Lio

ée Wanda Maria Ribeiro Furtado Tavares de Vasconcelos, le 17 juin 1962 à
Manguale au Portugal, Lio est élevée en
Belgique avec sa sœur Hélèna. Son nom d’artiste
provient du personnage créé par Jean-Claude Forest, l’auteur de la BD « Barbarella », dans les années 60. Si cette héroïne est inspirée de l’actrice
américaine Jane Fonda, l’apparition de Lio dans le
deuxième épisode de la série « Les Colères Du
Mange-Minutes » va indirectement enfanter le
pseudonyme de la chanteuse à la fin des années
70. Il s’agit d’une troublante lolita sauvée par Barbarella d’une bande de méchants. Pour ses 14
ans, la jolie brunette Wanda se transforme en Lio
par l’entremise de Jacques Duvall, alias Hagen
Dierks, de son vrai nom Eric Verwilghem ! Ce dernier a effectué son service militaire, comme objecteur de conscience, à la médiathèque de Bruxelles où travaille la mère de Wanda/Lio. En 1978,
sous le pseudonyme d’Inger Asten, il a déjà placé
un de ses textes aux Runaways, un combo de lolitas californiennes outrageantes produites par le
légendaire Kim Fowley. Suivant le même principe,
Jacques Duvall inculque à Lio sa passion pour Phil
Spector et ses girl groups : Crystals, Ronettes, de
même que ceux issus de l’écurie Tamla Motown
avec les Supremes de Diana Ross, Martha & The
Vandellas, sans oublier les Shirelles, Chiffons et,
plus près de nous, Blondie. Côté français, les
icônes de Serge Gainsbourg, France Gall puis
Jane Birkin, servent de modèles à la jeune Lio.
N
Lio
Banana Split
Fin 1979, après deux années d’un travail intensif,
mêlant espoirs et découragements, l’adolescente
portugaise-bruxelloise est prête à se lancer dans la
chanson. Grâce à Jacques Duvall, elle rencontre
Jay Alanski (du duo parisien Beautiful Loosers) et
Marc Moulin (de la formation belge Telex, avec Dan
Lacksman et Michel Moers) qui lui calibrent sur mesure « Le Banana Split » d’où la chantilly s’écoule
en avalanche, inspiré par « Peaches And Cream »
des Ikettes d’Ike & Tina Turner. En face B figure
« Teenager ». Ainsi est réédité le coup des « Sucettes » de France Gall, soit une chanson ambiguë,
à l’érotisme sous-jacent, devenue un tube repris par
toutes les adolescentes dans les cours de récréation ! Le 45 tours, paru chez Arabella, filiale d’Ariola
(futur BMG), se vend par centaines de milliers et cartonne, bien sûr, en Belgique et en France mais aussi
dans le reste de l’Europe. Du coup, en 1980, son
deuxième simple, « Sage Comme Une Image »/« Suite Sixtine » (aussi du duo fécond
Jacques Duvall-Jay Alanski), paru trop vite, passe
inaperçu. Pour se rattraper l’équipe opte, pour le
troisième single, pour une reprise des regrettés Stinky Toys, « Lonely Lover », composé par Eli Medeiros et Jacno, issu de leur second 33 tours. Devenu
« Amoureux Solitaires » par les soins de Jacques
Duvall, Jacno en assure la production à Paris. Ces
deux énormes succès, « Le Banana Split » et
« Amoureux Solitaires », figurent, en 1980, sur son
Amoureuse Solitaire
Quand, en 1980, Lio débarque sur
les écrans de télévision avec « Le
Banana Split », elle fait l’effet
d’une bombe. 25 ans après, pour
célébrer ce quart de siècle de carrière,
ZE Records et Michel Esteban reliftent les sept premiers albums de Lio
dans le coffret «Pop Box - 25 Years
In Pop» avec un DVD (13 clips) et y
ajoutent deux best of, un axé sur
«Les Pop Songs», l’autre sur «Les
Ballades ». Chaque CD digipak,
remasterisé avec livret 20 pages, est
augmenté de plusieurs bonus.
premier album, simplement baptisé « Lio », réalisé
par Marc Moulin et Dan Lacksman, enregistré au
Synsound de Bruxelles par Alan Ward, et diffusé
dans toute l’Europe de même qu’au Japon. Un
disque enchanteur qui offre encore les très délurés
« Amicalement Vôtre », « J’Obtiens Toujours Ce
Que Je Veux », « Comix Discomix », « La Panthère Rose », le troublant « Si Belle Et Inutile », « Bébé
Vampire », l’amusant « Speedy Gonzales », « La
Petite Amazone » et « Oz », tous écrits par Hagen
Dierks, alias Jacques Duvall, avec Jay Alanski, sauf
« Amoureux Solitaires », plus la reprise de « You
Go To My Head » de Billie Holiday. La pochette originale de l’album vinyle, due à Marc Borgers,
contient un encart à découper qui permet d’habiller
le mannequin Lio, en petite tenue de coton blanc au
verso, grâce à des encoches, en quatre parures différentes, allant de la mini-robe à l’habit de groom si
cher à Spirou, héros récurrent de la bande dessinée
belge. Les hits s’enchaînent et Lio triomphe ensuite
grâce à « Amicalement Vôtre ». Sur le CD on trouve quatre bonus : « Teenager » (la face B du « Banana Split »), « Je Ne Sais Pas Dire Oui » (de Jacques
Duvall & Marc Moulin, publié en 1998 sur la compilation « Le Meilleur De » chez FGL), « Amantes Solitarios » (« Amoureux Solitaires » en espagnol) et
la version longue du « Banana Split » du maxi de
1979. La juvénile nymphette Lio quitte alors
Bruxelles et s’installe à Paris. Déjà elle n’en fait qu’à
sa tête, déroutant par ses attitudes et ses provocations le monde du show-business.