le racisme n`est pas une opinion mais un délit
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le racisme n`est pas une opinion mais un délit
LE PATRIOTE RÉSISTANT 13 N° 885 - avril 2014 Le racisme n’est pas une opinion, le racisme est un délit Face aux paroles et actes racistes et xénophobes qui se multiplient et que certains voudraient justifier au nom de la liberté d’expression, il n’est pas inutile de souligner que le racisme n’est pas une opinion mais un délit, sanctionné par des lois dont nous rappelons ici les grandes lignes. Le 1er juillet 1972 est promulguée la loi contre le racisme (dite loi Pleven), dont il faut préciser qu’elle fut adoptée à l’unanimité par les deux chambres. Elle vise à combler un vide juridique en matière de lutte contre le racisme depuis le décret-loi du 21 avril 1939, qui modifiait des articles de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Ce texte fut abrogé par le régime de Vichy puis rétabli à la Libération. La nouvelle loi va voir le jour, peu de temps après la ratification par la France de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 21 décembre 1965. La loi du 1er juillet 1972 comporte trois volets : - Modification de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse : Sont visés « la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou non appartenance à une ethnie, une na tion, une race ou une religion déterminée » selon différents moyens (discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, écrits, images mis en vente ou exposés au regard du public…) ainsi que « les délits de diffamation et d’injure racistes » (articles 1 et 2). L’article 5 apparaît comme la disposition la plus novatrice du texte puisqu’il permet à « toute association, réguliè rement déclarée depuis au moins 5 ans à la date des faits, se proposant par ses statuts de combattre le racisme » de se constituer partie civile et de mieux lutter contre le racisme. - Répression des « discriminations raciales » en particulier dans l’emploi et le logement, y compris refus de vente, de service, d’embauche, licenciement, mais aussi les discriminations, abus d’autorité de la part des personnes dépositaires de l’autorité publique (articles 6 et 7). - Dissolution et interdiction des groupes provoquant à la discrimination, à la haine ou à la violence xénophobes et racistes (article 9). La seconde grande loi contre le racisme, « tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe » (dite loi Gayssot) date du 13 juillet 1990. Elle réaffirme le principe selon lequel « toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appar tenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion est interdite. L’Etat assure le respect de ce principe dans le cadre des lois en vigueur ». Ses différents articles prévoient des sanctions spécifiques pour l’ensemble de ces délits. Mais l’ensemble de ce dispositif est quelque peu éclipsé par son article 9 sur le délit de contestation publique des crimes contre l’humanité – qui a été beaucoup critiqué notamment par les négationnistes. Dans le cadre de ce dispositif antiraciste et antisémite, il prévoit de punir « ceux qui auront contes té (…) l’existence d’un ou p lusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire in ternational annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d’une organisation déclarée crimi nelle en application de l’article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale. » (Rappelons que l’article 6 du statut du tribunal de Nuremberg qui jugea les criminels nazis définit ainsi les crimes contre l’humanité : « l’assassinat, l’extermination, la réduc tion en esclavage, la déportation, et tout autre acte inhumain commis contre toutes popu lations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs poli tiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal, ou en liaison avec ce crime. ») Enfin il faut citer la loi du 3 février 2003 qui vise à renforcer le droit pénal au m otif qu’« une vague de violences ouvertement racistes, sans précédent depuis les années sombres de l’entre-deux-guerres et de l’Oc cupation a déferlé sur la France ces dernières années ». Sans créer de nouvelles incriminations dans le code pénal, cette loi vise à prendre en compte « l’intention raciste et dès lors à aggraver lourdement les peines en courues par les auteurs d’atteintes à la per sonne humaine et aux biens lorsqu’elles ont un caractère raciste ». affiche du mrap récapitulant les avancées dans l’arsenal législatif antiraciste en france. Par ailleurs, la France a des obligations internationales en matière de lutte contre le racisme et les discriminations puisqu’elle a ratifié un certain nombre de textes, dans le cadre des Nations Unies (outre la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale en juillet 1971 - le Pacte international relatif aux droits civils et politiques en novembre 1980, et la Convention internationale des droits de l’enfant en février 2003) ainsi que dans le cadre européen (Charte sociale européenne en mars 1973 et Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne en décembre 2009). L’UFAC plaide pour le recours aux institutions internationales afin de résoudre différends et conflits Réunie à Paris le 5 mars, l’UFAC a adopté deux résolutions. L’une relative à l’Ukraine (rédigée avant le référendum en Crimée et le rattachement à la Russie) et la seconde sur la situation internationale, et la Syrie en particulier. Elle y réaffirme la nécessité de la négociation et du recours aux institutions internationales pour régler les conflits. « L’UFAC : Exprime sa vive préoccupation devant les conflits armés qui continuent à dévaster des pays dans le monde en frappant en particulier les populations civiles, les obligeant à fuir les lieux des combats et entraînant à l’exode des millions de réfugiés condamnés à vivre dans des conditions inhumaines. Constate en particulier avec indignation, que la situation ne cesse de s’aggraver en Syrie, qu’aucun progrès réel n’a été réalisé pour mettre fin à un conflit qui devient de plus en plus interethnique, interreligieux et interrégional et que le pouvoir en place se refuse, comme il vient d’en faire la démonstration à Genève, à toute ouverture ou concession. Constate également que la communauté internationale semble s’être accoutumée à cette situation ce qui se traduit notamment par le silence des médias, alors que les exactions, les meurtres et les autres violences sont une réalité quotidienne. Estime donc nécessaire de rappeler que, dès le début, il y a trois ans, des manifestations populaires d’un caractère entièrement pacifique, le pouvoir a recouru à une répression féroce, avec des bombardements de la population civile, des arrestations de masse et des tortures. Il convient également de rappeler la lourde responsabilité de la Russie et de la Chine qui se sont opposées à toute intervention du Conseil de sécurité des Nations Unies à un moment où le conflit n’avait pas encore atteint sa dimension actuelle et où une solution aurait sans doute été possible. De manière plus générale l’UFAC constate avec inquiétude la résurgence, en particulier en Europe, du racisme, de la xénophobie, du repli sur soi et des relents du nazisme. Elle déplore aussi la violence et les tendances à l’épuration ethnique en Centrafrique et tient à exprimer son admiration et son soutien aux militaires français qui, en dépit de leur nombre réduit et de leur solitude, s’efforcent de limiter les massacres interethniques et interreligieux. En ces années mémorielles, l’UFAC, dont les membres ont combattu pour le respect de la dignité, la liberté et la paix, s’associe à la Fédération mondiale des Anciens Combattants (FMAC) pour estimer indispensable de souligner que la communauté internationale dispose d’institutions qu’il s’agisse en particulier des Nations Unies et de la Cour pénale internationale permettant de résoudre les différends par la négociation et le dialogue dans le respect des principes de la Charte des Nations Unies, ainsi que de sanctionner les crimes contre l’humanité, à la condition que les États membres des Nations Unies en aient la volonté politique. L’UFAC considère que les manifestations populaires que connaissent un certain nombre de pays et qui se terminent malheureusement souvent dans une répression violente et aveugle, démontrent que l’aspiration au respect de la dignité et à une paix juste est largement partagée par les populations. L’UFAC demande donc aux autorités françaises d’entreprendre et de poursuivre tous les efforts nécessaires pour promouvoir le recours aux institutions internationales, afin de résoudre les différends et d’assurer une paix juste dans la liberté et le développement solidaire. »