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* L E MAGAZINE DE LA JEUNESSE DE LA CROIX-ROUGE SUISSE #3/2013 IN TÉ G R ATI O N D IV E R S IT É APROPOS LA PISCINE POUR SALLE DE CLASSE APROPOS APROPOS FAIRE BEAUCOUP AVEC PEU UNE PASSERELLE ENTRE RÉORIENTATION ET MONDE DU TRAVAIL SONDAGE COMMUNIT Y QUE SIGNIFIE LA DIVERSITÉ POUR TOI? BIEN INTÉGRÉ GRÂCE AUX SAMARITAINS Le magazine de la Jeunesse de la Croix-Rouge suisse E D I T E U R Jeunesse de la Croix-Rouge suisse CO N TA C T Croix-Rouge suisse Centre de compétences Jeunesse Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 Berne [email protected], www.redcross.ch/youth R É D A C T I O N Julia Zurfluh Parution 3 × par année Pour ce numéro: Rebecca Bannwart, Christopher Barco, Danielle Breitenbücher, Myriam Bschir, Corina Futter, Mélina Gadi, Natalia Luque, Sonja Nodup, Stella Nüssli, Anja Stadelmann, Kurt Venner, Anna Wolf, Lara Zedi, Julia Zurfluh CO N C E P T G R A P H I Q U E SRK graphic-print, [email protected] L AYO U T E T G R A P H I S M E SRK graphic-print, [email protected] P H OTO CRS, SSS, ASS, SSTS, AC-CR Genève; Raphaëlle Sestranetz, Marc Albert I M P R E S S I O N Schlaefli & Maurer AG, Uetendorf T I R A G E 1100 ex. F, 4600 ex. A Cette publication paraît aussi en allemand. soutenu par « R E A DY F O R R E D C R O S S » le magazine de la Croix-Rouge suisse (CRS) * T’ S TI M E les organisations de jeunesse de la CRS qui choisissent les thèmes I écrit par des jeunes et pour des jeunes. Ce sont des bénévoles de toutes Tu aimerais toujours être au courant de ce qui se passe à la Jeunesse de la Croix-Rouge suisse? Alors deviens fan de notre groupe Facebook et échange avec des jeunes du monde entier! www.facebook.com/SwissRedCrossYouth R E auprès de Julia via l’adresse [email protected] FO souhaites participer à l’équipe de rédaction de «Ready», renseigne-toi S abordés, rédigent les articles et prennent les photos. Si toi aussi, tu HERO HENRY DUNANT – MÈRE TERESA – ROBIN DES BOIS – SOPHIE SCHOLL – ACHILLE – GANDHI ET TOI? Toi aussi, tu es un héros! Avec tes camarades, participe au concours «It’s time for Heroes» en réalisant un court métrage. De supers prix « R E A DY F O R R E D C R O S S » est le magazine de la Jeunesse des sont mis en jeu. Par ailleurs, tous les Associations cantonales de la Croix-Rouge suisse, de l‘Alliance suisse participants recevront un magnifique t-shirt des samaritains, de la Société Suisse de Sauvetage et de la Société Suisse des Troupes Sanitaires. Henry Dunant. Tu trouveras toutes les informations nécessaires sur WWW.REDCROSS.CH/HEROFR —3— SOM M A I R E I N T E R N AT I O N A L —4— Sur le terrain en Jordanie CARINE FLEURY BIQUE APROPOS RESPONSABLE DU CENTRE D E CO M P É T E N C E S J E U N E S S E D E L A C R S —6— La Trouvaille —8— Une autre voie CHÈRE LECTRICE, CHER LECTEUR — 10 — Uri, lieu de rencontre multiculturel Ce numéro du « Ready for Red Cross » consacré au thème de la diversité et de l’intégration me fait penser — 12 — La piscine pour salle de classe à une mosaïque, dans laquelle chaque élément doit trouver sa place pour donner du sens à un ensemble. — 20 — Faire beaucoup avec peu La Croix-Rouge étant, dans ce cas-là, le ciment qui unit chaque fragment. P R E M I E R S S E CO U R S – P E T I T S CO N S E I L S La nourriture comme vecteur d’intégration pour les — 14 — Les morsures uns et l’appréhension d’autres cultures pour les autres, voilà résumé en quelques mots le projet FOMAZ. Ce projet caractérise très bien le phéno- NEWS mène de l’intégration qui poursuit un double effet : — 15 — premièrement un effet direct sur la personne INSIDE SRK concernée et deuxièmement pour la communauté — 16 — Ömer Güven, délégué CRS en Égypte et au Liban Croix-Rouge suisse visent à intégrer des personnes dans son ensemble. De nombreuses activités de la vulnérables. C’est bien, mais la Croix-Rouge suisse B O N S T U YA U X est-elle représentative de la diversité en Suisse ? L’Alliance suisse des samaritains se lance un défi et — 18 — cherche, avec le projet Diverso, à accueillir des SONDAGE bénévoles issus d’autres cultures. Le Conseil de la — 19 — Diversité? Croix-Rouge et beaucoup de comités d’associations cantonales ont également fait un pas de plus vers la diversification en accueillant des jeunes engagés DÉLÉGUÉS JEUNESSE en leur sein. A n’en pas douter, toute l’organisation — 22 — Un moment clé pour la jeunesse CRS en bénéficiera ! — 23 — Danielle Breitenbücher, la nouvelle benjamine du conseil de la Croix-Rouge Toi aussi tu souhaites prendre part à cette mosaïque vivante ? Tu peux le faire tout près de chez toi en allant t’adresser aux organisations de jeunesse de la CRS. De 125 ANS ASS nombreuses opportunités s’offrent à toi ! Je te remercie — 24 — Une grande fête pour jeunes et moins jeunes de ton engagement et te souhaite beaucoup de plaisir dans la découverte de ce nouveau numéro du «Ready for Red Cross»! CO M M U N I T Y — 26 — Bien intégré grâce aux samaritains — 28 — Un Roger peut en cacher un autre — 30 — Une amitié qui sort de l’ordinaire READY #3 /2013 —4— I N T E R N AT I O N A L SUR LE TERRAIN EN JORDANIE Le projet d’allocation d’espèces de la Croix-Rouge suisse (CRS) en Jordanie vise à soutenir les réfugiés syr iens qui vivent en dehors des camps. Il s’agit la plupart du temps de f amilles nombreuses ayant réussi à fuir les violences dans leur pays et attendant la fin du conflit sans savoir de quoi leur avenir sera f ait. PA R M Y R I A M B S C H I R * W W W. R E D C R O S S . C H → A C T U A L I T É S → É T R A N G E R A se promener à travers les rues de la paisible Amman, troublée seulement par le bruit des automobiles, on ne croirait pas que de si tristes événements sont en train de se dérouler dans la Syrie voisine. Le jour de mon arrivée en Jordanie, j’accompagne Nadine Weber, responsable du projet d’allocations d’espèces de la CRS, sans bien savoir à quoi m’attendre. Tout est allé si vite! Il y a un mois à peine, je prenais contact avec le département Coopération internationale pour savoir s’il me serait possible de me rendre sur un projet de la CRS à l’étranger pendant mes vacances. Peu de temps après, on m’informait que je pourrais participer en avril à un projet de la Gestion de catastrophes CRS en Jordanie. Et voilà comment je me retrouve aujourd’hui à Amman! à nouveau mes connaissances d’arabe. Le projet prévoit l’enregistrement des réfugiés syriens auprès du Croissant-Rouge jordanien; cette étape est l’occasion de faire le point sur la situation familiale et les besoins de chacun. Combien d’en- fants compte le foyer? Y en a-t-il qui ont moins de cinq ans? Certains membres de la famille sont-ils malades ou handicapés? Une procédure standardisée permet ensuite de sélectionner les familles qui vont recevoir un soutien financier de la Les familles gèrent elles-mêmes leur argent Mon séjour aura été très intense, mais ô combien enrichissant. Trois semaines durant, j’ai pu suivre Nadine dans son travail, au bureau comme sur le terrain, mais aussi me rendre utile partout où l’on avait besoin de mes services et mobiliser Les connaissances d’arabe de Myriam étaient très utiles lors des échanges avec les collaborateurs du Croissant-Rouge jordanien. READY #3/2013 —5— I N T E R N AT I O N A L Le paysage idyllique entre Amman et Jerash est trompeur. A quelques kilomètres de là vivent de nombreux réfugiés. CRS. Cette aide prend la forme d’un versement mensuel en monnaie locale d’un montant équivalant à 135 CHF, les bénéficiaires disposant d’une carte bancaire avec laquelle ils retirent l’argent euxmêmes en fonction de leurs besoins. Ce système garantit une bonne gestion des fonds alloués aux réfugiés, qui procèdent aux achats les plus urgents pour eux. Des échanges réguliers Le bureau de Nadine est situé dans le même bâtiment que ceux de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. J’y ai vécu au plus près les différentes activités menées à la mi-projet, pour l’essentiel des tâches de coordination: commander les cartes auprès de la banque, les remettre à leurs destinataires et surveiller le solde des comptes. Nous étions aussi souvent en contact avec le responsable de la banque de données, qui gère la saisie de toutes les données relatives à l’enregistrement, à la sélection, aux ordres bancaires et à l’affectation des fonds en faveur de chaque famille. Et bien sûr, toute l’équipe, à savoir Nadine et des col- laborateurs du Croissant-Rouge jordanien, se réunissait une fois par jour pour échanger. Le rôle premier des membres de ce groupe est d’assurer le contact direct avec les réfugiés syriens. Ils les informent de leur enregistrement et saisissent les données nécessaires en anglais et en arabe dans la banque de données. L’équipe organise également des visites à domicile et informe les réfugiés par téléphone des prochains rendez-vous de distribution de cartes, auxquels assistent également les bénévoles du Croissant-Rouge local. le projet. Mais ce qui m’a le plus impressionnée, c’est le contact direct avec les réfugiés syriens: leurs récits de fuite, l’expression de leurs yeux quand ils nous parlaient de leurs proches disparus, leur regard dans le vague à l’évocation de leur avenir. Des rencontres qui m’ont marquée pour longtemps. • Des impressions fortes Enfin, il y a bien entendu aussi des échanges réguliers avec Berne. La responsable informe régulièrement le Siège CRS de l’avancement du projet ainsi que des autres mesures planifiées. Il est très rare en effet que les choses se déroulent exactement comme prévu, car il faut sans cesse se demander ce que l’on pourrait faire de plus, ce qu’il faudrait adapter... J’ai souvent eu avec Nadine des discussions passionnantes au cours desquelles j’ai pu apporter mon regard extérieur sur READY #3/2013 *M Y R I A M EST DÉLÉGUÉE DROIT I N T E R N AT I O N A L H U M A N I TA I R E D E L A C R S ET AIME LA CUISINE ARABE. —6— APROPOS «LA TROUVAILLE» UNE PASSERELLE ENTRE RÉORIENTATION ET MONDE DU TRAVAIL Les boutiques de seconde main La Trouvaille de la Croix-Rouge Ber n-Mittelland sont des mines d’or pour les chineurs. Mais ce n’est pas tout: elles offrent aussi des stages aux chômeurs et leur f acilitent le retour vers la vie prof essionnelle. Cor ina a visité un de ces magasins pour «Ready f or Red Cross». PA R CO R I N A F U T T E R * W W W. L A -T R O U VA I L L E - B E R N . C H La Trouvaille: un nom bien «trouvé» pour ces cavernes d’Ali Baba gérées par la Croix-Rouge et qui, de l’assiette de porcelaine à la table de nuit, proposent un peu de tout! Quelle meilleure désignation, en effet, pour ceux qui aiment chiner, mais aussi pour ceux qui souhaitent «retrouver» un emploi. 13 000 sacs contenant 220 tonnes de vêtements «Nous recevons annuellement plus de 13 000 sacs de vêtements», m’explique Simon Garo, responsable de la production et de la logistique, lorsque nous pénétrons dans la salle où les textiles sont triés et répartis par classe de prix. C’est lui qui me fait visiter les coulisses. Partout, de hauts porte-vêtements et des chariots d’achat, tous pourvus de grands panneaux de façon que chaque pièce destinée à la vente soit rangée au bon endroit. «Chaque année, nous trions environ 220 tonnes d’habits. Malheureusement sur ce volume, seuls 20 pour cent sont utilisables», déplore Simon. La Croix-Rouge dispose de huit conteneurs à textiles. Elle a parfois aussi des arrivages en prove- La Trouvaille offre des places de stages pour des personnes en recherche d’emploi. Le stagiaire en logistique Van Che Huynh voudrait travailler plus tard dans une grande surface. nance de magasins de prêt-à-porter. La Trouvaille vit de tous ces dons. «Les revenus des différentes boutiques nous permettent de financer d’autres projets de la Croix-Rouge. Dans la région de Berne, nous avons des points de vente à Breitenrain, Bümpliz, Liebefeld et Münsingen.» READY #3/2013 Bien plus qu’une simple boutique La Trouvaille, c’est bien plus qu’une simple boutique. L’enseigne propose aussi des stages aux demandeurs d’emploi. «Nous offrons des stages de 6 à 12 mois», explique Simon Garo. Les maga- —7— APROPOS Avec les bénéfices de la La Trouvaille d’autres projets sociaux de la Croix-Rouge de Bern-Mittelland peuvent être soutenus. sins comptent actuellement, à côté des 14 collaborateurs fixes, 35 stagiaires travaillant surtout dans la vente et la logistique. La Trouvaille constitue ainsi une passerelle entre le chômage et la réinsertion professionnelle. Nous donnons à ces personnes les compétences nécessaires pour être aptes à retourner dans le monde du travail. Outre les activités pratiques, les stagiaires suivent des cours d’allemand et de préparation de dossiers de candidature ou participent à des formations continues spécifiques», précise Simon. De cuisinier à magasinier Van Che Huynh, alias Che, est cuisinier et exerçait son métier dans la restauration. Mais avec les années, l’irrégularité des horaires a commencé à lui peser. Il rêvait d’avoir des journées structurées. «Souvent, je finissais tard dans la nuit, ce qui rendait ma vie sociale difficile, explique-til. C’est pourquoi, après dix ans de ce régime, j’ai décidé de changer de profession.» Depuis bientôt six mois, il fait un stage de magasinier à La Trouvaille. De retour d’un immense appartement qu’il vient d’aller débarrasser, il est encore tout essoufflé: «J’aime beaucoup ce stage, explique-t-il, un grand sourire aux lèvres. Je suis souvent en déplacement et les tâches sont très variées. J’aimerais continuer dans la logistique ensuite, de préférence dans un entrepôt de denrées alimentaires. Parce qu’en tant qu’ancien cuisinier, j’ai une grande expérience dans le domaine», sourit-il. La Trouvaille entretenant d’excellentes relations avec les entreprises les plus diverses, l’entrée de ses stagiaires sur le marché de l’emploi s’en trouve facilitée. Ils ont en effet acquis une expérience professionnelle et disposent d’un certificat de travail récent. Et les résultats sont là: environ six sur dix retrouvent le chemin du monde du travail à l’issue de leur stage. La Trouvaille n’aura jamais aussi bien porté son nom! • Tu as des habits ou des objets qui sont encore en excellent état mais que tu ne souhaites pas garder? Apporte-les à La Trouvaille et soutiens ainsi les projets sociaux de la Croix-Rouge Bern-Mittelland. WWW.LA-TROUVAILLE-BERN.CH *CO R I N A ADORE ÉCUMER LES BROCANTES P E N D A N T S E S LO I S I R S READY #3/2013 —8— APROPOS UNE AUTRE VOIE La Croix-Rouge genevoise mène en partenar iat avec l’Office Cantonale de l’emploi, le Semestre de Motivation (Semo). Ce programme d’insertion prof essionnelle vise à aider les jeunes de 16 à 25 ans qui ont interrompu leur scolar ité ou leur f ormation. PA R N ATA L I A L U Q U E * W W W. C R O I X- R O U G E - G E . C H → J E U N E S → S E M E S T R E D E M OT I VAT I O N Chacun cherche à faire son chemin, à trouver sa voie et s’y engager avec assurance et entrain. Mais ce chemin n’est pas tout tracé, il faut parfois défricher les sentiers de son être pour pouvoir avancer avec des pas plus au moins hésitants. Le Semestre de motivation de la Croix-Rouge genevoise est un programme qui aide les jeunes de 16 à 25 ans en rupture scolaire à faire le lien entre leurs capacités, les possibilités et leurs envies. Avec des parcours atypiques, ces jeunes personnes atterrissent dans un cadre qui ne l’est pas moins. Ici, c’est une autre forme d’apprentissage qui rythme leurs journées, une autre philosophie. Au travers d’ateliers de remise à niveau ainsi que d’ateliers pratiques et manuels, ils se redécouvrent, pour certains se reconstruisent et réalisent les capacités qu’ils ont en eux. Ces ateliers sont un sas d’expérimentation et de mise en action. On y (ré-) apprend le savoir-faire et le savoir-être mais surtout, on leur insuffle la confiance en eux nécessaire à leur envol. on y trouve notamment le Service Traiteur et un atelier d’horticulture qui réalisent des véritables commandes auprès de clients privés. Cela permet aux jeunes de se confronter davantage au monde professionnel. Loin de stagner dans des eaux marécageuses, le long fleuve tumultueux de la vie en effraye plus d’un. Pour soutenir nos jeunes explorateurs de la vie, ils bénéficient de la présence d’une équipe éducative dont un conseiller en insertion qui suit leurs cas. Ces référents, sortes de coach personnels, les aident dans leurs recherches de travail, les écoutent, soulignent leurs points forts – qu’ils ont tendance à oublier – et les guident pour s’améliorer. Ces conseillés catalyseurs de motivation sont là pour les revaloriser mais aussi pour les pousser à se prendre en main, poser le cadre dans lequel ils vont pouvoir évoluer et s’exprimer. Une réelle relation de confiance et d’échange se crée entre l’équipe éducative et les étudiants. Finalement, ce n’est Des ateliers, du soutien et la motivation d‘avancer Il existe plusieurs versions du Semo. Dans le programme mené par la Croix-Rouge, Les jeunes apprennent à se connaître et à renforcer le confiance en eux durant les ateliers pratiques et manuels. READY #3/2013 —9— APROPOS Les jeunes du Semo acquièrent des compétences utiles pour leur avenir professionnel notamment en apprenant l’horticulture. pas seulement créer un cocon pour lui permettre de se développer, c’est aussi lui donner le marteau pour casser la coquille, les outils pour passer de chrysalide à papillon. Une expérience personnelle pour se reconstruire Karim a 17 ans, il est au Semo pour la deuxième fois et me raconte son parcours, son expérience au sein de ce programme. Avec déjà deux stages en mécanique à son actif, ce qu’il aime principalement ce sont les activités manuelles. Les ateliers pratiques et activités avec le bois ou le métal lui permettent de laisser cours à ses talents tout en apprenant les bases d’un métier. Comme pour la mécanique, en cours, il affectionne particulièrement les projets sur des objets cassés ou de récupération en vue de les améliorer et les transformer. Au travers des activités et de l’environnement qui leur est proposé, ils ont l’occasion de réparer ce qui était cassé, récupérer et redonner de la valeur à ce qui était destiné à la casse par celui qui ne savait plus lui attribuer de l’importance. C’est aussi prendre soin de soi, se réparer et préparer le terrain pour y cultiver de nouvelles compétences ; c’est réaliser quelque chose dont ils peuvent être fiers. métier qui est parfois idéalisé. Cette étape d’ouverture à l’extérieur se fait aussi par des entreprises qui viennent se présenter et clarifier ce qu’ils attendent d’un jeune candidat afin d’être employé. Il arrive aussi que ce soit des « anciens » du Semo qui viennent raconter leur histoire. Dans quelques mois, Karim aura 18 ans. Il pense retravailler avec l’employeur qui l’avait pris en charge au cours de son stage au sein du Semo. Pour certains de ces jeunes, le Semo est une passerelle entre l’école et le monde professionnel, le monde de l’enfance et le passage à une vie d’adulte. Cette étape de vie peut s’avérer difficile à franchir, elle se fait à des rythmes et manières très variés. Ici, on essaye de mettre en place un programme pour faciliter les pas qui les mèneront vers de nouveaux horizons. • La passerelle entre l’école et le monde professionnel Les jeunes du Semo apprennent à répondre aux demandes des clients dans le cadre du service traiteur. Au-delà du développement personnel, il est essentiel de créer un lien avec l’extérieur. Pour cela, chacun est incité à faire les démarches nécessaires pour obtenir un stage et se confronter à la réalité du READY #3/2013 *N ATA L I A TROUVE QUE CE PROJET EST UNE RÉELLE OPPORTUNITÉ À SAISIR ! — 10 — APROPOS URI, LIEU DE RENCONTRE MULTICULTUREL Pour Kurt Strehler, l’intégration n’est pas un vain mot. A travers ses idées et projets créatifs, le responsable du centre pour requérants d’asile d’Altdorf géré par la Croix-Rouge suisse (CRS), dans le canton d’Uri, permet à des personnes provenant d’horizons divers de se rencontrer. PA R J U L I A Z U R F L U H * W W W. F O M A Z . C H Le village d’Altdorf se dresse dans une vallée étroite, encaissée entre lac et montagnes. C’est ici, à deux pas de la gare et en plein cœur d’un quartier résidentiel, que se trouve le centre d’hébergement du canton d’Uri pour les personnes relevant du domaine de l’asile, où la CRS assure l’encadrement de réfugiés reconnus ou admis à titre provisoire. La porte du garage est taguée d’une grande croix rouge. «Ce tag a été réalisé à l’occasion d’une fête de quartier organisée pour nos résidents et le voisinage», explique Kurt Strehler, responsable du centre. Il est à ses yeux essentiel que cet établissement ne soit pas isolé si l’on veut favoriser l’intégration de ses occupants à la vie du village. «S’intégrer signifie entrer en relation avec les autres. Au sommet d’une montagne, c’est plus difficile, car les occasions de rencontre sont rares!», estime Kurt Strehler. Il est important que les requérants d’asile puissent avoir des contacts avec la population locale. Cette possibilité leur est notamment offerte par le restaurant de formation Fomaz, situé au cœur d’Altdorf. Un appétit immense Au Fomaz, la CRS permet à six réfugiés reconnus ou admis à titre provisoire d’effectuer un apprentissage d’un an dans la restauration. Cette formation vise à faciliter l’insertion professionnelle de personnes relevant du domaine de l’asile. «Sur les 13 candidats accueillis jusqu’à présent, huit ont trouvé un emploi qui leur permet de vivre une vie plus autonome. Se libérer peu à peu de la dépendance à une assistance constitue un aspect important de l’intégration», estime Strehler. La formation dispensée au Fomaz est très complète. Les apprentis qui en bénéficient sont ainsi formés dans les domaines service, buffet, bureau et cuisine. Les après-midis sont consacrés aux apprentissages théoriques. «Cette année de formation m’a permis d’acquérir de bonnes bases et m’a vraiment donné envie de travailler», témoigne Abas Mohamed, qui a trouvé un emploi fixe après son apprentissage au Fomaz. Bien qu’il vienne de terminer un service éreintant à l’heure du déjeuner, un large sourire illumine le visage du jeune Somalien. «Avant de commencer ce travail, j’étais triste et READY #3/2013 Abas Mohamed se cuisine quelques fois les plats qu’il a appris à Fomaz. abattu. Aujourd’hui, je suis heureux, car on m’a donné une chance d’accéder au monde du travail», affirme-t-il. A l’avenir, le Fomaz entend aussi accueillir des personnes de la région dépendantes de l’aide sociale afin de favoriser leur retour à la vie active. — 11 — APROPOS L E R E S TA U R A N T F O M A Z Durant six mois, des collaborateurs de la CRS et des résidents du centre pour requérants d’asile d’Altdorf ont travaillé sans relâche pour transformer un ancien bistrot de village Les menus du Fomaz sont exotiques mais aussi quelques fois bien suisses. en restaurant de formation. C’est ici, dans ce nouveau lieu baptisé Fomaz, que six réfugiés reconnus ou admis à titre provisoire accomplissent un apprentissage dans la Une scène ouverte Les menus proposés au Fomaz comprennent aussi bien des spécialités locales que des plats exotiques, préparés dans la mesure du possible avec des produits frais de la région. «J’aime beaucoup travailler en cuisine. Chez moi, je refais souvent les plats qui figuraient au menu de midi», confie Abas Mohamed en riant. L’intégration se fait ainsi également à travers la gastronomie. Et en la matière, cet établissement hors du commun, dont le nom signifie «grande faim» en romanche, tient toutes ses promesses. On y constate en effet un appétit immense, non seulement pour les découvertes culinaires, mais aussi pour les rencontres et la culture. Des concerts s’y donnent de temps à autres. Le Fomaz permet ainsi à de jeunes artistes d’exprimer leur talent et de faire leurs premières armes sur scène. La programmation, très éclectique, comprend tous les styles musicaux. «Nous avons organisé il y a peu une soirée house avec un DJ. Le Fomaz a accueilli des gens qui n’avaient auparavant jamais mis les pieds chez nous!», se réjouit Kurt Strehler. «Notre restaurant se veut un lieu de rencontre ouvert à tout le monde.» Un jeune artiste uranais a réalisé la décoration intérieure, l’occasion pour lui de présenter pour la première fois son travail à un large public. Abolir les peurs «S’intégrer, c’est aussi prendre une part active à la vie collective», remarque Kurt Strehler. Et apprendre à se connaître les uns et les autres contribue à abolir les peurs et à lutter contre les a priori. Grâce à l’esprit d’ouverture du petit canton d’Uri, les projets d’intégration de la CRS ont trouvé un terrain fertile pour s’épanouir, au sens propre comme au sens figuré. En effet, il y a quatre ans, la CRS a également conduit un projet d’intégration dans un jardin ouvrier. Ces initiatives variées permettent à la population locale et aux requérants d’asile de se rencontrer régulièrement et de tisser peu à peu des liens de confiance. • restauration. Les menus proposés au Fomaz comprennent aussi bien des spécialités du cru que des mets exotiques. L’intégration se fait ainsi dans les deux sens. Dans le canton d’Uri, les autorités ont confié à la CRS les prestations d’aide sociale aux personnes relevant du domaine de l’asile. Il s’agit notamment d’assurer leur hébergement et de leur proposer des programmes d’occupation afin de favoriser leur intégration dans leur nouvel environnement et, le cas échéant, dans le monde du travail. WWW.FOMAZ.CH *J U L I A N O U V E L L E FA N I N CO N D I T I O N N E L L E D U F O M A Z , A U Q U E L E L L E AT T R I B U E L A N OT E D E 1 0 S U R 1 0 ! READY #3/2013 — 12 — APROPOS LA PISCINE POUR SALLE DE CLASSE Dans le cadre de l’offre d’intégration Viens chez moi de la Croix-Rouge suisse (CRS) Canton de Zur ich, les enf ants d’or igine turque Ali Akif et Hatice rendent régulièrement visite à Myr iam Bschir. Ensemble, ils br icolent et jouent, exercent l’allemand ou f ont l’une ou l’autre sortie. PA R S O N J A N O D U P * W W W. S R K- Z U E R I C H . C H → I C H M A C H E M I T → F R E I W I L L I G E Nous sommes mercredi après-midi dans le quartier zurichois de Friesenberg, et Myriam (32 ans) attend de la visite. A 13h pile, on sonne. Ali Akif (9 ans) et sa sœur Hatice (8 ans) montent en courant à son appartement. Les deux petits visiteurs rayonnent lorsqu’ils entrent chez elle et Myriam se réjouit tout autant de l’après-midi qu’ils vont passer ensemble. Juste au coin de la rue se trouve la piscine Heuried. Comme les quelques dernières fois, le programme est tout trouvé: que faire de mieux par un si bel après-midi d’été? Les découvertes commencent déjà sur le chemin de la piscine. Tout est passé à la loupe, étudié et expliqué. Myriam saisit chaque occasion pour enseigner de nouvelles choses à ses deux protégés ou pour approfondir ce qui est déjà connu. Les enfants se montrent motivés et enthousiastes. Avec tous ces points à compter, la coccinelle n’est-elle pas un moyen idéal d’entraîner le sens de l’observation? Apprendre les uns des autres Très importante, l’amélioration des connaissances d’allemand se fait par des «devoirs» ludiques ciblés ou au détour Bien que Myriam ait annoncé qu’elle n’était pas une «maîtresse » d’allemand, Ali et Hatice l’ont appellée dès le début «Madame la professeure d’allemand». d’une conversation. Dans ces échanges, Hatice et Ali Akif ne sont pas les seuls à faire des découvertes. En parlant du 1er août («Wouaouh! la Suisse a 722 ans?!»), le petit groupe en vient à évoquer l’anniversaire de la Turquie moderne. Elle a fait suite à l’Empire ottoman, et sa création date de 1923, explique Ali Akif. Ensemble, READY #3/2013 ils calculent son âge: 90 ans! Myriam précise que d’emblée, elle ne souhaitait pas une relation enseignant-élève classique, mais voulait elle aussi apprendre des enfants. Hatice et Ali Akif lui inculquent donc de temps à autre des mots turcs. Le weekend précédent, elle a été invitée dans leur famille pour fêter la fin du ramadan. — 13 — APROPOS Des idées à revendre Les rencontres «régulières» avec Myriam sont elles aussi distrayantes. «Nous sommes déjà allés au zoo et au cirque», racontent fièrement les enfants en prenant leur goûter sur la pelouse de la piscine. Et ils sont encore plus joyeux lorsqu’ils racontent les après-midis dessin et bricolage. Il est prévu prochainement de construire un petit avion avec les tiges de bambou qui poussent ici, près de la piscine de Heuried, explique Ali Akif en montrant la haie derrière lui. Hatice adore aussi écrire. Lorsqu’on lui demande à quoi elle veut jouer, elle répond souvent: «On fait une dictée!». Ali Akif, quant à lui, aime le football. Ils sortent donc parfois tous les trois shooter dans un ballon. A ce propos, un grand projet pourrait se réaliser bientôt: inscrire le petit fan de foot chez les juniors du FC Wiedikon! Mais d’abord, ils iront découvrir un tout nouveau monde: la bibliothèque locale. Bien que Myriam et les enfants se voient depuis bientôt neuf mois, ils ne sont jamais à court d’idées pour entreprendre des activités communes. • S I X Q U E S T I O N S À U R S I N A M AY O R , beaucoup et, ainsi, d’améliorer les connais- les bénévoles peuvent poser des questions et CO O R D I N AT R I C E D E V I E N S C H E Z sances linguistiques. échanger leurs expériences. MOI Viens chez moi existe depuis longQuels sont les buts de l’offre Viens temps déjà. Quels échos en avez-vous chez moi? eu jusqu’ici? Qui peut participer à Viens chez moi? Des étudiants, des seniors, des familles ou des personnes actives professionnellement. L’aspect Amener des enfants et des adolescents de En mai 2013, Viens chez moi a fêté ses 20 ans important, c’est que les bénévoles soient langue étrangère et des bénévoles germano- avec musique, stands de nourriture et jeux. On a intéressés par le projet et ouverts à la rencontre phones à se rencontrer deux à trois heures par accueilli 250 personnes: enfants participant au interculturelle. Il faut qu’ils aient deux ou trois semaine. Viens chez moi permet à des enfants programme avec leur famille, bénévoles et colla- heures hebdomadaires à disposition pendant six d’apprendre l’allemand en s’amusant, l’objectif borateurs. mois au moins pour s’engager auprès d’enfants étant une cohabitation respectueuse et une Nous recevons souvent des échos. Voici par ou d’adolescents parlant une autre langue. compréhension mutuelle entre personnes exemple celui de Lozan (12 ans): «Ce que je d’origines différentes. préfère, c’est qu’avec la personne chez qui je vais, on ne prévoit rien à l’avance. Si j’ai besoin En quoi Viens chez moi se distingue-t-il d’aide pour mes devoirs, je peux les apporter et d’autres programmes d’intégration? on regarde ensemble.» Ou ce que nous disent CRS CANTON DE ZURICH, VIENS CHEZ MOI, [email protected], TÉLÉPHONE 044 360 28 60 Tanja et Walter, qui accueillent des enfants: Essentiellement parce qu’il propose des «Nous souhaitons que les relations avec des rencontres dans un cadre familial. La relation se enfants étrangers soient quelque chose de tout fonde sur la volonté réciproque et s’établit à à fait normal pour nos propres enfants.» long terme. Comment les bénévoles sont-ils Comment décririez-vous un engage- préparés à leur engagement et quel ment typique? suivi leur est proposé? Les bénévoles choisissent de recevoir un enfant Toutes les personnes intéressées passent un chez eux, ou de participer à des rencontres entretien préalable et suivent un cours linguistiques où ils voient un groupe d’enfants d’introduction obligatoire d’une journée. pour jouer, bricoler, lire et les aider à faire leurs Pendant la période d’essai, les bénévoles et les devoirs. Il arrive souvent qu’ils cuisinent enfants sont accompagnés de façon particulière- ensemble. Autant de manières simples de parler ment intensive. Il y a en outre des réunions où READY #3/2013 *S O N J A V U L A C H A L E U R D E C E T T E J O U R N É E E S T I VA L E , S O N J A A U R A I T E L L E A U S S I V O LO N T I E R S P LO N G É D A N S L’ E A U FRAÎCHE DE LA PISCINE! — 14 — PREMIERS SECOURS – PETITS CONSEILS LES MORSURES Bello, à l’instant si gentil, te happe soudain le bras. Pendant une randonnée au Tessin, une vipère te mord au mollet. Saurais-tu quoi f aire dans de telles situations? «Ready f or Red Cross» t’inf orme de la conduite à tenir en cas de morsure. Le contact avec l’animal, quel qu’il soit, expose à des morsures. En Suisse, les plus fréquentes sont le fait de chiens et de chats, beaucoup plus rarement de serpents. Les blessures ouvertes comportent un risque élevé de complications infectieuses, car la salive de l’animal est porteuse de germes pathogènes. Comment traiter une morsure? • Ne touche la plaie qu’après avoir revêtu des gants, afin d’éviter la pénétration de germes. • Nettoie la plaie avec de l’eau potable. • Retire tout bijou de la partie du corps lésée si celle-ci enfle. • Applique un pansement propre. • Surélève la partie du corps blessée. • Consulte un médecin le plus vite possible. Morsures de serpents En mordant, le serpent injecte dans le corps humain un venin qui peut induire des réactions locales comparables à celles causées par une piqûre d’insecte. Des troubles de la coagulation et une hémolyse (destruction des globules rouges) peuvent survenir. Quand il exerce son action sur le système nerveux, le venin peut provoquer une faiblesse musculaire, des paralysies et une insensibilité. En Suisse, les morsures de serpent n’ont heureusement que très rarement une issue fatale. Comment traiter une morsure de serpent? • Calme la victime et accompagne-la dans un endroit ombragé. Le choc et les états anxieux sont souvent plus dangereux qu’une intoxication. • Après une morsure de serpent, le patient doit aussi vite que possible s’allonger et se reposer. La pose d’un pansement permet de limiter la diffusion du venin. Si le pansement doit être serré, il ne doit pas comprimer la plaie et en aucun cas interrompre la circulation sanguine. • Attention: n’incise pas la plaie! Ne la suce pas et ne la perce pas! • Désinfecte la morsure pour prévenir toute infection. Veille à n’employer que des produits incolores afin de ne pas entraver l’examen ultérieur par le médecin. • Transporte la victime chez le médecin ou à l’hôpital. Tout effort physique devant être épargné à la victime, utilise une civière ou, suivant les circonstances, alerte la Rega. • Informe le médecin aussi précisément que possible du lieu et du moment de l’accident et décris de façon exacte le serpent. Rends compte des premiers secours que tu as apportés et des allergies existantes. Comment se protéger des morsures de serpent? • Porte des chaussures montantes et un pantalon. • Vérifie que l’endroit où tu veux pique-niquer est exempt de serpent. • Fais attention où tu mets les mains. • Si tu dors à la belle étoile, contrôle qu’aucun serpent ne s’est introduit dans ton sac de couchage, dans tes chaussures ou sous tes vêtements. • Ne touche pas un serpent. • Renouvelle régulièrement ton vaccin antitétanique. READY #3 /2013 — 15 — NEWS JEUNES SAUVETEURS EN PLEINE ACTION P R E M I È R E R E N CO N T R E D E L A C R O I X- R O U G E Les Championnats suisses jeunesse de natation de sauvetage, qui ont J E U N E S S E D E LU C E R N E lieu tous les deux ans, ont été organisés en juin 2013 par la section C’est fin mai qu’a eu lieu Fit & Food, le premier événement de lucernoise de la SSS. Près d’un millier de jeunes nageurs sauveteurs la Croix-Rouge Jeunesse lucernoise qui vient d’être créée. Les entre 11 et 16 ans se sont mesurés les uns aux autres dans six huit bénévoles ont aidé un groupe d’enfants à concocter un disciplines: lancer de ballon, ceinture de sauvetage, planche de menu sain à trois plats. L’objectif a été atteint: transmettre sauvetage, relais avec mannequin, nage avec obstacles et concours aux enfants le plaisir de cuisiner et leur inculquer les bases récréatif. Tu trouveras sur http://jsm.slrg-sm13.ch le palmarès ainsi d’une alimentation équilibrée. L’après-midi, les participants que de superbes photos de la compétition. se sont essayés au basket et au karaté. S W I S S Y O U T H B A N S T H E B O M B – A H U M A N I TA R I A N I M P E R AT I V E En Suisse, les jeunes sont peu sensibilisés à la thématique de l’interdiction de l’arme nucléaire. C’est pourquoi la CRS prend part à l’organisation d’une manifestation à ce sujet le 31 octobre prochain à Heiden, dernier port d’attache d’Henry Dunant. Les partenaires suivants s’engagent à ses côtés: Médecins pour une responsabilité sociale et pour la prévention de la guerre nucléaire (PSR/IPPNW Suisse), l’association Henry Dunant 2010+ et le musée Henry Dunant de Heiden ainsi que la Campagne internationale pour l’abolition de l’arme nucléaire (ICAN). www.redcross.ch/interdiction-armes-nucleaires GREIS, NOUVEL AMBASSADEUR CRS Grégoire Vuilleumier, alias Greis, est désormais ambassadeur de la CRS. Ces prochaines années, le rappeur D E S É CO L I E R S CO L L E C T E N T D E S F O N D S accompagnera des projets de l’œuvre d’entraide P O U R L E S E N FA N T S E N D É T R E S S E dans les domaines de la migration, de la santé et de la La 8 classe de l’école de Worb a préparé des gâteaux et les a vendus un e jeunesse. samedi au centre commercial. Elle a reversé la totalité des recettes à la Croix-Rouge suisse pour ses projets en faveur des enfants en détresse. U N E G R A N D E F Ê T E C R O I X- R O U G E À B  L E Fin juin, la Croix-Rouge de Bâle-Ville a célébré ses 125 ans 150 ANS DU CICR en organisant une grande fête sur la Barfüsserplatz. Le Il y a 150 ans tout juste, cinq visionnaires fondaient à Genève le programme varié a permis à chaque visiteur de trouver Comité international de la Croix-Rouge (CICR), jetant ainsi les bases de son compte: le rappeur Greis, nouvel ambassadeur de la la plus importante organisation humanitaire au monde. Gardien et CRS, a chauffé le public, des mannequins ont présenté des promoteur du droit international humanitaire, il a pour tâche de faire vêtements de la boutique Croix-Rouge et les enfants ont respecter les Conventions de Genève, ainsi que de protéger et de pu écouter des contes du monde entier. soutenir les victimes des conflits armés dans le monde entier. Rends-toi sur www.facebook.com → SRK Basel pour www.ifrc.org/150ans regarder les photos de cet événement. READY #3 /2013 — 16 — INSIDE SRK ÖMER GÜVEN, DÉLÉGUÉ CRS EN ÉGYPTE ET AU LIBAN Délégué de la Croix-Rouge suisse (CRS) en Égypte et au Liban, Ömer Güven doit accomplir un travail d’une immense diversité. Il raconte à Lara son métier extraordinaire et ses différentes activités lors d’un entretien par Skype. PA R L A R A Z E D I * W W W. R E D C R O S S . C H → A C T I V I T É S → É T R A N G E R → É GY P T E «Il ne suffit pas de simplement respecter nos différences, il faut aussi les célébrer», m’a dit un jour un ami jamaïcain. C’est grâce à cette ouverture aux cultures nouvelles que j’ai pu m’intégrer en Égypte et au Liban et que je m’y suis tout de suite senti bien. La diversité des cultures me fascine, je m’imprègne comme une éponge de nouvelles impressions. Un travail très varié Mon travail en tant que délégué Croix-Rouge est très diversifié. Les jours se succèdent mais ne se ressemblent pas, impossible de savoir le matin de quoi la journée sera faite. A l’heure actuelle, je vis à Beyrouth, capitale du Liban, où je travaille à la mise sur pied du bureau de la CRS sur place, tâche qui a débuté l’an passé. L’une de nos missions est d’améliorer le dispositif de transfusion sanguine à l’intention des réfugiés palestiniens. J’ai une grande admiration pour le Liban, qui a déjà accueilli près de 500 000 réfugiés enregistrés alors qu’il ne compte que 3,5 millions d’habitants. Mais si les exemples sont nombreux de Libanais et Libanaises qui se montrent solidaires envers les réfugiés, les tensions qui montent dans le pays du fait de cette situation sont palpables. A côté de mon travail au Liban, j’interviens en Égypte dans deux domaines: d’une part, nous collaborons avec le ministère de la Santé en soutenant et renforçant le service de transfusion sanguine national; d’autre part, avec le Croissant-Rouge égyptien, nous avons lancé un projet commun de gestion et de réduction des risques après avoir fourni une aide humanitaire aux réfugiés libyens et aux victimes de la révolution. En outre, j’ai visité il y a deux ans un projet CRS dans la forêt vierge équatorienne qui avait trait notamment à la promo- tion de la santé. Ce fut pour moi une expérience impressionnante, et j’ai pu sans peine imaginer intervenir aussi en Amérique du Sud ces prochaines années. Parcours professionnel Je suis délégué de la CRS depuis trois ans et demi. Cela faisait longtemps que je voulais travailler pour une organisation d’utilité publique. Je disposais d’une vaste expérience professionnelle si bien que ma première mission en tant que délégué en Égypte était faite pour moi. A l’origine, j’ai appris le métier de READY #3 /2013 D A N S L E S CO U L I S S E S D E L A C R S Dans cette nouvelle rubrique, des personnalités liées de près ou de loin à la Croix-Rouge suisse racontent leurs activités et leur parcours. Tu souhaites nous proposer un invité à qui donner la parole ici dans le prochain numéro de «Ready»? Fais-le nous savoir à l’adresse [email protected] — 17 — INSIDE SRK Ömer Güven, Délégué de la CRS en Égypte et au Liban, a trouvé le métier de ses rêves. dessinateur de machines puis d’ingénieur-électricien. J’ai ensuite été conseiller d’entreprise dans le domaine du développement organisationnel puis gestionnaire de changement à l’internationale avant de me retrouver à l’hôpital universitaire de Bâle en tant que chef du développement d’entreprise. Mes connaissances techniques et mon expérience dans l’accompagnement par le changement de personnes et d’organisations me sont souvent très utiles. siaste de voir les jeunes membres du Mouvement Croix-Rouge s’engager pour un monde plus humain. A titre personnel aussi, travailler pour la Croix-Rouge est très enrichissant. Ce que je fais est exigeant et passionnant. Malgré l’avenir incertain de la situation au Liban et en Égypte, je veux y poursuivre ma mission. Pour moi, c’est le boulot de mes rêves. C’est formidable de pouvoir faire partie d’une organisation prônant des valeurs si nobles. • Discours saisissant d’une jeune Libanaise Il y a peu, j’ai eu l’occasion d’assister à la conférence MENA (Middle-East & North Africa), lors de laquelle une jeune Libanaise a tenu un discours qui m’a fortement impressionné. «En tant que jeune Libanaise, je ne veux appartenir à aucun parti politique. Je veux être neutre, sur le plan tant politique qu’éthique, parce que je crois que tous les hommes sont libres dans leur foi et qu’ils sont égaux dans leur dignité et dans leur humanité.» Autant de convictions qui rejoignaient très précisément les Principes fondamentaux de la Croix-Rouge. Elle a ensuite dépeint les opinions des bénévoles libanais qui s’occupent des réfugiés syriens: «Voilà deux ans déjà que le conflit a éclaté et rien ne laisse espérer une fin prochaine. Pourtant, les bénévoles continuent de s’occuper des réfugiés. Ils viennent en aide aux personnes en détresse, sans s’attarder sur leur confession ou leur appartenance politique.» En général, je suis enthou- READY #3 /2013 *L A R A A É T É FA S C I N É E PA R L’ E N T H O U S I A S M E E T L’ É N E R G I E Q U ’ Ö M E R G Ü V E N M E T D A N S S O N T R AVA I L E T D A N S S O N I N V E S T I S S E M E N T P O U R L A CO O P É R AT I O N A U D É V E LO P P E M E N T. — 18 — B O N S T U YA U X CO N S E I L L E C T U R E D E J U L I A CO N S E I L C I N É M A D E M Y R I A M CRS CRS «Le bizarre incident du chien pendant la nuit», de Mark Haddon, 2006 EAN13 978 2266 142830, 394 pages «Voyage vers l’espoir» de Xavier Koller, 1990 Christopher Boone, 15 ans, 3 mois et 2 jours, souffre d’une forme légère d’autisme. Il s’est assigné le devoir de résoudre le meurtre perpétré sur le chien de son voisin. A l’image de Sherlock Holmes, il veut procéder avec logique et précision. Mais pour ce faire, il est obligé de quitter son monde ordonné et d’aller jusqu’à parler avec des gens, ce qui constitue pour lui un véritable défi. Ce magnifique roman de Mark Haddon sur l’autisme est émouvant, drôle et crédible. On sent que l’auteur a travaillé avec des personnes handicapées et qu’il sait de quoi il parle. Une famille turque vend tous ses biens pour entreprendre le dangereux voyage vers la Suisse, qu’elle voit comme un paradis. Sur le trajet, le couple et leur enfant tombent entre les mains de passeurs sans scrupules. Après s’être vu refuser l’entrée dans le pays à la frontière, ils tentent de pénétrer sur le territoire par les montagnes enneigées. Une violente tempête s’abat sur eux et leur petit garçon meurt de froid. Et comme si le sort ne s’était pas suffisamment acharné sur eux, le père désespéré doit répondre devant un tribunal d’homicide par négligence pour la mort de son fils. Ce film bouleversant inspiré d’une histoire vraie m’a beaucoup touchée et m’a tiré des larmes. CO N S E I L L E C T U R E D E CO R I N A F U T T E R CRJ ZURICH «Bilal sur la route des clandestins», de Fabrizio Gatti, 2011 EAN13 978 2867465550, 477 pages CO N S E I L C I N É M A D E M I C H E L L E P I N N O W Le journaliste italien Fabrizio Gatti suit le voyage des flux de réfugiés le long de la piste dite des esclaves, du Sénégal à Lampedusa. Grâce à son passeport, il n’est pas soumis au même arbitraire que ses compagnons, mais il subit la violence et l’horreur en plein. Arrivé à Lampedusa, il se fait passer pour Bilal, un réfugié kurde, et est conduit dans le tristement célèbre camp d’internement. Il vit dès lors la cruauté qui s’exerce à l’encontre des clandestins débarquant en Europe. Un livre méritant, mais loin d’être anodin, qui rend leur dignité aux immigrés illégaux. La jeune Turque Umay, qui a grandi en Allemagne, vit avec son fils et son mari à Istanbul. Son quotidien est fait de violence et d’oppression. Pour se protéger et protéger son enfant, elle fuit pour se réfugier auprès de sa famille restée en Allemagne. Mais arrivée là, elle est confrontée aux mêmes problèmes. Sa famille musulmane, très conservatrice, est dépassée par la situation. Umay se trouve face à l’incompréhension, à la honte et à la colère des siens. «L’étrangère» est un drame bouleversant sur une jeune femme à la recherche du bonheur, qui se heurte sans cesse aux frontières de sa propre origine. CRJ ARGOVIE «L’étrangère», de Feo Aladag, 2010 Connais-tu un bon livre ou un bon film sur le thème «Intégration – diversité»? Si oui, parles-en sur le forum de la page Facebook «Swiss Red Cross Youth»! READY #3 /2013 — 19 — SONDAGE DIVERSITÉ? En juillet der nier a eu lieu en Valais, le cinquième camp de la croix rouge fr ibourgeoise. Cette colonie destinée aux enf ants qui ne peuvent pas partir en vacances accueille des jeunes de 8 à 12 ans. Mélina Gadi leur a demandé qu’est-ce que le camp leur a apporté comme nouvelles expér iences et découvertes autour de la diversité. PA R M É L I N A G A D I M AYA 11 ANS S U I S S E E T M A LG A C H E «Cette année, je reviens pour la deuxième fois au camp de la Croix-Rouge. Avec une de mes amies que j’ai rencontrée à la colonie l’année passée, on s’était promis de revenir. Cette année encore j’ai rencontré de nouvelles personnes. Et même si certaines paraissaient timides, en apprenant à les connaître je me suis fait pleins de nouveaux amis. Tout le monde était bien intégré dans le camp même si je n’arrivais pas toujours à comprendre certains accents.» Angel, Clara, Andrei, Maya, Fatme (de gauche a droite) CLARA FAT M E ANDREI 10 ANS ORIGINAIRE DU CAMÉROUN 12 ANS SYRIENNE 11 ANS SUISSE «J’ai beaucoup aimé cette semaine de «Je suis venue au camp pour apprendre «Durant ce camp j’ai pu me faire de nombreux colonie car il y avait de nombreuses le français et j’ai eu la chance de pouvoir amis, apprendre le partage, découvrir d’autres activités sympas comme la disco, les jeux, beaucoup parler français avec mes cultures mais surtout faire l’expérience du les bricolages. J’ai aussi aimé découvrir nouveaux amis de la colonie. J’ai respect qui a permis à tous les enfants de vivre d’autres cultures et d’autres religions. également pu parler kurde avec une une semaine ensemble malgré leur différence Mais ce qui est le plus important c’est que autre fille, elle pouvait parfois me de couleur de peau, de langue ou de culture. je me suis fait beaucoup d’amis avec qui traduire certaines choses. Durant ce Pour moi le mot le plus important de cette on a pu parler de tout.» camp, j’ai également pu découvrir de semaine est donc le respect. » nouvelles activités et bricolages et j’ai pu goûter à la fondue que je n’avais jamais mangé avant. » ANGEL 9 ANS ORIGINAIRE DU CAP VERT ET DU PORTUGAL «Je n’étais encore jamais allé en montagne et je n’avais encore jamais mangé de fondue. J’ai pu découvrir tout cela au A Toi de donner ton avis ! Que signifie camp et c’était vraiment quelque chose pour toi la diversité ? Confronte tes que j’ai aimé. Comme il y avait des enfants vues à celles d’autres jeunes béné- qui venaient de différents pays j’ai aussi voles ru le forum de la page Facebook pu apprendre quelques mots d’autres « Swiss Red Cross Youth ». langues comme l’arabe par exemple.» READY #3 /2013 — 20 — APROPOS FAIRE BEAUCOUP AVEC PEU La Fondation swisscor organise son 14 e camp: elle invite des enf ants venus d’une des régions les plus pauvres d’Europe de l’Est à passer deux semaines en Suisse. Impressions d’Anna Tekako, une jeune bénévole de la Croix-Rouge suisse (CRS), qui encadre les enf ants du camp. PA R A N N A W O L F * W W W. S W I S S CO R . C H «Anna, Anna!» Les enfants saisissent les mains d’Anna Tekako pour attirer son attention tandis que, debout au milieu du petit groupe, la jeune femme les enduit de crème solaire et plaisante avec eux. Les 87 enfants que Schwarzenburg (BE) accueille cette année viennent de dix foyers différents en Moldavie. Au cours de leur séjour, les enfants bénéficient de soins médicaux complets, car beaucoup d’entre eux ont des problèmes de santé. Si certains sont malvoyants, malentendants ou infirmes, tous ces enfants âgés de 10 à 12 ans sont aussi orphelins ou ont été abandonnés par leurs parents. C’est la deuxième fois qu’Anna participe à un camp swisscor en tant que jeune bénévole de la CRS, mais la première en tant qu’accompagnante. La jeune femme de 22 ans profite de son année de césure pour glaner diverses expériences: «Pour moi, le plus important ici, c’est le rire», dit Anna, ajoutant que pendant ces deux semaines, les enfants doivent pouvoir oublier un peu leur quotidien difficile. En tant qu’accompagnante, elle ne s’occupe Anna Tekako (au milieu) est bénévole pour la deuxième fois au camp Swisscor. READY #3 /2013 ni du programme, ni des soins, mais se concentre sur les enfants et tente de leur accorder une attention qu’ils n’ont probablement jamais connue. Bel enthousiasme Les enfants sont répartis dans quatre maisons pour suivre le programme prévu. En marge des examens médicaux, swisscor et les jeunes bénévoles de la CRS proposent aux enfants des excursions, du sport et des jeux, des initiations ludiques à la culture suisse et des ateliers de musique. Ils découvriront notamment le Gasterntal, une vallée alpine au-dessus de Kandersteg, en compagnie d’Adolf Ogi, fondateur de swisscor. Quant au projet chili de la CRS, il apprend aux enfants à mieux gérer les conflits. Aujourd’hui, le groupe d’Anna va visiter le parc zoologique Dählhölzli à Berne. Les autres accompagnants sont les responsables moldaves qui connaissent bien les enfants et qui parlent russe et roumain. Anna ayant gardé contact avec certains d’entre eux depuis la dernière fois, la collaboration est aisée. En franchissant l’Aar couleur turquoise, on entend des «oh» et des «ah» d’admira- — 21 — APROPOS Anna Tekako accompagne «ses» enfants au zoo Dählhölzli. Les enfants ne peuvent décoller les yeux du spectacle offert par les phoques. tion. «Ces enfants sont faciles à enthousiasmer», commente Anna. Cela se confirme lorsqu’ils découvrent les premiers animaux, des phoques, à la contemplation desquels on n’arrive presque plus à les arracher. Je suis touchée de la confiance que les enfants me témoignent: ils me prennent la main comme si cela allait de soi, veulent savoir mon nom, me sourient et essaient même de me taquiner. Leur groupe aussi est bien soudé; Anna me montre une fillette sourde qui pousse la chaise roulante de sa camarade infirme. «Ils sont très compréhensifs pour leurs handicaps, et il n’y a jamais de moqueries entre eux.» Même si aucun des bénévoles CRS ne parle russe ou roumain, il y a toujours un moyen de se faire comprendre. Du reste, Anna a déjà appris quelques mots: «juca!», lance-telle – «jouer!» – et aussitôt les enfants accourent vers elle. Et après? Anna a vite établi un bon contact avec «ses» enfants. Ils l’appellent sans arrêt pour lui montrer leurs découvertes zoologiques, rient avec elle et l’aspergent d’eau. Anna les embrasse, imite les cris des animaux et les menace en riant de sa gourde remplie d’eau. «J’essaie simplement de leur donner un peu d’insouciance et de sécurité pour qu’ils se sentent bien et sachent que quelqu’un est là pour eux», dira-t-elle ensuite, pensive. Et d’ajouter qu’elle a la chance de pouvoir faire beaucoup avec peu et de recevoir beaucoup en retour, que ce soit par la joie qu’expriment les enfants ou par les moments de bonheur qu’elle partage avec eux. Et après ces deux semaines? L’an dernier, les adieux furent difficiles pour Anna. C’est dur, dit-elle, de renvoyer ces enfants à leur pauvreté après deux semaines intenses qui leur ont permis de vivre plus de choses que jamais auparavant. Que deviendront-ils une fois adultes? Depuis sa dernière expérience, Anna a appris à se protéger un peu pour ne pas trop souffrir de la séparation. De toute façon, ce n’est jamais facile. Participera-t-elle au camp de l’année prochaine? Si elle a le temps, oui, absolument! Car ces deux semaines resteront inoubliables – tant pour les enfants que pour les bénévoles. • L A S U I S S E A CC U E I L L E AV E C L E CŒ U R Cet été, la Fondation swisscor a invité 87 enfants venus de Moldavie à passer deux semaines dans un camp médicalisé à Schwarzenburg (BE). Ces enfants, orphelins ou abandonnés par leurs parents, vivent chez eux dans la pauvreté. Comme ils sont nombreux à avoir des problèmes de santé, ils reçoivent des soins médicaux pendant leur séjour. Des jeunes bénévoles CRS organisent pour ces enfants toutes sortes d’activités ludiques et les accompagnent dans leur quotidien. WWW.SWISSCOR.CH *A N N A A É T É TO U C H É E D E L A CO N F I A N C E Q U E L U I O N T T É M O I G N É E L E S E N FA N T S M O L D AV E S . READY #3 /2013 — 22 — DÉLÉGUÉS JEUNESSE UN MOMENT CLÉ POUR LA JEUNESSE CRS Danielle Breitenbücher a été élue au Conseil de la Croix-Rouge lors de la dernière Assemblée Croix-Rouge, permettant ainsi aux jeunes d’être représentés au sein de l’organe suprême de la Croix-Rouge suisse (CRS). Le délégué Jeunesse Christopher Barco * raconte à Ready le déroulement de cette assemblée un peu particulière. «Plus de sang neuf dans votre comité!» Telle était notre revendication, à Chris toph Lenz et à moi, lors de l’Assemblée Croix-Rouge de l’an passé. Tous deux, en notre qualité de délégués Jeunesse (cf. encadré), nous avons milité pour que les jeunes et les jeunes adultes aient leur mot à dire au sein de la CRS. Mais jamais nous n’aurions imaginé que les choses iraient aussi vite. Aujourd’hui, un an tout juste après notre intervention, nous pouvons nous féliciter de l’élection de Danielle Breitenbücher, 24 ans, au sein du Conseil de la Croix-Rouge. Sans oublier que plusieurs associations cantonales ont admis des jeunes dans leur comité. C’est incroyable! Et c’est vraiment bien que nous ayons pu faire bouger les choses! Mais nous ne nous reposons pas sur nos lauriers: nous continuons à faire entendre la voix des jeunes, comme lors de l’Assemblée Croix-Rouge de cette année. La promesse des courageux L’association cantonale de Bâle fêtant cette année ses 125 ans, c’est là que s’est tenue l’Assemblée 2013, dans l’impressionnante salle du Grand Conseil de l’hôtel de ville. La veille au soir, les délégués ont pu profiter d’un repas sur le Rhin, à bord du Christoph Merian. Nous aussi nous y étions, et nous avons eu la possibi- lité d’échanger nos idées avec les représentants des différentes associations cantonales et organisations de sauvetage. Sur un bateau, aucune possibilité d’esquive, et nous avons saisi cette occasion pour lancer un nouvel appel. Nous avons invité les personnes présentes à réfléchir sur le sujet «Croix-Rouge suisse: Gemeinsam – ensemble – insieme», car tous sur ce navire, nous représentons une part certes infime mais essentielle de la CRS. Il fallait apporter des suggestions sur la façon dont la CRS peut évoluer dans le bon sens. Nous avons mis au défi les plus courageux des participants de faire une promesse. Une promesse – ou une déclaration pour les plus timides – que les délégués ont écrite sur une petite croix rouge. Après avoir ramassé les morceaux de papier, nous les avons collés sur une pancarte de sorte qu’ils forment une grande croix rouge. Une action symbolique pour donner de la force à nos revendications. Nous, les délégués Jeunesse, nous avons montré l’exemple en promettant de poursuivre nos efforts pour faire en sorte que les jeunes et les jeunes adultes soient représentés à tous les niveaux de la CRS et qu’ils puissent faire entendre leur voix. READY #3 /2013 QUE FONT LES DÉLÉGUÉS JEUNESSE CRS? Intégrés à la délégation officielle de la CRS, les délégués Jeunesse représentent la Jeunesse CRS, dont ils relaient le point de vue lors de conférences et de réunions nationales et internationales. Ils font en outre office de référents auprès de la CRS pour toutes les questions relatives à la jeunesse. *Christopher Barco (à gauche) et Christoph Lenz (à droite) sont les délégués Jeunesse de la CRS 2012–2013. — 23 — DÉLÉGUÉS JEUNESSE DANIELLE BREITENBÜCHER, LA NOUVELLE BENJAMINE DU CONSEIL DE LA CROIX-ROUGE Je m’appelle Danielle Breitenbücher et j’interviens depuis l’été 2006 sous la bannière de la CroixRouge suisse (CRS). J’ai notamment participé à divers projets de la Croix-Rouge Jeunesse bâloise. J’ai ainsi encadré des soirées jeux dans des foyers à l’intention d’enfants de requérants et le camp d’été en Bosnie, et organisé avec un groupe des concerts de bienfaisance et des animations de stand. Je siège en outre depuis 2009 dans le comité de l’association cantonale Croix-Rouge de BâleVille. J’ai aussi à mon actif diverses expériences aux niveaux national et international: animation en 2009 du cortège «Youth on the move» entre Solférino et Genève et participation pendant deux ans en tant que déléguée Jeunesse à des conférences internationales de la Croix-Rouge. Le fait d’unir mes efforts à ceux d’autres jeunes pour améliorer la situation de publics démunis me motive. J’aime m’engager pour des projets aux visées concrètes dont je peux influencer le cours et dans lesquels je peux m’investir. J’ai voulu rejoindre le Conseil de la Croix-Rouge (CCR) pour mettre mon expérience multiple à la CRS au service des générations de bénévoles futures et peser sur l’orientation stratégique de la Croix-Rouge. J’ai été élue au CCR lors de la dernière Assemblée Croix-Rouge. La jeunesse est bien sûr la cause qui me mobilisera le plus au sein de cet organe. Je m’engage pour la promotion des activités de jeunesse et l’amélioration des conditions d’exercice du bénévolat. Je veillerai notamment à ce que la jeunesse continue d’être perçue à la CRS comme un groupe cible spécifique. La participation des jeunes aux processus décisionnels est un autre enjeu de mon action. Il m’importe que nous ayons nous aussi notre mot à dire et que la CRS puisse s’enrichir de nos expériences. Je me réjouis aussi de pouvoir faire valoir mon point de vue de jeune et de contribuer à la réflexion sur les voies que doit privilégier la Croix-Rouge pour s’adapter aux mutations de la société. Je suis convaincue que nous avons énormément à apprendre les uns des autres à l’échelle de la CRS, d’où l’importance d’intensifier les échanges entre les différentes organisations membres et avec d’autres Sociétés nationales. Il me tient à cœur de rester proche de vous, les bénévoles, et de prendre la mesure de vos aspirations et de vos besoins, afin que ma parole au sein du CCR fasse écho à vos préoccupations. Souhaites-tu contacter Danielle? Dans ce cas, écris à [email protected] READY #3 /2013 — 24 — 125 ANS ASS UNE GRANDE FÊTE POUR JEUNES ET MOINS JEUNES Quelque 1100 samar itains ont fêté l’anniversaire de leur organisation lors du week-end de la Pentecôte. Pour la première fois, les joutes samar itaines et le traditionnel camp Help ont eu lieu en même temps. Ready revient sur les moments f orts du programme. PA R R E B E CC A B A N N W A R T, S T E L L A N Ü S S L I , J U L I A Z U R F L U H Quiz Croix-Rouge Qui a été le plus rapide pour traverser le terrain de jeu Croix-Rouge? Les connaissances sur le Mouvement ne suffisaient pas, il fallait aussi avoir de la chance aux dés. Le jeu a été animé par six bénévoles des organisations de jeunesse de la CRS. Les cadeaux Croix-Rouge Sur un stand, nous avons présenté la Croix-Rouge suisse et distribué des cadeaux. Nous avions apporté 1000 capes de pluie et 400 sacs à dos. Les imperméables ont eu un franc succès auprès des samaritains, et il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir de nombreux petits bonshommes rouges envahir le terrain. Essayez de deviner combien de capes nous avons dû ramener à Berne! READY #3 /2013 — 25 — 125 ANS ASS Un logo samaritain humain Les cieux ont été cléments. Juste au moment où les participants devaient former un logo samaritain humain, les nuages se sont dissipés et ont fait apparaître quelques rayons de soleil pour que tous puissent admirer le résultat. Cela valait le coup d’attendre, même dans la boue! Les joutes samaritaines Il s’agissait de rallier cinq postes en surmontant des tâches épineuses théoriques et pratiques. 138 sections de samaritains, dont 31 groupes Help, ont relevé le défi. Le groupe Help de Muolen est sorti vainqueur, devançant d’un point celui de Zoug et de deux points celui de Tschiertschen. Les Samy-Games Ce grand jeu confrontait quatre groupes composés au hasard dans différentes disciplines. Au programme par exemple, un «jeu du loup sanitaire» ou la mise en position latérale de sécurité par une troupe de samaritains d’une personne ayant perdu connaissance. Pour clore en beauté les SamyGames, tous ont formé un grand cercle pour entamer une longue «ola». Lancer de corde sur skateboard Le rallye de la Société Suisse de Sauvetage a consisté en un lancer de cordes de sauvetage sur la terre ferme. Deux duos s’affrontaient à chaque fois. Tandis que l’un lançait la corde, l’autre devait l’attraper et tirer, assis sur un waveboard. Pas si simple, puisque la planche ne disposait que de deux roues, ce qui garantissait sa grande instabilité. Un jeu qui a mis au défi jeunes et moins jeunes d’une façon amusante. READY #3 /2013 — 26 — COMMUNITY BIEN INTÉGRÉ GRÂCE AUX SAMARITAINS La section de samar itains de Bienne-Romande est un modèle de diversité. Des samar itaines et samar itains issus de la migration racontent par quels chemins ils y sont arr ivés et comment leur appartenance à la section a contr ibué à leur intégration. PA R K U R T V E N N E R W W W. S A M A R I TA I N S . C H → J E U N E S S E Annamaria Giuffrida a des racines argentines. Sa vie en Suisse a commencé en 1963: «Mon père est Suisse. Il émigra en Argentine en 1929. Quand je suis arrivée ici, c’est ma tante qui m’a aidée à trouver mon chemin. J’avais 18 ans et j’habitais avec elle dans un petit village du Jura. Elle trouvait qu’il fallait que j’entreprenne quelque chose pour me familiariser avec la société suisse. En 1967, j’ai suivi un cours de samaritain, puis je suis entrée dans la section.» Nous lui avons demandé si elle pensait avoir pu s’intégrer plus rapidement et mieux grâce à son appartenance aux samaritains. Sans hésiter Annamaria nous a répondu: «Certainement, c’était tout simplement génial. Je pouvais participer aux services sanitaires, j’ai fait la connaissance d’un tas de gens et ai rapidement pu surmonter ma réserve et ma timidité.» Plus tard, elle a épousé le menuisier Giuseppe Giuffrida, originaire d’Italie, qui était déjà à l’époque membre de la section de Bienne-Romande. Cela fait trente ans que tous deux font partie de la section et leur enthousiasme n’a pas pris une ride. «Les services sanitaires sont ce qu’il y a de plus important, explique Annamaria, on rencontre beaucoup de gens, ont est utile et on peut déployer son savoir-faire de secouriste.» Heureux en Suisse Ludovic Filippo Petrillo, maçon de formation, est arrivé en Suisse au cours des années 1950. Il avait fait le voyage depuis l’Italie pour trouver du travail. A la question de savoir comment c’était à l’époque et comment il avait pu s’intégrer, il ré- Annamaria Giuffrida et son mari Giuseppe ont rencontré énormément de personnes dans la section des samaritains. READY #3 /2013 — 27 — COMMUNITY Pour le président de la section des samaritains de Bienne, Stephan Guggisberg, les secondos sont une chance. pond, pensif: «C’était très rude, d’abord à la frontière, puis en Suisse. A l’époque, nous les ouvriers italiens n’étions pas bien traités. Tous ceux qui venaient d’Italie ou du Portugal avaient la vie dure.» Aujourd’hui, il est accepté et heureux en Suisse, travaille comme masseur sportif et fait partie des samaritains depuis plus de trente ans. Lui aussi a rencontré beaucoup de gens grâce aux samaritains, ce qui a facilité son acclimatation. Cela peut porter des fruits Stephan Guggisberg, président de la section de Bienne-Romande, estime quant à lui que les secondos sont une chance. «Je suis toujours heureux de voir avec quel enthousiasme les samaritains participent. Plus d’un tiers des membres vient régulièrement aux exercices, c’est ainsi qu’ils gagnent en assurance.» Le rêve de Stephan Guggisberg est de fonder un groupe Help. La section de Bienne-Romande participe à la phase pilote du projet Diverso (voir encadré). «Cette année, nous voulons travailler avec Multimondo Bienne, une institution en faveur de l’intégration (www.multimondo.ch) soutenue par la CRS. Notre section réalisera des exercices ou d’autres formations dans les locaux de l’organisation. Nous pourrons présenter les samaritains aux personnes qui fréquentent le centre et nous ouvrir aux migrants. L’idée est de garder la porte ouverte pendant les exercices, ainsi les personnes intéressées verront ce que nous faisons et pourront poser des questions. C’est comme cela que nous envisageons l’intégration, j’espère que cela portera ses fruits.» Et le bouillant président répète de souligner: «Nous sommes ouverts aux autres. Les membres de la section feront la connaissance de personnes provenant d’autres cultures, ce qui permettra de corriger les idées reçues et de surmonter les préjugés. Il ne faut jamais oublier qu’en matière de premiers secours, nous sommes tous logés à exactement la même enseigne.» • VERS LA DIVERSITÉ DANS LES S E C T I O N S D E S A M A R I TA I N S Le projet Diverso vise à promouvoir la diversité culturelle parmi les samaritains. L’idée est de faciliter l’accès des migrants aux sections et de les interpeller davantage à travers les offres de celles-ci. Diverses mesures ont été imaginées à cet effet. Ainsi, le matériel publicitaire et les documents de cours seront adaptés aux personnes d’origines diverses. Quant aux messages publicitaires, ils seront diffusés en plusieurs langues. Pour leur part, les samaritains apprennent en cours à interagir avec ce groupe cible particulier. Le projet Diverso de l’Alliance suisse des samaritains (ASS) et du département Santé et intégration de la CRS a démarré en 2012. La phase pilote, à laquelle participent les sections de samaritains de Bienne-Romande, de Wädenswil et de Zurich, se terminera fin 2013, à la suite de quoi les expériences recueillies seront communiquées aux autres sections. WWW.SAMARITAINS.CH READY #3 /2013 — 28 — COMMUNITY UN ROGER PEUT EN CACHER UN AUTRE Roger von der Crone et Roger Beuret assurent la sécur ité sur la plage «Ufschötti» de Lucer ne. Tous deux nageurs sauveteurs, ils surveillent la baignade en tant que bénévoles. L’un est jeune, l’autre un peu moins. Comment se passe la collaboration entre eux? Ready a posé la question. VON JULIA ZURFLUH* W W W. S S S - J E U N E S S E . C H On rencontre Roger et Roger près du drapeau de la Société Suisse de Sauvetage (SSS). Les deux bénévoles de la SSS, section de Lucerne, sont installés sur une chaise haute avec vue sur les 200 mètres de la plage «Ufschötti» de Lucerne. La ville les a mandatés, avec d’autres bénévoles, pour surveiller la baignade. Roger Beuret: J’ai eu quelques coupures ou dangereux de tenter un piqûres d’insecte à soigner, mais rien de sauvetage seul. Imagine grave. Nous sommes équipés d’une petite que tu coures un danger, pharmacie pour ces cas. que se passerait il alors? C’est pourquoi on est Vous êtes bien visibles sur votre toujours deux à chaise surélevée. Les gens viennent- surveiller la plage. ils vous poser des questions? Lorsque je prépare les horaires, je fais toujours «Ready»: Roger von der Crone, Roger von der Crone: Il arrive que des attention à ce qu’un sauveteur peu expéri- quelles sont vos tâches en tant que touristes nous posent des questions sur ce menté fasse équipe avec un vieux routier. maîtres nageurs? qu’il y a à voir dans la région. Nous faisons C’est bon pour la transmission du savoir et aussi office du tourisme (il rit)! Parfois, des des expériences, mais aussi pour l’intégration Roger von der Crone: Nous surveillons les mères et leurs enfants viennent tout excités dans l’association. baigneurs et réagissons en cas de problème. Nos vers nous pour nous demander de sauver un tâches sont avant tout préventives. Cette année, canard blessé! Le sauvetage animal ne fait La relève des nageurs sauveteurs est j’ai dû sortir particulièrement souvent avec ma pas encore partie de notre formation. Nous ainsi très rapidement sur le terrain? planche de sauvetage pour aller dire à des laissons cette tâche à la police ou au service plaisanciers amateurs qu’ils n’avaient pas le droit de sécurité local (il rit à nouveau). Nous Roger Beuret: Oui, exactement. Dès l’âge de de naviguer dans la zone de natation délimitée sommes très appréciés. Beaucoup de gens 16 ans, les jeunes peuvent intervenir sur la par les bouées. Cela pourrait mettre les nageurs viennent nous dire à quel point ils trouvent plage, pour autant bien sûr qu’ils aient suivi en danger. Heureusement cette année, nous notre engagement super. tous les cours nécessaires. Je leur recom- n’avons pas connu d’incident majeur … mande de commencer même plus tôt, par les Roger Beuret, c’est toi qui coordonnes la services de sauvetage: ce sont les engage- Avez-vous déjà dû sauver des surveillance de la plage. A quoi veilles-tu ments où nous surveillons le plan d’eau lors baigneurs de la noyade? lorsque tu constitues tes équipes? de manifestations telles que régates d’aviron ou traversées de lac. Là, les titulaires du Les deux Roger d’une seule voix: Ouf non! Roger Beuret: Chez nous à la SSS, la devise brevet «jeune sauveteur» peuvent déjà Heureusement pas! est: «une personne, c’est personne.» Il est très participer. Ce brevet peut être passé dès l’âge READY #3 /2013 — 29 — COMMUNITY Roger von der Crone (droite) et Roger Beuret (gauche) sont bénévoles au poste de sauvetage «Ufschötti». L E S 7 5 A N S D E L A S S S LU C E R N E de 10 ans. Nous veillons à intégrer la relève savoir comment une personne fonctionne très tôt et dans toutes les activités. dans une équipe pour évaluer la manière dont elle réagira en situation d’urgence. Ensuite, il Ainsi, la majorité des surveillants a testé mes connaissances techniques. Il de plage commencent dans le cadre voulait par exemple savoir comment je d’un service de sauvetage. Vous réagirais si un des bateaux chavirait. Il m’a souvenez-vous de votre premier parlé de son expérience et m’a donné plein de engagement de ce type? conseils. J’ai appris un nombre incroyable de choses ce jour-là. Après les services, les Roger Beuret: Oh oui! C’était littéralement un sauveteurs restent souvent un moment plongeon dans l’eau glacée! On m’avait ensemble à discuter et les jeunes sont engagé lors d’un concours de canoë dans le naturellement intégrés. L’aspect social est Muotatal, où le courant est extrêmement très important pour nous. puissant. Mieux valait avoir de bons muscles! La plus ancienne section de la Société Suisse de Sauvetage (SSS) – Lucerne – a fêté ses 75 ans par de nombreuses manifestations. Elle a par exemple organisé les championnats suisses Jeunesse (voir communiqué) et ceux des nageurs sauveteurs. Le 14 septembre, on a même assisté à un record mondial: 75 nageuses sauveteuses et nageurs sauveteurs ont tiré le bateau à vapeur Gallia – un «poids plume» de 330 tonnes! – sur une distance de 100 mètres. Clique sur www.slrgluzern75.ch et tu trouveras des photos, des vidéos et des informations sur cette année anniversaire. WWW.SLRGLUZERN75.CH Aujourd’hui, on ne confierait jamais un tel Roger Beuret: C’est vrai! Ça doit être pour ça poste à un sauveteur inexpérimenté. que je suis resté accroché à la SSS depuis 34 ans (rires)! Nous tenons à ce que tous – Roger von der Crone: Pour moi, l’intervention jeunes et vieux – se sentent bien chez nous. A a été un peu moins stressante. Lors d’une la SSS, il règne une grande variété. Chacun est régate d’aviron sur le Rotsee, j’ai été assigné le bienvenu, avec ses spécificités et ses caractéristiques. • au service de sauvetage sur un bateau avec un vieux briscard de la SSS. Ce nageur sauveteur expérimenté a l’art de toujours se trouver là où il se passe quelque chose! On dirait qu’il attire les accidents (rires). Mais ce jour-là, tout est resté calme, ce qui nous a *J U L I A laissé beaucoup de temps pour discuter. Il a commencé par me poser des tas de questions A T R O U V É U N N O U V E A U S P OT D E B A I G N A D E SUPER – ET SÛR EN PLUS! sur moi. C’est vrai qu’il est important de READY #3 /2013 — 30 — COMMUNITY UNE AMITIÉ QUI SORT DE L’ORDINAIRE Le projet d’accompagnement de personnes handicapées conduit par la Croix-Rouge Jeunesse (CRJ) de Bâle réunit des bénévoles, comme Gina Lee, et des handicapés physiques, comme Marco. Il s’agit, par des rencontres régulières, de soutenir l’intégration de ces personnes, qui jouissent généralement de peu de considération au quotidien. PA R A N J A S TA D E L M A N N * W W W. S R K- B A S E L . C H → A K T I V I TÄT E N → J U G E N D R OT K R E U Z Gina Lee peut, grâce à son activité bénévole, avoir une vision du métier qu’elle veut faire plus tard: pédagogue sociale. «Comment tu vas?» C’est plus ou moins par ces mots que débutent toujours les moments passés ensemble. «Je suis désolée de n’avoir pas pu venir au zoo avec toi samedi», s’excuse Gina Lee. «Pas de problème», répond Marco, qui est très souple. De temps en temps, l’un ou l’autre propose une activité qui, au moins une fois par mois, convient aux deux. Ils sont déjà allés au cinéma et dans une discothèque réservée aux personnes atteintes de handicaps physiques ou mentaux (voir encadré). Leur première rencontre s’est déroulée en présence d’une collaboratrice de la CRJ. Elles se sont rendues dans l’appartement que Marco occupe à Riehen depuis dix ans, et qui fait partie d’un foyer proposant une assistance la journée. Si Marco peut cuisiner seul, il délègue en revanche volontiers ménage et lessive… Des liens par le football C’est un ami du foyer qui l’a incité à se rendre la première fois à la discothèque, où il a entendu parler du projet d’accompagnement individuel. «Pourtant, je suis plutôt timide», précise Marco en souriant. Mais l’idée l’a tout de même en- READY #3 /2013 thousiasmé et, peu après, on lui a présenté une bénévole de la CRJ bâloise. Par cette belle soirée, Marco et Gina Lee se baladent le long de la promenade du Rhin, bien fréquentée à cette heure, en cherchant un endroit où s’installer. «Moi, je peux m’asseoir partout!», plaisante Marco. En raison d’une dystrophie musculaire, il est en effet tributaire d’un fauteuil roulant électrique. Ils repèrent enfin un banc libre et, au milieu des pépiements d’oiseaux, Gina Lee raconte à Marco la fête du week-end précédent. Originaire d’Allemagne et âgée de 17 ans, elle est en troisième année à l’école de culture générale. Son bénévolat lui donne une bonne idée de son futur métier: pédagogue sociale. Plus tard, elle envisage de travailler avec des jeunes, mais a aussi du plaisir à se trouver en compagnie de gens plus âgés ou socialement défavorisés – tout comme Marco aime passer du temps avec des jeunes. «On peut plaisanter, rigoler, discuter football — 31 — COMMUNITY «Grâce à ce projet, je me sens plus intégré dans la société. » Une fois par mois, la bénévoles de la CRJ Gina (droite) rencontre Marco (gauche), handicapé moteur. ou faire des activités ensemble», souligne ce fan du FC Bâle. Quand on a un handicap physique, c’est d’autant plus important de ne pas rester cloîtré chez soi. «Dans la rue, on est souvent ignorés, parce que les gens pensent qu’on a également un handicap mental. La plupart détournent les yeux au lieu de nous adresser la parole. Grâce à ce projet, je me sens mieux intégré dans la société.» «Je t’écris sur Whatsapp» Depuis trois mois, Marco fait partie d’une association de e-hockey qui vient de se créer à Bâle. Pour jouer, il tient sa crosse d’une main et pilote son fauteuil de l’autre. Si, à 50 ans, il est nettement le senior de l’équipe, il est loin de faire de la figuration à l’entraînement hebdoma- daire, même si le plus jeune n’a que 12 ans! «Il y a dix ans, quand je pouvais encore marcher, je faisais beaucoup de sport. Aujourd’hui malheureusement, ma limite se situe à une heure trente par semaine. Marco fait en sorte de ne pas s’ennuyer dans la vie. Il est employé la demi-journée dans une entreprise d’électronique, se rend de temps à autre au parc ou reçoit ses collègues de travail chez lui pour des grillades. Et pour d’autres activités, il envoie un message à Gina Lee par Whatsapp. «Cet été, je voulais t’inviter à une grillade», dit-il en écoutant couler le Rhin. Gina Lee sourit. «Bonne idée. On peut aussi faire un pique-nique au parc!» En matière de sorties, ni l’un ni l’autre ne sont à court d’idées. • DANSER LE ROCK ENSEMBLE – UNE D I S COT H È Q U E P O U R L E S P E R S O N N E S AV E C O U S A N S H A N D I C A P Plusieurs fois par année, la Croix-Rouge de Bâle-Ville organise une discothèque pour les personnes avec ou sans handicap. Environ 140 participants viennent à chaque fois au centre de quartier de Bachletten pour danser sur les rythmes de DJ Sunflower. Ce dernier est de temps à autre assisté de personnes handicapées qui ont suivi un cours de DJ. Les bénévoles de la CRJ aident au bar ou préparent des cocktails, des popcorns et des hotdogs. *A N J A A É T É I M P R E S S I O N N É E PA R L’ I D É E D U E - H O C K E Y E T A D M I R E L’ É N E R G I E Q U E M A R CO D É P LO I E À CÔT É D E SON ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE. READY #3 /2013 FO R FREE ES-TU READY « FOR RED CROSS»? OUI ! Je recevrai donc trois fois par année le magazine de la Jeunesse. Nombre d’exemplaires: NON ! Je n’aimerais plus recevoir «Ready for Red Cross». Rayez-moi s.v.p. de votre liste d’adresse. J’ai déménagé. Envoyez-moi s.v.p. le «Ready for Red Cross» dès maintenant à ma nouvelle adresse. Nom: Prénom: Rue: Bulletin à remplir, couper et envoyer à: Croix-Rouge suisse, Centre de compétences Jeunesse Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 Berne Ou alors commande un abonnement auprès de [email protected] NPA/Lieu: