Schizophrénie et toxicomanie
Transcription
Schizophrénie et toxicomanie
MÉMOIRE ORIGINAL Schizophrénie et toxicomanie : une relecture du concept d’automédication S. POTVIN (1), E. STIP (2), J.-Y. ROY (3) Résumé. Si la haute prévalence de la comorbidité schizophrénie – toxicomanie fait aujourd’hui consensus, les déterminants de cette association continuent d’échapper aux scientifiques. Au sein du débat sur les liens plausibles entre ces deux conditions, une hypothèse paraît toutefois se démarquer, l’hypothèse de l’automédication formulée par Khantzian, que les auteurs évaluent ici à l’occasion d’une revue de littérature. Au terme de cet exercice, deux constats généraux s’imposent : d’abord, il semble que les substances psychoactives peuvent aggraver ou précipiter les symptômes positifs (délires, hallucinations) d’une majorité de schizophrènes ; par contre, il paraît possible qu’elles allègent les symptômes négatifs de ces patients, en particulier leur anhédonie, leurs inhibitions sociales, voire même leurs défaillances cognitives. Prenant état de ces constats, les auteurs évaluent quelques hypothèses alternatives (régulation de l’humeur, induction d’états dissociatifs) avant de considérer l’apport des neurosciences. Renversant la logique d’allègement des symptômes, la neurobiologie incite à penser que le schizophrène présente une vulnérabilité aux effets renforçateurs des substances psychoactives. Suivant cette voie, le traitement de cette comorbidité ne pourrait pas se réduire au seul traitement des symptômes, en faisant l’économie de la toxicomanie – ce que suggère l’hypothèse de Khantzian. En raison de leur profil « polypharmacie », les auteurs suggèrent enfin que la clozapine et la quétiapine pourraient faciliter un traitement intégré de cette double condition. Mots clés : Antipsychotiques atypiques ; Automédication ; Schizophrénie ; Système de récompense ; Toxicomanie. Schizophrenia and addiction : An evaluation of the self-medication hypothesis Summary. Despite the fact that most researchers acknowledge the high prevalence of comorbid substance abuse among schizophrenic patients, there is no common agreement regarding the etiology of this serious public health problem. At the center of this debate though, Khantzian’s selfmedication hypothesis has captured most of the attention. In the present literature review, the authors evaluate this hypothesis in the light of our current knowledge. Formulated in a clinical context, in reaction to the psychoanalytic interpretation of addiction as a pleasure seeking pathology, Khantzian’s hypothesis holds that schizophrenic patients use psychoactive substances to relieve their symptoms. Properly understood, this conjecture presupposes that, with the relief of certain target symptoms, substance use would no more be a necessity. But in reality, the use of psychoactive substances usually leads to a general deterioration of the patients’ condition. Pharmacodependent schizophrenic patients relapse more often, they are more frequently hospitalized, they show more violent behaviors, and they are more frequently homeless. In particular, the positive symptoms of these patients are generally exacerbated by the psychoactive drugs – with the possible exception of opiates. This observation is in lign with the fact that psychostimulants (cocaine, amphetamines), anesthesic dissociatives (PCP, ketamine) as well as hallucinogens (cannabis, LSD) are all known to exert psychotomimetic effects. As for negative symptoms, the reality is more complex. Preliminary results certainly suggest that stimulants (minor or major) relieve these symptoms, but in the case of the other psychoactive substances, empirical evidence remains fragmentary. Still, the properties of psychoactive substances invite to pay close attention, among the negative symptoms, to the cognitive deficits, the social inaptitudes and the hedonic deficits of these patients. Unsatisfied with the self-medication hypothesis, an increasing number of researchers hypothesize that schizophrenic patients abuse drugs in hope to relieve the negative affects (stress, depression) that commonly accompany their symptomatology. (1) MA, Candidat Doctoral, Sciences Biomédicales, Université de Montréal, Clinique Cormier-Lafontaine (toxicomanie/santé mentale), 110 ouest, rue Prince-Arthur, Montréal, Qc H2X 1S7. (2) MD FRCP C Ph D, Professeur agrégé de Psychiatrie, Université de Montréal. (3) IMD FRCP C, Professeur adjoint de Clinique, Université de Montréal, Chef Médical, Clinique Cormier-Lafontaine (toxicomanie/santé mentale), 110 ouest, rue Prince-Arthur, Montréal, Qc H2X 1S7. Travail reçu le 24 janvier 2002 et accepté le 20 septembre 2002. Tirés à part : S. Potvin (à l’adresse ci-dessus). L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 193-203, cahier 1 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/04/2014 par CH La Chartreuse - (314578) 193 S. Potvin et al. Intesrestingly, increasing data link these negative manifestations and substance abuse among schizophrenic patients. But these same data do not elucidate whether these manifestations are primary or secondary to drug abuse. For the moment, these findings must be replicated. Furthermore, it remains to be clarified what negative affect is involved here. Is it stress, anxiety or, as commonly thought, depression ? Other paths aim in the direction of personality traits and dissociation. The first path is suggested by recent studies demonstrating that pharmacodependent schizophrenic patients differ from non-abusing schizophrenics in that their personality is characterized by traits such as sensation seeking and impulsivity. As for the second path, it is suggested by a recurrent observation in addictive medicine practice, that is : alcohol, cannabis, ketamine, LSD, opiates, PCP, all these substances can induce dissociative states (depersonalization, derealization, etc.). Surprisingly, most of the hypotheses advanced so far have been formulated without reference to neuroscience. However, from a biological perspective, substance abuse among schizophrenic patients appears paradoxical : while the positive symptoms of schizophrenia might involve an hyperactivity of the reward system, the drugs of abuse all seem to increase dopamine release in that same system. That very paradox further casts some doubt on the self-medication hypothesis. And it opens an alternative : schizophrenic patients might be biologically vulnerable to the rewarding effects of drugs abuse. On the therapeutic level finally, the authors argue that « polypharmacy » medications such as clozapine and quetiapine, known to act on the reward system preferentially to the extrapyramidal system and known to dissociate fastly from the dopamine-D2 receptor, could simplify clinical intervention. Key words : Addiction ; Atypical antipsychotics ; Reward system ; Schizophrenia ; Self-medication. INTRODUCTION Malgré l’existence de travaux précurseurs au cours des années 1970 (1), l’intérêt contemporain porté à la comorbidité toxicomanie/santé mentale se cristallise vraisemblablement lors de la publication des recherches de McLellan et de son groupe (2-5) au début des années 1980. L’intuition clinique de l’école de Philadelphie était claire : plusieurs des toxicomanes qui ne répondaient pas aux tentatives de rétablissement étaient, en fait, porteurs d’une pathologie psychiatrique intercurrente. Il devenait important de mettre en perspective la place de cette pathologie co-occurrente. L’effort psychométrique produira éventuellement l’indice de gravité d’une toxicomanie (69) ou IGT (Addiction Severity Index – ASI), une échelle de mesure pluridimensionnelle où la gravité imputée à une toxicomanie est tributaire des atteintes contemporaines du sujet dans diverses sphères vitales de son existence : famille, justice, travail, santé, santé mentale. Ce n’est que peu à peu que l’on a pu apprécier l’impact novateur de cette perspective. Il a fallu, entre autres, compléter un certain nombre d’études épidémiologiques (10194 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/04/2014 par CH La Chartreuse - (314578) L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 193-203, cahier 1 16) avant de constater à quel point cette co-occurrence n’avait rien de fortuit ni de banal. Ces travaux, à leur tour, ont mis en lumière l’ampleur de la comorbidité schizophrénie – toxicomanie à laquelle nous nous intéressons ici : près de la moitié des schizophrènes – 47 % selon l’étude de Regier et al. (14) – abusent ou dépendent de substances psychoactives (SPA) un jour ou l’autre au cours de leur vie, cette catégorie incluant l’alcool mais excluant la nicotine. Si l’on cible une population de schizophrènes plus jeunes, autour de leur premier épisode, ces pourcentages grimpent aisément autour de 88 % (17). Comme l’observent de nombreux cliniciens, cette comorbidité n’est pas sans conséquences, puisque l’usage de SPA par les schizophrènes s’accompagne plus fréquemment de rechutes (18, 19), d’hospitalisations (2022), de conduites violentes (23-25) et de problèmes d’itinérance (26, 27). Mais les contraintes méthodologiques de la recherche posent ici un défi particulier. Afin de s’assurer que les manifestations observées sont bel et bien imputables à la schizophrénie et non pas aux effets des SPA, l’abus de substances devient un critère d’exclusion de la plupart des études. Du coup, c’est près de la moitié de la population des schizophrènes qui échappe à la connaissance scientifique. Cette exclusion systématique a encore pour effet pervers de cliver notre compréhension de 2 populations, celle des schizophrènes et celle des toxicomanes, qui ont pourtant nettement plus en commun qu’il n’y paraît à première vue. Au bout du compte, ce sera vraisemblablement là l’impact le plus positif de la perspective de la comorbidité que d’imposer aux chercheurs un réexamen des voies biologiques communes, en particulier le système de récompense, dont les neurones dopaminergiques se projettent de l’aire tegmentaire ventrale vers le nucleus accumbens (28, 29). En effet, les meilleurs modèles animaux de la schizophrénie suggèrent que les symptômes positifs de cette pathologie seraient dus à une hyperactivité du système mésolimbique (30-33), alors que les études menées chez les rongeurs démontrent que la majorité, voire l’ensemble, des SPA partagent la propriété de décupler la libération de dopamine dans le nucleus accumbens (3437). Depuis quelques années, des données recueillies chez les êtres humains semblent converger elles aussi en ce sens (38, 39). Cette piste d’une voie biologique commune permet d’envisager avec rigueur certaines intuitions cliniques antérieures dont la justesse restait et reste parfois encore à démontrer. C’est le cas notamment du concept d’automédication dont nous proposons ici une relecture critique. AUTOMÉDICATION Systématisée par Khantzian au cours des années 1980 et 1990, l’hypothèse de l’automédication postule que le recours aux SPA par le schizophrène représente une tentative de soulagement de sa maladie (40- 43). Lorsque l’on tente d’expliquer la consommation des schizophrènes, c’est la plupart du temps à cette construction que l’on fait L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 193-203, cahier 1 Schizophrénie et toxicomanie : une relecture du concept d’automédication appel. Il faut dire qu’elle signale un important virage : alors que les psychodynamiciens ont tendance à interpréter la consommation de SPA comme une recherche effrénée de plaisir – une idée que reprend incidemment la psychobiologie de la recherche de sensations fortes (44-47) – l’hypothèse de l’automédication renverse la perspective et met plutôt l’emphase sur l’évitement de la souffrance. Au premier chef, l’idée d’automédication renvoie à une perturbation que le sujet essaierait de corriger. Il faut toutefois, pour que survive la notion d’automédication, que le recours aux SPA amende au moins partiellement la symptomatologie du patient. Un certain nombre de chercheurs ont donc entrepris d’approfondir cette question, ciblant en premier lieu les symptômes positifs (délires, hallucinations, etc.) de la pathologie. À l’exception des opioïdes toutefois (48, 49), qu’on utilisait déjà – sous forme de laudanum – au début du XXe siècle dans le traitement de la schizophrénie, le plus clair des SPA représente plutôt, pour l’organisation cérébrale, une menace tangible. Dans le cas des psychostimulants (la cocaïne et les amphétamines), les résultats des études expérimentales sont probants : régulièrement, ils peuvent aggraver ou précipiter les symptômes positifs d’une majorité de schizophrènes (50-52). De façon complémentaire, nombre d’antipsychotiques, tel l’halopéridol, réduisent les symptômes positifs de la schizophrénie sans pour autant réduire, chez ces mêmes sujets, leur consommation de SPA (53). Quelques études suggèrent certes que le flupenthixol, le plus atypique des antipsychotiques traditionnels, aurait des propriétés anti-addictives (54, 55), mais ces résultats, en plus d’être sommaires et limités à la cocaïne, risquent d’être attribuables aux propriétés antidépressives de cette molécule (56, 57). Dans le cas de l’alcool, les résultats sont presque aussi concluants. Possiblement recherché en raison de ses propriétés anxiolytiques, l’alcool semble généralement pouvoir aggraver les délires et, surtout, les hallucinations des schizophrènes, comme le suggère la majorité des études (58-61). Le lien au cannabis est plus complexe. Les patients nous racontent éprouver, avec le THC, une sorte d’état second qu’ils associent à la relaxation. Dans les faits, cette consommation semble accroître la vulnérabilité des schizophrènes et amplifier, en général, leurs symptômes positifs, comme l’indiquent quelques études (62-64). Notons seulement qu’aucun automatisme n’est ici à l’œuvre. En effet, certaines recherches ne signalent pas une détérioration des symptômes positifs des schizophrènes par les SPA, surtout les études qui s’intéressent, non pas à l’action d’une drogue particulière, mais à l’abus ou la dépendance en général (65, 66). Dans l’ensemble toutefois, l’action des SPA sur ces symptômes paraît, en essence, fort peu protectrice. Cela étant, la plupart des auteurs identifient plutôt les symptômes négatifs (apathie, retrait « autistique », émoussement de l’affect) comme cible spécifique du recours aux SPA (67, 68). Bien qu’exploratoires, les récents succès obtenus avec la clozapine chez des schizophrènes toxicomanes confèrent une certaine validité à cette conjecture (69, 70), en raison de l’efficacité de cette médication dans le traitement des symptômes négatifs (71, 72). En dehors de ces résultats, la littérature relative à l’action des SPA sur les symptômes négatifs demeure non concluante. Seule évidence : il semble de plus en plus probable que les psychostimulants ont la propriété d’atténuer ces symptômes négatifs (73, 76). Dans le cas de l’alcool et du cannabis, quelques études suggèrent certes que ces SPA partageraient la même propriété (60, 77), mais ces résultats devront être corroborés avant qu’on ne puisse leur accorder confiance. Notons que, dans la mesure où elles portent sur la dépendance en général, un nombre non négligeable d’études ne dénotent pas d’amélioration des symptômes négatifs chez les schizophrènes toxicomanes (65, 66). L’ambiguïté de tels résultats invite à investiguer les symptômes négatifs dans leur hétérogénéité. Parmi l’ensemble de ces symptômes, l’anhédonie s’impose assurément comme un candidat de choix. En effet, depuis les travaux classiques de Chapman, l’anhédonie est considérée comme étant l’un des meilleurs indicateurs d’une prédisposition à la schizophrénie (78, 79). Ainsi habité par une absence interne de plaisir, le schizophrène serait particulièrement vulnérable aux effets euphorisants des SPA. Incidemment, le groupe de Green et Zimmet (80), l’un des rares à tabler sur l’apport des neurosciences, postule que le schizophrène pourrait souffrir d’un syndrome déficitaire de la récompense (« reward deficiency syndrome »). Même si la définition formelle des notions reliées au plaisir reste à établir (81), cette hypothèse a la qualité de cibler le dénominateur commun des SPA, à savoir leur aptitude à induire de l’euphorie. Sur le plan empirique, la recherche de plaisir (et/ou le soulagement de l’anhédonie) est justement l’une des raisons de consommer les plus fréquemment invoquées par les schizophrènes pharmacodépendants (82). Toutefois, les rares études mesurant objectivement le phénomène suggèrent, pour l’instant, que seuls les psychostimulants allègeraient effectivement l’anhédonie du schizophrène (74, 83). Parmi les symptômes négatifs, le retrait social représente une autre piste d’investigation invitante. Il est en effet permis d’imaginer que le schizophrène recourre aux pouvoirs désinhibiteurs des SPA afin de compenser ses difficultés de socialisation. Une telle construction, notonsle, a l’avantage de croiser deux observations récurrentes : à savoir, d’abord, que les difficultés d’adaptation sociale constituent la voie royale vers la toxicomanie ; à savoir, ensuite, que le rétablissement du toxicomane va de pair avec le recouvrement de l’aptitude à tisser des relations sociales (84-88). Cette hypothèse pose toutefois problème : si les SPA – au premier chef, l’alcool et les benzodiazépines – permettent de lever, à court terme, les inhibitions et de court-circuiter l’anxiété sociale (89, 90), elles peuvent en revanche sérieusement détériorer, à long terme, les capacités d’attachement intime (91). Reflétant la complexité de la question, les résultats empiriques sont plutôt contradictoires : si certaines études suggèrent que les schizophrènes toxicomanes auraient de meilleures aptitudes relationnelles, d’autres recherches indiquent au 195 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/04/2014 par CH La Chartreuse - (314578) S. Potvin et al. contraire une fragilisation de l’adaptation sociale de ces patients (92, 93). À l’évidence, ces observations ouvrent la voie à des enquêtes plus poussées sur les différences entre socialisation et intimité, tout comme elles laissent prévoir des explorations plus pointues de certains neuropeptides, dont l’oxytocine (94, 95). Dans l’exploration des passerelles SPA – symptômes négatifs, on ne saurait enfin négliger les facteurs cognitifs dont l’impact sur la qualité de vie et le traitement des schizophrènes ne peut être surestimé (20, 96, 97). En ce sens, rien n’empêche de penser que le schizophrène a recours aux SPA dans l’espoir de tonifier ses défaillances cognitives. Parmi l’ensemble des facteurs neurocognitifs, les processus frontaux (attention, mémoire de travail, fonctions exécutives, etc.) s’avèrent ici particulièrement pertinents, car la schizophrénie s’accompagne d’un profil d’hypofrontalité (98, 99). Qu’en est-il toutefois, dans la réalité, de l’impact des SPA sur la cognition des schizophrènes ? Notre connaissance de l’action des SPA sur la cognition des sujets normaux invite à se forger, à ce sujet, des attentes partagées. En effet, alors que les stimulants et la nicotine semblent en mesure de faciliter les processus frontaux des sujets normaux (100, 101), l’alcool et le cannabis paraissent au contraire les détériorer (102, 103). Conformément à ces attentes, les premiers résultats empiriques dénotent, chez le patient schizophrène (ou schizophréniforme), une possible facilitation frontale avec les psychostimulants (104, 105), mais seulement des différences subtiles en ce qui a trait à l’alcool et au cannabis (106, 107). Prises ensemble, ces observations illustrent une désarticulation entre l’hypothèse de l’automédication des symptômes positifs et les observations factuelles psychologiques. Elles invitent, en revanche, à explorer plus en profondeur le lien entre les divers symptômes négatifs et l’abus de SPA. STRESS ET PART AFFECTIVE Depuis quelques années, un nombre grandissant de psychologues et de psychiatres mettent en doute la validité de l’hypothèse de l’automédication, car celle-ci prédit, erronément, que les schizophrènes devraient préférer les SPA propres à soulager les modalités particulières de leur symptomatologie. Or, la réalité est qu’en Amérique du Nord les schizophrènes abusent, dans l’ordre, de l’alcool, du cannabis, des psychostimulants et des autres drogues, alors qu’en Europe leur consommation d’opiacés semble moins marginale. Sur les deux continents, les préférences du schizophrène semblent donc obéir, à toute fin pratique, au profil de disponibilité des SPA (108, 109). D’où l’importance de mieux cerner les divers modes de socialisation associés aux différentes SPA. Conscients des limites de la notion d’automédication, nombre de cliniciens préfèrent attribuer l’usage comorbide de SPA par les schizophrènes à une tentative de régulation d’affects tels que la dépression et le stress (110, 111). 196 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/04/2014 par CH La Chartreuse - (314578) L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 193-203, cahier 1 À l’origine de l’idée de la prépondérance des affects, il y a une observation clinique commune : en thérapie, les schizophrènes invoquent régulièrement le soulagement des états anxio-dépressifs comme la raison de leur usage des SPA (112, 113). À l’appui de cette intuition clinique, la majorité des recherches indiquent, d’une part, que les schizophrènes dépendants (à l’alcool, surtout) seraient plus dépressifs que les autres schizophrènes (114, 115), et d’autre part, qu’il existerait une corrélation positive entre la dépression et la consommation (surtout d’alcool) chez les schizophrènes (116, 117). Bien que des études ne démontrent pas de telles différences (19, 61, 93), ces résultats sont séduisants, mais leur interprétation reste des plus délicates. En effet, une telle corrélation ne permet pas d’établir que la dépression observée soit la cause de l’abus de SPA. En fait, il se peut fort bien que l’inverse soit vrai, c’est-à-dire que l’abus de substances soit la cause de la dépression observée. Les propriétés dépressives de plusieurs SPA (l’alcool, les opiacés et le cannabis en particulier) de même que les états dépressifs secondaires à l’usage des stimulants (« crash ») militent volontiers en faveur de cette interprétation. Auquel cas, il convient de reconnaître que, dans une majorité de cas, la dépression observée ici pourrait être secondaire à l’usage de SPA et non pas primaire. L’ambiguïté du lien dépression – toxicomanie incite à préciser quel affect négatif encourage vraiment le recours aux SPA. À cet égard, le stress fait présentement l’objet d’une attention soutenue dans le domaine de la médecine addictive. En regard plus précisément à la comorbidité schizophrénie – toxicomanie, cette voie mérite d’être explorée. D’abord, le stress, qui n’est pas étranger à la dépression (118, 119), est régulièrement invoqué dans le modèle de la vulnérabilité de la schizophrénie (120). Ensuite, le stress a la propriété de pouvoir raviver, dans des conditions expérimentales, les envies de consommer (craving) des toxicomanes (121). De surcroît, il semble constituer un important facteur de rechute addictive, du moins chez les animaux de laboratoire (122-124). Prises ensembles, ces observations suggèrent que le schizophrène, dans sa difficulté à gérer le stress de nature psychosociale, se tournerait vers les SPA en vue de réguler à la baisse son état de stress. Malgré sa simplicité, cette hypothèse de la régulation du stress se bute à un obstacle non négligeable, à savoir que les SPA n’apaisent pas toutes l’axe du stress, l’axe hypothalamo-pituito-surrénalien. En effet, alors que les opiacés inhibent cet axe, les psychostimulants l’excitent de façon explicite (125). Dans le domaine de la psychobiologie, les théoriciens de la personnalité ont mis en lumière, au fil des ans, des aspects intrigants de la toxicomanie, qui pourraient recouper, contre toute attente, la question du stress. Reprenant les travaux de Zuckerman sur la « recherche de sensation », Cloninger est notamment parvenu à identifier, auprès d’une cohorte de jumeaux identiques, deux types d’alcooliques. En comparaison avec le type I, lequel sombre dans l’alcool lorsque des échecs le rendent anxiodépressif, l’alcoolique de type II commence tôt à consommer, il est impulsif, antisocial, et sa personnalité est mar- L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 193-203, cahier 1 Schizophrénie et toxicomanie : une relecture du concept d’automédication quée par de la recherche de nouveauté (124). Sachant que les schizophrènes présentent fréquemment un profil d’« hypofrontalité », lequel va de pair avec des difficultés à contrôler ses impulsions, se pourrait-il que ces traits de personnalité distinguent le schizophrène pharmacodépendant de celui qui ne l’est pas ? Poursuivant cette ligne de pensée, des chercheurs ont récemment démontré que tel semble effectivement être le cas (127, 128). Ici comme dans le cas de la dépression, il reste encore à établir si ces traits sont primaires ou secondaires à l’abus de substances. Sachant que les schizophrènes ont des capacités d’intégration perceptuelle déficitaires (129), il pourrait sembler surprenant que ces patients recherchent délibérément de la stimulation environnementale, à moins d’interpréter ce besoin de sensations fortes comme une réponse adaptative à leur style affectif plutôt plat. C’est du moins ce que suggère une étude récemment menée auprès d’amateurs de chute libre (skydiving), laquelle démontre que ces sportifs, en plus de rechercher systématiquement des sensations fortes, présentent un profil d’anhédonie et d’émoussement de l’affect qui recoupe étroitement les symptômes négatifs de la schizophrénie (130). S’il est de plus en plus manifeste que l’impulsivité serait associée, entre autres, à un déficit de tryptophane (131), l’acide aminé précurseur de la sérotonine, la pharmacologie de la recherche de sensations inédites semble plus difficile à cerner. Selon le modèle animal de Piazza et Le Moal développé au cours des années 1990, il serait toutefois possible d’attribuer cette propension à la reproduction délibérée des effets potentialisateurs de l’axe hypothalamopituito-surrénalien (132). L’idée est la suivante : en recherchant de la nouveauté, l’individu s’induirait volontairement du stress, car les hormones alors libérées, les glucocorticoïdes, ont la propriété de potentialiser les effets du système dopaminergique de récompense (133, 134). Selon toute vraisemblance, l’axe hypothalamo-pituitosurrélanien pourrait donc jouer un rôle dans le recours, par les schizophrènes, aux SPA. Il est toutefois difficile, dans l’état actuel de nos connaissances, de déterminer si, ce faisant, le schizophrène tente d’inhiber ou de décupler les effets de cet axe. Après tout, si le stress a la propriété de pouvoir potentialiser, par synergie, les effets du système mésolimbique, un surcroît de stress peut faire décompenser le schizophrène (135, 136). L’une des meilleures façons, selon nous, de clarifier la question serait de déterminer si les catégories de Cloninger s’appliquent aux schizophrènes toxicomanes et si, le cas échéant, l’un et l’autre de ces types de patients réagissent différemment aux effets agréables et désagréables du stress. RETOUR DE LA DISSOCIATION Même s’il s’agit d’une piste moins fréquentée, l’exploration des phénomènes dissociatifs, en relation avec la comorbidité schizophrénie – toxicomanie, n’est pas non plus dénuée d’intérêt. Cependant, la diversité des phénomènes dissociatifs constitue ici un obstacle à une formalisation plus stricte de cette voie. De façon générale, signalons seulement que le terme recouvre un continuum d’expériences qui va de la dépersonnalisation et la déréalisation en passant par les phénomènes d’amnésie psychogène et les états de conscience épileptoïdes (137, 138). Partant de ce constat, il est possible de penser – dans l’esprit de la phénoménologie – que le schizophrène se précipite vers les SPA en vue, non pas de soigner ses symptômes, mais de prendre du recul par rapport à ceuxci. Après tout, la grande majorité des SPA, des hallucinogènes aux dissociatifs en passant par le cannabis et l’alcool, altèrent de façon significative les états de conscience (139, 142). Un problème se pose toutefois : ces manifestations dissociatives que peuvent induire les SPA semblent communes au monde de la psychose. Rappelons simplement ici que Bleuler – et Ey à sa suite – concevait déjà la schizophrénie comme une dislocation de la conscience. Reprenant cette question passablement délaissée depuis, les récents travaux de Spitzer et son groupe comblent un vide important et révèlent d’abord que les schizophrènes souffrent davantage d’états dissociatifs que soupçonné ; ils révèlent ensuite, que ces patients présentent des états dissociatifs surtout dès lors qu’ils sont délirants et hallucinés (143). En droite lignée avec ces résultats, il serait pertinent de déterminer ce qui distingue, sur le strict plan de la dissociation, les schizophrènes toxicomanes de ceux qui ne le sont pas. Il s’agit d’une piste prometteuse, car la dissociation fait présentement l’objet de modélisations neurologiques, lesquelles renvoient à des perturbations glutamatergiques du système d’intégration thalamocortical (144, 145). APPORT DES NEUROSCIENCES À ce jour, la littérature relative au thème de la comorbidité schizophrénie – toxicomanie s’est constituée en grande partie sur le socle de l’hypothèse de l’automédication, dans une indépendance relative à l’égard des apports des neurosciences. Pourtant, dès lors que l’on aborde cette question avec un regard biologique, cette hypothèse est difficile à saisir. La raison en est que les SPA possèdent des propriétés psychomimétiques à ce point similaires à la schizophrénie que les chercheurs en neuropharmacologie ont tour à tour proposé l’une ou l’autre de ces SPA comme modèle de la pathologie. En effet, on sait que de fortes doses de psychostimulants, en décuplant la libération de dopamine, peuvent produire, après sensibilisation, des états paranoïdes similaires aux symptômes positifs de la schizophrénie (146-149). Connues depuis des années, ces observations sous-tendent d’ailleurs l’hypothèse dopaminergique de la schizophrénie, d’abord formulée par Carlsson et Linqvist (150). Comme il n’y a pas de consensus quant à l’aptitude des psychotimulants à provoquer à long terme les symptômes négatifs de la schizophrénie (151), nombre d’auteurs préfèrent aujourd’hui le modèle des dissociatifs anesthésiques (PCP, kétamine). Il est en effet connu que le PCP 197 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/04/2014 par CH La Chartreuse - (314578) S. Potvin et al. (phencyclidine) et la kétamine, tous deux des antagonistes du récepteur NMDA (glutamate), peuvent produire des états dissociatifs et des illusions perceptuelles (142). Qui plus est, ces drogues dissociatives, lorsqu’administrées en laboratoire, peuvent reproduire certains des symptômes cognitifs et négatifs de la pathologie (152, 153). Jumelées au fait que les taux de glutamate des schizophrènes semblent anormalement bas (154, 155), ces observations appuient l’hypothèse glutamatergique de la schizophrénie (156-158). Le LSD constitue encore un autre modèle de la pathologie, en raison, bien sûr, de ses propriétés hallucinatoires. Engendrant des hallucinations visuelles plutôt qu’auditives – c’est l’inverse chez les schizophrènes – ce modèle a tout d’abord été discrédité par la communauté scientifique. Depuis une dizaine d’années par contre, il fait l’objet d’une réhabilitation, notamment depuis que l’on sait que la clozapine, l’un des antipsychotiques les plus efficaces (157, 158), exerce un plus fort antagonisme sur le récepteur 5HT2a que sur le récepteur D2 (161, 162), alors que le LSD exerce un agonisme partiel sur 5HT2a (163). Le cannabis constitue enfin un dernier modèle de la pathologie (164). En plus de pouvoir engendrer des états de dépersonnalisation (165), le THC induit quelquefois, à haute dose, des psychoses toxiques de courte durée chez les sujets normaux (166). Incidemment, de récentes études démontrent que les taux de cannabinoïdes endogènes (anandamide et palmityléthanolamide), mesurés dans le liquide céphalo-rachidien, sont anormalement élevés chez les schizophrènes (167). L’alcool, enfin, n’a pas été proposé comme modèle de la psychose. Et pourtant, l’usage chronique d’alcool peut parfois engendrer des tableaux hallucinatoires (hallucinoses) qui ne sont pas sans parenté avec les hallucinations auditives du schizophrène (168, 169). Prises ensemble, ces considérations accréditent difficilement l’hypothèse de l’automédication. On voit mal, en effet, comment des drogues imitant les effets de la schizophrénie, des drogues altérant probablement, de surcroît, les mêmes mécanismes neuropharmacologiques, pourraient présenter une authentique valeur thérapeutique. Et de fait, comme nous l’avons indiqué en introduction, les schizophrènes toxicomanes présentent, à terme, un profil sociosanitaire plus lourd en terme de rechutes et d’hospitalisations que les schizophrènes qui n’abusent ou ne dépendent pas des SPA. Là n’est toutefois pas le principal apport des neurosciences, si l’on se fie au groupe de Chambers et Krystal (170). En effet, au lieu de concevoir, comme Khantzian, la toxicomanie comme une réponse secondaire à un symptôme primaire de la schizophrénie, la neurobiologie, en retraçant la voie biologique commune de la schizophrénie et de la toxicomanie, le système mésolimbique de récompense, incite plutôt à penser que la vulnérabilité aux effets renforçateurs des SPA (euphorie, appétence) serait elle-même endogène (primaire) à la pathologie. Quelques études menées auprès de schizophrènes semblent d’ailleurs justifier cette hypothèse (171, 172). Malgré le fait que le système de récompense est l’un des systèmes neuronaux les mieux étudiés chez l’animal, 198 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/04/2014 par CH La Chartreuse - (314578) L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 193-203, cahier 1 il est important de souligner qu’on ne dispose toujours pas d’un marqueur pharmacologique du plaisir, et donc, de l’anhédonie. Depuis les travaux classiques de Wise, les neurobiologistes ont longtemps pensé que ce marqueur était la dopamine. S’inspirant de la théorie de l’évolution, des chercheurs tels Nesse et Panksepp ont fait valoir, depuis, que la dopamine jouerait plutôt un rôle motivationnel (173, 174). À ce jour, le débat demeure ouvert, mais avec la découverte des endocannabinoïdes, on peut se demander si l’anandamide ne pourrait pas présenter une composante hédonique. Cette hypothèse est soutenable. En effet, de toutes récentes études, menées chez les rongeurs, démontrent que le système des cannabinoïdes endogènes est associé aux états de rechute à la cocaïne (175). CAS DES ANTIPSYCHOTIQUES CLASSIQUES Avant de conclure, il serait fâcheux de passer sous silence la possibilité que les antipsychotiques classiques soient eux-mêmes à l’origine des troubles de consommation des schizophrènes. Engendrant, par un fort antagonisme des récepteurs D2 du néostriatum (176, 177), des effets extrapyramidaux désagréables (akathisie, dyskinésie, dystonie et pseudoparkinsonisme), il est effectivement possible que ces molécules incitent les schizophrènes à chercher refuge, en guise d’automédication, dans les SPA (178). Autre source d’inquiétude, plus grave cellelà : des recherches menées chez les rongeurs suggèrent que les antipsychotiques classiques, lorsqu’administrés de façon chronique, pourraient rendre le système de récompense davantage vulnérable aux effets des drogues d’abus. Ayant recours à un paradigme connu (« test de préférence de place »), Kosten est parvenu à démontrer que l’administration à court terme de l’halopéridol, avant et pendant la période d’habituation aux psychostimulants, diminue la préférence de la cocaïne, alors que l’administration chronique de cette même molécule a pour effet, au contraire, d’accroître cette préférence (179). Cela ne fait que raviver les doutes soulevés à l’endroit des neuroleptiques classiques depuis que Wise a formulé, en 1982, l’hypothèse de l’induction d’anhédonie par les antipsychotiques (180). Il ne faudrait toutefois pas déduire de ce qui précède que les antipsychotiques classiques constituent la cause première des troubles de consommation des schizophrènes. Après tout, plusieurs des jeunes schizophrènes qui se présentent en milieu hospitalier avec un trouble comorbide d’abus ou de dépendance aux drogues le font avant même qu’on ne leur prescrive des antipsychotiques. Ce que suggère en revanche l’étude de Kosten, c’est que l’administration chronique de l’halopéridol engendre des neuroadaptations qui, en cascade, peuvent aggraver plutôt qu’atténuer les troubles de consommation de ces patients. Afin d’éviter ces effets pervers, il serait de mise de vérifier rigoureusement si des molécules agissant de façon plus fine et de façon préférentielle sur le système de récompense (au détriment du système nigrostriatal) ne L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 193-203, cahier 1 Schizophrénie et toxicomanie : une relecture du concept d’automédication pourraient pas aider les schizophrènes toxicomanes. À ce titre, la clozapine et la quétiapine semblent constituer des molécules de choix, car toutes deux présentent ce caractère préférentiel (181, 182) et toutes deux exercent un antagonisme modéré – parce que pulsatile – sur le récepteur D2 (183, 184). CONCLUSION Si la plupart des observateurs s’accordent à signaler la haute prévalence de la comorbidité schizophrénie – toxicomanie, plusieurs d’entre eux reconnaissent que les déterminants de cette association continuent de nous échapper. Au sein du débat sur les liens plausibles entre ces conditions cliniques, une hypothèse paraît toutefois s’imposer : celle de l’automédication. Or, au terme de la présente revue de littérature, force est de constater que cette notion est problématique. Selon cette hypothèse, le schizophrène abuse de SPA en réponse à sa symptomatologie, ce qui suppose qu’une fois le malaise disparu, la consommation deviendrait moins nécessaire. Pour que l’on nomme automédication la prise de SPA par le schizophrène, il importe toutefois que la substance allège effectivement ses symptômes. Dans les faits, il n’arrive pourtant jamais que les drogues illicites soignent la schizophrénie. Dans le cas des symptômes positifs, la prise de SPA semble même, au contraire, conduire régulièrement à leur aggravation. Le cas des symptômes négatifs est plus complexe. Certaines données suggèrent certes que les stimulants soulagent ces symptômes, mais dans le cas des autres SPA, les résultats demeurent fragmentaires. De toute évidence, cette voie gagne à être clarifiée. Il y a lieu d’étudier plus particulièrement les facteurs cognitifs, les aptitudes sociales, ainsi que l’anhédonie. Insatisfaits de l’hypothèse de l’automédication, un nombre croissant de chercheurs estime que le schizophrène consomme en vue de soulager les affects négatifs qui accompagnent sa symptomatologie. Incidemment, des données empiriques commencent à s’accumuler en ce sens. Il incombe maintenant de répliquer ces résultats, et surtout de déterminer quel affect négatif est vraiment ici en jeu. S’agit-il du stress, de l’anxiété ou, conformément à l’intuition commune, de la dépression ? D’autres pistes ciblent encore les traits de personnalité (recherche de sensations et impulsivité) ainsi que la dissociation. Quoique fécondes, ces pistes partagent avec les hypothèses de l’automédication et de la régulation des affects négatifs le fait de passer sous silence les apports des neurosciences. Pourtant, l’usage comorbide de SPA par les schizophrènes a ceci de paradoxal que l’une et l’autre de ces conditions engagent probablement le même système dopaminergique de récompense. Ainsi, que l’intention première visée par le schizophrène soit ou non le soulagement de ses symptômes, il n’en demeure pas moins que les neuroadaptations induites à terme par les SPA ont leur logique propre. Une fois reconnue, cette réalité complique singulièrement l’entreprise thérapeutique. Elle réclame, en effet, une prise en charge concertée des dimensions addictive et psychotique. On pourrait souhaiter que certaines molécules, intervenant sur les circuits de la récompense tout en épargnant le système extrapyramidal, simplifient éventuellement l’intervention clinique. Les succès relatifs obtenus avec la clozapine, de même que l’approfondissement de notre connaissance des molécules atypiques laissent ici entrevoir des jours meilleurs. Mais la complexité des phénomènes en présence signale surtout le besoin impérieux de recherches inédites dans un domaine d’application clinique de la plus haute importance. Références 1. TREFFERT DA. Marijuana use in schizophrenia : a clear hazard. Am J Psychiatry 1978 ; 135 (10) : 1213-5. 2. McLELLAN AT, ERDLEN FR, ERDLEN DL et al. Psychological severity and response to alcoholism rehabilitation. Drug Alcohol Depend 1981 ; 8 (1) : 23-35. 3. McLELLAN AT, LUBORSKY L, O’BRIEN C et al. Alcohol and drug abuse treatment in three different populations : is there improvement and is it predictable ? Am J Drug Alcohol Abuse 1986 ; 12 (1-2) : 101-20. 4. McLELLAN AT, LUBORSKY L, WOODY GE et al. Are the « addiction-related » problems of substance abusers really related ? J Nerv Ment Dis 1981 ; 169 (4) : 232-9. 5. WOODY GE, McLELLAN AT, O’BRIEN CP et al. Addressing psychiatric comorbidity. NIDA Res Monogr 1991 ; 106 : 152-66. 6. McLELLAN AT, LUBORSKY L, WOODY GE et al. An improved diagnostic evaluation instrument for substance abuse patients. The Addiction Severity Index. J Nerv Ment Dis 1980 ; 168 (1) : 26-33. 7. CACCIOLA JS, ALTERMAN AI, O’BRIEN CP et al. The Addiction Severity Index in clinical efficacy trials of medications for cocaine dependence. NIDA Res Monogr 1997 ; 175 : 182-91. 8. McLELLAN AT, LUBORSKY L, CACCIOLA J et al. New data from the Addiction Severity Index. Reliability and validity in three centers. J Nerv Ment Dis 1985 ; 173 (7) : 412-23. 9. McLELLAN AT, LUBORSKY L, O’BRIEN CP et al. The addiction severity index in three different populations. NIDA Res Monogr 1984 ; 55 : 217-23. 10. KANDEL DB, JOHNSON JG, BIRD HR et al. Psychiatric comorbidity among adolescents with substance use disorders : findings from the MECA Study. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 1999 ; 38 (6) : 693-9. 11. KESSLER RC, ANTHONY JC, BLAZER DG et al. US National Comorbidity Survey : overview and future directions. Epidemiol Psychiatr Soc 1997 ; 6 (1) : 4-16. 12. KESSLER RC, McGONAGLE KA, ZHAO S et al. Lifetime and 12month prevalence of DSM-III-R psychiatric disorders in the United States. Results from the National Comorbidity Survey. Arch Gen Psychiatry 1994 ; 51 (1) : 8-19. 13. KESSLER RC, SONNEGA A, BROMET E et al. Posttraumatic stress disorder in the National Comorbidity Survey. Arch Gen Psychiatry 1995 ; 52 (12) : 1048-60. 14. REGIER DA, FARMER ME, RAE DS et al. Comorbidity of mental disorders with alcohol and other drug abuse. Results from the Epidemiologic Catchment Area (ECA) Study. JAMA 1990 ; 264 (19) : 2511-8. 15. SWENDSEN JD, MERIKANGAS KR, CANINO GJ et al. The comorbidity of alcoholism with anxiety and depressive disorders in four geographic communities. Compr Psychiatry 1998 ; 39 (4) : 176-84. 16. WARNER LA, KESSLER RC, HUGHES M et al. Prevalence and correlates of drug use and dependence in the United States. 199 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/04/2014 par CH La Chartreuse - (314578) S. Potvin et al. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. Results from the National Comorbidity Survey. Arch Gen Psychiatry 1995 ; 52 (3) : 219-29. STIP E. Données non publiées. AYUSO-GUTIERREZ JL, DEL RIO VEGA JM. Factors influencing relapse in the long term treatment of schizophrenia. Schizophr Res 1997 ; 28 (2/3) : 199-205. SWOFFORD CD, KASCKOW JW, SCHELLER-GILKEY G et al. Substance abuse : a powerful predictor of relapse in schizophrenia. Schizophr Res 1996 ; 20 (1-2) : 145-51. JACKSON CT, FEIN D, ESSOCK SM et al. The effects of cognitive impairment and substance abuse on psychiatric hospitalizations. Community Ment Health J 2001 ; 37 (4) : 303-12. DRAKE RE, OSHER FC, WALLACH MA. Alcohol use and abuse in schizophrenia : a prospective community study. J Nerv Ment Dis 1989 ; 177 (7) : 408-14. GERDING LB, LABBATE LA, MEASON MO et al. Alcohol dependence and hospitalization in schizophrenia. Schizophr Res 1999 ; 38 (1) : 71-5. CUFFEL BJ, SHUMWAY M, CHOULJIAN TL et al. A longitudinal study of substance use and community violence in schizophrenia. J Nerv Ment Dis 1994 ; 182 (12) : 704-8. RASANEN P, TIIHONEN J, ISOHANNI M et al. Schizophrenia, alcohol use, and violent behavior : a 26-year follow-up study of an unselected birth cohort. Schizophr Bull 1998 ; 24 (3) : 437-41. SOYKA M. Substance misuse, psychiatric disorder and violent and disturbed behaviour. Br J Psychiatry 2000 ; 176 : 345-50. DRAKE RE, WALLACH MA, TEAGUE GB et al. Housing instability and homelessness among rural schizophrenic patients. Am J Psychiatry 1991 ; 148 (3) : 330-6. OPLER LA, WHITE L, CATON CL et al. Gender differences in the relationship of homelessness to symptom severity, substance abuse, and neuroleptic noncompliance in schizophrenia. J Nerv Ment Dis 2001 ; 189 (7) : 449-56. WISE RA, ROMPRÉ PP. Brain dopamine and reward. Ann Rev Psychol 1989 ; 40 : 191-225. BOZARTH WG, WISE RA. Involvement of ventral tegmental dopamine system in opioid and psychomotor stimulant reinforcement. NIDA Res Monogr 1986 ; 67 : 190-6. WEINBERGER DR. Implications of normal development for the pathogenesis of schizophrenia. Arch Gen Psychiatry 1987 ; 44 : 660-9. GRACE AA. Phasic versus tonic dopamine release and the modulation of dopamine system responsivity : a hypothesis for the etiology of schizophrenia. Neuroscience 1991 ; 41 : 1-24. DAVIS KL, KAHN RS, KO G et al. Dopamine and schizophrenia : a review and reconceptualization. Am J Psychiatry 1991 ; 148 : 1474-1486. GRACE AA. Cortical regulation of subcortical dopamine systems and its possible relevance to schizophrenia. J Neural Transmission 1993 ; 91 : 111-34. GARDNER EL. Brain reward mechanisms. Dans : Lowinson JH et al. (éds.) Substance Abuse : A Comprehensive Textbook (3rd ed). Baltimore : Williams & Wilkins, 1997 : 51-85. WISE RA. Drug-activation of brain reward pathways. Drug Alcohol Depend 1998 ; 51 : 13-22. DICHIARA G, IMPERATO A. Drugs abused in humans preferentially increase synaptic dopamine concentrations in the mesolimbic system of freely moving rats. Proc Natl Acad Sci USA 1988 ; 85 : 5274-8. NESTLER EJ, HYMAN SE, MALENKA RC. Molecular Neuropharmacology : A Foundation for Clinical Neuroscience. New York : The McGraw-Hill Companies, 2001. LAUER M, SENITZ D, BECKMANN H. Increased volume of the nucleus accumbens in schizophrenia. J Neural Transm 2001 ; 108 : 645-60. DREVETS WC, GAUTIER C, PRICE JC et al. Amphetamine-induced dopamine release in human ventral striatum correlates with euphoria. Biol Psychiatry 2001 ; 49 : 81-96. 200 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/04/2014 par CH La Chartreuse - (314578) L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 193-203, cahier 1 40. KHANTZIAN EJ. The self-medication hypothesis of addictive disorders : focus on heroin and cocaine dependence. Am J Psychiatry 1985 ; 142 : 1259-64. 41. KHANTZIAN EJ. Self-regulation and self-medication factors in alcoholism and the addictions. Similarities and differences. Recent Dev Alcohol 1990 ; 8 : 255-71. 42. KHANTZIAN EJ. The self-medication of substance use disorders : a reconsideration and recent applications. Harv Rev Psychiatry 1997 ; 4 : 231-44. 43. KHANTZIAN EJ. Treating Addiction as a Human Process. New Jersey : Aronson, 1999. 44. CLONINGER CR. A systematic method for clinical description and classification of personality variants. A proposal. Arch Gen Psychiatry 1987 ; 44 (6) : 573-88. 45. ZUCKERMAN M. The psychobiological model for impulsive unsocialized sensation seeking : a comparative approach. Neuropsychobiology 1996 ; 34 (3) : 125-9. 46. ZUCKERMAN M. The psychophysiology of sensation seeking. J Pers 1990 ; 58 (1) : 313-45. 47. ZUCKERMAN M, NEEB M. Sensation seeking and psychopathology. Psychiatr Res 1979 ; 1 (3) : 255-64. 48. MIOTTO P, PRETTI A, FREZZA M. Heroin and schizophrenia : subjective responses to abused drugs in dually diagnosed patients. J Clin Psychopharmacol 2001 ; 21 (1) : 111-3. 49. BRIZER DA, HARTMAN N, SWEENEY J et al. Effect of methadone plus neuroleptics on treatment-resistant chronic paranoid schizophrenia. Am J Psychiatry 1985 ; 142 : 1106-7. 50. YUI K, GOTO K, IKEMOTO et al. Neurobiological basis of relapse prediction in stimulant-induced psychosis and schizophrenia : the role of sensitization. Molecular Psychiatry 1999 ; 4 (6) : 512-23. 51. LARUELLE M, ABI-DARGHAM A, D’SOUZA CD et al. Single photon emission computerized tomography imaging of amphetamineinduced dopamine release in drug-free schizophrenic subjects. Proc Natl Acad Sci USA 1996 ; 93 : 9235-40. 52. LIEBERMAN JA, KANE JM, ALVIR J. Provocative tests with psychostimulant drugs in schizophrenia. Psychopharmacology 1987 ; 91 : 415-33. 53. BRADY KT, ANTON R, BALLENGER JC et al. Cocaine abuse among schizophrenic patients. Am J Psychiatry 1990 ; 147 (9) : 1164-7. 54. GAWIN FH, KHALSA-DENISON E, JATLOW P. Flupenthixol-induced aversion to crack cocaine. N Engl J Med 1996 ; 334 (20) : 1340-1. 55. LEVIN FR, EVANS SM, COOMARASWANNY S et al. Flupenthixol treatment for cocaine abusers with schizophrenia : a pilot study. Am J Drug Alcohol Abuse 1998 ; 24 (3) : 343-60. 56. GRUBER AJ, COLE JO. Antidepressant effects of flupenthixol. Pharmacotherapy 1991 ; 11 (6) : 450-9. 57. ROBERTSON MM, TRIMBLE MR. The antidepressant action of flupenthixol. Practitioner 1981 ; 225 (1355) : 761-3. 58. DUKE PJ, PANTELLIS C, BARNES TR. South Westminster schizophrenia survey. Alcohol use and its relationship to symptoms, tardive dyskinesia and illness onset. Brit J Psychiatry 1994 ; 164 (5) 630-6. 59. SONI SD, BROWNLEE M. Alcohol abuse in chronic schizophrenics : implications for management in the community. Acta Psychiatr Scand 1991 ; 84 (3) : 272-6. 60. PRISTACH CA, SMITH CM. Self-reported effects of alcohol use on symptoms of schizophrenia. Psychiatr Serv 1996 ; 47 (4) : 421-3. 61. OSHER FC, DRAKE RE, NOORDSY DL et al. Correlates and outcomes of alcohol use disorder among rural outpatients with schizophrenia. J Clin Psychiatry 1994 ; 55 (3) : 109-13. 62. BAIGENT M, HOLME G, HAFNER RJ. Self reports of the interaction between substance abuse and schizophrenia. Aust N Z J Psychiatry 1995 ; 29 (1), 69-74. 63. ALLEBECK P, ADAMSSON C, ENGSTROEM A. Cannabis and schizophrenia : a longitudinal study of cases treated in Stockholm County. Acta Psychiatr Scand 1993 ; 88 (1) : 21-4. 64. NEGRETE JC, KNAPP WP, DOUGLAS DE et al. Cannabis affects the severity of schizophrenic symptoms : results of a clinical survey. Psychol Med 1986 ; 16 (3) : 515-20. L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 193-203, cahier 1 Schizophrénie et toxicomanie : une relecture du concept d’automédication 65. KAMALI M, KELLY L, GERVIN M et al. The prevalence of comorbid substance misuse and its influence on suicidal ideation among inpatients with schizophrenia. Acta Psychiatr Scand 2000 ; 101 : 452-6. 66. DRAKE RE, WALLACH MA. Substance abuse among the chronic mentally ill. Hospit Comm Psychiatry 1989 ; 40 (10) : 1041-6. 67. WILKINS JN. Pharmacotherapy of schizophrenia patients with comorbid substance abuse. Schizophr Bull 1997 ; 23 (2) : 215-28. 68. BATEL P. Addiction and schizophrenia. Eur Psychiatry 2000 ; 15 : 115-22. 69. DRAKE RE, XIE H, McHUGO GJ et al. The effects of clozapine on alcohol and drug use disorders among patients with schizophrenia. Schizophr Bull 2000 ; 26 (2) : 441-9. 70. ZIMMET SV, STROUS RD, BURGESS ES et al. Effects of clozapine on substance use in patients with schizophrenia and schizoaffective disorder : a retrospective survey. J Clin Psychopharmacol 2000 ; 20 (1) : 94-8. 71. KING DJ. Drug treatment of negative symptoms of schizophrenia. Eur Neuropsychopharmacology 1998 ; 8 : 33-42. 72. LLORCA P-M, LANCON C, FARISSE J et al. Clozapine and negative symptoms : an open study. Progr Neuro Psychopharmacol Biol Psychiatry 2000 ; 24 : 373-84. 73. LYSAKER P, BELL M, BEAM-GOULET J et al. Relationship of negative symptoms to cocaine abuse in schizophrenia. J Nerv Ment Dis 1994 ; 182 (2) : 109-12. 74. SERPER M, CHOU JC, ALLEN MH et al. Symptomatic overlap of cocaine intoxication and acute schizophrenia at emergency presentation. Schizophr Bull 1999 ; 25 (2) : 387-94. 75. SERPER M, ALPERRT M, RICHARDSON NA et al. Clinical effects of recent cocaine on patients with acute schizophrenia. Am J Psychiatry 1995 ; 152 (10) : 1461-9. 76. VAN KAMMEN DP, BORONOW JJ. Dextro-amphetamine diminishes negative symptoms in schizophrenia. Int Clin Psychopharmacol 1988 ; 3 (2) : 111-21. 77. PERALTA V, CUESTA MJ. Influence of cannabis use on schizophrenic psychopathology. Acta Psychiatr Scand 1992 ; 85 : 127-30. 78. CHAPMAN LJ, EDELL WS, CHAPMAN JP. Physical anhedonia, perceptual aberration, and psychosis proneness. Schizophr Bull 1980 ; 6 (4) : 639-53. 79. MISHLOVE M, CHAPMAN LJ. Social anhedonia in the prediction of psychosis proneness. J Abnorm Psycholo 1985 ; 94 (3) : 384-96. 80. GREEN AI, ZIMMET SV, STROUS RD et al. Clozapine for comorbid substance use disorder and schizophrenia : do patients with schizophrenia have a reward-deficiency syndrome that can be ameliorated by clozapine ? Harv Rev Psychiatry 1999 ; 6 : 287-96. 81. ROBINSON TE, BERRIDGE KT. The psychology and neurobiology of addiction : an incentive-sensitization view. Addiction 2000 ; 95 (Suppl 2) : S 91-S117. 82. GEARON JS, BELLACK AS, RACHBEISEL J et al. Drug-use behaviour and correlates in people with schizophrenia. Addict Behav 2001 ; 26 : 51-61. 83. GUT-FAYAND A, DERVAUX A, OLIÉ J-P et al. Substance abuse and suicidality : A common risk factor linked to impulsivity. Psychiatr Res 2001 ; 102 : 65-72. 84. DE WIT ML, EMBREE BG, DE WIT D. Determinants of the risk and timing of alcohol and illicit drug use onset among natives and nonnatives : similarities and differences in family attachment processes. Soc Biol 1999 ; 46 (1/2) : 100-21. 85. BROOK JS, WHITEMAN M, FINCH S et al. Mutual attachment, personality, and drug use : pathways from childhood to young adult. Genet Soc Gen Psychol Monogr 1998 ; 124 (4) : 492-510. 86. BALL SA, LEGOW NE. Attachment theory as a working model for the therapist transitioning from early to later recovery substance abuse treatment. Am J Drug Alcohol Abuse 1996 ; 22 (4) : 533-47. 87. BELLACK AS, DICLEMENTE CC. Treating substance abuse among patients with schizophrenia. Psychiatr Serv 1999 ; 50 (1) : 75-80. 88. MILLAR GM, STERMAC L. Substance abuse and childhood maltreatment : conceptualizing the recovery process. J Subst Abuse Treat 2000 ; 19 (2) : 175-82. 89. ABRAMS K, KUSHNER M, VOIGT A. The pharmacologic and expectancy effects of alcohol on social anxiety in individuals with social phobia. Drug Alcohol Depend 2000 ; 64 (2) : 219-31. 90. OTTO MW, POLLACK MH, GOULD RA et al. A comparison of the efficacy of clonazepam and cognitive-behavioral group therapy for the treatment of social phobia. J Anx Disord 2000 ; 14 (4) : 345-58. 91. FLORES PJ. Addiction as an attachment disorder : implications for group therapy. Int J Group Psychother 2001 ; 51 (1) : 63-81. 92. ARNDT S, TYRRELL G, FLAUM M et al. Comorbidity of substance abuse and schizophrenia : the role of pre-morbid adjustment. Psychol Med 1992 ; 22 : 379-88. 93. SALYERS MP, MUESER KT. Social functioning, psychopathology, and medication side effects in relation to substance use and abuse in schizophrenioa. Schizophr Res 2001 ; 48 : 109-23. 94. KOVACS GL, SARNYAI Z, SZABO G. Oxytocin and addiction : a review. Psychoneuroendocrinology 1998 ; 23 (8) : 945-62. 95. SARNYAI Z. Oxytocin and neuroadaptation to cocaine. Progr Brain Res 1998 ; 119 : 449-66. 96. STIP E, LUSSIER I, NGAN E et al. Discriminant cognitive factors in responder and non-responder patients with schizophrenia. Eur Psychiatry 1999 ; 14 (8) : 442-50. 97. STIP E. Memory impairment in schizophrenia : perspectives from psychopathology and pharmacotherapy. Can J Psychiatry 1996 ; 41 (Suppl 2) : S27-S34. 98. SEMKOVSKA M, BÉDARD MA, STIP E. Hypofrontalité et symptômes négatifs dans la schizophrénie : synthèse des acquis anatomiques et neuropsychologiques et perspectives écologiques. Encephale 2001 ; XXVII (5) : 405-15. 99. GOLDMAN-RAKIC PS, SELEMON LD. Functional and anatomical aspects of prefrontal pathology in schizophrenia. Schizophr Bull 1997 ; 23 (3) : 437-5. 100. SERVAN-SCHREIBER D, CARTER CS, BRUNO RM et al. Dopamine and the mechanisms of cognition : Part II. D-amphetamine effects in human subjects performing a selective attention task. Biol Psychiatry 1998 ; 43 (10) : 723-9. 101. REZVANI AH, LEVIN ED. Cognitive effects of nicotine. Biol Psychiatry 2001 ; 49 (3) : 258-67. 102. POPE HG, YURGELUN-TODD D. The residual cognitive effects of heavy marijuana use in college students. JAMA 1996 ; 275 (7) : 521-7. 103. HOFFMANN SE, MATTHEWS DB. Ethanol-induced impairments in spatial working memory are not due to deficits in learning. Alcohol Clin Exp Res 2001 ; 25 (6) : 856-61. 104. KIRRANE RM, MITROPOULO V, NUNN M et al. Effects of amphetamine on visuospatial working memory performance in schizophrenia spectrum personality disorder. Neuropsychopharmacology 2000 ; 22 (1) : 14-8. 105. LEVIN ED, WILSON W, ROSE JE et al. Nicotine-haloperidol interactions and cognitive performance in schizophrenics. Neuropsychopharmacology 1996 ; 15 (5) : 429-36. 106. LIRAUD F, VERDOUX H. Impact neuropsychologique de l’abus de substances psychoactives dans les troubles psychotiques et de l’humeur. Encephale 2002 ; XXVIII : 160-8. 107. ADDINGTON J, ADDINGTON D. Substance abuse and cognitive functioning in schizophrenia. J Psychiatr Neurosci 1997 ; 22 (2) : 99-104. 108. DIXON L. Dual diagnosis of substance abuse in schizophrenia : prevalence and impact on outcomes. Schizophr Res 1999 ; 35 (Suppl) : S93-S100. 109. VERDOUX H, MURY M, BESANÇON et al. Étude comparative des conduites toxicomaniaques dans les troubles bipolaires, schizophréniques et schizoaffectifs. Encephale 1996 ; XX : 95-101. 110. BLANCHARD JL, BROWN SA, HORAN WP et al. Substance use disorders in schizophrenia : review, integration and a proposed model. Clin Psychol Rev 2000 ; 20 (2) : 207-34. 111. CUFFEL BJ, HEITHOFF KA, LAWSON W. Correlates of patterns of substance abuse among patients with schizophrenia. Hosp Commun Psychiatry 1993 ; 44 (3) : 247-51. 201 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/04/2014 par CH La Chartreuse - (314578) S. Potvin et al. 112. DIXON L, HAAS G, WEIDEN PJ et al. Drug abuse in schizophrenic patients : clinical correlates and reasons for use. Am J Psychiatry 1991 ; 148 (2) : 224-30. 113. ADDINGTON J, DUCHAK V. Reasons for use in schizophrenia. Acta Psychiatr Scand 1997 ; 96 (5) : 329-33. 114. BRADY KT, KILLEEN T, JARRELL P. Depression in alcoholic schizophrenic patients. Am J Psychiatry 1993 ; 150 (8) : 1255-6. 115. CUFFEL BJ, CHASE P. Remission and relapse of substance use disorders in schizophrenia : Results from a one-year prospective study. J Nerv Ment Dis 1994 ; 182 (6) : 342-8. 116. BLANCHARD JL, SQUIRES D, HENRY T et al. Examining an affect regulation model of substance abuse in schizophrenia : the role of traits and coping. J Nerv Ment Dis 1999 ; 187 : 72-9. 117. STRAKOWSKI SM, TOHEN M, FLAUM M et al. Substance abuse in psychotic disorders : associations with affective syndromes. DSM IV Field Trial Work Group. Schizophr Res 1994 ; 14 (1) : 73-81. 118. GOLD PW, GOODWIN FK, CHROUSOS GP. Clinical and biochemical manifestations of depression : relation to the neurobiology of stress. N Engl J Med 1988 ; 319 : 348-353 ; 413-20. 119. DE MARCO RR. The epidemiology of major depression : implications of occurrence, recurrence and stress in a Canadian community sample. Can J Psychiatry 2000 ; 45 (1) : 67-74. 120. WALKER EF, DIFORIO D. Schizophrenia : a neural diathesisstress model. Psychol Rev 1997 ; 104 (4) : 667-85. 121. SINHA R, CATAPANO D, O’MALLEY S. Stress-induced craving and stress response in cocaine dependent individuals. Psychopharmacology 1999 ; 142 (4) : 343-51. 122. BRADY K, SONN S. The role of stress in alcohol use, alcoholism treatment, and relapse. Alcohol Res Health 1999 ; 23 (4) : 263-71. 123. STEWART J. Pathways to relapse : the neurobiology of drug- and stress-induced relapse to drug-taking. J Psychiatr Neurosci 2000 ; 25 (2) : 125-36. 124. WEISS F, CICCOCIOPPO R, PARSONS LH et al. Compulsive drug-seeking behavior and relapse : neuroadaptation, stress and conditioning factors. Ann NY Acad Sci 2001 ; 937 : 1-26. 125. KREEK MJ, KOOB GF. Drug dependence : stress and dysregulation of brain reward pathways. Drug Alcohol Depend 1998 ; 51 : 23-47. 126. CLONINGER RC, SIGVARDSSON S, BOHMAN M. Type I and type II alcoholism : an update. Alcohol : Health Res World 1996 ; 20 (1) : 18-23. 127. VAN AMNERS EC, SELLMAN JD, MULDER RT. Temperament and substance abuse in schizophrenia : is there a relationship ? J Nerv Ment Dis 1997 ; 185 (5) : 283-8. 128. DERVAUX A, BAYLÉ FJ, LAQUEILLE X et al. Is substance abuse in schizophrenia related to impulsivity, sensation seeking or anhedonia ? Am J Psychiatry 2001 ; 158 : 492-4. 129. SILVERSTEIN S, KOVACS I, CORRY R et al. Perceptual organization, the disorganization syndrome and context processing in chronic schizophrenia. Schizophr Res 2000 ; 43 (1) : 11-20. 130. PIERSON A, LE HOUEZEC J, FOSSAERT A et al. Frontal reactivity and sensation seeking : an ERP study in skydivers. Progr Neuro psychopharmacol Biol Psychiatry 1999 ; 23 : 447-63. 131. LEMARQUAND DG, BENKELFAT C, PIHL RO et al. Behavioral disinhibition induced by tryptophan depletion in nonalcoholic young men with multigenerational family histories of paternal alcoholism. Am J Psychiatry 1999 ; 156 (11) : 1771-9. 132. PIAZZA PV, DEROCHE V, ROUGÉ-PONT F et al. Behavioral and biological factors associated with individual vulnerability to psychostimulant abuse. NIDA 1998 ; 169 : 105-33. 133. KOOB GF, LE MOAL M. Drug addiction, dysregulation of reward, and allostasis. Neuropsychopharmacology 2001 ; 24 : 97-129. 134. BARROT M, MARINELLI M, ABROUS DN et al. The dopaminergic hyper-responsiveness of the shell of the nucleus accumbens is hormone-dependent. Eur J Neurosci 2000 ; 12 : 973-9. 135. BERGEN J, HUNT G, ARMITAGE P et al. Six-month outcome following a relapse of schizophrenia. Aust NZJ Psychiatry 1998 ; 32 (6) : 815-22. 202 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/04/2014 par CH La Chartreuse - (314578) L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 193-203, cahier 1 136. DAS MK, KULHARA PL, VERMA SK. Life events preceding relapse of schizophrenia. Int J Soc Psychiatry 1997 ; 43 (1) : 56-63. 137. STEINBERG M, SCHNALL M. The Stranger in the Mirror : Dissociation – The Hidden Epidemic. New York : Cliff Street Books, 2000. 138. PUTNAM FW. Dissociation in Children and Adolescents : a Developmental Perspective. New York : Guilford Press. 1997. 139. DUNN G, PAOLO A, RYAN J et al. Dissociative symptoms in a substance population. Am J Psychiatry 1993 ; 150 : 1043-7. 140. MATHEW RJ, WILSON WH, HUMPHREYS D et al. Depersonalization after marijuana smoking. Biol Psychiatry 1993 ; 33 : 431-41. 141. VOLLENWEIDER FX, VONTOBEL P, HELL D et al. 5-HT modulation of dopamine release in basal ganglia in psilocybin-induced psychosis in man – a PET study with (11C)raclopride. Neuropsychopharmacology 1999 ; 20 : 424-33. 142. KRYSTAL JH, KARPER LP, SEIBYL JP et al. Subanesthetic effects of the noncompetitive NMDA antagonist, ketamine, in humans. Psychomimetic, perceptual, cognitive, and neuroendocrine responses. Arch Gen Psychiatry 1994 ; 51 : 199-214. 143. SPITZER C, HAUG HJ, FREYBERGER H. Dissociative symptoms in schizophrenic patients with positive and negative symptoms. Psychopathology 1997 ; 30 : 67-75. 144. KRYSTAL JH, BREMNER DJ, SOUTHWICK SM et al. The emerging neurobiology of dissociation : implications for treatment of posttraumatic disorders. Dans : Bremner DJ, Marmar CR (éds.) Trauma, Memory and Dissociation. Washington : American Psychiatric Press Inc, 1998 : 321-63. 145. EDELMAN GM, TONONI G. A Universe of Consciousness : How Matter Becomes Imagination. New York : Basic Books. 146. LIEBERMAN JA, KINON BJ, LOEBEL AD. Dopaminergic mechanisms in idiopathic and drug-induced psychoses. Schizophr Bull 1990 ; 16 (1) : 97-110. 147. SATEL SL, SEIBYL JP, CHARNEY DS. Prolonged cocaine psychosis implies underlying major psychopathology. J Clin Psychiatry 1991 ; 52 (8) : 349-50. 148. BRADY KT, LYDIARD RB, MALCOLM R et al. Cocaine-induced psychosis. J Clin Psychiatry 1991 ; 51 (12) : 509-12. 149. HARRIS D, BATKI SL. Stimulant psychosis : symptom profile and acute clinical course. Am J Addict 2000 ; 9 (1) : 28-37. 150. CARLSSON A, LINQVIST M. Effect of chlorpromazine or haloperidol on formation of 3-methoxytryptamine and normetanephrine in mouse brain. Acta Pharma Toxicol 1963 ; 20 : 140-4. 151. ELLENBROEK BA, COOLS AR. Animal models for the negative symptoms of schizophrenia. Behav Pharmacol 2000 ; 11 : 223-33. 152. JENTSCH DJ, ROTH RH. The neuropsychopharmacology of phencyclidine : from NMDA receptor hypofunction to the dopamine hypothesis of schizophrenia. Neuropsychopharmacology 1999 ; 20 : 201-25. 153. NEWCOMER JW, FARBER NB, JEVTOVIC-TODOROVOC V et al. Ketamine-induced NMDA receptor hypofunction as a model of memory impairment and psychosis. Neuropsychopharmacology 1999 ; 20 (2) : 106-18. 154. KIM JS, KORNHUBER HH, SCHMID-BURGK W et al. Low cerebrospinal glutamate in schizophrenic patients and a new hypothesis on schizophrenia. Neurosci Letters 1980 ; 20 : 379-82. 155. BERK M, PLEIN H, BELSHAM B. The specificity of platelet glutamate receptor supersensitivity in psychotic disorders. Life Sci 2000 ; 66 (25) : 2427-32. 156. MECHRI A, SAOUD M, KHIARI G et al. Hypothèse glutamatergique de la schizophrénie : apports des recherches cliniques sur la kétamine. Encephale 2001 ; 27 : 53-9. 157. COYLE JT. The glutamatergic dysfunction hypothesis for schizophrenia. Harv Rev Psychiatry 1996 ; 3 : 241-53. 158. JARVITT DC, ZUKIN SR. Recent advances in the phencyclidine model of schizophrenia. Am J Psychiatry 1991 ; 148 : 1301-3. 159. BREIER AF, MALHOTRA AK, TUNG-PING S et al. Clozapine and risperidone in chronic schizophrenia : effects on symptoms, parkinsonian side effects, and neuroendocrine response. Am J Psychiatry 1999 ; 156 : 294-8. L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 193-203, cahier 1 Schizophrénie et toxicomanie : une relecture du concept d’automédication 160. ROSENHECK R, EVANS D, HERZ L et al. How long to wait for a response to clozapine : a comparison of time course of response to clozapine and conventional antipsychotic medication in refractory schizophrenia. Schizophr Bull 1999 ; 25 (4) : 709-19. 161. MELTZER HY, MATSABURA S, LEE J-C. Classification of atypical antipsychotic drugs on the basis of dopamine D-1, D-2 and serotonin2 pKi values. J Pharmacol Exp Ther 2000 ; 252 (1) : 238-46. 162. RICHELSON E, SOUDER T. Binding of antipsychotic drugs to human brain receptors : focus on newer generation compounds. Life Sci 2000 ; 68 : 29-39. 163. ABI-DARGHAM A, KRYSTAL J. Serotonin receptors as targets of antipsychotic medications. Dans : Lidow MS (éd.) Neurotransmitter Receptors in Actions of Antipsychotic Medications. Boca Raton : CRC Press, 2000 : 79-107. 164. EMRICH HM, LEWEKE MF, SCHNEIDER U. Towards a cannabinoid hypothesis of schizophrenia : cognitive impairments due to dysregulation of the endogenous cannabinoid system. Pharmacol Bioch Behav 1997 ; 56 (4) : 803-7. 165. MATHEW RJ, WILSON WH, CHIU NY et al. Regional cerebral blood flow and depersonalization after tetrahydrocannabinol administration. Acta Psychiatr Scand 1999 ; 100 (1) : 67-75. 166. JOHNS A. Psychiatric effects of cannabis. Br J Psychiatry 2001 ; 178 : 116-22. 167. LEWEKE FM, GIUFFRIDA A, WURSTER U et al. Elevated endogenous cannabinoids in schizophrenia. Neuroreport 1999 ; 10 (8) : 1665-9. 168. SOYKA M. Alcohol dependence and schizophrenia : what are the interrelationships ? Alcohol Alcoholism 1994 ; 2 (Suppl) : 473-8. 169. SOYKA M. Psychopathological characteristics in alcohol hallucinosis and paranoid schizophrenia. Acta Psychiatr Scand 1990 ; 81 (3) : 255-9. 170. CHAMBERS AR, KRYSTAL JH, SELF DW. A neurobiological basis for substance abuse comorbidity in schizophrenia. Biol Psychiatry 2001 ; 50 : 71-83. 171. BREIER A, SAUNDERS R, CARSON RE et al. Schizophrenia is associated with elevated amphetamine-induced synaptic dopamine concentrations : evidence from a novel positron emission tomography method. Proc Natl Acad Sci USA 1997 ; 94 : 256974. 172. CAROL G, SMELSON DA, LOSONCZY MF et al. Alcohol and drug abuse : a preliminary investigation of cocaine craving among persons with and without schizophrenia. Psychiatr Serv 2001 ; 52 (8) : 1029-31. 173. NESSE R, BERRIDGE KC. Psychoactive drug use in evolutionary perspective. Science 1997 ; 278 : 63-6. 174. PANKSEPP J. Affective Neuroscience : the Foundations of Human and Animal Emotions. New York : Oxford University Press. 1998. 175. DE VRIES TJ, SHAHAM Y, HOMBERG JR et al. A cannabinoid mechanism in relapse to cocaine seeking. Nat Med 2001 ; 7 (10) : 1151-4. 176. SEE RE. The role of neurotransmitter receptors in the adverse effects of antipsychotic drugs. Dans : Lidow MS, ed. Neurotransmitter Receptors in Actions of Antipsychotic Medications. Broca Raton : CRC Press, 2000 : 221-42. 177. KÜFFERLE B, TAUSCHER J, ASENBAUM S et al. IBZM SPECT imaging of striatal dopamine-2 receptors in psychotic patients treated with novel antipsychotic substance quetiapine in comparison to clozapine and haloperidol. Psychopharmacology 1997 ; 133 : 323-8. 178. KRYSTAL JH, D’SOUZA CD, MADONICK S et al. Toward a rational pharmacotherapy of comorbid substance abuse in schizophrenic patients. Schizophr Res 2001 ; 35 : S35-S49. 179. KOSTEN TA. Enhanced neurobehavioral effects of cocaine with chronic neuroleptic exposure in rats. Schizophr Bull 1997 ; 23 (2) : 203-13. 180. WISE RA. Neuroleptics and operant behavior : the anhedonia hypothesis. Behav Brain Sc 1982 ; 5 : 39-87. 181. ARNT J, SKARSFELDT T. Do novel antipsychotics have similar pharmacological characteristics ? A review of the evidence. Neuropsychopharmacology 1998 ; 18 (2) : 63-101. 182. GOLDSTEIN JM, LITWIN LC, SUTTON EB et al. Seroquel : electrophysiological profile of a potential atypical antipsychotic. Psychopharmacology 1993 ; 112 : 293-8. 183. KAPUR S, SEEMAN P. Antipsychotic agents differ in how fast they come off the dopamine D2 receptors : implications for atypical antipsychotic action. J Psychiatry Neurosci 2000 ; 25 (2) : 161-6. 184. SEEMAN P, TALLERICO T. Rapid release of antipsychotic drugs from dopamine D2 receptors : an explanation for low receptor occupancy and early clinical relapse upon withdrawal of clozapine or quetiapine. Am J Psychiatry 1999 ; 156 : 876-84. 203 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 16/04/2014 par CH La Chartreuse - (314578)