Beaujolais Nouveau : une guerre des prix à coups de bouteilles PET
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Beaujolais Nouveau : une guerre des prix à coups de bouteilles PET
www. journee-vinicole.com MONDE > ISSN 0151-4393 / numéro 22493 QUOTIDIEN > MARDI 24 NOVEMBRE 2009 la Journée Vinicole Actualités Japon Beaujolais Nouveau : une guerre des prix à coups de bouteilles PET Crise économique oblige, l’arrivée du Beaujolais nouveau sera un peu moins fêtée cette année au Japon, sa première destination à l’export. Il sera moins cher aussi grâce à des initiatives de certaines enseignes de la distribution et de leurs fournisseurs. Il s’agit notamment de l’utilisation de bouteilles PET, une petite révolution qui a permis de réduire considérablement le coût cette année pour les consommateurs nippons. En témoigne l’initiative de l’enseigne Seiyu, propriété du groupe américain Wal-Mart. Dans un contexte de prix très agressifs entraîné par la crise économique, la chaîne s’est aventurée sur le terrain des bouteilles PET avec des prix nettement inférieurs à l’équivalent en bouteilles et au positionnement classique des Beaujolais nouveaux sur le marché japonais. En effet, à 890 yens (soit 6,7 euros) la bouteille de 75cl, voire même 749 yens en promotion (contre 980 yens en bouteille verre), Seiyu impulse une diminution spectaculaire des prix qui tournent en moyenne entre 2 000 et 2 500 yens (15-19 euros) pour des références classiques. Sous la marque François Fouché, ce Beaujolais Nouveau 2009 est proposé par la société Grands Chais de France, dans 366 magasins de la chaîne Seiyu. Obturée d’une capsule à vis, la bouteille PET pèse 400g de moins qu’une bouteille classique, un facteur qui influe fortement sur les prix du transport vers ce pays lointain, et donc sur le prix consommateur. La marque François Fouché Beaujolais Nouveau avait déjà connu un succès important l’an dernier, alors qu’elle était toujours conditionnée en bouteilles en verre et commercialisée au prix consommateur de 1 279 yens. Selon Seiyu, son François Fouché Beaujolais Nouveau 2008 lui a permis d’augmenter de 40% ses ventes par rapport à l’année précédente. Lire page 2 : Commerce extérieur Baisse significative des exportations de vins en 2008-2009 Selon le bilan des exportations françaises de vins pour la campagne 2008-2009 présenté par FranceAgriMer lors de la dernière réunion du Conseil spécialisé, celles-ci enregistrent « une baisse significative » par rapport à la campagne 2007-2008. En valeur, avec un total tous vins de 5,8 milliards d’euros, le recul des exportations atteint 18,1%. En volume, à 12,7 millions d’hectolitres, la baisse se chiffre à 12,1%. Ces baisses touchent la plupart des catégories de produits. Les vins de table et de pays sont relativement moins touchés : leurs exportations baissent de -7% en volume, avec 6,4 millions d’hectolitres, pour un léger recul en valeur avec 1 milliard d’€ (-1%). En revanche, en ce qui concerne les VQPRD tranquilles, les baisses sont importantes : -16% en volume, à 5,5 millions d’hectolitres, et -18% en valeur à 2,9 milliards d’€. Les vins effervescents sont aussi particulièrement sensibles à la morosité : -18% en volume (1,3 million d’hectolitres) et -25% en valeur (1,9 milliard d’€). Les exportations françaises de vins vers l’Union européenne en volume (69,7%, soit 8,8 millions d’hectolitres) ont enregistré une baisse plus importante (-14,6%) que celles à destination des pays tiers (3,8 millions d’hectolitres, -6,7%). Il en est de même en valeur avec 3,4 milliards d’€ exportés vers l’UE (-20,5%) et 2,4 milliards d’€ vers les pays tiers (-14,5%). Les bouteilles ont représenté 79,9% des expéditions en volume (10,14 millions d’hl, -12,9%) et 95,4% de la valeur exportée (5,54 milliards d’€, -18,9%). Le vrac a représenté environ 20% des volumes (2,54 millions d’hl, -8,9%) et moins de 5% de la valeur exportée (0,27 milliard d’€, -0,6%). FranceAgriMer constate que la situation du commerce extérieur des vins s’est particulièrement dégradée au début de l’année 2009 comme en témoignent les résultats du premier trimestre : -15% en volume, -29% en valeur avec une désaffection prononcée pour le haut de gamme et le champagne. avec coupe Sommaire International ………………………………… p. 2 Focus Produits ………………………… p. 3-4 2009 © La Journée Vinicole “Toute représentation, distribution ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou des ayants droit ou ayants cause est illicite (article L.122-4 du code de la propriété intellectuelle)”. la Journée Vinicole QUOTIDIEN International > : suite de la page 1 Il n’empêche que les baisses de prix les plus spectaculaires concernent les grandes surfaces. Le groupe Aeon (Jusco), par exemple, présente sa marque de distributeur Beaujolais Nouveau en PET de 75cl au prix de 980 yens, soit deux fois et demie moins cher que le positionnement moyen du marché. Don Quijote, une chaîne de magasins discount, suit son exemple et en propose au prix de 880 yens. A la recherche du rapport qualité-prix avec coupe Des baisses de prix spectaculaires L’arrivée des bouteilles PET n’est pas limitée aux seules grandes surfaces. Les leaders du marché comme Mercian et Sapporo Beer proposent également cette année pour la première fois des Beaujolais Nouveaux en bouteille PET. Grâce à cette orientation, Mercian a réussi à baisser de 15% ses prix, qui avoisinent les 2 020 yens, tandis que Sapporo Beer propose ses Beaujolais à 1 800 yens. Par conséquent, le prix moyen de vente des Beaujolais Nouveaux en 2009 régresse de 10%. Quant à Seiyu, l’enseigne affiche une volonté claire d’opérer une révision de ses prix à la baisse et, dans le même temps, d’élargir sa gamme de produits. Ainsi, la gamme des Beaujolais Nouveaux est passée de deux références l’année dernière à six cette année. Par ailleurs, en septembre dernier, elle a ajouté neuf références de la marque « Extra Special » commercialisée par l’enseigne britannique ASDA, également propriété de l’américain Wal-Mart. Au total, Seiyu propose désormais 18 références de la marque « Extra Special », appréciée pour son très bon rapport qualitéprix par les Japonais. En effet, la fourchette de prix est comprise entre 780 et 1 480 yens pour une sélection qui va du simple vin de cépage sud-africain au Chablis. Selon l’entreprise, son chiffre d’affaires en vins a augmenté de 30% par rapport à l’année précédente grâce à cette marque. Seiyu affirme vouloir poursuivre une politique de recherche de produits importés à de très bons rapports qualité-prix en profitant du réseau Wal-Mart. << 25cl au prix de 1 050 yens. Seiyu ne reste pas en marge de cette tendance : la chaîne commercialise également une bouteille de 37,5cl à 690 yens. Si cette diversification s’avère intéressante pour le consommateur, elle aura du mal à inverser une tendance déjà entamée depuis quatre ans. En effet, depuis le pic de 2004 lorsque le Japon a importé plus d’un million de caisses de Beaujolais Nouveau, les volumes régressent d’une année sur l’autre. En 2008, le Japon n’en a importé plus que 50 000 hectolitres et les acteurs du marché prévoient de nouveau une baisse pour cette année. En effet, les prévisions les plus optimistes situent la baisse entre 10 et 15% tandis que Mercian, lui, parle plutôt de -20% pour un volume global de 450 000 caisses du 2009. Une tendance que l’on a du mal à expliquer précisément : l’image du Beaujolais s’est-elle dégradée ou les consommateurs se lassent-ils après tant d’années de fidèle engouement ? Peut-être que le millésime 2009 – vanté comme étant le plus qualitatif des cinquante dernières années en Beaujolais par la chaîne Seiyu – suscitera un nouvel élan en faveur de ce vin qui reste l’un des grands succès du marketing au Japon. Sharon Nagel et Yuiko Toda Diversification des formats Certaines voix s’élèvent pour dénoncer l’utilisation des bouteilles PET pour le Beaujolais Nouveau cette année, mais force est de reconnaître que le design est attractif et le look semblable à celui des bouteilles en verre. Autre signe de la crise : les formats de bouteilles vont en diminuant. De nombreux distributeurs proposent cette année des Beaujolais Nouveaux dans des formats autres que le 75cl. A titre d’exemple, Kikkoman commercialise un pack de trois bouteilles PET d’une contenance de 18,7cl au prix de 2 200 yens alors que Asahi beer propose à ses clients des Beaujolais Nouveaux en Etats-Unis Le vin surmonte la crise D’après une étude réalisée par la société d’analyses Mintel, les Américains n’ont pas l’intention de renoncer au vin lors des fêtes de fin d’année, malgré la crise. Les deux tiers des personnes interrogées par le cabinet ont affirmé consommer du vin à cette occasion et à des moments particuliers, alors que 58% ont déclaré consommer du vin à la maison sans qu’il n’y ait d’occasion particulière. Malgré la crise, Mintel évalue à 20% la progression du marché américain du vin entre 2004 et 2009. Certes, une régression de 3,2% est intervenue au plus fort de la crise en 2008, mais la société prévoit une stabilisation de la baisse, voire même une progression de 2,1% 2 en 2009 avec un retour de confiance chez les consommateurs quant à la santé de l’économie. « En dépit de la baisse récente, les perspectives du marché du vin paraissent bonnes, du moins pour les segments de prix moyens » a affirmé Sarah Theodore, analyste chez Mintel. « Les vins positionnés à de très bons rapports qualité-prix - les "value wines" - ont aidé les consommateurs à revoir leur perception du vin. Les vins domestiques ont globalement réussi à surmonter la crise grâce à des produits sans prétention, peu chers, qui ont donné une forte impulsion aux ventes ces derniers temps ». Ainsi, Mintel prévoit une évolution du marché du vin en faveur, par exemple, des Bag-in-Box® : « les metteurs en marché disposent désormais d’une occasion pour mettre en avant les avantages de ce type de conditionnement et de se défaire enfin de son image de produit pas cher ». Il reste à gommer une image négative chez certains consommateurs sensibles à leur image : 35% des consommateurs âgés entre 21 et 24 ans se disent disposés à consommer du vin en BIB à la maison mais pas à le servir à des invités, contre 19% tous âges confondus. D’ailleurs, pour 35% des 21-24 ans, le vin que l’on choisit reflète son statut social auprès de ses amis contre seulement 14% pour l’ensemble des tranches d’âge. 2009 © La Journée Vinicole “Toute représentation, distribution ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou des ayants droit ou ayants cause est illicite (article L.122-4 du code de la propriété intellectuelle)”. MARDI 24 NOVEMBRE 2009 N° 22493 >> la Journée Vinicole Focus Produits QUOTIDIEN > Chine Comment créer une marque qui a tout d’une grande… faite par des petits ? Small is beautiful. Même sur le vaste marché chinois. C’est là, que le groupement viticole Wineo a choisi de lancer une nouvelle marque qui, non seulement se compose de plusieurs déclinaisons, mais aussi se veut être le porte-étendard des « petits » producteurs. « Dans ce monde viticole, mené par les grandes marques – à 90% des marques de négoce – nous avions envie de prouver que les petits producteurs étaient aussi capables de faire la différence avec chacun leurs typicités sur un marché de plus en plus convoité par les grandes marques. C’est ainsi qu’est né « Tanins » » explique Nicolas Seffusati, directeur Chine de Wineo Selection Sud. Créé il y a tout juste un an, le groupement composé de cinq caves - coopératives et particulières* - a choisi de concentrer ses efforts, dans un premier temps, sur le marché chinois. Pour cela, il a bénéficié de l’expérience de deux anciens VIE - Nicolas Seffusati et Mathieu Rollin - et de Charles Perez, directeur commercial du Mas Becha dans les PyrénéesOrientales. Celui-ci centralise les aspects administratifs et logistiques en France, tout en faisant bénéficier le groupement de son expérience des marchés export, tandis que les deux premiers se chargent de l’animation commerciale sur place. C’est cette conjonction de compétences et l’antériorité d’une présence en Chine - avant même la création du groupement - qui a permis de concevoir la nouvelle marque. En effet, comme l’explique Charles Perez, il aura fallu trois ans pour qu’un projet de cette nature arrive à maturité : « pendant une année, nous avons présenté des vins de domaine individuels. La deuxième année nous avons présenté des produits qui étaient uniformes au sein d’une même étiquette mais qui étaient encore trop traditionnels. Dans le linéaire Carrefour, en l’occurrence, nous avions très peu d’impact et nous n’arrivions pas à nous imposer visuellement. Puis la troisième année nous avons décidé de créer un concept plus fort, aujourd’hui abouti ». Dynamiser la communication L’idée était de montrer plusieurs typicités sous une même marque. « Le concept de Tanins réunit ses trois gammes sous une même idée, plus ou moins nuancée selon la gamme » explique Nicolas Seffusati. Les trois gammes s’intitulent Découverte, Caractère et Terroir. La cohérence de la marque est assurée par certains éléments graphiques de l’habillage, qui devient plus sophistiqué au fur et à mesure que l’on monte en gamme. Par ailleurs, pour dynamiser la communication, un parallèle est proposé entre le profil organoleptique de chaque vin et un aspect de la personnalité du consommateur. « De cette manière, la cible se sent plus proche des vins Tanins, trouvant à travers notre marque, le vin qui lui correspond le mieux » précise encore Nicolas Seffusati. Trois gammes Ainsi, pour l’entrée de gamme, Découvertes, qui s’adresse à une cible relativement jeune et audacieuse, un slogan a été créé : « Tanins, which wine are you ? » (Quel vin êtesvous ?). Chacun des vins apporte une réponse à cette question : « I’m totally natural » (Je suis totalement nature) pour le cabernet (biologique), propose l’univers de la nature, du retour aux sources, par exemple. Le milieu de gamme, Caractère, suit les mêmes principes tout en s’adressant à une cible plus connaisseuse et curieuse en matière de vin. Les visuels sont moins provocateurs, plus artistiques et les couleurs plus douces. Enfin, le haut de gamme - Terroirs - s’adresse à des connaisseurs avec trois appellations : Vacqueyras, Saint-Joseph et Châteauneuf-du-Pape. Le parallèle entre style de vin et personnalité est respecté mais avec des notions encore plus subjectives en utilisant le respect comme valeur : « Be respectful of our History » (Respectez notre histoire), par exemple, pour le Châteauneuf-du-Pape. avec coupe Rassurer le client Le choix de la grande distribution comme circuit de distribution privilégié explique l’importance de créer une véritable marque. « Le linéaire Carrefour en Chine est identique à celui en France sauf que, au niveau de la consommation, il y a vingt ans de retard par rapport à ici. Ainsi, un linéaire avec uniquement des vins de domaine n’est pas lisible pour les Chinois » estime Charles Perez. Pour celui-ci, les vins de domaine, avec une image qualitative et un positionnement très valorisé, correspondent davantage au circuit de la restauration. Pour la grande distribution, l’inconvénient réside, comme en France, dans l’absence de conseils aux clients. « Il faut que les clients retrouvent le produit même quand nous ne sommes pas dans le rayon. Les promotrices, malgré tout le travail qu’elles font, apportent du conseil mais elles ne sont pas la garantie du vin. Le fait d’avoir un habillage, une gamme, la communication, la presse, une présence dans le catalogue rassure tout de suite les consommateurs et permet de leur apporter une garantie d’origine et de qualité ». La communication assoit l’image du vin Pour susciter l’intérêt des consommateurs préalablement au lancement en grande surface fin octobre, Wineo s’est appuyé sur deux axes de communication en particulier : la radio et la sensibilisation des leaders d’opinion, à la fois chinois et étrangers. « La radio touche énormément de personnes. Même si la télévision est très prisée, les contenus de la téléSuite page 4 : 2009 © La Journée Vinicole “Toute représentation, distribution ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou des ayants droit ou ayants cause est illicite (article L.122-4 du code de la propriété intellectuelle)”. N° 22493 3 MARDI 24 NOVEMBRE 2009 la Journée Vinicole QUOTIDIEN vision ne sont pas encore adaptés au message que nous voulons véhiculer, puis les budgets ne sont pas les mêmes » explique encore Charles Perez. Pour toucher les prescripteurs, c’est la communication papier qui a été choisie : « ces deux axes de communication nous ont permis de recevoir beaucoup de gens à la foire aux vins. Nous avions l’impression de présenter une marque qui était déjà sur le marché depuis trois ou quatre ans. Les gens venaient d’eux-mêmes acheter le vin. Ils l’avaient déjà vu donc ils n’avaient pas besoin d’être approchés en anglais ou en chinois ». Les budgets de communication du groupement en Chine s’élèvent à environ 50 000 euros, sachant que l’essentiel de la communication est focalisé sur Tannins. « C’est le concept le plus facile à comprendre et à mettre en avant. Aujourd’hui, dépenser de l’argent pour mettre en avant des marques de producteurs, avec coupece n’est pas efficace ; le marché n’est pas prêt. Nous allons créer des niches et mettre en place une communication autour des domaines mais pour l’instant le marché n’est pas assez mature ». Un effet domino L’engouement suscité par Tanins lors de deux foires aux vins Carrefour, la première à Shanghai suivie d’une deuxième à Pékin, a incité d’autres magasins à référencer les produits. « Pour les deux jours d’ouverture à Shanghai, plus de 1 000 bouteilles ont été vendues, la meilleure vente hors Champagne de la Wine Fair » se réjouit Nicolas Seffusati. « Suite à ce premier succès, les autres magasins Carrefour ont tous revu leurs commandes à la hausse. Le magasin Carrefour de Canton, ayant eu vent de la nouvelle, a choisi une bouteille Tanins pour la couverture de son catalogue ». La marque est positionnée autour des 78 RMB (soit 7,6 euros) pour toutes les références en entrée de gamme, à 135 (13 euros) pour les << Focus Produits > milieux de gamme et à 450 (44 euros) pour les vins du Rhône en Terroir. Grâce au travail réalisé en collaboration avec son importateur FWP, des référencements ont été obtenus auprès de plusieurs autres enseignes, dont Wal-Mart, Lotus, Auchan, City Shopping, Century Mart ou encore Tesco. C’est la même collaboration avec FWP (French Wine Paradox) qui est à l’origine du nom de la marque : « nous voulions mettre en avant l’aspect vin et santé, qui bénéficie d’un écho assez fort en Asie. Nous avons aussi cherché un mot qui ne comporte pas trop de ‘r’, qui véhicule l’image du vin, qui soit facile à dire et à traduire et simple à retenir. Parmi tous les mots du vin que nous avons mis sur le papier, c’est bien Tanins qui est sorti du lot » précise Charles Perez. Un référencement grâce à un réseau Plus encore que le nom, ce qui fait la différence en Chine, c’est le travail de préparation et de suivi sur place. « Pendant trois ans, nous avons réalisé un travail de terrain, construisant un réseau et c’est ce réseau qui nous a permis d’obtenir ce référencement. Nous connaissons personnellement les acheteurs. Bien sûr, il faut disposer d’une capacité d’investissement pour la promotion et le placement en rayon, c’est important voire obligatoire. Mais ce n’est pas cela qui a fait la différence ». L’objectif fixé pour 2009 est de commercialiser entre 120 000 et 150 000 bouteilles. « A l’heure actuelle, nous sommes à environ 30 000, sachant que nous sommes sur le "réassort" et que c’est la première commande. En Chine, j’entends des chiffres de vente très importants, des gens qui disent vendre des millions de bouteilles. On peut en vendre des milliers et s’en faire payer des centaines. Pour notre part, nous réalisons véritablement les chiffres que nous annonçons, ce qui n’est pas le cas de tout le monde ». Pas de crise économique Dans tous les cas, le marché chinois du vin ne connaît pas la crise : « nous avons vécu quelques petites tensions vis-à-vis de la politique mais pas vis-à-vis de l’économie. Aujourd’hui, nos clients ne sont pas du tout touchés par la crise économique » rajoute Charles Perez. Et avec l’Exposition universelle prévue pour 2010, les perspectives sont bonnes. D’autant plus qu’un rayonnement est d’ores et déjà en train de se faire sur d’autres pays de la zone. Dans un premier temps, la marque sera présente en Thaïlande pour le Bonjour French Fair organisée par Sopexa en décembre prochain avant de gagner d’autres marchés, sans doute des marchés neufs pour lesquels le concept est adapté. « Les marchés européens ou nord-américains ne sont plus dans l’attente de ces produits-là. Ils ne veulent plus des produits aussi marketés, ce qu’ils veulent c’est l’identité de terroir » estime Charles Perez. Ainsi, au sein de Wineo, il faudra sans doute envisager différentes branches : une branche « produits marketés » et une branche sélection de terroirs, par exemple, pour attaquer des marchés matures. Mais pour l’instant, la conquête du vaste marché chinois occupe déjà les esprits. Sharon Nagel *Château de Grezan (Laurens - 34), Cave Coopérative d’Adissan (Adissan - 34), Domaine Mas Becha (Thuir - 66), Les Terroirs de Montpellier / Les Coteaux de Montpellier (StGeniès-des-Mourgues - 34), Cave Coopérative de Quarante (Quarante - 34). La Journée Vinicole Quotidien La Journée Vinicole est propriété de JV Presse Info Directeur de la publication et Rédacteur en chef : Robert Amalric Edition : Sarl JV Presse Info au capital de 32 100 € 503 806 937 RCS MONTPELLIER Siège social : Parc Cresse-Saint-Martin 34660 COURNONSEC Tél. 04 67 07 52 66 Fax 04 67 71 76 88 Web : http://www.journee-vinicole.com E-mail : [email protected] Imprimé par : Imprimerie spéciale Journée Vinicole 34000 Montpellier Commission paritaire : n° 0409 T 87409 ISSN : 0151-4393 4 2009 © La Journée Vinicole “Toute représentation, distribution ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou des ayants droit ou ayants cause est illicite (article L.122-4 du code de la propriété intellectuelle)”. MARDI 24 NOVEMBRE 2009 N° 22493