CONCURRENCE FISCALE INTERNATIONALE
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CONCURRENCE FISCALE INTERNATIONALE
ÉDITORIAL CONCURRENCE FISCALE INTERNATIONALE Par concurrence fiscale internationale, on entend la concurrence entre les sites de différents pays. L’accent est mis sur les impôts sur le bénéfice mais également sur les autres charges fiscales. Les bénéficiaires sont les souverainetés en matière fiscale qui offrent aux entreprises non seulement une charge fiscale globale peu élevée, mais aussi un environnement fiscal optimal. La concurrence entre les pays est un processus continu pour maintenir ou améliorer l’attrait du site. La Suisse en tant que site d’implantation est mise au défi. Dans une économie globalisée, le contexte de politique financière en tant que facteur déterminant pour le site revêt une importance toujours plus grande. Il s’agit d’attirer des facteurs de production mobiles, tel le capital et la maind’œuvre hautement qualifiée, et d’éviter leur fuite. Outre la qualité des prestations publiques, le montant de la charge fiscale et la structure du système d’imposition sont des facteurs importants pour le site. Objectifs du Conseil fédéral. La Suisse et son système fiscal sont soumis à une forte concurrence internationale. Le Conseil fédéral suit avec beaucoup d’attention les développements internationaux en politique fiscale et il veut conserver l’attrait du système suisse dans un contexte international au moyen de mesures adéquates. Il s’est prononcé pour une concurrence fiscale saine. Tel est le ton des conférences de presse. L’économie revendique. Face à la concurrence fiscale internationale, Gerold Bührer, economiesuisse, exige, dans son allocution présidentielle du 5 septembre 2008, le maintien d’un niveau fiscal attrayant. Selon lui, il est nécessaire de maintenir cet atout suisse et de le consolider. La concurrence fiscale est accueillie favorablement car elle exerce une influence positive sur l’économie nationale. Les sociétés de personnes profitent de la réforme de l’imposition des entreprises II. La réforme de l’imposition des entreprises II a permis de réaliser de nombreux allégements au niveau des sociétés de personnes. Dans leurs articles sur le 10 | 2008 L’E X P E R T- C O M P TA B L E S U I S S E sujet, Erich Ettlin et Tony Z’graggen soulignent que l’application desdits allégements devrait encore présenter quelques difficultés. Quant aux sociétés de capitaux, elles bénéficieront du principe de l’apport en capital qui, selon Christoph Rechsteiner et Jonas Siegrist, doit encore être réglé en pratique. Enfin, dans leur article, Reiner Denner et Kirsten Pratter traitent eux aussi de questions encore ouvertes. Préserver les acquis. Pour subsister dans la concurrence fiscale internationale, d’autres mesures radicales s’imposent dans le système fiscal suisse. Il est toutefois nécessaire de préserver les bonnes relations entre les autorités fiscales et les assujettis. Catherine Morf et ses co-auteurs présentent l’importance du «ruling fiscal». Consolider le site de la recherche et des holdings. La recherche et le développement (R&D) jouent un rôle primordial dans le progrès technologique d’un pays. L’article d’Andreas Müller et de ses co-auteurs présente une proposition concrète sur la façon d’encourager la Suisse en tant que site de R&D par l’introduction de mesures d’incitation fiscale. Les auteurs plaident en faveur du fait que la Suisse doit devenir fiscalement plus attrayante pour les activités financières, et en particulier pour les groupes et sociétés suisses. La société holding suisse a longtemps joué un rôle de précurseur lorsqu’il s’agissait d’éviter la double imposition économique dans un contexte de compétitivité fiscale internationale. Dans l’intervalle, d’autres sites sont devenus plus attrayants au sein de l’Union européenne. Stephan Kuhn et Guiseppe Sottile insistent sur l’urgence d’introduire des améliorations dans les domaines de l’impôt anticipé et du droit de timbre ainsi que dans celui des impôts sur le bénéfice et sur le capital. Le législateur est mis au défi. La mise en place de conditions-cadres fiscales favorables à la Suisse ne peut plus attendre si l’on veut freiner la tendance aux transferts à l’étranger. Rudolf Schumacher, membre de la Commission de rédaction 729