. Les caractères sont disposés sur des cylindres, des segments circulaires, des ménisques, des barillets, des roues… tandis que les machines conventionnelles possèdent un clavier simple ou double, à écriture visible ou invisible. | Le Picton n° 228 | Novembre Décembre 2014 | 33 Reconstitution d’un bureau de 1914 et, en incrustation, la Blickensderfer de 1897. * Présidente de l’association Écriture et Calcul et secrétaire de l’ANCMECA.