ALAKYAZ - Nouvelles d`Arménie

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ALAKYAZ - Nouvelles d`Arménie
Alakyaz
N°34 — OCTOBRE 2015
Mensuel des cultures
arméniennes
Une histoire de fou
de Robert Guédiguian
(voir p. 12)
Aram (Syrus Shahidi) au Liban.
peiNture
Exposition d’Arthur Djoroukhian
à la librairie-galerie Nicaise, Paris - Une élégante liberté !
La première fois que j’ai rencontré Arthur DJOROUKHIAN
à la Bastille, il exposait des tableaux petit format, surtout des
natures mortes très originales, délicatement peintes où se
voyait déjà la grande maîtrise de l’artiste.
Depuis, je n’ai raté aucune exposition parisienne du peintre
et ai pu suivre son évolution, il a eu cette merveilleuse exposition de bidons d’essence grands formats à la galerie Le
Feuvre près des Champs-Elysées puis les boîtes de Coca-Cola
torturées, aplaties, tordues, déchiquetées, puis à nouveau les
bidons de pétrole avec cette palette et cette délicatesse qui
donnent à ces objets industriels une patine exceptionnelle
grâce à ce travail minutieux sur la lumière, les reliefs usés, les
surfaces irisées aux couleurs vives qui captent si bien l’éclairage.
Aujourd’hui à la Galerie Nicaise, boulevard Saint-Germaindes-Prés, les bidons sont en voie de composition ou en voie
de décomposition, Djoroukhian joue sur le contenant et le
contenu : de grandes spirales comme des bandes découpées
dans ces bidons métalliques s’enroulent ou se déroulent selon
l’interprétation de chacun et se terminent par la matière
même : la peinture qui goutte. Les surfaces sont extrêmement
travaillées, on retrouve la signature de Djoroukhian dans cette
minutie sur les jeux des lumières et des cercles et on peut
même apercevoir en connivence avec le visiteur de petites
fenêtres, celles de son atelier.
Red Blossom, huile et acrylique sur toile,
130 x 97 cm – 2014
Une préférence donnée au rouge, au bleu
et au noir avec toutes leurs nuances font
vivre et vibrer la matière on oublie le bidon
pour ne voir que ces spirales élégantes et les
danses gouttes de peinture.
Le concret nous emporte vers une sorte
de décomposition, de décompression, de
libération.
Nous avons pu admirer deux sculptures
sur le même thème, des bracelets de baril
liées ou non qui semblent avoir subi la marée
noire, luisants, oscillant entre le noir et le bleu
d’une brillance extrême (bitume armé).
Ces différentes calligraphies se nomment
Red Barrel, Origin, Fluid, Black Oil, Blue Oil,
Blue liquid, Red drop, Blue Line. L’une un peu
plus romantique s’intitule Red Blossom
(2015). La sculpture Wave bitume armé
évoque les ailes de ses pauvres oiseaux morts
dans la marée noire.
IMPRESSIONNANT !
Black Circles, huile et acrylique sur toile,
162 x 130 cm – 2014
Alakyaz — Octobre 2015
● A.t. Mavian
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Musique
Varduhi Yeritsyan, l’amour du piano
Le charme opère dès le premier instant, un charme propre
à cette pianiste de feu, habitée par la passion de la musique
qui l’a conduite de Yerevan, où elle est née, au sein d’une
famille de musiciens, père et mère sont pianistes, jusqu’à Paris.
Varduhi Yeritsyan peut s’enorgueillir d’avoir déjà à son actif
un vrai parcours artistique depuis qu’elle a quitté l’Arménie
pour venir étudier son instrument élu au Conservatoire
National supérieur de Paris. Sous l’égide de sa bonne fée, la
grande pianiste Brigitte Engerer dont elle suit les cours,
encouragée par son enseignement généreux, elle perfectionne sa technique et approfondit la lecture des œuvres
qu’elle interprète, affine sa sensibilité pour développer une
conscience musicale aiguë.
Yeritsyan est tout aussi passionnément tournée vers les esthétiques de la musique de notre temps. Elle reconnaît ne pas
vouloir s’enfermer dans une littérature pianistique. « J’aime
trop la musique et je cherche à exploiter toutes les ressources
du piano, instrument idéal des contrastes et des ruptures »,
avoue-t-elle. Entre autres, elle a interprété magistralement des
oeuvres pour piano de Bruno Mantovani.
Elle vient aujourd’hui d’enregistrer sous le label Paraty l’intégrale des sonates pour piano du compositeur russe
Alexandre Scriabine (1872-1915), un artisan majeur de l’émancipation du langage harmonique qui a affranchi l’écriture
musicale de ses formes classiques. Varduhi Yeritsyan restitue
par son jeu virtuose et sensible les couleurs et la tension de
cet univers empreint d’arrière-plans spirituels qui a exigé d’elle
un important investissement, étape décisive dans le parcours
de la musicienne.
A l’issue du cycle d’études, de nombreux prix prestigieux
dont sa nomination par l’ADAMI de « Révélation classique »
en 2007, le concours « Avant-Scènes » du Conservatoire de
Paris cette même année, le Concours international de piano
d’Ile-de-France dont elle est lauréate, tout comme elle est lauréate de la Fondation Meyer et plus récemment en 2010 de la
fondation Jean-Luc Lagardère qui a apporté son soutien à
l’enregistrement d’un disque consacré à Serge Prokofiev paru
en 2012, sont autant de signes de la reconnaissance de son
immense talent. S’en suivent des invitations à se produire sur
les scènes prestigieuses ou dans des festivals de premier plan
en France et à travers l’Europe. En ce début de saison, elle
était invitée aux Serres d’Auteuil à Bagatelle et au prestigieux
festival Piano aux Jacobins à Toulouse. On a pu écouter son
jeu pianistique subtil qui allie une sensibilité délicate et une
puissance étonnante qui surmonte toutes difficultés techniques pour éclairer la complexité de chaque partition, en
dévoiler la force vitale et le lyrisme sur un mode tout intérieur.
La justesse de son approche des pièces qu’elle aborde
témoigne de sa rigueur et de son intelligence musicale. Avec
un engagement absolu, Varduhi Yeritsyan éveille sous ses
doigts les sonorités de chaque partition, Bach, Schumann,
Bartok, Debussy, Ravel, Enesco et beaucoup d’autres avec une
prédilection toute particulière pour les compositeurs russes
qui ont nourri sa formation dans la tradition du piano soviétique : « J’ai commencé l’étude du piano avec les œuvres de
Prokofiev, Chostakovitch, Khatchatourian », reconnaît-elle. Les
compositeurs arméniens sont tout aussi présents dans son
répertoire vaste et varié, elle a donné dans le cadre du festival
des Solistes des Serres d’Auteuil à Bagatelle des pages de
Komitas et en création la pièce que le jeune compositeur
Franck Yeznikian a écrite en hommage à Komitas. Varduhi
Alakyaz — Octobre 2015
En leur accordant les accents intimes de l’âme arménienne
et les contours inspirés des paysages de la terre natale, inscrits
en elle depuis l’enfance, elle a gravé sous le même label
Lettres d’Arménie, en compagnie de Liana Gourdjia (violon),
Mariam Adam (clarinette), Araik Bartikian (doudouk), un enregistrement réjouissant qui réunit les œuvres de Komitas et de
Khatchatourian.
Elle sera en concert le 21 novembre dans le cadre du festival Musiques en liberté dans la Haute-Vallée de la Chevreuse
et le 19 décembre au musée Claude-Debussy à Saint-Germainen-Laye.
Des rendez-vous à ne pas manquer, des CD distribués par
Harmonia Mundi à écouter de toute urgence !
● Marguerite Haladjian
3
ciNeMA
À la recherche du passé
et des racines arméniennes…
pendant la semaine arménienne de la mairie du XIIIe arrt de
Paris, et qu’on avait pu voir à Paris à la Péniche Anako en
version courte.
Ce documentaire de 52 minutes narre la rencontre de
Turcs et de Kurdes qui découvrent leurs origines arméniennes
un siècle après le génocide. Les deux cinéastes ont vu de très
nombreuses personnes pendant les deux années de préparation du film et en ont choisi quatre : Nazli, Dogukan, Yaser,
Armen qui vivent leur origine arménienne de façon très émouvante puisque leurs ascendants ont survécu en dissimulant
leur véritable identité.
Chacun réagit très activement et différemment pour
ancrer ses racines et retrouver son identité.
Les cHeMiNs AriDes (2015) a été projeté en province et à Paris avec succès.
1bis cHroNiques ArMéNieNNes (2015) de
Jocelyne sarian et christophe ramage
A été présenté le samedi 26 septembre à Choisy-le-Roi
puisque ce documentaire avait pour cœur l’immeuble du 1 bis
rue Rouget-de-Lisle de Choisy-le-Roi où dès 1926 des familles
rescapées du génocide avaient trouvé asile, la plupart étant
d’Ada bazar. Cet immeuble avait été acheté par une bienfaitrice arménienne puis cédé à l’UGAB.
Documentaire d’Arnaud Khayadjanian, jeune réalisateur
de films dont Les horizons perdus (2012) primé dans 22 festivals internationaux de courts métrages, Bad Girl court
métrage visionné 1 million de fois en VOD et Les chemins
arides (2015), son premier film documentaire, sorti en
avril 2015, tourné du 6 au 22 avril 2014 en Anatolie.
A 20 ans Arnaud a découvert que ses arrière-grandsparents avaient survécu au génocide arménien, grâce à l’aide
de Justes. Cette découverte le bouleverse et il décide de partir
sur les traces de ses origines en Arménie et en Turquie, soutenu
par la Fondation Hrant Dink pour ses recherches historiques et
de là il écrit le film documentaire Les chemins arides.
Arnaud entame un périple à travers l’Anatolie. A partir d’un
tableau, de rencontres et de témoignages il explore la situation des Justes, ces anonymes qui ont sauvé des vies en 1915.
Au fur et à mesure des rencontres, les réactions sont très
variées entre ceux qui ont été parties prenantes, ceux qui ont
été témoins passifs, ceux qui restent silencieux, gênés, ceux
qui inconscients ou trop rigides répètent ce qu’on leur a dit,
sans aucune honte.
Vue sur la réalité anatolienne en 2014.
L’HéritAge Du siLeNce (2015), film de Anne
Benjamin et guillaume clere projeté en version longue
La mairie de Choisy avait avec l’ANACRA et sous le parrainage de Pascal Légitimus fêté la journée internationale de
la paix et commémoré le centenaire du génocide des Arméniens.
Jocelyne Sarian a su tiré un film très équilibré avec des
documents, des photos, des entretiens évocateurs, parfois
amusants – excellent matériau pour se remémorer, se
retrouver.
Pascal Légitimus ému, s’est exprimé à cette occasion,
faisant revivre l’ambiance chaude de ces jours anciens chez
sa grand-mère Madeleine Kambourian.
Merci à Jocelyne et à Pascal.
Alakyaz — Octobre 2015
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Le priNteMps Des ArMeNieNs
Depuis quelques années en Turquie, des voix musulmanes
se font entendre pour revendiquer leur identité arménienne,
niée pendant un siècle. Qui sont ces nouveaux arméniens qui
émergent de toutes parts, alors qu’ils étaient censés avoir
complètement disparus ?
Varoujan Artin, Français d’origine arménienne s’était juré
de ne plus jamais mettre le pied en Turquie. Le voici pourtant
à la découverte de la terre de ses aïeux. Il y fait une découverte stupéfiante : de nombreux arméniens, survivants du
premier grand génocide du siècle n’ont jamais quitté la
Turquie. Des milliers d’entre eux ont été cachés, enlevés ou
islamisés de force.
Aujourd’hui, ils découvrent peu à peu leur histoire. Pour
Varoujan Artin qui voyage à travers le pays, c’est une découverte bouleversante. Que signifie être arménien ? Qui est le
porteur du flambeau de cette histoire tragique ? Autant de
questions qui soufflent sur Le printemps des Arméniens.
(2014) de
gilles cayatte
● communiqués et A.t.M.
Carsac-Aillac (Dordogne), inauguration de la rue
Amiral-Dartige-du-Fournet le dimanche 20 septembre 2015
Les personnalités et les habitants de la commune se
sont réunis pour rendre hommage à un être d’exception,
l’amiral Dartige du Fournet, qui par sa prise de décision
empreinte d’une grande humanité, a permis le sauvetage de plus de quatre mille Arméniens, promis à une
mort certaine puisque programmée dans le cadre d’un
génocide planifié et organisé par le gouvernement turc.
Ce sauvetage historique s’est déroulé les 12 et 13 septembre 1915.
Le Président François Hollande s’était rendu à
Yerevan le 24 avril dernier lors de la commémoration du
centenaire du début du génocide, qui commença par la
rafle, la torture puis l’exécution des intellectuels arméniens fallacieusement accusés de trahison, prétexte à
engager une épuration ethnique qui fera plus d’un
million cinq cent mille morts.
Il avait rappelé que le gouvernement Turc de ces
années noires avait été accusé par la France, l’Angleterre
et la Russie de crime contre l’humanité et de crime
contre la civilisation. C’était la première fois dans l’histoire que ces accusations étaient portées à l’encontre
d’un Etat, et malheureusement ce ne fut que le début
d’une abominable litanie.
A l’occasion du décès de Monsieur AVEDIS NADJARIAN cet été à Vienne, Madame
Dominique Apamian, Monsieur et Madame Patrick Tchoboian ont fait un don à
ALAKYAZ.
A l’occasion du décès de leurs parents Marie et Sarkis ADOURIAN, Monsieur et
Madame Stepan Oelmezian ont fait un don à Alakyaz.
Sincères remerciements.
Alakyaz — Octobre 2015
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Tigrane, héros lyrique de l’Europe moderne (6/7)
pourrait occuper le trône vacant. Elle donne l’ordre à Zelto de servir
des boissons empoisonnées à Tigrane, Guzmano, l’ambassadeur
espagnol, et Sénèque. Ce dernier, prévenu par Zelto, intervient pour
les empêcher de boire. Agrippine comprend alors qu’elle a été trahie.
Elle est bannie par Néron, qui devient empereur mais renonce à
poursuivre Ate de ses assiduités pour ne pas la séparer de son amant
Pallante.
Le rôle d’intercesseur de Tigrane est important ici. C’est lui qui
permet à Agrippine de renoncer à tuer son propre fils par soif de
pouvoir. Elle sera finalement « seulement » bannie par ce dernier qui,
montant sur le trône grâce à elle, lui pardonne son ambition démesurée.
En France, un siècle plus tard, Peyraud de
Beaussol fait représenter Les Arsacides à Versailles (1775), sombre tragédie qui ne connut
pas un grand succès. On y retrouve Tigrane VI,
Tiridate Ier et les Romains.
La scène se déroule à Artaxata, dans le palais
des rois d’Arménie.
tigrane Vi et rome
Les auteurs ont associé à plusieurs reprises ce personnage avec
certains empereurs romains comme Claude, Néron et Trajan, sans
toujours préciser s’il s’agissait ou non de Tigrane VI. Nous avons choisi
de le faire, sauf pour la période du règne de Trajan1.
Les deux premières œuvres présentées sont significatives de
l’esprit festif dans lequel les auteurs italiens mettaient en scène les
personnages historiques appartenant à l’entourage de Néron : Agrippine, sa mère, Sénèque, son précepteur,
Ottavia, son épouse, Poppée, sa maîtresse,
mais également Tigrane et Tiridate, rois
d’Arménie.
L’ambitione ingegnosa
(L’ambition ingénieuse),
de Sebastiano Lazzarini, Rome, 1677.
synopsis : Après la mort de Caligula,
Claude, empereur de Rome, ordonne le
meurtre de Messaline dont la conduite
lascive fait de l’ombre à la splendeur de
sa couronne. D’autres femmes se succèdent alors, intéressées davantage par ce
statut de reine que par celui d’épouse.
Parmi elles, Agrippine sa nièce, parvient
à épouser Claude et réussit avec l’aide de
Pallante, homme de loi réputé, à faire
accepter une loi autorisant ses noces
incestueuses. Elle fait ensuite exclure de
la succession de l’empire Britannicus, le
fils de Claude, pour placer son propre
fils, Néron. Le consul Silanus Junius, qui
a essayé de s’opposer aux plans d’Agrippine, finit par être exilé en raison de sa
trop grande honnêteté. C’est sur ces
bases historiques que se fonde l’histoire
de Tigrane, roi des Parthes. Vaincu par
les légionnaires d’Orient et en admiration
devant le courage des Romains, il décide
de s’installer à Rome, de faire la paix
avec Claude et de faire revenir d’exil Silanus Junius. La fille de ce
dernier, Giunia, est à l’origine d’intrigues amoureuses qui provoqueront la jalousie d’Agrippine, soucieuse de garder son emprise
sur Claude afin d’assurer l’accession au trône de son fils Néron.
Après avoir démasqué les intrigues d’Agrippine, l’empereur veut
se venger d’elle, et de Giunia qui a repoussé son amour. Cependant, Tigrane intervient, lui rappelant l’amitié qui l’unit à Auguste,
le père d’Agrippine. Claude décide finalement de tout pardonner
et permet à Giunia d’épouser Tigrane. Acceptant que Néron
épouse sa fille, la princesse Octavie, il nomme Pallante Premier
ministre et se réconcilie avec Agrippine.
synopsis : Après la défaite des Parthes
contre les Romains, Volgésie, reine des Parthes,
arrive en Arménie. Retrouvant sa fille Barsenice,
elle lui fait part de sa surprise de la voir sous la
surveillance de gardes et s’étonne du rapprochement de Tigrane, roi d’Arménie, avec les
Romains.
Pour savoir ce qu’est devenu Tiridate, l’ancien roi d’Arménie, Volgésie, demande à voir le
prisonnier qui est en réalité Tiridate. Ensemble,
ils cherchent une solution pour les faire libérer,
lui et Barsenice, tout en préservant les ambitions de Tigrane. Volgésie est prête à offrir la
main de sa fille à Tigrane, alors même que ce
dernier est sur le point de se marier avec Glaphire, une princesse arménienne. Celle-ci fait
savoir à Tigrane que Rome est fière de ses victoires mais s’étonne qu’il laisse Volgésie en
liberté le jour de leurs noces. Tigrane, qui aime
Barsenice, comprend que seule son ambition l’a
amené à faire alliance avec les ennemis des
Parthes. Il décide alors de changer d’attitude
vis-à-vis d’Orban, chef de l’armée de Tiridate, et de rendre sa liberté
à Barsenice. Libéré par Tiridate, Orban interroge Tigrane sur les
raisons qui l’ont poussé à faire alliance avec Rome, et lorsqu’il lui
demande pourquoi il n’est pas parti, Orban répond qu’il cherchait un
roi pour l’Arménie. Surpris, Tigrane demande à Barsenice si Orban
est réellement le général de Tiridate ; ce qu’elle lui confirme. Tigrane
finit par apprendre que Tiridate est vivant et cette nouvelle anéantit
tout espoir d’union avec Barsenice. Désespéré, il lui propose un
marché : la liberté de Tiridate en échange de son amour, mais elle
refuse. Pour que Barsenice et Tiridate ne soient pas emmenés captifs
à Rome, Volgésie offre diadème, sceptre et attributs royaux en
échange de leur liberté, mais tous deux refusent son sacrifice.
Dans cette situation sans issue, Tigrane aperçoit avec surprise
Glaphire sur le trône d’Arménie, entourée des Grands du royaume.
La nouvelle reine d’Arménie lui apprend, qu’en trahissant son alliance
avec les Romains, il a tout perdu. Face à son échec, Tigrane met fin
à ses jours.
Nerone fatto Cesare2 (Néron fait empereur)
de Matteo Noris, musique de Giacomo Antonio Perti, Venise, 1693.
synopsis : Néron doit en principe succéder à l’empereur Claude,
qui vient de décéder. Agrippine, veuve de Claude, hésite cependant
à couronner son fils. Dans cette période délicate, elle peut compter
sur son homme de confiance Tigrane, roi d’Arménie, qui lui offre son
aide et sa loyauté. Sénèque, précepteur de Néron, conseille à sa mère
de prendre les rênes du royaume et de guider son fils, qui, de par
son jeune âge, manque d’expérience. Mais Agrippine a d’autres
projets : elle tente d’empoisonner Néron et fait croire à Tigrane qu’il
Alakyaz — Octobre 2015
● Alexandre siranossian
1. Les métamorphoses de Tigrane, Sources d’Arménie, 2014
2. Ce livret a été le premier opéra lié aux arméniens d’A. Vivaldi en
(Venise 1715)
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reNcoNtre
Vahram Zaryan, mime contemporain
éprouve le besoin perpétuel de changement. Un homme qui parcourt un chemin, et, chaque fois qu’il arrive à destination, ressent
l’envie de la changer, de la transformer, puis de partir. C’est un
chemin solitaire. Au milieu des objets, au milieu des autres, il
danse sa solitude.
Ce spectacle a été donné il y a deux ans, à New York au Richmond Shepard Theater, l’une des représentations était dédiée au
centenaire du génocide des Arméniens, dans le cadre d’un projet
de 100 concerts donnés dans tous les continents par des artistes
d’origine arménienne.
Vahram Zaryan, mime contemporain, nous présente son
actuelle création « La tête en bas ».
Nous nous sommes rencontrés entre deux répétitions, à Belleville, son quartier préféré de Paris. Il arrive, me salue en arménien. Il y a chez lui un savoureux mélange. A la fois pleinement
français et pleinement arménien. Il me raconte qu’avant de venir
en Europe, il a étudié l’art du spectacle en Arménie. Au Conservatoire National Supérieur de Yerevan, il suit les cours de Gouj
Manukyan, professeur d’art dramatique. Rapidement c’est le
directeur artistique du Théâtre d’Etat de pantomime qui lui
propose de jouer dans ses créations. Il rentre donc dans la troupe
de Zhirayr Dadasyan pour qui, il jouera plusieurs premiers rôles.
Très attiré par le mime dès l’enfance, Vahram Zaryan ne se voit
pas étudier en France sans devenir le disciple de Marcel Marceau.
Il entre dans l’Ecole du Mime et après deux ans, il est un des trois
diplômés. En 2009 il crée sa propre compagnie : Cie Zaryan.
Al : Vous serez bientôt sur scène dans un spectacle inattendu, tant par la forme que par le contenu. Pouvez-vous nous
en parler ?
V. Z. : Il s’agit de l’adaptation du roman la Tête en bas de
Noëlle Chatelet. Dès la première lecture, j’ai tout de suite eu envie
de le mettre en scène. J’ai ressenti une réaction physique immédiate et d’emblée j’ai tenu à rencontrer l’auteure. Nous avons
échangé autour de son livre dans une amicale complicité.
C’est l’histoire réelle d’un hermaphrodite dont les parents
avaient décidé qu’il serait fille et qui en grandissant, fait le choix
inverse. Ce texte est la suite logique de Mater Replik, il parle d’un
exil corporel. C’est une performance, dans un espace restreint,
qui favorise une plus grande proximité avec le public. Il sera aussi
présenté en Slovaquie, en Arménie l’été prochain. La dramaturgie
de « La tête en bas » comporte ma propre relation à ce texte,
parfois ambiguë mais le plus souvent complice.
PHOTO L. MARION
Alakyaz : Parlez-nous des spectacles que vous avez montés
avec votre compagnie.
Vahram Zaryan : Une de mes créations la plus personnelle
est le Mater Replik : On peut entendre dans ce titre l’évocation
de la terre-mère, ainsi que les répliques du séisme, mais aussi
celles du théâtre. Séisme que j’ai vécu en Arménie dans mon
village natal, épicentre du tremblement de terre.
Ce spectacle parle de plusieurs formes d’exil. » Mater Replik »,
est l’histoire d’un homme qui a toujours besoin de partir, et
Alakyaz — Octobre 2015
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Il y a un héritage du mimodrame dans
plusieurs arts du spectacle vivant. Beaucoup de spectacles gestuels, aujourd’hui,
s’appellent autrement. Certains sont basés
sur le geste et sont influencés par le mime.
Quelques pièces de danse contemporaine
sont très marquées aussi par l’héritage de
Decroux et par sa grammaire du mime, du
corps et de l’art dramatique. Pour ma part,
j’essaie de réinventer à chaque répétition
une discipline de nouveau mime que je
cherche à enrichir perpétuellement. C’est
un art nécessaire, en mouvement constant,
dans un monde trop souvent figé, tellement bruyant et bavard. Je me sens l’obligation de ne jamais être figé à mon tour
dans une pratique, je fais avant tout du
spectacle vivant.
PHOTO JANA JASENKOVA
Al : Avez-vous déjà un projet pour la
suite ?
V.Z. : Nous travaillons actuellement sur
le poème de Frédéric Parcheminier
Oblique. Frédéric prend une feuille
blanche, y dépose des mots, sans ponctuation, que l’on peut lire dans tous les
sens, en horizontal, en vertical, en éclaté…
Chaque fois que l’on change le sens de la
lecture, le rythme est transformé, mais
l’émotion est toujours là. C’est une création
de mime et musique contemporaines où
Vincent Trollet de l’Ensemble Regard,
composera la musique originale pour deux
accordéons, un melodica et de la musique
éléctronique.
Nous
présenterons
« Oblique » en mai.
Al : Comment peut-on représenter la
poésie en mime ?
V. Z. : J’ai une relation très intime avec
la poésie. Je n’aime pas qu’on me la lise.
Je préfère trouver moi-même son propre rythme (ou le mien) et
le sens de sa mélodie. Il existe un lien physique, charnel entre la
poésie et le mime.
Al : Nous vous souhaitons un bon
accueil auprès du public et assisterons
aux prochaines représentations.
● Propos recueillis par Anahid samikyan
Le nouveau spectacle de Vahram Zaryan Compagnie « La tête
en bas » sera présenté les 11, 12 et 13 novembre à 20h30 à La
Maison d’Europe et d’Orient, 3 passage Hennel, 75012 Paris.
Métro Reuilly Diderot.
Réservation Tél : 01 40 24 00 55.
Renseignements : www.vahramzaryan.com
Al : Qu’auriez-vous envie de dire sur votre métier de mime ?
V.Z. : Le mime contemporain existe, même s’il est peu reconnu
et inclassable, car il est souvent confondu avec la danse et le
théâtre. Je fais tout mon possible pour qu’il soit reconnu par les
institutions. Il est indispensable d’aller vers le public, de sensibiliser
les jeunes à recevoir ces nouvelles formes de spectacles vivants.
ciNéMA
preMiers crus un film de
Jérôme Le Maire – Arzoumanian, est sorti le 23 septembre.
Dans les vignobles de Bourgogne, François Maréchal est
propriétaire d’un domaine qu’il
gère. Il a du mal à accepter le
départ de sa femme, son fils ne
semble pas vouloir reprendre le
flambeau…
Dans ce film tourné dans les
vignes de Rully en Saône et
Loire, le réalisateur qui a vécu
longtemps en Bourgogne pose
le problème de la transmission.
Avec Gérard Lanvin, Jalil
Lespert et Alice Taglioni.
Alakyaz - Octobre 2015
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APPEL
AUX LECTEURS
Chers lecteurs,
Voici le numéro 34 d’Alakyaz
34 mois bientôt trois ans… c’est peu et c’est énorme.
Certains d’entre vous nous remercient, nous encouragent,
d’autres ne disent rien mais ne refusent pas.
Même si le journal vous parvient gratuitement,
un budget minimal de fonctionnement est nécessaire
aussi pour ceux qui nous ont négligés
nous leur demandons un GESTE DE SOUTIEN.
ENVOYEZ VOS DONS (à partir de 25 euros…)
à notre trésorière Madame J. KARAYAN
2 chemin des postes – 93390 Clichy-sous-Bois.
Chèque à l’ordre du Cercle des Amis d’Alakyaz, vous recevrez un CERFA.
ENVOYER LES OUVRAGES à
Mme Samikyan
19, rue du Chalet, 75010 Paris
ENVOYER les EVENEMENTS À SIGNALER à
[email protected]
Alakyaz - Octobre 2015
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Manifestations culturelles octobre 2015
Cueillies par l’équipe d’Alakyaz
PARIS ILE-DE-FRANCE
expositions
● Du 15 septembre au 15 octobre – « Je me
souviens… » Centre d’art contemporain La
traverse – 9 rue Traversière – Alfortville.
● Ju squ ’au 3 janv ier 2 016 (pro lon gation ) – Le gén ocide des Arméniens de
l’E mpire o tto man – Mémorial de la
Shoah-17 rue Geoffroy l’Asnier, 75004 Paris.
Entrée libre. Visites guidées de 19h30 à 21h
les 22 octobre, 12 novembre et 10 décembre,
Réservations au 0153011738 du lundi au
Jeudi.
●Jusqu’au 31 octobre – Œuvres d’Arthur
Djo rou kh ian -Vernissage le jeudi 17 septembre à 18h en présence du peintre. Galerie
Nicaise – 145 bd St Germain – 75006 Paris
voir p. 2.
●Du 15 octobre au 5 novembre – Peintures de Louis-Marie Gougelot, sculptu re s en cé ramiqu e de Nin a, Galerie
Flora Jansem- 18 avenue Matignon-75008
Paris. Vernissage le 15 octobre à partir de 17h.
● D u 5 au 1 9 no vembre – Sangu in es
de Dir Vah aken sur le génocide des Arméniens – Mairie de Sèvres
opeRA-BoUFFe
● 28 n ove mbre – G ar iné – Pô le cu lturel – Parvis des Arts – 94140 Alfortville –
billetterie 01 58 73 29 28 22€, 18€, 16€. Voir
pub. p. 11.
ConFeRenCes
● Ven dre di 1 6 Octob re – 20h 4 5 –
« Barsegh Chahbaz, le pays d’Ararat le
sait » par Levon Ketcheyan traducteur.
MCA d’Alfortville – 9 rue de Madrid – Entrée
libre.
●Jeu di 2 2 octobre – de 1 8h30 à 20h30
– Haratch , la vo ix armén ie nn e de
Fran ce – par Krikor Beledian, Arpi Totoyan
et Benjamin Guichard. Auditorium du pôle
des langues et civilisations – 65 rue des
Grands Moulins – 75013 Paris. Entrée libre.
● Jeudi 1 9 novembre – 20h – L’étrangère de Valérie To ranian – conférencedédicace en préface au Salon du Livre –
UCFAF 6 cité du Wauxhall – 75010 Paris,
métro République.
inAUGURAtion
● J eu di 2 2 o ctobre à par tir de 19h –
Le s as so ciatio ns JAF e t UC FAF vous
convient à l’Inauguration du centre culturel
arménien « HAY DOUN » rénové, 6 Cité
du Wauxhall en présence de S.E. Viguen
Tchitetchian.
poesie – MUsiQUe
● Samedi 14 novembre – 2 0h – Poés ie
et musique d’Arménie – voir pub p. 17.
Alakyaz — Octobre 2015
● 11 e SALON DU LIV RE o rgan is é par
l’UCFAF en partenariat avec la Mairie
du X e .
Same di 2 1 n ovembre et diman che
22 novembre de 11 h à 19 h
Dans le centre rénové UCFAF-JAF – 6 cité du
Wauxhall- Paris Xe – métro République.
Petite restauration. Grand choix de livres en
cette année du centenaire du génocide
Vente AUx enCHeRes D’art contemporain au
profit de l’association ARAM.
● Jeudi 29 octo bre – 19h30 – Hotel de
l’Industrie 4 place Saint Germain des Prés –
75006 Paris – 100 œuvres de 100 artistes
internationaux- mise à prix de départ 200€.
Concert de 20h30 à 21h. Œuvres visibles
avant l’évènement du 22 au 25.10 sur le
stand Sobering à YIA Art Fair carreau du
Temple – Paris. rsvp [email protected] avant le 15 octobre.
CoMMeMoRAtion de l’autodéfense de
HADJin
● D iman ch e 1 8 octo bre – Messe de
requiem à 11h30 – Cathédrale Saint-JeanBaptiste – 15 rue Jean Goujon 75008 Paris.
Repas du souvenir – 13h – Salle Nourhan
Fringuian de l’Eglise – Partie artistique.
Infos 0627920467 – 0695342882.
VENEZ ET PARTICIPEZ AUX COMMEMORATIONS UCFAF à la Mairie du 10e
arrondissement de Paris
100e anniversaire du génocide des
Arméniens, journées de la mémoire
de l’Union Culturelle Française des
Arméniens de France UCFAF en partenariat avec la Mairie du 10e arrondissement de Paris.
CI N EMA- AVANT-PRE MI ERE e n
prés en ce du réalisateu r e t de s
acteurs.
Mardi 20 octobre – 21h – U NE HISTOIRE DE FOU du réalisateur Robert
Guediguian.
Cinéma LE LOUXOR – 170 Bd Magenta
Paris 10e, organisé par l’UCFAF et la
Mairie du 10e Arrondissement. Il est
possible de réserver vos places sur le
site du LOUXOR. A ne rater sous aucun
prétexte. Voir pages 1 et 12.
CoURs D’ARMenien oCCiDentAL
● Jusqu’au 2 juillet 2016, l’Association
MOMIG ITC organ ise des co u rs po ur
les enfants à partir de 4 ans, Salle de
la Révolution – 16 rue de la Révolution –
93100 Montreuil. Métro Robespierre.
Infos [email protected] ou 06 33 22 76 20.
10
LYON – RHONE ALPES
expositions
● Ju s qu’au 30 oc to bre : 191 5 le golgo th a des femmes armén ien ne s.
Espace Jeanne de Flandreysy – Square
Charles Aznavour – Valence (Drôme)
● Ju squ’au 18 décembre – Passeur de
mémo ires – les gén o cides des Arméniens, des Juifs d’Europe, des Tutsi du
Rwanda, des Cambodgiens, les persécutions
des Tziganes, la famine d’Ukraine, l’ethnocide du Tibet. CNMA rue du 24 avril 69150
Décines
● Jusqu’au 29 novembre – Der Markarian et Tatéo ss ian – Con drie u. Voir
pub p. 14.
ConCeRt
● Samedi 17 octobre – 20h30 – Chants d’Arménie par la chorale GOMIDAS sous la
direction de Jean Berbérian. Crypte de la
Cathédrale de Fourvière de Lyon 5e organisé
par CLFA et ADCARLY. Billets 20 €, gratuit pour
les moins de 12 ans. Placement libre. Billets
Eglise apostolique arménienne 0478604718
ou grandes surfaces 0892683622.
ConFéRenCe
● Vendredi 23 octobre, 19h. L’intégration du
peuple arménien au monde musulman… Lyon
3e. Voir pub. p. 13.
MARSEILLE – PACA
CeReMonie en HoMMAGe A LA MARine
FRAnCAise A toULon
● Ve ndre di 23 o cto bre – 1 1h –
Hommage au x amiraux qui décidèrent
le sauvetage de 4100 arméniens du Mussa
Dagh. Inauguration du haut-relief en présence d’autorités civiles et militaires devant
l’ancienne porte de l’Arsenal de
Toulon#avenue général Magnan, rue
Anatole France.
ConCeRts
●Mercredi 21 octobre – 19h — Récitallecture Arménie au coeur – Chrystelle
di Marco soprano, J.J. Bedikian piano, Gabriel
Boz lecture. Musée de la Marine — Toulon
Samedi 31 o ctobre – 19 h – A la mémoire
des martyrs du génocide des ArméniensChorale Sah ak Mesrop sous la direction
de Khatchig Yilmazian – Eglise Saint Louis –
4 rue Pierre Semard- Toulon.
DAnse
● 7 et 8 n ovembre – U N SIECL E APRES
par Araxe-Sasso un – Théâtre du CadranEnsuès la Redonne- Places numérotées, voir
pub p. 16.
VENISE
BiennALe JUsQU’AU 22 noVeMBRe.
Le pavillon d’Arménie, lauréat 2015, est installé à l’Ile Saint-Lazare.
SUISSE
exposition
● Ju squ ’au 2 5 o ctobre : Le gé no cide
des Arméniens et l’œuv re su is se vu s
par la press e. Saint Gervais Théâtre 5 rue
du Temple Genève, organisée par l’Association Fragments.
Alakyaz - Octobre 2015
LIVRES RECUS
● Les tueries de Guessaria, des pages
de mon journal (en arménien et en français) de Haîg Ghazarian publié à Yerevan par
l’Institut d’Histoire. Introduction de Sossi
Ghazarian-Kevonian sa petite fille.
Relation précise de cet arménien né à Guessaria en 1878, membre du parti Dachnag
qu’il quitte par la suite, il est torturé en 1915.
De nombreux descendants des familles de
Guessaria, d’Evereg, d’Armash, de Mersin y
retrouveront peut-être des faits concernant
leurs grands parents.
Alakyaz
N° 34 – Octobre 2015
MeNsuel
des cultures arMéNieNNes
collectif de rédaction :
M. Haladjian • alice t. Mavian
a. samikyan • a. siranossian
réalisation :
Jean-luc Hinsinger
tous droits
de reproduction réservés.
11
Alakyaz — Octobre 2015
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13
Alakyaz — Octobre 2015
14
OCCIDE
OCCIDENT
NT & ISLAM
Sources
ces et genèse messianiques du sionisme
Sour
médiévale
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civilisations
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De l’Eur
l’Europe
ope médiév
au
u Choc des civilisa
de Youssef HINDI
Éditions SIGEST 29 rue Etienne Dolet - 94140 Alfor
Alfortville Tél.: +33 1 43 75 42 85 Fax: +33 9 56 75 42 85 - [email protected] - http://editions.sigest.net
Préface de J-M Vernochet
Youssef Hindi est écrivain et historien de l’eschatologie messianique.
Né au Maroc, il a immigré très jeune en France suivant ainsi un
parcours qui l’a conduit à développer une réflexion quant à la
nécessaire réconciliation du Nord et du Sud de la Méditerranée. Deux
mondes dont les destins sont depuis toujours intimement mêlés.
EAN : 9782917329825
256 pages, 14x21 cm. 16 euro
1) Youssef Hindi, qui êtes-vous ?
Chercheur historien spécialisé dans la recherche sur l’oorigine
rigine et
les conséquences historiques des idéologies modernes et du
messianisme eschatologique.
2) Quel est le thème central de ce livre ?
Ce livre traite des origines, jusqu’ici méconnues, du sionisme,
de la doctrine stratégique du Choc des civilisations et du
concept de judéo-christianisme.
3) Si vous deviez mettre en avant une phrase
de ce livre, laquelle choisiriez-vous ?
« De grandes et profondes transformations à l’échelle
échelle mondiale
ont commencées, encore peu visibles du commun des mortels
et dont nous en verrons certainement très bientôt les effets... »
4) Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ?
« The passion of Rumi » de Shahram Nazeri
5) Qu’aimeriez-vous partager avec les lecteurs
en priorité ?
Ma vision de l’Histoire, de son sens. J’aimerai entrainer les leclec
teurs au coeur de l’Histoire, dans ses tr éfonds.
6) Avez-vous des r ituels d’écrivain ?
J’écris
écris en matinée, dans un c afé, au calme.
7) Comment vous vient l ’inspiration ?
Elle me vient sans prévenir
enir,, à tout moment, comme un éclair...
8) Comment l’écriture est-elle entrée dans
votre vie ? Vous êtes-vous dit enfant ou
adolescent
ent « un jour j’écrirai des livres » ?
L’éécritur
criture est entrée dans ma vie lorsque j’ai senti que j’avais
des choses à faire découvrir aux gens. Ecrire un livre n’a jamais
fait partie de mes rêves d’enfan
enfant ou d’adolescent, mais s’est
imposé à moi comme une nécessité.
Alakyaz — Octobre 2015
Q
ui veut comprendre la situation du monde actuel,
doit remonter aux sources originelles des courants
d’idées sous-jacents aux grands mouvements
historiques. Idées qui seront le moteur de l’action pour
ces minorités proactives qui font
font et défont
défont l’histoire.
Dans cet ouvrage, Youssef Hindi nous révèle les origines
mystiques, jusqu’ici méconnues, du sionisme et de la
doctrine stratégique du Choc des civilisations. Idéologies
qui conduisent en priorité les peuples d’Orient et
d’Occident, et in fine l’Humanité dans son ensemble, sur
des voies essentiellement périlleuses.
En remontant au XIIIe siècle, nous découvrons comment
est né le projet du « rapatriement » du peuple juif en
Terre sainte malgré l’interdiction énoncée par la Torah
et le Talmud. Nous voyons ici de quelle manière ce rêve
messianique a pris corps pour s’accomplir à partir de la
fin du XIXe siècle dans une idéologie athéiste, le sionisme
politique.
«Youssef Hindi résume l’équ
l’équation av
avec
ec de plus judicieuses don
données : d’un côté, un bloc pr
prot
otestant et wahhabite – avec
avec Isr
Israël
aël
embarqué
embar
qué comme passager clandestin, car dans cette histoir
oiree,
l’État hébreu ne peut sortir que per
erdant
dant – et de l’autr
l’autr
autree, un autr
autree
bloc historique
orique,, catholique
atholique,, islamique et orthodo
doxxe. Voilà
Voilà qui
mérite réflexion…»
Jean-Émile Néaumet
15
Après le succès du spectacle "un siècle Après"
en mai dernier au silo de Marseille,
l’ensemble Araxe-sassoun de la JAF offre deux nouvelles représentations
au théâtre du cadran à ensuès-la-redonne les 7 et 8 novembre 2015
Vous pouvez d’ores et déjà réserver le DVD du spectacle
en appelant au 04 91 802 820
ou en envoyant un mail à l’adresse : [email protected]
Cet événement est organisé dans le cadre du Centenaire du génocide des arméniens
par l’Union des Arméniens de la Côte Bleue, en partenariat avec la Mairie d’Ensuès-la-Redonne
BILLETTERIES ET RéSERVATIONS
Places numérotées/Tarif unique : 30€
FNAC
JAF : 04 91 802 820 [email protected]
UACB : 06 76 44 94 14/[email protected]
Alakyaz — Octobre 2015
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