Note conceptuelle - Ardyis

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Note conceptuelle - Ardyis
Atelier stratégique sur la jeunesse
Note conceptuelle
(traduit de l’anglais - version provisoire)
Wageningen, 14-16 novembre 2012
1
SOMMAIRE
1 RAISONS DU DÉVELOPPEMENT D’UNE STRATÉGIE POUR LA JEUNESSE
PAR LE CTA .............................................................................................................. 3
1.1. Note introductive ............................................................................................... 3
1.2. Les jeunes: une cible-clé et une problématique transversale dans la stratégie
du CTA ..................................................................................................................... 5
1.3. Mission du CTA et nouveaux objectifs stratégiques ......................................... 6
1.4. Spécificités des activités du CTA dédiées aux jeunes ...................................... 6
2
OBJECTIF, PARTICIPANTS ET RÉSULTATS ATTENDUS ................................ 6
2.1. Objectif de l’atelier ............................................................................................. 6
2.2. Participants........................................................................................................ 6
2.3. Résultats attendus ............................................................................................. 7
3 PRÉSENTATION
GÉNÉRALE
DES
PROBLÉMATIQUES-CLÉS
DE
L’ATELIER. .................................................................................................................... 8
3.1. Renforcer l’implication des jeunes du monde agricole dans les chaînes de
valeur ....................................................................................................................... 8
3.2. La jeunesse dans les politiques agricoles ......................................................... 9
3.3. Soutenir les jeunes scientifiques et l’éducation des jeunes du secteur tertiaire
agricole ................................................................................................................... 10
3.4. Utiliser les TIC pour offrir plus d’opportunités aux jeunes dans l’agriculture et
les milieux ruraux ................................................................................................... 10
3.5. Renforcer la présence des jeunes dans le personnel et les activités
partenaires du CTA ................................................................................................ 11
4. FORMAT ET PROGRAMME DE L’ATELIER .......................................................11
2
1
1.1.
RAISONS DU DÉVELOPPEMENT D’UNE STRATÉGIE POUR LA
JEUNESSE PAR LE CTA1
Note introductive
La jeunesse: une source de solutions pour l’agriculture et les systèmes économiques
de la zone ACP
L’insécurité alimentaire, le faible développement industriel et les impacts négatifs du
changement climatique figurent parmi les grands enjeux auxquels les populations de la zone
Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) sont confrontées. Les systèmes économiques des pays
membres de cette zone reposent essentiellement sur le développement du secteur
agraire. En effet, celui-ci représente plus de 30% du PIB pour la majorité des pays ACP et
atteint même 50% du PIB ou plus dans des pays tels que la République démocratique du
Congo ou la République centrafricaine.2 Même dans la région des Caraïbes, où la
contribution des secteurs des services et du tourisme au PIB semble plus importante,
l’agriculture reste un élément majeur. Pourtant, dans cette région (ainsi que dans les autres
pays ACP), la productivité agricole est insuffisante et l’apport de réponses efficaces aux
nombreux défis que le secteur et les zones rurales doivent relever – changement climatique,
raréfaction de l’eau, disparition progressive de la biodiversité, augmentation des importations
de produits alimentaires, etc. – reste difficile. En dépit de cette situation et du retour de la
crise alimentaire de 2007/2008 sur le devant de la scène internationale, l’agriculture ne
suscite que peu d’intérêt, notamment en termes d’investissements économiques3.
Bien qu’elle engendre de nombreux défis, la population nombreuse des pays ACP peut
également être une source d’opportunités, notamment dans le secteur agricole. La plupart
des pays ACP ont une population exceptionnellement jeune et les prévisions en la matière
semblent confirmer la tendance. En 2005, 62% de la population africaine avait moins de 25
ans (Banque mondiale, 2008). Si l’on relève la limite d’âge de la population dite « jeune » à
35 ans, le pourcentage augmente, une donnée qui a une importance majeure pour la prise
de décisions politiques. De nombreux experts estiment d’ailleurs qu’avec le déploiement de
stratégies adaptées, ces pays pourraient bénéficier d’un véritable atout démographique en
raison de la baisse des taux de mortalité et de fertilité. L’agriculture semble être l’un des
grands secteurs porteur de solutions pour enrayer le chômage chez les jeunes. La jeune
1
Bien que l’ONU considère comme « jeunes » les personnes âgées de 15 à 24 ans, le CTA, s’il tient compte des
réalités du secteur agricole notamment dans les pays ACP, pourrait considérer comme jeune la population âgée
de 15 à 35 ans. Cette approche s’inscrit dans la lignée de la définition de la jeunesse donnée dans la Charte
africaine de la jeunesse adoptée par l’Union africaine. Dans certains cas, l’âge limite peut être étendu à 40 ans
dans la mesure où de nombreux jeunes fermiers et scientifiques ont entre 35 et 40 ans. D’autre part, afin de
minimiser les contraintes administratives (pour les déplacements, etc.), certaines activités peuvent être
exclusivement adressées aux jeunes ayant 18 ans au minimum. Le CTA conservera également un intérêt pour
les activités et les statistiques concernant la jeunesse telle qu’elle est définie par l’ONU notamment pour mieux
intégrer les éléments et contribuer à l’analyse des données internationales sur le sujet.
La tranche de population jeune n’est pas homogène car elle est composée de divers sous-groupes, intègre
différents lieux (milieu urbain ou rural), etc. Plusieurs types d’acteurs font également partie de la jeunesse comme
les jeunes femmes et les jeunes handicapés. Ces deux dernières catégories sont confrontées à des enjeux
spécifiques et exigent donc la mise en place d’approches différenciées.
2
Voir L’agriculture et l’OMC en Afrique : comprendre pour agir, un travail collectif par Marie-Christine Lebret et
Arlène Alpha (GRET, en collaboration avec le CTA).
3
En Afrique subsaharienne par exemple, Beintema et Stands ont révélé qu’en matière d’investissements en
R&D, « seuls 8 pays sur 31 pays membres de l’ASTI dont les données sont disponibles ont atteint l’objectif
minimal d’investissements fixé à 1% du PIB par le NEPAD» (Nienke Beintema et Gert-Jan Stads, IFPRI / ASTI;
R&D agricole en Afrique pour le nouveau millénaire, février 2011)
3
génération tourne pourtant le dos à l’agriculture qu’elle trouve beaucoup moins attractive que
d’autres secteurs. Aussi, si des investissements adaptés ciblant l’éducation des jeunes, la
santé, l’emploi, etc. sont lancés, cette catégorie de population pourrait devenir la force
motrice d’une croissance et d’une transformation positives pour l’ensemble des
secteurs (David Bloom et al, 20074, Francis Gendreau, 20085).
L’effet levier de la transformation rurale
Dans la plupart des pays ACP, la population reste majoritairement rurale. Même si les
chiffres sont en baisse, les jeunes sont encore largement présents en milieu rural. En 2005,
16% de la population vivant dans les zones rurales d’Afrique de l’Est avait entre 15 et 24 ans
(FAO 20106). Dans l’ensemble des régions des pays développés, le nombre absolu de
jeunes ruraux augmentera au moins jusqu’en 2040. La vie en zone rurale étant marquée par
une industrialisation limitée, le manque d’infrastructures – y compris d’espaces éducatifs et
sanitaires – et la rareté des opportunités économiques, ces régions doivent impérativement
être modernisées et des programmes favorisant les opportunités pour les jeunes ruraux
doivent être développés. La transformation des zones rurales et l’offre de capacités et
d’opportunités agricoles et non-agricoles à la jeunesse restent sont donc fondamentales.
Cette approche constitue également un levier qui permettra de réduire l’exode rural tout en
enrayant ses effets négatifs.
Chômage, sous-emploi et travailleurs pauvres
Dans les pays où le chômage des jeunes-adultes est élevé, la population jeune a beaucoup
de difficultés à intégrer le marché du travail. Selon les statistiques du rapport Les jeunes, et
l’emploi en Afrique : le potentiel, le problème, la promesse publié en 2008 par la Banque
mondiale, 56% des personnes sans emploi au Burkina Faso sont des jeunes. Au Zimbabwe
et en Ouganda, ce chiffre atteint respectivement 68% et 83%. En outre, le rapport sur
l’emploi des jeunes publié en 2011 par l’Organisation internationale du Travail (OIT) indique
que, dans toutes les régions du monde, le taux de chômage des jeunes est beaucoup plus
élevé que celui des adultes (jusqu’à 4 fois supérieur). Dans son rapport sur les « tendances
mondiales de l’emploi » de 2009, l’OIT affirme encore que le taux d’emplois précaires en
Afrique subsaharienne était de 74,7% en 2007 et concernait majoritairement des jeunes.
Par conséquent, s’ils sont fortement exposés au chômage, les jeunes sont aussi directement
concernés par le sous-emploi et le statut de travailleur pauvre (personne vivant en-dessous
du seuil international de pauvreté).
Le rôle intergénérationnel de la jeunesse
Les jeunes peuvent jouer un rôle-clé dans la préservation des connaissances agricoles
traditionnelles dans la mesure où ils les acquièrent, les transfèrent ou les valorisent au sein
même de leur génération. En effet, le risque de voir disparaître les connaissances agricoles
traditionnelles maîtrisées par ceux que l’on appelle parfois « les intellectuels de la
communauté » est réel. Comme l’indique la FAO7 «De nombreux résidents ruraux âgés ont
beaucoup d’expérience et de connaissances et sont des sources inestimables d’information
sur les pratiques agricoles traditionnelles, les approches ancestrales des soins et de la santé
4
David Bloom et al, 2007. Realizing the Demographic Dividend : Is Africa any different ? Harvard Initiative for
Global health. Université de Harvard.
5
Francis Gendreau, 2008. Les enjeux démographiques. In: Devèze, Jean-Claude (dir). Défis agricoles africains.
Karthala. Agence française de développement.
6
FAO: L’emploi des jeunes ruraux dans les pays en développement, 2010
7
FAO:Document de travail ESA n°. 08-09, novembre 2008
4
et l’adaptation aux différents enjeux de la production alimentaire et de la préservation des
ressources. Leur rôle intergénérationnel est fondamental, notamment lorsque des jeunes
dont les parents ont rejoint les centres urbains ou sont morts prématurément sont placés
sous leur garde.»
Parmi les autres problématiques majeures rencontrées par les jeunes figure l’accès
aux biens (terrains, eau, crédit, équipements, services, etc.). L’urbanisation en cours est
également une source d’opportunités pour inciter les jeunes des zones urbaines à s’engager
dans l’agriculture.
Les initiatives stratégiques dédiées aux jeunes doivent donc tenir compte de tous ces
éléments.
1.2.
Les jeunes: une cible-clé et une problématique transversale dans la
stratégie du CTA
Depuis 1997, la jeunesse a toujours été une problématique transversale qui intéresse le
CTA. Dans son nouveau plan stratégique 2011-2015, le CTA a réaffirmé sa position et son
engagement pour faire en sorte que :
- les jeunes soient incités via différents moyens - notamment les TIC - à s’engager
dans l’agriculture ;
- l’implication des jeunes producteurs dans les chaînes de valeur agricoles soit
renforcée afin qu’ils puissent en tirer des avantages ;
- les jeunes engagés dans l’agriculture participent pleinement à l’élaboration des
politiques de développement agricole et rural ;
- les jeunes engagés dans l’agriculture acquièrent toutes les capacités adaptées et
pertinentes ;
- les jeunes saisissent pleinement le potentiel des TIC pour améliorer leurs conditions
de vie, notamment en milieu rural, et contribuent à l’amélioration de l’avenir de
l’agriculture ;
- les jeunes soient fortement impliqués dans les programmes et accords de partenariat
du CTA.
Actuellement, les actions mises en œuvre par le CTA pour la jeunesse s’organisent autour
(1) des activités en lien avec trois domaines thématiques (les politiques agricoles, les
sciences et la formation agricoles, la jeunesse et les TIC); (2) de la participation de stagiaires
et de jeunes professionnels à la gestion de programmes et (3) de l’intégration de jeunes
dans de nombreuses activités et projets soutenus par le Centre en tant que bénéficiaires.
Pendant plusieurs années, le CTA a lancé et soutenu de nombreux projets et activités ciblant
les jeunes : les étudiants en agronomie, les jeunes agriculteurs, les jeunes utilisant les TIC
comme support pour l’agriculture, les jeunes désireux de s’engager dans l’élaboration de
politiques rurales et agricoles, les jeunes liés à l’atténuation du changement climatique, le
recrutement de stagiaires ou de jeune personnel. Ces activités ont été mises en place via
différents programmes sans politique globale claire. La mise en place de la « Stratégie pour
la jeunesse » servira donc à mieux rationaliser et cibler ses initiatives en lien avec la
nouvelle stratégie du Centre et les défis des pays ACP, à proposer des orientations claires
pour les futures activités et à mieux définir les contributions du CTA envers le monde
extérieur.
Un message fort sera également véhiculé par le CTA auprès des partenaires de la zone
ACP, de l’UE et de la communauté internationale afin de les inciter à soutenir l’action des
jeunes dans l’agriculture.
5
Quelques informations sur les activités du CTA consacrées aux jeunes apparaissent dans ce
document et des détails supplémentaires concernant notamment les actions antérieures sont
fournis dans un document séparé. Ces activités, ainsi que les nouvelles idées, seront
abordées au cours de l’atelier.
1.3.
Mission du CTA et nouveaux objectifs stratégiques
Conformément au mandat défini dans l’accord de Cotonou 2000, son cadre légal, le CTA
a pour mission d’agir pour:
améliorer la sécurité alimentaire, accroître la prospérité et favoriser une gestion optimale des
ressources naturelles via la gestion des informations, de la communication et des connaissances, la
facilitation, le développement des capacités et l’autonomie des réseaux et organisations de
développement agricole et rural dans les pays ACP.
Les objectifs de la nouvelle stratégie du CTA sont les suivants :
Objectif 1: Améliorer les processus et stratégies de développement agricole et rural dans
les pays ACP
Objectif 2: Améliorer les chaînes de valeur prioritaires
Objectif 3: Améliorer les capacités des pays ACP en termes de gestion des informations,
de la communication et des connaissances en matière de développement agricole et rural.
Les objectifs de la « Stratégie pour la jeunesse » tiendront compte de ces orientations.
1.4.
Spécificités des activités du CTA dédiées aux jeunes
Au regard du mandat et de la mission du CTA, les engagements pris par l’institution envers
la jeunesse pourraient légitimement être liés à des problématiques correspondant à des
domaines/thématiques comme les politiques agricoles, les chaînes de valeur, le
développement des capacités, la gestion des connaissances, les sciences et l’innovation,
l’information et la communication (y compris les TIC) et les politiques de développement
rural. Afin que ses apports soient uniques, le CTA doit se définir des domaines d’intervention
spécifiques (par ex. la gestion des informations / des TIC dans les milieux ruraux) qui
constituent des niches claires. Le CTA ne délaissera pas pour autant d’autres secteurs-clés
où il sera en mesure d’intervenir pour les jeunes du monde agricole.
2
OBJECTIF, PARTICIPANTS ET RÉSULTATS ATTENDUS
2.1. Objectif de l’atelier
L’atelier stratégique pour la jeunesse a pour objectif de passer en revue les principales
problématiques et initiatives relatives aux jeunes dans l’agriculture et le développement rural
dans les pays ACP, afin de proposer des directives pour la finalisation et la mise en oeuvre
de la stratégie du CTA pour la jeunesse.
2.2. Participants
L’événement sera l’occasion de consulter des organisations-clés de l’UE, de la zone ACP et
des sphères internationales qui agissent en faveur des jeunes impliqués dans des activités
de développement rural et agricole (DRA) ainsi que de jeunes talents. Parmi les participants
figureront également des organisations clés œuvrant pour les TIC pour le développement et
la gestion des connaissances.
6
Près de 25 experts, jeunes talents et membres du personnel du CTA y participeront. Parmi
les organisations présentes figureront: Yam-Pukri, le CARICOM, le Réseau caraïbes des
politiques agricoles régionales (CARAPN), l’Autorité fidjienne de biosécurité,
Savannah Youth Farmers’ Network (SYFN), le Secrétariat général de la Communauté
du Pacifique (SPC), le Réseau africain d’analyse des politiques alimentaires, agricoles
et des ressources naturelles (FANRPAN), le Centre Ndola de ressources pour la
jeunesse, l’Université de Nairobi, la FAO, le FIDA, la Plateforme des jeunes
professionnels de la recherche agricole pour le développement (YPARD), le Forum de
la jeunesse pour l’Afrique (AFY), le Forum pour la recherche agricole en Afrique
(FARA), SangoNet, l’Organisation internationale du Travail (OIT), le Réseau des
agriculteurs caribéens (CaFAN), etc…
2.3. Résultats attendus
Après les délibérations de l’atelier, on attend les résultats suivants :
a) Une meilleure compréhension des problématiques-clés de la jeunesse et des
initiatives mises en place dans les pays ACP en matière de DAR;
b) Une validation ou l’émission de recommandations sur les domaines stratégiques que
le CTA doit cibler en matière d’activités pour la jeunesse;
c) Une identification des idées de projets potentiels, d’initiatives de collaboration et de
partenariats pour les prochaines actions.
Les points d’intervention recommandés doivent intégrer les éléments-clés du cadre de
développement pour la jeunesse tels que la nécessité de renforcer les opportunités, les
capacités des jeunes et de leur offrir une seconde chance. Cette approche doit tenir compte
des cinq phases de transition de la jeunesse (cf. Rapport de développement mondial 2007,
Banque mondiale) reprises dans le schéma ci-dessous.
7
Traduction légendes schéma:
Some key elements of the ARD youth development framework: Quelques éléments-clés du cadre de développement de la jeunesse en
matière de DAR
Source: CTA, adapted from the World Bank five life transition phases for youth and youth development policy framework (WDR 2007):
Source : CTA, adaptation des cinq phases de transition pour la politique-cadre de la jeunesse et de son développement (RDM 2007)
Youth development: Développement de la jeunesse
Agricultural education, training, new technology: Éducation agricole, formation et nouvelles technologies
Employment, under-employment, entrepeneurship: Emploi, sous-emploi, entrepreneuriat
Youth in ARD policy making, decision makers: Implication de la jeunesse dans la définition des politiques DAR, décideurs politiques
Young women health, stable revenues, access to finance, land: Santé des jeunes femmes, revenus stables, accès au financement, aux
terrains
Health for youth in rural areas, young women agri-practitioners: Santé des jeunes en milieu rural, jeunes femmes agricultrices
Learning for work and life: Apprentissage du travail et de la vie
Going to work: Se rendre au travail
Exercizing citizenship: Exercer sa citoyenneté
Forming families: Former des familles
Growing health: Accroître les richesses
Opportunities – Capacities - Second chances: Opportunités – Capacités – Secondes chances
3
PRÉSENTATION
L’ATELIER
GÉNÉRALE DES
PROBLÉMATIQUES-CLÉS DE
Pendant l’atelier, les discussions permettront d’aborder la plupart des problématiques
évoquées précédemment. Des conclusions seront faites lors des ultimes délibérations.
L’événement portera sur les éléments détaillés ci-après. Les documents de travail
comporteront des informations sur les activités antérieures du CTA ainsi qu’une ébauche de
la stratégie développée en interne.
3.1.
Renforcer l’implication des jeunes du monde agricole dans les chaînes
de valeur
L’agriculture est bien souvent un choix de carrière mal perçu car assimilé à un travail
physique pénible, à des revenus instables, à la « saleté » et aux incertitudes8. Par
conséquent, les jeunes sont généralement peu enclins à choisir ce secteur pour y exercer
une profession. Un grand nombre d’étudiants en agronomie finissent par s’orienter vers
d’autres secteurs après leur cursus parfois parce qu’ils ne trouvent pas de postes
correspondant à leurs compétences ou parce qu’ils privilégient des statuts de « cols blanc »
qu’ils estiment ne pas pouvoir trouver dans le milieu agricole. Par exemple, dans les
Caraïbes, la Faculté des sciences et de l’agriculture de l’université des Indes Occidentales
(UWI) sur le campus St. Augustin a enregistré une baisse de 7% des effectifs d’inscrits en
Licence d’agriculture générale alors que les demandes de places dans d’autres
départements de l’UWI dépassent la capacité d’accueil.
Par ailleurs, les jeunes agriculteurs ne sont pas suffisamment impliqués dans les activités
commerciales telles que la valeur ajoutée, les étapes post-récolte, la sécurité alimentaire, la
gestion des déchets et les processus de prise de décisions. Le manque de ressources
financières, de capacités, de reconnaissance et d’accès aux terrains explique en partie cette
situation. Plusieurs organisations (la FAO, le FIDA, etc.) ainsi qu’un nombre croissant de
gouvernements ont donc lancé des programmes visant à renforcer l’implication des jeunes
issus du monde agricole dans les chaînes de valeur. Le CTA a placé les chaînes de valeur
et le renforcement de l’implication des jeunes, des femmes et des petits producteurs au
cœur de sa nouvelle stratégie.
8
Kruijssen F, L’engagement des jeunes dans la recherche agricole, 2009
8
Les chaînes de valeur agricoles
Dans le manuel de référence sur les chaînes de valeur de Kaplinsky et Morris
(2001), la chaîne de valeur est définie comme : « l’ensemble des étapes
nécessaires qu’un produit ou service doit traverser et qui vont de la conception aux
différentes phases de production (combinant la transformation physique et l’apport
de divers services par le producteur) en passant par la mise à disposition des
clients finaux et l’élimination définitive après usage ». (…)
La chaîne de valeur repose sur l’idée d’une connexion continue entre différents
acteurs chargés de produire et mettre à disposition des consommateurs finaux des
biens et services grâce à une série d’activités complexes successives. Les petits
producteurs éprouvent souvent des difficultés à accéder aux marchés car ils ne
connaissent pas les exigences ou n’ont pas les compétences nécessaires pour y
parvenir. (…)
(Extraits du document “Mapping Study on Value Chain Initiatives in ACP regions”,
Felicity Proctor et Valerio Lucchesi, CTA, 2011)
3.2.
La jeunesse dans les politiques agricoles
La mise en place de politiques agricoles cohérentes et intersectorielles spécifiques aux
jeunes est l’un des leviers stratégiques visant à renforcer l’intégration de ces derniers dans
ce secteur et au sein de ses chaînes de valeur. Cependant, une observation attentive de la
situation révèle qu’aucune politique de ce type n’existe actuellement dans la plupart des
pays ACP. Bien que le soutien des jeunes dans le monde agricole ait été un véritable
leitmotiv pour les programmes de développement agricole de tous les pays ACP et en dépit
du lancement de nombreux projets, l’absence de stratégies et de programmes formels ciblés
est un véritable manque. Lorsqu’ils existent, les programmes de développement dédiés aux
jeunes comportent rarement des dispositions claires et détaillées sur la vision et les
orientations stratégiques à adopter afin de mobiliser les ressources nationales et les
instruments politiques nécessaires. Les piliers fondateurs du PDDAA ne font que peu
référence aux jeunes (MAIZU, CTA 2011).
En réalité, le CTA a incité le NEPAD et le PDDAA à s’intéresser plus aux jeunes acteurs du
monde agricole et à les intégrer à leurs processus et programmes. Le CTA a notamment
collaboré avec le NEPAD pour lancer un atelier dédié aux TIC, à la jeunesse et au
commerce agricole et a facilité la participation de jeunes représentants du secteur à la 8ème
édition de la Plateforme de partenariat du PDDAA (en mai 2012). À cette occasion, une
recommandation appelant à «promouvoir la participation des jeunes / des femmes aux
activités agricoles / agroindustrielles avec, entre autres, le lancement d’une campagne forte
ciblant les jeunes et leur expliquant le sens réel de l’agriculture»9 a été faite. Le CTA s’est
toujours montré proactif et a soutenu un certain nombre d’initiatives participatives visant au
développement de stratégies et politiques agricoles dédiées complètes où les jeunes
occupent eux-mêmes les fonctions principales. Dans ce cadre, le Réseau des politiques
forestières et agricoles du Pacifique a pu développer une stratégie pour les jeunes et
l’agriculture du Pacifique 2011-2015 officiellement validée et faisant écho à la voix de la
jeunesse du Pacifique. De même, le CTA et le FANRPAN ont lancé un projet de
développement d’un cadre politique holistique sur l’agriculture et la jeunesse dont les
principales composantes sont l’apport de preuves politiques, la consultation des parties
prenantes et la communication liée à la politique ainsi que l’engagement aux niveaux
national, régional et continental. Dans les Caraïbes, le CTA a établi un partenariat avec le
9
PDDAA, 8ème Plateforme de partenariat, Communiqué final, 2011.
9
CAFAN, l’IICA, le CARAPN et le CAFY afin de développer des politiques pour les jeunes
dans le cadre du pilier « Jeunesse et modernisation » de la Politique agricole commune des
Caraïbes.
3.3.
Soutenir les jeunes scientifiques et l’éducation des jeunes du secteur
tertiaire agricole
L’éducation, la recherche et le développement en matière d’agriculture sont quelques-uns
des domaines-clés qui exigent plus d’investissements et de soutien pour améliorer l’image,
la productivité et la contribution du secteur à l’amélioration de la sécurité alimentaire. Parmi
les principales difficultés rencontrées figurent notamment la faible influence des institutions
de recherche agricole, l’insuffisance des innovations, l’inégalité et l’instabilité des inscriptions
dans les filières agricoles, la dispersion des conclusions de recherche et le manque de
soutien aux chercheurs. Accompagner les jeunes étudiants et scientifiques hommes et
femmes est particulièrement important. Depuis 2005, le CTA a mis en place des initiatives
dans ce domaine en partenariat avec le FARA, le RUFORUM et d’autres organismes. Parmi
les activités proposées, on peut notamment citer :
•
•
•
•
•
CTA/ATPS « Les jeunes et l’emploi / La création de richesses »: Colloque
consultatif de la jeunesse • 28-29 avril 2005, Hilton Hotel • Nairobi, Kenya. (Précédé
d’un concours de travaux de recherche). À cette occasion, le Forum des sciences et
technologies de la jeunesse africaine a été lancé et était très actif.
Contribution au Colloque sur la planification structurelle et la stratégie de
YPARD, 2006 (Le CTA a participé à la création de YPARD et a continué à soutenir
son évolution, notamment lors de la participation au Comité consultatif sur les
sciences et technologies)
Contribution aux colloques sur la participation de YPARD au Comité consultatif
(2006-2010)
Congrès régional des Caraïbes pour la jeunesse « Les jeunes et l’emploi / la
création de richesses : opportunités dans les sciences agricoles et les
technologies » 17-19 juillet 2006. Grand Barbados Beach Resort, La Barbade.
Exploiter le potentiel des sciences, des technologies et de l’innovation au sein des
chaînes agroalimentaires – Créer des emplois et de la richesse pour les jeunes
dans le Pacifique, 5-8 septembre 2006, îles Fidji (Précédé d’un concours de travaux
de recherche)
•
Contribution au Colloque de planification stratégique régional 2007 –
de la jeunesse africaine sur les sciences et les technologies (AYFST)
•
Après 2007, l’essentiel des actions a porté sur les concours scientifiques en Afrique
et dans les Caraïbes
Forum
Le soutien du CTA sur ces problématiques reste crucial.
3.4.
Utiliser les TIC pour offrir plus d’opportunités aux jeunes dans
l’agriculture et les milieux ruraux
Dans la plupart des pays ACP, Internet et les téléphones mobiles se sont démocratisés et
les nouvelles technologies de l’information et de la communication concernent l’ensemble
des secteurs de développement. Les téléphones mobiles, qui proposent parfois un accès à
Internet, sont désormais largement répandus : le Bénin compte plus de 90% d’abonnements
tandis que Trinité-et-Tobago en compte 150%. Les TIC sont devenus des vecteurs majeurs
de la diffusion de l’information et des connaissances, un moyen unique pour cibler les jeunes
et promouvoir l’agriculture. De plus en plus de jeunes introduisent les innovations dans
l’agriculture grâce aux TIC (création de systèmes d’information des marchés, applications
mobiles, etc.) favorisant ainsi l’amélioration du secteur et l’émergence de nouvelles
10
opportunités. De plus, les TIC favorisent la préservation et le transfert des connaissances du
DAR entre les populations âgées et les jeunes générations.
Dans un tel contexte et dans la perspective du Conseil international de la gestion des
connaissances (ICKM), le CTA a lancé en 2010 un projet intitulé « Agriculture,
développement rural et jeunesse dans la société d’information » (le projet ARDYIS).
L’ARDYIS est un cadre d’actions mettant en avant les opportunités et les capacités de la
jeunesse en matière d’agriculture et de développement rural grâce aux TIC. Plusieurs
activités ont ainsi été mises en place telles que la facilitation des réseaux (plus de 800
personnes, dont 70% de jeunes âgés de moins de 35 ans), la sensibilisation (grâce à des
ateliers, la diffusion d’informations, etc.) aux opportunités et au potentiel des TIC dans
l’agriculture, la formation, l’organisation de concours ainsi que le financement d’un projet
visant à renforcer l’emploi des jeunes ruraux dans l’agriculture et les TIC en Afrique du Sud,
etc.
Le succès des activités initiales et l’enthousiasme des organismes de jeunesse incitent à
poursuivre et intensifier ce type d’initiatives.
3.5.
Renforcer la présence des jeunes dans le personnel et les activités
partenaires du CTA
L’intégration de jeunes dans le personnel du CTA et dans les activités avec les partenaires
est vitale pour attirer d’autres jeunes dans l’agriculture, améliorer leurs conditions de vie et
renforcer les partenariats avec nos experts en innovation. Le CTA a mis en place un
programme de stages qui permet régulièrement à des jeunes de l’UE ou de la zone ACP de
développer leurs connaissances et leur réseau professionnel tout en bénéficiant d’une
première expérience internationale inestimable. D’autres postes ont été testés et ouverts aux
jeunes et certains ont été recrutés. Le CTA doit passer en revue sa stratégie et s’assurer que
des activités transversales dédiées aux jeunes sont mises en place, évaluées et que les
futurs projets tiennent plus largement compte des jeunes bénéficiaires.
L’atelier stratégique sur la jeunesse sera également l’occasion de passer en revue les
initiatives-clés ciblant les jeunes dans l’agriculture et le développement rural et qui ont été
mises en place par un grand nombre d’institutions aux niveaux national, régional et
international. L’analyse et le regroupement d’informations supplémentaires sur ces initiatives
sera particulièrement utile pour le CTA afin de proposer des activités ciblées, de renforcer
ses niches, de tirer des enseignements des expériences innovantes tout en développant des
partenariats adaptés.
4. FORMAT ET PROGRAMME DE L’ATELIER
L’atelier comportera des séances plénières et des sessions parallèles. Les interventions
générales liées aux thématiques-clés offriront une analyse approfondie ou des informations
sur des problématiques et expériences spécifiques. Les sessions parallèles (discussions
entre participants et sessions d’identification pratique des problématiques) seront l’occasion
de débattre et de faire des recommandations sur des problématiques spécifiques. D’autres
séances plénières permettront de partager et débattre des conclusions des sessions
parallèles.
Un programme prévisionnel figure en annexe de ce document.
11