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An ECOWAS-UEMOA Project
Implemented by IFDC
NUMBER 2
SEPTEMBER 2010
Info Flash
Relationship between the West Africa Community laws and the
national laws : A perspective from an experienced legal expert
There is no need for
member States to transcribe or more accurately to transpose
these Regulations into
their national legislation...
Mrs F. Sy OUADO SAWADOGO is a
Senior legal expert with the UEMOA
Commission since 2003. Since 2005,
she has been part of the legal team
supporting the process of harmonizing
national regulatory frameworks for
seed and pesticides production and
trade in West Africa. In this interview,
Mrs. Sy Sawadogo provides a legal
perspective on the debate about the
legal implications of the Regulations
that UEMOA and ECOWAS adopt.
because it is a legal instrument which
automatically becomes part of the
national legislation in order to avoid
differences in interpretation. Moreover, the Regulation creates a uniform framework that is common to
all.
For member States, what is the legal
significance of the Regulations on
seed and pesticides ECOWAS and
UEMOA adopted?
There is no need for member States to
transcribe or more accurately to transpose these Regulations into their national legislation. Indeed, any practice
or implementation modality that
might obstruct the direct effect of the
Regulation and compromise its simultaneous and uniform implementation
in the entire Union or the ECOWAS
space is contrary to the Treaties.
To answer the question, it is important to recall what a Regulation is in
the legal framework of the two institutions. As stated in Article 43 of the
UEMOA Treaty and in article 9 of
the Supplementary Protocol A/
SP.1/06/06 amending the Revised
Treaty of ECOWAS, a Regulation
has a general application. It is directly
applicable in Member States and all
its provisions are binding. It is applicable simultaneously and uniformly
In view of what you have just said,
do member States still need to enact
a national law to domesticate and
implement these Regulations?
The transposition creates differences
of interpretation, which is likely to
alter the nature and scope of the
Regulations.
What therefore is the legal value of
any national law on seeds and pesticides a Member State may want to
enact or has already enacted to domesticate these Regulations?
Based on what I have just said, it is
clear that any transposition or domestication in any form whatsoever of
these Regulations is contrary to the
Treaty. Thus, any law to transpose
these regulations shall be null, void
and deemed void.
Is this not a violation of member
States’ sovereignty to enact their
own laws?
In response to this question, I will
simply say that, in areas for which a
Regulation is adopted, member States
have effectively delegated their sovereignty to the member States at the
benefit of the Institutions, as they
directly legislate in member States
through these norms.
What does UEMOA do to sensitize
and educate member States on these
legal issues?
The Commission organizes workshops and various meetings to create
awareness among opinion leaders,
students, legal practitioners and university professors on the Union’s activities and legal instruments. The
Commission also takes advantage of
meetings organized by various departments to make presentations on
its legal instruments ■
MIR Plus Contact : Georges Dimithe (PhD), Project Coordinator
P.O. Box 10948 Garki, Abuja, Nigeria - Telephone: +234 703 897 4713 - Email: [email protected]
2
MIR Plus
Un projet conjoint CEDEAO-UEMOA
Mis en œuvre par l’IFDC
NUMBER 2
SEPTEMBER 2010
Flash Info
Quelle relation entre le droit Communautaire et le droit interne
des Etats ouest africains: Point de vue d’un juriste chevronné
Il n’est pas nécessaire
pour les Etats membres
de transcrire ou plus
exactement de transposer ces Règlements dans
leurs législations nationales...
Juriste à l’UEMOA depuis 2003, Mme
Sy OUADO SAWADOGO fait partie
de l’équipe qui accompagne depuis
2005 le processus d’harmonisation des
cadres juridiques nationaux règlementant la production et le commerce des
semences et des pesticides en Afrique
de l’Ouest. Elle livre ici le point de vue
du juriste sur le débat relatif à la portée juridique des Règlements pris par
l’UEMOA et la CEDEAO.
Quelle est la portée juridique des Règlements sur les semences et les pesticides adoptés par la CEDEAO et l’UEMOA pour les Etats Membres?
Pour répondre à cette question, il
convient de rappeler ce qu’est le Règlement dans le dispositif juridique des
deux institutions. Le Règlement, ainsi
qu’il ressort de l’article 43 du Traité de
l’UEMOA et l’article 9 du Protocole
additionnel A/SP.1/06/06 portant amendement du Traité révisé de la CEDEAO, est un acte de portée générale.
Il est obligatoire dans tous ses éléments.
Il est directement applicable dans tout
Etat membre. Cette applicabilité s’opère de façon simultanée et uniforme parce qu’il s’agit d’un instrument juridique
qui s’insère automatiquement dans l’ordre juridique national, permettant ainsi
d’éviter les divergences d’interprétation. Le Règlement crée par ailleurs un
cadre égalitaire uniforme.
Compte tenu de ce que vous dites, les
Etats membres ont-ils encore besoin
de transcrire ces Règlements dans
leurs législations nationales ?
Il n’est pas nécessaire pour les Etats
membres de transcrire ou plus exactement de transposer ces Règlements
dans leurs législations nationales.
En effet, toute pratique ou modalité
d’exécution dont la conséquence pourrait faire obstacle à l’effet direct du
Règlement et compromettre son applicabilité simultanée et uniforme dans
l’ensemble de l’Union ou de la CEDEAO est contraire aux Traités.
La transposition crée des divergences
d’interprétation, toute chose qui altère
la nature et la portée des Règlements.
Dans ce cas, quelle serait ou quelle est
la valeur juridique d’une loi semencière ou pesticide nationale qu’un Etat
a , ou envisagerait d’adopter?
De tout ce qui précède, il ressort que
toute transposition sous quelque forme
que ce soit de ces Règlements est
contraire au Traité. Aussi, toute loi tendant à transposer ces Règlements est
nulle, de nul effet et considérée comme
non avenue.
N’est-ce pas une violation de la souveraineté des Etats membres?
En réponse à cette question, je dirai
tout simplement qu’il y a, dans les domaines où est prévu le Règlement, une
possible et véritable délégation de souveraineté des Etats membres au bénéfice des Institutions, car à travers ces
normes, celles-ci légifèrent directement
dans les Etats membres.
Que fait l’UEMOA pour sensibiliser
les Etats membres sur ces aspects juridiques?
La Commission organise des ateliers et
autres rencontres de sensibilisation des
leaders d’opinion, des étudiants,
des praticiens du droit et des professeurs d’université sur les chantiers de
l’Union et sur les normes juridiques
communautaires. Elle profite des réunions qu’elle organise dans le cadre de
ses activités pour faire des présentations sur les actes juridiques de l’Union.■
Contacts du Projet MIR Plus: Georges Dimithe (PhD), Coordonnateur de Projet
P.O. Box 10948 Garki, Abuja, Nigeria - Téléphone: +234 703 897 4713 - Courriel: [email protected]

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