International Meat Secretariat
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International Meat Secretariat www.meat-ims.org 1 Newsletter 544 1 September 15, 2014 www.meat-ims.org 1 553 1 avril 2015 SOMMAIRE Madrid – Naissance de l’OIV l Quels sont les coûts des nouvelles règles de l’UE sur l’étiquetage du pays d’origine ? l La crise d’identité du hamburger l Selon une nouvelle étude, une alimentation saine pour le cœur comportant du bœuf maigre pourrait contribuer à faire baisser la tension artérielle l Madrid – Naissance de l’OIV Cet article fait partie du projet Histoire de l’OIV (Newsletters No. 538, 544, 552) L’Espagne ne faisant pas partie des grands producteurs mondiaux de viande bovine, Madrid semblait peu indiquée pour constituer le lieu de naissance de l’organisation internationale du bœuf. C’est pourtant dans la capitale espagnole que l’OIV vit le jour, né de l’imagination de l’Espagnol Don José Luis Paramo Neyra. C’est lui qui inspira la création de l’Oficina Permanente Internacional de la Carne (OPIC), qui devint plus tard l’Office International de la Viande (OIV), et en fut sa première force motrice. Sa conviction selon laquelle les producteurs et négociants de bœuf à travers le monde devaient collaborer pour promouvoir et défendre leurs intérêts mutuels persuada une poignée d’entre eux, animés d’un esprit pionnier, de se rendre à Madrid en mai 1974 et de mettre en place cette organisation, après qu’ils eurent participé à ce que l’on appelait alors « The International Meat Meetings » (Les Rencontres internationales de la viande). I.M.S. 5 rue Lespagnol 75020 Paris FRANCE Tel: 33 (0)1 44 93 60 20 Fax: 33 (0)1 44 93 60 01 Editor: Hsin Huang © I.M.S. Tous droits réservés La reproduction, totale ou partielle, de la présente publication, sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation préalable de l’OIV. www.meat-ims.org Paramo Neyra, dont la famille possédait des avoirs dans l’élevage de bovins et l’industrie de la viande en Galice, organisa les Rencontres internationales de la viande à Madrid du 9 au 11 mai. Cet événement devint le Congrès fondateur de l’OIV et est depuis lors considéré comme le premier Congrès mondial de la viande de l’OIV. Il avait pour objectif de créer une institution internationale privée qui représenterait le secteur du bœuf. L’OIV recouvre aujourd’hui la viande rouge ainsi que la viande de mouton et de porc, alors qu’à l’époque de ses premiers pas il se consacrait spécifiquement au bœuf. Paramo Neyra estimait qu’une approche internationale permettrait de régler les problèmes d’offre et de rentabilité qui touchaient l’industrie de la viande. Le fait que les Rencontres internationales de la viande étaient organisées par l’Association des abattoirs espagnols, avec le soutien de l’Union européenne des abattoirs et le patronage de l’Union espagnole des éleveurs, illustrait l’intérêt commun que manifestaient les industries de la viande espagnole et européenne à l’égard de l’internationalisation des problèmes rencontrés par l’industrie de la viande. Près de 600 représentants et 200 accompagnants en provenance de 44 pays et cinq continents, ainsi que des délégations de la FAO et la Communauté économique européenne participèrent au Congrès de Madrid, qui se tenait au Palais des expositions et des congrès. L’Argentine, l’Uruguay, le Mexique, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni étaient également largement représentés parmi les délégations étrangères. Préalablement aux Rencontres internationales de la viande, Paramo Neyra en fixa les objectifs, à savoir : 1.Internationaliser sur le plan conceptuel le thème de la viande et les questions s’y rapportant. 2.Mettre en exergue un ensemble d’idées techniquement valables au niveau international concernant les problèmes communs de production, de préparation et d’approvisionnement de la viande. 3.Nouer des relations commerciales et économiques : échanges techniques, informations et collaboration. 4.Promouvoir la coopération entre les groupements d’éleveurs, les abattoirs et les organismes commerciaux et industriels. 5.Contribuer à la coopération internationale en développant le secteur économique de la viande. 6.Encourager les relations commerciales 7.Créer l’OPIC 8.Servir de point de départ aux futurs congrès internationaux ou mondiaux. Lors de son discours d’inauguration du Congrès, il souligna les problèmes liés à l’insuffisance de la production et à l’impossibilité de répondre à la demande, ainsi que la hausse des coûts due à la faiblesse continue de la rentabilité. Le Congrès comportait quatre séances plénières au cours desquelles les intervenants présentaient des rapports sur des thèmes étroitement liés. Ces séances étaient suivies de tables rondes. 1. L’Argentin Alberto de las Carreras présenta « Règles du jeu dans le commerce mondial de la viande et équité dans les relations économiques internationales ». 2. « Directives pour la libéralisation du commerce international de la viande » fut présenté par l’Italien Elio Ragno. 3. « L’usine idéale de conditionnement de la viande » fut évoquée par le Dr. José Ramon Prieto Herrero, d’Espagne. 4.Paramo Neyra présenta « Directives pour le développement de la production internationale de viande », avec le soutien du Dr. W.T. Berry des Etats-Unis, le professeur Aardema des PaysBas et le professeur Bradford du Royaume-Uni. Messieurs Berry, Ragno et de las Carreras furent ensuite élus successivement présidents de l’OPIC. Des tables rondes ayant trait aux questions liées aux thèmes évoqués par le Congrès eurent également lieu. Parmi les sujets abordés figuraient la viande comme source d’alimentation, la production, la commercialisation et la distribution de viande, l’hygiène et la technologie et le commerce international. Dans son rapport, Paramo Neyra qualifiait l’insuffisance de l’offre en viande de « crise mondiale grave » susceptible de prendre des proportions catastrophiques si aucune solution adéquate n’était trouvée. Il soulignait que la production mondiale de protéines issues de la viande rouge était incapable de répondre à la demande et qu’elle était, dans le même temps, peu rentable. « Une offre insuffisante néanmoins peu rentable et une demande non satisfaite assortie de signaux évidents de sous consommation et d’excédents occasionnels constituent la preuve flagrante de la complexité et de la difficulté des problèmes dans ce secteur ». Il indiqua que le secteur pétrolier devait avoir valeur d’avertissement pour le secteur de la viande, et que des mesures devaient été prises pour éviter la spéculation sur la viande (article de première nécessité), et la création de multinationales qui imposeraient leur volonté au secteur. Il préconisait comme solution que le secteur mondial de la viande « produise à un taux maximum et tente de garantir que les prix payés pour la production, tout en assurant une rentabilité suffisante, soient aussi proches que possible des prix payés par le consommateur final pour la production. Afin de mettre cette philosophie en pratique, nous devons librement adopter le principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre, afin que les pays bénéficiant de plus grandes possibilités puissent produire davantage et, constatant que leur rentabilité est plus importante, rendre réalisable l’objectif de nourrir la population mondiale au moindre coût et dans les meilleures conditions possibles ». A l’issue du Congrès, Paramo Neyra tira les conclusions suivantes : lNécessité de règles communes pour le secteur de la viande qui seraient internationalement contraignantes. lLibre-échange par voie législative, avec suppression des barrières administratives. www.meat-ims.org lAdaptation et optimisation des industries de transformation et de distribution. lNécessité de produire le plus possible au moindre coût, la valeur ajoutée étant générée dans les centres de production. lNécessité de considérer la production céréalière et fourragère comme un soussecteur au service de l’élevage. lLe bœuf devrait être complété par le porc et le mouton. Optimiser la production de viande, garantir la rentabilité du secteur, libéraliser le commerce de la viande, souligner les avantages nutritionnels de la viande, rassembler les producteurs de viande et les promoteurs issus d’horizons divers afin de promouvoir les intérêts du secteur à l’échelle internationale, affirmer l’indépendance de l’OPIC à l’égard des gouvernements : telles étaient les préoccupations de Paramo Neyra et de ses confrères fondateurs. Ils étaient déterminés à forger une organisation qui serait ouvertement sectorielle dans son dévouement à la cause du bœuf, mais également de la viande rouge en général, conformément à ce qu’il ressort clairement des conclusions du Congrès. Le prochain article s’intéressera à la création de l’OPIC, ses principaux pères fondateurs et son internationalisation croissante. Laurence Wrixon Quels sont les coûts des nouvelles règles de l’UE sur l’étiquetage du pays d’origine ? Les nouvelles règles de l’Union européenne exigeant la mention obligatoire du pays d’origine sur les étiquettes des viandes de porc, d’agneau, de chèvre et de volaille, qu’elles soient fraîches, réfrigérées ou congelées, bien que largement accueillies favorablement, suscitent déjà la controverse. La nouvelle règlementation, entrée en vigueur le 1er avril, vise à garantir aux consommateurs qu’ils ne se trompent pas sur l’origine ou la provenance des denrées alimentaires qu’ils achètent. Selon ces règles, les animaux nés, élevés et abattus dans le même Etat membre peuvent bénéficier de la mention « origine : nom de l’Etat membre ou du pays tiers ». Dans d’autres cas, le pays où l’animal a été élevé et le pays d’abattage doivent être indiqués sur l’étiquette. Il existe une dérogation applicable à la viande hachée, qui pourra simplement porter la mention «UE » ou « hors UE » ou « élevé et abattu dans les pays membres et non 2 membres de l’UE ». Telles qu’elles sont actuellement formulées, les règles prévoient que le Conseil européen de l’information sur l’alimentation élargisse également les règles concernant l’indication volontaire du pays d’origine sur l’étiquette, mais les pratiques actuelles sur l’indication facultative du pays d’origine peuvent se poursuivre jusqu’à ce que les modalités de mise en œuvre soient convenues. Les règlementations furent pratiquement interrompues lorsque les députés européens se disputèrent sur la demande d’inscription du lieu de naissance de l’animal sur l’étiquette ainsi que le lieu de l’élevage. La proposition de la Commission prévoyant la possibilité d’indiquer sur l’étiquette du porc qu’il avait été « élevé » dans un pays de l’UE s’il y avait passé quatre mois fut rejetée par le Parlement européen en février. Les députés européens soutenaient que les règles sur l’étiquetage du pays d’origine pour la viande fraîche, réfrigérée ou congelée de porc, de mouton, de chèvre et de volaille devraient s’inspirer de la réglementation plus stricte déjà en place pour le bœuf, de manière à ne pas tromper les consommateurs. Selon le programme proposé, les étiquettes devaient uniquement indiquer le pays d’élevage et d’abattage. Le porc porterait la mention « élevé » dans un Etat membre s’il y avait vécu pendant simplement quatre mois, ou seulement un mois dans le cas de la volaille. La Commission européenne ne proposa pas la mention obligatoire du lieu de naissance, malgré les demandes renouvelées du Parlement. Le Conseil d’information sur l’alimentation a également appelé la Commission européenne à rédiger des rapports pour le Parlement européen et le Conseil européen sur la faisabilité d’un étiquetage obligatoire du pays d’origine pour la viande utilisée comme ingrédient, le lait, le lait utilisé comme ingrédient des produits laitiers, les aliments non transformés, les produits composés d’un ingrédient unique et les ingrédients représentant plus de 50 pour cent d’un aliment. Lorsque la Commission aura étudié les possibilités et les conséquences de cet étiquetage, d’autres règles sur l’étiquetage du pays d’origine pourront être établies. La Commission devait publier ces rapports sur d’autres produits et ingrédients en décembre de l’année dernière mais elle a été retardée et a déclaré que les fabricants pouvaient indiquer ces informations volontairement s’ils le souhaitaient. L’un des principaux sujets de controverse concernant la mise en œuvre de nouvelles règles est le coût pour l’industrie de la viande. Certains craignent également que le fait d’être obligé d’indiquer le pays où l’animal a été élevé et abattu n’affecte le commerce. En Amérique du Nord, l’introduction de l’étiquetage obligatoire du pays d’origine a provoqué une bataille commerciale et politique tristement célèbre entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique – à tel point qu’elle s’est retrouvée devant le groupe d’examen des différends auprès de l’Organisation mondiale du commerce. Certains craignent que le commerce en Europe et entre les pays tiers et l’UE soit également touché par ces règlements. Un document de recherche intitulé « Analysing the impacts of mandatory country of origin labelling in EU pork and poultry sectors on markets, cost of production and trade » (Analyser les impacts de l’étiquetage obligatoire du pays d’origine dans les secteurs de l’UE du porc et de la volaille sur les marchés, le coût de production et le commerce) par Roel Jongeneel et Willy Baltussen de l’université de Wageningen aux PaysBas indique que l’impact sur les coûts varie entre 6 € par tonne et 73 € par tonne suivant les Etats. Toutefois, le document établit par ailleurs que les impacts sur le commerce net au niveau d’un Etat membre sont en général limités, à quelques exceptions près, variant de 0,1 à 10,3 pour cent. Dans le cas du porc, le commerce net de la France recule d’environ 1,7 pour cent, tandis que l’Allemagne affiche une progression du même pourcentage, selon le rapport. Le commerce du porc en Pologne s’améliore dans la mesure où les importations nettes chutent de près de neuf pour cent. Le rapport indique que la baisse des importations nettes implique que le secteur local du porc devra renforcer sa position sur le marché intérieur. Le schéma constaté en Pologne est également valable pour les autres Etats membres d’Europe orientale, qui présentent les mêmes caractéristiques. Les fluctuations moyennes des prix de production et de consommation de viande de porc dans l’UE-27 sont d’environ -0,4 pour cent et +0,9 pour cent respectivement. L’étude en conclut qu’en moyenne, dans l’UE-27, près de 12 pour cent des surcoûts de l’étiquetage seront transmis aux producteurs, tandis que 3 www.meat-ims.org près de 88 pour cent des surcoûts incomberont au consommateur. Une grande partie des coûts du nouvel étiquetage incombant au consommateur, certains craignent que les règlements ne soient pas favorablement accueillis par le public. Des recherches effectuées par Datamonitor Consumer indiquent que le fait d’adopter une stratégie visant à valoriser la provenance locale d’un produit n’accroît pas toujours l’intérêt des consommateurs sceptiques. Selon Tanvi Savara, analyste Alimentation et Boisson auprès de Datamonitor Consumer, « l’intérêt en faveur des revendications locales ne se traduit pas toujours au niveau des comportements, en particulier sur les marchés occidentaux ». A titre d’exemple, tandis que la moitié des consommateurs britanniques estime qu’il est important de choisir des aliments et des boissons produits localement, une majorité n’achète ces produits qu’occasionnellement ou rarement. Après le scandale de la viande de cheval, diverses marques d’aliments congelés et de plats cuisinés ont mis en avant la provenance de GrandeBretagne sur les étiquettes ainsi que l’origine locale des ingrédients, afin de répondre aux préoccupations suscitées par la viande importée. Tanvi Savara a toutefois déclaré que, contrairement aux idées reçues, une majorité de consommateurs n’associe pas produits locaux ou aliments produits localement à une plus grande traçabilité. Seuls neuf pour cent des consommateurs mondiaux estiment que les produits locaux bénéficient d’une meilleure traçabilité tandis que 13 pour cent considèrent les produits locaux plus sûrs. Quasiment quatre consommateurs sur dix (38 pour cent) déclarent que les produits locaux sont plus frais, selon l’étude menée par Datamonitor. De même, l’étude de Wageningen montre que si les consommateurs n’apprécient pas l’étiquetage du pays d’origine et n’expriment aucune volonté d’y participer financièrement, l’étiquetage du pays d’origine conduira à une « perte de bien-être sans ambiguïté ». Le rapport indique que, de manière générale, les impacts globaux de l’étiquetage obligatoire du pays d’origine des viandes de porc et de volaille non transformées et préemballées sur la production et les www.meat-ims.org Impact de l’étiquetage du pays d’origine de la viande de porc et de volaille sur les flux commerciaux dans l’UE PORC Pays VOLAILLE Pays Allemagne5 1.60% France −1 −0.70% Espagne −2 −0.40% Allemagne2 −10.30% France −1 −1.70%RU 00.10% Pologne10 −8.90% Italie −1 8.00% Danemark −4 −0.30%Pologne 20.40% Italie6 −0.90% Espagne 0 0.50% Pays-Bas −1 −0.10%Pays-Bas 20.60% Autres pays Autres pays de l’UE 23 −4.47% Other EU 2 3.92% EU27 oo o.oo% EU27 o o.oo% Source: Baltussen et al (2013) (non pondéré) 8. Autre 7. Pays-Bas 6. Espagne 5. Pologne 4. Italie 3. Royaume-Uni (Source : Roel Jongeneel et Willy Baltussen LEI Wageningen-UR, La Haye) 2. Allemagne 1. France (non pondéré) 8. Autre 7. Pays-Bas 6. Italie 5. Danemark 4. Pologne 3. France 2. Espagne 1. Allemagne Impact en termes de coûts de l’étiquetage du pays d’origine dans l’UE flux commerciaux nets seront limités, la viande porcine étant plus touchée que la viande de volaille. Les différentes incidences en termes de coûts indiquent toutefois qu’il existe des répercussions sur la position concurrentielle des différents pays au sein de l’UE, de même qu’il existe des preuves que l’étiquetage obligatoire du pays d’origine intensifiera la concurrence entre les entreprises touchées différemment au sein des Etats membres. Il ajoute que les consommateurs constateront des avantages non monétaires supplémentaires s’ils acceptent les surcoûts de l’étiquetage, qui, pour le porc, pourraient se situer entre deux et cinq centimes d’euro. Et les producteurs primaires auront également leur rôle à jouer et devront accepter de prendre en charge une partie des surcoûts. Chris Harris Rédacteur en chef, 5M Publishing La crise d’identité du hamburger McDonald’s accuse un recul en Amérique tandis que les nouvelles chaînes de fast-food « gourmet » sont en pleine croissance. Le hamburger — celui proposé par les fast-food en particulier — est à l’industrie américaine du bœuf ce que la berline est à l’industrie automobile mondiale. Il s’agit du produit le plus basique et le plus fondamental du secteur, le fondement sur lequel tout le reste s’appuie. Les producteurs et sociétés de transformation américains de viande bovine ont beau présenter leurs produits à coup d’images alléchantes de steaks épais et juteux – la Rolls de l’industrie – c’est le hamburger qui, plus que tout autre produit, définit le secteur. Selon un calcul rapide des analystes de l’industrie, la moitié de la totalité du bœuf transformé aux Etats-Unis finit en viande hachée, la majeure partie atterrissant sur le marché de la restauration rapide. (Il est difficile de trouver des chiffres précis. L’USDA ne compile plus de telles informations.) Mais le burger du fast-food a du souci à se faire, en particulier le burger le plus célèbre de tous, 4 le Big Mac vendu par la chaîne McDonald’s. Comme l’a indiqué le New York Times début mars, la société connaît ce que l’on pourrait appeler une crise d’identité. Selon le Times, McDonald’s, depuis des années, « passe de la présentation de nouveaux produits – Salades ! McMuffins aux œufs ! Pommes coupées en tranches ! — à la privation de nostalgie pour ses produits de base que sont les Big Macs et les frites. Son cœur de clientèle continue de faire la queue au drive-in pour acheter, sans perdre de temps, une tasse de café bon marché et un cornet de frites. Mais la société tente également de séduire des clients plus difficiles, qui se sont reportés vers de nouveaux concurrents tels que Smashburger ou Chipotle, lesquels vendent des ingrédients de qualité et des aliments adaptés à chacun. » Un chiffre d’affaires en baisse Il ne fait aucun doute que McDonald’s, avec plus de 36.000 restaurants dans le monde, continue de dominer l’industrie mondiale de la restauration. Pourtant, en novembre 2014 et en février de cette année, la société a affiché un chiffre d’affaires en baisse de quatre pour cent, ce qui dans le secteur de la restauration rapide est considérable. « Les besoins et les préférences des consommateurs ont changé, et les résultats actuels de McDonald’s illustrent l’urgente nécessité d’évoluer en tenant compte des consommateurs d’aujourd’hui, de redéfinir les priorités stratégiques et de relancer la dynamique commerciale, » a reconnu la société dans un communiqué de presse. L’urgence de cette nécessité est mise en lumière par le fait que depuis janvier 2013, McDonald’s a enregistré une croissance de son chiffre d’affaires sur le marché américain pendant seulement sept mois sur 26, et sur trois de ces sept mois la croissance a été inférieure à moins de 0,5 %. Fin janvier, Don Thompson, PDG de McDonalds et présent depuis 25 ans dans la société, a été licencié et remplacé par Steve Easterbrook, un Britannique alors à la tête de McDonald’s au Royaume-Uni. Justin Peters décrit dans le magazine Slate la difficulté qu’éprouve McDonald’s à s’adapter à l’évolution démographique et aux nouvelles tendances en matière de hamburgers : « les fast-food ne s’adressent plus uniquement aux enfants, aux pauvres ou aux diabétiques en herbe. Comme le montre le succès des restaurants à service rapide tels que Shake Shack, Five Guys, ou Chipotle, il existe un marché florissant pour les restaurants servant le genre de clients que je me plais à qualifier de locavores peu regardants : des gens qui sont plus qu’heureux de manger des hamburgers en guise de repas tant que le bœuf haché est issu d’un élevage durable et ne contient pas d’hormones. » Une des premières mesures d’Easterbrook en tant que PDG de McDonald’s a été d’annoncer que d’ici à deux ans le poulet servi dans ses restaurants serait exempt d’antibiotiques à usage humain. Alors qu’il travaillait encore en Grande-Bretagne, Easterbrook avait réduit la teneur en sel des frites de McDonald’s et ajouté du lait biologique aux menus des MacDonald’s du Royaume-Uni, afin de séduire des consommateurs soucieux de leur santé. De nouveaux burgers « gourmets » A peu près au même moment où Don Thompson quittait son poste de PDG de McDonad’s, Shake Shack, une chaîne constituée de 40 magasins fondée par le restaurateur Danny Meyer et proposant des hamburgers originaux à partir de 6 USD (le Big Mac classique coûte 3,99 USD en Amérique), offrait lors de son introduction en Bourse des titres à 21 USD par action. Le lendemain, le titre s’échangeait à 50 USD par action, même si Wall Street s’est légèrement calmé à ce sujet. Five Guys Burgers and Fries, autre fournisseur de hamburgers débutant à 6 USD (les Five Guys sont les cinq fils du fondateur de la chaîne, Jerry Murrell) et le préféré du président Obama, possède plus de 1.000 restaurants dont un nouveau à Cardiff au Pays de Galles. Ces chaînes, ainsi que plusieurs autres, viennent compléter le territoire initialement occupé par In-N-Out Burger en Californie du Sud, une chaîne devenue culte constituée de 300 magasins, qui tend à prouver que les clients seraient prêts à payer un peu plus pour s’offrir un hamburger et des frites coupées à la main ayant du goût et des repas délicieux et agréables. En 1996, McDonald’s essaya de rejoindre le mouvement du burger, qui en était alors à ses prémisses. Son « Arch Deluxe » était une 5 www.meat-ims.org boulette de bœuf d’un quart de livre posée sur un pain à base de fécule de pomme de terre et de graines de sésame surmonté d’un disque de bacon au poivre ainsi que de salade, tomates, fromage, oignons, ketchup et de la sauce mayonnaise-moutarde. Le Deluxe ciblait spécifiquement les adultes. Mais il connut un échec retentissant et fut retiré des restaurants McDonald’s en moins d’un an. Le problème n’était pas tant la qualité des produits – l’Arch Deluxe était de loin le meilleur hamburger jamais mis en vente par McDonald’s – que l’état d’esprit des clients de McDonald’s, qui ne s’étaient jamais rendus dans un restaurant de la chaîne dans l’objectif d’y connaître une belle expérience gustative. Le cœur de marché de McDonald’s se compose de personnes qui souhaitent manger rapidement, à moindre coût et se sentir vite rassasiées. Le goût n’a pas grandchose à voir avec tout cela. Et c’est là que réside le problème de cette chaîne toute puissante. Selon le New York Times, « Si M. Easterbrook tente d’attirer une clientèle plus aisée soucieuse de son alimentation, il n’ignore sûrement pas tous les faux pas déjà commis par McDonald’s. » Mike Donahue, à la tête du service communication de McDonald’s entre 1987 et 2006, souligne que la société a adopté une quantité ahurissante de tactiques pour redynamiser son activité et faire oublier son image liée à une mauvaise alimentation : lancement de nouveaux produits, choix de plats plus sains, prix plus bas, prix plus élevés, rénovations de restaurants et transparence accrue, sans grand résultat. « Maintenant plus que jamais, la société se retrouve dans une situation des plus périlleuse qui remet en cause sa pertinence même, » déclare M. Donahue. Il est bien placé pour le savoir. Il a quitté McDonald’s pour participer au lancement de Lyfe Kitchen, une chaîne de restaurants qui propose des repas équilibrés et des ingrédients locaux. » Par Steve Bjerklie www.meat-ims.org Selon une nouvelle étude, une alimentation saine pour le cœur comportant du bœuf maigre pourrait contribuer à faire baisser la tension artérielle Les maladies cardiovasculaires représentent aux Etats-Unis la première cause de décès tant chez les femmes que chez les hommes. Plus d’un Américain sur trois, soit 81,1 millions de personnes, souffrent d’une maladie cardiaque, dont l’une des causes les plus fréquentes est le durcissement et le rétrécissement des artères (artériosclérose), ce qui gêne la circulation sanguine. Il a été démontré que le modèle alimentaire DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension – Approche alimentaire visant à freiner l’hypertension) était la « référence absolue » pour faire baisser la tension artérielle et réduire les autres facteurs de risque de maladie cardiovasculaire. Contrairement aux idées reçues, un nombre croissant de preuves indique qu’un régime et un style de vie bons pour le cœur, avec une présence de bœuf maigre, même tous les jours, peuvent diminuer les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire, notamment les taux de cholestérol et la tension artérielles élevés. Plus récemment, un essai clinique portant sur le régime BOLD (Beef in an Optimal Lean Diet – le bœuf dans un régime maigre optimal) conduit par des chercheurs de l’université de l’Etat de Pennsylvanie a démontré les effets bénéfiques sur la baisse de tension d’un régime sain pour le cœur riche en fruits, en légumes et en produits laitiers à faible teneur en matières grasses et affichant un taux de protéines alimentaires accru issu essentiellement du bœuf maigre. Tandis que le régime DASH, qui contient des fruits, des légumes, des produits laitiers à faible teneur en matières grasses et des protéines essentiellement végétales, est généralement associé à une baisse de la tension artérielle, cette étude montre que le bœuf maigre peut également être considéré comme une source de protéines majeure dans un régime qui permettrait de réduire efficacement la tension artérielle chez les sujets normo et hypertendus. Dans une étude croisée aléatoire, les chercheurs ont testé, auprès de 36 participants âgés entre 30 et 65 ans, quatre régimes différents comportant diverses quantités de protéines issues de bœuf maigre. Les participants ont tous suivi chacun des régimes à différents moments pendant la durée de l’étude. Tous les régimes de type DASH étaient riches en fruits, en légumes et en viandes maigres conformément aux recommandations diététiques basées sur l’approche alimentaire, tandis que le régime témoin contenait moins de protéines et plus de glucides et de graisses saturées. Les sujets devaient suivre chacun des quatre régimes dans un ordre aléatoire pendant cinq semaines, avec une pause d’une semaine entre chaque. La tension artérielle était mesurée au début et à la fin de chaque période de régime. Dans cette dernière étude, le régime modérément faible en protéines, qui comprenait 153 grammes de bœuf maigre par jour, s’est révélé plus efficace pour réduire la tension systolique par rapport aux trois régimes plus pauvres en protéines. Ces résultats confortent les recherches précédentes qui indiquaient que la version du régime DASH au taux de protéines élevé pouvait provoquer une baisse de la tension artérielle chez les sujets hypertendus. La rigidité artérielle était également mesurée et seuls les participants au régime BOLD ont affiché une baisse significative. Les traitements diététiques n’ont eu aucun effet majeur sur la tension diastolique ou la fonction endothéliale. Ces résultats laissent entendre qu’un régime alimentaire bon pour le cœur et modérément faible en protéines, comme le régime de type DASH, comportant du bœuf maigre, peut avoir des effets positifs sur la santé vasculaire (tension systolique et élasticité vasculaire) et que c’est la quantité de protéines et non le type de protéines qui compte pour provoquer la baisse de la tension 6 systolique. Aussi semble-t-il que l’augmentation de la quantité de protéines alimentaires (ou la diminution de glucides alimentaires) conjuguée à un régime riche en fruits, en légumes, en fibres et en produits laitiers à faible teneur en matières grasses, joue un rôle important dans la réduction de la tension artérielle systolique. Dans ce même essai clinique, les chercheurs ont déjà indiqué que l’intégration de bœuf maigre (113 à 153 grammes par jour) dans le cadre d’un régime de type DASH faisait diminuer le taux de cholestérol total et de (mauvais) cholestérol LDL, comme le régime DASH, et que ces régimes n’avaient aucun effet sur les taux de glucose ou d’insuline à jeun. Les mesures vasculaires représentaient des paramètres d’évaluation secondaires dans l’essai clinique. Il s’agit de la première étude visant à évaluer les effets d’un régime de type DASH comportant des quantités accrues de protéines issues du bœuf maigre sur la tension artérielle et la santé vasculaire. L’essai clinique BOLD a été financé par le programme « Beef Checkoff ». Pour obtenir une copie de la dernière publication de l’Essai clinique BOLD sur la santé vasculaire : http://www.nature.com/jhh/ journal/vaop/ncurrent/full/ jhh201434a.html Communiqué de presse de l’Université de l’Etat de Pennsylvanie : http://news.psu.edu/ story/320264/2014/07/08/ research/eating-lean-beef-dailycan-help-lower-blood-pressure Clara Lau, Ph.D., Directrice de recherche en alimentation humaine Association nationale des éleveurs bovins Membre du Comité sur l’alimentation et la santé humaine de l’OIV