Les conditions de prise en charge du régime sans gluten
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Les conditions de prise en charge du régime sans gluten
Association Française Des Intolérants Au Gluten RAPPORT DE SYNTHESE Etude sur les conditions de prise en charge du régime sans gluten dans les établissements de santé Exploitation et analyse des réponses reçues au 18 octobre 2011 AFDIAG (siège social) 15 rue d’Hauteville 75010 Paris – France +33 (0)1 56 08 08 22 Fax. +33 (0)1 56 08 08 42 [email protected] www.afdiag.fr Association régie par la loi de 1901 Siret 390 283 000 00052 – Code NAF 9499Z N°TVA Intracommunautaire FR 36 30 283 000 Dossier réalisé par Séverine JUMEL BTS Diététique 2ème année Association Française des Intolérants au Gluten 1. Présentation de l’étude et cadre statistique a. Contexte de l’étude Suite à de nombreux témoignages d’adhérents reçus spontanément à l’Association Française Des Intolérants Au Gluten (AFDIAG) sur les conditions de prise en charge du régime sans gluten dans les établissements de santé, l’AFDIAG a décidé de lancer un appel à témoins publié dans le magazine Afdiag infos n°78 (juin 2011). Les témoignages recueillis concernant le respect du régime sans gluten en milieu thérapeutique étant alarmants, l’AFDIAG a décidé d’y consacrer une étude au travers d’un questionnaire remis aux adhérents via plusieurs canaux. Compte tenu de la confidentialité des témoignages relatifs à la santé des personnes interrogées, le questionnaire présenté est anonyme. Seuls le prénom et l’âge peuvent être renseignés afin de pouvoir les compiler dans un recueil. b. Objectifs de l’étude La présente étude doit permettre : - de mieux connaître les difficultés auxquelles sont confrontés les malades cœliaques lors de leur séjour en établissement de santé et les éventuelles solutions apportées ; - de souligner la nécessité d’une amélioration des pratiques et comportements envers les cœliaques dans les établissements de santé ; - d’attirer l’attention du Ministère de la Santé et des pouvoirs publics ; - de tenir informés les adhérents de l’avancée de cette étude et des solutions associées. c. Méthode d’administration et cadre statistique Deux méthodes d’administration du questionnaire présenté ci-bas (§4) sont utilisées : - la remise directe aux adhérents lors de l’Assemblée Générale du 1er Octobre 2011. Une centaine de questionnaires a été distribuée et 85 questionnaires ont été retournés dans une urne prévue à cet effet, puis exploités ; - l’accès au questionnaire en ligne via le site internet de l’AFDIAG (www.afdiaf.fr) / rubrique questionnaires. Enfin, à la lecture des résultats de cette étude et des interprétations, il faudra toujours garder à l’esprit que le nombre de réponses (85 à la date du 18 octobre 2011) n’est toujours pas suffisant pour garantir une représentativité statistique optimale. Association Française des Intolérants au Gluten 2. Résultats de l’étude et analyse de premier niveau a. Résultats de l’étude Les résultats de l’étude réalisée au travers des 16 questions posées sont les suivants : 70,0% pédiatrie - 12,3% 67,9% 60,0% autre - 28,4% 50,0% 40,0% 30,0% 32,1% maternité - 11,1% 20,0% gastro-entérologie 48,1% 10,0% 0,0% public privé Fig. 1 : Type d’établissement fréquenté Fig. 2 : Service médical consulté 35,0% 70,0% 34,9% 30,0% 31,3% 69, 9% 60,0% 25,0% 50,0% 18,1% 20,0% 40,0% 15,7% 30, 1% 15,0% 30,0% 10,0% 20,0% 5,0% 10 , 0 % 0,0% 0,0% moins 24 h 1 à 3 jours 4 à 7 jours plus 1 semaine ur ge nc e Fig. 3 : Durée du séjour pl a ni f i é Fig. 4 : Type de séjour 70,0% 50,0% 50,0% 67,9% 50,0% 60,0% 45,0% 40,0% 50,0% 35,0% 40,0% 30,0% 32,1% 25,0% 30,0% 20,0% 20,0% 15,0% 10,0% 10,0% 5,0% 0,0% 0,0% oui non Fig. 5 : Séjour en lien direct avec la maladie cœliaque public privé Fig. 6 : Maladie cœliaque et admission Association Française des Intolérants au Gluten 60,0% 51,8% 50,0% ne sait pas 19,0% 40,0% 31,8% médecin 22,2% autre - 4,8% 30,0% infirmier 11,1% 16,5% 20,0% diététicien 42,9% 10,0% 0,0% non prise en considération prise en considération suivi de l'information Fig. 7 : Traitement de l’information 40,0% 35,0% Fig. 8 : Prise en charge 36,6% 60,0% 51,2% 32,9% 50,0% 30,0% 40,0% 25,0% 20,0% 26,2% 30,0% 15,9% 22,6% 14,6% 15,0% 20,0% 10,0% 10,0% 5,0% 0,0% 0,0% immédiate 1er jour pls jours + tard jamais sans gluten spécifiques adaptation sans gluten aucune solution Fig. 10 : Solutions proposées Fig. 9 : Délai de prise en charge 45,0% autre - 10,0% 40,0% repas complets/proches 20,0% 43,7% 35,0% 35,2% 30,0% 25,0% aliments autorisés/non complétés - 22,5% 20,0% 21,1% 15,0% aliments autorisés/complétés 47,5% 10,0% 5,0% 0,0% oui non Fig. 11 : Respect des engagements oui, avec erreurs Fig. 12 : Dispositions Association Française des Intolérants au Gluten 50,0% aucun substitut - 5,8% 46,3% 45,0% 40,0% utilisation tardive 14,5% spontanément 18,8% 35,0% 30,0% 27,5% 26,3% 25,0% 20,0% erreurs et corrections 23,2% 15,0% à la demande 37,7% 10,0% 5,0% 0,0% prise en compte I.G Fig. 13 : Médicaments (excipients contenant de l’amidon de blé) difficultés aucun suivi Fig. 14 : Ressenti personnel b. Informations complémentaires On peut compléter ces résultats par les observations suivantes : Au-delà du type d’établissement public ou privé dans lequel le patient a été hospitalisé, on a constaté sur les 85 retours de questionnaires une problématique récurrente au niveau national (renseignée par le champ « département d’hospitalisation » sur le questionnaire). L’âge des personnes ayant répondu à ce questionnaire varie de 4 à 79 ans. Dans le cadre d’hospitalisation d’enfants, ce sont les parents qui ont retranscrit le vécu de leur enfant. c. Interprétation des données brutes Les résultats présentés ci-dessus, non croisés, permettent de dégager une première série de tendances : L’étude montre (fig. 1) que deux tiers des personnes interrogées ont été hospitalisées en secteur public. Le service le plus fréquenté (fig. 2) par les malades interrogés est celui de la gastro-entérologie (48,1%), explicable par les caractéristiques physiopathologiques de la maladie coeliaque se localisant au niveau de l’intestin grêle ; cette maladie se traduisant par une atteinte de tout ou partie des villosités. De plus, sur les 39 personnes ayant indiqué que leur hospitalisation avait un lien avec la maladie cœliaque, 30 (soit 77%) ont été admis en service de gastro-entérologie. Les autres services se répartissent entre : la chirurgie, la réanimation, la diabétologie, la cardiologie, l’endocrinologie, la rhumatologie, la neurologie, et la gynécologie. Association Française des Intolérants au Gluten La durée du séjour est inférieure à 3 jours dans plus de deux tiers des cas (fig. 3). Dans 70 % des cas, le séjour en établissement de soin était planifié. Les motifs d’hospitalisation sont pour 50% en rapport direct avec la maladie cœliaque, et pour 50% liés à un autre motif (fig. 5). A la question « comment la maladie cœliaque a-t-elle été abordée lors de votre admission ? » (fig. 6), 70% des personnes ont indiqué avoir spontanément informé l’équipe d’accueil. Or, plus de la moitié de ces personnes (51,8 %) ont constaté que cette information une fois transmise n’était pas prise en considération ou difficilement comprise par l’équipe d’accueil (fig. 7). Une information de sensibilisation sur la maladie cœliaque sera à mener auprès du personnel médical (infirmiers, aides soignants, stagiaires, remplaçants…), cette constatation ayant déjà été faite sur le rapport d’analyse adressé aux diététiciens hospitaliers. Lorsque l’information sur l’intolérance au gluten a été signalée, le patient a été essentiellement pris en charge par un diététicien (fig. 8) dans 42,9% des cas. Ces résultats confirment le rôle essentiel de ce professionnel en établissement de santé, qui est au carrefour de l’information entre les différents services qui suivent le patient et sur qui repose le traitement diététique d’une pathologie diagnostiquée. Ses connaissances et les informations recueillies sont à la base de toute modification du circuit alimentaire de l’établissement de santé. La prise en charge de l’information de l’intolérance reste néanmoins très encadrée par les différents acteurs médicaux : médecin et infirmier. Les « autres personnes » sont des spécialistes tels que diabétologues ou gastro-entérologues. Concernant les délais d’obtention de menus sans gluten (fig. 9), ils sont égaux ou inférieurs à une journée dans presque la moitié des cas (48,8%). Dans 51,2% des cas, les solutions proposées aux cœliaques sont essentiellement une adaptation de menus « normaux » déclinés en menus « sans gluten » (fig. 10). Seulement 22,6% d’entre eux se sont vus proposer un repas spécifique sans gluten. Ce constat est à mettre en corrélation avec le rapport d’analyse adressé aux diététiciens hospitaliers indiquant que le fonctionnement de la cuisine est externalisé pour 21,2% des établissements de santé. On constate donc que dès que la gestion des menus est attribuée à un prestataire externe, le patient obtient plus facilement un repas spécifique sans gluten, avec un délai d’attente de 24 h en moyenne. Il faudra essayer de comprendre pourquoi aucune solution n’a été trouvée pour 27% des personnes. Le rapport d’analyse adressé aux diététiciens hospitaliers a souligné qu’une des causes d’erreurs concernant le régime se situe au niveau de la mauvaise transmission de l’information entre les différents services et les différents membres de l’équipe médicale (essentiellement lors du changement d’équipe). Association Française des Intolérants au Gluten On peut constater que ce qui avait été annoncé en terme de menu a été respecté dans 43,7% des cas (fig. 11), même avec des erreurs dans les menus (35,2%). D’après les témoignages recueillis à la fin du questionnaire, il n’est pas rare de constater qu’un morceau de pain (avec gluten) a été disposé sur le plateau repas du cœliaque. Une campagne d’information sera aussi à mener auprès des aides-soignants sur la spécificité du régime sans gluten, ceux-ci pouvant être amenés à prendre la commande des repas et vérifier leur conformité ensuite. Pour 47,5% des personnes le menu a généralement était complété par des produits personnels sans gluten -biscottes, pain…- (fig. 12). Néanmoins, pour 22,5% des sondés les menus présentés n’ont pas été complétés : on peut donc s’interroger sur l’équilibre nutritionnel lors de la durée d’hospitalisation. Cette information souligne la nécessité pour les établissements de santé d’avoir impérativement une offre de repas sans gluten, quelque soit le mode de fonctionnement de la cuisine. Ceci afin d’accueillir dans des conditions optimales (et même dans des cas d’urgence) les cœliaques pour qu’ils bénéficient du même statut nutritionnel que les autres patients. Concernant les médicaments (problème des excipients contenant de l’amidon de blé), 37.7% des sondés ont demandé et reçu des médicaments appropriés (fig. 13). Si on ajoute à ce chiffre, les erreurs et corrections (23.2%) et l’utilisation tardive de médicaments contenant un excipient à base de gluten (14,5%), le pourcentage atteint 74%. Cette donnée souligne une nouvelle fois la nécessité d’informer ou de former le personnel médical sur la maladie cœliaque depuis les spécificités alimentaires du régime jusqu’aux médicaments contenant des excipients à base d’amidon de blé, à proscrire dans le cadre de ce régime. En conclusion, deux tendances se dégagent (fig. 14) sur la qualité de la prise en charge en milieu thérapeutique: - l’établissement de santé a correctement tenu compte de l’intolérance ou a eu des difficultés à prendre en charge l’intolérance mais est parvenu à adapter ses prestations à la demande du patient ; - l’établissement de santé ne s’est pas adapté à l’intolérance malgré les réclamations pour 27,5 %. Il faudra là aussi essayer de comprendre pourquoi. On trouvera en annexe une liste de causes de non satisfaction, transcrites au travers des témoignages recueillis. Association Française des Intolérants au Gluten 3. Traitements croisés et analyses des résultats a. 60,0% Comparatifs croisés 60,0% 54,3% 46,2% 50,0% 60,0% non privé 50,0% oui 38,5% 40,0% public 40,0% 34,5% 30,9% 28,3% 26,7% 30,0% 30,0% 20,0% 17,4% 20,0% 20,0% 15,4% 14,5% 10,0% 10,0% 10,0% 3,3% 0,0% 0,0% non prise en considération prise en considération 1er jour suivi de l'information Fig. 15 : Séjour en rapport avec la M.C et la prise en considération de l’information immédiate jamais pls jours + tard Fig. 16 : Type d’établissement et délai de prise en charge 50,0% 47,8% 70,0% 41,0% 45,0% oui 40,0% adaptation sans gluten 60,0% aucune solution 33,3% 35,0% sans gluten spécifiques 50,0% 30,0% 23,9% 45,2% 42,9% 40,0% 25,0% 29,2% 20,0% 15,0% 66,7% 63,2% non 15,2% 13,0% 12,8% 30,0% 12,8% 21,1% 20,0% 10,0% 5,0% 15,8% 11,9% 4,2% 10,0% 0,0% 0,0% 1er jour immédiate jamais pls jours + tard non Fig. 17 : Séjour en rapport avec la M.C et délai de prise en charge oui, avec erreurs 100,0% 50,0% 47,3% 45,0% 40,0% oui Fig. 18 : Solutions proposées et respect des engagements 36,7% adaptation sans gluten 90,0% sans gluten spécifiques 80,0% 100,0% privé 87,5% 85,7% public 35,0% 70,0% 30,0% 60,0% 72,7% 72,7% 60,0% 23,6% 25,0% 53,3% 50,0% 50,0% 40,0% 20,0% 30,0% 15,0% 10,0% 20,0% 10,0% 10,0% 5,0% 0,0% 0,0% privé public Fig. 19 : Respect des engagements public/privé moins 24 h 1 à 3 jours 4 à 7 jours plus 1 semaine Fig. 20 : Réactivité des établissements de santé en fonction de la durée de séjour Association Française des Intolérants au Gluten b. Comparatifs croisés Lorsque l’hospitalisation des personnes interrogées a eu un lien direct avec leur maladie (fig. 15), 46,2%, de celles-ci ont eu le sentiment que l’information concernant leur pathologie n’était pas prise en considération ou était difficilement comprise. 38,5% ont constaté un suivi de cette information quand leur séjour était en rapport avec leur maladie. On constate (fig. 16) que la prise en charge de l’intolérance au gluten se fait plus rapidement dans le secteur public (34,5% immédiatement et 14,5% dès le 1er jour, contre 26,7% et 10% dans le privé). Néanmoins, pour 60% des sondés, le secteur privé n’a offert aucune solution pour la prise en charge de l’intolérance (repas sans gluten). Lorsque l’hospitalisation a un lien direct avec la maladie cœliaque (fig.17), le délai d’obtention d’un repas sans gluten s’est fait immédiatement pour 41% des personnes. Par contre, lorsque l’hospitalisation n’a aucun lien avec la maladie cœliaque, l’obtention de menus sans gluten ne s’est jamais faite à 47,8%. Ce chiffre est toutefois à interpréter avec précaution car il peut dépendre d’une durée d’hospitalisation inférieure à 24h (31,3% des interrogés). Même si les établissements de santé ont parfois des difficultés à prendre en charge le régime sans gluten, le temps de réactivité à proposer un repas adapté est relativement plus rapide dans le secteur public lors de courts séjours (fig.20). 51.2% des patients (fig. 10) se sont vus proposer une adaptation du menu normal en menu sans gluten. Sur cette population, 84,3% (fig. 18) ont eu un respect de l’engagement ou un quasi respect de l’engagement. 29.2% n’ont pas eu de solution de restauration sans gluten. 22.6% ont eu un menu spécifique sans gluten, il est respecté dans 15,8% des cas, ce qui est encourageant. La tendance est très favorable à une meilleure qualité des engagements dans le secteur public (fig.19) : 70.9%. On constate (fig. 20) que 100 % des établissements privés arrivent à adapter leurs repas lors d’une durée d’hospitalisation supérieure à 1 semaine, contre 85,7% dans le public. Conclusion : On constate que les patients ayant été hospitalisés dans des services étant en rapport avec leur maladie ont bénéficié d’un meilleur suivi. Une action sera donc à mener auprès des services n’ayant pas pour « habitude » d’accueillir les malades cœliaques (diabétologie, gynécologie,...). De plus, la prise en charge nutritionnelle d’un malade cœliaque admis en raison de cette pathologie n’est malheureusement pas systématique. Et ce constat est le plus alarmant que l’on puisse faire : le milieu hospitalier n’est pas organisé pour accompagner nutritionnellement le malade cœliaque et participe donc à l’entretien de sa maladie. Association Française des Intolérants au Gluten 4. Conclusion générale Les témoignages reçus à l’association ainsi que les résultats de l’étude menée ci-dessous montrent qu’il y a une prise en charge de la maladie cœliaque à deux vitesses : - - les établissements de santé où le système « menu sans gluten »est rodé : service de gastro-entérologie, intervention du diététicien, et personnel médical ayant une connaissance de la maladie cœliaque et du régime associé ; les menus sans gluten faisant partie de l’éventail des régimes thérapeutiques au même titre que les autres régimes pour intolérance ou allergie (protéine de lait de vache, arachide…) les établissements de santé où le « menu sans gluten » reste une approximation, où les menus sont composés avec les « moyens du bord » et quelque fois même alors que le patient a rencontré un diététicien ; garanties insuffisantes sur la composition des plats préparés (sauces), monotonie des plats, etc… Tous ces facteurs contribuent à accentuer l’appréhension d’une hospitalisation et à l’aggravation de la maladie chez le patient, alors que l’objectif même de son séjour dans un établissement de santé est de le soigner. Par les pratiques décrites précédemment, l’équilibre nutritionnel journalier n’est pas optimal : plats substitués non complétés ou complétés par des biscuits, pains, snacks... Les besoins énergétiques de l’individu ne sont donc pas ou difficilement couverts. D’où un besoin urgent de trouver des solutions adaptées pour l’accueil des malades cœliaques en milieu hospitalier. L’AFDIAG devra mener des actions d’information auprès des différents acteurs du secteur médical (médecins, aides soignants, infirmiers…) qu’ils soient ou non en rapport direct avec la maladie, aussi bien auprès des établissements de santé publics ou privés. C’est par ces actions à mener que les conditions d’hospitalisation d’un patient cœliaque pourront se faire sans appréhension. L’AFDIAG aura besoin du soutien du Ministère de la Santé pour mener à bien toutes ces initiatives d'ampleur nationale. Association Française des Intolérants au Gluten 5. Témoignages Détail de certaines remarques de malades cœliaques relevées dans la partie témoignage du questionnaire. « Après une diète conséquente à la pathologie d’hospitalisation (service gastro-entérologie), le premier aliment devant être absorbé était un bouillon de vermicelle. » Colette, 76 ans « Adaptation pour les médicaments mais pas pour l’alimentation. On m’a demandé d’apporter ma nourriture. » Clara, 38 ans « Je souhaiterai confirmer qu’il y a à l’hôpital xxx un service en gastro excellent avec le Dr xxx et le service du Pr xxx (protocole, diététicienne, psychologue…). » Brigitte, 56 ans « Repas servi avec du pain ordinaire. Repas servi sec sans aucune sauce adaptée. » Jeannine, 66 ans « Erreurs dues au changement de personnel qui n’était pas au courant. » Joël, 72 ans « On m’a d’abord apporté un repas avec gluten, j’ai du bien expliquer ce que je pouvais ou ne pouvais pas manger. L’infirmière après 4 ou 5 allers-retours en cuisine n’a pu me proposer que 2 yaourts et du fromage finalement, pour la collation. 1H s’est écoulée entre le temps où j’aurais dû recevoir ma collation et le moment où je l’ai obtenue. Il est désagréable après une intervention sous anesthésie de devoir pendant 1 heure expliquer chaque composition d’aliments, surtout dans un établissement dont la spécialité far est la gastro-entérologie. » Sylvanie, 21 ans « La prise en charge par une diététicienne était satisfaisante mais la mise à disposition de repas sans gluten n’a pu être pris en charge. J’ai dû faire apporter mes repas sans gluten. Ce qui est étonnant dans un hôpital du service public. » Daoiya, 31 ans « Mauvaise lecture du dossier médical. On m’a donc apporté spécialement pour moi des lasagnes (avec gluten). Mauvaise connaissance de la maladie. » Caroline, 48 ans Association Française des Intolérants au Gluten « Opération hernie discale : régime vu avec une diététicienne ne connaissant pas trop le régime approprié. Je lui ai apporté mes documents AFDIAG qu’elle a consulté. Cela lui a été d’une grande aide, ainsi que le carnet de médicaments sans gluten pour l’équipe médicale. Merci l’AFDIAG. » Françoise, 61 ans « J’ai dû apporter le pain sans gluten. Attention aux médicaments qui contiennent du gluten, l’équipe médicale n’est pas attentive et ne connaît pas forcément la composition des médicaments. » Guillaume, 52 ans « On m’a fourni 2-3 paquets de biscottes sans sel vraiment pas bonnes ! On a confondu sans gluten et sans lactose Méconnaissance de la maladie. Diététicienne dépassée. Obligation de contrôler les médicaments. » Natacha, 38 ans « Je suis restée à la diète forcée avec juste du bouillon. J’ai apporté mes médicaments. 2010 : J’avais prévenu 8 jours avant mon hospitalisation : rien n’a été fait (pas au courant). « On ne sait pas quoi vous donner », j’ai eu du bouillon pendant les 4 jours d’hospitalisation. Très déçue, j’ai écrit à la directrice de l’hôpital privé de Trappes. 2004 : J’ai aussi été hospitalisé à la Verrière après une grave dépression suite à ma maladie. Là, après avoir vu une diététicienne 8 jours après. J’ai fait une grève de la faim, car j’avais pizza, pâtes, etc.…à tous les menus. Là aussi, j’ai écrit au ministère. » Françoise, 61 ans « Le matin des biscottes. Le midi des pâtes. » Paule, 50 ans « On a mis du pain, pour remplacer le gâteau annulé. » pour Théa, 3 ans « Sauces avec farine, biscuits… » Jérôme, 30 ans « Poisson à chaque repas, pas d’équilibre, les sauces et les vinaigrettes ne sont pas vérifiées. Le matin grave oubli : du pain avec gluten est servi par habitude, pas de substitut. Il faut faire attention soi-même à tous les repas. Des petites erreurs se glissent dans le fractionnement. Le repas du matin est celui qui pose le plus de problème. Parfois, le plateau sans gluten est distribué à quelqu’un d’autre par erreur et il n’y a pas moyen d’en avoir un autre. Il faut toujours compléter les repas par ses propres moyens pour manger équilibré. » Zohra, 62 ans Association Française des Intolérants au Gluten « Beaucoup de personnel médical (surtout médecin généraliste) ne connaît pas la maladie cœliaque, c’est même parfois votre gastro-entérologue qui vous prescrit des médicaments avec du gluten ! Souvent, le patient se retrouve à donner des explications sur la maladie cœliaque, le régime, etc.… au personnel. » Laure, 25 ans « Au moins, 12 fois par semaine, poissons-macédoine de légumes. Je pense qu’il sera difficile de faire admettre le régime dans ce centre médicalisé. » Marie-Louise, 77 ans « Des erreurs liées à la méconnaissance du régime par le personnel chargé de préparer les plateaux repas. » Sandrine, 43 ans « On est dans l’obligation de fournir l’alimentation alors que l’hospitalisation est en lien avec le suivi de la maladie. Il est arrivé que dans certains établissements, il n’y a aucun traitement de substitution contre la douleur. Il y a chez certains praticiens ou infirmiers une méconnaissance des produits et de la maladie cœliaque. » Sabrina, 37 ans « Je demande toujours. Je précise. Pas de problème alors même si la maladie est prise en compte par le personnel médical. Je n’ai pas su si les calmants ou autres étaient appropriés mais vu le sérieux de l’équipe médicale, je pense que c’est le cas. » Françoise, 61 ans « Nous avons amené le repas, et avons du demander une vérification par rapport aux médicaments. En fait, j’ai téléphoné une semaine à l’avance afin de vérifier que les médicaments qu’il recevrait pour des testes de stimulation soient appropriés. » Pour Maximilien, 6 ans « Du pain à tous les repas (avec gluten), de la sauce béchamel, etc.… pas de repas commandés. Il a fallu que je fasse venir des produits par mon mari sinon, je n’aurais rien eu à manger ! Des repas prévus sans gluten, ne sont jamais arrivés ! Je trouve que la situation que j’ai vécu en gastro-entérologie est particulièrement catastrophique du point de vue de la prise en charge car je n’ai jamais eu un repas adapté en dépit d’avoir alerté le personnel : médecin, infirmière et diététicienne ! » Marie, 47 ans « Collation sans gluten prévue, à priori mais oublié au final collation de dernière minute proposée avec assortiment de fruits frais + un paquet de 3-4 biscottes non identifiées (sans la mention sans gluten) dont l’absence de gluten mise en doute par mon gastro-entérologue. La maladie cœliaque et l’importance du régime est encore trop méconnu du public et en particulier des personnels hospitaliers. Ce que je ne comprends pas, c’est qu’au sein d’un établissement hospitalier où l’on pose le diagnostic de la maladie cœliaque, on ne soit pas capable d’obtenir un repas ou une collation sans gluten strict. » Estelle, 39 ans Association Française des Intolérants au Gluten « Un yaourt-salade et pour le reste, mes parents ont amené sur place les produits type gâteaux. » Cédric, 17 ans « Maladie mal connue, voire pas du tout. Totale incompréhension d’une grande partie du personnel (le diabète, le régime sans porc ou l’intolérance au lactose semblent mieux connus). » Philippe, 58 ans « Mon mari m’a apporté des produits alimentaires sans gluten et me faisait des plats. » Christine, 34 ans « Pas de pain sans gluten dans le stock de l’hôpital. » Claire, 55 ans « Le problème du gluten caché dans les sauces, poudre en chocolat... J’ai reçu des plats avec l’inscription régime sans sel. Dans le doute, ils ne m’ont donné des médicaments qu’à la sortie de l’hôpital » Cécile, 30 ans « La collation a été la suivante : un bout de pain (gluten), beurre, confiture et yaourt. » Camille, 19 ans « Quelques erreurs dues à la mauvaise répartition de l’information » Hélène, 47 ans « Présentation d’un repas normal » Nicolas, 18 ans « Morceaux de pain sur le plateau repas » Stéphanie, 30 ans « Gâteau à la fin du repas » Martine, 55 ans « Le régime sans gluten a été malheureusement associé au cours de l’ensemble du séjour au sans sel et sans graisses » Pour Manon, 16 ans « Personnel soignant responsable de la distribution ce jour là : jeune, peu expérimenté, non formé, ni informé du régime spécifique. » Pour Dorian, 6 ans Association Française des Intolérants au Gluten 6. Annexes a. Appel à témoignages b. Questionnaire Association Française des Intolérants au Gluten Appel à témoignages paru dans l’Afdiag Infos n°78 – Juin 2011 Association Française des Intolérants au Gluten Ce questionnaire sera utilisé de manière anonyme pour constituer une étude statistique. Celle-ci sera présentée au Ministère de la Santé afin de souligner la nécessité d’une amélioration des pratiques dans les établissements de santé. Notre objectif est qu’à court terme, l’alimentation en hôpital ou en clinique ne constitue plus un souci pour un patient cœliaque. Étude sur les conditions de prise en charge du régime sans gluten dans les établissements de santé Prénom :…………………………… Âge :……………….. Département d’hospitalisation : ……………. Informations relatives à votre séjour : Type d’établissement : Hôpital public Clinique ou hôpital privé Service : Pédiatrie Gastro-entérologie Maternité Autre (précisez)…………………………………………………. Durée du séjour : < 24 heures Type de séjour : hospitalisation d’urgence 1 à 3 jours 4 à 7 jours hospitalisation planifiée oui Ce séjour était-il en rapport direct avec votre intolérance au gluten ? 1) > 1 semaine non Comment la maladie cœliaque a t’elle été abordée lors de votre admission ? par une question d’un membre de l’équipe d’accueil dans un formulaire demandant les intolérances et les allergies vous avez spontanément informé l’équipe d’accueil 2) Vous avez eu le sentiment que cette information n’était pas prise en considération ou était difficilement comprise était correctement prise en compte par l’équipe d’accueil suite à cette information, le problème de votre intolérance au gluten a été pris en charge par : un médecin une infirmière ne sait pas 3) La prise en charge de votre intolérance (repas sans gluten) s’est faite immédiatement 4) une diététicienne autre (précisez)…………………… On vous a annoncé le premier jour …… jours plus tard des repas sans gluten spécifiques une adaptation sans gluten des menus existants qu’aucune solution n’était envisageable jamais Association Française des Intolérants au Gluten 5) oui non, pas du tout oui, mais avec des erreurs (précisez) …………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………… ………………… 6) Quelles dispositions avez-vous prises en constatant que l’établissement de santé n’offrait pas de solutions ou multipliait les erreurs ? Cela a-t-il été respecté vous avez fait apporter des repas complets ou des plats sans gluten par vos proches vous avez sélectionné dans les repas proposés les aliments autorisés et vous avez complété par des produits sans gluten personnels : biscottes, biscuits, snacks, etc… vous avez sélectionné les aliments autorisés dans les repas proposés mais vous ne les avez pas complétés autres (précisez)…………….. 7) En ce qui concerne les médicaments (problème des excipients contenant de l’amidon de blé) 8) l’équipe médicale vous a spontanément proposé des médicaments appropriés à votre demande, vous avez reçu des médicaments appropriés vous avez constaté des erreurs et vous les avez faites corriger vous avez constaté après leur utilisation que certains médicaments contenaient du gluten aucun substitut n’étant disponible, il vous a fallu recontacter le médecin Diriez-vous que : l’établissement de santé a correctement tenu compte de votre intolérance l’établissement a eu des difficultés à prendre votre intolérance en charge mais est parvenu à adapter ses prestations à votre demande malgré vos réclamations, vous n’avez jamais bénéficié d’un suivi adapté à votre intolérance Si vous souhaitez évoquer d’autres difficultés, vous pouvez compléter votre témoignage ci-dessous : …………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………… ous vous remercions pour le temps consacré à répondre à ce questionnaire. ous vous informerons des résultats de cette étude dans AFDIAG infos et sur notre site internet.