Edition spéciale Journée Croix
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Edition spéciale Journée Croix
Le magazine de la Jeunesse de la Croix-Rouge suisse THÈME 1/09 4–19 La CroixRouge: une idée devenue réalité A PROPOS 14 «Le pire, c’est l’incertitude» COMMUNITY SSS 20 Apprentis sauveteurs Croix-Rouge suisse se jeunes > Links www.chili-srk.ch www.redcross.ch (SRK in Aktion > Migration > Gewaltprävention und Konfliktbearbeitung > Konfliktbearbeitung) Sommaire A PROPOS Le magazine de la Jeunesse de la Croix-Rouge suisse Rédaction Barbara Furrer Parution 3 x par année Pour ce numéro: Thomas Berchem, Roman Erismann, Carine Fleury, Barbara Furrer, Caroline Grandjean, Marcel Habegger, André Müller, Céline Staub, Hansjörg Steffen Concept graphique Wassmer Graphic Design www.wassmergraphic.ch Editorial 4 La bataille de Solférino 8 «Utopie d’hier, réalité de demain» Chère lectrice, cher lecteur, «Youth on the move» c’est sous la bannière de ce slogan mobilisateur que l’année 2009 est placée. Afin de 10 «Il est essentiel de refuser la fatalité» 14 «Le pire, c’est l’incertitude» 17 «Tutti fratelli» INTERNATIONAL 18 Our world – your move de la Croix-Rouge au niveau national comme international. COMMUNITY 20 Apprentis sauveteurs Ce numéro du «ready for red cross» traite des questions suivan- 22 Toutes les occasions sont bonnes comment a-t-elle perduré jusqu’à nos jours? Quels sont les nou- pour faire la fête veaux Solférinos auxquels nous sommes confrontés? Le «ready Editeur Jeunesse de la Croix-Rouge suisse Contact Croix-Rouge suisse Centre de compétences Jeunesse Rainmattstrasse 10 Case postale 3001 Berne [email protected] www.redcross.ch/youth 3 COMMENTAIRE commémorer les 150 ans de la naissance de l’idée de la Croix-Rouge suite à la bataille de Solférino, plusieurs événements seront consacrés spécialement aux jeunes. Nous espérons que les jeunes engagés au sein des Organisations de Jeunesse de la CRS participeront activement à ces événements et en profiteront pour nous faire partager leurs visions tes: Comment l’idée de la Croix-Rouge est-elle née et surtout for red cross» donne la parole aux jeunes. Il donne également la 24 Sauvetage en pleine nuit 26 Jeunes requérants d’asile en quête parole à des acteurs et bénéficiaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. d’un avenir Je te souhaite beaucoup de plaisir dans la découverte de ce nouveau numéro du «ready for red cross»! Et surtout n’oublie pas le slogan du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour l’année 2009: «Notre monde. À vous Layout et Graphisme SRK graphic-print [email protected] d’agir.» Carine Fleury Impression Schellenberg Druck AG Schützenhausstrasse 5 8330 Pfäffikon ZH Responsable du Centre de compétences Jeunesse de la CRS Publicité Mediaforce AG Pra Pury 7d 3280 Murten Tirage 700 Ex. F, 4300 Ex. A Consulte le magazine online de la Jeunesse de la CRS: Nous publions régulièrement des articles sur la jeunesse à cette adresse: www.redcross.ch/mag/youth Newsletter: www.redcross.ch/newsletter Cette publication paraît aussi en allemand. «ready for red cross» est le magazine de la Jeunesse des Associations cantonales de la Croix-Rouge suisse, de l‘Alliance suisse des samaritains, de la Société Suisse de Sauvetage et de la Société Suisse des Troupes Sanitaires. CRS / 3.2009 / 700 F Croix-Rouge suisse se jeunes 3 A S P R O P O La bataille de Solférino La combativité des soldats n’a faiblit que quand ils ont pris conscience du carnage qu’ils avaient causé avec leurs armes et leurs baïonnettes. 24 juin 1859. Dans la chaleur étouffante qui enveloppe l’Italie du Nord, 300 000 soldats livrent une terrible bataille. Balles, grenades et baïonnettes font 40 000 morts. Des milliers de blessés sont abandonnés dans les tranchées. Comment un tel bain de sang a-t-il été possible? Qui sont les acteurs de ce drame? Et quel lien la Croix-Rouge entretient-elle avec cet événement? Te x t e : A nd ré M ülle r (Image: © CRS) Le royaume réussit à gagner à sa cause Sardes, alors même que la France est sur Napoléon III, empereur de France. Soute- le point d’entrer en guerre contre Vienne. nu par l’armée française, le Piémont-Sar- vaincus par l’armée française à Magenta, Le combat prend vite de l’ampleur. Les tirs La victoire militaire aura coûté extrême- les Autrichiens se retirent dans la région de grenades alternent avec les charges ment cher: plusieurs dizaines de milliers du lac de Garde afin de réorganiser leurs de cavalerie et les régiments d’infanterie de soldats sont tombés au combat. Au Tout pour l’unité de la nation daigne Combats et malentendus troupes. Une armée de soldats alliés fran- se retranchent dans les collines avoisinan- moins autant ont succombé à leurs blessu- Le 19e siècle est celui du nationalisme. De déployant des troupes sur la zone fron- La guerre, entreprise rapidement, est çais et sardes, conduite par Napoléon, tes. L’excitation qui régnait au début fond res dans les heures ou les jours qui ont nombreuses nations européennes, qui talière. L’empereur d’Autriche François- marquée par deux grandes batailles les poursuivent. Les deux généraux igno- sous le soleil brûlant, et face à la cruauté suivi. Ce carnage s’explique en partie par vivaient jusque-là sous domination étran- Joseph finit par déclarer la guerre aux extrêmement sanglantes. Après avoir été rent la position exacte de l’ennemi et leurs des affrontements, l’instinct de survie se la confrontation inattendue survenue au gère, luttent pour leur indépendance: armées se retrouvent subitement nez à réveille. C’est un orage tempétueux et petit matin et par la mauvaise prépara- les Grecs, les Serbes ou les Bulgares. nez, dans les environs de Solférino, au l’obscurité soudaine qui contraignent les tion des troupes: beaucoup de soldats D’autres nations comme l’Allemagne et petit matin du 24 juin 1859. provoque les Habsbourg en Autrichiens à battre en retraite, abandon- n’avaient encore rien mangé au moment l’Italie essayent de réunir en un Etat- nant le pays à l’ennemi après quinze heu- de l’affrontement, ils venaient de faire des Nation leur territoire morcelé, qu’elles res d’une lutte acharnée. heures de marche et étaient très affaiblis. considèrent comme leur patrie. «Un Souvenir de Solférino», extrait du manuscrit d’Henry Dunant L’Italie d’aujourd’hui est à l’époque divisée entre les royaumes de Piémont-Sardaigne et de Naples, le Vatican, quelques petites principautés et l’Empire austrohongrois. Ce dernier possède alors une partie considérable de l’Italie du Nord, à savoir la Lombardie et la Vénétie, qu’il n’est pas disposé à céder. Après l’échec d’une révolution nationale en 1848/49, le Piémont-Sardaigne, sous la direction de Cavour, président du Conseil, change de stratégie et se cherche des alliés puissants capables de soutenir les intérêts italiens. 4 ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 Avant son unification, l’Italie était divisée entre différents royaumes et principautés. Grâce au mot d’ordre «Tutti fratelli – nous sommes tous frères», Dunant encourage les bénévoles à secourir toutes les victimes sans se soucier de leur camp. Croix-Rouge suisse se jeunes 5 A > Links S P R O P O ...... La première Convention de Genève (Image: © MICR) Certains régiments avaient dû abandon- après la bataille, abandonnant les bles- ner leurs provisions et n’avaient sur eux ni sés à leur sort. Tout manquait: eau, nour- nourriture ni eau. riture, pansements et médicaments. Voilà le tableau qui s’offrit à Henry Dunant, Des scènes tragiques se déroulaient des alors qu’il se rendait à Castiglione, un vil- heures encore après la fin officielle des lage situé à proximité du lieu du drame. combats. Des éclaireurs français ouvrirent le feu sur des hommes de leur camp partis Dunant est en voyage d’affaires – un à la recherche de bois et de nourriture voyage qui aurait dû le conduire jusqu’à dans les environs. Des blessés autrichiens l’empereur Napoléon. C’est donc par pur fusillèrent des soldats français venus leur hasard qu’il se retrouve témoin d’une porter secours, croyant qu’ils voulaient les scène dont l’atrocité le bouleverse et le abattre. Un malentendu dû sans doute au hantera longtemps. Le jeune Genevois fait qu’une grande partie des Autrichiens assiste ainsi à la mort de nombreux sol- ne parlaient que croate ou hongrois. Il dats qui succombent à leurs blessures était tellement difficile de se comprendre parce qu’aucun soin approprié ne leur est Alors que la bataille de Solférino n’a eu que de modestes retombées politiques, elle a joué un rôle primordial dans le domaine humanitaire, avant tout grâce à Henry Dunant. Conséquences humanitaires enjeux, le service sanitaire a dû s’adapter d’une catastrophe militaire lui aussi. Alors que la bataille de Solférino n’a eu que de modestes retombées politiques, L’initiative de Dunant a enfin été à l’ori- elle a joué un rôle primordial dans le gine du premier accord international en domaine humanitaire, avant tout grâce à la matière, à savoir la Convention de Henry Dunant. S’appuyant sur les expé- Genève pour l’amélioration du sort des que la méfiance resta grande de part et prodigué. Très vite, il décide d’organiser riences faites à Solférino, ce dernier a militaires blessés dans les armées en cam- d’autre. lui-même les secours. Il fait appel à des jeté les bases de deux des principales pagne. Dunant coordonne les secours volontaires, qu’il trouve essentiellement frères», Dunant encourage les bénévoles institutions du Mouvement de la Croix- parmi les femmes et les filles de Castiglio- à secourir toutes les victimes sans se sou- Rouge. Un symbole facilement reconnaissable cier de leur camp. Tout d’abord, il a développé un concept les membres du service sanitaire et d’évi- Les volontaires prennent les blessés chez de sociétés de secours nationales dont la ter que se reproduisent les malentendus eux et partagent avec eux leurs maigres mission consisterait à former des volontai- tragiques auxquels Dunant avait assisté à victuailles. Leur dévouement impressionne res en temps de paix pour qu’ils puissent Solférino. Les hôpitaux militaires devaient beaucoup Dunant. Il regrette toutefois fournir les premiers soins aux blessés en être respectés par les parties adverses que de nombreuses personnes désireuses cas de guerre. De cette idée sont nées les comme des zones neutres et non militari- de se rendre utiles ne le puissent pas par près de 200 Sociétés nationales de la sées. Mais quelques lignes ne suffisent manque de connaissances élémentaires Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui pas pour rendre compte de l’étendue de en matière de soins. offrent depuis un soutien précieux aux la convention. Elle a en tout cas incarné victimes de conflits. un signe d’humanité essentiel en ces Le principal problème résidait dans le ne, auxquelles viennent s’ajouter des tou- soin aux blessés. La plupart des médecins ristes et des voyageurs. Grâce au mot s’étaient retirés avec le gros des troupes d’ordre «Tutti fratelli – nous sommes tous permettrait d’identifier les volontaires et temps où la gestion de la guerre, et la La bataille de Solférino a mise à mort elle-même, étaient gagnées marqué un tournant dans la par l’industrialisation. Une croix rouge: signe facilement reconnaissable qui permet de protéger le personnel soignant en temps de guerre. Ce brassard a été porté par le D r Appia, un fondateur du CICR, entre 1864 et 1870. (Image: © ICRC) conduite de la guerre. Si autrefois de petites armées royales s’affrontaient, les combats opposent désormais des troupes massives disposant de fusils au temps de chargement réduit et à la portée décuplée – une révolution Un soldat blessé est soigné par une femme de Castiglione. (Image © Photothèque CICR (DR)/LE ROUGE, Georges) 6 ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 Sources: > Harry Hearder, Italy in the Age of the Risorgimento 1790–1870. New York, 1983. > Henry Dunant, Un Souvenir de Solférino. Zurich, 1959 (nouvelle édition). > Page 4, carte: http://de.wikipedia.org/wiki/ Risorgimento de: Putzger historischer Weltatlas technique responsable de l’augmentation effroyable du nombre de morts et de blessés. Pour faire face à ces nouveaux Croix-Rouge suisse se jeunes 7 A S P R O P O «Utopie d’hier, réalité de demain» (Image: © CRS) (Image: © Henrik Sellin, Swedish Red Cross) Henry Dunant Quelles idées d’Henry Dunant sont encore d’actualité? Où s’engagerait-il aujourd’hui pour un monde plus humain? Et que fait la nouvelle génération pour changer le monde? «ready for red cross» a interrogé de jeunes bénévoles de la CRS. tenir le service sanitaire de l’armée en «Chacun doit trouver sa pro- temps de guerre. Son appel donne pre manière de redonner quel- naissance à un mouvement internatio- que chose au monde en remer- nal sans précédent, et une révolution ciement de ce qu’il a reçu. Ma humanitaire s’amorce avec la fondation voie est d’être bénévole en du CICR en 1863. Suisse, et non pas dans des Les années suivantes, Dunant s’engage pays lointains. Car, ici aussi, il partout en Europe avec passion et suc- y a beaucoup à entreprendre cès pour la fondation de Sociétés natio- et bien des opinions à faire nales de la Croix-Rouge. Mais sa car- changer.» Henry Dunant est né le 8 mai 1828 à rière professionnelle ne connaît pas la Adrian Honegger, 25, Help Genève. Dès l’enfance et dans sa jeu- même réussite. Il fait faillite, quitte nesse, sa foi religieuse le pousse à s’en- Genève et le CICR, s’isole et tombe gager socialement. dans l’oubli au point qu’on le croit mort. Le 24 juin 1859, lors d’un voyage d’af- Sans le sou, il vagabonde en Europe et «Henry Dunant dénoncerait «La conviction d’Henry Dunant que tout homme faires, Dunant est le témoin involontaire s’établit finalement à Heiden, bourgade «Aujourd’hui, Henry Dunant aujourd’hui l’existence de démuni a droit à un traitement médical, sans dis- de la sanglante bataille de Solférino appenzelloise, en 1887. En 1895, un discuterait certainement avec Guantánamo et visiterait les tinction de sexe, d’âge, de couleur de peau, de (cf. article p. 4–7). Trois ans plus tard, il journaliste retrouve sa trace dans un Barack Obama de la fermeture camps de réfugiés.» religion ou de nationalité, est une idée que nous publie un ouvrage intitulé «Un souvenir hôpital régional et rappelle à l’opinion de Guantánamo.» Anne-Sophie Klee, 18, CRJ BE essayons toujours de concrétiser.» de Solférino». Dans ces pages, il exige l’existence du fondateur de la Croix- Stefan Ganz, 22, Help Fabian Lengwiler, 19, CRJ SG la signature d’une convention interna- Rouge. Le vieil homme est alors couvert tionale garantissant la protection des de dons et de distinctions. En 1901, il se victimes de la guerre. Il y propose en voit décerner le premier Prix Nobel de outre de fonder des sociétés de secours la paix. «Il s’engagerait dans les régions dans tous les pays. Celles-ci auraient Henry Dunant s’éteint le 30 octobre «J’explique à mes amis que «Je pense qu’il s’engagerait pour plus d’humanité dans des en guerre et dans le Tiers- pour mission de former, en temps de 1910 à l’âge de 82 ans. Il est inhumé au tous les êtres humains sont en voie de développement à tra- «Pour moi, la vision d’Henry Monde afin de garantir que les paix, des volontaires capables de sou- cimetière Sihlfeld à Zurich. égaux, qu’ils soient noirs ou vers des collectes et donations.» Dunant qui dit que chaque être victimes et les pauvres reçoivent blancs. J’essaie également de Sara Borer, 20, SSTS humain a la même valeur et des biens de première nécessité résoudre les différends entre qu’on est tous pareils, tous et que les besoins fondamen- «Je suis responsable des connaissances.» Sara Borer, humains, est trop souvent taux soient couverts.» «L’idée que l’on agit et aide de de Help Küssnacht et 20, SSTS oubliée. Mais je comprends Regula Stalder, 25, Help pays en guerre et dans des pays «Dunant s’engagerait dans le manière désintéressée, indépen- enseigne aux enfants cela, il y a aujourd’hui trop de damment de la nationalité ou quelques rudiments frontières, trop de drapeaux, d’autres critères. Une aide sans de la pensée d’Henry de religions.» Nils Riva, 16, CRJ VS limites.» Dunant. Son idée maî- Daniela Abplanalp, 23, CRJ BE tresse: aider les per- Tiers-Monde, en Afrique et dans les pays pauvres, qui ne dis- «Je fais beaucoup de bénévolat posent pas d’une aussi bonne pour permettre aux enfants et médecine.» aux jeunes qui aiment nager de «Les activités de jeunesse per- Sandro Coatti, 17, CRJ BE pratiquer leur hobby.» mettent de former des jeunes et gement bénévole consiste à faire passer Dave Sennerich, 29, SSS de leur transmettre des valeurs un bon moment à ces enfants (réfugiés importantes.» en Suisse avec leurs parents).» Patrizia Gilgen, 35, SSS Joanna Menet, 24, CRJ ZH 8 ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 sonnes en situation de «Lors de nos après-midis de jeux, nous détresse.» jouons et faisons du bricolage avec les Maya Staub, 22, Help enfants du centre de transit. Mon enga- Croix-Rouge suisse se jeunes 9 S P R O P O (Image: © MICR) A Le Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Les deux drapeaux symbolisent la protection des personnes dans le besoin mais également ses limites: le Mouvement de la Croix-Rouge ne peut venir en aide à tous les êtres humains sur terre. «Il est essentiel de refuser la fatalité» Beaucoup de membres du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge s’engagent pour que la vision d’Henry Dunant devienne réalité. Parmis eux: Roger Mayou, directeur du Musée International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et Graziella Piccolo, déléguée du Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Chacun s’engage à sa façon, mais poursuit les mêmes objectifs. Comment en êtes-vous arrivés à sonne dont le profil s’apparenterait à celui intégrer le Mouvement de la Croix- d’un gestionnaire culturel. Je n’avais Rouge et du Croissant-Rouge? jamais pensé au Musée de la Croix-Rouge Madame Piccolo, Monsieur Mayou, Madame Piccolo: L’envie de travailler mais le défi m’a tout de suite intéressé. pouvez-nous dépeindre dans une organisation comme le CICR Pouvoir mettre mes compétences au ser- vos activités au sein de la Croix- m’habite depuis que je suis toute petite. vice d’une cause passionnante, respecta- vous Rouge? De plus, j’ai toujours eu envie de travailler ble et indispensable me procure depuis Madame Piccolo: J’ai terminé ma mis- à l’étranger. Ayant vécu au Brésil, j’y ai 10 ans un bonheur permanent. sion hier! Responsable du département côtoyé la misère sociale qui m’a sensibili- de communication de la délégation du sée à la question des inégalités et des CICR à Kaboul, mon travail comportait injustices. Le désir d’aider les autres a les activités de terrain des délé- plusieurs aspects: entretenir des liens toujours été omniprésent. J’ai eu de la gués? avec les médias et divers groupes d’inté- chance de choisir une branche académi- Monsieur Mayou: Dans ce Musée, rêt, parler de la situation humanitaire et que qui m’a dirigée sur la voie des rela- nous parlons du travail du mouvement, collaborer avec plusieurs secteurs de la tions internationales. C’est lorsque je tra- mais le travail du mouvement, c’est avant société civile et militaire Nous avons aussi vaillais au Brésil pour Human Rights tout le travail des délégués sur le terrain. coopéré avec les universités, les cercles International que mon futur chef de délé- Je crois que nous avons cette mission de religieux, l’armée ou encore la police gation m’a contactée pour me proposer mettre en lumière le terrain sinon les Tête-à-tête (Images: © CRS) I nt e rl o c u tr ice : C a ro l i ne G randje an Quel lien possède le musée avec afghane. de travailler pour le CICR. Dès lors, je vis expositions seraient sèches et n’intéresse- Monsieur Mayou: En tant que direc- une belle histoire avec la Croix-Rouge. raient pas. teur du Musée, je m’occupe essentielle- Monsieur Piccolo: Exactement, ce du Musée d’art et d’histoire de Fribourg (CH) dans un ment de fixer les lignes stratégiques et de franchement, j’ai atterri dans le mouve- Musée parle de ce que nous faisons et il premier temps, il a exercé plus tard en tant que Mayou: Pour répondre Madame Né en 1954, Roger Mayou a obtenu après ses études une licence en histoire de l’art. Conservateur-adjoint vérifier qu’elles soient respectées. Je me ment par hasard. Il y a dix ans, le Musée est très réaliste. Il doit être compliqué conseiller artistique de l’UBS. Il a pris la direction consacre au maintien de la politique connaissait quelques problèmes et le d’ailleurs de définir une stratégie, les du Musée international de la Croix-Rouge en juin 1998. générale du musée, aux expositions, aux conseil de fondation a décidé que le nou- priorités et les points d’intérêt du Musée. manifestations, à la gestion financière et veau directeur ne devait plus être un Mais il est évident que les opérations de à la communication. ancien délégué CICR mais plutôt une per- terrain sont la substance du musée et je 10 ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 Madame Graziella Piccolo est originaire du Brésil. Elle travaille pour le CICR depuis 1995 et vient de terminer une mission de terrain en Afghanistan en tant que responsable de la communication. Elle a quitté la Suisse à la fin du mois de décembre 2008 pour une nouvelle mission d’environ 18 mois en Irak. Croix-Rouge suisse se jeunes 11 A S P R O P O tire un coup de chapeau à Monsieur Comment, chacun à un niveau des comportements solidaires que je différent, vivez-vous l’inhumanité retrouve Henry Dunant. Et la notion de Monsieur Mayou: Mon travail est que vous rencontrez? bien moins difficile que le vôtre, moins Madame Piccolo: On apprend à faire dangereux aussi. Je n’aurais pas la force face à l’horreur petit à petit, avec l’expé- d’exercer une telle activité, d’être confron- rience, et à gérer la pression que les té au quotidien à des situations épouvan- situations nous imposent. Pour cela, il faut tables. Nous, nos risques sont légers. Ils tout d’abord être convaincu de ce que l’on consistent à monter une exposition qui fait, être réaliste face à nos limites et vis- intéressera les visiteurs. On a toujours à-vis de ce que nous pouvons entrepren- plus d’envie que de possibilités de faire dre. D’ailleurs, les deux drapeaux qui se des expositions alors pour choisir laquelle situent à l’entrée du Musée représentent pourrait amener une réflexion et enthou- bien les limites du mouvement et de notre siasmer le public, on doit bien connaître travail: ils recouvrent une partie de la sur- «La solidarité, on la retrouve chez chacun d’entre nous, entre les murs de ce Musée, chez les délégués, chez les visiteurs et surtout, chez les jeunes.» Graziella Piccolo ce Musée, dans chaque visiteur qui vient ici, chez les individus qui travaillent sur le touchée par le Mouvement. Monsieur Mayou: Faire perdurer la vision d’Henry Dunant est le travail quotidien du Musée. Nous diffusons à la fois l’histoire du Mouvement et le travail qui est accompli aujourd’hui. Monsieur Mayou, pourquoi les face mais pas sa totalité et c’est exacte- jeunes devraient-ils venir visiter le ment ce dont nous devons être conscients. Musée? lenge que vous avez de déterminer ce qui Nous pouvons agir et protéger une popu- légitime. Il faut savoir ce que l’on peut Chaque visiteur va découvrir une série de va intéresser les gens! J’ai pu me rendre lation mais nous ne pouvons accomplir montrer et ce à quoi nous devons renon- problématiques qui touche le monde compte à quel point la mise en place de miracle ni avoir prise sur tout car nous cer. Quelle limite ne pouvons-nous pas contemporain dans ce qu’il a de com- d’une exposition exigeait une longue n’incarnons qu’un élément d’un long pro- franchir? C’est parce que la question de plexe et de difficile. Mais malgré toute réflexion et parfois ça peut devenir bien cessus. Mais il est tout de même très la limite se pose continuellement que nous l’horreur qui se déroule continuellement plus complexe que ce que nous réalisons culpabilisant de manger à sa faim, d’avoir nous focalisons sur le travail du Mouve- sous nos yeux, il pourra constater qu’une nous ment, c’est-à-dire sur la réponse à ces réponse est toujours possible, que chacun côtoyons n’ont rien. S’il n’y a ni conviction situations plutôt que sur les situations peut agir, trouver en lui-même des répon- ni sens à l’action réalisée, c’est trop dur. elles-mêmes. ses et que finalement, il n’y a pas de fata- lorsque ceux que Tête-à-tête il est impossible de ne pas être touchés «Our world – your move», la nou- pour agir et contribuer à un monde Deux personnes issues par dans velle campagne du CICR et du meilleur. C’est le message que veut diffu- de secteurs différents de la laquelle certains vivent. Il faut être extrê- FICR, décrit bien la vision d’Henry ser le Musée. Les jeunes sont très Croix-Rouge se ren contrent. mement forts, vivre avec l’inhumanité, et Dunant, et vous, quelle contribu- conscients des difficultés du monde et même développer une certaine résilience. tion amenez-vous pour la faire nous voulons leur faire comprendre sim- ➔ Quel est leur rapport à la J’ai mis en place des mécanismes de perdurer? plement qu’ils sont capables d’agir. décompression mais chacun trouve sa Madame Piccolo: Je vais continuer à propre stratégie pour pouvoir continuer à maintenir cet intérêt vis-à-vis d’autrui, des être convaincu. Il n’y a pas de formule injustices et des inégalités. Quoi que je magique qui puisse convenir à tout le fasse, je rechercherai des situations dans Croix-Rouge? en son sein? ➔ Ont-elles des points communs, des divergences? conditions d’existence (Image: © IKRK/SAAD) et du Croissant-Rouge lesquelles je peux, à mon niveau, être utile. C’est ma profession, mais l’un des Au cours d’un entretien à bâtons rom- suis plutôt confronté à des images et je ne éléments fort du mouvement est le volon- pus, «ready for red cross» sonde leurs peux que parler de ma toute petite expé- tariat, des gens qui, comme Henry Dunant, Heures d’ouverture: 12 Omar, 2008. Le CICR à Bagdad, Irak. Un délégué du CICR distribue de l’aide alimentaire à des femmes divorcées et veuves. de la Croix-Rouge monde. 17, Avenue de la Paix, 1202 Genève www.micr.ch rience de terrain que j’ai pu vivre au donnent de leur personne gratuitement. Tous les jours (sauf le mardi) début de mon activité au Musée. Dans le C’est lorsque je vois des jeunes qui se 10h – 17h. Musée, la question de l’inhumanité est mobilisent bénévolement et qui possèdent ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 (Image: © IKRK/KOKIC, Marko, 2007) Musée International Monsieur Mayou: Pour ma part, je motivations. Le CICR en Afghanistan. Un délégué du CICR visite un prisonnier au centre de détention des mineurs dans la prison centrale de Kandahar. Grâce à l’engagement du CICR, les prisonniers ne sont plus enchaînés aux pieds. lité. Il est essentiel de refuser la fatalité On travaille toutefois avec des humains et les (Image: © CRS) terrain, chez chaque personne qui est notre public. l’électricité Devant l’entrée du Musée international de la Croix-Rouge et du CroissantRouge à Genève. solidarité, on la perçoit entre les murs de Madame Piccolo: C’est un grand chal- ➔ Quelle activité poursuivent-elles Musée: www.micr.ch CICR: www.icrc.org (Image: © V. Ott, MICR). Mayou pour son travail. sur le terrain! > Liens Des objets réalisés par des prisonniers sont présentés. Croix-Rouge suisse se jeunes 13 A > Links Le Service de recherches de la CRS enregistre des demandes et des informations en provenance du réseau mondial de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Derrière chaque lettre se cache un destin. S P R O P O «Le pire, www.chili-srk.ch www.redcross.ch (SRK in Aktion > Migration > Gewaltprävention und Konfliktbearbeitung > Konfliktbearbeitung) transmettre. Ce faisant, il pose la première pierre du Service de recherches de la Croix-Rouge. c’est l’incertitude» Sur le champ de bataille de Solférino, Henry Dunant rédigeait des lettres pour le compte de soldats blessés et mourants. Sans son intervention, les familles n’auraient jamais rien su du destin de leurs maris et fils. Aujourd’hui encore, conflits armés, Rétablir les liens «Nous faisons bien plus qu’essayer de Pour Samad Sakhaye, c’est là localiser des personnes», explique Nicole une réalité. Depuis près de Windlin, responsable du Service de quatre ans, ce jeune Afghan recherches de la Croix-Rouge suisse de 22 ans vit en Suisse. Avec (CRS). Les activités déployées visent toutes l’aide du Service de recher- à rétablir le lien entre les membres d’une ches de la CRS, il essaie de famille qui se sont perdus de vue. retrouver ses parents. Il a accepté de raconter son his- catastrophes et flux migratoires séparent des milliers d’êtres humains. Le Service La tâche principale du service consiste à de recherches de la Croix-Rouge tente de rétablir les liens entre les personnes dis- rechercher des disparus. Toute personne parues et leurs proches. résidant en Suisse qui a perdu le contact I n t e rlo c ut ri c e : B arbara Furre r J’ignorais où je me trouvais. Dans la rue, j’ai rencontré un Pakistanais qui comprenait ma langue. Il m’a dit que j’étais en et y déposer une demande de recherches. Ready: Nicole Windlin enregistre toutes les infor- perdu la trace de tes parents? Suisse et m’a expliqué ensuite comment mations utiles à l’enquête. Dans son tra- Samad: En Afghanistan, mon père était déposer une demande d’asile. C’est ce vail, elle s’appuie sur le réseau mondial persécuté en raison de ses convictions poli- que j’ai fait en mars 2005, au centre d’en- du Mouvement: en effet, les Sociétés tiques. Mes parents et moi avons donc registrement de Bâle. Samad, comment as-tu nationales de la Croix-Rouge ou du Crois- vécu trois ans en Iran. A l’expiration de «Ah! Monsieur, si vous pouviez écrire à sant-Rouge de 185 pays disposent elles notre permis de séjour, nous avons dû par- Comment as-tu entendu parler du mon père qu’il console ma mère!» Telle aussi d’un tel service. Les délégations du tir. Nous nous sommes réfugiés en Turquie Service de recherches de la CRS? est la supplication que le jeune caporal Comité international de la Croix-Rouge et, de là, avons essayé de gagner l’Angle- Par l’assistante sociale qui s’occupait de Claudius Mazuet adresse, les larmes aux (CICR) contribuent également à retrouver terre avec l’aide d’un passeur. Ce dernier moi au centre de transit Neuenegg, où yeux, à Henry Dunant. Il sait que son état la trace de personnes dont on est sans nous a dit qu’il ne pouvait pas nous trans- j’habitais à l’époque. Grâce à elle, j’ai est désespéré. Dunant note l’adresse, nouvelles. Nicole Windlin s’adresse à ces porter les trois en même temps. J’ai dû lais- déposé une demande de recherches. Claudius expire. De retour à Genève, il différentes instances qui, sur place, met- ser mes parents sur place et monter dans écrit: «Les parents, qui demeuraient rue tent tout en œuvre pour retrouver l’inté- une voiture. J’ai passé la nuit dans une Que cela signifie-t-il pour toi que d’Alger 3, à Lyon, et dont ce jeune ressé. En cas de succès, la Croix-Rouge cave. Le lendemain matin, on m’a transféré la CRS recherche tes parents? homme, engagé comme volontaire, était demande l’accord de ce dernier avant dans un camion. J’ai cru y rejoindre mes Cela me donne du courage. Nicole Wind- le fils unique, n’ont eu d’autres nouvelles d’informer ses proches. parents, mais ils n’étaient pas là. Je ne les lin enquête dans beaucoup de pays et ne ai plus jamais revus. Je ne pouvais guère perd pas espoir. Elle m’a raconté avoir Le message Croix-Rouge – communiquer avec le passeur et ne sais retrouvé des personnes disparues après source de réjouissance pas ce qu’il s’est réellement passé. plusieurs années. Elle explore sans cesse de leur enfant que celles que je leur ai données.»1 (Images: © CRS) toire à ready for red cross. avec un proche peut s’adresser à la CRS Text e: B a rb a ra Fu rre r, Ha nsjörg St ef fen Nicole Windlin, responsable du Service de recherches de la CRS, assume son travail parfois empreint de tristesse: «C’est un privilège que d’apporter son soutien à des personnes en détresse.» Vivre dans l’incertitude Sur le champ de bataille de Solférino, Il existe de nombreuses raisons pour les- Dunant s’enquiert des derniers souhaits quelles, aujourd’hui encore, des membres Comment es-tu arrivé en Suisse? elle m’appelle. Si les nouvelles sont mau- des mourants, note l’adresse de leurs pro- d’une famille ne peuvent plus garder le Quand le camion s’est arrêté, on m’a som- vaises, cela me rend triste. Parfois, je suis ches ainsi que le message d’adieu à leur contact. Après un tremblement de terre, mé de descendre et le passeur est parti. en colère. d’autres pistes. Dès qu’il y a du nouveau, par exemple, les lignes téléphoniques sont 1 14 ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 Henry Dunant. 1862. Un Souvenir de Solférino. souvent coupées et les services postaux Croix-Rouge suisse se jeunes 15 A S P R O P O Le service de recherches est actif dans le monde entier. Au Rwanda, 90% des familles de mineurs non accompagnés ont pu être retrouvés grâce aux photos. (Image: V. Ott, MICR) Comment se passe ta vie ici en Suisse? C’est difficile, j’ai un permis F (admission provisoire). J’ai peur d’être expulsé du jour au lendemain. Je me demande tout le temps où sont mes parents, ce qu’il leur est arrivé, s’ils me recherchent eux aussi et pourquoi je ne les ai pas trouvés jusqu’à maintenant. L’incertitude me tourmente, je me fais du souci. Heureusement, j’ai commencé au mois d’août un apprentissage en tant que boulanger-confiseur. Le travail est dur, mais je suis heureux d’avoir la possibilité de suivre une formation. C’était difficile de trouver une place. Une fois, j’ai eu l’idée de faire un apprentissage à l’essai chez un peintre. Je me suis rendu chez lui pour me présenter et j’ai sonné. Il m’a claqué la ne fonctionnent plus. De même, un détenu également au Service de recherches. Il porte au nez. De telles expériences sont à Guantánamo n’a pas le droit de se s’agit de les aider à faire le deuil, à tour- douloureuses. Quand cela m’arrive, je me manifester directement auprès de sa ner la page. Il est important pour chacun sens seul et j’aimerais que mes parents famille. Dans de telles situations, la Croix- de savoir à quoi s’en tenir, de connaître le soient là. Rouge joue les intermédiaires: son Service destin de la personne aimée. «Le pire, de recherches transmet un «message c’est l’incertitude», souligne notre interlo- Que fais-tu pour ne pas perdre Croix-Rouge». Celui-ci peut contenir une cutrice. Elle ronge et obnubile ceux qui en espoir? lettre, des photos, voire des documents sont la proie, au point qu’ils ne peuvent Je recherche moi aussi mes parents, et officiels, tels qu’un acte de naissance. Un plus penser à rien d’autre. Chaque fois mes amis m’encouragent. Et Nicole Wind- message Croix-Rouge est souvent la pre- que Nicole Windlin doit communiquer lin n’abandonne pas. Parfois, j’aurais mière et seule possibilité de renouer avec une mauvaise nouvelle, elle en est affec- envie de reprendre contact avec mes deux sa famille. Quand il atteint son but, il est, tée: «Ce travail me touche profondément, sœurs restées au pays. Mais je me retiens, pour tous, une source de réjouissance. je partage le chagrin de mes interlocu- car j’ai peur de leur causer des ennuis teurs.» Cependant, malgré la lourdeur de avec les autorités afghanes. Je ne vou- Destins tragiques – peine la tâche, elle trouve beaucoup d’aspects drais en aucun cas les mettre en danger. partagée positifs à son activité: «Les gens sont très Alors, tant que je ne sais rien de plus pré- Mais il arrive aussi que la résolution d’un reconnaissants de notre soutien. Ils sen- cis, je continue simplement d’espérer. cas débouche sur un drame. «Retrouver la tent que nous nous battons pour eux sans trace d’une personne portée disparue, perdre l’espoir de retrouver l’être cher.» Merci pour cet entretien. Nous te souhai- c’est parfois constater qu’elle n’est plus en tons beaucoup de chance! vie», dit Nicole Windlin. La lourde tâche : » i l l e t a r f «Tutti t Henr y Dunant i a r i d s u o Que n aujourd’hui ? érino» – lf r o S e d Lea Meie enir r v a u p o S t n n a «U Dun vrage de u es subo l’ e d res ni autr ire it a t p a n h e c s m n nces sa com s, expérie ne traite, n ’u o d ti a rv e s avait Les ob dues en r sont ren e Magenta divisions. u d te e u ir a l’ to n ic e a d illent nte v l’armée fr s qui éma réflexions u à t o e tr n «La sangla a x il u M re n ville de es Italiens t les nomb constitutio e d re , e c la m ra s s v a ia ouvert la s p ou rôle cilitent orté l’enth ents et du récit ne fa m .» e e le n m çaise et p é s v y é x s ro e ique d haut pa e Solfée. chronolog ouvenir d à son plus S n U « t lui-mêm is n e o a c s isotr n n u e e li D m b r m u a nt p des image nu p a , n s te u n Ainsi co D io s s ry n re orimp it qu’He Dunant h n stent des ’u e u R q rino», réc n mes putatio rage les faits. ils. Les fem e s. Une am i cet ouv e ta u é lé ’h d ans après rd e u rc jo fo , ur aid t avec e lit au langage rifié décri pportant le Quiconqu a bituer au a s n ’h s e e li a C rd it o i, car . d’ab s villages e époque e l’ennem e d tr d u doit tout i a m e a n l’ e cris elui d’u distinguer n roman d ères. Les u s fr n à t a s n le o qui est c s b s m hôpii», tou vient but, resse vieillot, de tutti fratell s blessés dans les « e qui, au dé u q n e ie ls b tivant dictant un individue spérés de ts s e n n s ti é ra s d u e o guerre cap d m e rtout, es. Les sur la tchwork d ille. Et, su ux militair rmations m ta fo fa vite un pa in r u s e le L s à leur tanés. orts, sur le ière lettre ans la cha d m rn e i, s d u le et d’instan q t c e a de tab relents s, les s blessés improvisé ouvre les ette odeur c s c re bataille, le te s , ri té u é o l’ c u te de urent… , les se on – so oppressan médecins s qui supp t l’évocati ie e la t , s p t e s n c e e ri d u it o nfa oudaine e ntiels se n s le i e ti u tt s q e e c p s e t riches bie m c’est et surtou hent – des dra science: n ste aussi s, débouc e o e c R ir a vent crue it e il d m st se ôpitaux ente, qu’e la création vante pri : u rm e o u ir m a to é n dans les h n la o tion œur de peée révoluti c ici, au c e organisa ecours ap s n n o e ’u d d d sur cette id s e e ic ir tr fonda i sous le e. s volonta ujourd’hu s de guerr née l’idée a p de société s m n o te s n t is e a ri c n con rvenir est é que nous lées à inte Solférino» e d ir -Rouge. n ve nom Croix «Un Sou d’informer les survivants incombe alors 16 ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 17 I Notre monde. A vous d’agir. La bataille de Solférino est entrée dans l’histoire pour deux raisons: la cruauté de ses combats et le fait qu’elle fut le point de départ de la fondation d’une œuvre d’entraide appelée aujourd’hui Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Voici quelles sont les activités prévues pour commémorer les 150 ans de Solférino. ani t m u h e g a «Vill a i r e» Fé d érane et la n e li a it -Roug e tés de la La Croix es S o cié d le a n o t e, rnati u g e o nt o us t e n tion inte issant-Ro ro C u Camp s d et ute 0 09 ix-Roug e nes d e to 8 juin 2 nt, Cro s p erson a e n d u o 24 au 2 D n , ri o une olf é lf érin e nse mble invit é à S le de S o il re it ta iv u a v n b t r e ujour te p ou Lors de la d e 50 je d é p e ns é la planè nte. Près a ans, s’est n s. 1 é n 3 s o s e si le s re d pa e mb s âgé a ux b se maine plus et m une aid e t e p r e s m rt n a o c a p 16 se t, un p o ur a p e Jeunes âgés de vo u e m e n ul- nes isations d e à ce dé n d g a a a t rg e m o s m s e o p nte je un En h S ) re ré de dif fére de 70 0 0 isse (CR s u s s rè le p e r t g u n u s ge -Ro It alie accueilla la Croix le «villa t été e n 24 d e s e d a ns anisé ce s is le rg u o S e t tr s n e la E t tes b ataille. se nteron Croixmes de la la e e». d s lie ux mê it man air e mbre uni- hu , des m ré in e ju s r 8 e 2 nti et monde e o ur n a nt d u te ntes p e Ro u g e v e d e g la il e ns le v ers. Il n ront d a des ate li re iv u s r et é morer é change e comm d t n e m is as se ule p uge, ma s’a gira p , un cam Croix-Ro la e d u 28 juin o a n n ri o 3 é ti 2 lf a o d m u S thè e nt, d s « la fon no sur le e mome ri rler de m é a ê lf p n m o o S si u s e à A discu ndra mie ux, aussi d s, faire te mps d e al se tie n lu s o e p ti D a e . x ir rn i» u ’hu inte ir a t: fa d e la e réflé c h o u ve m e n d’aujourd nationale e tt ro nt d sse en m té e rm iié e n c n u p o a S n Je m u « u que trois fis h en comm in». Cha e nverra Q ue ls dé r plus lo ivantes: nt-Roug e ve r e u ll a le s s a s s re is n ro o e ti C ll du roblème ques d oit-e ouge ou ront de p -Roug e te -R ix u u ix c e ro p is ro C d C s s e une je un nt d e s taires la nts. Les je lab orero me nt les é ta m n s o e il s C , ré ro e t? p p en re outr e es actue lle m ves; e n ditions d soudre c p ersp e cti r les con uer à ré re e ib o d tr li t n é e o m c à a ve nt-ils estiné es até gies d tr s. s ? s e mp orain blè m urs conte vie de le se e n s e n u e J Camp « ment» m o u ve 18 > Liens N A L O I T A N T E R N ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 1 nd e. o m e r t No gir. a ’ d s u o Av Evénements liés à Solférino: www.redcross.ch > Activités > Jeunesse > Jeunesse en mouvement www.ifrc.org > youth ix-Rouge, activities l de la Cro a n o ti a rn s te té in ié é c it o S des Le Com ationale www.ourworld-yourmove. e tion intern ra é d é F sant-Roug la t du Crois org e e g u o ix-R n c e nt d e la Cro tionales la a n s té ié les S o c se nsibiliainsi que p agne de m a c e n u t te mp oj inte me n conjo it aires con n a m u h s t les d éfi acun p eu sation sur er que ch tr n o m à iné e n e s q ui rains dest a mess. ur. Les je u le in il is e d m rl e o . d Our w r move un mon ix-Rouge make you œ u vrer à de la Cro It’s time to e ic rv g r se .o u ve t a t esp oir s’engagen - y o ur m o re d onne n ld s r Il o s. w se r o h ou er les c ui. font b oug sort d’autr é liorer le m a t n e v (w w w. u et p e amp agne c la e d n ternet sera mis e Le site In ve.o r g ) o m r u o -y ssible d’y o u r wo r ld Il sera p o . 9 0 0 2 ve r mars t de moti lligne fin g e m e nt e a g n e n so et à a gir raconter impliquer s’ à s e n u tres je ainsi d’au umain. nd e plus h o m n s sur les u r u po formation in s e d e rt lomompo n, e n Co La page c Afghanista n e s é Libye, e n conflit s arm H aïti, e n n e , ie u é org ongo et a bie, e n G tique du C e nt, lors ra c m o le m a é in d rr F e la gue e nt-Roug e. Ré publiqu ue l p oint q lle à u Croissa à ie d e ic tr ff n o et mo n e n è v e, p ersonnes Lib an. Elle anif est atio rino à G essa ge die n d es d’une m m ti o le u q t s n D e S o lf é le c ro le t nsmett e d a ns e influe sur aré au 4 juil ève, ils tra roix-Roug p n C ré e p G la t e n d n 29 juin auro tion ératio e qu’ils décrit l’ac e c la Fé d humanit air a g e a ux ration a v y o o b v a a ll le S o R c t e C En p a ys. le camp CICR, la si p e n d a nt nale et le s Unies ain n n e o s ti n a o N ti internatio a s de anif est rése ntants evoises. suit e d es m tion re p ses et ge n ra is o prév u, à la m su é s m té m ri e co e x auto voya g e d e nt convié e qu’au It alie, un ra é g ale m ve, ville d è se n e ù o G à te e fê nclura S olf érino que Un e n è ve c o allant d e on de G o u g e. C h a ti -R la ix u p ro o C p de la d e la la on. fondation mé morati me mbres 0 0 3 e cett e com d s u rè p ’a n d r, u jo âgés à H e id e unesse, e t Je ô e c g e u t e o n n Pe ie d u Croix-R urront à p am p d e C ans, p arco 8 sn 1 e s s e in tr o m 2010 (aprè kilo mè di 24 m ai izaine d e n d lu e u n a i ’u e u i) d d q c e ux étap e 22 (mid canton d e ré unir u d ans le 0 st o e 1 is f 0 ti la 2 c a i je V r. de It alie, e n u 24 ma midi). L’o b fera e n ca la CRS et d u 22 a unesse d e du trajet se e nt appré je e m st la re re t n s sû e Le se it tr . ura Vaud iron 70 0 s cen comp o Dunant l’a nges. Env s d a ns d e d e la a ry é h n e c e rg ir é e H a b n rs é u h te n le ue des u ce Ils seront fa voriser us. Chaq e gym ou ccasion d nt att e nd e n fa ve ur cié : à l’o es salles d so d ré s, v ts , e u n e u a œ g q u a ip ti e nco ralogis p artic i q ui a t le voy me vise à lliance rt de ce lu m il. Pe ndan o e l’A ra u m g c , c ro in ’a p a d rit roix hum familles p artie du ilit é et l’esp d e plus ts de la C , la so ciab anise un d’un mon présentan n rg o re o si s é t e s h n n o in Le u c ro ta les je mari unes. s g er la cale au ntre les je nts et se d es sa ulation lo e is fa p e n o su e ri p e r d la u t o ra o u veautre te p Ro u g e e de cama toire du M vrir une e Pe nte cô rou d is p o h c l’ p é n t m d n U a c ro e . d s se ans) e, la l’occasion thè mes-clé (dès 10 roix-Roug e. S e lon l de la C ré p araroix-Roug olescents a p d C n a e o d ti la a rs e , rn u d », co gir et le facett e me nt inte arié est e n A vous d’a – ame ntaux gramme v fr a te lli e m o n d e. ip es fond c tr i n o ri tt N P e u n« t T d e p « is e rs dev ème ses se nt qu fo ssa g e , sur le th ant e n ta g e r !». n nt les me n o u ta ro ti r D se a p ry s n e r e n ce à uer p a suivront les je u rôle d’H x p é rie n de ut contrib rmations e e e p fo ss e n in e u n n s c u u e a je tr h c de ’au f. l’id é e que dateur. D mond e (cc anisations uméro. nt invihang er le utes les org c so To ) à S s R n ro chain n , (C o p e v ti n è se u n is s e n su G a ses ac d e à oug rrivés qui aura la Croix-R n haut). A lie ux au camp, s r e e nca dré e le ip t ic n rt ro it e m e di té es à p a ip ants vis nze ll, du sa et e p e p g A u o n les p artic e -R e n, Croix lie u à H eid es d e la sy mb oliqu ent – m e v u o e en m s s e n u e r c h e» «J a m n e e Un e id é Croix-Rouge Croix-Rouge suisse se jeunes C > Liens N I T Y U M M O www.sss-jeunesse.ch Apprentis sauveteurs Quoi? Un cours de sauvetage aquatique pour les enfants à partir de six ans? Si le cours de la SSS d’Illnau-Effretikon à Fehraltorf (ZH) n’a rien d’une formation classique de nageur sauveteur, il permet néan- Prêts à piquer une tête. «Bonbon à la framboise», tel est le signal que les enfants guettent, l’oreille tendue. moins aux enfants de s’initier aux principes des secours aquatiques et de faire maintes découvertes. Aperçu. Text e: Cél ine St a ub «Rien de mieux comme échauffement», dit blocs théoriques ennuyeux. Ils auront à la framboise.» Dès qu’ils entendent avec le sourire Vera Henggeler en me maintes occasions de se colleter avec tout «bonbon à la framboise», les enfants Le ciel s’est obscurci et la nuit s’abat sur le désignant le groupe d’enfants. Quelques ça plus tard.» plongent dans l’eau. Ceux qui ont sauté paysage telle un dais que rien ne retient. minutes plus tard, tous les bambins sont Sans compter qu’il fait froid. Un froid de assis bien alignés sur les marches de la Entre-temps, le groupe s’est scindé en chance. canard, même. Parfois, le moteur d’une piscine. Le moment est venu pour les trois deux. A l’extrémité profonde de la piscine, Un petit rituel de clôture dont le succès ne voiture perce le silence. Mais à peine a- monitrices de leur présenter le pro gramme les enfants apprennent le crawl: les mains se dément pas. Les petits ont déjà hâte t-on poussé la porte de la piscine cou- de la soirée. sur la tête et le corps tendu, ils se propul- d’être à la prochaine séance. verte qu’on est immergé dans un tout autre avant le signal ont droit à une seconde sent en prenant appui sur le bord. Ils monde. On est aussitôt happé par l’air A mi-chemin entre jeu et répètent les mouvements de façon à pou- humide et chaud et, si l’on tarde un peu à cours de natation voir les enchaîner de façon automatique. se dévêtir, on est aussi trempé que si l’on Aujourd’hui, le cours s’ouvre par un relais avait soi-même piqué une tête dans l’eau. avec ballon de sauvetage. Qui souhaite le Dans la partie basse du bassin, l’heure est Une fois qu’on s’est débarrassé de son lancer à son tour? Les enfants doivent au perfectionnement de la brasse. A en parka et qu’on a essuyé ses lunettes tracter l’accessoire à la nage sur toute la juger par des mouvements de bras quel- embuées, la source du joyeux brouhaha longueur du bassin. Mis au défi, ils rivali- que peu anarchiques, la technique est est enfin identifiable: une douzaine d’élè- sent de zèle, ce qui peut s’avérer impor- encore loin d’être parfaitement maîtrisée. ves de primaire, hilares et tout excités, tant en cas d’urgence. Il n’empêche. Nos apprentis sauveteurs s’ébattent dans le bassin. Ce cours de natation de sauvetage est davantage une initiation à l’eau qu’une formation concrète à la gestion de l’urgence. «Les enfants sont ici avant tout pour s’amuser dans l’eau». sont très fiers. Et en rien avares de sourires Vera tient toutefois à préciser les choses: et de coucous à l’intention de leurs parents, «Le cours ne vise pas à inculquer aux qui attendent derrière la baie vitrée. enfants les réflexes précis à avoir en cas d’urgence. Ils sont beaucoup trop jeunes Le dragon et les bonbons à la pour cela. Ils sont ici avant tout pour framboise s’amuser dans l’eau. Nous ne voulons pas «(...) et le dragon rose se pencha, tira du gâcher leur plaisir en leur assénant des sac un bonbon à la fraise puis un bonbon (Images © SSS) 20 ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 Croix-Rouge suisse se jeunes 21 C N I T Y U M M O Toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête Depuis la bataille de Solférino, catalyseur de la naissance d’une grande organisation humanitaire, 150 ans se sont écoulés. La Croix-Rouge suisse a donc un anniversaire à fêter, tout comme deux groupes Help de jeunes samaritains. A Gossau, on souffle 20 bougies, tandis que dans le Wägital, on célèbre la création d’un nouveau groupe Help. Text e: Roma n Erism an n Les bons réflexes lors d’un accident de la route (source: ASS) A Solférino, Henry Dunant s’est chargé spontanément des soins aux soldats blessés. En Suisse, la route fait chaque jour des victimes qui nécessitent des secours rapides. «ready for red cross» t’explique les bonnes réactions à avoir dans l’urgence: Tu peux te représenter les trois premières étapes sous la forme d’un feu de signalisation: Défi lé de mode Help ROUGE, OBSERVER: EVALUE LA SITUATION. Que s’est-il Les jeunes membres actifs ont aussi pu passé? Qui est concerné, qui est blessé? Observe le trafic environ- Observer contribuer au programme. Ils ont présenté au public des blessures artificielles et défi- nant. Y a-t-il des carrefours, des voies d’entrée, une voie ferrée? Réflechir lé vêtus d’habits portés au cours des 20 dernières années par les membres du Agir ORANGE, RÉFLÉCHIR: REPÈRE LES DANGERS POTENTIELS. Y a-t-il un risque d’incendie? ... d’empoisonnement pour groupe Help de Gossau. les victimes? ... de choc électrique? Y a-t-il à proximité des arbres Un rêve devenu réalité dans pliés qui menacent la vie de quelqu’un? Un produit dangereux le Wägital se déverse-t-il d’un camion (prête attention aux plaques orange C’est par les mots «un rêve devient réali- des véhicules)? té» qu’Otto Mächler, au nom de la section On en a l’eau à la bouche: les invités aux 20 ans du groupe Help de Gossau se sont régalés de délicieuses parts de gâteau. (Image: © Help Gossau) Les enfants du tout nouveau groupe Help du Wägital se montrent pleins d’enthousiasme. (Image: © Help Wägital) Après des mois de préparation, la section de samaritains du Wägital, a salué le tout de samaritains de Gossau SG créait, le 10 nouveau groupe Help. Le 21 avril 2007, décembre 1988, son groupe de jeunes un cours de pansements avait été organi- Help. Une équipe novatrice de samari- sé par cette section et 14 enfants y avaient détresse et de croisement de ton véhicule. Signale l’obstacle aux tains avait pour ambition d’allier amuse- participé. Un an plus tard, ils étaient 20 à conducteurs qui suivent au moyen du triangle de panne: ment en groupe et transmission du savoir assister à la création du nouveau groupe ➔ en matière de premiers secours. Help. Signe international de la main VERT, AGIR: IL EST TEMPS D’AGIR. Commence par sécuriser le périmètre où l’accident s’est produit. Enclenche les feux de pose-le à une distance de 50 m dans une localité, de 50 à 100 m hors d’une localité; ➔ place-le en amont d’un virage ou d’un dos d’âne; ➔ éclaire-le, si possible, s’il fait nuit, ou en cas de brouillard Des visages souriants Expériences amusantes Au cours de la fête pour les 20 ans du A l’occasion de l’inauguration du groupe, groupe Help, de nombreuses photos et toutes les personnes présentes, qu’elles vidéos des diverses activités organisées soient adultes ou enfants, ont pu partici- pendant les deux dernières décennies ont per au jeu de piste. Les équipes de cinq été montrées: les meilleurs moments des ont dû s’acquitter de tâches variées et exi- camps, des soirées d’exercice ou des geantes: gonfler des ballons en deux manifestations que le groupe Help a mis minutes, enrouler une personne dans du sur pied avec d’autres associations dans papier hygiénique en trois minutes, accro- A présent, tu peux donner l’alerte, et, si besoin, appeler une toute la Suisse. Ces images ont fait naître cher des organes avec des imperdables, ambulance (tél. 144). Ensuite seulement, tu pourras porter plus d’un sourire sur les visages des invi- transporter de l’eau d’un seau à un autre secours aux victimes. S’il te reste du temps avant l’arrivée de la tés. à l’aide d’un gant en une minute. La police, tu peux délimiter à la craie le lieu de l’accident. ou de pluie; ➔ agite-le de haut en bas (comme un drapeau de fin de course automobile); Marquer le lieu de l’accident ➔ place une personne sur le bas-côté pour faire signe aux conducteurs de ralentir. preuve que le nouveau groupe Help dans le Wägital a plus d’un tour dans son sac. 22 ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 Croix-Rouge suisse se jeunes 23 A > Liens S P R O P O Informations sur le camp Aula 2009: www.aula-jugendlager.ch (allemand) www.smsv.ch (allemand) Sauvetage Image du haut: L’Aula permet de s’instruire sur les premiers secours et de vivre de nouvelles expériences. C’est l’occasion, par exemple, de voir un Super-Puma de près! en pleine nuit Image du bas: Michail, de la classe 3, s’occupe d’une randonneuse rescapée au po seco san. Lac Noir, octobre 2008: la région est coupée du monde suite à de (Images: © SSTS) fortes précipitations. Depuis des heures, un groupe de randonneurs est porté disparu sur un haut plateau. Pas trace non plus d’un pédalo avec quatre personnes à bord. Tel était le scénario qui attendait les participants d’un camp de formation (Aula) de la Société Suisse des Troupes Sanitaires (SSTS) lors d’un exercice de nuit conjoint. Ma troupe est partie dans la montagne. si à retrouver les quatre personnes à l’aide Nous avons commencé par aménager un des lampes de poche. Le chemin n’étant A l’occasion de ce camp de formation, «nid de blessés», où nous pourrions ras- pas praticable en voiture, ils ont dû porter organisé chaque année, des jeunes Thomas Berchem, de la classe 4, sembler les patients en vue de les transfé- les blessés jusqu’au po seco san. entre 13 et 22 ans acquièrent les fait son rapport: rer au po seco san selon la gravité de «La commune du Lac Noir nous a chargés leurs blessures. Nous avons ensuite entre- Tout est bien qui fi nit bien secours (cours de sauveteur pour de retrouver les personnes portées dispa- pris les recherches avec la colonne de Grande agitation au poste sanitaire vers la classe 1, premiers secours pour la rues, de procéder à leur sauvetage et de sauvetage. Mais c’était plus facile à dire 22 heures: cinq blessés étaient arrivés classe 2) ou approfondissent leur les assister médicalement si nécessaire. qu’à faire, car la région à couvrir était simultanément. Il fallait les enregistrer, les savoir dans le domaine des soins Responsable de l’intervention, ma classe immense et certains blessés s’étaient mis à trier et les soigner. La classe 3 a cepen- infi rmiers (classe 3), la direction a préparé les recherches, que nous avons l’abri dans des cachettes. Lorsque nous dant bien géré la situation. Très tard, aux de groupe et la direction d’in- démarrées à 20 heures. Le chef d’inter- avons enfin retrouvé toutes les personnes alentours de 23 heures, le dernier des tervention (classe 4). La classe 4 vention a réparti les adolescents: les clas- blessées, nous avons pu les transporter 15 patients a pu quitter le po seco san met en place un poste de secours ses 1 et 2 étaient assignées à la recherche vers le po seco san, où la classe 3 les a «guéri». sanitaire (po seco san) de l’armée. et au sauvetage, la classe 3 au poste de accueillis et soignés. Te x t e : T ho m a s Be r che m ➔ Aula connaissances de base en premiers Parallèlement, les participants peuvent Cet exercice de nuit a été aussi ardu qu’in- profiter de diverses offres sporti- Adversités téressant. Les plus de 120 participants ont ves, d’activités de loisirs et de Plus facile à dire … La troupe partie vers le lac a dû faire face prouvé qu’ils pouvaient mettre en prati- quelques exercices communs. Nous avons formé deux groupes de à passablement d’adversités. Du carbu- que ce qu’ils avaient appris. Heureuse- recherche, l’un pour la montagne, l’autre rant s’écoulait dans le lac depuis la citerne ment que la météo a été clémente et que pour le lac. On nous a d’abord briefés sur d’un camping. Impossible donc d’utiliser nous n’avons pas dû, en réalité, nous bat- les méthodes de recherche. Puis chacun la génératrice et le projecteur pour repé- tre aussi contre de fortes chutes de est parti accomplir sa mission. rer le pédalo. Mais ils ont finalement réus- pluie.» secours sanitaire (po seco san). 24 ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 Croix-Rouge suisse se jeunes 25 C Liens: N I T Y U M M O www.srk-bern.ch > Prestations Jeunes requérants d’asile en quête d’un avenir Dans le cadre de la campagne «Ton potentiel. Ton ave- Les jeunes requérants se sont enflammés pour l’EURO 08 aux côtés de la CRJ. gratuitement. Toutefois, cette étudiante de 19 ans est convaincue du bien-fondé de Tu as entre 15 et 30 ans, du temps libre et tu aimerais nir. Sans pression!», la Croix-Rouge Jeunesse (CRJ) de son action. Elle tient à montrer aux réfu- te rendre utile en compagnie d’autres jeunes? Alors la CRJ la section de Berne Mittelland apporte son soutien à de giés qu’ils sont les bienvenus tout en leur du Mittelland bernois est faite pour toi! Tu t’engageras en jeunes requérants d’asile du centre de transit de Mün- expliquant ce qu’on attend d’eux. «Plus on tant que bénévole dans des activités sociales, comme celles les côtoie, plus ils s’ouvrent. Ainsi, deux de citées ci-dessous, et tu pourras faire profi ter les autres de mes élèves m’ont invitée à fêter Noël avec tes idées et de tes capacités. chenbuchsee. eux, ce qui m’a fait très plaisir.» Culturel- Te x t e : Ma rc e l H abe gge r ressembler à une promenade à travers notre aide, ajoute Eva Marti, mais ce n’est lement, un rendez-vous n’a apparemment ➔ Participation au cours d’introduction à la Croix-Rouge tout Berne. Les bénévoles doivent faire pas le cas.» pas le même poids pour les bénévoles de ➔ Création d’un point de rencontre pour les femmes défavorisées/étrangères et Cours de français, aide à la recherche preuve de beaucoup de patience. «Au d’un stage ou d’un logement: l’offre de la début, nos exigences envers les élèves Rendez-vous manqués Pourtant, ces derniers sont reconnaissants ➔ Organisation de loisirs pour les enfants des centres de transit CRJ du Mittelland bernois est vaste. Ses étaient clairement exagérées. On vit «Lorsque nous convenons d’un rendez- envers Eva, Salome et le reste de l’équipe. ➔ Projet de prévention pour les écoliers sur le thème du respect bénévoles apportent leur soutien aux jeu- concrètement le choc des cultures», expli- vous, il n’est pas rare que nous devions Feroz, 17 ans, se déclare par exemple très ➔ Visite de personnes atteintes de démence dans un centre pour personnes âgées nes heureux qu’Eva lui apprenne le français. ➔ Organisation de cours pour les autres bénévoles de la section Mittelland ber- la CRJ que pour les requérants d’asile. Mün- que Déborah Lanz, responsable de la attendre nos élèves une demi-heure, voire chenbuchsee dans de nombreux domai- CRJ. «Nous pensions que les requérants qu’ils ne viennent pas du tout», explique nes. Les Bernois se sont montrés pleins seraient démunis face à certaines situa- Eva. «C’est parfois pénible.» Surtout que Acteurs ou pilotes d’enthousiasme pour monter ce projet l’été tions et qu’ils accepteraient volontiers les membres de la CRJ offrent leur aide automobiles du centre de transit de nois (téléphones portables, Internet) dernier dans le cadre de la campagne Outre les recherches de logements et les «Ton potentiel. Ton avenir. Sans pres- cours de langue, la CRJ du Mittelland ber- sion!». La responsable du projet, Deborah Lanz, a organisé une première réunion entre les volontaires et les jeunes requé- Eva Marti enseigne régulièrement le français à Saina (à gauche) et à Feroz. leurs enfants nois aide également les jeunes requérants ➔ Participation à des formations portant notamment sur la gestion de projets ou les premiers secours ➔ Apparitions publiques dans le cadre de la BEA, sur le marché du bénévolat ou lors de la Journée mondiale de la Croix-Rouge ➔ Activités diverses telles que 2xNoël, grillades, excursions, etc. à trouver des places de stage. Ce travail exige patience et inventivité. «J’ai parcouru la moitié de la ville de Berne avec rêvent de devenir acteur ou pilote auto- ment des bénévoles paie. Deborah Lanz dre cinq élèves: Eva Marti enseigne, par Feroz avant qu’il ne trouve enfin une mobile. Feroz aimerait travailler dans un souhaite poursuivre ce projet en 2009: exemple, le français à Feroz d’Afghanis- place de stage dans une pharmacie», office du tourisme et Saina se voit bien «L’été prochain, quinze nouveaux élèves tan et à Saina de Mongolie, tandis que raconte Eva. Les recherches sont encore dans l’informatique. Ce jeune garçon de entameront leur 10 e année. Nous espé- Salome Mathys aide Saber d’Erythrée à compliquées par le fait que les possibilités 17 ans est toutefois réaliste. Il sait que ce rons que plusieurs d’entre eux seront inté- trouver un appartement. Ces tâches ne des jeunes requérants sont parfois limi- n’est pas forcément facile et n’exclut pas ressés par notre offre.» sont pas toujours faciles; la préparation tées: «Pour eux, il n’est pas facile d’accep- d’autres perspectives: «J’ai pu faire un d’une présentation PowerPoint nécessite ter qu’ils doivent revoir leurs objectifs à la stage de cuisinier dans un restaurant parfois un cours accéléré d’informatique baisse et que c’est déjà bien de trouver grâce aux bénévoles de la CRJ et ça m’a et la recherche de places de stage peut une place d’apprentissage.» Certains plu», raconte-il. Un signe que l’engage- rants en mai. Actuellement, la CRJ enca- 26 ready for red cross – magazine de la CRS – 1/09 (Images: © CRJ Bern-Mittelland) Croix-Rouge suisse se jeunes 27 Soutenu par: Es-tu «ready for red cross»? OUI! Je souhaite m’abonner gratuitement au magazine de Jeunesse «ready for red cross» et le recevoir trois fois par année. Merci de nous renvoyer l’inscription ci-dessous avec ton adresse. Je désire recevoir exemplaire(s). NON! Je ne souhaite plus recevoir le «ready for red cross» dans le futur. Merci de supprimer mes coordonnées de votre liste d’adresse. Je possède une nouvelle adresse. Merci de m’envoyer le «ready for red cross» à l’adresse ci-dessous. Couper et envoyer à: Croix-Rouge suisse, Centre de compétences Jeunesse Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 Berne Gratuit Téléchargement et commande youth@ redcross.ch Nom: Prénom: en ligne possible sur: www.redcross.ch/youth Rue: NPA/Lieu: