Vidya Gastaldon. Les Rescapés - Musée de l`Abbaye Sainte

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Vidya Gastaldon. Les Rescapés - Musée de l`Abbaye Sainte
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Sommaire
1. Communiqué………………………………………………………………………………………………
p. 3
2. 7 vies (parmi d'autres de Vidya Gastaldon)
Gaëlle Rageot-Deshayes………………………………………………………………………………
p. 4
3. Soigner l'invisible, sauver l'impossible
Marco Pasi……………………………………………………………………………………………………
p. 8
4. Conversation entre Vidya Gastaldon et Timothée Chaillou……………………….
p. 10
5. Autour de l'exposition…………………………………………………………………………………
p. 13
6. Éléments biographiques………………………………………………………………………………
p. 14
7. Visuels pour la presse…………………………………………………………………………………
p. 17
8. Légendes des visuels……………………………………………………………………………………
p. 19
9. Informations pratiques…………………………………………………………………………………
p. 20
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1. Communiqué
Au tournant du millénaire, Vidya Gastaldon a entamé un travail de dessin, à la gouache et à l'aquarelle,
frottant la délicatesse des couleurs et des nuances à la noirceur ou à l'étrangeté des sujets, entre
paysages fantasmés et cellules organiques. Elle a, depuis quelques années, étendu ses expérimentations,
axées sur un détournement des techniques et des matières, au domaine de la peinture et déploie
également ses mondes visionnaires dans l'espace où elle installe objets, meubles déguisés ou œuvres
textiles. Son univers onirique et profus, passant du soleil éclatant à la nuit la plus noire, tout aussi
somptueux qu'inquiétant, évoque l'art romantique et symboliste (les vapeurs de Turner, les tourbillons de
Blake, les pastels féeriques d'Odilon Redon), puise à la source du surréalisme, se teinte d'accents
psychédéliques. Ses œuvres ambivalentes oscillent entre cauchemar et émerveillement, fin du monde et
renaissance. Sans tabous, elles croisent les cultures, high and low, et les religions : textes sacrés de l'Inde,
grandes œuvres littéraires, personnages de cartoons ou science-fiction. Ainsi son exposition sablaise,
évoluant en milieu aquatique, convoquera-t-elle sans doute créatures et monstres marins (la baleine Moby
Dick ou les mythologies de la sirène), apocalypses et climats impétueux. Ses images intemporelles et
fantomatiques, chargées de mystère, jouent des effets de nappes et d'irisations, du hasard, de
l'hybridation ou de l'apparition de motifs, de la bizarrerie d'une rencontre, déroulant ainsi le fil d'histoires
extraordinaires, ancrées dans un au-delà du réel propice à la révélation.
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2. 7 vies (parmi d'autres) de Vidya Gastaldon
Gaëlle Rageot-Deshayes
1. L'hiver de l'amour
Vidya Gastaldon entame ses études artistiques au début des années 1990 à l'école des Beaux-Arts de
Grenoble, alors en pleine ébullition. Parmi ses professeurs, Ange Leccia ou Jean-Luc Vilmouth sont alors
proches du Purple Institute, fondé en 1992 par Olivier Zahm et Elein Fleiss. En 1994, l'année de ses vingt
ans, elle participe à l'exposition L'hiver de l'amour orchestrée, aux côtés des membres du Purple Institute
et de Jean-Luc Vilmouth, par Dominique Gonzalez-Foerster et Bernard Joisten. Parmi une quarantaine de
propositions qui mêlent tous les domaines, stylisme, cinéma, musique, vidéo, l'artiste, alors simplement
appelée Vidya, s'expose tous les samedis à partir de quinze heures, frêle et maladive, dans une bulle
stérile, tel un spécimen de laboratoire que les visiteurs sont invités à manipuler à l'aide de gants. Cette
exposition est devenue l'emblème d'une nouvelle génération d'artistes, revenue de l'intransigeance des
avant-gardes tout comme de la folle liberté du post-modernisme. L'humeur morose correspond à la fin
d'une époque, à l'achèvement d'un siècle désenchanté qui voit les utopies faillir et les illusions se perdre.
Dans ce climat pessimiste, les artistes se regroupent pour faire front, vaille que vaille, et inaugurent de
nouveaux modes de résistances. Au mieux, l'amour est triste, au pire il est mortel dans cette exposition
qui ouvre des failles, mettant au jour les corps détraqués et les âmes blessées. Désarroi et violence larvée
exsudent d'œuvres qui interrogent l'identité et les genres et jouent de l’ambiguïté des sexes, des couleurs
de peau, des classes d'âge, des états physiques ou mentaux. Rien n'est asséné dans cette exposition qui
distille le trouble plus qu'elle ne profère de vérités et préfère l'échange, la rencontre, la diffusion à la
contemplation passive et individuelle. En cela, elle est symptomatique des modes opératoires de l'art qui
se mettent alors en place dans l'héritage des pratiques performatives, depuis Marcel Duchamp (la revue
Purple n'est pas pour rien éditée, dans un hommage revendiqué, par l'association Belle Haleine) jusqu'aux
années 1970. Elle s'inscrit également dans l'orbite de l'esthétique relationnelle théorisée par le critique
Nicolas Bourriaud. La performance inaugurale et ambivalente de Vidya Gastaldon, qui tout à la fois offre
et soustrait le corps de l'artiste, l'insinue à sa manière : l'art n'est pas conservé artificiellement, mis sous
cloche ; il s'infiltre bien au contraire partout et fait corps avec la vie.
« L'hiver de l'amour, ce qui nous arrive maintenant. Ce n'est pas imaginer, mais saisir, évoquer, montrer
ce que nous sommes. Des manières d'être, une exposition climatique. C'est la traversée d'une saison, d'un
moment de l'art, mais c'est aussi l'art comme moment, toutes ces heures qui nous transforment. » (Elen
Fleiss, Dominique Gonzalez-Foerster, Bernard Joisten, Jean-Luc Vilmouth, Oliver Zahm, « Editorial »,
L'hiver de l'amour bis, 1994).
2. Système libre
A la même époque, Vidya Gastaldon entame un travail en duo avec Jean-Michel Wicker, rencontré à
l’école des Beaux-Arts de Grenoble. A considérer leur double portrait paru en couverture du numéro
d'automne de Purple prose (n° 7), le mélange des genres, entre androgynie et gémellité, saute aux yeux.
Également associés à Christophe Terpent et Serge Comte, les artistes développent alors un art de la
situation décalée, alternant les tonalités : « inquiétante étrangeté » et noirceur Cold Wave d'un côté,
overdose de lumières, glitters et couleurs acides dignes des Merry Pranksters et du psychédélisme de
l'autre. Hors de tout cadre établi, (l'heure, de toutes façons, n'est plus en France ni à la peinture ni aux
techniques classiques) et sans préméditation, tout leur est bon à faire art, photomatons, disques, projets
de films, textes et dessins, environnements (enrichis), piques-niques, voyages. Olivier Zahm, « pour
marquer l'importance de ce nouveau futur system libre », les rapproche de Christian Boltanski et Annette
Messager. Au-delà de l'emphase du trait, percutant tout autant qu'intimidant, sans doute partagent-ils en
effet avec leurs aînés quelques procédés. Leurs travaux, ancrés dans leur quotidien, font ainsi grand usage
du matériau modeste, sans qualité, personnel, mais dégagé de toute visée autobiographique, aussi
mensongère ou fictive soit-elle. Ils renvoient parfois au monde de l'enfance et à ses babioles attachantes,
incarné par exemple chez Vidya & Jean-Michel par la citation, dépouillé de toute nostalgie, de l'univers
tendre et rassurant de Barbapapa. Vidya & Jean-Michel collectent fétiches, gadgets et autres amulettes et
pratiquent un art du bricolage qu'ils déclinent au pluriel, dans un mode inclusif et participatif, à mille
lieues de toute visée auteuriste ou virtuose. Ils recourent enfin aux travaux d'aiguille, aux pompons et aux
tricotins, en faisant fi des connotations sexistes qu'ils peuvent revêtir. La pelote de laine est ainsi un fil,
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léger, discret, qui pourtant tisse sa toile et s'étend, à l'image de leur univers suggestif et affectif qui
avance par propagation, dégage des ondes (lumineuses) et dispense de l'énergie (positive). La psyché,
largement présente dans l’œuvre collective de Vidya Gastaldon, est au cœur de sa démarche qui défend
la magie d'un art capable d'influer sur l'environnement extérieur comme sur les paysages intérieurs.
« Tu n'es pas la Sorcière Bien Aimée, tu n'as pas une baguette magique, mais tu es vraiment magicien à
partir du moment où tu as un pouvoir de transformation sur les choses, sur ton environnement, sur ta
psyché, sur ta vision du monde. » (Vidya Gastaldon, in Purple prose, n° 9, été 1995).
3. Psychic Landscapes
Vidya Gastaldon et Jean-Michel Wicker collaborent une petite dizaine d'années, de 1993 à 2001. L'une de
leurs œuvres communes, intitulée Wool Memories, ou Link, ou I just discovered macramé, dévoile avec
malice, dans son triple titre, quelques clés de leur démarche. Elle inaugure également leur travail avec la
laine, poursuivi par Vidya Gastaldon jusqu'à aujourd'hui. En hauteur, les méandres d'un fil, long d'une
centaine de mètres, parcourent l'espace d'exposition, guidant le visiteur jusqu'à une petite boîte en carton
d'où émerge d'un fatras de pompons et de fils de laine emmêlés des figurines du Muppet show, quelques
animaux en peluche ou en plastique, un tricotin en forme de champignon comme autant de petits trésors
intrigant le regardeur. Couleurs, formes et matières s'allient pour emporter le regard et la pensée ailleurs,
court-circuitent le réel extérieur pour nous retourner vers des états de conscience latents. C'est toujours à
Grenoble, durant l'été 1993, que Vidya Gastaldon participe, aux côtés de Caroline Hervé, aka Miss Kittin,
aux premières Rave Parties. Elle fut durablement marquée par ces moments de liesses collectives, qui
rejouèrent le sort et le son du monde, ainsi que par un trip au LSD mieux que les autres, Misérable
miracle, Connaissance par les gouffres qui, à la suite d'Henri Michaux, d'Antonin Artaud et d'Aldous Huxley
lui ouvrit Les portes de la perception. Après les expérimentations psychédéliques américaines des années
1965-67, Acid Tests orchestrés par Ken Kesey et les Grateful Dead, ou Exploding Plastic Inévitable
emmené par Andy Warhol et le Velvet Underground, la culture Rave marque un nouveau besoin de rupture
avec une société sclérosante, une tentative d'accéder à un moi inconnu dans la communion, le rythme et
la transe. Peut-être en va-t-il des Psychic Landscapes imaginés par Vidya & Jean-Michel comme de la
musique rave (« rave » en anglais signifiant l'extase ou le délire), tous deux favorables à une perception
autre. Ainsi en est-il des œuvres de Vidya Gastaldon, toujours équivoques, jamais figées mais
conductrices, encourageant la circulation et la dérive ; de ses dessins et de ses peintures dans lesquels,
loin de se cantonner au seul et simple rendu des apparences, elle saisit une réalité augmentée.
« Que l'humanité en général puisse jamais se passer de Paradis artificiels, cela semble fort peu probable.
La plupart des hommes et des femmes mènent une vie si douloureuse dans le cas le plus défavorable, si
monotone, pauvre, et bornée dans le cas du meilleur, que le besoin de s'évader, le désir de se
transcender eux-mêmes, ne fut-ce que pour quelques instants, est et a toujours été l'un des principaux
appétits de l'âme.» (Aldous Huxley, Les portes de la perception, 1954).
4. Tat-Tvam-asi : tu es cela
« En sanskrit, Vidya signifie « qui se dirige vers la lumière ou la connaissance », ce qui a la connaissance
de l'unique ». Rien d'étonnant dès lors à ce que Vidya Gastaldon, dotée d'un tel prénom, se soit tournée, à
l'orée du nouveau millénaire, vers les philosophies orientales, les textes védiques (et en tout premier lieu
les Upanishad et la Baghavad-Gîta), les pratiques de méditation ( Raja Yoga ) et le Hata Yoga. L'Advaita
Vedanta, le principe de non-dualité, oriente sa recherche de fusion, de correspondance entre l'âme
individuelle et l'Absolu (le Brahman). Dans la pratique du yoga, il est encore question de mental, de
conscience de soi et de concentration, de maîtrise des énergies, mais pour mieux sortir de soi, s'oublier,
délaisser le « je » au profit du « cela ». Les œuvres de Vidya Gastaldon peuvent aussi ce lire à l'aune de
cette quête d'un absolu, de ce désir de percer le voile de la réalité matérielle (la Mâyâ) pour atteindre la
vérité transcendante. Au-delà de l'exégèse ou de la citation, qui invitent mythologies et rituels hindous,
l'esprit fusionnel et transcendant des philosophies orientales habite également ses compositions fluides,
tracées sans à-coups et sans limites, tout en glissements, en ponts et en passages. Le genre du paysage,
s'il domine la production artistique de Vidya Gastaldon, a fort peu à voir avec la tradition classique.
Passant outre les apparences, son œuvre qui secrète l'invisible vient à la suite d'une histoire de l'art
parallèle (dans laquelle on bascule aussi imperceptiblement que dans les mondes de Philip K. Dick),
versant mystérieux du siècle des Lumières qui oppose au triomphe de la raison et à la mort annoncée de
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Dieu la quête de nouvelles spiritualités. C'est dans cette histoire-là, qui déplore et compense la perte du
sacré, retracée par Jean de Loisy dans l'exposition Traces du sacré, qu'il faut chercher la généalogie
artistique de Vidya Gastaldon, dans les paysages de Caspar David Friedrich ou Joseph Mallord William
Turner, les visions mystiques de William Blake, les noirs ou les bouquets de couleurs d'Odilon Redon, les
mystères ésotériques et surréalistes, les hallucinations psychédéliques ou les odes de la Beat Generation.
« Krishnamurti dit de l'acte de créer : « L'inspiration ne doit pas venir du « je ». La beauté, c'est
l'abandon total du soi, et avec l'absence totale du soi, il y a « cela ». Ce « cela » est ce que j'ai de plus
fondamental et, par la même, de plus absolument commun à l'Autre. C'est ce « cela » que j'essaie de
sentir et de donner à voir. » (Vidya Gastaldon, Entretien avec Fabrice Stroun, 2006).
5. Sans dieu ni maître
La pratique continue du dessin rassemble tous les questionnements et les centres d'intérêts de Vidya
Gastaldon qui, loin de se cantonner dans une seule voie, explore, approfondit ou simplement traverse de
multiples chemins. L'artiste, qui revendique une culture du doute, ainsi que la remise en question de tous
les systèmes, est en cela cartésienne. Elle progresse par séries, par thèmes, déclinés d'un dessin à l'autre
ou hybridés, par résurgence ou transmigration des symboles. Ses œuvres syncrétiques associent sans
hiérarchie divinités et héros populaires, art savant et science-fiction, spirituel et rationnel, Orient et
Occident. L’œil par exemple, entre autres emblèmes récurrents, renvoie à la connaissance, mais fait aussi
écho à la gravure d'Odilon Redon, L'Œil, comme un ballon bizarre se dirige vers l'infini ou à L’œil dans le
ciel de Philip K. Dick. L'Apocalypse biblique rejoint Le monde englouti de J. G. Ballard. Le rire cosmique,
souvenir de la première hallucination auditive de l'artiste, est incarné par un smiley grimaçant, qui se
démultiplie en molécules chimiques ou se greffe sur le corps d'une déesse sous influence. Le sourire du
chat de Chester, sorti du Pays des Merveilles, resurgit ici où là. Le feu est tantôt mystique, attribut du
dieu Agni, tantôt dévorant, lié à Atri, la flamme, autre symbole récurrent, signifiant l'attention ou la
connaissance, se muant ailleurs en goutte d'eau. La nature captée par Vidya Gastaldon est extrêmement
labile, les éléments, terres, montagnes, prairies paisibles, nuées ou océans, se déroulant et s'engendrant
dans un flux continu d'où parfois un personnage ou un monstre surgissent. Sobres et ténus tout d'abord,
tracés de quelques traits de crayons rehaussés de couleur, les dessins de Vidya Gastaldon, travaillés
ensuite à la gouache ou à l'aquarelle, deviennent plus foisonnants, enrichis en irisations, en jeux de
couches et de contrastes. Ils rayonnent littéralement, vibrent, irradient. Ils se contractent ou s'épanchent,
tirant parti des ambiguïtés d'échelles pour échafauder des espaces ambivalents face auxquels le point de
vue hésite entre large vision cosmique ou grossissement organique. Le climat aussi est changeant, passant
de chaleurs extrêmes, infernales, à des temps clairs et paisibles ou à la nuit noire de l'âme, celle des
grottes obscures ou des flots tempétueux. Tout bascule, tout change dans ces œuvres métamorphiques où
rien n'est jamais acquis.
« Je dessine « Dieu », mais sans dieu ni maître ou, plutôt, avec tous les dieux et tous les maîtres.
Le grand rire cosmique … mais aussi 30 millions de dieux et déesses, Brahma, Zeus, Quetzacoal, Isis,
Shiva, Krishna, Jésus, toute la compagnie ; Dieu & co. Tous les amis des fous des dieux. Je représente les
dieux mais aussi l'énergie, le Prana, le Qi, la vibrations, les bosons X, une myriade de choses
protéiformes dans leur processus relevant possiblement du divin. Que ce soit une montagne, Bob l'éponge
ou un smiley, ce ne sont pour moi que des allégories, des icônes, des émanations du divin. Des totems
sans tabou.» (Vidya Gastaldon, Call it What You Like, 2008).
6. Healing Paintings
Longtemps, Vidya Gastaldon a refusé d'aborder la peinture, face au poids de son histoire sans doute, mais
aussi de la doxa contemporaine qui s'en défiait. C'est donc l'évolution de ses dessins, toujours plus amples
et chargés en matière, qui l'y a tout naturellement conduite. Le pas, largement assuré par ses
expérimentations graphiques qui réduisaient la distance, est finalement franchi, après plus d'une décennie
passée à Genève, lors de son installation durant l'été 2011 dans un nouvel atelier à Grange-Neuve, sur un
plateau montagneux de l'Ain. Ce ne fut objet d’étonnement ou de désarroi pour personne tant son univers
s'accordait à la peinture qui semblait avoir toujours été là, à l'état embryonnaire, dans ses dessins. La
peinture en tout cas constitue désormais un pendant magistral à ses dessins, qui oppose aux milieux
aqueux et aux épanchements de l'aquarelle, une texture plus épaisse et des effets de pâtes arrimant
davantage l'image à sa réalité concrète, à sa matérialité. Moins éthérée et plus terrienne en quelque
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sorte. L'invisible, l'immatériel, n'en demeure pour autant pas moins au cœur de ses préoccupations, la
connexion entre mondes tangibles et visions de l'au-delà non plus, tout le paradoxe consistant toujours à
donner corps et âme à l’insaisissable. Ce nouveau rapport au tableau a posé, en corollaire, la question du
cadre qui le sertissait, cadre largement malmené par les visées modernistes prônant l'autonomie de la
peinture. Dans la série récente des Healing Paintings, l'artiste s'ingénie à le peindre. Les exemples en la
matière ne manquent pas chez les peintres, notamment au sein du mouvement symboliste que son œuvre
évoque. Vidya Gastaldon quant à elle, considère le cadre non plus comme une limite mais comme une
extension du domaine de l'image qui s'y prolonge, lui déniant ainsi son rôle d'origine pour lui faire faire
corps avec la toile. Ces « peintures de guérison », à leur manière, font écho aux cultes des ancêtres, aux
génies du foyer, mais aussi aux histoires de revenants qui hantent les maisons en attente de leur
délivrance. Vidya Gastaldon récupère pour trois francs six sous, aux puces ou chez Emmaüs, des tableaux
sans grande qualité, des croûtes qui, avant d'être abandonnées là, ont pourtant dû, au moins un temps,
être chères à quelqu'un. Elle les prend en charge et en entreprend le sauvetage. Son geste peut sembler
ambigu. S'agit-il vraiment de soigner et, dans ce cas, quel est exactement le rôle du médecin et celui du
patient ? Ne s'agit-il pas plutôt d'un acte sacrilège, destructeur, qui recouvre et détourne l'image
d'origine ? La vérité sans doute se situe entre les deux, l'artiste faisant dans cette série ses respects au
pouvoir de représentation et même d'incarnation de l'image, qu'elle ne prend pas à la légère. En en
proposant une variation, elle rend hommage mais aussi donne une seconde chance, une seconde vie, à une
peinture oubliée. Plus prosaïquement, Vidya Gastaldon évoque aussi cette manière de re-faire de la
peinture comme une saine émulation, un « booster de créativité » qui évacue l'exigence du sujet et
contraint à sortir de la routine technique pour faire émerger d'autres procédés ou d'autres motifs. Ce
stratagème, on l'aura compris, correspond assez à son désir caméléon qui l'amène à s'éloigner d'une
interprétation trop subjective, d'un excès de style, pour confiner à l'image universelle.
« Récupérer ces images abandonnées et les remettre dans un circuit dans lequel elles vont être « re »
regardées est, en soi, un travail de guérison. Il nécessite une forme de concentration et d'oubli de soi
assez particulier dans le sens où, plus que jamais, je dois être au service de ces entités (ou énergies
vibratoires émises par ces objets, si on préfère). » (Vidya Gastaldon, citée dans Astralis, 2014).
7. Les rescapés
Le titre, Les rescapés, choisi par Vidya Gastaldon pour son exposition au Musée de l'Abbaye Sainte-Croix
s'éclaire aisément à la lueur des Healing Paintings qui y sont présentées dans leur intégralité. Ces
tableaux, qu'elle considère davantage comme des entités signifiantes, ne sont pas accrochés au mur mais
disposés dans l'espace, calés sur de simples chevalets de bois, constituant une forêt de symboles ou,
pourquoi pas, une assemblée de personnages. Tout l’œuvre de Vidya Gastaldon, qui confond portrait et
paysage, tout comme sujet et objet, est d'ailleurs soumis à un processus d'anthropomorphisation, non
dénué d'humour. On le voit également opérer dans les meubles déguisés que l'artiste a conçus en un
double clin d’œil au pays des merveilles de Lewis Caroll et aux objets à fonctionnement symbolique des
surréalistes, Le déjeuner en fourrure de Meret Oppenheim en premier lieu. Les services à thé y figurent
en bonne place, aux côtés de cadavres de bouteilles témoignant de ce qui reste d'un repas trop arrosé
(Les invités (après), 2013). Mais les titres, tout comme les œuvres de Viday Gastaldon, ont plusieurs
consonances et ne prêtent pas toujours à sourire. Si l'art ne suffit pas à sauver le monde, peut-être peut-il
à tout le moins alerter, adoucir ou panser quelques plaies. Il n'est en tout cas pas épargné par les heurts
et les malheurs d'un monde en plein naufrage. Et c'est aussi de ce naufrage-là que nous parlent les
rescapés de Vidya Gastaldon, de la litanie sans fin de migrants ou de victimes qui marque l'actualité. Bien
que la peinture de Vidya Gastaldon n'ait selon toute apparence rien à voir avec l'histoire, elle n'est pas
pour autant à l'abri des temps et s'en imprègne comme une éponge. L’œuvre se fait réceptacle et
recueille les vibrations de l'artiste et du monde qu'elle nous donne ensuite en offrande. Elle est aussi une
porte, ou encore dans les grandes installations serpentines que Vidya Gastaldon a conçues dans les
combles du XVIIe siècle, en mâtinant les rituels chamaniques et le serpent de nuages mexicain de
créatures sous-marines et de technologies de science-fiction, un portail, qui brille dans les ténèbres et
appelle à un voyage au-delà du réel, au-delà de nous-même, vers la transcendance.
« Si les portes de la perception étaient nettoyées, toute chose apparaîtrait à l’homme telle qu’elle est,
infinie. » (William Blake, Le mariage du ciel et de l'enfer, 1793)
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3. Soigner l’invisible, sauver l’impossible
Marco Pasi
Les Healing Paintings de Vidya Gastaldon nous présentent un monde onirique et mystérieux. Il est comme
le numineux décrit par Rudolf Otto : tremendum et fascinans, inquiétant et envoûtant à la fois. Quelle
histoire nous racontent ces peintures étranges ? Non pas une seule, mais plusieurs. Il y a les histoires
particulières de chaque peinture, des parcours de vie antérieure que nous ne connaissons pas, dont nous
pouvons éventuellement essayer de deviner quelques détails sur la base d’indices bien minces : le sujet
originel, le type de cadre, une petite inscription sur le dos. Et puis il y a une histoire plus grande, un peu
mieux connue celle-là, dans laquelle l’art de Vidya Gastaldon plonge ses racines. C’est l’histoire de
l’écoute de l’invisible. Nous ne savons pas, après tout, ce qu'est cet invisible, ni même s’il existe
vraiment. Le seul problème, c’est que l’invisible parle, et qu’il se trouve parfois des personnes capables
de l’écouter et de l’entendre. Nous avons beaucoup à apprendre de cette écoute, surtout lorsque, pour
des raisons qui dépendent sans doute plus de nos accidents biographiques que d’une logique abstraite et
rationnelle, il nous arrive d’être imperméables à la dimension de la croyance. Ce que nous pouvons
apprendre en effet, ne dépend pas de l’existence de l’immatériel. Cette expérience nous parle, au
contraire, des circonstances parfois extraordinaires dans lesquelles l’histoire humaine se construit et se
défait, autant dans la lumière des projets et des calculs, que dans l’ombre des rêves et de la perte de soi.
Or, Vidya Gastaldon appartient au nombre de ceux qui savent écouter ce que dit la bouche d’ombre, et
qui sont en mesure de tirer de cette écoute une œuvre artistique qui, elle, nous touche et nous parle.
L’histoire de l’écoute de l’invisible concerne de très près le questionnement du statut de l’auteur, qui est
l’un des thèmes portants de l’art du XX e siècle. C’est le problème essentiel sur lequel Michel Foucault
s’était interrogé : qu’est-ce qu’un auteur ? Dans quelle mesure un individu peut-il se dire responsable
ultime d’un geste, d’un discours, d’une œuvre ? La racine de ce questionnement se retrouve dans
l’ambivalence du paradigme romantique : d’une part l’artiste affirme, grâce à son talent, son
individualité créatrice ; de l’autre l’inspiration de son génie lui permet d’exprimer des vérités divines qui
transcendent les simples bornes humaines de son esprit. Cette inspiration n’est évidemment pas une
invention romantique : elle s’apparente à la fureur poétique dont parle déjà Platon dans son Phèdre.
Pendant le XIXe siècle cette idée nourrit la réflexion de ceux qui pratiquent le magnétisme animal, le
spiritisme, la théosophie. C’est le même tronc commun, théorique et expérimental à la fois, à partir
duquel se dégagent, vers la fin du siècle, la psychiatrie dynamique et la découverte de l’inconscient. C’est
dans ce contexte que l’art découvre le geste automatique, qui pour les surréalistes n’est rien d’autre
qu’une éruption de l’inconscient, mais pour les spirites est un véritable moyen de communication avec
l’au-delà. Dans les deux cas, la volonté consciente de l’auteur s’efface, il n’y a plus de projet ni de
calcul. L’automatisme, l’objet trouvé, le concept qui ne nécessite pas de matérialisation : ce sont autant
d’exemples d’un art qui peut se passer de la notion classique d’auteur. Le message, après tout, est plus
important que son médium. L’œuvre artistique, d’autre part, se raréfie dans les champs magnétiques des
intentions de son créateur, elle se trouve au bout de son regard plastique. La main qui la produit devient
invisible autant que le concept qui la pense et l’explique.
Les peintures qui forment la base des Healing Paintings ce sont évidemment des objets trouvés. Ils ont
étés sauvés par Vidya Gastaldon de la destruction et de l’oubli, après avoir vécu une vie d’ordinaire
décoration domestique. Comme pour les rescapés de Primo Levi, il n’y a rien qui puisse expliquer le destin
spécial qui leur a été assigné, sauf la coïncidence imprévue : le fait d’être au bon endroit lorsque l’artiste
les a repérés et achetés. Vidya Gastaldon, devenant leur médium, leur donne une nouvelle voix en laissant
ressortir les images potentielles qu’elle y voit renfermées. Comme un appareil pour l’effet Kirlian, elle
rend visibles des aspects de la nature que l’œil humain normalement ne capte pas. Des nouvelles couches
de couleurs, des nouvelles formes s’ajoutent automatiquement aux anciennes, apparemment sans dessin
préalable, sans projet défini. Dans ses interventions Vidya Gastaldon se laisse plutôt guider par
l’inspiration immédiate du moment. Des présences étranges commencent à peupler des paysages jusque là
anodins, des visages d’entités extraterrestres ou divines prennent la place de portraits un peu rudes et
anonymes. La guérison (healing) du titre de la série est ambivalente : elle est censée être l’aboutissement
d’un processus évolutif pour les images mais aussi par les images. Comme dans l’art psychédélique,
l’expérience visionnaire de l’artiste est reproduite non pas comme témoignage, mais afin qu’elle puisse se
reproduire chez celui qui la regarde.
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Le message holistique ressort clairement de ces peintures, comme c’est le cas en général dans l’œuvre de
Vidya Gastaldon. Sauver ces images de l’oubli c’est sauver le monde qui les a abandonnées, guérir leur
faiblesse et leur fragilité c’est donner de l’espoir à ces victimes de la condition humaine que nous sommes
tous. Mais aussi, dans un rejet de la pensée dualiste typique des écoles philosophiques indiennes dont
Vidya Gastaldon s’inspire, il s’agit de ne pas refouler les aspects négatifs ou douloureux de l’existence.
Les images qui se surimposent dans les peintures sont parfois menaçantes. Elles comprennent sans doute
la colère, la souffrance, la folie, la peur. Ce sont tous des aspects de la vie auxquels il faut faire face si on
veut progresser vers des stades ultérieurs de l’être. Dans un sens plus politique et social, on pourrait
entendre cet œuvre comme une métaphore : ce serait alors un appel à la solidarité vis-à-vis des plus
faibles, de ceux qui ne trouvent pas d’espace dans nos sociétés de plus en plus exigeantes et
impitoyables, et qui sont donc oubliés dans les tiroirs vides de l’histoire. Mais cet élément politique, qui
est sans doute présent, se retrouve toujours à l’intérieur d’une vision plus vaste, qui ne concerne pas
seulement le monde des hommes, mais aussi celui des animaux, des plantes, voire même des esprits.
C’est un monde qui ne veut pas perdre son enchantement, et qui dément par la force de son expression
artistique les diagnoses un peu hâtives des théoriciens de la fin du religieux.
L’œuvre de Vidya Gastaldon nous montre une fois de plus que notre culture contemporaine ne s’est pas
construite sur les fondements d’une histoire linéaire de la modernité. Plusieurs chemins ont suivi des
parcours parallèles tout en se croisant parfois, jusqu’à donner des visions très différentes de la réalité.
Vidya Gastaldon appartient à une tradition artistique, si savamment décrite par Jean-François Chevrier,
dans laquelle le rêve, la vision, l’hallucination, ne sont pas des perturbations fâcheuses de l’esprit, mais
plutôt des portes vers la compréhension du soi et du monde.
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4. Conversation entre Vidya Gastaldon et Timothée Chaillou
Timothée Chaillou - Vidya, comment ton exposition au Musée de l’Abbaye Sainte-Croix s’est-elle mise en
place ? Quelles « scènes » as-tu envisagées dans le parcours de celle-ci ?
Vidya Gastaldon - Ce musée - habité par les œuvres de Victor Brauner et situé en bordure d’océan - a fait
naître plein d'idées grandioses de mises en scène. Mais je n'arrive jamais à faire de dépenses fastueuses et
non « eco-responsables » dans des mises en scène immersives. Je reste dans la croyance que la force des
œuvres doit suffire.
La scène du « grenier » s'est imposée d'elle-même dès ma première visite du musée. De cette charpente
en carène de bateau renversé, très sombre, je voulais faire une vision d'abysse avec plusieurs installations
flottantes et fantomatiques, évoquant les créatures des grandes profondeurs tout autant que des
« portails célestes ».
Pour la grande salle du bas, l'image d’une foule de tableaux, eux aussi fantomatiques, debout au milieu de
la salle, est arrivée assez vite.
Ces tableaux, les Healing Paintings, qui ne sont toujours pas « miens », sont entourés de dessins et
peintures abordant différents thèmes : Apocalypses, Marines, Atlantides, etc.
T. C. - En quoi le titre de ton exposition influence t-il la lecture de celle-ci ?
V. G. - Les rescapés est un titre très fermé qui pourrait évoquer notre état et celui du monde. Il est lié au
contexte des Sables d’Olonne, à la série des Healing Paintings, ces peintures rescapées des puces, ainsi
qu’à l'œuvre intitulée She Shi (2011), représentant une rescapée. Dans une lecture plus décontractée,
cela ressemble au titre romantique d'un roman « Prix Goncourt ».
T. C. - Les toiles des Healing Paintings, série initiée en 2013, sont de petites tailles. Est-ce pour leur
format intimiste que tu les as choisies ?
V. G. - Ce sont ces tailles que l'on trouve le plus facilement en peinture de loisir. Jusque dans les années
1970, les peintres « dilettantes » vendaient de petits formats destinés aux appartements bourgeois. À
Genève, où j'achète principalement ces peintures, on trouve beaucoup de paysages de montagne et de
représentations de chalet. On trouve aussi ces peintures de chalets à coté de coucous suisses en forme de
chalet, eux-mêmes collectionnés dans des petits chalets, ce qui créé une sorte de vision fractale en
poupée russe.
Je trouve et achète de tout : des peintures traitées en dripping et des sujets contemporains.
Ces petits formats parlent aussi du caractère domestique de l'art, et de sa non-supériorité sur les autres
formes de vie.
T. C. - Comment se mettent en place les nouveaux éléments ajoutés à ces peintures trouvées ?
V. G. - Je travaille un peu comme une guérisseuse je présume, vraiment à l'instinct. Je ne prends pas le
temps de me dire que ce tableau serait mieux une fois mis à la verticale, qu'à celui-ci il manque du vert
ou du rose, que celui-là doit être entièrement recouvert et « massé-huilé », etc. J’adopte des techniques
nouvelles ou tente des choses que je n'ai jamais faites auparavant.
T. C. - Tu peins et dessines des phénomènes météorologiques, cosmiques, telluriques… Il y a une
dimension dionysiaque dans la puissance de ces expressions naturelles et surnaturelles. Est-ce comme cela
que tu vois le monde, et les mondes inventés, en termes d'abondance, d’incandescence ?
V. G. - Mon travail s'inspire autant de lectures d'enfance comme de « Perlette la goutte d'eau » dans les
albums du Père Castor que de visions et lectures d'adultes.
Chez Pierre Teilhard de Chardin, et dans les Upanishads bien sûr, j'ai trouvé des descriptions de
pressentiments et de visions que j'avais, mêlant stupéfaction et émerveillement.
L'abondance, le grouillement, la multiplication de la matière, je les ai aussi vécus enfant lors de fièvres
très élevées. Dans ces délires j’ai vu et ressenti les divisons cellulaires : globules, bactéries, etc. C'était
terrifiant et merveilleux.
T. C. - L’introduction du noir dans ta palette, depuis 2013, fait surgir des « gouffres et sombres abysses
révélant des jardins de délices », pour reprendre un poème de Kenneth White. Pourrais-tu nous parler de
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cette inclinaison ? La clarté viendrait-elle toujours des ténèbres ?
V. G. - La nuit noire des mystiques, la Tentation de saint Antoine ou les représentations de « l’Ombre »
me fascinent dans l'histoire de l'art.
Dans cette idée de « la clarté qui vient des ténèbres », il y a un arrière-fond de pensée judo-chrétienne
qui supposerait que l'obtention de la sagesse - la lumière, la paix - nécessite un passage par une
expérience négative et un renoncement à une part d'ombre. On arrive vite à une sorte de dualisme
masochiste.
La clarté est-elle l'absence de guerre ou est-ce l'inverse ? Si la clarté existe vraiment alors elle naît d'elle
même, pour elle-même, par elle-même.
Les ténèbres sont-elles un « gloubi-boulga » de choses terribles qui affligent le monde en permanence ?
Est-ce l'absence de lumière ?
La lecture s'avère très différente selon que l'on pense ces termes par omissions, en creux, ou de manière
proactive.
Le terme « toujours » signifie-t-il « la permanence des choses » ? La permanence des choses est
magnifique parce qu'elle n'existe pas et est de ce fait intéressante à représenter. Je crois que j'essaie de
le faire dans des paysages vides et détachés du monde. Ils sont une tentative de représenter « Shanti » la paix, la félicité, la permanence.
Je montre surtout les états transitoires, tumultueux, de la matière et du monde. En représentant ce grand
désordre - les menaces, les guerres, les supposées « ténèbres » - je rends plus facilement visible, par
contraste, cette représentation de la paix. Elle est souvent en sur-plan ou en arrière-plan. Ce que je
recherche, finalement, tient d'une image non-dualiste dans sa totalité.
T. C. - La notion de complémentarité est propre à la pensée orientale qui pense plus volontiers la dualité
sous forme d’interdépendance. Le Yin et le Yang est une énergie qui symbolise la non-dualité – qui en
Sanskrit se nomme Advaita, une unité cosmique au-delà du bien et du mal – dont chacune des parties
renferme les qualités de la partie complémentaire. Pour le Vedanta, la non-dualité signifie l'absence de
toute distinction finale entre l'Atman, le moi le plus intime, et Brahman, la réalité divine, la réalité
fondamentale du monde.
V. G. - Au moment où je pense « non-dualisme » je vois deux masses distinctes et opposées qui
s'approchent et se mélangent - un peu comme les deux Milou de Tintin convergeant pour faire une danse
au dessus d'un tas d'os.
Autrement dit, mon cerveau passe d’un mode binaire à un mode libéré : plus rien n'est juste ou injuste,
parfait ou imparfait, beau ou laid, etc.
Plus j'avance dans cette direction, plus les mises en pratique sont intenses, dans les choix à faire d'instant
en instant, en observant, en constatant.
T. C. - Tu représentes des saisons imaginaires, les « éléments » et le cosmos (planètes, étoiles, etc.). En
quoi ces essentialités te sont-elles nécessaires ?
V. G. - En médecine chinoise, dans le Feng shui et l'Âyurveda, ces éléments servent à définir des zones en
lien symbolique avec notre corps et ses organes mais aussi avec notre maison ou notre environnement.
Cette symbolique peut aussi puiser dans le règne végétal et animal, le cosmos. Je me sers de tous ces
éléments dans le même but, à la fois plastique et holistique. Quand ils ne servent pas de base à une
composition, ils servent à l'équilibrer, à la guérir, à lui donner le pouvoir d'allumer, d'hydrater ou d'apaiser
celui qui la regarde.
Une flamme naît à un endroit précis d’un dessin ou d’un tableau. Celle-ci peut ensuite se transmuter en
goutte ou en larme. C'est un peu une farce qui se joue sans arrêt entre ses éléments.
T. C. - Penses-tu chacune de tes œuvres comme une lettre d’amour ?
V. G. - Complètement ! Peut-être pas comme une lettre, sinon j'écrirais une ode, mais en tout cas comme
une offrande.
T. C. - Toute œuvre serait-elle une Vanité ?
V. G. - Les miennes se rattachent parfois à ce registre pictural. Mais dès lors que l'on parle de vanité, faire
des œuvres, même comme des offrandes, n'est-ce pas aussi une tentative, elle-même exaspérante, de
vanité. Qui suis-je pour offrir ?
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T. C. - Y a-t-il des narrations construites en amont de la réalisation de tes œuvres ?
V. G. - Oui, il y en a pour les objets, toujours multiples, les installations et les sculptures. Ceux-ci doivent
répondre aux même exigences que les titres d'exposition : polysémiques, humoristiques, etc. Ce sont des
histoires, des visions ou des rêves qui deviennent réalité sous forme d'objet, mais qui continuent à s'ouvrir
et à s'étendre dans leur sens et dans leurs qualités.
T. C. - Ton écriture parsème certains de tes dessins. Ils murmurent. À tes paysages se mêlent citations
religieuses, philosophiques ou extraits de science-fiction - tu fais d’ailleurs souvent référence à Frank
Herbert.
V. G. - C’est lors de l’exposition Dune : An exhibition of a film of a book that never was au Drawing
Room à Londres, à propos du Dune jamais terminé d’Alejandro Jodorowsky, que j'ai fait des recherches
sur les fans de Frank Herbert et de ce film. Je me suis intéressée à ce que Jodorowsky avait pu y voir.
J’aime la science-fiction mais de manière assez superficielle et je préfère Ballard a Herbert. En revanche
j'ai beaucoup d'images ou de rêves du futur.
T. C. - Quelle importance a eu l’exploration des paradis artificiels dans ton parcours ?
V. G. - Je suis véritablement née avec. Aujourd'hui encore cela représente un formidable « chaudron
magique » où je peux puiser indéfiniment. J'ai capitalisé l'expérience.
Je m'intéresse au chamanisme et à l'ethno-pharmacologie, les plantes sont des guides incroyables pour
guérir et apprendre. Je reste aussi intéressée par les rituels de guérison divers et par toutes les
techniques d'expansion de conscience, par la méditation et le yoga.
Vers vingt ans, j'ai découvert le Raja Yoga, une forme de méditation, par l'intermédiaire d'un maître
indien issu d'une grande tradition. Il enseignait : « Tout ce que vous avez toujours cherché est a
l'intérieur de vous ». Cela cloue le bec aux paradis artificiels.
T. C. - Tu n’aimes pas l'idée d'un art pour s'échapper du monde, pourtant les « états altérés », les
métamorphoses sont de vastes sujets qui parcourent l’ensemble de tes recherches esthétiques.
V. G. - Si par états altérés on entend « expansion de conscience », alors on ne s'échappe pas du monde, au
contraire on y accède tout à la fois dans son intimité et sa totalité. Si le but ultime est la connaissance,
alors les métamorphoses sont un moyen de représenter cette volonté de passer d'un état à un autre en vue
de cet accomplissement.
T. C. - Il y a dans certaines de tes œuvres des vagues, des « montées », des jaillissements, des vortex de
lumière qui ont un aspect érotique, libidinal.
V. G. - C'est sans doute la « super énergie » de Shakti - l'un des principes féminins de force, de puissance
et d'énergie vitale en sanskrit. J'aime représenter des petits dieux ensemenceurs aussi. Tout cela parle
d'extase et de joie autant que de reproduction de la matière, de la vie. Les deux aspects sont liés.
T. C. - Nous sommes tous les deux des inconditionnels de Charles Burchfield. Tu écris à propos de lui :
« Les phénomènes de bourgeonnement, de naissance, parfois douloureuse, de renaissance, de croissance
et de rayonnement qui se multiplient dans les paysages. La lumière amplifiée jusqu’à l’incendie, jusqu’à
l’extase. Et l’extase qui cache la mélancolie. La vie amplifiée jusqu’à l’anthropomorphisme, jusqu’à la
grimace ». Est-ce aussi une quête esthétique personnelle ?
V. G. - Oui. En découvrant Charles Burchfield j'ai vraiment eu le sentiment de rencontrer un grand-père
pictural. Il y a, dans ses œuvres, une conjonction entre nature, anthropomorphisme et représentation
de l'Aura. J'ai aussi le sentiment que c'est un peintre qui a dû se vivre comme vecteur plus que comme
créateur et j'ai beaucoup d'affection pour cette idée de l'abandon du soi en art.
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5. Autour de l'exposition
Catalogue
Parution du Cahier de l'Abbaye Sainte-Croix n°131
Textes de Marco Pasi et Gaëlle Rageot-Deshayes
Conversation entre Vidya Gastaldon et Timothée Chaillou
Français / anglais
Prix : 25 €
ISBN 2-913981-59-3
Visites commentées de l'exposition en partenariat avec les Amis du MASC
Les dimanches 3, 10 et 24 juillet ; les samedi 16 juillet et jeudi 28 juillet 2016
Les dimanches 7, 21 et 28 août et le jeudi 11 août 2016
Le samedi 3 septembre et les dimanches 11, 18 et 25 septembre 2016
15 heures
Gratuit pour les visiteurs ayant acquitté les droits d'entrée
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6. Éléments biographiques
Née en 1974 à Besançon. Vit et travaille à Brénod (Ain)
Expositions personnelles
Expositions collectives
2016
• Les Rescapés, Musée de l’Abbaye Sainte-Croix,
Les Sables d’Olonne
• Hello from the Other Side, Art : Concept, Paris
2016
• Les Fleurs de l’Invisible, 7,5 Club, Paris
2013
• I’m in Love With the New World, Art : Concept,
Paris
2012
• Tu es monstrueux et je t’aime beaucoup, in Cycle
L’éternel détour, séquence été 2012,
MAMCO, Genève
• Leurs mouvements sont rapides, saccadés et
incontrôlables, H2M Hôtel Marron de
Meillonnas, Bourg-en-Bresse
2011
• Crazy,Cruel and Full of Love, Galerie Guy
Bartschi, Genève
2009
• Apocalhipsters, Galerie Guy Bartschi, Genève
• Vidya Gastaldon, Apex, Kunsthaus Gottingen
• Vidya Gastaldon, Domaine de Kerguehennec
• Necology, Art : Concept, Paris
2008
• Call it What You Like, The New Art Gallery,
Walsall
• Do You Wear the Love Glasses, Salon 94, New
York
2007
• Healing Boom, Hiromi Yoshii, Tokyo
• Atelier Hermès, Séoul
• Huge reality, Galerie Francesca Pia, Zurich
• Stop Believing, Start Knowing, Swiss Institute,
New York
2006
• Nucléarama, Nuke, Paris avec Nathalie Rebholz
• UniverevinU, Alexandre Pollazzon, Londres
• Art : Concept, Paris
• Kunsmuseum, Thun
• Hard Hat, Genève
2005
• Biolovarama, MAMCO, Genève
2003
• Centre d’art Contemporain, Genève
2015
• Donation Florence & Daniel Guerlain - Centre
Pompidou, Paris ; Nordiska Akvarellmuseet,
Skärhamn
• Accrochage 2015, Le Domaine du Muy, Le Muy
• Peindre dit-elle, Musée départemental d’art
contemporain, Rochechouart
2014
• L’Illusion des lumières, Palazzo Grassi, Venise
• Lents sourires diffus, Centre d’art contemporain
de Lacoux, Hauteville-Lompnes
• Le cours des choses, Art : Concept, Paris
• Zones sensibles : la peinture renversée, Musée de
l’Abbaye Sainte-Croix, Les Sables d’Olonne
• Le Mur, œuvres de la collection Antoine de
Galbert, La Maison Rouge, Paris
• Astralis, Espace Culturel Louis Vuitton, Paris
• Cycle Des histoires sans fin, séquence printemps
2014, MAMCO, Genève
2013
• Spirits of Mountains, Henan Art Museum, Henan ;
Le Manoir, Martigny
• Donation Florence et Daniel Guerlain, Musée
national d’art moderne, Paris
• Decorum, Tapis et tapisseries d’artistes, Musée
d’Art Moderne de la Ville, Paris
2012
• Les étincelles de Meret. Les surréalismes dans
l’art contemporain suisse, Kunst Museum,
Berne
• The Old, the New, the Different, Kunsthalle,
Berne
2010
• Voici un dessin suisse, Musée Rath, Genève
2008
• I Love Jenish, Musée Jenisch, Vevey
2007
• What We Do Is Secret, Blancpain Art
Contemporain, Genève
• Worker, Drone, Queen, Centre Culturel Suisse,
Paris
• RAW. Among the Ruins, Centre for Contemporary
Culture, Maastricht
2006
• La Force de l’Art, Grand Palais, Paris
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Collections Publiques
Centre National des Arts Plastiques, Paris
Collection Région Piémont, Turin
Fonds Cantonal d’Art Contemporain, Genève
Fonds Municipal d’Art Contemporain, Genève
FRAC Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille
FRAC Alsace, Sélestat
Kadist Art Foundation, Paris
Kunstmuseum, Thun
Kunstmuseum, Bern
MAMCO, Genève
Musée Jenisch, Vevey
Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, Les Sables
d’Olonne
Musée national d’art moderne, Paris
Schweizerische Graphische Gesellschaft, Zürich
The New Art Gallery Walsall, West Midlands
Walsall Museum, Walsall, West Midlands
Bibliographie
Catalogues monographiques
• Call It What You Like, JRP/Ringier, Zurich, 2008
• Vidya Gastaldon / Healing Boom, Hiromi Yoshii
Édition, Tokyo, 2007
• Karl Holmqvist, Madeleine Schuppli & Fabrice
Stroun, Vidya Gastaldon, JRP Ringier,
Zurich, 2006
• Vidya Gastaldon & Jean-Michel Wicker, JRP,
Glarus Kunsthaus, 2003
Articles de presse (sélection)
• Julie Crenn, « Vidya Gastaldon », in artpress,
n° 432, avril 2016, p. 24
• Judicaël Lavrador, « Vidya Gastaldon, croûte que
coûte », in Libération, lundi 29 février
2016, p. 31
• Marie Maertens, « Les Mutations de Vidya
Gastaldon », in Connaissance des arts, mars
2016, p. 120
• Denis Pernet, « L’actualité culturelle suisse en
France/exposition », in Le phare, n°22,
janvier-avril 2016, p. 31
• Timothée Chaillou, « Vidya Gastaldon » in
Flashart, 7 mars 2013
• Roxana Azimi, « L’art contemporain épris de
romantisme noir », in Le Quotidien de
l’art, n°331, 5 mars 2013, pp. 3-4
• Françoise Chauvin, « Vidya Gastaldon, l’espoir
d’un nouveau monde », in Connaissance
des arts, n°712, février 2013, p. 102
• Aurélie Romanacce, « Agenda Paris Galeries,
Vidya Gastaldon », in Arts Magazine, n°72,
janvier 2013, p. 131
• Emmanuelle Lequeux, « Galeries, les 3
expositions à ne pas rater : l’œuvre du noir
de Vidya Gastaldon », in Beaux Arts
Magazine, n°343, janvier 2013, p. 130
• Karine Tissot, « Vidya Gastaldon - MAMCO,
Geneva », in Flashart, vol.XLV, n°287,
p. 119
• « Vidya Gastaldon in conversation with Kathleen
Buehler », in ANNUAL, n°5, 2012,
pp. 180-182
• « Leurs mouvements sont rapides, saccadés et
imprévisibles - Vidya Gastaldon », in Le
Phare, # 11, mai-juillet 2012
• Emmanuel Grandjean, « Galerie – Portraits », in
Bilan Luxe, été 2011
• Tramoni Dorothée, « Vidya Gastaldon », in Keith,
n°7, février-mars 2009, p. 27
• Ingrid Commandeur, « Ironie of Esoterie », in
Metropolis M, n° 4, 2008, p. 75,
pp. 114-115
• Renata Espinoza, « Vidya Gastaldon », in Blend,
n° 30, mars 2008, pp. 150-159
• Léa Monnier, « Carol Bove, Vidya Gastaldon, Amy
O’Neill & Mai-Thu Perret : Born in the
70’s », in 02, n°43, automne 2007, p. 43
• Claire Moulène, « Reines de l’utopie », in Les
Inrockuptibles, n°594, 17 avril 2007, p. 76
• Laurence Carducci, « Le Charme de l’étrange »,
in Tendance Déco, mars-avril 2007,
pp. 52-54
• R. C. Baker, « Best in Show Smiley Apocalypse Vidya Gastaldon », in The Village Voice,
15 février 2007
• Charles Danby, « Vidya Gastaldon », in Frieze,
n°103, novembre-décembre 2006, p. 171
• « Vidya Gastaldon », in La Galerie, 2006, p. 11
• Samuel Schellenberg, « Entretien avec Vidya
Gastaldon », in Le courrier, samedi 16 avril
2005
• Laurence Chauvy, in Le Temps, mercredi 23
février 2005
• « Sans Ogm », in Numéro, n° 59, décembre 2004
• Eric Strenberg, « Interstella Vidya », in Biscuit,
printemps 2004
• « top 5 and portrait », in Technikart, printemps
2003
• « Libération 50 womens for women day. Style 8,
Portrait », in Libération, 8 mars 2003, p. 82
• Alex Farquharson, « Timewave zero/the politics
of ecstasy », in Frieze, n° 65, mars 2002,
pp. 86-87
• Justin Hoffman, »Timewavezero / the politics of
ecstasy », in Kunstforum International,
n° 158, 2002, pp. 367-368
• Stéphanie Moisdon-trembley, « Drawings insert »,
in Self Service magazine, mars 2002,
pp. 244-255
• Tom Morton, « Vidya Gastaldon », in Afterall
magazine, février 2002
15
• Sally O’reilly, « Vidya Gastaldon », in Time Out,
janvier 2002
• James Robert, « String Theorie », in Frieze, n°61,
septembre 2001, couverture & pp. 68-71
• Emmanuel Grandjean, in La Tribune de Genève,
14 février 2001
• Claudia Kock Marti, « Pompons, ein rotes pony
und videoloops », in Die Sudostschweiz,
31 janvier 2001
• « Zwischen Hippieglamour und Jungendzimmerrasthetik », in Die Sudostschweiz,
22 janvier 2001
• Jennifer Higgie, « Future Perfect », in Frieze,
n° 55, novembre-décembre 2000, p. 104
• Elizabeth Lebovici, « Gastaldon, Wicker, Effluves
entêtants », in Libération, 16 juin 2000
• Melissa Feldman, « Vidya Gastaldon et JeanMichel Wicker », in Art in America, janvier
2000, p. 128
• Polly Staple, in Time Out, n° 1504, juin 1999,
p. 44
• Heidi Macleod, « Archaeology of the Future », in
i-D, n°187, juin 1999, p. 70
• Simon Grant, « Pompom parade », in The
Guardian Guide, 15 mai 1998
• Patricia Brignone, « Vidya & Jean-Michel », in
artpress, septembre 1998, p. 12
• Elizabeth Janus, « Vidya & Jean-Michel », in
Artforum, février 1997, p. 97
• Olivier Zahm, « Violet Violence », in Purple Prose
n° 7, automne 1994, couverture, pp. 38-39
et 44-45
Livres d’artiste
• Vidya Gastaldon & Fabrice Stroun, Mistress
Natural, Black Noise, n°17, Écart
Publications, Genève, 2007
De 1994 à 2001, l’artiste a travaillé en
collaboration avec Jean-Michel Wicker
16
7. Visuels pour la presse
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8. Légendes des visuels
1. La tentation de Saint-Antoine (Cochon
d'amour), 2009
Aquarelle, gouache, crayon de couleur et mine
de plomb sur papier
18,5 x 25,5 cm
Courtesy galerie Art : Concept, Paris
© Rebecca Fanuele
2. Kali-Yuga, 2009
Acrylique, gouache, crayon de couleur et mine
de plomb sur papier
29 x 38 cm
Collection Stéphane Ducret, Genève
3. She Shi, 2011
Acrylique et huile sur toile
201 x 140 cm
Collection particulière
© Courtesy Vidya Gastaldon et Art Bärtschi & Cie
4. Surf, 2011
Acrylique et huile sur toile
21 x 17 cm
Collection de l'artiste
© Courtesy Vidya Gastaldon et Art Bärtschi & Cie
5. Moby Dick (Sperm Whale), 2011
Acrylique et huile sur toile
120 x 100 cm
Courtesy galerie Bärtschi, Genève
© Courtesy Vidya Gastaldon et Art Bärtschi & Cie
6. Être dans ce qui s'en va, 2011
Acrylique et huile sur toile
120 x 180 cm
Collection de l'artiste
© Courtesy Vidya Gastaldon et Art Bärtschi & Cie
7. Healing Painting (Iris), 2014
Huile sur peinture à l'huile d'occasion encadrée
37,5 x 28,5 cm
Courtesy galerie Art : Concept, Paris
© Claire Dorn
8. Healing Painting (Rescue me B), 2015
Huile sur tableau trouvé
63 x 83 cm
Courtesy galerie Art : Concept, Paris
© Claire Dorn
9. Healing Painting (Acapulco Brain), 2016
Huile sur tableau trouvé
58 x 48 cm
Courtesy galerie Art : Concept, Paris
© Claire Dorn
10. Healing Painting (Marine Monster), 2016
Huile sur tableau trouvé 55 x 47 cm
Courtesy galerie Art : Concept, Paris
© Claire Dorn
11. Healing Painting (Neige de printemps), 2016
Huile sur tableau trouvé
44 x 52 cm
Courtesy galerie Art : Concept, Paris
© Claire Dorn
12. Healing Painting (Self-family portrait with
coconuts), 2016
Huile sur tableau trouvé
37,5 x 47 cm
Courtesy galerie Art : Concept, Paris
© Claire Dorn
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9. Informations pratiques
Musée de l'Abbaye Sainte-Croix – Rue de Verdun – 85100 Les Sables d’Olonne
Tél. : 02 51 32 01 16 – [email protected]
www.lemasc.fr
Gaëlle Rageot-Deshayes
Conservatrice en chef du patrimoine
Contact presse :
Michelle Massuyeau : [email protected]
Horaires :
Week-end et jours fériés :
- de 11 h à 13 h et de 14 h à 18 h
Vacances scolaires toutes zones :
- du mardi au vendredi de 11 h à 13 h et de 14 h à 18 h
Période scolaire :
- du mardi au vendredi de 14 h à 18 h
Fermé les lundis et les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre
Service des publics :
Stéphanie Kervella : 02 51 32 21 75
Le service éducatif met en place des animations en concertation avec les enseignants ou les
responsables des structures pour enfants.
La documentation, riche de 20.000 ouvrages, est à votre disposition sur rendez-vous.
Lydie Joubert : 02 51 32 36 54
Tarifs :
Normal : 5,00 €
Réduit : 3,00 €
Gratuité le 1er dimanche de chaque mois pour tous, pour les jeunes de moins de 18 ans, les
demandeurs d’emploi, les bénéficiaires des minima sociaux.
Cette exposition bénéficie du soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de la
Loire et du Fonds cantonal d'art contemporain, DIP, Genève
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