La Master System
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24 La Master System . La SEGA Mark III japonaise. En Occident, la Mark III fait peau neuve et devient la Master System. La Master System A u milieu des années quatre-vingt, SEGA est déjà un acteur majeur du monde des consoles. Sa SG-1000 (évoquée dans l’article précédent de ce hors-série) est sortie en 1983. La deuxième mouture de cette machine, la SG-1000 Mark II, lui a succédé en 1984. Entre-temps, Nintendo a fait une entrée fracassante sur le marché des consoles de salon avec sa Famicom. SEGA ne peut rester sans réagir et lance la production de la SG-1000 Mark III, qui deviendra bientôt connue simplement sous le nom de SEGA Mark III. Sortie en 1985 au Japon, la Mark III arrive dans le reste du monde à partir de l’année suivante sous une nouvelle identité : Master System. Le premier round de la guerre opposant SEGA à Nintendo pour la domination du marché des consoles peut désormais être livré. Dates de sortie : Vidéo : processeur vidéo dérivé Périphériques : 2 ports manette, 20 octobre 1985 (Japon) (en tant que SEGA Mark III) Juin 1986 (États-Unis) Septembre 1987 (Europe) 4 septembre 1989 (Brésil) du TMS9918 de Texas Instruments. 64 couleurs (32 affichables simultanément). Résolutions possibles : 256 x 192, 256 x 224, 256 x 240 (PAL/SECAM) Son : générateur de son programmable dérivé du SN76489 de Texas Instruments, 4 canaux mono. Support : Sega Card (8 ko), cartouche (128 ko en moyenne) 1 port destiné à des extensions (jamais utilisé) Dimensions : 36,5 cm de large, 6,9 cm de haut, 17 cm d’épaisseur Processeur : Zilog Z-80 (8 bits) cadencé à 3,58 MHz (version NTSC) et 3,55 MHz (version PAL) Mémoire : 8 ko de RAM, 16 ko de VRAM Prix au lancement : 15 000 yens (Japon), 200 dollars (États-Unis), 990 F (France, correspondant à environ 240 € d’aujourd’hui). Zillion, adaptation en jeu vidéo de l’anime du même nom. Réglez votre phaseur La NES avait son « Zapper », la Master System aura quant à elle son « Light Phaser » ! Ce « light gun » voit le jour en 1986. Une rumeur tenace (et évidemment propagée par énormément de sites Internet) prétend que le design du Light Phaser était inspiré des pistolets aperçus dans l’anime Akai Kōdan Zillion de Tatsunoko et Production I.G. En réalité, c’est l’inverse : ce sont les armes de Zillion qui ont été inspirées par le périphérique de la Master System. Eh oui, Zillion n’a été diffusé qu’en 1987, plusieurs mois après le lancement du Light Phaser ! Il s’agissait possiblement d’un pur placement de produit. SEGA a d’ailleurs tiré de cet anime deux jeux sur Master System : Zillion et Zillion 2. Étrangement, ces jeux n’exploitent même pas le Phaser. Le Light Phaser, le flingue de la Master System. À vos Mark, prêts, partez ! Si vous avez grandi à cette époque, vous vous souvenez sans doute de débats enflammés avec vos camarades de classe pour savoir quelle console était la plus puissante, de la NES ou de la Master System. Sur le seul plan du hardware, la Master System était un peu plus puissante (notamment au niveau de la mémoire vive et de la mémoire vidéo) et affichait de meilleurs graphismes grâce à une palette de couleurs plus large (64 couleurs, dont 32 pouvaient être affichées simultanément). Ces points sont spécifiquement ceux qui ont été améliorés par rapport aux précédentes versions de la SG-1000. Malheureusement, SEGA réalise bien vite que la guerre des consoles ne se gagnera pas grâce à la technique : la Famicom est déjà trop bien implantée dans les foyers japonais. Les premières ventes de la Mark III sont encourageantes, avec un million de consoles écoulées dans les mois qui suivent la sortie. Malheureusement, les ventes stagnent rapidement. Il manque à la Mark III Alex Kidd, la première réponse de SEGA au Mario de Nintendo. Peut mieux faire… une killer app, un jeu phare que tout le monde désirera posséder, à l’image de Super Mario Bros. sur Famicom. La réponse de SEGA à Mario, Alex Kidd, est un petit jeu sympathique, mais qui est loin d’avoir l’aura du plombier moustachu. Si la Mark III offre des graphismes spectaculaires, elle pèche sur d’autres terrains : d’abord, celui du son. La Mark III a bien du mal à diffuser des musiques agréables à l’oreille, le générateur sonore intégré, basé sur le SN76489 de Texas Instruments, émettant des sonorités assez stridentes et vite désagréables. Autre pierre d’achoppement : les manettes. Moins bien conçues que celles de la Famicom, elles n’ont pas leur répondant et nuisent au plaisir de jeu.