12 Définition - Diaporama Dr Lemogne
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12 Définition - Diaporama Dr Lemogne
Stress et psychologie de la santé : définitions Cédric Lemogne, Silla Consoli Service de psychologie clinique et de psychiatrie de liaison Hôpital Européen Georges Pompidou Plan Etymologie 3 approches du stress Facteurs de résilience Contrainte Réponse Transaction Locus de contrôle Soutien social Coping (ajustement au stress) Psychosomatique Français actuel « stress » Ancien anglais « stress » épreuve, contrainte, surmenage, agression Ancien anglais « distress » affliction Anc. français « destrece » détresse Anc. français « estrece » étroitesse Latin classique « stringere » et lat. pop. « strectiare » étreindre, serrer, resserrer Trois approches du stress Le stress comme contrainte, exigence extérieure d’un environnement potentiellement délétère pour l’organisme Le stress comme réponse de l’organisme à toute demande perturbant son équilibre (son « homéostasie ») Stress = Facteurs de stress ou « stresseurs » Stress = Réaction de stress Le stress comme transaction entre organisme et environnement, c’est-à-dire nécessitant une double évaluation : de l’environnement stressant de ses propres ressources adaptatives Le syndrome général d’adaptation Selye (1956) : 3 stades : réponse non spécifique de l’organisme pour maintenir l’homéostasie quelle que soit la nature de l’agent stressant (blessure, infection, événement de vie, etc.) Réaction d’alarme Phase de résistance Phase d’épuisement Libération d’adrénaline, noradrénaline et corticoïdes Conceptualisation du stress = réponse de l’organisme Etat de stress aigu Exposition à un événement traumatique : Symptômes dissociatifs : Pensées intrusives, cauchemars, flashback, illusions, etc. Evitement des indices de rappel Hyperactivation neurovégétative : Détachement, déréalisation, amnésie dissociative, etc. Syndrome de répétition : Menace pour l’intégrité physique Sentiment de peur, de désespoir ou d’horreur Hypervigilance, insomnie, anxiété, irritabilité, etc. 48 h < durée < 1 mois après l’événement traumatique Etat de stress post-traumatique Exposition à un événement traumatique : Syndrome de répétition : Perte d’intérêt, sentiment d’être devenu un étranger pour autrui, restriction des sentiments pour autrui, sentiment d’avenir bouché Hyperactivation neurovégétative : Pensées, situations, amnésie dissociative Emoussement émotionnel : Pensées intrusives, cauchemars, flashbacks, illusions, etc. Evitement des indices de rappel : Menace pour l’intégrité physique Sentiment de peur, de désespoir ou d’horreur Hypervigilance, insomnie, anxiété, irritabilité, etc. Durée > 1 mois Etat actuel Cognition Emotions Etat désiré Réduire l’écart Actions Réduire la perception de l’écart Du stress objectif au stress perçu… Quand un élément externe vous fait souffrir, la souffrance n’est pas causée par cet élément en tant que tel, mais par le jugement que vous portez dessus ; ce jugement, vous pouvez le révoquer à tout moment. Marc Aurèle Notion de stress perçu L’évaluation subjective qui est faite de la situation importe plus que les faits en eux-mêmes. Les événements de vie adverses augmentent le risque de troubles seulement s’ils sont perçus comme menaçants, c’est-à-dire : pénibles incontrôlables. Échelle de stress perçu de Cohen (PSS) Variables modérant la relation entre la situation stressante et les réactions du sujet : somatiques, émotionnelles, cognitives et comportementales Du stress objectif au stress perçu… L’approche bio-psycho-sociale du stress L’intensité des réactions physiologiques aux agressions n’est pas stéréotypée Processus multifactoriel ayant des composantes viscérales, endocriniennes, sensorielles, affectives, cognitives et comportementales, en interaction les unes avec les autres Conceptualisation du stress = transaction organisme – environnement Le stress comme transaction organisme – environnement Agent stressant Ressources propres Le stress comme transaction : exemple du stress professionnel Modèle de SIEGRIST : déséquilibre entre les efforts fournis (physiques ou mentaux) et les récompenses obtenues (rémunération, promotion, reconnaissance professionnelle) Modèle de KARASEK : association entre des contraintes professionnelles fortes (rentabilité, cadences, objectifs) et une faible marge décisionnelle (autonomie pour organiser son travail) Notion de facteurs de résilience Résilience : Désigne en physique la résistance aux chocs des matériaux. Par extension, désigne en psychologie la résistance d’un sujet au stress en raison de ressources externes ou internes Facteurs de résilience : Facteurs associés à un moindre impact du stress Biologiques, psychologiques, sociaux Définition statistique : RR < 1 Exemples de facteurs de résilience Biologiques : Génotype Psychologiques : Locus LL pour le 5HTTLPR de contrôle interne Sociaux : Soutien social important Stress, génétique et dépression (Caspi 2003) Notion de locus de contrôle Pour une tâche donnée, les sujets se comportent de façon différente selon qu’ils croient que leur performance dépend : d’eux-mêmes : locus de contrôle interne ou non : locus de contrôle externe Deux types de locus de contrôle externe : Autrui Hasard, chance, fatalité Variation selon les domaines (réussites / échecs) mais relative cohérence et stabilité The INTERHEART study (11,119 first MI cases & 13,648 controls from 52 countries) General stress Never Some periods Several periods Permanent Q4 1 0.96 (0.80-1.15) 1.22 (1.00-1.49) 1.78 (1.38-2.30) Q3 1.03 (0.87-1.21) 0.99 (0.78-1.25) 1.26 (0.98-1.61) 1.84 (1.36-2.47) Q2 1.34 (1.12-1.62) 1.29 (1.00-1.66) 1.64 (1.26-2.13) 2.40 (1.76-3.26) Q1 1.55 (1.28-1.89) 1.49 (1.15-1.93) 1.90 (1.46-2.47) 2.77 (2.05-3.75) LOC (Rosengren et al., INTERHEART, Lancet 2004) Locus de contrôle et cortisol (Bollini 2006) Notion de soutien social Au moins 3 dimensions Le réseau de soutien : sous-ensemble du réseau social vers qui la personne peut se tourner pour obtenir de l’aide Le soutien reçu : utilisation effective des ressources du réseau de soutien Le soutien perçu : appréciation subjective de la disponibilité et de l’adéquation du soutien Plusieurs types de soutien : émotionnel, informationnel, instrumental, etc. Soutien social et santé (Uchino 2006) Notion de coping ou d’ajustement au stress Efforts cognitifs et comportementaux Pour aménager : réduire contrôler tolérer Les conséquences adverses de la transaction sujet-environnement Evaluées comme dépassant les ressources habituelles du sujet Types de coping Coping centré sur le problème : Recherche d’information Recherche de solution Participation aux décisions … Recherche de soutien social Coping centré sur les émotions : Auto-accusation Evitement – déni Déplacement Fatalisme Réévaluation positive Exposition à des événements positifs Etc. Etat actuel Cognition Emotions Etat désiré Réduire l’écart Actions Réduire la perception de l’écart « Bon » ou « mauvais » coping ? Que me soit donnée la force de supporter ce qui ne peut être changé, le courage de changer ce qui peut l’être et la sagesse de discerner l’un et l’autre. Marc Aurèle Psychosomatique : stress & santé Approche psychosomatique : une double acceptation Approche globale du malade souffrant d’une maladie somatique, en tant que sujet unique, doté d’une histoire, inscrit dans un environnement social particulier Recherche de liens de causalité entre des facteurs psychosociaux et la survenue ou le pronostic d’une maladie somatique Maladie psychosomatique : maladie somatique qui comporte dans son étiologie et/ou son évolution des facteurs psychologiques. Ψ Lien psychosomatique, mais aussi expression somatique d’un trouble fonctionnel MS Ψ MS Causes communes MS P.ex. génétique, stress, inflammation... Ψ Vécu, retentissement, complications Ψ, mais aussi expression Ψ d’une MS MS + Ψ Comorbidité fortuite Impact du stress sur la santé Impact psychologique Observance thérapeutique médiocre Hygiène de vie médiocre Impact physiologique Tonus vagal ↓ Cortisol ↔ Cytokines ↑ Agrégation ↑ Fibrinolyse ↓ Vers un modèle plus intégratif ? L’apport des neurosciences cognitives Psychosomatique & neurosciences 2 grands postulats psychosomatiques : excès de réactivité au stress défaut de conscience émotionnelle (alexithymie) Rôle central de l’amygdale dans la réactivité au stress A clear image of a snake is sent to the conscious brain. Thalamus receives the input and shunts it to amygdala. Amygdala registers danger. Amygdala triggers fast physical reactions : fight or flight. Psychosomatique & neurosciences 2 grands postulats psychosomatiques : excès de réactivité au stress défaut de conscience émotionnelle (alexithymie) Rôle central de l’amygdale dans la réactivité au stress Rôle central du cortex médian préfrontal (CMPF) dans la conscience émotionnelle LEAS 60 HTA 2aire 55 50 HTA 1aire < HTA 2aire (p=0,011) 45 40 HTA non compliquée HTA 1aire HTA compliquée (ajustement sur l’âge, le niveau d’éducation, le cholestérol.) (Consoli et al. submitted) Bases cérébrales de la conscience émotionnelle (Lane et al. Neuroreport 1997) Bases cérébrales de l’alexithymie (Berthoz et al. Am J Psychiatry 2002) Psychosomatique & neurosciences 2 grands postulats psychosomatiques : excès de réactivité au stress défaut de conscience émotionnelle (alexithymie) Rôle central de l’amygdale dans la réactivité au stress Rôle central du cortex médian préfrontal (CMPF) dans la conscience émotionnelle Rôle de ces régions dans la régulation : des émotions Look Increase « Son fils est mort dans les attentats de Madrid » Decrease «Zidane, 92e, 3-1 » (Ochsner et al. Neuroimage 2004) Increase > Look Increase > Look Look > Decrease Decrease > Look (Ochsner et al. Neuroimage 2004) Psychosomatique & neurosciences 2 grands postulats psychosomatiques : excès de réactivité au stress défaut de conscience émotionnelle (alexithymie) Rôle central de l’amygdale dans la réactivité au stress Rôle central du cortex médian préfrontal (CMPF) dans la conscience émotionnelle Rôle de ces régions dans la régulation : des émotions du cortisol (Urry et al. J Neurosci 2007) Psychosomatique & neurosciences 2 grands postulats psychosomatiques : excès de réactivité au stress défaut de conscience émotionnelle (alexithymie) Rôle central de l’amygdale dans la réactivité au stress Rôle central du cortex médian préfrontal (CMPF) dans la conscience émotionnelle Rôle de ces régions dans la régulation : des émotions du cortisol de la pression artérielle Amygdale et réactivité tensionnelle (Gianaros et al. J Neurosci 2008) Conclusion Le stress comme contrainte représente une menace pour l’homéostasie de l’organisme Le stress comme réponse représente une réaction physiologique non spécifique à cette menace Le stress comme transaction représente la modération de cette réaction par des facteurs de résilience ou de vulnérabilité L’impact du stress sur la santé pourrait s’expliquer par l’existence de bases cérébrales communes à la régulation émotionnelle, neuroendocrine et hémodynamique. Stress et psychologie de la santé : définitions Cédric Lemogne, Silla Consoli Service de psychologie clinique et de psychiatrie de liaison Hôpital Européen Georges Pompidou