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EN COUVERTURE
Dossier aérien
us.
Offrir plus pOur vendre pl
avion change
l’expérience du voyage en
ies aériennes
tous les jours. les compagn
grande vitesse,
font évoluer leur offre à
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à bord et à l’aéroport, mai
le. on assiste
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proposer
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panier !
au client pour booster le
er forray
dossier réalisé par didi
40
TOur HeBdO / n°1559 / mai 2015
Dossier aérien :
offrir plus pour vendre plus
50 milliarDs De Dollars De revenus en 2014
les services aDDitionnels
s’envolent
à l’origine du business model des low cost, les options payantes connaissent
une progression sans précédent chez les compagnies régulières. coup de projecteur
sur la déferlante des «services ancillaires».
C
omment proposer des tarifs
toujours plus compétitifs
tout en générant plus de revenus ? Les compagnies aériennes ont trouvé une martingale pour
résoudre la quadrature du cercle : les
frais ancillaires. Communément appelés
«ancillaries» en anglais, ces frais recouvrent les options payantes, la vente de
Miles, la publicité à bord, le duty free et
les pénalités liées notamment aux excédents de bagages. Mais la grande nouveauté concerne l’envolée des « options
payantes». En quelques années, les compagnies régulières ont multiplié les services additionnels facturés en plus du
prix du billet : choix du siège, repas, wifi à bord ou accès au salon pour les passagers de classe éco.
Un principe qui constitue l’une des bases
du business model des low cost : Ryanair
ou EasyJet se sont installées sur le marché
en affichant des prix «à partir de» fracassants, tout en facturant moult services
supplémentaires, de l’enregistrement de
bagages en soute au paiement par carte
bancaire, en passant par les boissons et
snacks. Autant de prestations alors incluses chez les compagnies régulières, qui
contre-attaquaient en défendant leurs tarifs «full service».
Mais les temps ont changé. Depuis 2008,
la conjonction de la crise économique,
de l’augmentation des coûts et de la
concurrence des low cost a obligé les
compagnies aériennes traditionnelles à
repenser leur modèle, à trouver de nouvelles sources de revenus et, au final, à
s’approprier les bonnes idées des transporteurs à bas coûts. « Sous la pression
des low cost, mais aussi des comparateurs
qui trient les prix par ordre croissant, tout
le monde a déshabillé son fauteuil », observe Emmanuel Bourgeat, Dg de Travelport France. «C’est un phénomène de
société, ajoute Danny Schepers, Dg de
SriLankan Airlines pour la France, les
clients sont toujours à la recherche d’un
produit de base et, selon leurs moyens et
envies, ils sont prêts à payer pour des services supplémentaires. De l’autre côté,
avec la chute libre des tarifs aériens, nous
avons besoin de compléter nos recettes en
proposant des produits et services avec
supplément.»
dOnner de l’air
aux TranspOrTeurs
Peu à peu, toutes les grandes compagnies
régulières ont donc jeté leur dévolu sur
les services ancillaires, à l’image d’Air
France, qui affiche aujourd’hui une trentaine d’options payantes, du choix d’un
siège en issue de secours à la réservation
d’un repas particulier, ou encore de Swiss,
«sous la pression des
low cost, mais aussi des
comparateurs qui trient
leurs prix par ordre
croissant, tout le monde
a déshabillé son fauteuil.»
emmanuel Bourgeat,
dg de travelport france
qui a lancé en juillet dernier la réservation payante du siège. Le Dg France d’Air
Canada, David Gégot, annonce la couleur sans détour : «C’est une priorité absolue pour Air Canada et, dans les années qui
viennent, nous serons amenés à un développement plus qu’intense en la matière».
Car si cela ne représente pour les passagers que «quelques» euros par-ci, par-là,
au bout du compte les sommes en jeu
s’avèrent astronomiques. Le cabinet de
consulting IdeaWorksCompany estime
que les frais ancillaires ont représenté en
2014 un total de près de 50 milliards de
dollars (46,5 Md€) pour les 180 compagnies aériennes observées, soit 6,7% du
chiffre d’affaires global, estimé à 746 milliards de dollars (694 Md€). Un revenu
qui a littéralement explosé en quelques
années (voir graphique p.46).
Ces nouveaux revenus permettent en
tout cas de donner de l’air aux compagnies : IdeaWorksCompany révèle que
l’industrie du transport aérien a réalisé
l’an dernier une marge nette moyenne de
2,4%, soit 6 dollars par passagers. «Sans
les frais ancillaires, de nombreux transporteurs aériens afficheraient des pertes», insiste Jay Sorensen, fondateur du cabinet
de consulting. Les frais ancillaires sont
d’autant plus rémunérateurs que les compagnies aériennes reconnaissent aisément que certains des services commercialisés ont un coût faible, voire nul. C’est
le cas par exemple du choix du siège ou de
la commercialisation des places aux issues de secours, qui n’impliquent aucune
dépense pour le transporteur.

© dr
mai 2015 / n°1559 / TOur HeBdO
41
Dossier aérien :
EN COUVERTURE
offrir plus pour vendre plus
 Au-delà du seul aspect financier, les ser-
interview
vices ancillaires donnent aussi l’opportunité de se différencier et de tenter de séduire une nouvelle clientèle. « Cela
permet de proposer un produit moins
standardisé», assure Frédéric Gonnaud,
responsable revenus annexes pour le
groupe Air France-KLM. Le nouveau et
premier service ancillaire lancé par Vietnam Airlines illustre d’ailleurs parfaitement une stratégie de conquête de passagers : depuis le 1er avril, la compagnie
propose une franchise bagage de 20 kg, à
réserver avant le départ par tranches de
5 kg facturées 40 $, contre 30 $ par kilo
habituellement. «Ce service a un faible intérêt financier», affirme Florence Favier,
directrice marketing et communication
France et Europe. Celle-ci pointe en revanche deux avantages : «Cela nous permet d’apporter un meilleur service à la
clientèle ethnique mais aussi d’évaluer à
l’avance le poids de l’avion et donc la place
disponible pour le cargo ou la poste».
© dr
Jay
sorensen
fondateur du cabinet
de consulting
ideaworkscompany
«le prix bas est
le critère principal»
À l'origine, la plupart des compagnies
régulières critiquaient les frais ancillaires imaginés par les low cost. n'est-ce
pas ironique de voir qu'elles adoptent
finalement ce principe ?
cela me rappelle un ancien pdg de lufthansa, qui considérait les programmes
frequent flyer comme «une maladie
américaine». quand on ne comprend pas
quelque chose et que cela semble une
menace, l'attaque est une réponse naturelle et malheureuse. petit à petit, les
patrons de compagnies aériennes et les
consommateurs ont réalisé que vendre
(ou acheter) du voyage «à la carte» est
significatif et représente l'avenir. or, si
les low cost sont souvent fières de ces
revenus, ce n'est pas toujours le cas
des grandes compagnies régulières.
pourtant, ce n'est pas quelque chose
de diabolique : cette méthode permet
au consommateur de choisir et d'acheter
exactement ce qu'il veut.
les ÉTaTs-unis,
un mOdèle spÉCifiQue
Reste qu’en matière de frais ancillaires
toutes les compagnies n’en sont pas au
même stade. À l’origine du concept, les
low cost sont évidemment les plus en
pointe. Les frais ancillaires représentent
ainsi 38,4% du chiffre d’affaires de l’américaine Spirit Airlines et 34,9 % pour
Wizz Air. Ryanair est en cinquième position, avec 24,8%, et EasyJet en neuvième,
avec 19,2%. Les compagnies traditionnelles restent quant à elle encore très en
Comment voyez-vous l'avenir des
services ancillaires ? va-t-on vers plus
de services inédits ?
je ne crois pas à un monde dans lequel de
nouvelles options incroyables seront vendues. je vois plutôt deux grands développements. premièrement, les compagnies
aériennes et les gds vont mieux coordonner leurs efforts pour permettre aux
agences de voyages de réserver facilement
les services optionnels. deuxièmement,
les compagnies aériennes vont mieux promouvoir et assurer les services existants.
il y a déjà là beaucoup de potentiel.
propos recueillis par d.f.
42
TOur HeBdO / n°1559 / mai 2015
© air france
Que pensez-vous de l'initiative d'easyJet
de créer des prix packagés pour les
clients affaires ?
les low cost veulent attirer plus de voyageurs d'affaires car elles considèrent que
ce trafic offre des marges plus élevées. et
comme elles ont choisi de ne pas ajouter
de classe affaires, elles se sentent obligées de faire quelque chose. mais pour
les consommateurs de tous les jours, le
prix bas est le critère principal et la tarification «à la carte» restera essentielle.
retrait en pourcentages : en 2013, les frais
ancillaires représentaient en moyenne
9,9% du chiffre d’affaires des compagnies
américaines et 3,6% pour les autres compagnies mondiales.
En valeurs, United Airlines s’offre la tête
du top 10, avec 4,2 milliards d’euros de
frais ancillaires en 2013, soit 14,9 % de
son chiffre d’affaires, suivie de Delta Air
Lines, avec 1,8 milliard d’euros, et American Airlines, avec un peu plus de 1,5 milliard d’euros. Le groupe Air France-KLM
prend la quatrième place, avec une estimation de 1,2 milliard d’euros en frais ancillaires, soit 6% de son chiffre d’affaires.
Et les compagnies encore sur la réserve
pourraient bien y venir rapidement.
« C’est une tendance générale dans l’aérien et c’est quelque chose que l’on étudie »,
confie ainsi Jean-Marc Hastings, directeur France et Europe d’Air Tahiti Nui.
Rien n’est encore arrêté chez la compagnie polynésienne mais Jean-Marc Hastings pense à la mise en place de repas
améliorés, à la livraison privilégiée des
bagages ou à la commercialisation des
places aux issues de secours. Même
pragmatisme chez Icelandair : « Il faut
suivre les tendances et s’adapter aux
changements de l’environnement », assure Arnaldur Olafsson, directeur commercial France de la compagnie islandaise, qui confie que le transporteur
travaille sur « de nouvelles idées ». Pour
l’heure, le transporteur ne propose que
peu de services ancillaires, notamment
la réservation d’un bagage supplémentaire, le prépaiement en ligne des snacks 
nombre de compagnies ont revu la carte des repas servis aux classes avant, parfois
avec l’appui de grands chefs. une manière aussi d’aiguiser l’appétit des passagers
éco, qui peuvent en général en profiter moyennant un supplément.
Dossier aérien :
EN COUVERTURE
offrir plus pour vendre plus
au sol aussi, les transporteurs soignent leur offre de
services. les ouvertures de nouveaux salons business ou
first se succèdent. si leur accès est offert aux passagers de
ces classes, les autres voyageurs ont parfois la possibilité
d’ajouter l’option au prix de leur billet. ici le salon business
d’air France, à new york-JFK, inauguré en décembre dernier.
 en classe éco et l’accès au wi-fi en classes
premium et éco. Icelandair devrait donc
agrandir sa palette.
Mais quels sont les frais ancillaires les
plus rémunérateurs ? Le rapport
d’IdeaWorksCompany marque une
grande différence entre les États-Unis
et le reste du monde. 55 % des frais ancillaires perçus par les compagnies
américaines proviennent de la vente de
Miles, contre 25 % pour les frais liés aux
bagages. Répartition complètement
différente pour les autres compagnies
du globe : les services à la carte représentent 30 % des frais ancillaires, principalement avec les options liées au
siège, devant les suppléments bagages
et les ventes à bord, qui comptent chacun pour 20 % du total.
une pOrTe Grande OuverTe
À la CrÉaTiviTÉ
Les transporteurs font en tout cas preuve
d’une grande créativité en matière de
services ancillaires. L’allemande Luhansa propose ainsi à ses passagers en
transit à Francfort de préréserver leur
commande sur le site Luhansa WorldShop et de la récupérer à la porte d’embarquement. Prix du service : 19,95 € ou
5 300 Miles. Air Canada Rouge, la low
cost d’Air Canada, propose de son côté la
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TOur HeBdO / n°1559 / mai 2015
© air france/brandimage
location d’un iPad sur la durée du vol,
contre 10 $ CAD. À noter aussi l’initiative originale de la coréenne Jeju Air, qui
invite ses passagers à profiter de salons
gratuits en ville, des « incubateurs de
frais ancillaires » qui commercialisent
des services additionnels, comme les
transferts aéroports, la location de voiture ou des tours de ville. Autre projet :
Etihad Airways compte proposer le
choix du siège en option pour les cinq
premiers rangs de sa classe économique.
Selon Frédéric Gonnaud, chez Air
France-KLM, les frais ancillaires sont
l’occasion de proposer des services qui
ne seraient pas viables économiquement et de tester des nouveautés. « Ces
services ont leur propre business model,
explique-t-il, c’est le cas par exemple du
repas à la carte : cela reste de petits volumes et nous ne pourrions pas le faire à
l’échelle industrielle, mais cela nous permet d’offrir plus de choix ». Et Frédéric
Gonnaud de donner quelques pistes de
«ces services
ont leur propre
business model.»
frédéric Gonnaud, responsable revenus annexes
du groupe air france-klm
nouveaux services en dévoilant des réflexions en cours en matière d’assurances et d’hôtels.
Il reste en effet encore beaucoup à faire
en la matière. Le GDS Sabre souligne
ainsi que 200 types de services ancillaires sont d’ores et déjà en machine et
peuvent être activés par les compagnies. « Il n’y a pas de limites », estime
pour sa part David Gégot, chez Air Canada. Un ressenti partagé par Iata, qui
assure que « le potentiel maximum attend toujours d’être atteint ».
Clin d’œil de l’histoire : pendant que les
grandes compagnies régulières se sont
lancées dans la multiplication des services additionnels, voilà que les low cost
font le chemin inverse… En août 2013,
EasyJet a créé un tarif « inclusive » comprenant une franchise pour un bagage
de 20 kg, le choix du siège et aucun frais
sur le paiement par carte bancaire. Un
tarif réservé à la clientèle affaires, pour
qui la gestion d’une myriade de services
additionnels en note de frais devenait
trop complexe. Le phénomène commence à gagner les compagnies régulières, qui sont de plus en plus nombreuses à mettre en avant des « branded
fares », ou tarifs packagés, comprenant
plusieurs services ancillaires. L’aérien
reste décidément volatil ! l
Dossier aérien :
offrir plus pour vendre plus
LES REVENUS GÉNÉRÉS PAR LES SERVICES ANNEXES EXPLOSENT
Revenus annuels déclarés en services annexes par les compagnies aériennes sur l’année fiscale mentionnée.
31,5 Md$
27,1 Md$
déclarés par
59 compagnies
22,6 Md$
21,46 Md$
13,47 Md$
déclarés par
53 compagnies
déclarés par
50 compagnies
déclarés par
47 compagnies
10,25 Md$
déclarés par
47 compagnies
2,45 Md$
déclarés par
35 compagnies
déclarés par
23 compagnies
2007
2008
2009
2010
2011
2012
TOP 10 DES COMPA
DE REVENU
TOP 10 DES REVENUS GÉNÉRÉS PAR
LES SERVICES ANNEXES EN % DU CHIFFRE D’AFFAIRES
2007
Ryanair
38,4 %
16,2 %
2013
Spirit
2007
United
416 M€
Vueling
14,2 %
34,9 % Wizz Air
Ryanair
362 M€
Allegiant
12,8 %
32,6 % Allegiant
EasyJet
190 M€
Alaska Air Group
135 M€
Air Deccan
9,0 %
27,7 %
Jet2.com
EasyJet
8,8 %
24,8 %
Ryanair
Aer Lingus
63 M€
Tigerair
AirBerlin
58 M€
Korean Air
55 M€
WestJet
55 M€
Austrian
54 M€
Alitalia
49 M€
AirAsia
6,8 %
SkyEurope
6,8 %
20,6 %
Alaska Air Group
5,8 %
19,6 %
AirAsia X
EasyJet
23,6 %
Aer Lingus
4,2 %
19,2 %
WestJet
4,2 %
17,6 %
Jetstar
AirAsia Group
Déclaration des compagnies aériennes sur l’année fiscale mentionnée.
Pour EasyJet en 2013, il s’agit d’une estimation de IdeaWorksCompany
sur la base de déclarations antérieures.
46
2013
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Le taux de change a été appliqué au
Les données 2013 d’EasyJet sont une
des déclarations précédentes.
EN COUVERTURE
SPIRIT AIRLINES,
CHAMPIONNE
DES SERVICES ANNEXES
Choix de sièges
spéciaux
Vente de Miles
5
%
9%
Autres
Sur un total de
635 M$ générés
par les services
annexes, soit 38,4 %
du CA de la
compagnie
13 %
43 %
30 %
Bagages
en soute
et en cabine
Frais de dossier
(sauf résas effectuées
à l’aéroport)
Spirit Airlines est la compagnie aérienne qui
oriente le plus son modèle économique sur
la facturation de services additionnels. Ceux-ci
représentent plus du tiers de ses revenus.
GNIES EN VOLUME
S ANNEXES
2013
4 210 M€ United
1 866 M€
1 535 M€
Delta
American
1 266 M€
Air France-KLM
1 247 M€
Ryanair
1 198 M€
Southwest
1 022 M€
EasyJet
947 M€
Lufthansa Group
940 M€
Qantas Airways
814 M€
US Airways
moment du recueil des informations.
estimation réalisée sur la base
DE 40 € PAR PAX CHEZ JET2.COM…
À 30 CENTIMES CHEZ GARUDA !
Revenus annexes par passagers
1.
Jet2.com
2.
Spirit
3.
Qantas Airways
4.
Allegiant
5.
AirAsia X
6.
United
7.
Korean Air
8.
Wizz Air
9.
Virgin Atlantic
10.
Alaska Air Group
11.
Jetstar
12.
Aer Lingus
13.
Flybe
14.
Air Greenland
15.
EasyJet
16.
Air France-KLM
17.
JetBlue
18.
Flydubai
19.
Ryanair
20.
TAP Portugal
21.
Tigerair
22.
American
23.
Volaris
24.
Delta
25.
Virgin America
26.
Norwegian
27.
US Airways
28.
Jazeera Airways
29.
Air Canada
30.
AirAsia Group
31.
Lufthansa Group
32.
Southwest
33.
Sun Country
34.
Vueling
35.
Frontier
36.
Hawaiian
37.
Pegasus
38. LAN/TAM Airlines
39.
Air Arabia
40.
WestJet
41.
British Airways
42.
Jet Airways
43.
Cebu Pacific
44.
China Eastern
45.
Aeroflot
46.
South African
47.
Japan Airlines
48.
GOL
49.
Turkish Airlines
50.
Nok Air
51.
Air Astana
52.
PIA Pakistan
53.
Emirates
54. Rex Regional Express
55.
AirBerlin
56.
China Southern
57.
Croatia Airlines
58.
SpiceJet
59.
Garuda
41,05 €
37,81 €
33,71 €
33,12 €
32,79 €
30,24 €
27,25 €
25,40 €
25,04 €
24,07 €
21,78 €
18,85 €
18,06 €
17,14 €
16,82 €
16,38 €
16,24 €
15,92 €
15,27 €
15,00 €
14,33 €
14,11 €
11,89 €
11,33 €
11,12 €
10,72 €
9,58 €
9,36 €
9,15 €
9,14 €
9,05 €
9,00 €
8,09 €
7,79 €
7,54 €
7,52 €
6,95 €
6,79 €
6,29 €
6,07 €
5,87 €
5,67 €
5,07 €
4,75 €
4,41 €
4,27 €
3,58 €
3,53 €
3,21 €
2,45 €
2,19 €
1,87 €
1,86 €
1,61 €
0,97 €
0,73 €
0,54 €
0,36 €
0,30 €
Les données des cinq graphiques sont extraites du rapport 2014 IdeaWorksCompany pour CarTrawler réalisé sur la base des déclarations des compagnies aériennes.
mai 2015 / n°1559 / TOur HeBdO
47
Dossier aérien :
EN COUVERTURE
offrir plus pour vendre plus
© etihad airways
etihad a vu les choses en grand avec the residence.
Proposée depuis mars dernier à bord d’un de ses
a380, cette cabine privée prend des airs de véritable
chambre d’hôtel, avec salon, chambre à coucher,
salle de douche et majordome.
De la First à l’eco
Des cabines touJours
Plus haut De gamme
malgré la crise économique, les compagnies aériennes multiplient les efforts pour
améliorer leur produit. objectif : soutenir les ventes.
N
ouveaux sièges, nouvelles
cabines, nouveaux services… En quelques années,
toutes les grandes compagnies aériennes mondiales ont amélioré
leur offre à bord. «Si l’on veut garder ses
clients et en conquérir d’autres, il faut se
mettre au niveau du reste du marché, justifie d’emblée David Gégot, Dg France
d’Air Canada. D’autant que les clients sont
devenus de plus en plus exigeants, en particulier en affaires et en première.»
La bataille se concentre particulièrement sur la « haute contribution ». Ces
derniers mois, Air France, Aer Lingus,
Finnair, Luhansa, TAM Airlines, Turkish Airlines et SAS ont revu et corrigé
leurs offres affaires, avec toujours plus
d’espace et de confort. Et les annonces se
succèdent : KLM et Iberia déploieront
48
TOur HeBdO / n°1559 / mai 2015
cette année leurs nouvelles cabines business, Vietnam Airlines attend la réception de ses premiers A350 en octobre,
avec des cabines repensées, Korean Air
s’apprête à lancer sa nouvelle première
classe, et Air Canada aura incorporé son
siège business revu sur l’ensemble de sa
flotte d’ici 2016. En attendant la nouvelle Première de Cathay Pacific, prévue
avec la livraison de son premier A350 en
2018, et la généralisation de la classe affaires Smartium avec flat bed chez
Asiana Airlines.
le flaT Bed,
nerf de la Guerre
Un élément est d’ailleurs au cœur de la
bagarre : le flat bed. Le siège transformable en lit à 180° est devenu l’argument
marketing majeur. Dans une surenchère,
les compagnies affichent fièrement les
mensurations de leurs nouveaux lits :
196 cm de long chez SAS, 200 cm pour
Aer Lingus et même 207 cm pour KLM.
Dans le même temps, les compagnies du
Golfe tentent de préserver leur avance
en passant à l’étape d’après. Etihad Airways place la barre encore plus haut avec
le lancement en mars de son concept
e Residence by Etihad à bord de l’un
de ses A380. Cette cabine privée inédite,
de près de 12 m2, se compose d’un salon,
d’une chambre avec lit double de
208 cm de long et d’une salle de bains
équipée d’une douche. Sans oublier les
services d’un majordome privé, formé
comme il se doit à la Savoy Academy de
Londres. Le prix du billet est à l’avenant :
près de 18 000 € pour un aller simple entre Londres et Abu Dhabi.

Dossier aérien :
EN COUVERTURE
offrir plus pour vendre plus
 Mais les compagnies aériennes ne se
le pHÉnOmène premium
pOursuiT sOn CHemin
Autre grande tendance pour générer
plus de revenus : la création de classes
intermédiaires entre la business et
l’économique. Ces cabines, moins
denses et mieux équipées que la classe
éco, visent aussi bien une clientèle affaires qui voyageait en business avant la
crise qu’une clientèle loisirs qui a envie
Dormir à l’horizontal n’est désormais plus
réservé aux business et première. air astana
a imaginé l’economy sleeper, une nouvelle
cabine où les passagers s’allongent sur trois
sièges, oreiller, couette et matelas en prime.
de se faire plaisir. Et si la première du
genre a été initiée par Eva Air en 1991,
il y a plus de vingt ans, le phénomène
s’est fortement accéléré ces dernières
années et même ces derniers mois.
Après Air France en 2009 ou Cathay
Pacific en 2013, Finnair a lancé sa
classe Economy Comfort en août
2014, suivie de Luhansa en novembre
de la même année. Prochaine compagnie à entrer en lice : Singapore Airlines, qui proposera une Premium dès
août prochain vers Sydney et à partir
d’octobre au départ de Paris. D’autres
compagnies s’y mettent : Air Canada
le Wi-fi en plein dÉCOllaGe
la course au wi-fi bat son plein. parmi les dernières grandes manœuvres en date, delta air
lines a annoncé en mars son intention d’installer le wi-fi sur la totalité de sa flotte internationale d’ici 2016, contre un tiers des appareils aujourd’hui. lufthansa poursuit elle aussi le déploiement de son service internet haut débit flynet : celui-ci sera disponible à bord de tous les
vols long-courriers d’ici la fin de l’année. de son côté, sas équipe progressivement sa flotte,
avec un accès gratuit pour les classes business et premium, et au prix de 15€ pour la classe éco.
vietnam airlines proposera quant à elle le service sur ses nouveaux appareils à partir d’octobre.
finnair est elle aussi en piste : la compagnie finlandaise vient d’entériner un investissement
de 30 millions d’euros pour équiper sa flotte d’ici 2018. air france en reste pour sa part à une
phase de test de trois mois prévue cet été à bord de deux appareils.
mais les low cost pourraient une nouvelle fois aiguillonner le marché. depuis mars 2014, norwegian propose un accès wi-fi gratuit à bord de la quasi-totalité de sa flotte moyen-courrier.
l’américaine jetblue compte elle aussi proposer un accès gratuit, tout comme ryanair, qui
devrait être sur les rangs en 2018. emirates a d’ores et déjà pris en partie le train du gratuit
en lançant en mars dernier un accès offert limité à 10 mb de données. «Nous prévoyons que
l’accès gratuit au wi-fi à bord sera la future norme pour tous nos clients», prédit patrick
brannelly, vice-président chargé de l’expérience client. la guerre du wi-fi aura bien lieu !
50
TOur HeBdO / n°1559 / mai 2015
© air astana
contentent pas d’améliorer uniquement
les prestations des classes avant. Les
classes éco montent aussi en gamme :
de quoi redonner de l’éclat à l’offre et
trouver de nouveaux arguments commerciaux. C’est le cas chez Air France,
qui a déployé son nouveau siège éco sur
les long-courriers depuis septembre
2013. Celui-ci permet de gagner 2,5 cm
d’espace entre les sièges et son dossier
peut s’abaisser un peu plus. SriLankan
Airlines et SAS ont elles aussi amélioré
leur cabine éco : la compagnie sri lankaise a changé tous les sièges de ses
A330-200 en décembre 2014, tandis
que la scandinave généralise depuis février sa nouvelle cabine long-courrier.
Des mises à niveau qui correspondent à
une évolution des normes et des technologies, notamment avec le déploiement de nouveaux systèmes de divertissements en vol. « Quand une classe éco
est usée, il vaut mieux parfois la remplacer : cela va coûter le même prix qu’une
rénovation sachant que le renouvellement va en plus permettre des gains en
matière de confort, de poids et d’avancées
technologiques », explique Jean-Marc
Hastings, directeur France et Europe
d’Air Tahiti Nui.
doit équiper la totalité de sa flotte longcourrier d’ici 2016, soit près de 80 appareils, et Air Tahiti Nui annonce ouvrir prochainement une étude de
marché dans la perspective de l’arrivée
de ses nouveaux B787 fin 2018.
À noter également l’initiative originale
de la compagnie kazakhe Air Astana,
qui a déployé une nouvelle cabine dite
« Economy Sleeper ». Reprenant une
idée mise en place il y a quelques années par Air New Zealand, cette cabine
permet au passager de s’allonger sur
trois sièges pour dormir, en ajoutant
matelas, couette et oreiller, tout en
payant un tarif proche de celui de la
classe éco. L’Economy Sleeper est notamment proposée à bord du B757 qui
assure les trois vols hebdomadaires entre Paris et Astana depuis le 29 mars.
Et les compagnies n’ont pas fini d’innover. Après les sièges et l’environnement de la cabine, l’accès à Internet est
la prochaine étape et un nouveau
moyen de générer des revenus (voir
encadré). À signaler enfin l’initiative
originale d’Icelandair : le transporteur compte déployer progressivement sur la totalité de sa flotte un nouvel éclairage LED qui doit donner un
avant-goût des aurores boréales. Mais
jusqu’où iront les compagnies pour se
différencier ? l

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