Viols de Cologne : la désinformation continue

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Viols de Cologne : la désinformation continue
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Observatoire des Journalistes et de l'Information Médiatique
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Viols de Cologne : la désinformation continue
Categories : Médias
Date : 27 juillet 2016
[Première diffusion le 21 février 2016] Rediffusions estivales 2016
Un mois et demi après les agressions sexuelles de masse commises à Cologne et dans
d'autres villes d'Allemagne le soir du Nouvel An, la désinformation continue.
Dernièrement, une information erronée a circulé dans les médias belges et même outreManche. Se basant sur un article de l'Allemand Die Welt, qui rapportait les propos d'Ulrich
Bremer, porte-parole du procureur de Cologne, ces médias ont indiqué que seuls trois réfugiés
(sur 73 personnes interpellées) figuraient parmi les agresseurs de la Saint-Sylvestre.
En Belgique, la RTBF et RTL TVi ont tous deux rapporté que « les chiffres qui avaient circulé
sur le nombre supposé de migrants ayant pris part aux agressions de la nuit de la SaintSylvestre à Cologne ne sont pas corrects. Il n’y aurait que 3 migrants récents parmi les
agresseurs ». En Angleterre, c'est The Independant qui, plus tôt dans la journée, citait le même
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article de Die Welt pour affirmer que, d'après Ulrich Bremer, il n'y aurait que trois demandeurs
d'asile parmi les accusés.
D'où vient ce chiffre ? De nulle part ! En effet, dans l'article source de Die Welt, aucun chiffre ne
permet de savoir le nombre de réfugiés parmi les individus faisant l'objet d'une enquête. Aussi,
le même jour, dans un entretien au journal allemand The Local, Ulrich Bremer assurait qu'il ne
pouvait pas communiquer leur nombre. De son côté, Associated Press rapportait même que M.
Bremer leur avait indiqué que la majorité des suspects interpellés (au nombre de 73) étaient
des demandeurs d'asiles.
Dans le même temps, dans un autre quotidien, le Frankfurter Algemeine (FAZ), le porte-parole
du procureur de Cologne indiquait que ces 73 interpellations concernaient « des personnes
sous statut de demandeurs d’asile, de personnes en cours de procédure ou de personnes
présentes illégalement sur le territoire allemand ». Et d'ajouter que la majorité d'entre eux
étaient originaires du Maroc et de l'Algérie.
À partir de là, comment en est-on arrivé à affirmer, en Belgique comme au Royaume-Uni, que «
seuls 3 des suspects interpellés sont des réfugiés » ? Difficile de le savoir, car quand bien
même ce chiffre de 3 ressort dans certains papiers, c'est justement pour expliquer que seuls 3
personnes de (double ?) nationalité allemande figurent parmi les agresseurs présumés...
Lundi, Ulrich Bremer a donc démenti les affirmations et les conclusions qui ont été tirées de ses
propos, assurant à nouveau que « la très grande majorité de ceux qui ont été arrêtés sont à
classer dans la catégorie des réfugiés. Certains sont entrés en Allemagne en disant qu’ils
voulaient introduire une demande d’asile (sans la faire) et d’autres ont effectivement fait cette
demande ».
Rappelons que 1 054 plaintes ont été déposées suite à ces événements sans précédent. Parmi
elles, 453 agressions sexuelles et 527 atteintes aux biens sont toujours sans auteur... En
Allemagne, 600 000 « réfugiés » ont disparu des radars de l'immigration depuis leur arrivée sur
le territoire.
Lire notre dossier sur le traitement médiatique des viols de Cologne
Dessin : © Milady de Winter pour l'Ojim
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