Assemblée générale Conseil de sécurité

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Assemblée générale Conseil de sécurité
Nations Unies
Assemblée générale
Conseil de sécurité
Assemblée générale
Dixième session extraordinaire d’urgence
Point 5 de l’ordre du jour
Mesures illégales prises par Israël à Jérusalem-Est
occupée et dans le reste du territoire palestinien occupé
A/ES-10/382–S/2007/119
Distr. générale
1er mars 2007
Français
Original : anglais
Conseil de sécurité
Soixante-deuxième année
Lettres identiques datées du 1er mars 2007,
adressées au Secrétaire général et au Président
du Conseil de sécurité par l’Observateur permanent
de la Palestine auprès de l’Organisation des Nations Unies
Depuis ma dernière lettre datée du 26 février 2007, le territoire palestinien
occupé, y compris Jérusalem-Est, n’a cessé de subir des attaques militaires
israéliennes. Les incursions militaires israéliennes et les exécutions extrajudiciaires
se sont poursuivies sans relâche dans la Cisjordanie occupée, c’est-à-dire à
Naplouse et à Djénine. Les habitants de ces villes assiégées subissent les
destructions et la terreur qu’engendrent ces attaques militaires.
Aujourd’hui, le 1er mars 2007, les forces d’occupation israéliennes ont fait une
incursion dans le camp de réfugiés d’Al-Fara’a, au nord-est de Naplouse, arrêtant
trois personnes et en blessant au moins quatre autres. Elles ont procédé à des
perquisitions domiciliaires et à des fouilles autour de plusieurs autres domiciles et
dans des mosquées. Un blocus rigoureux a été imposé dans les villages voisins de
Tammoun et d’Al-Yamoun. Deux Palestiniens au moins ont été arrêtés jusqu’ici
dans le village d’Al-Yamoun. Les forces d’occupation israéliennes ont également
fait des opérations de commandos à Qalqilya et à Barqeen, au sud-ouest de Djénine.
Ces incursions et arrestations font suite à l’exécution extrajudiciaire de trois
Palestiniens dans la ville cisjordanienne de Djénine, le 28 février 2007, par un
commando des forces d’occupation israéliennes qui avait subrepticement pénétré
dans la ville aux premières heures du jour.
En même temps, une incursion israélienne de grande envergure est en cours à
Naplouse, avec déploiement d’au moins 150 véhicules militaires et bulldozers. Un
civil palestinien a été tué à Naplouse et au moins 30 autres blessés, et les forces
d’occupation israéliennes ont arrêté des membres de certaines familles
palestiniennes qui étaient, à leurs dires, « recherchés ». Elles ont en outre encerclé
les trois hôpitaux de la ville et transformé de nombreuses écoles en centres
d’interrogatoire.
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Ces actes d’agression militaire manifestes vont de pair avec les autres plans et
mesures belliqueux d’Israël qui rognent petit à petit toute perspective politique et,
partant, tout espoir de parvenir à un règlement pacifique du conflit israélopalestinien, leur objectif étant de créer sur le terrain des situations apparemment
irréversibles qui rendent impossible la coexistence de deux États.
À Jérusalem-Est, les forces d’occupation israéliennes projettent d’implanter
une nouvelle colonie illégale comprenant 11 000 logements près de Qalandia, au
nord de Jérusalem. Ce projet est de loin l’une des tentatives les plus scandaleuses
des forces israéliennes pour compliquer la situation sur le terrain dans et autour de
Jérusalem-Est occupée, qui continue d’être étranglée économiquement en raison du
bouclage et menacée sur le plan culturel.
En outre, les récentes déclarations de la Ministre israélienne des affaires
étrangères, Mme Tzipi Livni, amènent à s’interroger sur l’adhésion d’Israël à un
règlement pacifique, à la création de deux États et à la Feuille de route. Mme Livni a
ainsi affirmé qu’Israël ne pouvait pas accepter l’Initiative de paix arabe dans sa
forme actuelle, ajoutant que les frontières de 1967 pour le futur État palestinien
posaient problème. Cette observation révèle le manque d’adhésion du
Gouvernement israélien actuel au processus de paix et son absence de bonne
volonté. Dans le même temps, elle témoigne de l’impunité dont Israël, puissance
occupante, bénéficie au plan international alors qu’il ne respecte pas ses
engagements internationaux.
Nous sommes très préoccupés par la situation générale sur le terrain. En effet,
si l’on s’en tient aux plans et aux déclarations des hauts responsables israéliens, on
se rend compte qu’ils diminuent nettement les chances de parvenir à la paix et de
mettre fin au conflit, au lieu de les renforcer. De plus, au vu des attaques injustifiées
et barbares menées par les forces d’occupation israéliennes contre les villes
palestiniennes de la Cisjordanie et du maintien du siège imposé à la bande de Gaza,
qui a pratiquement réduit la majorité des 1,4 million de résidents à la famine, la
communauté internationale se doit d’assumer ses responsabilités envers le peuple
palestinien et de faire respecter le droit international. La communauté internationale
– et en particulier le Conseil de sécurité – doit intervenir pour mettre sans délai un
terme à l’agression israélienne sur le terrain et pour faire en sorte qu’Israël respecte
les engagements et obligations découlant des résolutions et initiatives internationales
sur la question. Si la communauté internationale continue à rester passive, elle ne
fera que favoriser davantage l’impunité et accroître la tension dans la région.
La présente lettre fait suite aux 278 lettres que nous vous avons précédemment
adressées au sujet de la crise dans le territoire palestinien occupé, y compris
Jérusalem-Est, depuis le 28 septembre 2000. Datées du 29 septembre 2000
(A/55/432-S/2000/921) au 26 février 2007 (A/ES-10/381-S/2007/109), ces lettres
constituent les annales des crimes qu’Israël, la puissance occupante, commet contre
le peuple palestinien depuis septembre 2000. Israël, la puissance occupante, doit
répondre de tous ces crimes de guerre, de ce terrorisme d’État et des violations
systématiques des droits de l’homme perpétrées contre le peuple palestinien, et les
auteurs de ces actes doivent être traduits en justice.
Comme suite aux lettres susmentionnées, j’ai le regret de vous informer que,
depuis le 4 janvier 2007, au moins 13 autres civils palestiniens ont été tués par les
forces d’occupation israéliennes, ce qui porte à 4 461 le nombre total de Palestiniens
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tués depuis septembre 2000. Vous trouverez les noms de ces 13 derniers martyrs
dans l’annexe à la présente lettre (voir annexe).
Je vous serais obligé de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente
lettre et de son annexe comme document officiel de la dixième session
extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale, au titre du point 5 de l’ordre du
jour, et du Conseil de sécurité.
L’Ambassadeur,
Observateur permanent de la Palestine
auprès de l’Organisation des Nations Unies
(Signé) Riyad Mansour
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Annexe aux lettres identiques datées du 1er mars 2007,
adressées au Secrétaire général et au Président du Conseil
de sécurité par l’Observateur permanent de la Palestine
auprès de l’Organisation des Nations Unies
Noms des martyrs tués par les forces d’occupation israéliennes
dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est*
(entre le lundi 15 janvier et le mercredi 28 février 2007)
Lundi 15 janvier 2007
1.
2.
Moussa Qarmout
Kamal Khedr (âgé de 19 ans)
Jeudi 1er février 2007
3.
4.
5.
Taha Mohammad Al-Hanjalawi (âgé de 17 ans)
Amer Bassam Kalbouna
Wa’el Awad
Vendredi 2 février 2007
6.
7.
Khaldoun Shuman
Mohammad Abu Arab
Mardi 13 février 2007
8.
Mohammad Shakir Al-Sa’eedi
Samedi 24 février 2007
9.
Yusra Al-Rijbi (âgé de 60 ans)
Lundi 26 février 2007
10.
Anan Al-Tibi
Mercredi 28 février 2007
11.
12.
13.
Ashraf Al-Sa’adi
Mohammad Abu Naa’sa
Alaa’ Braiki
* Le nombre total des martyrs palestiniens tués par les forces d’occupation israéliennes depuis le
28 septembre 2000 s’élève à 4 461.
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