Piloter son ESSMS à l`aide d`un tableau de bord
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Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord ANAP, SAGES, dialogue de gestion OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 1 10 mai 2011 [email protected] Sommaire Préambule.............................................................................................................................................3 Connaître, comprendre les principaux aspects de la problématique des indicateurs et du tableau de bord.......................................................................................................................................................3 Le tableau de bord n'est pas un outil de contrôle.............................................................................4 Le tableau de bord est un instrument d'aide à la décision................................................................4 On ne pilote bien que ce que l'on mesure.............................................................................................5 Qu'est-ce qu'un tableau de bord ?....................................................................................................5 Les indicateurs............................................................................................................................6 Les témoins d'alerte.....................................................................................................................6 Qu'est-ce qu'une information ?....................................................................................................7 Qu'est-ce qu'une donnée ?...........................................................................................................7 Au cœur de la problématique :....................................................................................................7 Qu'est-ce qu'un indicateur ?.............................................................................................................7 Définition....................................................................................................................................7 Qualités d'un bon indicateur........................................................................................................8 Coût de production......................................................................................................................8 Le rôle du Système d'Information .......................................................................................................8 Le Système Informatique d'Aide à la Décision (SIAD).......................................................................9 1.But d’un SIAD..............................................................................................................................9 1) La technologie " hypercubes "..............................................................................................10 2) Le " datamining"...................................................................................................................10 3) Administration du dispositif.................................................................................................10 2.Architecture du SIAD.................................................................................................................10 Le tableau de bord ANAP..................................................................................................................11 Précisions sur le concept de « tableau de bord partagé »...............................................................12 Composition du tableau de bord partagé.......................................................................................12 Fonctionnement du tableau............................................................................................................13 Les besoins spécifiques des acteurs...............................................................................................14 1 besoins des ESMS..................................................................................................................14 2 besoins des ARS.....................................................................................................................14 3 besoins pour la puissance publique. ......................................................................................14 Les objectifs généraux de l’expérimentation du tableau de bord pour les ESMS ...................14 L’expérimentation doit donc permettre de :..............................................................................15 Précautions quant à l’interprétation des indicateurs .................................................................16 Le projet SAGES................................................................................................................................16 Sources :.............................................................................................................................................20 OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 2 Préambule Un des dix projets du programme de travail de l’ANAP pour 2010 consiste à développer le pilotage des établissements et services médico-sociaux (ESMS). L’ANAP intervient en appui des établissements et services médico-sociaux en vue de la construction d’un cadre global d’analyse et de remontée des données, permettant le pilotage des ESMS aux niveaux stratégique et opérationnel, et constituant : • pour les ESMS : une aide à la décision et au suivi des activités, • pour les tutelles : un cadre de remontée de données reflétant la création de valeur par les ESMS. Le projet est structuré autour de trois axes majeurs : ◦ un premier axe d’observation sur le terrain, permettant l’analyse de l’organisation et des enjeux du pilotage des ESMS au travers d’entretiens menés auprès d’ESMS, représentatifs de la diversité du secteur médicosocial,et d’acteurs institutionnels ◦ un axe d’organisation du système de pilotage cible grâce à l’organisation de groupes de travail et l’expérimentation par des ESMS du système de pilotage. L’organisation de l’expérimentation, en parallèle des groupes de travail,permettra la construction itérative d’un système de pilotage adapté aux besoins des ESMS, garante de la définition d’un système opérationnel. ◦ un dernier axe de définition des conditions du déploiement du système de pilotage, grâce à la formalisation de plans d’action s’appuyant sur les enseignements de l’expérimentation. .Cette formation s'adresse à des professionnels d'OVE, qui, dans le cadre de leur activité professionnelle, ont à piloter un ESSMS. On supposera que les participants à cette formation possèdent une bonne utilisation de l'outil informatique (clavier, souris, etc.). On supposera aussi qu'ils ont une connaissance des outils de navigation sur Internet, dans ce cas précis nous utiliserons le navigateur Mozilla Firefox. Connaître, comprendre les principaux aspects problématique des indicateurs et du tableau de bord de la La redécouverte de tableau de bord et des indicateurs financiers a été un des phénomènes frappants des années 90. En effet, cette redécouverte du tableau de bord est allée de pair avec la recherche d’un contrôle de gestion qui prenne appui sur des processus, qui incite à agir sur des causes, qu’il convient ainsi de repérer à leurs sources. Pour montrer l’intérêt de l’utilisation d’un tableau de bord pour une entreprise. Il faut au préalable définir la notion du tableau de bord, ensuite, ces étapes d’élaboration, enfin, l’apport de l’outil informatique au tableau de bord. OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 3 Le tableau de bord est un outil d’aide à la décision et à la prévision, il est un ensemble d’indicateurs et d’informations essentielles conçues pour permettre aux gestionnaires de prendre connaissance de l’état et de l’évolution du système qu’ils pilotent, et de déceler les perturbations et de prendre des décisions d’orientation. En plus, le tableau de bord contient souvent un historique de ces indicateurs. Ce dernier permet de tirer des enseignements anticipatifs, d’alerter le gestionnaire avant qu’un indicateur ait atteint sa zone critique et prendre conscience des interactions entre les indicateurs retenus pour éliminer progressivement les redondances éventuelles et d’identifier les indicateurs prémonitoires. En 1992, Robert S. Kaplan et David Norton ont lancé le Tableau de bord prospectif (TBP) ou "Tableau de bord équilibré" (en anglais, Balanced Scorecard ou BSC), méthode visant à mesurer les activités d'une entreprise en quatre perspectives principales : apprentissage, processus, clients et finances. Au préalable, la vision, les valeurs et la mission de l'entité doivent être explicitées, en vue de donner aux managers une compréhension globale de leur organisation. L'élément nouveau déterminant s'attache non seulement aux résultats financiers, mais aussi aux questions humaines qui amènent ces résultats, afin que les organisations se concentrent sur l'avenir et agissent dans leur meilleur intérêt à long terme. Le système du management stratégique force les managers à se concentrer sur les métriques qui mènent au succès. Elle équilibre la perspective financière avec les perspectives du client, du processus, et des employés. Ces mesures sont souvent des indicateurs de la performance future. Rien ne prouve en revanche que les dirigeants disposent d'une stratégie pertinente, et il n'est pas toujours certain que la mise en place d'un tel dispositif permette d'anticiper les difficultés (cf la crise des subprimes 2008-2009). Mettre au point un tableau de bord prospectif inclut quatre processus : 1. Traduire la vision en objectifs opérationnels ; 2. Communiquer la vision et la décliner en performance individuelle ; 3. Planification d'activité ; 4. Feedback et apprentissage, puis ajustement de la stratégie en fonction. Le point le plus sensible est celui des capacités stratégiques, ou apprentissage. Il consiste en effet à adapter l'organisation, pour la rendre apprenante, afin qu'elle s'enrichisse de nouvelles connaissances par des effets d'interaction entre les décideurs, les opérationnels, les clients, et les autres parties prenantes. Le tableau de bord n'est pas un outil de contrôle L'association tableau de boprd – contrôle de gestion est responsable, encore aujourd'hui, la survivance d'une conception archaïque de cet indispensable outil, toujours perçu comme instrument de contrôle. Le tableau de bord est un instrument d'aide à la décision Un tableau de bord ne doit pas se contenter d'évaluer le prévu et le réalisé. Un tableau de bord a pour vocation d'assister le décideur dans ses prises de décision. OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 4 Lorsqu'il est bien conçu, le tableau de bord offre à son utilisateur la perception d'une situation donnée sous un éclairage spécifique. Cet éclairage est étroitement lié à la stratégie poursuivie, l'activité sous contrôle et les besoins et habitudes du décideur. C'est dire à quel point l'instrument est personnel. Ensuite, lorsqu'il est très bien conçu, le tableau de bord peut suggérer quelques pistes de réflexion pour faciliter l'analyse de la situation, voire même inciter à la prospective. On ne pilote bien que ce que l'on mesure Il va s'agir de mieux appréhender le réel ... • en le modélisant ◦ • ce qui a pour conséquence de nous faire perdre un peu de l'information qualitative en le mesurant ◦ ce qui a pour conséquence de nous faire perdre un peu de l'information quantitative. … de même que le carte n'est pas le territoire, le tableau de bord ne reflète jamais le réel dans sa totalité, l'intervention humaine demeure primordiale. Qu'est-ce qu'un tableau de bord ? Jusqu'à un certain point la métaphore avec la mécanique, et plus particulièrement l'automobile, est pertinente. Le tableau de bord est constitué d'un ensemble d'indicateurs et de témoins qui renseignent le conducteur d'un véhicule automobile (voiture, camion, moto, bateau, etc.) sur le fonctionnement du moteur et sur les paramètres de conduite (vitesse instantanée, température extérieure). Le tableau de bord peut être plus ou moins complexe Tableau de bord d'un automobile OVE-Formation Tableau de bord d'un camion Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 5 Les indicateurs Un compte-tour Les témoins d'alerte Indicateur d'alerte de pression d'huite Indicateur d'alerte de température d'eau Le conducteur « voit » son système automobile par l'intermédiaire de son tableau de bord. Le conducteur a généralement : • un objectif : être à Marseille à 9 heures, • une tactique : en partant de Lyon le mieux sera d'emprunter l'autoroute, • des contraintes : ◦ externes : la limitation de vitesse ◦ internes : le besoin de se reposer, de faire le plein, etc. Sur son trajet il peut subir des perturbations : la pluie, limitation passant de 130 à 110, qui impliqueront un changement de tactique : ex supprimer un arrêt de repos, quitter l’autoroute en cas de bouchon, etc. Le tableau de bord peut être complété par un autoradio RDS captant les stations d'info trafic. OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 6 Attention à prendre en compte l'importance des contraintes et des perturbations et à mesurer de façon pertinente sous peine en cas de simplification excessive de rendre le tableau de bord inopérant. Quatre travers majeurs sont à éviter : • la perte de précision • la durée de la boucle de mesure • l'incomplétude de l'information • la recherche d'une présentation standardisée et universelle de l'information. Qu'est-ce qu'une information ? Information est un vieux mot français, Alain Rey en atteste l'usage dès 1274, dans le langage juridique : « faire une information » c'est ouvrir une enquête en matière criminelle. A partir du XIVe siècle, information prend le sens courant de « renseignement que l'on obtient de quelqu'un », puis à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, avec le développement de la presse, il vise alors l'action d'informer le public, au sens, par exemple, de « bulletin d'informations » qui à partir de 1972, devient dans le langage familier « les infos ». C'est à cette acception que nous nous référons aujourd'hui encore : celle de l'information qui fait sens. Mais au début des années 1950 notre langue emprunte à l'anglais le terme « information » au sens d'élément transmis par un signal. Donc une unité de mesure indépendante du sens. Pour Claude Shannon, l’initiateur de la théorie de l'information, une suite de lettres tirées au hasard contient la même quantité d'information qu'un nombre semblable de lettres assemblées dans une phrase signifiante. Qu'est-ce qu'une donnée ? Du latin data, en informatique l'ensemble des indications enregistrées en machine pour permettre l'analyse et/ou la recherche automatique des informations`` Banque de données; données documentaires, données lexicales. Au cœur de la problématique : Besoin d'être réactif, la coopération, décider en temps réel, la mesure n'est pas une fin en soi. Qu'est-ce qu'un indicateur ? Définition • un outil pro-actif ... • … qui n'est pas un outil de contrôle ... • … mais est un instrument d'aide à la décision. OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 7 Qualités d'un bon indicateur • il est associé à un objectif • il entraîne toujours une décision • il n'est jamais muet • un bon indicateur est un indicateur simple • un bon indicateur appartient à celui qui l'utilise Coût de production Trois types • d'alerte • d'équilibration • d'anticipation les IMSE <http://danielgacoin.blogs.com/blog/2006/06/les_indicateurs.html> Depuis 2005, chaque établissement ou service social et médico-social a été obligé de transmettre des indicateurs socio-économiques détaillant activités, niveaux de difficultés des personnes accompagnées, volume d’interventions, moyens engagés, volume et qualification de leurs professionnels. Toutes les structures ont dû répondre et la masse de travail a été considérable. Le rôle du Système d'Information Système d'information n'est pas synonyme d'informatique. Entre les termes informatique et informatisation il y a à peu près la même différence que celle qui existe entre la construction navale et la navigation. Christophe Colomb savait manœuvrer la caravelle – immense innovation technique à l'époque – mais il n'a pu découvrir l'Amérique que grâce à d'autres connaissances que celles de la construction de son bateau. L'informatisation ce sont bien sûr les langages de programmation, les processeurs, la mémoire, l'espace disque, etc. mais c'est aussi l'utilisation qui en est faite c'est le savoir-faire, l'organisation, la stratégie de l'entreprise. Autant n'y a -t-il pas un grand intérêt à ce que nous connaissions, les langages de programmation autant, lorsqu'il est question d'orientation et de stratégie, nous sommes directement dans notre cœur de métier ! La question du système d'information s'apprécie de trois points de vue au moins : • Informationnel : dans nos métiers où l'information est la « matière première », information et décision sont le plus souvent liées. Dès lors la problématique se pose souvent en : dois-je décider maintenant avec l'information dont je dispose ou dois-je rechercher des informations plus pertinentes ? OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 8 • Technique : dans cette approche il sera plus souvent question de systèmeS d'information que d'un système d'information unique. Système d'information comptable et financier, système d'information gestion des ressources humaines, système d'information gestion du dossier de l'usager, système d'information de la production des services. • Organisationnel, ce dernier englobant les aspects règlementaires. J'emprunterai à Robert Reix sa définition : « un système d'information est un ensemble d'acteurs sociaux qui mémorisent et transforment des représentations via des techniques de traitement de l'information et des modes opératoires. ». La tableau de bord et les indicateurs vont tirer partie du système d'information, bien plus, ils vont aussi en être partie intégrante. A ce stade le tableau de bord va prendre de l'importance pour se muer en Business Intelligence. Le Système Informatique d'Aide à la Décision (SIAD) 1.But d’un SIAD Le SIAD est un outil d’observation et de description qui vise, à partir de données de gestion et/ou de statistiques, à donner aux managers d’une entreprise les moyens d’identifier des alertes de gestion, de suivre l’évolution de l’activité et de disposer d’outils d’investigation de sujets ou phénomènes particuliers. Il ne fournit pas les explications ni les commentaires qui relèvent d’une phase de travail postérieure à l’observation. Le SIAD tire parti de l’ensemble des données produites ou acquises par l’entreprise, ensemble dont il fournit une présentation synthétique. Cela suppose : 1. que le SIAD soit alimenté potentiellement par toutes les applications de l’entreprise, 2. qu’il résolve les problèmes de comparabilité et de redressement des données qui se posent inévitablement lorsque l’on utilise des sources diverses. Le SIAD vise à présenter des informations utiles. Ceci implique qu’il soit construit selon des critères de sélectivité en choisissant, parmi toutes les statistiques qu’il est possible de produire, celles qui peuvent servir à telle ou telle catégorie d’utilisateurs. Sa construction suppose donc une analyse des besoins, elle même fondée sur une segmentation des utilisateurs en sous-populations homogènes chacune en ce qui concerne les missions à remplir et les besoins correspondants. Le SIAD vise à fournir aux utilisateurs un outil de consultation commode, d’une ergonomie aisée, de façon à minimiser les tâches de recherche de l’information et de présentation des résultats. Produire des statistiques en adressant au coup par coup des requêtes à une application opérationnelle est coûteux en traitement. Le SIAD protège donc les bases de données opérationnelles en s’intercalant comme un tampon entre elles et les utilisateurs et en préparant la plupart des statistiques dont ces derniers ont besoin. Les outils fournis par le SIAD pour remplir ces divers objectifs sont : OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 9 • le tableau de bord comportant des alertes ; • des tableaux préformatés contenant l’essentiel de la statistique d’activité et d’environnement ; • des tableaux et graphiques restituant les résultats d’interrogations en utilisant la technologie " hypercubes " ; • la restitution d’analyses sophistiquées (analyse de corrélation, simulation etc.) utilisant les outils de " datamining ". 1) La technologie " hypercubes " Cette technologie permet à l’utilisateur, par la production de tableaux multidimensionnels intermédiaires, de construire par sélection les séries chronologiques ou les tableaux croisés dont il a besoin. Le contenu de ces hypercubes doit être défini a priori, à partir de l’analyse des besoins, de sorte qu’ils satisfassent au mieux les besoins des utilisateurs (cf. annexe) 2) Le " datamining" Etant sélectif, le SIAD ne peut pas répondre à toutes les questions imaginables mais seulement à la plupart des questions. Il peut donc arriver qu’un utilisateur recherche une information que le SIAD ne fournit pas. Il faut pourtant que l’on puisse lui répondre. Ce sera la tâche d’une équipe d’analystes en région et à la DG, habilités à utiliser des requêtes et à interroger la base de données intermédiaire pour répondre à l’utilisateur. Toutefois le délai de réponse sera plus long (quelques heures ou quelques jours) que celui de la consultation des hypercubes (quelques secondes). 3) Administration du dispositif La fonction d’évolution des hypercubes, comme du dispositif dans son ensemble, sera assurée par une cellule d’administration centrale en relation avec les analystes. 2.Architecture du SIAD Un SIAD peut être présenté selon trois couches : 1. L’alimentation par les applications opérationnelles constitue la première couche ; 2. La deuxième couche est constituée par le stockage historisé, l’agrégation et la constitution des cubes ; 3. La restitution sous forme d’alerteurs, de tableaux préformatés, de tableaux croisés et de graphiques constitue la troisième couche. En d'autres termes le Système Informatique d'Aide à la Décision (ou BI pour Business Intelligence) regroupe un ensemble de moyens informatiques (méthodes, outils logiciels) qui permettent de collecter, corriger, valider, consolider, modéliser et restituer des résultats sous des formes diverses (rapports, graphiques, tableaux de bord...). Il arrive aussi que les résultats produits OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 10 par les logiciels de Business Intelligence soient réutilisés dans des environnements tiers (logiciels d’analyse statistique, suites bureautiques comme Microsoft Office ou Open Office). Dans les organisations (entreprises publiques, privées...) quelle que soit leur taille de nombreuses données sont manipulées. À titre d’exemple, un opérateur de télécom peut stocker pour ses milliers (ou millions) de clients un nombre considérable de données liées aux appels téléphoniques passés par ceux-ci. Ces données sont stockées dans une base de données gérée par un SGBD (Système de Gestion de Bases de Données). La plupart du temps, le choix retenu est une architecture relationnelle avec des supports comme Microsoft SQL Server, Oracle, DB2, MySQL, PosgreSQL... Les données, bien que stockées dans un environnement structuré (tables, enregistrements...) dans ces SGBD, nécessitent des retraitements plus ou moins profonds pour pouvoir être utilisées en Informatique Décisionnelle. Elles ne sont de toute manière pas conservées dans les bases de données de production et ceci pour plusieurs raisons : • Les bases de données de production sont en général transactionnelles, c’est-à-dire mises à jour en temps réel par différents applicatifs (un logiciel de facturation par exemple pour une base de données de gestion commerciale). • En BI, certaines données sont agrégées. Dans certains cas seules les données cumulées sont conservées (Chiffres d’Affaires d’une période pour un client). • En BI, par contre, pour pouvoir effectuer des analyses comparatives dans le temps, les données ou les agrégats de plusieurs périodes (agrégats par mois et ceci sur les cinq dernières années) sont souvent stockés. Pour les raisons évoquées ci-avant, les données exploitées en BI sont entreposées dans de nouvelles bases de données (souvent utilisant les mêmes SGBD qu’en production). Pour réaliser le chargement (ou l’actualisation) de la base de données orientée BI (Datawarehouse), il est fait recours soit à des applications informatiques dédiées (moulinettes), soit à un ETL (ExtractTransform-Load). Le tableau de bord ANAP Parmi les dix actions prioritaires identifiées par l’ANAP dans le cadre de son programme de travail 2010 figurait le développement de la « culture de la performance dans le secteur médico-social ». Les objectifs du projet : • Identifier les informations pertinentes en matière de pilotage des Établissements et Services Médico-Sociaux (ESMS) ; • Identifier l’existant en matière de production de ces informations ; • Organiser ces informations et les traduire au sein d’un tableau de bord qui pourrait être partagé par les différents acteurs du secteur, qu’ils soient ESMS relevant du champ des personnes handicapées (PH) ou des personnes âgées (PA), autorités de tarification et autorités de régulation. OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 11 Le partage d’un tableau de bord retraçant les informations de pilotage des ESMS est apparu comme l’un des principaux vecteurs d’amélioration de cette visibilité, pouvant également s’inscrire dans les évolutions en cours sur la régulation et le financement du secteur (EPRD,CPOM, appels à projet, etc.).En 2011, une expérimentation de cet outil doit permettre de vérifier ce constat. Précisions sur le concept de « tableau de bord partagé » Le tableau de bord partagé repose sur trois principes: 1. Un tableau de bord commun aux champs personnes âgées et personnes handicapées enfants et adultes, 2. Pouvant constituer un outil de pilotage utile à la structure et un support partagé d’échange entre un ESMS et ses partenaires (ARS, CG), 3. Permettant aux structures de se situer par rapport aux autres (benchmarking). Composition du tableau de bord partagé Le tableau de bord partagé est composé de trois niveaux et de 4 dimensions. Les 3 niveaux de pilotage : 1. Les indicateurs de veille (indicateurs pouvant servir de fondement aux échangesentre les autorités de régulations et les structures). 2. 2. Les clés d’analyse et de pilotage interne (indicateurs éclairant les indicateurs de veille et nécessaires à la gestion interne de la structure). OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 12 3. 3. La fiche de caractérisation de la structure (description générale et statique des principales caractéristiques de la structure : nombre de places agrées, numéro finess, etc.). Les 4 dimensions : Les indicateurs de chaque niveau de pilotages s'intègrent dans chacune des 4 dimensions : • Objectifs, • Prestations de soins et d’accompagnement aux personnes, • Ressources humaines et matérielles, • Équilibre budgétaire et structure financière. Dans chacune des dimensions, les indicateurs permettent de répondre aux principales questions que peuvent se poser les directeurs d’établissements et les autorités de régulation et de tarification. De plus, chaque dimension éclaire les trois autres. Ainsi, l’obtention d’une vision satisfaisante du fonctionnement de la structure n’est assurée que par l’analyse conjointe des quatre dimensions. Fonctionnement du tableau Les indicateurs du niveau de veille (niveau 1) doivent être analysés au regard des indicateurs clés d’analyse (niveau 2) et contextualisés par les informations de la fiche de caractérisation. Cette dernière permet également de documenter l’offre de soins et d’accompagnement de la structure et OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 13 de réaliser des filtres afin de réaliser des comparaisons fines entre les ESMS de catégorie, statut, taille identiques, etc. Les besoins spécifiques des acteurs 1 besoins des ESMS Restitution de l’ensemble des indicateurs pour l’ESMS en fiche sous plusieurs formats,l’ESMS bénéficie du benchmark avec retour sur sa situation au regard des ESMS du même groupe homogène pour les niveaux 1 et les requêtes 2 besoins des ARS • Restitution des données et indicateurs de Niveau 1, • des clés de lecture Niveau 2 et • des requêtes automatisées et du Niveau 3 de manière agrégée sur la région et par ESMS expérimentateur. Restitution sur les lignes de forces repérées comme communes aux régions lors de l’expérimentation 3 besoins pour la puissance publique. A l’issue de cette expérimentation, la puissance publique étudiera la possibilité de retenir un certain nombre d’indicateurs afin de les inscrire dans le cadre de contractualisation obligatoire des ESMS avec les ARS (conventions tripartites / CPOM). Cette réflexion s'inscrira dans une réflexion plus globale sur l'ensemble des indicateurs actuellement en cours ou en construction, afin de limiter au maximum les indicateurs opposables aux établissements et services. Cadrage du projet d’expérimentation : les éléments clés. Les objectifs généraux de l’expérimentation du tableau de bord pour les ESMS • Apporter un appui aux ESMS, le profil des personnes qu’ils accompagnent, leurs missions et les ressources mobilisées dans le but d’optimiser les processus de décision, de suivi, de reporting et d’évaluation dans une logique d’aide à la décision et de pilotage, • Mettre en perspective l’activité des ESMS au regard de leurs missions, • Contribuer à adapter et implanter les meilleures pratiques pour améliorer la performance des processus dans les organisations,10 • Répondre aux besoins de connaissance de l’offre et de la contribution des ESMS aux politiques publiques, • Alimenter les échanges en matière d’évolution de l’offre avec les partenaires(notamment dans le cadre de la contractualisation). OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 14 L’expérimentation doit donc permettre de : • Mettre en place une méthode de recueil homogène de données en vue de construire un tableau de bord pour les ESMS dans le périmètre de la démarche, • Accompagner le recueil cohérent des données et évaluer la pertinence, la robustesse et la productibilité des informations et indicateurs, • Définir les conditions et pré-requis de mise en place d’un outil dans le cadre d’un déploiement sur l’ensemble des ESMS (pré-requis techniques mais également évaluation de l’appui/pédagogie nécessaire), • Tester les possibilités d’un benchmark, • Formaliser le retour d’information et d’analyse aux ESMS, • Déterminer les besoins et attentes des acteurs quant au partage des informations(profils utilisateurs) dans l’optique d’un déploiement futur, • Partager ce tableau de bord dans une dimension de pilotage et de management. Restitution aux ESMS, ARS et conseils généraux. Les données font l’objet d’une restitution à chaque ESMS, chaque ARS et chaque conseil général. Cette restitution est présentée sous forme d’un rapport de synthèse. Ce rapport,dont le cadre est précisé dès le début de la démarche, comporte des données comparatives régionales et nationales pour chaque groupe homogène d’ESMS. Il permet d’identifier ou d’objectiver des pistes d’évolution. La restitution aux ARS et conseils généraux est faite sous forme groupée. Ces rapports comportent des représentations cartographiques et graphiques. Une attention particulière est portée à leur qualité graphique. Le rapport de restitution est généré par l’outil à partir d’une trame prédéfinie puis est expédié par mail à chaque ESMS. Les ARS ont accès à l’ensemble de ces rapports de restitution pour leur région et les conseils généraux pour leur département. Le rapport peut reprendre notamment :· • La présentation générale de l’ESMS, • Une synthèse des indicateurs stratégiques (niveaux 1 et 2),· • Un glossaire des termes utilisés (indicateurs, indice de confiance, groupe homogène,types de diagrammes…), Pour chaque indicateur :· • La définition de l’indicateur,· • Les résultats de l’ESMS avec des comparaisons régionales et nationales pour legroupe homogène concerné,· OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 15 • L’indice de confiance (par exemple sur une échelle de A pour fiable à D pour non représentatif -B correct et C peu fiable- calculée notamment à partir du nombre de valeurs manquantes). Précautions quant à l’interprétation des indicateurs Comme indiqué précédemment, les indicateurs retenus visent à répondre à des questions que peuvent se poser les directeurs de structures et les partenaires et autorités de tarification et de régulation. Néanmoins, toute interprétation de la valeur d’un indicateur nécessite une certaine vigilance (contextualisation de la valeur, éventuelles valeurs de référence, etc.). Le tableau ayant pour but d’être partagé, les valeurs de référence d’un type d’ESMS ne sauraient être toujours pertinentes pour d’autres types d’ESMS. Par exemple, un taux de sortie par décès élevé ne saurait avoir la même signification en EHPAD, en IME ou en ESAT. C’est pourquoi chaque indicateur doit faire l’objet d’une analyse croisée et être mis en relation avec les autres indicateurs de veille et potentiellement éclairé par les informations contenues dans les niveaux Clés d’analyse et Fiche de caractérisation de l’offre de soins et de services de la structure. Par ailleurs, certains indicateurs peuvent avoir une double signification. Par exemple, une valeur élevée pour l’indicateur « Taux de personnes hors agrément ou hors autorisation » peut aussi bien traduire un problème d’adressage, un problème d’aval, plus largement un problème d’adéquation entre l’offre et la demande d’accueil et d’accompagnement, mais aussi une volonté de la structure de s’adapter aux besoins et attentes de ses usagers. Chaque indicateur doit être analysé au regard des autres indicateurs, dans l a dynamique d’analyse croisée que permet la structuration du tableau de bord partagé. Enfin, l’identification et l’utilisation de valeurs de référence n’entrent pas dans le périmètre du présent guide. Le projet SAGES Le Bureau et la Direction Générale d'OVE ont envisagé la mise en place d'un outil de reporting dans le cadre d'un projet dénommé SIAG (Système d'Information relatif à l'Activité et à la Gestion) puis SAGES (Système d'Administration et de Gestion des Etablissements et Services). . Il s'agit, à partir des données existantes à l'état brut, comme à partir de données élaborées de donner à voir, en permanence, une batterie d'indicateurs soigneusement déterminés permettant le déclenchement d'alertes et mettant à la disposition des différents acteurs destinataires de cet outil les informations complémentaires qui pourraient leur être nécessaires. Cet outil doit être : • un outil fédérateur , • un outil d'accès et de consultation aisés, • un outil donnant à voir les écarts à la norme plus que l'ensemble des états. Une première réflexion a été conduite qui a permis une recension d'un panel d'indicateurs nécessaires. OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 16 Le DSI, consulté, met en avant, à priori, trois axes de réflexion : 1. la détermination d'indicateurs suffisamment pertinents, 2. la fiabilité des données servant de support à ces indicateurs, 3. la nécessaire implication des différents acteurs conviés à alimenter, en amont, le service de reporting. Dans cette démarche, comme dans d'autres, il conviendra • de développer une démarche de projet, à la fois stratégique et technique, • d'apporter du soin à l'analyse fonctionnelle devant conduire à l'élaboration d'un cahier des charges précis, • de viser la simplicité et la souplesse. La constitution d'une banque de données semblerait appropriée aux objectifs du projet, cette banque de données supportée par un SGBDR (système de gestion de base de données relationnelles) entendu au sens strict (respectant les 12 règles de Codd). A partir de cette banque de données différentes vues pourraient être mises à disposition des utilisateurs de SIAG. Au rang des contraintes figurent la nécessité de la mise en place rapide d'une première ébauche de cet outil et la difficulté à cerner le coût de mise en oeuvre d'un tel dispositif comme les limites quant aux moyens qu'OVE peut mobiliser pour ce projet. Il est noté également qu'un tel projet constitue aujourd'hui une priorité pour OVE. Il est proposé de maquetter une expérimentation à partir des 6 domaines suivants : 1. les engagements et les perspectives de dépenses dites du "Groupe II" (honoraires, salaires et charges), 2. la sécurité, 3. l'activité, 4. les projets d'établissement ou de service, 5. l'évaluation et la qualité, 6. les plans pluriannuels d'investissements. Pour chacun de ces domaines il s'agira de donner à voir 1 (ou au maximum 2) indicateur décliné en 3 couleurs : Rouge, Orange, Vert. La détermination des ces indicateurs obéira aux 5 règles classiques de détermination d'indicateurs clés (KPI Key Performance Indicator) : 1. Un indicateur clé est nécessairement associé à un objectif précis. 2. Un indicateur clé entraîne toujours une décision. OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 17 3. Un indicateur clé n'est jamais muet. 4. Un bon indicateur clé est un indicateur simple. 5. Un indicateur clé appartient à celui qui l'utilise. Pour les 6 domaines retenus les items conduisant à la construction des indicateurs clés seront les suivants : 1. les engagements et les perspectives de dépenses dites du "Groupe II" (honoraires, salaires et charges) 2. la sécurité : • Avis favorable/défavorable de la CS • date de la dernière visite (alerte sur la périodicité) • les prescriptions • le classement de l'établissement • Avis favorable et prescriptions satisfaites : vert • Avis favorable et prescriptions non satisfaites : orange • Avis défavorable : rouge 3. l'activité : • cumul d'activité au mois M : • cumul conforme au prévisionnel : vert • écart au prévisionnel < 5% : orange • écart > 5% : rouge • mesure des écarts à l'agrément 4. les projets d'établissement ou de service • date de mise en oeuvre du PE < 5 ans : vert • date de mise en oeuvre du PE = ou > 5 ans avec mise à jour en cours (ou en voie d'aboutir dans les x semaines) : orange • date de mise en oeuvre du PE = ou > 5 ans sans mise à jour en cours : rouge 5. l'évaluation et la qualité : OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 18 • évaluation interne réalisée : oui/non codé en 1 ou 0 • visite des auditeurs internes : oui/non codé en 1 ou 0 • avis du CODEV : favorable/défavorable codé en 1 ou 0 • évaluation externe réalisée : oui/non codé en 1 ou 0 • résultat de l'évaluation externe favorable/défavorable codé en 1 ou 0 • vert : 5/5 • orange 1 à 5 /5 • rouge 0/5 6. les plans pluriannuels d'investissements • élaboré par la direction : oui/non codé en 1 ou 0 • instruit par la DG : oui/non codé en 1 ou 0 • validé par la commission des travaux • envoi à l'autorité de contrôle : oui/non codé en 1 ou 0 • validation autorité de contrôle : oui/non codé en 1 ou 0 • vert : 5/5 • orange 1 à 5 /5 • rouge 0/5 OVE-Formation : oui/non codé en 1 ou 0 Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 19 Sources : • Fernandez A. L’essentiel du tableau de bord. Paris : Eyrolles, 2008. 225 p. • Reix R. Systèmes d’information et management des organisations. 5e éd.Paris : Vuibert, 2009. 479 p. • « De l’Informatique ». Disponible sur : < http://www.volle.com/ouvrages/informatique/plan.htm > (consulté le 6 mars 2011) • « Management Scorecards - Resources: Key Performace Indicators ». Disponible sur : < http://www.managementscorecards.com/resources/kpis.htm > (consulté le 9 mai 2011) OVE-Formation Piloter son ESSMS à l'aide d'un tableau de bord 20