télécharger le programme définitif, la présentation des
Transcription
télécharger le programme définitif, la présentation des
13e Université d’automne de l’arapi Le Croisic (Loire Atlantique), du 6 au 10 octobre 2015 Livret du partici pant Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge T oute l’équipe de l’arapi est très heureuse de vous accueillir pour cette 13e Université d’automne. Pour la 8e fois, cet évènement scientifique se tient au Domaine de Port aux Rocs, qui nous offre, face au cadre magnifique de la Côte sauvage du Croisic, une ambiance amicale et studieuse, propice pour apprendre, échanger et partager. C’est une occasion privilégiée d’actualiser nos connaissances, que nous soyons scientifiques engagés dans la recherche sur les Troubles du Spectre de l’Autisme ou le développement, professionnels des établissements hospitaliers ou médico-sociaux accompagnant des personnes avec autisme, familles, ou étudiants et jeunes chercheurs. Comme précédemment, nous avons la joie d’accueillir des participants et intervenants de divers pays et de voir confirmée la dimension internationale de nos échanges. Le fil conducteur de cette édition sera « Le développement n’a pas d’âge ». Il est maintenant acquis que l’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la personne durant la vie entière, avec des manifestations variables selon l’âge. Le développement est altéré très tôt, ce qui doit nous amener à reconnaître les perturbations résultantes le plus précocément possible. Beaucoup de questions restent bien sûr ouvertes. Le Professeur Christopher Gillberg nous fait l’honneur d’introduire cette université et d’aborder la question du développement des jeunes enfants, à la lumière du modèle ESSENCE (Early Symptomatic Syndromes Eliciting Neurodevelopmental Clinical Examinations) qu’il a développé. Nous aborderons également la question du développement en fonction de l’âge (adolescence, vieillissement), du sexe, de divers processus physiologiques et/ou pathologiques l’influençant (prématurité, tics et TOC, apprentissages cognitifs et moteurs, système nerveux entérique), et ainsi que d’approches thérapeutiques susceptibles de le toucher (médicaments ; rTMS). L’extrapolation de ces données dans la mise en place et l’évalua- tion des interventions auprès d’enfants et adultes avec autisme pourra être discutée. La séance de posters vous permettra d’avoir un panorama des recherches en cours et d’échanger avec les jeunes chercheurs sur leurs résultats, les différentes questions et perspectives soulevées par leurs travaux. Les ateliers de formation sont l’occasion d’aborder des aspects spécifiques de l’accompagnement des personnes avec autisme : les places dans chaque atelier sont limitées ; n’oubliez donc pas de vous inscrire. Enfin, nous sommes tous conscients que la recherche n’est possible que grâce à la synergie entre les personnes avec autisme, leurs familles, les cliniciens et les chercheurs. L’idée de promouvoir cette collaboration, de rendre accessible les connaissances et de les diffuser pour un meilleur accompagnement des personnes avec autisme a toujours été au cœur de l’action de l’arapi depuis ses origines. La table ronde, qui réunira les associations de familles autour de Dominique Donnet-Kamel (parent) et Catherine Barthélémy (professionnelle), en sera une nouvelle illustration. Vous trouverez dans ce livret toutes les informations qui vous seront utiles pour ces cinq journées : programme détaillé, présentation des intervenants, résumés des conférences et des communications affichées, liste et coordonnées des participants. Nous vous souhaitons une excellente semaine de travail, où le plaisir d’apprendre s’associe à celui de faire de nouvelles rencontres enrichissantes et conviviales.Bonne semaine à toutes et à tous. René Cassou de Saint Mathurin, président de l’arapi Pascaline Guérin, présidente du Comité Scientifique et les comités d’organisation Le programme scientifique en un clin d’œil Autisme, actualités et perspectives. Mardi 6 octobre 2015 20 h 00-20 h 15 Ouverture de l’Université d’automne Pascaline Guéri (présidente du Comité scientifique de l’arapi) et René Cassou de Saint Mathurin (Président de l’arapi) 20 h 15-21 h 15 Conférence introductive : Autisme. Le développement n’a pas d’âge Christopher Gillberg (Göteborg, Suède) Mercredi 7 octobre 2015 Autisme et prématurité. Présidente de séance : Catherine Barthélémy (Tours) § Troubles du Spectre de l’Autisme chez l’enfant né prématurément Olivier Baud 9 h 00-10 h 30 § Rôle de la neuroinflammation dans la physiopathologie des troubles autistiques Pierre Gressens (UMR 1141, Inserm-Université Paris 7) 10 h 30-11 h 00 Pause Evolution des jeunes enfants. Présidente de séance : Bernadette Rogé (Toulouse) § De quelques effets de l’environnement qui forment la perception et la réactivité affective chez l’enfant : à la recherche de périodes sensibles et d’effets durables 11 h 00-12 h 30 Benoist Schaal ( Carolyn Granier-Deferre (Laboratoire Psychopathologie et Processus de Santé, Université Paris-Descartes) § « Early Symptomatic Syndromes Eliciting Neurodevelopmental Clinical Examinations (ESSENCE) » Christopher Gillberg (Göteborg, Suède) 12 h 45 Déjeuner buffet Autisme et vieillissement. Président de séance : Jean-Louis Agard (Toulouse) § Vieillissement : approche médicale et adaptative et implications dans l’autisme Caroline Hommet (UMR U930, Inserm-Université de Tours) 16 h 00-17 h 30 § Neuropsychologie et neuroimagerie de la mémoire : études dans le vieillissement et dans l’autisme Francis Eustache (UMR U1077, Inserm-EPHE-Université de Caen) Autisme et genre. Président de séance : Francesc Cuxart (Barcelone, Espagne) § Le genre : un facteur protecteur dans l’expression phénotypique de l’autisme ? Amaia Hervàs (Barcelone, Espagne) 17 h 30-19 h 00 § Variations génétiques dans l’étiologie de l’autisme Jacob Vorstman (UMC Utrect Brain Centre Rudolf Magnus, Pays Bas) Jeudi 8 octobre 2015 Table ronde avec les associations de familles « Interactions des associations de familles et de la recherche, un compagnonnage vivant et fructueux » 9 h 00-10 h 30 Animatrice : Dominique Donnet-Kamel arapi : Catherine Barthélémy, Autisme Europe : Michel Favre, Autisme France : Danièle Langloys, Collectif Autisme : Florent Chapel, Sésame Autisme : Christine Meignien, Unapei : Christel Prado 10 h 30-11 h 00 Pause Autisme et adolescence. Présidente de séance : Anouck Amestoy (Bordeaux) § L’adolescence dans l’autisme 11 h 00-12 h 30 Mohammad Ghaziuddin (Université du Michigan, USA) § Comprendre la puberté en 2015, peut-on la moduler ? Agnès Linglart (Inserm U986, Hôpital de Bicêtre) 12 h 45 Déjeuner buffet 2 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Le programme scientifique en un clin d’œil Le développement n’a pas d’âge Aire de Broca et TMS. Présidente de séance : Jacqueline Nadel (Paris) § Les cerveaux miroirs et la région de Broca Luciano Fadiga (Parme, Italie) 14 h 30-15 h 15 Processus d’apprentissaage. Président de séance : Patrick Chambres (Clermont-Ferrand) § Les chemins du développement cognitif observés en imagerie cérébrale 15 h 15-16 h 45 Olivier Houdé (UMR 8240, CNRS, LaPsyDé, Paris) § Troubles de la coordination : apports des sciences cognitives Caroline Huron (UMR U562 Inserm-Université Paris-Sud-CEA, Orsay) 16 h 45… Panorama des communications affichées Introduction : Nicole Bruneau (Tours) et Patrick Chambres (Clermont-Ferrand) Echanges avec les auteurs des communications Vendredi 9 octobre 2015 Autisme et pharmocologie. Président de séance : Eric Lemonnier (Limoges) § Approches pharmacologiques dans l’autisme : traitements de l’autisme ou de la comorbidité ? L’exemple des liens entre TSA et TDAH Manuel Bouvard (UMR 5287, CNRS-Université de Bordeaux) 9 h 00-10 h 30 § Recueillir, utiliser et partager les données sur les patients : une base de données gérée par une association de familles Megan O’Boyle (PMSF, Floride, USA) 10 h 30-11 h 00 Pause 11 h 00-12 h 30 Système nerveux entérique. Président de séance : Dominique Fiard (Niort) § L’apport de le Neurogastroentérologie aux maladies psychiatriques Michel Neunlist et Hélène Boudin (UMR U913 Inserm-Université de Nantes) 12 h 45 Déjeuner buffet Mécanismes cérébraux et thérapeutiques d’avenir Président de séance : Jean Pierre Malen (Paris) § Mouvements anormaux psychomoteurs (stéréotypies, tics, TOC) : 16 h 30-17 h 15 de la phénoménologie à la physiopathologie Pierre Burbaud (CNRS UMR 5293, Université de Bordeaux, CHU de Bordeaux) 17 h 30-18 h 15 Conclusion. Patrick Chambres, vice-président de l’arapi Samedi 10 octobre 2015 1 Signes sensorimoteurs précoces en amont du diagnostic : médicaux et paramédicaux en première ligne Evelyne Soyez et Serge Papiernik (Paris) 2 UEM : bilan d’étape, interventions précoces et perspectives Bernadette Salmon (Marseille), Marie-Christine Dulieu (Paris) et Sophie Biette (Nantes) Ateliers de 3 formation 9 h 00-12 h 00 Les communications émergentes chez les personnes avec autisme : labourer, semer, cueillir… Pascale Dansart (Tours) et Edgar Moussaoui (Caen) 4 Particularités de fonctionnement autistique : implications pratiques au quotidien Karima Mahi (Paris) 5 Activité physique/motrice, développement et santé Florian Curbelié et Sébastien Dutheil (Saint-Sétiers, 63) 6 Adultes avec autisme avec déficience intellectuelle et environnement : les nécessaires adaptations réciproques Francesc Cuxart (Barcelone, Espagne) et Séverine Recordon-Gaboriaud (Niort) 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 3 l’arapi arapi L’ a été fondée en mars 1983, à l’initiative d’un groupe de parents et de professionnels. Elle a pour objet de promouvoir et de favoriser le développement de la recherche sur l’autisme. Pour cela, elle travaille sur le plan national en prenant tout contact propre à favoriser une coopération internationale et tout particulièrement européenne, à développer les actions suivantes : • susciter des recherches et des études, en aidant à la mise en place des moyens nécessaires, • entreprendre et favoriser toute action d’information et de diffusion des connaissances, • entreprendre et favoriser toute action de formation. Les spécialités scientifiques susceptibles d’apporter leur concours ne sont pas limitées. L’arapi déclare explicitement dans ses statuts recourir à toutes les disciplines pouvant contribuer à mieux comprendre, traiter, prévenir l’autisme, L’arapi possède l’originalité d’associer d’une part, les professionnels concernés dans leur diversité, d’autre part, les familles de personnes autistes et leurs amis. Les uns et les autres forment deux collèges électoraux séparés, et l’égalité absolue de représentation est assurée au Conseil d’Administration qui est l’instance délibérante de l’association. Cette participation des parents à une association destinée à favoriser la recherche est importante : les parents jouent un rôle considérable dans l’observation, l’accompagnement, l’éducation et l’insertion des personnes autistes. Le Conseil d’Administration est assisté d’un Comité Scientifique, à majorité professionnelle, qui donne son avis sur les recherches entreprises ou à entreprendre, ainsi que sur toute question d’ordre scientifique et éthique. Le Conseil d’Administration de l’arapi Le Comité Scientifique de l’arapi (issu de l’AG du 28 mars 2015) (désigné le 14 juin 2014) Bureau Président : René Cassou de Saint Mathurin (Professionnels) Vice-Présidents : Patrick Chambres (Parents) Catherine Barthélémy (Professionnels) Secrétaire Générale : Bernadette Salmon (Parents) Secrétaire Général adjoint : Jean-Pierre Malen (Professionnels) Trésorière : Josiane Scicard (Parents) Trésorier adjoint : Jean-Paul Dionisi (Professionnels) Membres Collège Professionnels Anouck Amestoy Francesc Cuxart Pascale Dansart Pascaline Guérin Séverine Recordon-Gaboriaud Marie-Françoise Savet René Tuffreau Eric Willaye 4 depuis la biologie fondamentale jusqu’aux sciences humaines, sans oublier les différentes disciplines cliniques et les sciences méthodologiques (statistiques, épidémiologie), sciences de la communication et de l’éducation. Collège Parents Jean-Louis Agard Sophie Biette Mireille Lemahieu Jacqueline Mansourian-Robert Monique Pineau Didier Rocque Jean-Jacques Taillandier Karima Taleb-Mahi Jean-Claude Theuré Présidente : Pascaline Guérin Vice-Présidente : Nadia Chabane Secrétaire : Nicole Bruneau Collège professionnels Catherine Barthélémy Francesc Cuxart Pierre Dufresne Dominique Fiard Eric Lemonnier Ghislain Magerotte Jean-Pierre Malen Annalisa Monti Jacqueline Nadel Bernadette Rogé Evelyne Soyez Carole Tardif Roberto Toro Eric Willaye Collège parents Jean-Louis Agard Sophie Biette Patrick Chambres Dominique Donnet-Kamel Marie-France Epagneul Julien Girard Bernadette Salmon Jean-Jacques Taillandier 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Dans ce livret… 13e Université d’automne de l’arapi Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Président de l’arapi : René CASSOU de SAINT MATHURIN Présidente du Comité Scientifique de l’arapi : Pascaline Guérin Autres membres du comité Scientifique de l’Université d’automne : Patrick Chambres Nadia Chabane Nicole Bruneau Catherine Barthélémy Sophie Biette Jacqueline Nadel Bernadette Rogé Dominique Donnet-Kamel Responsable des communications affichées : Patrick Chambres Comité d’organisation de l’Université d’automne : Jean-Louis Agard Pascale Dansart Jean-Paul Dionisi Jean Pierre Malen Bernadette Salmon Josiane Scicard Les conférences Autisme et prématurité Troubles du Spectre de l’Autisme chez l’enfant né prématurément Olivier Baud........................................................................................................7 Rôle de la neuroinflammation dans la physiopathologie des troubles autistiques Pierre Gressens...................................................................................................8 Evolution des jeunes enfants : de la période périnatale à l’enfance Développement sensoriel et perceptif fœtal : état des connaissances Carolyn Granier-Deferre.....................................................................................9 « Early Symptomatic Syndromes Eliciting Neurodevelopmental Clinical Examinations (ESSENCE) » Chrstopher Gillberg..........................................................................................10 Autisme et vieillissement Vieillissement : approche médicale et adaptative et implications dans l’autisme Caroline Hommet.............................................................................................11 Neuropsychologie et neuroimagerie de la mémoire : études dans le vieillissement et dans l’autisme Francis Eustache...............................................................................................12 Autisme et genre Le genre : un facteur protecteur dans l’expression phénotypique de l’autisme ? Amaia Hervàs...................................................................................................13 Variations génétiques dans l’étiologie de l’autisme Jacob Vorstman................................................................................................14 Autisme et adolescence L’adolescence dans l’autisme Mohammad Ghaziuddin...................................................................................15 Comprendre la puberté en 2015, peut-on la moduler ? Agnès Linglart...................................................................................................16 Aire de Broca et TMS Les cerveaux miroirs et la région de Broca Luciano Fadiga.................................................................................................17 Processus d’apprentissage Les chemins du développement cognitif observés en imagerie cérébrale Olivier Houdé....................................................................................................18 Troubles de la coordination : apports des sciences cognitives Caroline Huron.................................................................................................19 Maquette et traductions : Virginie Schaefer Impression : Présence Graphique, Monts (37) Photos page couverture : Josiane Scicard Les textes publiés dans ce livret le sont sous la responsabilité de leurs auteurs. Autisme et pharmocologie Approches pharmacologiques dans l’autisme : traitements de l’autisme ou de la comorbidité ? L’exemple des liens entre TSA et TDAH Manuel Bouvard...............................................................................................20 Recueillir, utiliser et partager les données sur les patients : une base de données gérée par une association de familles Megan O’Boyle.................................................................................................21 Système nerveux entérique L’apport de le Neurogastroentérologie aux maladies psychiatriques Michel Neunlist et Hélène Boudin....................................................................22 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 5 Dans ce livret… Mécanismes cérébraux et thérapeutiques d’avenir Autisme, sillon temporal supérieur (STS) et cognition sociale : études en imagerie cérébrale et en TMS Mônica Zilbovicius............................................................................................24 Mouvements anormaux psychomoteurs (stéréotypies, tics, TOC) : de la phénoménologie à la physiopathologie Pierre Burbaud.................................................................................................25 Table ronde avec les associations de familles « Interactions des associations de familles et de la recherche, un compagnonnage vivant et fructueux » animée par Dominique Donnet-Kamel (arapi, Autisme Europe, Autisme France, Collectif Autisme Sésame Autisme, Unapei)...........................................................................26 Les ateliers 1. Signes sensorimoteurs précoces en amont du diagnostic Evelyne Soyez et Serge Papiernik................................................................30 2. UEM : bilan d’étape, interventions précoces et perspectives Bernadette Salmon, Marie-Christine Dulieu et Sophie Biette......................31 3. Les communications émergentes chez les personnes avec autisme : labourer, semer, cueillir… Pascale Dansart et Edgar Moussaoui.........................................................33 4. Particularités de fonctionnement autistique : implications pratiques au quotidien Karima Mahi...............................................................................................34 Activité physique/motrice, développement et santé Florian Curbelié et Sébastien Dutheil..........................................................35 6. Adultes avec autisme avec déficience intellectuelle et environnement : les nécessaires adaptations réciproques Francesc Cuxart et Séverine Recordon-Gaboriaud .....................................36 Les communications affichées Les communications affichées en un clin d’œil................................................38 Résumés des communications affichées..........................................................40 Coordonnées des participants.........................................................................66 Les soutiens et partenaires..............................................................................80 6 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les conférences Autisme et prématurité Troubles du Spectre de l’Autisme chez l’enfant né prématurément L es troubles cognitifs et des difficultés psychosociales chez les ex-prématurés à l’âge scolaire restent mal compris. L’autisme est la forme la plus complète des Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) incluant les Troubles Envahissants du Développement (TED) non spécifiés et le syndrome d’Asperger. Les TSA sont un important problème de santé publique en France et concernent environ 1/100 enfants. Les symptômes (troubles social, du langage et répétitifs stéréotypés du comportement) sont le plus souvent diagnostiqués vers l’âge de 3 ans. Les antécédents pré- et périnataux sont plus fréquents dans les TED que dans la population générale. Une revue systématique récente non quantitative à partir de 7 études (3 études de cohorte, 4 études cas-témoins) réalisées dans 5 pays (Australie, Danemark, Etats-Unis, Israël, Suède) a suggéré que deux caractéristiques périnatales étaient associées à une augmentation du risque d’autisme ou de TED : le faible poids de naissance pour l’âge gestationnel et une hypoxie néonatale. Cependant, très peu d’études ont exploré la prévalence des troubles autistiques chez les prématurés. Limperopoulos et al. a montré que 26 % de prématurés de < 1500 g ont des symptômes précoces d’autisme à l’âge moyen de 21.9 mois (+- 4.7 mois) diagnostiqués par des tests de dépistage non spécifiques (M-CHAT, Vineland Adaptative Behavior Scale, Child Behavior Checklist). Les principaux facteurs de risque sont le faible poids de naissance et l’âge gestationnel, le sexe masculin, la notion d’une chorioamniotite, le score de gravité élevé initial (SNAP-II) et les anomalies à l’IRM cérébrale (leucomalacie périventriculaire, hémorragie périventriculaire, ventriculomégalie, lésions parenchymateuses du tronc cérébral et du cervelet). Plusieurs études suggèrent en effet le rôle d’anomalies de la connectivité dans des régions spécifiques du cerveau chez les enfants autistiques. En particulier les lésions du vermis cérébelleux sont beaucoup plus fréquentes, les hémorragies du cervelet isolées ou associées à des lésions supratentorielles sont retrouvées chez 30 à 40 % des enfants avec des signes autistiques. L’association entre le risque de troubles autistiques à moyen et long terme et les lésions néonatales du cervelet et du cerveau chez les grands prématurés nécessite d’être confirmée par des tests diagnostiques spécifiques avec une évaluation neurocomportementale précoce et prolongée. Mercredi 7 octobre 2015 de 9 h à 10 h 30 Présidente de séance : Catherine Barthélémy Olivier Baud Le professeur Olivier Baud est un neuroscientifique de premier plan, directeur d’une équipe de recherche au sein de l’Inserm U1141 et directeur du service de réanimation néonatale à l’Hôpital Robert Debré à Paris. Il est professeur de pédiatrie à l’Université Paris-Diderot. Il a crée sa propre équipe de recherche Inserm en 2006 : une équipe de pointe travaillant sur la neuroprotection, les voies de réparation du cerveau en développement. En recherche clinique ce groupe explore de multiples domaines des soins intensifs et de la néonatologie. Au cours de sa carrière, le professeur Baud a coordonné des programmes de recherche expérimentale et clinique. Il a reçu plusieurs prix et a obtenu des contrats de recherche durant cette période : un prix du Conseil européen de la recherche (projet sous la direction de Mickaël Tanter), un prix de la recherche de la Mairie de Paris, trois financements dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique, deux de l’ANR, un de la Fondation pour la Recherche Médicale, une allocation de recherche du DIM Stem-pôle et un prix de la Fondation de l’Avenir : un total de plus de 2.4 M € en tant qu’investigateur principal. Il donne plusieurs cours de pédiatrie et de neurosciences aux Universités Paris-Descartes et Paris-Diderot. Il fait actuellement partie de l’équipe éditoriale de la revue PLOS ONE. Depuis 2004 il a publié 110 articles, il a un indice h de 24. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 7 Les conférences Rôle de la neuroinflammation dans la physiopathologie des troubles autistiques D es mutations dans plusieurs gènes, des translocations génomiques, et des variations du nombre de copies ont été impliquées dans les troubles autistiques (TA), mais chaque facteur génétique n’est responsable que d’une petite fraction de cas (Betancur, Brain Res 2011;1380:42). En outre, il est évident que les facteurs environnementaux jouent un rôle important dans la pathogenèse des TA (Gradbrucker, Front Psychiatry 2013;3:118). Il est donc essentiel de développer et caractériser de nouveaux modèles des TA qui intègrent les facteurs environnementaux impliqués dans l’augmentation de l’incidence des TA et d’élucider les mécanismes moléculaires par lesquels ils conduisent à un phénotype de TA. Cela nous permettrait de mettre en évidence l’existence de mécanismes communs par lesquels les facteurs environnementaux modulent les facteurs génétiques, ce qui devrait conduire à un meilleur dépistage des patients à risque et à de nouvelles stratégies thérapeutiques. Un facteur environnemental fortement associé aux TA est la naissance prématurée, les bébés prématurés ayant un risque 10 fois plus élevé de développer des TA comparé à des enfants nés à terme (Moster et al., N Engl J Med 2008;3:262). Les mécanismes physiopathologiques sousjacents ne sont pas connus mais différents éléments ont émergé dans la littérature, nous permettant de formuler ensuite des hypothèses : i) la naissance prématurée spontanée se déroule le plus souvent dans un contexte de chorioamniotite conduisant à un syndrome inflammatoire fœtal et néonatal (Goldenberg et al., Lancet 2008;371:75) ; ii) différentes équipes ont montré un lien expérimental entre inflammation fœtale et développement ultérieur de signes comportementaux compatibles avec les TA (Depino, Mol Cell Neurosci 2013;53:69 ; Meyer et al., Pediatr Res 2011;69:33) ; iii) les gènes identifiés dans l’autisme codent pour plusieurs d’entre eux pour des protéines synaptiques suggérant fortement que les TA sont des maladies de la connectivité et du fonctionnement synaptique (Delorme et al., Nat Med 2013;19:685) ; iv) des travaux récents ont démontré que les cellules microgliales (macrophages du cerveau) sont essentielles pour la maturation synaptique normale (Kettenmann et al., Neuron 2013;77:10) ; v) les modèles animaux ont permis de montrer que ces cellules microgliales s’activaient fortement en cas d’inflammation périnatale, cette activation massive ayant un impact potentiellement délétère sur la production et stabilisation synaptiques ; vi) il existe de plus en plus de preuves de l’implication spécifique du cervelet dans les TA ; vii) chez l’homme, il y a une croissance rapide du cervelet durant le troisième trimestre qui est perturbée par un accouchement prématuré (Rakic, J Comp Neurol 1971 141:283). Une hypothèse originale basée sur ces différents éléments de preuve propose que la neuroinflammation chez les prématurés dérégule le développement normal du cerveau, 8 incluant la modulation par la microglie du développement des synapses, ce qui conduit à des troubles du comportement tels qu’observés dans les TA. Ces anomalies du développement cérébral induites par la neuroinflammation périnatale toucheraient différentes structures cérébrales mais en particulier le cervelet et le télencéphale. Pierre Gressens Né en 1965, Pierre Gressens a reçu son diplôme de docteur en médecine à la Faculté de médecine de l’Université Catholique de Louvain en 1989 et son agrégation de l’enseignement supérieur à la même faculté en 1995. Il a en outre obtenu une spécialisation en neurologie pédiatrique. Il a effectué un stage de recherche post-doctoral avec le professeur Henry Webster deForest aux NIH (Etats-Unis). Il travaille à l’Hôpital Robert Debré depuis 1995, et à Londres depuis 2009. Actuellement, il est le directeur de l’UMR 1141 InsermUniversité Diderot, coordinateur du Département HospitaloUniversitaire PROTECT, co-directeur du Laboratoire International Associé (avec l’Indian Institute of Sciences, Bangalore, Inde), directeur adjoint de la Fondation PremUP, attaché dans le service de neurologie pédiatrique à l’Hôpital Robert Debré à Paris, et professeur de neurologie fœtale et néonatale au King’s College of London. Il a publié plus de 233 articles originaux et plus de 166 articles de synthèse et chapitres de livres. Plus de 282 conférences invitées et séminaires sont à son crédit. Il a participé au dépôt de 4 brevets. Le Dr Gressens a reçu plusieurs prix dont le Prix Jean Hamburger de la Ville de Paris, le Prix Roger de Spoelberch pour les Neurosciences, et le Prix FRM Fondation Guillaumat-Piel. Le laboratoire du Dr Gressens a été impliqué dans les aspects fondamentaux et appliqués de la recherche dans le domaine des maladies du cerveau en développement. Il a proposé de nouveaux concepts pour la compréhension de la physiopathologie des lésions cérébrales néonatales et de ses conséquences neurologiques et psychiatriques. Ses intérêts actuels visent à améliorer les stratégies thérapeutiques pour traiter ces lésions cérébrales. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les conférences Evolution des jeunes enfants : de la période périnatale à l’enfance De quelques effets de l’environnement qui forment la perception et la réactivité affective chez l’enfant : à la recherche de périodes sensibles et d’effets durables Benoist Schaal est dipômé de biologie du comportement, de neurosciences et d’anthropologie des universités de Strasbourg et Besançon. Il est directeur de recherche au CNRS. Il a dirigé le Centre des Sciences du Goût du CNRS à Dijon (2002-2009). Il continue d’y animer l’équipe d’éthologie développementale et de psychologie cognitive dont les travaux portent sur les contributions multiformes de l’olfaction au développement de la cognition et à la régulation des émotions et du comportement des jeunes mammifères, en particulier de l’enfant humain. Outre de nombreux articles scientifiques, il a édité Olfaction, Taste and Cognition (2003, Cambridge Univ. Press, New York) et Olfactory Cognition (2012, Benjamins, Amsterdam). Il a aussi édité ou coédité plusieurs numéros thématiques de revues scientifiques : Enfance (L’odorat chez l’enfant, 1997 ; L’enfant face à l’aliment, 2008, PUF, Paris), International Journal of Pediatrics (The development of oral feeding skills in infants , 2012) et Frontiers in Psychology (Applied Olfactory Cognition, 2014) Centre des Sciences du Goût CNRS UMR CSGA 6265 Université de Bourgogne 9E Boulevard Jeanne d’Arc 21000 Dijon, France 03 80 68 16 10. Mercredi 7 octobre 2015 de 11 h à 12 h 30 Présidente de séance : Bernadette Rogé Carolyn Granier-Deferre Carolyn Granier-Deferre est Maitre de Conférences émérite, docteur es Science. Institut de Psychologie, Université Paris Descartes - Sorbonne Paris Cité. Laboratoire Psychopathologie et Processus de Santé (LPPS) EA 4057 - Equipe « Psychopathologie et Développement : autisme et handicaps ». Responsable scientifique du DU Développement Cognitif et Social du Nourrisson : normalité et pathologies. Université Paris Descartes. Très impressionnée par les premières découvertes sur la plasticité des systèmes sensoriels au cours de leur développement, les travaux des éthologistes sur l’empreinte, et en particulier les études d’auteurs comme M. Vince et G. Gottlieb sur la reconnaissance des vocalisations de l’espèce chez le poussin, Carolyn Granier-Deferre s’est rapidement engagée dans l’étude des effets de l’environnement sonore sur le développement du système auditif. Après des travaux chez la souris et le cobaye au laboratoire de Physiologie Acoustique de l’INRA, elle étudie depuis 1980 avec M-C. Busnel, J-P. Lecanuet et A.J. DeCasper, les caractéristiques de l’audition prénatale en s’intéressant plus particulièrement aux effets de l’environnement sonore intra-utérin sur le développement perceptif du fœtus humain, notamment pour des sons complexes comme ceux de la parole. Depuis quelques années, ses recherches s’étendent aux troubles des apprentissages chez l’enfant prématuré, élevé dans un milieu sensoriel dominé par des bruits de machines, très limité en stimulations vestibulaires et possibilité d’exercer leur motricité par rapport au milieu intra-utérin. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 9 Les conférences « Early Symptomatic Syndromes Eliciting Neurodevelopmental Clinical Examinations (ESSENCE) » « E SSENCE » est l’acronyme de « Early Symptomatic Syndromes Eliciting Neurodevelopmental Clinical Examinations » (syndromes précoces symptomatiques requérant des examens cliniques neurodéveloppementaux), concept avancé par Christopher Gillberg en 2010. Ce terme a soulevé un grand intérêt dans le monde scientifique et de nombreuses études explorent actuellement cette catégorie générique. « ESSENCE » recouvre un ensemble de troubles neurodéveloppementaux/neuro-psychiatriques dont les symptômes handicapants apparaissent précocement, comprenant les TDAH, les TSA, la dyspraxie, la déficience intellectuelle, les troubles spécifiques du langage, le syndrome Gilles de la Tourette, le trouble bipolaire précoce, les syndromes à phénotype comportemental et les épilepsies ou autres troubles neurologiques présents dès la petite enfance. Ces pathologies sont la plupart du temps « co-morbides » les unes avec les autres et peuvent être difficiles à distinguer au moment des évaluations diagnostiques précoces. Elles partagent des facteurs de risque génétiques et environnementaux, ainsi que des symptômes cliniques. « ESSENCE » n’est pas en soi un diagnostic. Le cadre conceptuel qu’il englobe n’est pas vraiment nouveau mais il représente un pas vers la prise de conscience des cliniciens et des chercheurs du besoin de garder constamment à l’esprit l’énorme diversité des difficultés des enfants, adolescents et adultes atteints de quelque forme que ce soit de trouble du neurodéveloppement à début précoce. Des réévaluations diagnostiques sont nécessaires au cours du temps dans la plupart des cas. Environ un individu sur dix est touché par un trouble de l’ensemble « ESSENCE », il s’agit donc d’un problème majeur de santé publique. Il existe des interventions adaptées pour la plupart de ces troubles qui peuvent améliorer leur pronostic. Le repérage précoce est essentiel mais il n’est jamais trop tard pour intervenir même lorsque le diagnostic est tardif. Le concept « ESSENCE » plaide contre la création de services hautement spécialisés. Il faudrait au contraire des centres dédiés à l’ensemble des troubles « ESSENCE » pour les enfants, les adolescents et les adultes. Christopher Gillberg est professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Göteborg en Suède depuis le milieu des années 80. Il est à la tête du Centre Gillberg de Neuropsychiatrie. En 1993, il a été professeur invité Fullbright à l’école de médecine de l’Université de New York. Il est aussi professeur invité ou honoraire à l’Université de Londres, au Collège Universitaire de Londres (à l’Institut de pédiatrie), à l’Université de Glasgow, à l’Université d’Edinbourg et à l’Université Kochi au Japon (où il est impliqué dans une étude de cohorte japonaise sur les effets de l’environnement : « JECS »). Il a été précédemment professeur invité à Odense au Danemark, à Bergen en 10 Christopher Gillberg Suède (où il a débuté sa carrière et où il a été investigateur principal sur l’étude de cohorte longitudinale des enfants de Bergen) et à San Francisco. Christopher Gillberg a publié plus de 600 articles scientifiques évalués par des pairs sur l’autisme, les TDAH, le syndrome de Gilles de la Tourette, la déficience intellectuelle, l’épilepsie, les syndromes à phénotype comportemental, la dépression, le trouble de l’attachement, l’anorexie mentale et d’autres domaines de la santé mentale et neurologique de l’enfant et de l’adolescent. Ses recherches s’étendent de la génétique et des neurosciences fondamentales jusqu’aux traitements/interventions en passant par l’épidémiologie et la phénoménologie clinique. Il a écrit 31 livres, publiés dans une douzaine de langues, dont plusieurs sont devenus des ouvrages de référence sur la psychiatrie infanto-juvénile ou sur l’autisme. Il est membre honoraire de la société nationale suédoise de l’autisme et la société des TDAH (« Attention »). Il est membre de l’académie norvégienne des sciences. Il a reçu de nombreuses récompenses dont le prix Fernström pour les jeunes chercheurs (1991), la médaille du roi de Suède (2009) et le Prix Söderberg de médecine (2012). Il dirige et a dirigé plus de 40 doctorants au Centre Gillberg de Neuropsychiatrie et dans de nombreuses universités ailleurs dans le monde. Dans le domaine de l’autisme, Christopher Gillberg est le chercheur le plus productif. Il est cité parmi les scientifiques les plus influents au plan international, tous domaines confondus, sur la liste de 2014 de Thomson Reuters. Source : http://gillbergcentre.gu.se/english/research-staff&-associates/gillberg--christopher Site sur lequel on peut consulter une liste de ses publications (en anglais). 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les conférences Autisme et vieillissement Vieillissement : approche médicale et adaptative et implications dans l’autisme L e vieillissement est un processus physiologique complexe, multifactoriel et la variabilité interindividuelle est grande. La démarche classique du raisonnement médical, centré sur l’organe, n’est pas adaptée aux pathologies du sujet âgé. L’expression clinique des maladies est modifiée, conduisant à une véritable sémiologie gériatrique. De plus, chez le sujet âgé, la prise en considération des facteurs sociaux, psychiques et environnementaux est indissociable de la pathologie elle-même. Ainsi, deux caractéristiques définissent le sujet âgé : la polypathologie et le syndrome de fragilité. Ce dernier est défini comme un état instable, correspondant à une réduction des réserves et des capacités d’adaptation à un stress, justifiant une approche spécifique diagnostique et thérapeutique, globale et interdisciplinaire. Si on prend pour exemple le fonctionnement cognitif, l’avancée en âge s’accompagne d’une baisse physiologique de certaines performances à savoir une réduction de la vitesse de traitement de l’information, une diminution des capacités de mémoire de travail et exécutives. De plus, l’avancée en âge est un facteur de risque de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, mais aussi de lésions vasculaires. Les modalités d’expression de ces pathologies peuvent varier en fonction des capacités de réserve cognitive du sujet. Les Troubles du Spectre de l’Autisme, de par l’amélioration du diagnostic et de la prise en charge, conduisent à réfléchir sur l’impact du vieillissement au sein de ces populations. Les travaux sont encore rares et de nombreuses questions sont soulevées : l’impact des co-morbidités psychiatriques comme l’anxiété ou la dépression, des lésions vasculaires ou dégénératives, dont la fréquence augmente avec l’âge. Toutes ces données suscitent des interrogations, en termes de diagnostic, de soins ou encore de lieu de vie, alors que l’entourage jusqu’ici toujours présent, peut ne plus être aussi disponible. Tout ceci justifie de développer de nouvelles collaborations entre psychiatres et équipes gériatriques. Mercredi 7 octobre 2015 de 16 h à 17 h 30 Président de séance : Jean-Louis Agard Caroline Hommet Caroline Hommet est professeur de Gériatrie-Biologie du vieillissement à l’université de Tours, responsable du service « Neuropsychologie-vieillissement » et du Centre Mémoire Ressources Recherche (CMRR) de la région Centre, spécialisé dans le diagnostic et la prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées, et plus récemment du pôle Médecine, au CHRU de Tours. Caroline Hommet a développé très tôt un intérêt pour la neuropsychologie. Après avoir travaillé sur le devenir à l’âge adulte de certains troubles du développement, ses travaux de recherche concernent, depuis plusieurs années, les maladies neurodégénératives, en particulier la maladie d’Alzheimer et les marqueurs de diagnostic précoce. Membre de l’équipe 4 de l’unité Inserm U930 « Imagerie et Cerveau » dirigée par le Pr Denis Guilloteau, Caroline Hommet développe une recherche clinique translationnelle, au travers de différents programmes de recherche s’appuyant sur l’imagerie TEP des plaques amyloïdes et l’imagerie de la neuroinflammation, phénomène qui pourrait rendre compte du profil de déclin cognitif variable des sujets atteints de maladie d’Alzheimer. Elle est auteur ou co-auteur d’ouvrages concernant la maladie d’Alzheimer ou les pathologies du vieillissement, ainsi que d’une centaine de publications dans des revues scientifiques. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 11 Les conférences Neuropsychologie et neuroimagerie de la mémoire : études dans le vieillissement et dans l’autisme L e fonctionnement cognitif est extrêmement hétérogène dans l’autisme, caractérisé à la fois par un retard dans certains domaines, un fonctionnement normal dans d’autres, voire un surfonctionnement dans des domaines très spécifiques. La mémoire n’échappe pas à cette hétérogénéité. Après plus de 40 ans de travaux sur le fonctionnement mnésique dans l’autisme, il apparait que les systèmes de mémoire les plus complexes comme la mémoire épisodique, sont très sensibles à cette pathologie. La mémoire épisodique comprend l’ensemble des souvenirs des épisodes autobiographiques situés dans un contexte donné, intimement liés à la représentation de soi et assurant un sentiment d’identité et de continuité. Ce système renvoie à la conscience « autonoétique » qui traduit cette capacité introspective de prendre conscience de nous-mêmes au travers d’un temps subjectif s’étendant du passé au futur. Il est sous-tendu par un vaste réseau neuronal dans lequel les régions frontales et pariétales sont essentielles pour la mémorisation et la restitution des souvenirs. Les anomalies de fonctionnement dans l’autisme s’observent dans des études utilisant des paradigmes expérimentaux (composés de listes d’items) mais aussi des outils d’évaluation plus écologiques tels que des tâches de mémoire autobiographique. Les résultats obtenus ont encouragé plusieurs auteurs à comparer le profil mnésique de la personne avec autisme avec celui relevé dans le vieillissement typique. Ces données soulignent l’existence de difficultés cognitives communes touchant notamment la mémoire associative, la mémoire contextuelle et les capacités de reviviscence. Ces résultats sont confortés par des données nouvelles provenant de la neuroimagerie fonctionnelle. Francis Eustache, neuropsychologue de formation, est directeur d’Etudes à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE), directeur de l’Unité de recherche U1077 de Inserm à l’Université de Caen/Basse-Normandie et directeur général du GIP Cyceron. L’Unité U1077 est la seule structure de recherche en France et l’une des rares en Europe à se consacrer uniquement à l’étude de la mémoire humaine et de ses troubles, à ce niveau d’expertise. Utilisant conjointement des mesures comportementales et diverses méthodes d’imagerie cérébrale, elle vise à comprendre l’organisation des systèmes de mémoire, leurs modifications et leurs réorganisations au cours de différents processus physiologiques et physiopathologiques. Focalisée en premier lieu sur l’étude des pathologies neurodégénératives du cortex cérébral, elle étend son activité à d’autres perturbations neuropsychiatriques, tout en contribuant à l’évolution théorique des modèles de mémoire et en proposant des méthodologies novatrices. Spécialiste en neuropsychologie de la mémoire, Francis Eustache dirige des recherches sur les troubles de la mémoire et le diagnostic précoce des maladies neurodégéné- 12 Francis Eustache (Photo ©Inserm/P. Hirsch) ratives. Depuis janvier 2013, il est également directeur d’un ensemble de laboratoires, appelé Cyceron. Au sein de cette plateforme d’imagerie sont notamment menées, depuis 1985, des recherches biomédicales dans le domaine des neurosciences. Francis Eustache s’intéresse aux relations entre le cerveau et le comportement, notamment la mémoire et les maladies de la mémoire. Ses travaux ont conduit au développement de modèles théoriques de la mémoire humaine et à différentes méthodologies. Ces dernières sont fréquemment utilisées pour évaluer les troubles mnésiques chez des patients ayant subi différents types d’atteintes cérébrales (traumatismes crâniens, accidents vasculaires, maladies neurodégénératives, notamment). Il a été l’un des premiers chercheurs à comprendre l’intérêt des techniques d’imagerie cérébrale pour l’étude du fonctionnement cognitif humain. Ses travaux, associant neuropsychologie et neuroimagerie cérébrale, ont permis d’améliorer le diagnostic précoce des maladies neurodégénératives, grâce à l’élaboration et à la validation de procédures automatisées de traitement d’images. C’est une personnalité scientifique largement reconnue, dont les travaux ont apporté des innovations théoriques et appliquées majeures dans les domaines de la neuropsychologie et des neurosciences cognitives de la mémoire humaine. Il est l’auteur de nombreux ouvrages scientifiques. On lui doit également près de 300 publications dans des revues scientifiques indexées. Sélection bibliographique Francis Eustache, Béatrice Desgranges (2012). Les chemins de la mémoire. Le Pommier. Francis Eustache et coll (2014). Mémoire et oubli. Le Pommier. Francis Eustache et coll (2014). Alzheimer : fatalité ou espoir ? Le Muscadier. Francis Eustache, Béatrice Desgranges, Sylvane Faure (2013). Manuel de neuropsychologie. Dunod. Francis Eustache. (2003). Pourquoi notre mémoire est-elle si fragile ? Le Pommier. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les conférences Autisme et genre Le genre : un facteur protecteur dans l’expression phénotypique de l’autisme ? L es études cliniques et épidémiologiques ont mis en évidence des différences de prévalence en faveur du sexe masculin et ces différences sont plus élevées dans la population avec un autisme de haut niveau. En revanche dans la population clinique atteinte d’autisme avec déficience intellectuelle le ratio hommes/ femmes est d’environ 3/1. Les études épidémiologiques les plus récentes avec une bonne identification diagnostique ont aussi mis en évidence des ratios hommes/femmes similaires d’environ 3-4/1. Les études des personnes avec autisme de sexe féminin sont limitées parce que la plupart des recherches ont exclu les sujets féminins. Il est nécessaire de mener des études sur de larges échantillons de personnes avec TSA de sexe féminin afin de mieux connaître les différences liées au genre. Dans le groupe avec déficience intellectuelle associée, les sujets de sexe féminin sont encore plus sévèrement atteints que ceux de sexe masculin. Cependant dans le groupe de personnes atteintes d’autisme de haut niveau, les filles sont plus sociables, désinhibées, présentant moins de comportements répétitifs et moins de troubles de comportement que les garçons. Nous avons peu de données sur les femmes adultes avec TSA. Nous présenterons les résultats des recherches cliniques, épidémiologiques et génétiques, rapportées dans la littérature actuelle et menées par notre équipe, sur les différences phénotypiques entre sujets de sexe masculin et féminin atteints de TSA. Dr Amaia Hervás est diplomée en médecine et chirurgie. Elle est également docteur en psychiatrie de l’Université Autònoma de Barcelona, sa thèse doctorale a été dirigée par Michael Rutter et Edelmira Domènech. Elle s’est spécialisée en psychiatrie adulte à l’Hôpital Saint Georges de Londres et en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Hôpital Maudsley de Londres ; elle est titulaire du CCST (Completion Certificate of Specialist Training) du RoyaumeUni. Elle est membre du « Royal College of Psychiatrists » du Royaume-Uni. Mercredi 7 octobre 2015 de 17 h 30 à 19 h Président de séance : Francesc Cuxart Amaia Hervàs Elle a été membre de la Task Force de Santé Mentale de l’enfant et l’adolescent de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), membre de la commission d’experts de l’Instituto de Salud Carlos III « GETEA », membre du comité scientifique de différents organismes de recherche ou de formation européens (ADORE, LYS, EINAQ). Elle est membre du comité d’experts pour le guide du TDAH, financé par le Ministère espagnol de la Santé. Reviewer pour différents journaux scientifiques et organismes de financement de la recherche. Elle a été membre-expert de la Commission Mixte du Senat espagnol et conseillère pour différents groupes de travail du Département catalan de la Santé. Elle est aussi conseillère du Comité Scientifique de l’« ADHD Europe Executive Board and General Assembly », membre du comité consultatif de Fondations de TDAH (Fondation ADANA) et du patronage de Ludalia (association de loisirs pour des personnes avec déficiences). Elle collabore avec l’association Asperger Catalogne et le mouvement « Friends » (association de jeunes avec Asperger). Elle est chef de l’Unité de Santé Mentale de l’enfant et l’adolescent de l’Hôpital Universitaire Mútua de Terrassa (Barcelone) et directrice de l’UETD (Unité Spécialisée dans les Troubles du Développement) de l’Hôpital Sant Joan de Déu (Barcelone). Formatrice agrée des outils diagnostiques des TSA, ADI-R et ADOS, elle a formé des professionnels en Espagne, en Europe et en Amérique. Elle a publié plusieurs articles scientifiques dans le domaine de l’épidémiologie, la génétique, et l’intervention dans les différents troubles du développement (TSA, TDAH). 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 13 Les conférences Variations génétiques dans l’étiologie de l’autisme C ette dernière décennie a été marquée par d’importants développements dans le domaine de la recherche génétique sur l’autisme. L’une des avancées les plus remarquables est probablement l’identification d’un nombre croissant de variations génétiques spécifiques associées à l’autisme. Ces découvertes fournissent des informations cruciales sur la biologie qui sous-tend ce trouble de développement. En outre, comme la liste des variations associées à l’autisme augmente régulièrement, nous comprenons de mieux en mieux son architecture génétique. Dorénavant, il est clair que des variations génétiques rares, à l’impact phénotypique relativement élevé, jouent un rôle important dans l’étiologie de l’autisme. Pourtant, même s’il est évident que des variations génétiques communes jouent un rôle essentiel dans l’étiologie de maladies psychiatriques complexes, comme cela a été démontré de façon convaincante par les résultats les plus récents des études GWAS sur la schizophrénie, leur implication en ce qui concerne l’autisme n’est pas encore établie à l’heure actuelle. Néanmoins, les résultats concernant ces variations génétiques rares impliquées dans le risque de ce trouble ouvrent de nouvelles perspectives. Même si de nombreux gènes semblent être impliqués, un dessin clair de convergence en un nombre limité de mécanismes biologiques commence à émerger. Des résultats génétiques récents fournissent, par exemple, des explications intéressantes sur les différences liées au sexe, observées dans la prévalence de l’autisme. L’importance de ces résultats est qu’ils permettent, pour la première fois, l’exploration des stratégies thérapeutiques nouvelles sur la base d’une connaissance biologique de plus en plus robuste. 14 Jacob Vorstman Jacob Vorstman a une formation à la fois en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et en génétique moléculaire. A partir de 2001 ses recherches ont porté sur les aspects psychiatriques et génétiques des enfants porteurs du syndrome de la délétion 22q11.2 (22q11.2DS). Pour ce faire il a mis en place des centres dédiés à ce syndrome particulier à Utrecht et à Philadelphie, ce qui a permis de mener l’une des plus importantes études longitudinales psychiatriques internationales sur les enfants 22q11.2DS (350 sujets). Progressivement il a élargi ses recherches, du 22q11.2DS au rôle des anomalies génétiques structurelles dans l’autisme et la schizophrénie, afin de faire avancer nos connaissances sur l’architecture génétique sous-tendant ces troubles. Il est actuellement investigateur principal d’un laboratoire de recherche au sein duquel travaillent un chercheur postdoctoral, un assistant de recherche et plusieurs étudiants au niveau master. Il a dirigé trois étudiants qui ont obtenu leur thèse. Il a été directeur de deux études génétiques importantes, l’une sur l’autisme dans le cadre du « Autism Genome Project (AGP) » dans laquelle étaient impliqués plusieurs sites partenaires américains, l’autre sur la schizophrénie en collaboration avec le professeur Roel Ophoff à l’Université de Californie à Los Angeles. Ce dernier consortium comprend 22 sites de recherches et est financé par le NIMH à hauteur de 12 millions de dollars US. A ce jour il a publié 52 articles de recherche. Son point fort est son expérience double : une activité de recherche en lien étroit avec un travail de clinicien en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les conférences Autisme et adolescence L’adolescence dans l’autisme L ’adolescence est un moment crucial pour développer ses compétences sociales, forger l’estime de soi et nouer des amitiés. Toutefois pour les personnes avec un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) la traversée de l’adolescence est particulièrement difficile ; ceci pour plusieurs raisons. Premièrement, les déficits des compétences sociales sont un caractère fondamental de l’autisme. Les adolescents avec autisme peinent à lire le langage corporel et les pensées d’autrui ; ils comprennent de façon trop littérale et paraissent parfois ridicules à cause de leurs comportements ou leur style vestimentaire. Leur écart social s’élargit pendant l’adolescence : leurs particularités, tolérées durant l’enfance, sont source d’exclusion et les faux pas qui passaient inaperçus à l’école primaire font d’eux des parias. Deuxièmement, les adolescents avec autisme ont des intérêts et des comportements restreints. Or, les rituels compulsifs augmentent également le risque de difficultés sociales, gênent les amitiés et accentuent le risque d’être moqués, harcelés et exclus. Enfin, pour des raisons encore peu comprises, l’épilepsie apparaît souvent durant l’adolescence dans l’autisme. La présence d’une déficience intellectuelle chez un nombre significatif de personnes avec autisme augmente encore la comorbidité. Ainsi, les effets conjugués d’une combinaison de facteurs biologiques et sociaux augmentent le risque de troubles mentaux et entravent l’adaptation à l’environnement social. Cependant, les adolescents avec autisme peuvent être aidés parce que, malgré leurs déficits, ils désirent nouer des relations interpersonnelles et y prennent plaisir. Puisque l’existence de quelques amis proches protège de l’anxiété et des symptômes dépressifs, des programmes d’intervention, comprenant une formation professionnelle et des services de santé mentale, peuvent faciliter la transition vers l’âge adulte. Jeudi 8 octobre 2015 de 11 h à 12 h 30 Présidente de séance : Anouck Amestoy Mohammad Ghaziuddin Le Dr Mohammad Ghaziuddin est professeur de psychiatrie à l’Université du Michigan à Ann Arbor aux USA. Il a effectué ses études de psychiatrie à Londres et à Ann Arbor. Ses champs principaux de recherche clinique comprennent le diagnostic et la prise en charge de troubles comorbides chez les personnes avec autisme. Il est directeur du programme sur les TSA à l’Université du Michigan. Il a publié de nombreux articles sur l’autisme et les troubles apparentés. Il fait partie du comité éditorial de plusieurs revues scientifiques internationales. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 15 Les conférences Comprendre la puberté en 2015, peut-on la moduler ? L e développement de la puberté est un phénomène complexe et multifactoriel qui aboutit après le développement des gonades et des caractères sexuels secondaires à la capacité de reproduction. L’hypothalamus est constitué de neurones sécréteurs fonctionnels dès le premier trimestre de grossesse. Quelques jours après la naissance la pulsatilité du GnRH se met en place et active la sécrétion de testostérone chez le garçon pendant environ 6 mois (mini-puberté) et les gonadotrophines chez les filles. A la suite de cette activation postnatale transitoire, la fonction gonadotrope est inhibée, principalement sous l’effet inhibiteur de l’acide g-amino-butyrique (GABA). Quelques 10 ans plus tard, la levée de l’inhibition GABAergique associée à l’augmentation de l’activité des neurones glutamatergiques contribue à l’augmentation de la sécrétion pulsatile de GnRH et au démarrage pubertaire. La stéroïdogenèse est activée dans les gonades, les taux circulants de testostérone ou d’œstradiol s’élèvent progressivement, la croissance et les caractères sexuels se développent. Activation, inhibition, réactivation ! Nous pouvons désormais considérer le développement pubertaire et les fonctions de reproduction comme une balance entre signaux hypothalamiques activateurs et inhibiteurs. Un état nutritionnel favorable est nécessaire (mais pas suffisant) au bon déroulement de la fonction reproductive. L’hypothalamus, le noyau arqué, le système de la mélanocortine et les kisspeptines sont les régulateurs majeurs de deux fonctions nécessaires à l’espèce : l’acquisition énergétique et la reproduction. Les enjeux à l’adolescence sont multiples, la croissance n’en est qu’un aspect ; le développement pubertaire et sa maturation physique et psychologique, la préparation de la fertilité ultérieure, l’acquisition de la masse osseuse sont des objectifs à intégrer dans la prise en charge médicale des patients. Agnès Linglart Agnès Linglart est professeur de pédiatrie à l’Höpital Bicêtre Paris Sud. Elle a été Interne des Hôpitaux de Paris puis chef de clinique en Endocrinologie Pédiatrique à L’hôpital St-Vincent de Paul. Elle a effectué un post-doctorat au Massachusetts General Hospital à Boston de 2003 à 2005. Depuis 2007, elle coordonne le Centre de référence pour les Maladies Rares du Métabolisme du Calcium et du Phosphore. Elle développe un champ de recherche sur les pathologies de l’empreinte parentale qui compromettent la croissance, le métabolisme et le développement pubertaire, et assure l’enseignement à Paris Sud de l’endocrinologie pédiatrique et de la pédiatrie. Elle est présidente de la Société Française d’Endocrinologie Pédiatrique et Présidente du Conseil Scientifique de la Société Française de Pédiatrie. Nous verrons au cours de cette conférence les limites de la puberté normale, les modèles humains de puberté pathologique et les moyens de moduler la puberté dans le temps. 16 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les conférences Aire de Broca et TMS Les cerveaux miroirs et la région de Broca L a découverte des neurones miroirs a ouvert plusieurs champs de recherche innovants, qui nous permettent de mieux comprendre les mécanismes cérébraux responsables des interactions entre les individus, de la communication implicite et explicite, et de l’apprentissage par imitation. L’importance de cette découverte et de ses applications possibles se traduit par la grande variété des disciplines impliquées, parmi lesquelles les neurosciences, la neuropsychologie, la psychiatrie, la philosophie et la linguistique. Jeudi 8 octobre 2015 de 14 h 30 à 15 h 15 Présidente de séance : Jacqueline Nadel Dans ma conférence je me focaliserai sur leur rôle de liaison bidirectionnelle dans le processus communicatif, avec un focus particulier sur la communication verbale. A ce propos je discuterai le rôle de l’aire de Broca à partir des données empiriques les plus récentes obtenues avec la TMS et l’imagerie cérébrale. Ces données prouvent l’implication de la région de Broca comme processeur syntactique, soit pour le contrôle de nos propres actions, soit pour l’interprétation des actions des autres. Enfin, dans le cadre de la communication implicite, je discuterai la possible implication du système miroir dans le syndrome autistique en proposant une vision peut-être plus opérative que celle offerte récemment par d’autres auteurs. Né en 1961, Luciano Fadiga a fait ses études de médecine à l’Université de Bologne et son doctorat à l’Université de Parme. Il est professeur de physiologie à l’Université de Ferrare et chercheur à l’Institut italien de technologie à Gênes. Il a une longue expérience dans l’électrophysiologie et la neurophysiologie chez le singe comme chez l’Homme. Parmi ses travaux : - la découverte des neurones miroirs chez les macaques, - la mise en évidence de ce système miroir chez l’humain, - la démonstration qu’un système miroir similaire s’active lorsqu’on écoute la parole, - la démonstration que l’activation motrice évoquée par l’écoute de la parole est fonctionnelle lors de la perception de la parole, - la mise en évidence chez l’Homme de l’activation presque constante de l’aire frontale impliquée dans la production de la parole (aire de Broca) lorsqu’on observe les actions, - la démonstration récente que l’activation de l’aire de Broca est le reflet du rôle primaire qu’elle joue dans la compréhension pragmatique des actions d’autrui, - l’étude de la représentation de l’espace péripersonnel dans le cortex préfrontal chez le singe (aire F4). Luciano Fadiga Luciano Fadiga est chef d’une équipe de recherche de l’Université de Ferrare qui étudie le cortex prémoteur ventral chez le singe et, chez l’Homme, le lien entre la représentation de l’action et le langage. Il coordonne un projet sur la neuro-réhabilitation par l’observation de l’action. A l’Institut italien de technologie, Il est à la tête d’une équipe qui étudie la possibilité de créer des interfaces cerveau-machine pour le langage. Ses autres domaines de recherche comprennent l’attention et ses mécanismes neuraux sousjacents chez les sujets normaux et pathologiques. Il est reviewer pour de nombreuses revues internationales dans le domaine des neurosciences et investigateur principal de plusieurs projets nationaux et internationaux. Il a publié plus de 100 articles dans des revues internationales. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 17 Les conférences Processus d’apprentissage Les chemins du développement cognitif observés en imagerie cérébrale R écemment, l’imagerie cérébrale a permis de démontrer l’existence, chez l’enfant comme chez l’adulte, de deux formes complémentaires d’apprentissage neurocognitif : l’automatisation par la pratique et le contrôle par l’inhibition. Dans le cas de l’automatisation, c’est initialement la partie préfrontale (avant) du cerveau qui est activée car la mise en place des habiletés nécessite un contrôle et un effort cognitif (apprendre par cœur une liste de mots, par exemple), puis ces habiletés s’automatisent avec l’apprentissage et c’est la partie postérieure du cerveau, ainsi que les régions sous-corticales, qui prennent le relais. Dans le cas inverse (désautomatisation), il s’agit d’apprendre à inhiber les automatismes acquis pour changer de stratégie cognitive. L’imagerie cérébrale a permis de montrer le changement qui se produit dans le cerveau des élèves lorsque, sous l’effet d’un apprentissage, ils passent, au cours d’une même tâche de raisonnement, d’un mode perceptif facile, automatisé mais erroné, à un mode logique difficile et exact. Les résultats indiquent un basculement très net des activations cérébrales, de la partie postérieure du cerveau au cortex préfrontal, soit une dynamique cérébrale inverse de l’automatisation. Le premier type d’apprentissage, l’automatisation par la pratique, correspond aux connaissances générales, bien établies, apprises par la répétition, la mémorisation, et qui doivent être connues de tous, comme les programmes à l’école, par exemple. À l’inverse et complémentairement, le second type d’apprentissage, le contrôle par l’inhibition, fait appel à l’imagination, à la capacité à changer de stratégie de raisonnement en inhibant les automatismes habituels. C’est « apprendre à résister ».* *Houdé, O. (2014). Apprendre à résister. Paris, Le Pommier. Grand Prix 2015 de l’Académie française. Jeudi 8 octobre 2015 de 15 h 15 à 16 h 45 Président de séance : Patrick Chambres Olivier Houdé Instituteur de formation initiale, Olivier Houdé est professeur de psychologie à l’Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Directeur du LaPsyDÉ (CNRS), Membre Senior de l’Institut Universitaire de France (IUF), spécialiste du développement de l’intelligence chez l’enfant et des apprentissages (psychopédagogie expérimentale), auteur de plus de 300 publications et communications scientifiques dont 17 livres. Au croisement de la psychologie de l’enfant, des sciences de l’éducation (psychopédagogie expérimentale) et des neurosciences, ses travaux sont consacrés à l’étude du développement et du fonctionnement cognitifs, en particulier le rôle positif de l’inhibition cognitive, du jeune enfant à l’adulte, dans les domaines de la catégorisation, du nombre, du raisonnement et de la prise de décision (incluant les relations émotion-cognition). Les techniques utilisées sont à la fois celles de la psychologie expérimentale et du développement (scores de performance, techniques d’apprentissage, chronométrie mentale) et de l’imagerie cérébrale [Tomographie par Émission de Positons (TEP), Imagerie par Résonance Magnétique (IRM), Électro- et MagnétoEncéphaloGraphie (EEG haute densité et MEG)]. 18 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les conférences Troubles de la coordination : apports des sciences cognitives L e cerveau n’est pas conçu pour gérer deux tâches en parallèle si ces deux tâches nécessitent de l’attention. Ces situations de double tâche gênent considérablement l’apprentissage si elles ne sont pas repérées. Faire comprendre ce que sont ces situations de double tâche attentionnelle et leurs conséquences constituera la première partie de cette communication. Les enfants en situation de handicap, parce qu’ils doivent souvent prêter attention à des tâches que leurs pairs font de façon automatisée, sont plus fréquemment confrontés à ces situations de double tâche à l’insu des adultes qui les accompagnent. En prenant comme exemple les troubles de la coordination motrice, je montrerai comment contourner le handicap pour donner aux enfants les moyens de développer leur potentiel scolaire. Caroline Huron Caroline Huron, psychiatre, est chercheure dans l’unité de neurosciences cognitives (UMR Inserm-Université ParisSud-CEA) au sein de l’équipe de neuroimagerie du développement dirigée par Ghislaine Dehaene. Ses recherches visent à mieux comprendre le fonctionnement du cerveau des enfants dyspraxiques en utilisant des méthodes de psychologie cognitive et de neuroimagerie. Elle est présidente de l’association « Le Cartable Fantastique » (http://www.cartablefantastique.fr) qui propose des outils et des ressources qui facilitent l’inclusion scolaire des enfants dyspraxiques. Elle est l’auteur d’un livre « L’enfant dyspraxique : mieux l’aider à la maison et à l’école »*, publié chez Odile Jacob *Huron, C. (2011). L’enfant dyspraxique : mieux l’aider à la maison et à l’école. Odile Jacob. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 19 Les conférences Autisme et pharmacologie Approches pharmacologiques dans l’autisme : traitements de l’autisme ou de la comorbidité ? L’exemple des liens entre TSA et TDAH L a place des traitements médicamenteux dans les Troubles du Spectre de l’Autisme se heurte depuis de nombreuses années à la question récurrente de leur cible. Les traitements médicamenteux restent encore aujourd’hui centrés sur des indications symptomatiques, essentiellement les troubles du comportement souvent considérés comme des manifestations liées au TSA lui-même, mais périphériques par rapport au trouble des interactions et de la communication sociale. Cet état de fait conduit à l’utilisation en pratique aujourd’hui d’un nombre de molécules relativement limité, notamment les antipsychotiques, et pourtant très largement prescrites dans ces populations. Si les travaux de recherches se sont multipliés depuis 20 ans sur les mécanismes neurodéveloppementaux impliqués dans le développement des TSA, ils restent encore limités sur les mécanismes biologiques et leur association avec les comportements qui pourraient faire l’objet du développement de nouvelles molécules. Néanmoins, plusieurs pistes ont été soulevées depuis une dizaine d’années à partir de modèles psychobiologiques initialement relativement éloignés de l’autisme. C’est le cas des travaux portant sur les anomalies intracellulaires du chlore et l’effet potentiel d’un diurétique, de l’efficacité de l’ocytocine sur certaines composantes de l’interaction et de la compréhension sociale, ou de l’effet évoqué d’antibiotiques sur la composante neuro-inflammatoire post-infectieuse retrouvé dans certains cas de TSA. Ces pistes nous conduisent à penser que l’enjeu des travaux et des perspectives de développement de nouvelles molécules doit amener à reconsidérer les dimensions cliniques pertinentes et à ouvrir de nouvelles lectures cliniques pour sortir d’une perspective purement nosographique que représenterait le « traitement pharmacologique de l’autisme ». Dans ce domaine, les liens entre TSA et TDAH illustrent cette question. La fréquence des manifestations de l’hyperactivité motrice et du déficit attentionnel dans les TSA conduit fréquemment à la prescription d’un traitement considéré comme spécifique du TDAH, le Méthylphénidate, avec, néanmoins, des données de la littérature qui interrogent sur son niveau d’efficacité dans les TSA. Pourtant, la fréquence des difficultés sociales et notamment des troubles des habiletés sociales qui ne sont pas seulement la simple conséquence des difficultés comportementales, conduit à envisager ce lien sur un mode différent. Le DSM-5, en rapprochant ces deux troubles au sein des troubles neurodéveloppementaux, interroge les cliniciens et les chercheurs sur des mécanismes communs développementaux à diffé- 20 Vendredi 9 octobre 2015 de 9 h à 10 h 30 Président de séance : Eric Lemonnier rentes pathologies du développement, et les conduit à penser les trajectoires développementales de façon sans doute moins cloisonnée que précédemment. Nous évoquerons ces questions au cours de cette intervention au travers de l’expérience menée par l’équipe de Bordeaux sur les liens entre TSA et TDAH, ainsi que les éventuelles pistes et perspectives en termes de développement de traitements médicamenteux. Manuel Bouvard Le Pr Manuel Bouvard est chef du Pôle Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent à l’Hôpital Charles Perrens, Bordeaux, et responsable du Centre Ressources Autisme Aquitaine. Il est membre du laboratoire CNRS INCIA, UMR 5287 dirigée par Jean-Réné Cazalets. Il participe à différentes instances régionales et nationales portant notamment sur le développement des plans Autisme qui se sont succédés. Il participe à plusieurs Conseils Scientifiques (Fondation Orange, IReSP) ainsi qu’à des missions d’évaluation de l’HCERES pour la recherche dans le domaine des Troubles du Spectre de l’Autisme. Les travaux menés au sein de son équipe portent sur la cognition sociale et la reconnaissance des émotions mais également la pharmacologie dans les TSA. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les conférences Recueillir, utiliser et partager les données sur les patients : une base de données gérée par une association de familles L es membres de la Fondation du Syndrome PhelanMcDermid (monosomie 22q13 ou syndrome de la délétion 22q13.3) se sont rendus compte que s’ils souhaitaient voir avancer la recherche sur ce syndrome et les troubles apparentés, il leur fallait collecter des données sur leurs proches atteints. Ils savaient que grâce à des données solides longitudinales sur ces patients, recueillies par leurs familles partout dans le monde, la recherche serait meilleure, avancerait plus rapidement et mènerait vers des traitements potentiellement efficaces. Ils ont consulté des experts, élaboré des questionnaires, recruté les familles et recueilli leur consentement. Au bout de quatre années, plus de 60 % des patients connus ont été enregistrés dans une base de données : le Registre International du Syndrome de Phelan-McDermid. La plupart des correspondants ont répondu à des centaines de questions cliniques sur le développement de leur proche. Beaucoup ont téléchargé les résultats de tests génétiques. Récemment la Fondation a démarré un projet de collecte des dossiers médicaux des familles numérisés. Toutes ces données seront rendues anonymes et seront disponibles sur demande pour les chercheurs du monde entier et pour d’éventuels partenaires industriels. Cette association n’a pas seulement créé une seule et unique base pour l’ensemble des données sur les patients, mais elle permet également de rediffuser les données réunies aux parents en temps réel. Ainsi les familles faisant face à ce diagnostic extrêmement rare disposent d’informations utiles pour améliorer le suivi médical de leur enfant, son projet éducatif et les services disponibles dans leur environnement. Les connaissances sur leur propre enfant, sur le syndrome et sur les troubles médicaux associés leur sont une aide précieuse. Tous les chercheurs qualifiés auront accès à une importante quantité d’information (nombre de données, nombre de patients) impossible à obtenir par un chercheur seul. Les chercheurs et les partenaires industriels n’auront pas à investir leurs ressources dans le recrutement des patients, le recueil de leur consentement et l’élaboration de questionnaires. L’association de soutien aux patients a créé ainsi une ressource, utile pour les familles, les chercheurs et l’industrie pharmaceutique, qui permettra d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes du syndrome. Megan O’Boyle Megan O’Boyle est la mère d’une fille de quinze ans atteinte du syndrome de Phelan-McDermid. Cette mutation génétique peut être à l’origine d’autisme, de déficience intellectuelle, d’épilepsie et d’autres troubles médicaux associés. En 2010 Megan s’est impliquée dans le comité de soutien à la recherche de la Fondation du Syndrome PhelanMcDermid, une association américaine de familles, à but non lucratif. Elle y est responsable du Registre International du Syndrome de Phelan-McDermid et du réseau de données Phelan-McDermid. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 21 Les conférences Système nerveux entérique L’apport de le Neurogastroentérologie aux maladies psychiatriques L es pathologies chroniques sont souvent multifactorielles, combinant facteurs de risque génétiques et facteurs environnementaux. De par sa surface d’échange privilégiée avec le milieu extérieur, le tube digestif (TD) est désormais largement reconnu comme un organe clef impliqué dans le développement de nombreuses pathologies chroniques. Ce rôle du TD est aussi renforcé par l’implication de plus en plus établie du microbiote intestinal dans un grand nombre de pathologies chroniques, non seulement digestives (syndrome de l’intestin irritable, cancer), mais aussi extra-digestives (métaboliques, neurodégénératives ou psychiatriques). En particulier concernant l’autisme, un nombre croissant de données indique une forte prévalence de troubles du transit intestinal, souvent associés à des altérations de la perméabilité de la barrière intestinale. Les recherches sur des modèles animaux d’autisme vont dans le même sens et pointent également des altérations neurodéveloppementales du système nerveux entérique (SNE). Le SNE est situé tout le long du TD et représente un régulateur majeur des fonctions digestives. Bien que le SNE fonctionne de manière autonome, il existe une communication bidirectionnelle entre l’intestin et le cerveau, qui renforce la pertinence du concept d’exploration des pathologies du système nerveux central par l’étude du SNE. Michel Neunlist (IMAD-UMR Inserm U913, Nantes) décrira comment l’étude des interactions entre le microbiote intestinal et le système nerveux digestif ou entérique pourrait permettre de mieux appréhender les interactions entre le microbiote et le cerveau. Il présentera aussi le développement d’outils permettant d’étudier l’unité neuro-glio-épithéliale de l’intestin chez le patient et leur apport à la compréhension des pathologies neurodigestives et neurodégénératives. Enfin, il décrira le développement d’approches thérapeutiques visant à renforcer la barrière épithéliale intestinale (neurostimulation digestive ou nutritionnelle) dans ces pathologies. Hélène Boudin (IMAD-UMR Inserm U913, Nantes) décrira les données actuelles sur les relations entre autisme et troubles digestifs, et les approches expérimentales mises en œuvre pour mieux comprendre les interactions intestin-cerveau. 22 Vendredi 9 octobre 2015 de 11 h à 12 h 30 Président de séance : Dominique Fiard Michel Neunlist Michel Neunlist obtient un doctorat en électrophysiologie à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg après avoir effectué ses travaux de recherche à l’Université de Johns Hopkins de Baltimore (1990-1994). Il est ensuite recruté à l’Ecole Vétérinaire d’Hanovre comme chercheur post-doctorant au département de physiologie. C’est dans ce laboratoire qu’il se spécialise en neurophysiologie. Il applique entre autres la technologie acquise à Baltimore à l’étude du système nerveux entérique (SNE) et à son rôle dans le contrôle des fonctions digestives. Fin 1999, il intègre l’Unité U539 de Nantes comme chercheur post-doctorant avant d’être recruté comme chargé de recherche Inserm en 2003. Il développe au sein de l’Inserm U539 un projet de neurogastroentérologie qui s’enrichit dans le temps à la fois en compétences scientifiques et médicales et en thèmes de recherche. Il devient en 2008 directeur de l’Unité de Neurogastroentérologie de l’IMAD (Institut des Maladies de l’Appareil Digestif du CHU de Nantes) (Inserm U913), poste qu’il occupe actuellement. L’UMR de Neurogastroentérologie s’attache 1) à mieux comprendre le rôle du système nerveux entérique dans les maladies digestives et du système nerveux central chez l’enfant et l’adulte et 2) à développer de nouvelles approches thérapeutiques (nutritionnelle, neurostimulation) pour leur prise en charge. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les conférences Hélène Boudin Après un doctorat en neurosciences à l’Université de Paris Descartes obtenu en 1995, Hélène Boudin a été recrutée comme chercheur postdoctorant au Centre Neurologique de Montréal dans le laboratoire d’Alain Beaudet, puis à l’Université de Washington à Saint Louis aux Etats-Unis dans le laboratoire d’Ann Marie Craig. C’est dans ces deux laboratoires qu’elle se spécialise dans la biologie des neurones du cerveau. Elle revient en France en 2001 comme chargée de recherche à l’INSERM pour intégrer le laboratoire INSERM U732 à Paris, puis INSERM 1064 à Nantes où elle développe un projet sur l’importance des interactions neuro-immunologiques dans le développement des neurones. Elle a rejoint le laboratoire de Michel Neunlist à l’INSERM U913 en 2013 pour étudier le système nerveux entérique et son implication dans l’axe intestin-cerveau au cours des pathologies digestives et psychiatriques. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 23 Les conférences Mouvements anormaux psychomoteurs (stéréotypies, tics, TOC) : de la phénoménologie à la physiopathologie U ne grande partie de nos activités comportementales dépendent de routines apprises au cours de l’ontogénèse. Elles sont régies par des structures sous-corticales impliquées dans l’apprentissage procédural, tel le striatum, dont l’action est contrôlée par le cortex cérébral. La partie préfrontale de ce dernier intervient lorsqu’il s’agit d’adapter ces routines à un environnement changeant. Les stéréotypies, les tics et les compulsions - ces dernières s’intégrant dans le cadre des Troubles Obsessionnels-Compulsifs ou TOC - s’accompagnent de mouvements anormaux correspondant à la mise en jeu excessive de certaines routines comportementales en dehors d’un contexte approprié. Elles sont en partie accessibles au contrôle volontaire, ce qui permet de proposer des thérapies cognitivo-comportementales. Dans cette présentation, nous étudierons d’une part les caractéristiques phénoménologiques des stéréotypies, des tics et des compulsions avant d’aborder les données physiopathologiques récentes (imagerie fonctionnelle et électrophysiologie cérébrale) concernant ces pathologies qui se situent aux confins de la neurologie et de la psychiatrie. 24 Pierre Burbaud Pierre Burbaud est professeur de Physiologie à l’Université Victor Segalen, Bordeaux2, neurologue, chef du service de Neurophysiologie Clinique et d’Explorations Fonctionnelles du système Nerveux du CHU de Bordeaux. Spécialiste de mouvements anormaux et de neurologie comportementale, il est particulièrement impliqué dans la prise en charge de patients par stimulation cérébrale profonde dans le cadre de pathologies de la motricité (Parkinson, dystonies, chorées, tremblements) ou de pathologies neuro-psychiatriques (Troubles Obsessionel-Compulsifs, syndrome de Gilles de la Tourette). Il coordonne un groupe de recherche « réseaux thalamo-corticaux et planification de l’action » au sein de l’Institut des maladies neurodégénératives (Unité CNRS 5293), dirigée par Erwan Bézard. Son activité de recherche récente a trait au rôle du cortex frontal mesial dans la planification comportementale en utilisant des techniques d’électrophysiologie unitaires chez le primate subhumain et d’imagerie fonctionnelle (IRMf et qEEG) chez l’homme. Il est également particulièrement impliqué dans des recherches physiopathologiques dans les domaines de la maladie de Parkinson, des dystonies et des comportements répétitifs. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge La table ronde L Table ronde avec les associations de familles « Interactions des associations de familles et de la recherche, un compagnonnage vivant et fructueux » es liens qui se sont historiquement créés entre les associations de familles dans l’autisme et la recherche scientifique et médicale ont profondément influencé les mobilisations de celles-ci pour faire reconnaitre l’autisme comme un trouble du neurodéveloppement et faire évoluer les prises en charge. Les interactions sont nombreuses aujourd’hui et axées sur la participation des personnes aux projets de recherche et sur l’information des familles. Symétriquement, l’intérêt des équipes de recherche et de leurs institutions scientifiques pour développer les coopérations avec les associations s’amplifie au fur et à mesure des évolutions des connaissances et des pistes nouvelles qui s’ouvrent tant pour la compréhension des mécanismes physiopathologiques que des pistes pour les traitements et les accompagnements des personnes. Dialogue et partenariat se jouent donc sur de multiples niveaux, et il est important de prendre le temps de s’interroger et d’échanger sur ce qui favorise ou, au contraire, freine ces interactions. La table ronde avec les cinq associations de familles partenaires de l’arapi s’attachera à donner toute sa place aux différentes questions qui se posent à elles tant dans leur stratégies propres, leurs attentes, que les questions pratiques qui se posent dans leur dialogue avec les scientifiques. Comment également envisagent-elles leur rôle collectivement pour faire entendre leurs voix sur les orientations et les stratégies de recherche. Jeudi 8 octobre 2015 de 9 h à 10 h 30 Animatrice : Dominique Donnet-Kamel Participants : arapi : Catherine Barthélémy Autisme Europe : Michel Favre Autisme France : Danièle Langloys Collectif Autisme : Florent Chapel Sésame Autisme : Christine Meignien Unapei : Christel Prado Présentation des associations partenaires de l’arapi : A utisme-Europe est une association internationale dont les objectifs principaux sont de faire valoir les droits des personnes autistes et de leurs familles et d’améliorer leur qualité de vie. Autisme-Europe assure une coordination efficace entre plus de 80 associations membres de parents de personnes autistes dans une trentaine de pays européens – dont 30 Etats membres de l’Union Européenne, les gouvernements et les institutions européennes et internationales. Autisme-Europe joue un rôle clé dans la sensibilisation du public et des décideurs européens à la problématique de l’autisme et dans la promotion des droits des personnes autistes et handicapées en situation de grande dépendance. Autisme-Europe a établi un dialogue structuré avec les institutions européennes et entretient aussi des contacts avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Autisme-Europe bénéficie d’un statut participatif au sein du Conseil de l’Europe. En juillet 2002, Autisme-Europe, avec l’appui du Comité européen des droits sociaux, a introduit une réclamation collective, devenant ainsi la première ONG dans le domaine du handicap à entreprendre ce type d’action. La mission statutaire principale d’Autisme-Europe est d’améliorer la vie des personnes avec autisme en faisant valoir leurs droits, notamment en : • représentant les personnes avec autisme auprès des institutions européennes • favorisant la sensibilisation aux thèmes de la prise en charge adaptée, de l’éducation et du bien-être des personnes autistes • favorisant l’échange d’informations, de bonnes pratiques et d’expériences 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 25 La table ronde Les activités d’Autisme-Europe sont : • Publications : revue LINK, documents de position et d’information sur différents thématiques (santé, vieillissement, inclusion, éducation), etc. • Représentation et défense des droits des personnes avec autisme et leurs familles • Initiatives visant à améliorer la qualité de vie des personnes avec autisme et leurs familles, notamment en favorisant la fourniture de services orientés vers les personnes et la recherche scientifique • Organisation tous les trois ans d’un colloque international : le prochain se tiendra à Edimbourg, du 16 au 18 septembre 2016 Afin de mettre en œuvre ses objectifs et d’accroître son influence sur les politiques de l’UE, Autisme-Europe a construit des alliances stratégiques avec différents partenaires sociaux, notamment avec le Forum européen des Personnes han- dicapées (FEPH), de la Coalition européenne pour la vie dans la communauté (ECCL) et de la Plateforme des ONG européennes du secteur social. http://www.autismeurope.org/fr/ doivent être reconnus comme les partenaires des professionnels. A utisme France, association de parents reconnue d’utilité publique, représente environ 9.000 familles au sein de son mouvement associatif, composé de plus de 125 associations membres, partenaires et affiliées. Elle est née en 1989 du constat que les personnes autistes en France n’ont pas toujours droit à un diagnostic correct et à un accompagnement décent tout au long de leur vie. Certaines des associations partenaires gèrent des structures et services médico-sociaux. Autisme France milite d’abord pour un dépistage et un diagnostic précoces et conformes aux classifications internationales ce qui suppose : • la reconnaissance des compétences et de la parole des parents qui savent souvent reconnaître les troubles de leur enfant. • l’information des parents et de l’entourage (médecin, personnel de la crèche ou de l’école, assistante maternelle). • l’accès des médecins à des outils de dépistage adaptés : l’autisme est un handicap neuro-biologique d’origine vraisemblablement génétique, pas une maladie psychique. Il est urgent que soient harmonisés les termes employés et que soit respectée la classification de l’OMS. • un droit pour les parents à l’information sur l’autisme, ses conséquences et ses évolutions possibles : les parents 26 Autisme France veut diffuser l’information sur l’autisme le plus largement possible. Elle le fait avec : • sa ligne téléphonique de 9 h 00 à 17 h 00 au service des parents pour leur information sur l’autisme et les services adaptés, une assistance juridique et une écoute personnalisée. • sa lettre électronique mensuelle. • son site internet : www.autisme-france.fr • sa revue trimestrielle : la lettre d’Autisme France. • son service juridique • sa démarche qualité. • son groupement de coopération sociale et médico-sociale. • chaque année un congrès fait le point sur les avancées scientifiques, thérapeutiques ou éducatives pour les enfants comme pour les adultes. Le prochain congrès « Autisme, on ne lachera rien » aura lieu le 14 novembre 2015 au Palais des congrès de Paris • plus généralement Autisme France est ainsi attachée à sensibiliser en permanence le grand public sur les dysfonctionnements en tous genres de l’accompagnement de l’autisme et à proposer des solutions. Autisme France se bat pour l’accompagnement tout au long de la vie de la personne autiste. Autisme France a amorcé une révolution culturelle pour sortir l’autisme de l’institution psychiatrique : elle se bat pour que les financements aillent à l’accompagnement éducatif et professionnel, à l’intégration sociale la plus large possible. La place des personnes atteintes d’autisme ou autres troubles envahissants du développement n’est pas à l’hôpital. www.autisme-france.fr 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge La table ronde L e Collectif Autisme rassemble les 6 fédérations d’associations de parents d’enfants autistes les plus représentatives en France : Asperger Aide France, Autisme France, Autistes sans Frontières, Sésame Autisme, Pro Aid Autisme et l’UNAPEI. Regroupant plus de 300 associations de parents (soit environ 80 % du secteur) et représentant plus de 100 000 familles, le Collectif Autisme dispose ainsi d’une véritable légitimité. Nos 6 formations se sont regroupées pour mieux faire avancer la cause de l’autisme. Pour donner écho à l’adage « l’union fait la force », le Collectif Autisme a pour ambition de porter loin et fort ses messages de défense des droits des personnes autistes. Ce collectif fera en sorte que cette pathologie bénéficie d’une attention globale qui permettra la mise en place d’un vrai projet de vie pour les personnes autistes. Il vise une plus forte mobilisation de tous les services de l’Etat (éducation, santé publique, politiques, sociales...), des professionnels de santé, des médias, ainsi que de l’opinion publique. Le Collectif Autisme s’attachera à renforcer la dynamique du 3ème Plan Autisme du gouvernement pour rattraper le retard français en matière de dépistage, d’accompagnement, d’accueil en milieu ordinaire et de recherche. Le collectif a, sur ce dernier point, publiquement critiqué le manque d’ambition du 3ème plan. La recherche en est la grande oubliée. Cette union jette en outre les bases d’une plateforme de communication commune ayant pour objectif de sensibiliser et mobiliser beaucoup plus fortement sur l’autisme. Il est à l’origine de l’obtention du label grande cause nationale en 2012 notamment. Le collectif autisme souhaite : 1. renforcer le soutien au développement des recherches dans des domaines tels que la génétique, les neurosciences et l’épidémiologie. 2. évaluer, dans notre pays et par rapport au contexte international, les modalités d’accompagnement éducatif, psychologique, de prise en charge thérapeutique, et d’insertion sociale des enfants et des adultes atteints de ce handicap ; et développer des recherches visant à les améliorer. 3. développer des recherches, en sciences sociales et humaines, permettant d’évaluer l’accompagnement des familles. http://www.collectif-autisme.org/index.html D epuis 1963, la Fédération Française Sésame Autisme œuvre pour les personnes autistes et leurs familles. Association de parents, reconnue d’utilité publique, médaillée d’or de l’académie de médecine pour son action, elle est présente aujourd’hui partout en France à travers une quarantaine d’associations locales et régionales. La Fédération a pour action première de défendre auprès des politiques et dans toutes les instances nationales, régionales ou locales les valeurs sur lesquelles elle s’est constituée. Ces valeurs sont inscrites dans une charte, et visent au respect et à l’intégrité de la personne physique, morale et citoyenne, à son mieuxêtre et son épanouissement, à son inclusion sociale, à faire valoir ses droits à l’éducation, à l’aide et l’équipement nécessaires pour mener une vie décente et la plus indépendante possible. Aussi, face à la situation dramatique de milliers de personnes souffrant d’autisme, qui n’ont pas, ou de façon très ponctuelle, d’accompagnement adapté, qui vivent parfois des situations d’internement psychiatrique faute de mieux, ou des situations de mise en danger pour eux-mêmes ou leurs familles, la Fédération se veut volontaire, exigeante, réclamant sans cesse que notre pays prenne enfin les mesures nécessaires et se donne les moyens d’offrir à ces citoyens les mêmes chances d’avoir un parcours de vie qui soit digne et respectueux de la personne, de ses choix et ceux de sa famille. Nous nous battons pour un accompagnement qui veille au respect des particularités du handicap de la personne avec autisme et à celui de ses droits, tout au long de sa vie ; pour qu’elle bénéficie d’une vie affective et sociale la plus épanouie possible, donnant l’accès à l’éducation, au travail, aux sports, aux loisirs et à la culture ainsi qu’à tous équipements, services et activités mis à la disposition de tous les citoyens. Nous soutenons la recherche notamment par l’aide concrète de certains de nos établissements à des protocoles de recherches génétiques ou à travers la publication dans notre revue des travaux des professionnels et chercheurs. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 27 La table ronde Nous organisons des formations en direction des parents et des professionnels (Sésame Autisme Formation Recherche). Nous étendons notre réseau en Europe (membre fondateur d’Autisme Europe) en Méditerranée (membre fondateur d’AMIR Autisme Méditerranée Inter Réseau) et partout où l’échange d’expériences peut nous rendre plus riche de savoir. La Fédération Sesame a créé 100 établissements ou services spécifiques pour autistes ; soit environ 1 500 salariés et environ 1 800 places au seul bénéfice des personnes autistes quel que soit leur âge (enfants, adolescents, adultes et personnes vieillissantes) dans le but d’accompagner au mieux ces personnes dans toutes les diversités de ce handicap en n’excluant pas les personnes les plus touchées. Sésame est également impliqué dans la gestion de CLIS (classes d’intégration scolaire), des ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire), des IME (Instituts MédicoEducatifs), des Maisons d’Accueil Spécialisé (MAS), des Foyers d’Accueil Médicalisés (FAM), des Foyers d’hébergement, des foyers de vie, des ESAT, des centres de vacances, des ateliers d’activités, des Unités Mobiles d’Intervention, des SESSAD, SAMSAH, et un Centre de Ressources. www.sesame-autisme.com 28 C www.unapei.org réé en 1960, l’Unapei est un mouvement associatif français représentant les intérêts des personnes en situation de handicap et leurs familles. L’Unapei et ses associations affiliées œuvrent ensemble pour une réelle effectivité des droits des personnes handicapées et de leur famille. Elles prennent en considération leurs besoins et construisent avec elles des réponses adaptées. L’Unapei se donne le pouvoir d’agir pour garantir la citoyenneté des personnes handicapées et de leurs familles. L’Unapei milite pour le vivre ensemble et exige une société inclusive. L’Unapei et ses associations représentent l’ensemble des personnes qui ont un retard global des acquisitions et une limitation des capacités adaptatives et qui ont des difficultés durables à se représenter elles-mêmes, qu’il s’agisse de : déficience intellectuelle o polyhandicap o autisme o o infirmité motrice cérébrale o maladie mentale. L’Unapei regroupe 550 associations régionales, départementales, locales et tutélaires (Apei, Adapei, Urapei, Papillons Blancs, Envol, Chrysalide, …) ainsi que des associations spécialisées dans divers types de handicaps (Autisme, Xfragile, syndromes divers). Implantées en France hexagonale et ultramarine, les associations sont avant tout à l’écoute des familles concernées par la déficience qui atteint les fonctions cognitives, telles que le handicap L’Unapei en chiffres mental, l’autisme, o 550 associations affiliées le polyhandicap, o 55 000 familles adhérentes le handicap psyo 71 470 bénévoles chique, l’infirmité o 200 000 personnes motrice cérébrale. handicapées accueillies o 70 000 majeurs protégés accompagnés o 3 117 établissements et services médico-sociaux o 94 000 professionnels employés. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les ateliers 1 Signes sensorimoteurs précoces en amont du diagnostic : médicaux et paramédicaux en première ligne Formateurs : Evelyne Soyez Ostéopathe DO, Réseau de périnatalité Paris (RSPP) Institut du développement (Bucarest, Roumanie) 06 74 89 89 41, [email protected] Serge Papiernik Thérapeute en intermodalité sensorielle Réseau de périnatalité Paris (RSPP) Institut du développement (Bucarest, Roumanie) 06 10 76 52 57, [email protected] Evelyne Soyez Objectif général : Aborder et intégrer dans sa pratique personnelle la notion de dépistage de l’optimalité du développement moteur et sensoriel. Objectifs spécifiques : - Savoir identifier les paramètres cliniques affirmant l’optimalité, - Savoir référer , - Développer des savoir-être et des savoir-faire adaptés. Public visé : praticiens débutants et confirmés (médecins, kinésithérapeutes, ostéopathes, ergothérapeutes, orthophonistes, psychologues praticiens, psychomotriciens, psychothérapeutes du développement). Etudiants dans ces différentes disciplines. 30 participants. Serge Papiernik Des connaissances de base en neuropédiatrie sont appréciées. Modalités pédagogiques : séquences vidéo, discussion de cas cliniques, diaporama, mise en situation. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 29 Les ateliers 2 UEM : bilan d’étape, interventions précoces et perspectives Formateurs : Bernadette Salmon Marie-Christine Dulieu Sophie Biette Bernadette Salmon, musicienne, est mère d’un jeune homme avec autisme, Rémy, né en 1995. Après s’être investie dans la création d’une classe pour enfants avec autisme avec l’association prévention autisme recherche (APAR), elle a travaillé à la création de trois Sessad autisme et 3 unités d’enseignement, la dernière étant l’Unité d’Enseignement Maternelle de Marseille (UEM). Parallèlement au suivi de ces dossiers médico-sociaux, elle travaille depuis 2004 à la réalisation de week-ends pour jeunes avec autisme (20 par an) et a monté depuis 2013 un réseau d’activités physiques adaptées. Elle œuvre aussi pour la diffusion des connaissances pour les familles. Elle est actuellement présidente de l’APAR et secrétaire générale de l’arapi. 12 rue du Général Leclerc 13420 Gémenos 04 42 32 16 39, 06 75 07 39 72 [email protected] Marie-Christine Dulieu, diplômée d’un Master en management des établissements médico-sociaux, dirige depuis 2011, pour l’association Autisme 75 Ile de France, le SESSAD « les Comètes » implanté sur le Val de Marne. Très investie dans l’accompagnement des jeunes avec autisme et le développement d’interventions adaptées et précoces, elle a participé à l’ouverture d’une Unité d’Enseignement Maternel Autisme (UEMA) sur Créteil. A ce titre, elle est membre du comité national d’évaluation des UEMA et est impliquée dans toute action de transmission d’expériences (formation, colloques). Elle siège, en tant que personne qualifiée, à des commissions d’appel à projet sur des créations d’établissement pour enfants et adultes avec autisme. Par ailleurs, dans le cadre de la démarche d’évaluation de l’unité d’enseignement maternel, elle a engagé, avec le docteur Jean Pierre Malen, pédopsychiatre du service, un partenariat avec Marie-Hélène Plumet et Emilie Cappe. Ces deux chercheurs qui font partie de l’équipe « psychopathologie du développement : autisme et handicaps », dirigée par le Pr Jean-Louis Adrien, mènent une étude d’évaluation et de suivi, sur 3 ans, des trajectoires développementales des enfants scolarisés dans l’UEMA. En parallèle, elles ont engagé une recherche longitudinale sur l’adéquation de ce dispositif auprès des parents et des professionnels. SESSAD « Les Comètes » 7 square des Griffons, 94000 Créteil 01 43 39 88 78, [email protected] Sophie Biette est mère de Marie, née en 1991, jeune fille atteinte d’autisme sévère, accompagnée par un FAM dédié aux adultes avec autisme, en Loire Atlantique. Elle a été présidente de l’arapi de 2006 à 2009. Au sein du CA de l’association, elle a participé activement à la mise en 30 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge œuvre des Universités d’automne et du Colloque organisé au Collège de France, à la co-organisation de la 7e Journée régionale de l’arapi « Manger, dormir, se soigner : l’autisme à l’épreuve du quotidien » et à la co-direction des Guides Unapei-arapi : « L’autisme, où en est-on aujourd’hui ? » de 2007 et « Autisme : recommandations de bonnes pratiques professionnelles, savoir être et savoir-faire » de 2013. Titulaire du DU Autisme et autres troubles du développement, Toulouse-le-Mirail, elle est membre cotateur HAS des recommandations de bonnes pratiques professionnelles « état des connaissances » de 2010, « interventions auprès des enfants et adolescent » de mars 2012 et « interventions auprès des adultes » en cours. Elle est actuellement présidente de l’Adapei de Loire Atlantique et membre du CA de l’Unapei (référente sur la question de l’autisme pour L’Unapei). L’Adapei de LoireAtlantique est gestionnaire d’une UEM Autisme depuis septembre 2014 et a développé au fil du temps des unités dédiées à l’accompagnement des enfants et adultes présentant de l’autisme. [email protected], [email protected], [email protected] 06 63 73 05 27 A Les ateliers fin de favoriser la scolarisation des jeunes enfants avec autisme et autre troubles envahissants du développement, le troisième plan autisme a prévu (fiche action 5) la création de trente unités d’enseignement en maternelle à la rentrée 2014. Trente autres unités ouvrent à la rentrée scolaire 2015 et un dernier contingent de quarante devrait voir le jour en 2016. Une Unité d’Enseignement en Maternelle (UEM), dispositif médicosocial, accueille jusqu’à sept enfants âgés de trois ans pour une durée maximale de trois ans. Les objectifs sont scolaires au premier plan grâce à l’acquisition des prérequis aux apprentissages, en travaillant l’imitation, l’attention aux consignes, et, en amont, la communication à partir du soutien par des méthodes alternatives et augmentatives. l’autre objectif est l’inclusion au sein de l’école et des enfants dans des classes habituelles de cette même école. Chaque enfant a un plan d’accompagnement personnalisé. Les interventions pédagogiques, éducatives et thérapeutiques se réfèrent aux recommandations des bonnes pratiques de la HAS et de l’ANESM et demandent une alliance étroite entre les personnels enseignants et médicosociaux. Ces dispositifs sont un enjeu pour la prise en charge précoce. Nous pouvons d’ores et déjà envisager que la création de cette modalité d’intervention précoce va mettre en évidence la situation des jeunes enfants et de leur famille en France, du dépistage à l’intervention, en passant par le diagnostic précoce. Après un rappel du cahier des charges, nous nous proposons dans cet atelier de vous présenter le résultat d’une enquête sur la mise en place des UEM, réalisée à partir d’un questionnaire auquel sept équipes ont répondu, soit un quart des UEM créées à la rentrée 2014. Ce sera l’occasion de réfléchir ensemble sur la mise en place de ces dispositifs, leurs forces, les points d’amélioration en matière d’intervention précoce mais aussi les faiblesses ou difficultés rencontrées par les équipes. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 31 Les ateliers 3 Les communications émergentes chez les personnes avec autisme : labourer, semer, cueillir… Formateurs : Pascale Dansart, orthophoniste, est coordinatrice des Thérapies d’Echange et de Développement au Centre Universitaire de Pédopsychiatrie. Elle exerce depuis plus de 25 ans dans le domaine de l’autisme, au coeur de l’équipe pluridisciplinaire de soins et de recherche du Centre Universitaire de Pédopsychiatrie du CHRU de Tours. Elle contribue aux recherches et publications de l’équipe « autisme » de l’Unité Inserm 930 centrées sur la mise au point et l’expérimentation de stratégies évaluatives et rééducatives originales de la communication sociale, et s’attache à les adapter à différents âges et modalités de prise en charge. Avec l’aide d’équipes médicales pionnières, elle contribue, dès le milieu des années 1980, à impulser et faire admettre en France l’implication des orthophonistes dans le champ de l’autisme, puis soutient sa reconnaissance officielle, obtenue par la Fédération Nationale des Orthophonistes (2002). En 1988, elle crée à l’Ecole d’Orthophonie de Tours un enseignement dédié à l’autisme, premier du genre en France, et le transpose en 1998 au Liban, à l’ouverture de l’Institut Supérieur d’Orthophonie de Beyrouth. Très engagée dans le domaine de la formation, elle s’appuie sur sa pratique quotidienne du soin pour accompagner dans leur pratique des professionnels d’expériences et de disciplines variées, notamment dans le domaine des Thérapies d’Echange et de Développement qu’elle contribue à diffuser en France et à l’étranger (Liban, Italie, Brésil). Membre du Conseil d’administration de l’arapi depuis 1991, elle s’implique tous les 2 ans dans l’organisation de l’Université d’automne, où elle facilite les échanges entre spécialistes de l’autisme, chercheurs et responsables associatifs. Centre de Pédopsychiatrie, CHRU Bretonneau, 2 bd Tonnellé, 37044 Tours cedex 9 02 47 47 84 12, [email protected] Pascale Dansart Edgar Moussaoui Psychiatre Service de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, CHU de Caen, Avenue Georges Clemenceau, CS 30001, 14033 CAEN cedex 9 02 31 27 23 13 ou 02 31 06 58 20 [email protected] 32 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les ateliers 4 Particularités de fonctionnement autistique : implications pratiques au quotidien Formatrice : Karima Mahi est diplômée de l’Université de Toulouse : DU européen de 3e cycle du Pr Bernadette Rogé : « Autisme et autres troubles du développement ». Elle est également diplômée en architecture et en environnement urbain. Elle est mère de jumelles autistes. Elle est consultante chargée de guidance/supervision dans les établissements médico-éducatifs/médico-sociaux en Ile de France et formatrice-conseil. Depuis 2003 elle conçoit et anime de nombreuses formations théoriques et pratiques, menant des missions pour divers organismes (Vie Active Formation Nord Pas de Calais ; CRMH : Centre Ressources Multi Handicap Paris, Île de France ; CCC Belgique ; IRTS Reims ; AIR Besançon). Elle intervient également auprès de familles : accompagnement à la parentalité, conseil et aide aux parents d’enfants présentant des Troubles du Spectre de l’Autisme. Elle est responsable associatif : elle a été vice-présidente d’Autisme France de 2002 à 2006, présidente d’Asperger France de 2000 à 2005 et est membre du Conseil d’Administration de l’arapi depuis 2009. 18 rue du Vercors, 94800 Villejuif 01 49 58 24 81, [email protected] Nous insisterons sur l’importance de mieux comprendre le style de perception et de fonctionnement si particulier de la personne autiste et ses répercussions dans la vie quotidienne afin d’ajuster les diverses interventions. Elles seront centrées sur : - la prise en compte des particularités sensorielles et du niveau de perception / d’abstraction ; - la négociation raisonnée des déficits en lien avec le dysfonctionnement exécutif ; - la remédiation et la mise en place de moyens de compensation face au déficit en théorie de l’esprit ou manque d’intuition mentale ; - la considération de la vision hyper-sélective et non holistique des éléments du contexte. Objectifs : - Saisir l’importance d’ajuster l’accompagnement du quotidien au plus près du profil sensoriel et cognitif de chaque personne. - Prêter attention aux éléments de l’environnement physique et social à adapter. - Mettre en place des mécanismes externes pour pallier la faiblesse des mécanismes internes. -Évaluer et opter pour la forme de guidance : verbale, gestuelle, visuelle, physique la plus adaptée à la personne et au contexte. - Adapter le style de communication et d’interaction aux besoins et particularités de compréhension socio-émotionnelle de la personne. - Considérer la perception / pensée détaillée comme une force à double tranchant et inclure cette aptitude dans les propositions d’accompagnement offertes à l’individu. - Cibler les méthodologies prioritaires à appliquer sur la base du critère important qu’est le profil éducatif/cognitif des personnes accompagnées. Atelier accessible à tous les participants ayant une connaissance généraliste des Troubles du Spectre de l’Autisme. Atelier adapté aux intervenants de première ligne et d’accompagnants du quotidien. Connaissance de base en autisme souhaitée. Expérience d’intervention au quotidien auprès de personnes présentant un TSA appréciée. C Karima Mahi et atelier mettra l’accent sur le développement d’une véritable empathie à l’égard des personnes présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme. Il a pour but de détailler les modalités d’accompagnement en prenant en compte les particularités socio-cognitives de ces personnes. Modalités pédagogiques : Rappel succinct des principaux éléments théoriques en lien avec le « fonctionnement » sensoriel, cognitif et socioémotionnel associés à l’autisme. Projection de mini-séquences ppt et vidéo. Exercices instructifs et concrets de mises en situation pour éprouver la nature des difficultés sensorielles, de dysfonctionnement exécutif et de régulation émotionnelle. Échanges avec les participants. 30 / 35 personnes maximum. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 33 Les ateliers 5 Activité physique/motrice, développement et santé Formateurs : Florian Curbelié, titulaire d’un Master 2 Ingénierie et Ergonomie des Activités Physiques Adaptées obtenu à Montpellier en 2009, et auteur d’un mémoire de recherche intitulé « Effets d’un programme d’activités aquatiques sur les stéréotypies et la communication non verbale chez les adolescents présentant de l’autisme », exerce comme éducateur sportif en Maison d’Accueil Spécialisée (Maison d’Hestia) depuis juin 2010. Cet établissement, spécialisé dans l’autisme, accueille vingt jeunes adultes, et vise l’obtention de l’accréditation Autisme France pour 2016. Avant d’intégrer la Maison d’Hestia, il a exercé en tant qu’éducateur spécialisé auprès d’enfants avec autisme dans des contextes variés : Institut Médico Educatif, Education Plein Air Finances (intégration d’enfants avec autisme dans des colonies du milieu ordinaire), Maison d’éducation structurée (maison accueillant six enfants avec autisme dans un cadre de vie familial). Parallèlement à son activité professionnelle, il est très investi dans le secteur associatif en occupant notamment le poste de secrétaire du Comité Départemental Sport Adapté de la Corrèze. Sébastien Dutheil, 34 ans, est actuellement éducateur sportif à la Maison d’Hestia (St Setiers 19). Très jeune, l’activité sportive est l’une de ses priorités. Le football devient rapidement son sport de prédilection et il le pratiquera à bon niveau au sein de l’ASM (Clermont-Ferrand - Puy de Dôme). Cette passion deviendra une rampe de lancement pour sa future carrière professionnelle. Parallèlement, il suit un cursus STAPS à la faculté de Clermont-Ferrand. Puis, il obtiendra son Brevet d’Etat d’éducateur sportif et mettra ses qualités sportives, pédagogiques et organisatrices au service du Club de foot d’Ussel et des collèges de Meymac et Ussel. Ces expériences le mèneront ensuite à assurer un poste d’éducateur sportif au sein de la Maison d’Hestia. Il y suit alors plusieurs formations sur l’autisme et le sport, et ne pose pas de limite aux activités et séjours proposés. Sa devise étant, « Rien est impossible tant que l’on ne tente pas ». Les compétences acquises lui permettent aujourd’hui d’intervenir dans la formation comme il a pu s’y illustrer lors du colloque Auvergne-Limousin arapi de Clermont-Ferrand (Mars 2014). Il est impliqué en tant que secrétaire adjoint au sein du comité départemental sport adapté de la Corrèze mais également à la Ligue du Limousin sport adapté. Dans un souci de toujours améliorer sa pratique, il cherche en permanence à se former et à faire partager ses connaissances. Maison Hestia, route de Beaune, 19292 Saint-Sétiers 05 55 96 93 30, [email protected], [email protected] D ès son ouverture, la maison d’Hestia a eu une politique d’accompagnement sportive affirmée. Nous évoquerons les raisons de ce choix et la mise en œuvre d’un programme d’activité phy- sique. Nous reviendrons sur les bienfaits recherchés, d’un point de vue général et spécifique, de l’activité physique chez les personnes avec autisme. Nous montrerons ensuite les effets observés chez les résidants de la maison d’Hestia aussi bien sur le plan médical, physique, qu’éducatif, et leurs conséquences positives sur l’amélioration et la diversification des activités proposées. Nous donnerons plusieurs exemples qui montrent qu’il n’y a pas d’âge pour découvrir, apprendre, progresser. Enfin nous présenterons comment le sport peut devenir vecteur de prévention et de rééducation. Grand public : les professionnels travaillant auprès de personnes avec autisme (aussi bien éducateurs que membres de la direction), les étudiants souhaitant travailler auprès de personnes avec autisme ou dans le domaine des activités physiques adaptées, mais également les familles. Aucun prérequis n’est souhaité. Modalités pédagogiques : nous effectuerons une présentation sous Powerpoint, illustrée de nombreuses photos et vidéos. Florian Curbelié 34 Sébastien Dutheil 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les ateliers 6 Adultes avec autisme avec déficience intellectuelle et environnement : les nécessaires adaptations réciproques Formateurs : Francesc Cuxart est docteur en psychologie, master en psychopathologie chez l’enfant et l’adolescent (Universitat Autònoma de Barcelone), professeur de Pédagogie thérapeutique (Université de Barcelone). Il est maintenant professeur à la Universitat Autònoma de Barcelone et consultant du réseau de services Autisme la Garriga (Barcelone, www.autisme.com). De 1982 à 1992 il a était son directeur technique. Dans ce réseau il dirige le service de diagnostic et de consultation spécialisée pour l’enfance et l’adolescence. En même temps il est psychologue de l’Ecole de Pathologie du Langage (Hôpital de Sant Pau, Barcelone) et psychologue en pratique privée à Barcelone. Il était responsable technique de différents programmes transnationaux subventionnés par la Communauté Européenne : Trainautism (1999-2001) dans le cadre du programme Leonardo ; On-line Trainautism (2001-2004) dans le cadre du programme Socrate - Action Grundtvig I. Il a participé aussi à différents projets de recherche financés par les institutions publiques espagnoles : Dépression et Suicide chez l’adolescent - étude clinique et épidémiologique (financé par le Ministère de l’Education et de la Science) ; Développement d’un programme d’éducation sanitaire de la fibrose kystique - conception de stratégies d’intervention comportementale chez les enfants et les adolescents (financé par le Ministère de la Santé) ; Evaluation précoce des signes d’alerte du développement pathologique et de l’étude épidémiologique de la psychopathologie en âge préscolaire (financé par le Ministère de la Santé). Il est l’auteur de plusieurs publications scientifiques sur l’autisme et membre de plusieurs sociétés scientifiques : association espagnole de psychiatrie chez les enfants et adolescents, association catalane de psychiatrie pour enfants et adolescents, AETAPI (Association Espagnole des Professionnels de l’Autisme). Il est membre du comité scientifique et du conseil d’administration de l’arapi Fundació Privada Congost-Autisme Ronda del Carril, 75, E-08530 la Garriga (Barcelone-Espagne) [email protected] Francesc Cuxart Séverine Recordon-Gaboriaud dirige deux Maisons d’Accueil Spécialisées (MAS) et deux Foyers d’Accueil Médicalisés (FAM) de l’Adapei 79. De ces quatre établissements, une MAS et un FAM constituent la Maison Pour l’Autisme qui accueille 32 adultes avec autisme. Son doctorat en psychologie clinique et psychopathologie (2007, thèse dirigée par Jean-Louis Adrien) a fait suite à un DESS (1996), un projet de recherche sur l’autisme infantile à l’Université Toulouse le Mirail en 1997, sous la Direction du Professeur Bernadette Rogé, et un DEA (1999) « Langage et Cognition », sous la direction du Professeur Catherine Tourette à l’Université de Poitiers. Parallèlement, de 1996 à 2003, elle a exercé sa profession de psychologue dans une MAS pour adultes avec autisme, structure gérée par les Œuvres Hospitalières Françaises de l’Ordre de Malte, auprès également d’adultes polyhandicapés et avec déficience intellectuelle accueillis en MAS et en FAM et enfin au sein d’un SESSAD dans le cadre d’une CLIS pour enfants avec autisme à Adapei 79 de 2001 à 2003. Elle est l’auteur de plusieurs articles sur l’autisme à l’âge adulte, co-rédactrice de l’ouvrage publié en 2013 par l’UNAPEI sur « Autisme : les Recommandations de bonnes pratiques professionnelles - savoir- être et savoir-faire ». Elle est également l’auteur de l’Echelle EPOCAA (Echelle pour l’Observation des Comportements problèmes d’Adultes avec Autisme) publiée aux éditions ECPA en 2011. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 35 Les ateliers Cela amène donc à inscrire nos pratiques d’accompagnement et les soutiens personnalisés dans une démarche « écologique » au sens où les qualités sociales, physiques, sensorielles et matérielles de l’environnement vont faciliter l’expression des nombreuses compétences de ces personnes et ainsi favoriser leur épanouissement. Cet atelier a pour objectif d’illustrer avec des exemples concrets, des stratégies d’adaptation de l’environnement pour une mise en adéquation avec les besoins spécifiques et les ressources des personnes autistes. Séverine Recordon-Gaboriaud Consultante et formatrice pour plusieurs organismes de formation dont FORMAVISION, le GERFI et ASKORIA, elle exerce en activité libérale depuis 2005. Spécialisée sur les approches développementales et comportementales, elle intervient dans des structures médico-sociales et sanitaires et propose des formations spécifiques sur l’accompagnement des enfants et des adultes avec autisme. Elle a participé en tant que membre expert à plusieurs groupes de travail pour l’élaboration des recommandations de bonnes pratiques professionnelles sur l’Autisme publiées par la HAS et par l’ANESM. Elle est également membre du Conseil d’Administration de l’arapi et plus récemment nommée membre du Conseil Scientifique de l’ANESM. Maison pour l’Autisme, ADAPEI 79 Résidence l’Archipel Route de la Mothe Saint Herays 79500 Saint-Martin lès Melle 05 49 07 46 46, gaboriaud@ adapei79.org L es spécificités de fonctionnement des personnes avec autisme influent en permanence sur leurs capacités adaptatives notamment quand une déficience intellectuelle sévère s’y associe. L’environnement et son adaptation constituent un enjeu permanent pour faciliter la vie quotidienne des personnes et leur bien-être. Exemples : - Exemples pratiques d’adaptation de l’architecture et de l’organisation des espaces de vie. Bâtiments : adéquation des espaces personnels et collectifs, matériaux, couleurs, lumières, supports visuels, stimulations sensorielles, mesures de sécurité, espaces de retour au calme et d’apaisement, espace de ressourcement… - Organisation du temps et programmes d’activités (travail, loisirs, …) ; style de relation (langage oral – communication non verbale) ; proximité physique, … - Concept « d’adaptation réciproque » : la personne autiste doit aussi elle-même s’adapter à l’environnement y compris social. Stratégies de communication alternative et augmentative – habiletés sociales – participation sociale… - Stratégies développementales et comportementales pour permettre l’acquisition de compétences, faciliter l’adaptation personnelle et communautaire des personnes avec autisme à l’environnement et la modération de situations comportementales problématiques. Cet atelier est ouvert à l’ensemble des personnes qui souhaitent développer leurs compétences pratiques pour mieux intervenir auprès des personnes avec autisme dans leur vie quotidienne. Il est accessible à tous les participants de l’Université d’automne. L’atelier s’appuie sur un power-point avec des apports pratiques et théoriques qui serviront de support aux échanges. Un accent particulier sera porté sur l’interactivité et le partage d’expériences entre les participants. Les besoins d’adaptation se déclinent dans différents domaines : le comportement adaptatif, la vie résidentielle, l’architecture des espaces de vie - de travail et de loisirs, l’organisation du rythme des stimulations et du temps, les stratégies d’apprentissages pour une meilleure autonomie, la participation sociale, les interactions avec autrui, l’inscription des compétences dans le domaine professionnel, et enfin la gestion des comportements dits problèmes. Une faible prise en compte de cette dimension environnementale est très souvent à la source de difficultés comportementales, d’ajustement des relations sociales, de valorisation des capacités altérant in fine la qualité de vie des personnes. 36 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les communications affichées Les communications seront affichées durant toute la durée de l’Université d’automne. Une session de rencontre avec les auteurs leur est consacrée le... Jeudi 8 octobre 2015 16 h 45… Coordonnateur : Patrick Chambres « Les jeunes chercheurs sont à l’œuvre. Ils nous confient leurs premières données… » A l’occasion de chacune de ses Universités d’automne, l’arapi offre l’opportunité, pour de jeunes chercheur(e)s, de rendre compte de leur activité scientifique de recherche. Le comité scientifique de sélection avait maintenu le haut niveau d’exigence, concernant le travail de recherche soumis, qu’il s’était imposé depuis 2011. En dépit de cette forte exigence, et après une double, voire parfois une triple expertise, 25 communications affichées ont été sélectionnées parmi les 27 propositions soumises. Le comité de sélection était constitué de 10 chercheurs ou enseignants/ chercheurs spécialisés dans le domaine de l’autisme (merci à eux pour leur experte contribution). Les participants de l’université d’automne 2015 sont donc invités à découvrir 25 communications dont on peut lire ici le résumé et pour lesquelles ils sauront surement reconnaître la qualité. effets du médicament. Tantôt la cible de la recherche est la personne dans le cadre de son développement, tantôt elle concerne la compétence très spécifique d’une personne d’un âge bien déterminé. Il est aussi question de la validité des outils utilisés, de ceux en perspective, des indices comportementaux révélateurs de troubles, qu’il s’agisse de dépistage, de diagnostic ou d’intervention. Cette diversité s’organise néanmoins dans une synergie dont la finalité vise à mieux comprendre, mieux prévoir, mieux anticiper, mieux construire, mieux aider, mieux vivre. L’ensemble des communications affichées témoigne aussi de l’aspect international de la recherche. Les nouvelles données présentées lors de cette session de posters nous viennent d’Algérie, du Brésil, du Canada, d’Italie, du Liban et de la France, bien entendu. Cet échantillon de recherche confirme la complexité du tableau clinique de l’autisme que multiplient les spécificités du contexte social dans lequel il se développe, il se transforme. Un grand merci aux jeunes chercheurs qui communiquent ici, vecteurs, parmi tant d’autres, des missions cruciales que poursuit l’arapi : faire avancer la connaissance et informer le plus grand nombre des personnes directement ou indirectement concernées. Patrick Chambres, pour le comité d’organisation des communications affichées Les thèmes, les cadres théoriques et les méthodes sont très variés : on va de la mise en œuvre d’une cohorte de recherche pédiatrique spécifique de l’autisme à l’évaluation des besoins des familles d’enfants avec des Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) en passant par l’examen de potentiels Les communications affichées en un clin d’œil N° Auteur qui présente la communicationl Titre Page 1 Pauline Auphan Evaluation informatisée de l’habileté en lecture chez les enfants autistes sans déficience intellectuelle : une étude exploratoire 40 2 Magali Batty Anomalies des premières étapes de traitement de l'information visuelle dans les TSA 41 Effets d'un traitement médicamenteux chez des enfants avec TSA : 3 Mohammed Boudjarane aspects cognitifs et neurosensoriels 42 4 Judith Charpentier Détection de la prosodie émotionnelle au cours du développement : étude électrophysiologique 43 5 Florine Dellapiazza COHORTE ELENA - Etape 1 : Etat des Lieux de la Première Cohorte Pédiatrique Française avec TSA 44 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 37 Les communications affichées N° Auteur qui présente la communicationl Titre Page 6 Mélina Dell’armi Evaluation des besoins des familles d’enfants avec des Troubles du Spectre de l’Autisme 45 7 Nicolas Deltort Reconnaissance de son propre visage chez des adultes avec Trouble du Spectre de l’Autisme : effet de la stimulation multisensorielle interpersonnelle 46 8 Coralie Fourcade Mères et pères face au Trouble du Spectre de l'Autisme de leur enfant : bien-être psychologique, coping dyadique, satisfaction des interventions et soutien social perçu 47 9 Pauline Girard L’analyse « State Space Grids » : une nouvelle approche pour explorer les trajectoires développementales individuelles d’interactions sociales dans un groupe d’habiletés sociales pour adolescents présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme 48 10 Marine Grandgeorge Traitement de l’information faciale des enfants avec troubles du spectre autistique et enfants au développement typique : un traitement particulier des faces animales ? 49 11 Les animaux perçoivent-ils le handicap ? Etude du comportement de cochons d’Inde lors de leur première rencontre avec un enfant avec TSA ou un enfant au développement typique 50 12 Amine Hamhami Représentations sociales liées aux prises en charge de l’autisme chez les professionnels médico-sociaux en Algérie : vers une étude comparative 51 13 Cédric Hufnagel Systèmes de monitoring du bien-être : application à l’anxiété dans l’autisme 52 14 Edith Kouba Hreich Validation en arabe de l’Echelle d’Évaluation des Comportements Autistiques, version Révisée (ECA-R) 53 15 Klara Kovarski Détection automatique du changement d’expression émotionnelle faciale 54 L’absence de marche à quatre pattes : un indicateur précoce de risque de Trouble du Spectre de l’Autisme ? 55 17 Leroux-Boudreault Le passage vers l’adolescence : le point de vue d’élèves ayant un Trouble du Spectre de l’Autisme en comparaison avec celui de leurs pairs au développement typique 56 18 Camillo Mazetto Étude pilote pour la validation de la Batterie d’Évaluation Cognitive et Socio-Émotionnelle (BECS) au Brésil 57 19 Camilla Mazetto Amélioration du développement socio-émotionnel de petits enfants à risque d’un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) dans un programme d’intervention neurodéveloppemental avec la Thérapie d’Échange et Développement (TED) : évidences d’une étude pilote au Brésil 58 20 Marai-Clara Nassif Etude préliminaire de l’évolution comportementale, fonctionnelle et socio-adaptative d’enfants avec TSA bénéficiant d’une intervention originale, le dossier Ramain-Pré-F 59 21 Silvia Orlandi Acoustical Parameters in TED therapy for Autism Spectrum Disorders: Preliminary Results 60 22 Myriam Rousseau Le programme « L’ABC des comportements de l’enfant ayant un TSA : des parents en action ! » : évaluation de sa validité sociale et de son implantation 61 23 Myriam Soussana Troubles anxieux et reconnaissance des expressions faciales émotionnelles dans les Troubles du Spectre de l’Autisme 62 24 Gabriele Tripi Analyses des atypies sensorielles et motrices précoces dans une population d’enfants présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme 63 25 Gabriele Tripi Les phénotypes faciaux dans le Trouble du Spectre de l’Autisme 64 Marine Grandgeorge Nathalie 16 Lavenne-Collot Ariane 38 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 1 Les communications affichées Evaluation informatisée de l’habileté en lecture chez les enfants autistes sans déficience intellectuelle : une étude exploratoire Pauline Auphan 1, Jean Ecalle 1, Bernadette Rogé 2,3, Soazic Tire 1, & Annie Magnan 1, 3 Laboratoire EMC, Université Lyon 2 et LabEx CORTEX ANR11- LABX-0042 2 Unité de Recherche Interdisciplinaire Octogone - CERPP, Université Toulouse 2 Jean Jaurès 3 Institut Universitaire de France. 1 D eux composantes sont impliquées dans la compréhension en lecture : les capacités d’identification de mots écrits, spécifiques à la lecture, et les processus globaux de compréhension (Aaron et al, 2008). Les capacités d’identification de mots écrits sont sous-tendues par la qualité lexicale avec trois niveaux de représentations du mot écrit, orthographique, phonologique et sémantique (Perfetti & Stafura, 2014). Pour la compréhension, une distinction est réalisée entre le traitement littéral pour les informations explicites directement disponibles, et le traitement inférentiel pour extraire les informations implicites (Cain & Oakhill, 2007). Dans ce dernier cas, on distingue le traitement inférentiel de cohésion (relier des informations textuelles entre elles) et le traitement inférentiel basé sur les connaissances (relier des informations textuelles aux connaissances du lecteur). Les recherches précédentes chez les enfants autistes sans déficience intellectuelle (high functioning with autism spectrum disorders – HFASD) ont mis en évidence des profils de bon identifieurs mais faibles compreneurs (Huemer & Mann, 2012 ; Randi, Newman, & Grigorenko, 2010 ; Jacobs & Richdale, 2013). Cependant, dans ces études, seuls des scores globaux de compréhension étaient calculés, sans distinction entre les traitements littéral et inférentiels. Une autre étude a permis de mettre en évidence des difficultés du traitement inférentiel chez les enfants HFASD (Norbury & Bishop, 2002 ; Nation et al., 2006). Pour la présente étude, sept enfants HFASD de 12 à 14 ans ont été testés sur trois tâches informatisées : une tâche de qualité lexicale comprenant trois épreuves, (1) discrimination orthographique, dire si deux mots sont identiques ou non, (2) décodage phonologique, dire si deux pseudo-mots se prononcent de la même manière ou non, (3) catégorisation sémantique, dire si deux mots appartiennent à la même famille ou non. Ils ont également été testés sur une tâche de compréhension écrite et une tâche de compréhension orale, toutes deux examinant les aspects littéral et inférentiel. Des analyses de déviance (à 1,65 écart-types) ont été réalisées à partir du calcul des scores z des enfants HFASD pour chaque épreuve comparativement aux scores des enfants de même niveau scolaire. Pour les enfants HFASD, une dissociation était attendue entre de bonnes capacités d’identification de mots écrits et des capacités plus faibles en compréhension, qui n’a été retrouvée chez aucun sujet. De plus, nous nous attendions à une dissociation entre de bonnes capacités de compréhension littérale et un déficit des capacités inférentielles, à l’écrit comme à l’oral. Cette dissociation n’a pas été retrouvée. Toutefois, pour 6 enfants sur 7, les capacités en compréhension orale tendent vers ce profil avec des scores en compréhension littérale supérieurs à la compréhension inférentielle, avec des scores restant dans la norme. Ainsi cette étude n’a pas permis de mettre en évidence les profils spécifiques de lecteurs attendus du fait d’une forte hétérogénéité des performances des enfants HFASD. Ces résultats sont pourtant essentiels pour comprendre l’origine et la nature des difficultés en compréhension en lecture chez les élèves HFASD. Par ailleurs, malgré les 9 indices proposés par le logiciel pour évaluer l’habileté en lecture, l’absence d’une épreuve de vocabulaire est une limite de l’étude pour faire le lien avec la compréhension (Cain & Oakhill, 2014). Mots-clés : HFASD, lecture, compréhension inférentielle, outil informatisé Auteur qui présentera le poster : Pauline Auphan, doctorat (première année), Laboratoire d’Etude des Mécanismes Cognitifs – Université Lyon 2 – LabEx Cortex ANR-11- LABX-0042 5 avenue Pierre Mendès France 69676 Bron cedex [email protected] 06 35 92 37 50 Cadre : Thèse sous la direction d’Annie Magnan Laboratoire d’Etude des Mécanismes Cognitifs – Université Lyon 2 – LabEx Cortex ANR-11- LABX-0042 Institut Universitaire de France de Jean Ecalle, Laboratoire d’Etude des Mécanismes Cognitifs – Université Lyon 2 – LabEx Cortex ANR-11- LABX-0042 et de Bernadette Rogé, co-encadrante, Unité de Recherche Interdisciplinaire Octogone CERPP, Université Toulouse 2 Jean Jaurès Institut Universitaire de France. Financement : Le projet a reçu, pour sa réalisation, le concours de la Fondation d’entreprise Orange. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 39 Les communications affichées 2 Anomalies des premières étapes de traitement de l’information visuelle dans les TSA Magai Batty, Klara Kovarski, Alix Thillay, Aurélie Bidet-Caulet, Joëlle Malvy, Frédérique Bonnet-Brilhault L es anomalies sensorielles représentent un élément majeur de la symptomatologie autistique et font aujourd’hui partie des critères diagnostiques définis par le DSM-5. De nombreux témoignages de patients font part de difficultés sensorielles extrêmement handicapantes. Largement documentées dans la clinique de l’autisme et également rapportées dans les descriptions princeps de Kanner et Asperger, ces particularités sensorielles semblent très fluctuantes puisque des hyper- et hypo- sensibilités peuvent être rapportées pour un même patient et une même modalité sensorielle. Ces difficultés sensorielles sont attestées par des données électrophysiologiques mettant en évidence des anomalies sur les composantes reflétant les premières étapes du traitement cérébral de l’information. De même, en IRM anatomique des données récentes rapportent une épaisseur corticale supérieure dans les régions sensorielles primaires (auditives et visuelles) chez les personnes avec autisme. Alors que les recommandations internationales d’évaluation des enfants diagnostiqués avec TSA incluent des évaluations auditives, des examens génétiques, métaboliques et électrophysiologiques ainsi que de la neuroimagerie, aucune évaluation visuelle n’est recommandée. Pourtant la littérature rapporte un taux de pathologies ophtalmologiques supérieur à 40 % dans les TSA. L’étude des fonctions oculo-motrices met en évidence des anomalies dans 55 % des cas, avec des troubles de la fixation, de la poursuite et des saccades. Ces données suggèrent ainsi une entrée sensorielle altérée, il semble alors évident que par voie de conséquence les signaux neurophysiologiques enregistrés en réponse aux informations socio-émotionnelles de nature visuelle soient également atypiques. B ien que les atypies sensorielles fassent partie intégrante des descriptions princeps de l’Autisme, ce sont les aspects socio-émotionnels qui ont fait l’objet de la majorité des recherches au cours des trente dernières années. Aujourd’hui, de nombreuses données suggèrent que les troubles sensoriels pourraient être à l’origine de ces difficultés socio-émotionnelles. Alors que les réponses sensorielles inhabituelles ont refait leur apparition dans le DSM et constituent un élément-clé du diagnostic elles res- 40 tent peu et difficilement étudiées. Le recueil des Potentiels Evoqués Visuels (PEV) en réponse aux damiers alternants est une méthode d’évaluation directe du système visuel ne nécessitant aucune participation active du sujet. L’étude présentée ici vise à évaluer les premières étapes de conduction et de traitement de l’information visuelle au moyen de l’électrophysiologie chez des adultes et adolescents avec TSA. Vingt adolescents et adultes avec TSA âgés de 13 à 27 ans (âge moyen=18 ans) ont été appariés à 22 adolescents et adultes (âge moyen=18,4 ans) au développement ordinaire. Le signal EEG a été enregistré au moyen d’un bonnet de 64 électrodes (BioSemi) pendant la présentation de damiers alternants (1/sec, 60 min d’arc). L’analyse des réponses visuelles, N75 et P100, a été réalisée avec une ANOVA à mesures répétées. La morphologie et la topographie des réponses visuelles (N75, P100, N135) semblent conservées, laissant supposer que leurs générateurs sont intacts. La diminution de latence et d’amplitude de la P100 avec l’âge est en accord avec le pattern développemental classique. L’analyse statistique de la composante P100 révèle une latence normale, cependant son amplitude est significativement moins ample chez les sujets avec TSA en comparaison des sujets contrôles. Ces résultats révèlent une anomalie dès les premières étapes de traitement l’information visuelle dans les Troubles du Spectre de l’Autisme. Il semble évident que par un phénomène en cascade, ces anomalies précoces puissent affecter les étapes suivantes de traitement de l’information visuelle et entraîner des difficultés dans la compréhension des informations (notamment socio-émotionnelles) de l’environnement. L’obtention des PEV aux damiers est un examen facile à mettre en œuvre, dont la systématisation dans les travaux de recherche permettrait d’appréhender la part des anomalies de traitement sensoriel dans la compréhension des mécanismes cognitifs qui leur font suite. Mots clés : vision, Troubles du Spectre de l’Autisme, potentiels évoqués, damiers Auteur qui présentera le poster : Magali Batty MCU, INSERM U930, Equipe « Autisme » Centre Universitaire de PédoPsychiatrie CHU Bretonneau, 2 Bld Tonnellé, 37044 TOURS Cadre : Les résultats présentés dans l’abstract ci-dessus ont été obtenus en collaboration avec Alix Thillay dans le cadre de sa thèse financée par la Fondation Orange et dirigée par le Pr Bonnet-Brilhault et Mme Bidet-Caulet. Le recueil des potentiels évoqués visuels aux damiers alternants a été obtenu dans un protocole de recherche plus large visant à mieux comprendre les mécanismes de traitement du contexte visuel et d’anticipation dans les TSA. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 3 Les communications affichées Effets d’un traitement médicamenteux chez des enfants avec TSA : aspects cognitifs et neurosensoriels Mohammed Boudjarane 1, Marine Grandgeorge 1, 2, Clémence Larrieu 3, Eric Lemonnier 1, 3 Laboratoire des Neurosciences de Brest, EA4685. CRA, CHRU de Brest. 3 CHRU Limoges 1 2 La première phase de l’étude correspondant à l’évaluation d’enfants avec TSA après un an de traitement (Burinex) sera finalisée cet été. Ainsi, les principaux résultats ne peuvent pas être exposés dans ce résumé mais le seront au cours de l’Université d’automne de l’ARAPI. L es TSA sont caractérisés par une triade de symptômes, soit des altérations qualitatives des interactions sociales, de la communication verbale et non-verbale ainsi que la présence d’intérêts restreints, répétitifs et stéréotypés (Amercian Psychatric Association, 2000). Ces troubles traduisent une altération du fonctionnement cognitif dont les conséquences peuvent être variables d’un individu à l’autre, définissant des profils cognitifs hétérogènes. Classiquement, l’utilisation de questionnaires (ex : Profil Sensoriel de Dunn) illustre les troubles neurosensoriels accompagnant ces déficits cognitifs. Par contre, peu d’études mettent en pratique des outils psychophysiques permettant une analyse quantitative des troubles sensoriels dans les TSA. La prise en charge de ces troubles est souvent multiple cependant, l’utilisation de traitements pharmacologiques n’a, jusqu’alors, pas fait ses preuves (ex : pas ou peu d’effet sur les troubles centraux des TSA, nombreux effets secondaires). Néanmoins, depuis 2009, une molécule diurétique (la bumétanide) a été testée et les premiers essais ont montré une amélioration significative à court terme des symptômes dans le domaine des compétences sociales. Il est donc légitime de s’interroger sur l’impact de ce traitement sur le fonctionnement cognitif et les perceptions sensorielles à plus long terme. Pour répondre à cette question, un suivi d’enfants avec TSA a été mis en place (avant/après traitement) afin de mesurer les effets du bumétanide après un an de traitement. Une cohorte de 25 garçons avec TSA, entre 7 et 10 ans (M = 8.53 ; SD = 1.11), a été recrutée en 2014 (haut niveau de fonctionnement). Parmi ceux-ci, 16 prennent le traitement et 9 ne le prennent pas. Le premier groupe d’enfants a été évalué avant la mise en place du traitement (T0) et au bout d’un an de traitement (T1 ; 2mg/jour). Les aspects cognitifs ont été évalués à l’aide d’outils psycho-cognitives (WISC IV et NEPSY II). Les aspects neurosensoriels ont nécessité la création d’une batterie de tests psychophysiques expérimentaux permettant une mesure quantitative directe qui s’est focalisée sur l’olfaction, l’audition, le toucher et la gustation, données complétées par d’une échelle psychométrique (Profil de Dunn) adressée aux parents. Comme énoncé précédemment, les résultats seront exposés au cours du séminaire. Pour conclure, nous pouvons penser que le traitement induit des modifications physiologiques qui entrainent une évolution tant au niveau cognitif que dans le traitement perceptif de stimuli sensoriels. Cependant, il est nécessaire, d’une part, de comparer l’efficacité de cette prise en charge pharmacologique avec des enfants non-traités ayant une prise en charge classique, d’autre part, de comparer les performances sensorielles de ce groupe d’étude avec des enfants neuro-typiques. Cette phase de l’étude est en cours. De plus, une nouvelle évaluation à deux ans de traitement nous permettra d’observer si la tendance des résultats à T1 se poursuit ou se stabilise. Mots clés : Troubles du Spectre de l’Autisme, bumétanide, fonctions cognitives, perceptions sensitives, enfant. Auteur qui présentera le poster : Mohamed Boudjarane Doctorant en neurosciences Sous la direction du Dr Eric Lemonnier et de Marine Grandgeorge, PhD. Laboratoire de Neuroscience de Brest 22 avenue Camille Desmoulins 29200 BREST 06 50 52 45 90 [email protected] Cadre : Cette étude s’inscrit dans un projet soutenu par l’ANR (Cure Autism) qui a été approuvé par le comité d’éthique du CHRU de Brest. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 41 Les communications affichées 4 Détection de la prosodie émotionnelle au cours du développement : étude électrophysiologique Judith Charpentier 1, Sylvie Roux 1, Emmanuelle Houy-Durand 1,2, Mathieu Lemaire 1,2, Joëlle Malvy 1,2, Frédérique Bonnet-Brilhault 1,2, Agathe Saby 2, Marie Gomot 1 UMR 930 INSERM Université François-Rabelais de Tours, France 2 Centre Universitaire de Pédopsychiatrie, CHRU de Tours, France 1 P armi les différents outils utilisés pour communiquer, la prosodie ou « musique de la voix » occupe une place importante en particulier lorsqu’elle est émotionnelle. En effet, la prosodie émotionnelle est l’un des éléments essentiels à une communication sociale efficiente puisqu’elle permet de transmettre des informations sur l’état émotionnel d’un locuteur. Chez l’adulte, l’étude des processus cérébraux impliqués dans la discrimination de la prosodie émotionnelle par rapport à la prosodie neutre a permis de mettre en évidence une activité cérébrale de plus grande amplitude en réponse à l’émotion. Chez l’enfant, les études menées se sont principalement intéressées aux réponses cérébrales induites par diverses émotions sans utiliser de prosodie neutre comme élément de comparaison ; ainsi les processus de détection spécifiques à l’émotion sont encore mal connus. L’étude conduite ici vise donc à comparer directement la détection automatique de changements prosodiques neutre et émotionnel au cours du développement typique afin de caractériser le traitement spécifique à l’émotion. Pour cela, une séquence constituée de stimuli vocaux standards neutres répétitifs et de déviants (rares) neutres ou émotionnels a été présentée à des enfants typiques âgés de 6 à 9 ans (n=10), de 10 à 12 ans (n=10) et à des adultes (n=11). La comparaison des réponses à ces différents stimuli a permis d’identifier la mismatch negativity ou MMN qui est une réponse électrophysiologique indiquant la détection automatique d’un changement. Les MMN en réponse à un changement neutre (MMNn) et en réponse à un changement émotionnel (MMNe) ont été comparées afin de déterminer l’effet propre à l’émotion. 42 Une MMN biphasique est enregistrée en réponse aux déviants neutres dans les trois groupes, mais également en réponse aux déviants émotionnels chez les enfants. Des amplitudes similaires de MMN sont observées entre les groupes et les conditions mais les topographies (organisation spatiale de la réponse) apparaissent plus postérieures chez l’enfant que chez l’adulte indiquant une organisation immature de la réponse cérébrale à la déviance prosodique. De plus, la latence de la MMNe est plus courte que celle de la MMNn chez les adultes et les 10-12 ans tandis qu’aucune différence significative n’a été observée chez les enfants les plus jeunes. Ceci corrobore les études comportementales qui notent une préférence des jeunes enfants pour le contenu du discours comparé à la prosodie quand ils sont confrontés à des situations avec des indices contradictoires. L’ensemble de ces résultats indique une maturation tardive de la discrimination de la prosodie émotionnelle. A terme, notre objectif est de déterminer si les difficultés prosodiques observées chez les personnes avec Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) pourraient être sous-tendues par des mécanismes cérébraux de détection de la prosodie émotionnelle atypiques. Ce paradigme est donc actuellement appliqué chez un groupe d’enfants et d’adultes avec TSA. L’étude conduite ici constitue une étape essentielle pour une meilleure connaissance de la maturation typique de ces processus et les données recueillies permettront de comparer les réponses cérébrales des personnes au développement typique et des personnes avec TSA chez lesquels l’étude est en cours. Mots clés : prosodie, émotion, développement, électrophysiologie, mismatch negativity. Auteur qui présentera le poster : Judith Charpentier Doctorante Unité INSERM Université François-Rabelais U930, Equipe Autisme Centre de Pédopsychiatrie, CHRU Bretonneau 2 Boulevard Tonnellé, 37044 TOURS Cedex 09 06 73 71 04 80 [email protected] Cadre : Le travail présenté s’inscrit dans le cadre d’une thèse en neurosciences réalisée sous la direction de Marie Gomot. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 5 Les communications affichées COHORTE ELENA - Etape 1 : Etat des Lieux de la première Cohorte Pédiatrique Française avec TSA Florine Dellapiazza, Cécile Michelon, Julie Loubersac, Myriam Soussana, Amaria Baghdadli 1 Centre de Ressources Autisme Languedoc-Roussillon, CHRU Montpellier. 1 C ontexte : Les trajectoires évolutives dans les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) apparaissent multiples mais on dispose de peu de connaissances pour expliquer une telle diversité. Elles sont liées à de multiples facteurs de risque ou de protection, dont certains pourraient n’être détectés que sur la base de larges échantillons. Les suivis de cohorte permettent habituellement de capturer de manière rigoureuse les processus de changement et les patterns qui leurs sont liés. Pourtant, au plan international il existe peu de grandes cohortes d’enfants avec TSA et celles-ci sont rarement menées à long terme. ELENA est une cohorte pédiatrique, constituée dans une approche multithématique, interdisciplinaire et translationnelle afin d’améliorer la compréhension des trajectoires évolutives. Méthode : Il s’agit d’une cohorte ouverte, prospective et multicentrique, d’enfants de moins de 16 ans ayant un diagnostic de TSA établi dans des centres spécialisés à partir desquels ils sont recrutés. Les 7 centres associés sont regroupés au sein du consortium* ELENA géré par une charte. Les patients sont suivis tous les 18 mois pendant au minimum 36 mois. Les données recueillies sont cliniques, médicales, sociales, et environnementales. Le critère de jugement principal est le fonctionnement socio-adaptatif, apprécié au travers des scores de la Vineland II. Les critères secondaires sont la sévérité symptomatique des TSA, les comorbidités, la qualité de vie familiale, et les interventions. Résultats : Actuellement, la cohorte ELENA est constituée de 182 participants inclus à partir des 7 centres investigateurs. On comptabilise 84 visites à V1 (V0+18mois) et 20 réévaluations à V2 (V0+36mois) avec seulement 2 perdus de vue (motif déménagement) et 2 retraits de consentement (situation socio-familiale compliquée). La population est âgée en moyenne de 6,3 ans (± 3,3ans) au moment de l’inclusion, le sexe ratio est de 1 fille pour 8 garçons. Les diagnostics représentent dans 63 % des cas de l’Autisme Infantile, 17 % un Syndrome d’Asperger, et 12 % un Autisme Atypique. La moyenne du score standard à la Vineland II est de 66,5 (± 14,9) en Communication, de 66,5 (± 10,5) en Socialisation et de 70,3 (± 12,6) en Vie Quotidienne. L’ADOS est réalisée de manière systématique, on retrouve 55 % de module 1, 24 % de module 2, 20 % de module 3 et 1 % de module 4. Le score total moyen « Interaction et Communication » est pour le module 1 : 15,7 (±4.1), pour le module 2 : 12,8 (± 4,8), pour le module 3 : 9.9 (±3,1), pour le module 4 : 13 (±1,4). Perspective : Il est prévu d’inclure 900 patients sur les 10 années de l’étude. Nous attendons de la constitution d’un tel échantillon, de disposer d’une puissance suffisante pour identifier les facteurs de risque ou de protection. La participation de nombreuses équipes de cliniciens et de chercheurs de différentes disciplines (génétique, neuro-imagerie…) favorisera la structuration d’un réseau national de recherche visant à améliorer le diagnostic et les thérapies innovantes et in fine de contribuer à une amélioration de la Qualité de vie des personnes avec TSA. Mots clés : Trouble du Spectre de l’Autisme, cohorte ouverte multicentrique et prospective, enfants et adolescents, trajectoires développementales. Auteur qui présentera le poster : Florine Dellapiazza Doctorante en Psychologie du Développement, Psychologue, Equipe Cohorte ELENA, Centre de Ressources Autisme Languedoc-Roussillon, CHRU Montpellier 04 67 33 09 86 [email protected] Cadre : Projet financé par : le Ministère de la santé français (ELENA-E1, PHRCN 2013 – Numéro de projet : 13-0232), la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) et le CHRU de Montpellier (AOI Cohorte). *Consortium ELENA : Pr Amaria Baghdadli (CRA LR), Pr Mario Speranza et Dr Marie- Joëlle Oreve (CH Versailles), Dr Sandrine Sonié & Dr Marie-Maude Geoffray (CRA Rhône-Alpes), Dr Romain Coutelle (CRA Lorraine), Dr Laurence Robel (AP-HP Necker), Pr David Cohen & Dr Didier Périsse (AP-HP La Pitié-Salpêtrière, Pr Frédérique Bonnet-Brilhault et Dr Joëlle Malvy (CRA Centre). 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 43 Les communications affichées 6 Evaluation des besoins des familles d’enfants avec des Troubles du Spectre de l’Autisme Mélina Dell’armi, Stéphanie Dastugue, Mélanie Maties, Jeanne Kruck & Bernadette Rogé. C ontexte théorique : De nombreuses études s’accordent sur le fait que la présence d’un enfant porteur de Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) au sein d’une famille a un impact significatif sur la vie des parents. En effet, du fait de certaines particularités chez ces enfants, on retrouve chez leurs parents un plus haut niveau de stress, d’anxiété et de dépression, et de détresse parentale que chez les parents d’enfants typiques ou porteurs d’autres troubles, affectant de ce fait leur qualité de vie. Les interventions centrées sur la famille sont donc complémentaires aux interventions centrées sur l’enfant dans la prise en charge des TSA. Cependant, l’utilisation des services, proposés par les professionnels, les associations, ainsi que l’Etat, par les familles d’enfant avec TSA reste très aléatoire selon les caractéristiques de l’enfant et de sa famille. L’évaluation des besoins insatisfaits des familles va donc permettre de mettre en évidence les domaines de soutien qui doivent être créés, modifiés ou renforcés, et élaborer des modèles explorant les variables prédictives des besoins parentaux. Méthode : Suivant cette hypothèse, nous avons donc utilisé le « Family Needs Questionnaire » (FNQ), élaboré pour les familles d’enfants avec TSA par Siklos & Kerns, 2006, composé de 50 items répartis en 7 domaines de besoin : l’implication dans le soin, l’information / formation, l’inclusion sociale de l’enfant, les besoins centrés sur soi, sur la famille, sur l’école et sur les prises en charge. Ce questionnaire, traduit et adapté en français, a été couplé avec un questionnaire sur l’impact du handicap dans la famille, ainsi qu’un questionnaire socio-démographique. Un total de 126 parents d’enfants avec TSA ont pris part à notre étude, constitué de 109 mères et 17 pères d’enfants avec TSA âgés entre 2 et 18 ans (M = 8,74 ans, ET = 4,16). 44 Résultats : Une analyse des 10 items du questionnaire considérés comme les plus importants et les plus insatisfaits actuellement montrent que ceux-ci portent en majorité sur l’école (représentant 4 items sur les 10 premiers). Les analyses statistiques indiquent qu’il existe une relation significative entre le nombre de besoins considérés comme importants et insatisfaits et l’impact de l’autisme sur la famille, r = .353 ; p<.01, ainsi qu’entre le nombre de besoins considérés comme importants et l’âge de l’enfant, r = -.222 ; p<.05. On note également des besoins différents selon certaines caractéristiques des enfants (âge, type de scolarisation, type d’autisme) ainsi que des parents (milieu de vie, sexe, et impact perçu de l’autisme sur la famille), pour les diverses catégories de besoin. Conclusion : Cette étude nous permet donc de mieux comprendre les besoins des familles, nous amenant ainsi à réfléchir à l’élaboration d’interventions pertinentes, adaptées aux préoccupations et désirs des parents, tout en prenant en compte leurs spécificités afin d’orienter au mieux ces actions. Mots clés : besoins, parents, TSA, école, interventions. Auteur qui présentera le poster : Mélina Dell’Armi, doctorante, URI Octogone CERPP Université Toulouse 2 Jean Jaurès URI Octogone-CERPPS 5 allées Antonio Machado 31068 Toulouse Cedex 9 05 61 50 24 25 [email protected] Cadre : Cette étude a été réalisée dans le cadre d’une thèse en psychologie, réalisée sous la codirection de Bernadette Rogé, Professeur, et Jeanne Kruck, MCF, à l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 7 Les communications affichées Reconnaissance de son propre visage chez des adultes avec trouble du spectre de l’autisme : effet de la stimulation multisensorielle interpersonnelle Nicolas Deltort, Jean-René Cazalets, Anouck Amestoy L a reconnaissance de son propre visage met en jeu des processus spécifiques en plus de celui de perception des visages. Les études menées chez des individus sans trouble du développement ont montré que la représentation de son propre visage était soumise à un processus multimodal au même titre que l’était la représentation de son propre corps. Il est admis que les personnes avec trouble du spectre de l’autisme (TSA) ont un pattern particulier de traitement des visages. Cependant, peu de données existent concernant la reconnaissance de son propre visage. L’étude que nous avons menée proposait d’évaluer la reconnaissance de son propre visage et l’effet d’une stimulation multisensorielle interpersonnelle (IMS) chez des personnes avec TSA. L’IMS consistait en la présentation aux participants d’un film présentant un visage non familier être touché, avec un pinceau, de manière intermittente au niveau de la joue pendant que l’examinateur appliquait la même stimulation de manière synchrone ou asynchrone au niveau de la joue du sujet. L’effet de l’« enfacement illusion » (paradigme dérivé de celui de la « rubber hand illusion »), qui découlait de cette IMS, dans les conditions synchrone et asynchrone était mesuré sur deux groupes composés de 15 hommes sans trouble du développement pour l’un, et de 15 hommes avec TSA pour l’autre. Les mesures étaient réalisées au cours d’une tâche de reconnaissance de soi sur des films de morphing constitués à partir de photographie des visages de soi et d’un autre, et qui pouvaient être présentés dans le sens de soi vers l’autre ou de l’autre vers soi. Les résultats pour le groupe contrôle montrent un effet significatif (p<0,05) de l’IMS sur la reconnaissance de son propre visage en condition synchrone de manière comparable aux données existantes. Cela suggère l’existence d’une actualisation par processus multimodal de la représentation de son propre visage. Il est intéressant de constater qu’il existe une différence significative (p<0,05), entre les groupes, sur la reconnaissance de soi avant stimulation. Ce résultat est en faveur de l’existence d’un déficit de reconnaissance de son propre visage chez les sujets avec TSA. De plus, aucun effet significatif de l’IMS n’a pu être démontré, ce qui suggère un déficit d’intégration multimodale pour la constitution de la représentation de soi chez les personnes avec TSA. Nos résultats montrent l’existence d’un déficit de reconnaissance de soi, et donc de la limite soi/autre, chez les sujets avec TSA qui pourrait être lié à un défaut d’intégration multimodale utile à l’élaboration de la représentation de son propre visage. Mots clés : Trouble du spectre de l’autisme, visage, soi, intégration, multisensoriel Auteur qui présentera le poster : Nicolas Deltort interne en psychiatrie (Bordeaux) 45 rue Mathieu 33000 Bordeaux 06 50 88 12 05 [email protected] Cadre : Mémoire de M2R neuropsychologie et neurosciences cliniques (Université Lumières Lyon 2) sous la direction de : - Jean-René Cazalets (directeur de recherche – PhD ; INCIA, Bordeaux) - Anouck Amestoy (médecin coordonateur CRA Aquitaine ; Hôpital Charles Perrens, Bordeaux) 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 45 Les communications affichées 8 Mères et pères face au Trouble du Spectre de l’Autisme de leur enfant : bien-être psychologique, coping dyadique, satisfaction des interventions et soutien social perçu Coralie Fourcade, Jeanne Kruck et Bernadette Rogé C ontexte théorique : Avoir un enfant qui présente un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) a des effets néfastes sur la famille et sur son entourage. Cette situation particulière peut affecter différemment les mères et les pères à plusieurs niveaux tels que le fardeau perçu, le stress, l’anxiété et la dépression, l’optimisme et les stratégies de coping. Objectifs : Cette étude a pour objectif de recueillir des informations sur les différences en ce qui concerne le bienêtre psychologique (fardeau, anxiété, dépression et optimisme), la satisfaction vis à vis des interventions, le coping dyadique, et le soutien social chez les pères et les mères d’un même enfant. Méthode : Les parents recrutés par l’intermédiaire de structures et d’associations françaises, ont rempli une batterie de questionnaires en ligne afin d’appréhender d’une part leurs caractéristiques sociobiographiques mais aussi d’évaluer leur perception de leur situation de parents face au handicap de leur enfant avec TSA. L’échantillon est composé de 30 parents, dont 15 pères et 15 mères d’enfants avec TSA, le seul critère d’exclusion étant le non-diagnostic de TSA. Résultats principaux : Des différences significatives ont été trouvées grâce à des t-test pour échantillons appariés. Les mères perçoivent plus de disponibilité au niveau du soutien social qu’elles reçoivent que les pères (M = 35,75 ; M= 20,18 ; t = 3,11 ; p < 0,01). Elles présentent également une satisfaction plus élevée en ce qui concerne les interventions auprès de leur enfant, au niveau des domaines « Coordination globale des soins» (M = 5.45 ; M= 4.77 ; t = 2.40 ; p < 0,05) et « Soutien et respect des soins» (M = 5.23 ; M= 4.49 ; t = 2.26 ; p < 0,05). Enfin, elles investissent plus le couple comme lieu de « Gestion commune du stress» 46 que les pères (M = 18.89 ; M= 15.78 ; t = 2.38 ; p < 0,05). Il n’apparait pas de différences significatives entre les pères et le mères au niveau du fardeau perçu et aux niveau des symptômes anxio-depréssifs cependant il est intéressant de noter que les mères obtiennent des scores de Fardeau (M = 8,32; M = 7,77) et d’Anxiété ( M= 8,86; M= 7,07) plus élevés que ceux des pères et que leur score à l’échelle d’Anxiété montre une tendance anxieuse chez ces mères. Synthèse des résultats et conclusion : Les mères et les pères de notre échantillon nous permettent de confirmer qu’il existe des différences dans le vécu du handicap que représente les TSA entre les parents d’un même enfant. En effet, les mères apparaissent percevoir plus de disponibilité du soutien social, avoir une plus grande satisfaction des interventions mises en place pour leur enfant, investir plus largement le couple comme lieu commun à la gestion de leur stress. Cependant, malgré ces résultats à tendance positive, on relève que ces mères montrent des niveaux de perception du handicap comme une charge plus élevée et des niveaux de symptômes anxieux plus forts que les pères. Notre petit échantillon ne nous permettant pas d’élaborer des résultats de cause à effet entre nos variables, il serait intéressant de reproduire cette étude sur un échantillon plus conséquent afin de comprendre quels facteurs entrent en jeu dans la détérioration du bien-être maternel. Mots clés : Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA), couple parental, bien-être psychologique, coping dyadique, soutien social perçu Auteur qui présentera le poster : Coralie Fourcade Doctorante en 3ème année de thèse Université Toulouse Jean-Jaurès Maison de la recherche Laboratoire OCTOGONE-CERPP, Bureau A106 5, allées Antonio Machado 31058 Toulouse Cedex 9 06 29 17 63 16 / 05 61 50 24 05 [email protected] / [email protected] Cadre : Doctorat de psychologie sous la direction de Bernadette Rogé et sous la co-direction de Jeanne Kruck. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 9 Les communications affichées L’analyse « State Space Grids » : une nouvelle approche pour explorer les trajectoires développementales individuelles d’interactions sociales dans un groupe d’habiletés sociales pour adolescents présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme Pauline Girard, Sandrine Le Sourn-Bissaoui, Gaïd Le Maner-Idrissi, Julie Briec, A. Boidé, C. Vinchon, Claire Chevreuil, Tanguy Seveno C ette étude cherche à évaluer l’efficacité des groupes d’habiletés sociales mis en place pour des adolescents avec un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA). Les personnes présentant un autisme de haut niveau ou un syndrome d’Asperger montrent une utilisation singulière de l’aspect pragmatique et social du langage pouvant engendrer des problèmes d’intégration (Adam, Green, Gilchrist et Cox, 2002 ; Lyons et Fitzgerald, 2004, Paul et Landa, 2008 ; Saalasti et al., 2008). En effet, les individus avec autisme ont des difficultés pour engager, répondre adéquatement au cours d’une conversation ou bien maintenir les thèmes initiés (Petersen, Brown, Ukrainetz, Wize, Spencer, Zebre, 2014). Cette problématique peut se trouver accentuée au courant de l’adolescence, période de mouvance personnelle mais aussi de complexification des codes sociaux (Andanson, 2011). Certains auteurs décrivent les jeunes avec un trouble autistique comme étant davantage « démunis » plutôt que « désintéressés » des autres (Andanson, 2011 ; 2012). Malgré l’enjeu important que représente l’adolescence chez les patients présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme, les groupes portant spécifiquement sur ces compétences sont encore peu développés auprès de ces jeunes (Bellini, Peters, Benner et Hopf, 2007). Nous avons développé un programme en plusieurs étapes portant sur le développement des habiletés sociales et conversationnelles des participants. Quatre adolescents présentant un trouble autistique sans retard mental ont participé au groupe au cours d’une année scolaire (à raison d’une séance par semaine). À chaque session, nous avons analysé l’évolution des habiletés conversationnelles des patients à partir de leurs initiatives, leurs réponses et le maintien thématique durant le temps de parole. Ces critères ont été définis à partir des observations pragmatiques élabo- rées par Weinrich, Glase et Johnston (1986) et de la liste de contrôle du langage pragmatique construite par Tattershall (1998). Nous avons également pris en compte le type d’interlocuteur (adulte ou pair) et l’aide apportée (avec ou sans étayage). Pour cela, nous avons utilisé une analyse « State Space Grids » (Lewis, Lamey et Douglas, 1999), permettant d’étudier la dynamique conversationnelle en temps réel pour chacun des participants. Nous constatons une évolution à la fois quantitative et qualitative de la dynamique interactive entre le début et la fin du suivi longitudinal. En effet, les résultats mettent en évidence une progression des interactions spontanées entre les enfants et une diminution des interventions des adultes pour répondre ou maintenir la conversation avec des pairs. En revanche, la progression des initiatives des participants n’apparaît pas significative. Ces résultats montrent l’efficacité des groupes d’habiletés sociales pour les adolescents présentant un TSA. Cette étude met également en exergue l’intérêt de l’utilisation des « State Space Grids » dans la pratique clinique pour évaluer l’efficacité de groupes d’habiletés sociales auprès des jeunes et analyser plus finement les trajectoires de chacun. Ces résultats sont discutés à la lumière des travaux prenant en compte l’influence des fonctions exécutives sur la cognition sociale afin d’ajuster les méthodes de remédiation proposées dans les groupes d’habiletés sociales. Cette étude offre aussi des perspectives de travail portant sur la généralisation des compétences acquises au sein des groupes. Mots clés : autisme, habiletés sociales, conversation, observation du comportement, analyse longitudinale. Auteur qui présentera le poster : Pauline Girard Doctorante en psychologie du développement et psychologue Université Européenne de Bretagne - Rennes 2 UFR Sciences Humaines, Centre de recherche en psychologie cognition et communication (EA 1285) Laboratoire de psychologie du développement et de l’Education Place du Recteur Henri Le Moal, 35043 Rennes 06 82 26 60 28 [email protected] Cadre : Ce travail est proposé dans le cadre de ma thèse poursuivie sous la direction de Me Le Sourn-Bissaoui (MCU-HDR en Psychologie du développement) et Me Le Maner-Idrissi (PU en psychologie du développement) à l’Université de Haute-Bretagne Rennes 2. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 47 Les communications affichées 10 Traitement de l’information faciale des enfants avec Troubles du Spectre de l’Autisme et enfants au développement typique : un traitement particulier des faces animales ? Marine Grandgeorge 1,2, Céline Degrez 2, Zarrin Alavi 3, Eric Lemonnier 1, 4 Laboratoire de Neurosciences de Brest, EA 4685, Université de Bretagne Occidentale, Brest 2 Service de pédopsychiatrie, Centre de Ressources Autisme, CHRU de Brest, Brest 3 INSERM, CIC 1412, CHRU de Brest 4 Centre expert autisme, CHU de Limoges 1 L es altérations dans le traitement de l’information faciale peuvent être associées aux difficultés d’interactions sociales observées dans les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA). Grâce à la technique de l’eye tracking, et dans des tâches utilisant des visages humains, les chercheurs ont montré que les personnes avec TSA accordent peu d’importance à la région des yeux lorsqu’elles regardent un visage, et se concentrent sur la zone basse de celuici (bouche) ; un traitement de l’information faciale différent de celui présenté par les personnes au développement typique. De façon surprenante, la question ne s’est pas posée pour les faces d’animaux. Les personnes avec TSA présententelles un traitement identique de l’information contenue dans les faces d’animaux de celui présenté par les personnes au développement typique ? Plusieurs éléments amènent à cette hypothèse. Redefer & Goodman (1989) défendent que les personnes avec TSA « décoderaient » plus facilement les animaux que les êtres humains ; en outre, la relation à l’animal peut-être bénéfique pour les personnes avec TSA (Grandgeorge et al, 2012 ; O’Haire, 2012). Les résultats principaux sont : (1)sur les photographies de faces d’animaux, la zone des yeux a été la zone la plus regardée tant par les EDT que les ETSA, quelque soit l’espèce animale. (2)sur les photographies de faces d’humains, seuls les EDT ont significativement plus regardé la zone des yeux. Aucune différence n’a été rapportée chez les ETSA. (3)Le degré de relation entre l’enfant et les animaux a modulé l’exploration des faces des animaux, notamment celles des chats. Cette étude soutient notre hypothèse : les personnes avec TSA ou au développement typique semblent présenter un traitement similaire de l’information contenue dans les faces d’animaux. Pouvoir s’appuyer sur les informations contenues dans les yeux des animaux permettrait aux personnes avec TSA de mieux comprendre l’animal comme l’explicite le postulat de Redefer & Goodman. D’autres études sont nécessaires pour appuyer ou non cette hypothèse, car le traitement d’une information épurée comme ici (statique, 2D, noir & blanc) reste différente d’une situation de vie réelle. Mots clés : Troubles du Spectre de l’Autisme, traitement de l’information faciale, interaction homme-animal, attention visuelle. Auteur qui présentera le poster : Marine Grandgeorge Ethologue et docteur en psychologie du développement [email protected] Cadre : Ce travail a été réalisé dans le cadre de mon contrat au Centre de Ressources sur l’Autisme Bretagne sous la direction d’Eric Lemonnier et Michel Botbol. Un article portant sur ce travail a été soumis à une revue internationale avec comité de lecture. Pour répondre à cette question, nous avons mis en place une tâche d’exploration visuelle spontanée incluant des photographies standardisées en noir & blanc représentant des faces d’humains et d’animaux (chat, chien, cheval). L’exploration de différentes zones a été enregistrée par eye tracking. Un questionnaire sur la relation entre l’enfant et les animaux a été complété par les parents. Dix-huit enfants au développement typique (EDT ; 11♂/7♀, âge moyen : 12,3±1,4 ans) et 12 enfants avec TSA (ETSA ; 10♂/2♀, âge moyen : 11,4±1,3 ans) ont participé à l’étude. 48 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 11 Les communications affichées Les animaux perçoivent-ils le handicap ? Etude du comportement de cochons d’Inde lors de leur première rencontre avec un enfant avec TSA ou un enfant au développement typique Marine Grandgeorge 1,2, Elodie Dubois 2,3, Zarrin Alavid 4, Yannig Bourreau 3, Martine Hausberger 3 Laboratoire de Neurosciences de Brest, EA 4685, Université de Bretagne Occidentale, Brest 2 Service de pédopsychiatrie, Centre de Ressources Autisme, CHRU de Brest, Breste 3 Université de Rennes 1, Ethos, UMR 6552, Ethologie animale et humaine, Rennes 4 INSERM, CIC 1412, CHRU de Brest 1 L es êtres humains développent des liens sociaux avec leurs pairs, mais aussi avec les animaux qui sont une part importante dans nos vies occidentales. La communication entre deux êtres humains peut déjà se révéler complexe, qu’en est-il alors quand un des partenaires a des difficultés de communication et que l’autre partenaire est un animal ? Dans la communication interspécifique, certains indices utilisés par les humains et les animaux peuvent être importants et servent moduler leurs interactions. Ainsi, est-ce que les comportements particuliers que peuvent présenter les personnes avec TSA (ex : stéréotypies motrices, absence de pointage) influencent ces interactions et font que les animaux se comportent différemment avec eux ? Pour tester cette hypothèse, nous avons étudié les comportements de 3 cochons d’Inde lors de leur première rencontre, soit avec des enfants au développement typique (8♂/14♀, âge moyen : 9,4±0,4 ans) ou des enfants avec TSA (22♂, âge moyen : 9,3±0,4 ans). Cette rencontre de 15 minutes a eu lieu au domicile de l’enfant et a été filmée pour une analyse des comportements utilisant les méthodologies de l’éthologie. Les comportements des cochons d’Inde ont été analysés pendant toute la session expérimentale (budget-temps) et à deux moments clés : l’initiation et la fin des interactions tactiles. Nos résultats ont révélé peu de différences dans les comportements des cochons d’Inde face à des enfants avec TSA ou des enfants au développement typique, différences observées uniquement à l’initiation et la fin des interactions. Les cochons d’Inde ont, par exemple, présenté : (1)plus de comportements positifs envers les enfants avec TSA à l’initiation de l’interaction, (2)plus de comportements d’alimentation et de repos en présence des enfants au développement typique à la fin de l’interaction. En conclusion, les différences significatives entre les deux groupes d’enfants restent néanmoins rares et ne permettent pas soutenir l’hypothèse que l’animal peut « percevoir » le handicap (exprimé ici par des troubles du comportement) lors de la première rencontre. D’autres études sont nécessaires pour évaluer davantage notre hypothèse. Ces questions nous semblent essentielles car elles ont des implications dans le bien-être animal et la formation des animaux utilisés en médiation animale (apprentissage spécifique aux comportements des enfants avec TSA). Mots clés : Troubles du Spectre de l’Autisme, interaction homme-animal, éthologie, perception du comportement, enfant. Auteur qui présentera le poster : Marine Grandgeorge Ethologue et docteur en psychologie du développement [email protected] Cadre : Le recueil de données de ce travail a été réalisé dans le cadre de mon doctorat sous la direction de Pr M. Deleau (psychologie), Dr M. Hausberger (éthologie) et Pr S. Tordjman (pédopsychiatrie), en collaboration avec le Centre de Ressources sur l’Autisme Bretagne et avec le soutien financier de la Fondation Pierre et Adrienne Sommer. L’analyse de données a été réalisée lors du stage de M1 d’Elodie Dubois au Centre de Ressources sur l’Autisme Bretagne, sous ma direction. Un article portant sur ce travail a été soumis à une revue internationale avec comité de lecture. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 49 Les communications affichées 12 Représentations sociales liées aux prises en charge de l’autisme chez les professionnels médico-sociaux en Algérie : vers une étude comparative Amine Hamhami 1 & Ali Mecherbet 2 Doctorant à l’Université « Abou Bekr Belkaid » de Tlemcen (Algérie) en cotutelle avec l’Université de « Paul Valéry » Montpellier3. 2 Professeur de psychologie à l’Université de Tlemcen « Abou Bekr Belkaid ». 1 B ien que des progrès importants aient été réalisés dans les pays occidentaux, la situation de l’autisme, en Algérie, reste encore difficile à définir. En effet, Les enfants avec autisme restent à ce jour mélangés avec les déficients mentaux, dans les centres médicopédagogiques, et ne bénéficient d’aucune prise en charge spécifique. Cette étude a pour sujet les représentations sociales (RS) de l’autisme et de ses prises en charge chez les psychologues et éducateurs exerçant dans ces structures médicopédagogiques. Méthodologie : L’objectif principal est de mettre en évidence ces formes de pensée sociale (RS) chez ces professionnels médico-sociaux ainsi de les comparer à celles des professionnels spécialisés dans l’autisme. Des professionnels de France, concernés directement par l’autisme, ont également été inclus. Ainsi, nous avons choisi la théorie des principes organisateurs de Doise permettant le repérage des différences intergroupales. Matériel : Nous avons, dans un premier temps, réalisé des entretiens exploratoires auprès de 13 psychologues exerçant au plus près des enfants avec autisme, dans la région de Montpellier. Ainsi, une analyse thématique de contenu nous a permis de repérer une vingtaine de thèmes reflétant les diverses opinions des sujets concernant la question. Ensuite, nous avons présenté ces items sous la forme d’un questionnaire, conçu sous la forme d’une échelle de Likert, administré à quatre groupes de sujets : 20 parents d’enfants avec autisme, 16 psychologues français spécialisés et 15 psychologues algériens spécialisés dans l’autisme et enfin 18 éducateurs et 16 psychologues médico-sociaux dans la ville de Tlemcen. 50 Procédure : Afin d’identifier les principes organisateurs de cette représentation sociale, nous avons réalisé une Analyse en Composantes Principales avec l’ensemble des participants sur l’ensemble des réponses de tous les sujets. L’analyse dégage 3 facteurs qui, cumulés, expliquent plus de 70 % de la variance totale. Nous avons procédé ensuite à une comparaison des scores factoriels moyens des 4 groupes. Résultats : Les résultats soulignent que les psychologues et les éducateurs médico-sociaux ne se distinguent pas (t=0,58, ns). En revanche ces deux groupes se différencient significativement des 3 autres. A l’inverse, on constate que les psychologues spécialisés algériens, les psychologues français et les parents ne se distinguent pas. Chez ces derniers, la représentation des prises en charge est structurée autour de trois principes organisateurs : le travail en réseaux et formation des acteurs, la scolarisation des enfants avec autisme dans des milieux ordinaires et la spécificité des prises en charge. Les représentations des professionnels médico-sociaux sont caractérisées par l’influence de la conception psychanalytique. Ainsi l’objectif des prises en charge serait de permettre à l’enfant de trouver les limites entre son corps et son psychisme. Rappelons que cette conception psychanalytique va à l’encontre des données scientifiques actuelles et a fait l’objet de nombreuses critiques. Conclusion : Les représentations sociales constituent des facteurs déterminants quant à la réussite ou l’échec d’une prise en charge. Pour la réussite d’une prise en charge, la collaboration entre les acteurs de soins reste déterminante. Les résultats soulignent la nécessité de former les professionnels médico-sociaux en Algérie à partir des connaissances actualisées (HAS) et de les outiller afin d’acquérir des gestes techniques indispensables dans les prises en charge de l’autisme. Mots clés : autisme, représentations sociales, centres médico-sociaux, prises en charge, Algérie. Auteur qui présentera le poster : Amine Hamhami 176 rue Serge Reggiani, Bat C209, Résidence la Lyre, 34090, Montpellier 06 01 10 21 31 Laboratoire de recherche : Epsylon, Montpellier [email protected] Cadre : Ce travail de recherche de thèse de doctorat en psychologie sous la direction des professeurs : Pascal Moliner et Mecherbet Ali à l’Université de Montpellier3 « Paul Valéry » en cotutelle avec l’Université de Tlemcen Abou Bekr Belkaid. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 13 Les communications affichées Systèmes de monitoring du bien-être : application à l’anxiété dans l’autisme Cédric Hufnagel, Patrick Chambres, Frédéric Dutheil, Catherine Auxiette, Pierre Chausse, Martial Mermillod, Guillaume Paugam, Pierre Bertrand L es individus avec autisme souffrent de difficultés dans la communication et dans les interactions sociales dues à un traitement atypique des informations et à des anomalies dans l’intégration sensorielle. Cela provoque des états de surcharge cognitive et émotionnelle. Ces états sont associés, par une implication du système nerveux autonome, à une augmentation de l’anxiété pouvant entraîner l’apparition de comportements sociaux inadaptés. Près de la moitié des personnes avec autisme n’a pas accès à une communication effective et présente donc des difficultés à exprimer cette anxiété. L’objectif de notre protocole « mobile e-health solutions » est de repérer précocement les situations génératrices d’anxiété et de permettre aux personnes avec autisme d’y répondre de façon adaptée avant l’apparition des comportements problématiques. Matériel et méthode : Afin d’évaluer l’anxiété, nous avons retenu deux paramètres physiologiques que sont la variabilité sinusale de la fréquence cardiaque et l’activité électrodermale. Nous avons enregistré ces deux paramètres en situation écologique grâce à des dispositifs portables, non invasifs et indolores (ceinture abdominale et bracelet). L’utilisation de ‘lunettes espion’ nous a également permis d’enregistrer l’environnement visuel et sonore des participants dans le but de mettre en relation l’apparition d’une modification physiologique et un événement particulier générateur de stress. Chaque participant autiste était apparié à un pair choisi parmi ses amis ou sa famille et équipé du même matériel pendant 2 h d’enregistrement de vie quotidienne. Ces 2 h étaient suivies de 30 minutes d’enregistrement dans un environnement calme, interrompues pendant quelques secondes par un son préalablement identifié comme gênant et générateur d’un stress de faible intensité chez la personne avec autisme. Résultats et discussion : Les données physiologiques considérées comme séries temporelles ont été analysées par une méthode de détections de ruptures combinée à une analyse fréquentielle. Nos résultats nous ont permis d’identifier les situations comportementales génératrices de stress et d’identifier les signaux physiologiques liés à la situation stressante. Pour mieux comprendre et aider les personnes avec autisme, il est fondamental de pouvoir mesurer leur anxiété dès le moment où elle se manifeste dans la vie quotidienne et ainsi de connaître précisément les situations responsables de son augmentation. Cette connaissance permettra une prise en charge adaptée, notamment par l’apprentissage de l’autogestion des réponses dans différents contextes sociaux, limitant ainsi l’apparition de comportements perturbateurs. À terme, notre objectif est de proposer en temps réel un Système de Suivi Personnel de Santé à des autistes, mais également à d’autres populations soumises à des variations de stress. Auteur qui présentera le poster : Cédric Hufnagel, doctorant en psychologie cognitive 21 rue du 11 Novembre, 03200, Vichy 06 68 19 46 43 [email protected] Cadre : Communication dans le cadre de la préparation d’une thèse en « Lettres, Sciences Humaines et Sociales », réalisé au Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive, Université Clermont Auvergne, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand. Travail de thèse réalisé sous la direction du Pr. Patrick Chambres et du Dr. Frédéric Dutheil. Research supported by grant ANR-12-BS01-0016-01 entitled «Do Well B.» 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 51 Les communications affichées 14 Validation en arabe de l’Echelle d’Évaluation des Comportements Autistiques, version Révisée (ECA-R) Edith Kouba Hreich 1, Camille Messarra 1, Sylvie Roux 2, Catherine Barthélémy 2 et Sami Richa 3 Université Saint Joseph, Faculté de Médecine, Institut supérieur d’orthophonie, Beyrouth, Liban 2 Unité INSERM U 930, Autisme et troubles du développement, Université François Rabelais, Tours 3 Université Saint Joseph, Faculté de Médecine, Département de psychiatrie. CHU Hôtel Dieu de France, service de psychiatrie, Beyrouth, Liban 1 D ans le domaine de l’autisme, les équipes de soins du Liban ont un besoin urgent d’outils d’utilisation facile sur le terrain, ciblant à la fois la sévérité des comportements autistiques, la mesure de l’évolution des sujets avec TSA et celle de l’efficacité des soins qui leur sont fournis. C’est pourquoi nous avons traduit l’Échelle d’Évaluation des Comportements Autistiques, dans sa version révisée (ECA-R) : en effet cette échelle a été conçue pour une évaluation de la sévérité des comportements dans les différents domaines déficients chez les enfants et jeunes adolescents avec Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA), tels que la communication, les interactions sociales et les intérêts. Elle permet également d’étudier leurs variations au cours du temps et d’identifier les améliorations induites par les thérapeutiques et les rééducations. L’étude présentée ici a pour objectif d’étudier la validité de l’ECA-R auprès de la population libanaise. Méthode : La traduction en arabe de l’ECA-R a été effectuée par des traducteurs et des cliniciens experts ; par la suite, sa passation a eu lieu auprès de 100 sujets présentant des TSA, diagnostiqués selon les critères du DSMIV-TR et âgés de 35 à 153 mois (DS: 28.0) et dont le niveau intellectuel varie d’un retard moyen (QD entre 49 et 35) à une absence de retard (QD> = 70). La sévérité de l’autisme a été également mesurée par la CARS (Schopler et al. 1980), les scores variant de 20 à 58.5 (M= 39.1; DS= 8.8). Les cotations de l’ECA-R ont été effectuées par des cliniciens ayant une pratique de l’autisme et formés préalablement à l’ECA-R, au sein de séquences filmées, enregistrées d’une part en situations individuelles et d’autre part en situations naturelles de groupe. 52 Résultats : La mesure de la fidélité inter-cotateurs s’est avérée excellente. L’étude de la validité interne de l’échelle a permis d’identifier notamment, comme dans la version française, un facteur principal décrivant la sévérité des comportements autistiques reliés au déficit des interactions sociales et de la communication, ainsi qu’aux particularités comportementales et sensorielles (cohérence interne : 0.91 en groupe et 0.92 en individuel). Dans les deux situations de cotation, ce facteur se confirme être principalement expliqué par la sévérité de l’autisme mesuré par la CARS et non par le degré de déficience intellectuelle (validité externe). Conclusion : l’ECA-R en arabe, ainsi validée sur la population libanaise, est donc un outil pratique et applicable par l’ensemble des membres de l’équipe soignante pour l’évaluation des enfants avec TSA au Liban et dans les pays arabes avoisinants. Elle permettra également des perspectives de recherches futures dans l’autisme, basées sur des outils de mesures fiables et accrédités à l’échelle internationale. Mots clés : Troubles du Spectre de l’Autisme, Echelle des comportements, validation en arabe, déficience relationnelle, insuffisance modulatrice. Auteur qui présentera le poster : Edith Kouba Hreich Statut et fonction : orthophoniste chargée d’enseignement, Institut supérieur d’orthophonie, Université Saint Joseph, Beyrouth, Liban. Adresse postale : Institut supérieur d’orthophonie Université Saint Joseph B.P. 11-5076 Riad El Solh, Beyrouth 1107 2180- Liban Tél: 961-1-421640 Fax : 961-1-421020 [email protected] Cadre : Ce projet de recherche s’inscrit dans le cadre de la collaboration de l’Institut supérieur d’orthophonie de l’Université Saint Joseph à Beyrouth avec l’Unité INSERM 930, équipe 1, « Autisme et Troubles du développement », Université François Rabelais, Tours, ainsi que le service de pédopsychiatrie et de neurophysiologie en pédopsychiatrie du CHRU Bretonneau de Tours, dirigé par le Pr Bonnet-Brilhaut. Le projet se déroule sous la direction du Pr Catherine Barthélémy (Tours - France) en collaboration avec Dr Sami Richa (Beyrouth - Liban). L’étude proposée pour la communication affichée porte sur la validation en arabe de l’échelle d’Evaluation des Comportements Autistiques, version Révisée, ECA-R (Barthélémy, Lelord), avec le soutien du Conseil de la Recherche de l’Université Saint Joseph. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 15 Les communications affichées Détection automatique du changement d’expression émotionnelle faciale Klara Kovarski, Marianne Latinus, Helen Cléry, Sylvie Roux, Mathieu Lemaire, Agathe Saby, Frédérique Bonnet-Brilhault, Magali Batty, Marie Gomot N otre environnement visuel change constamment. La détection de ces changements permet d’orienter notre attention vers des événements potentiellement saillants et d’adapter notre comportement aux nouveautés importantes. En particulier, le visage est un stimulus dont les expressions peuvent véhiculer des changements émotionnels ainsi que non émotionnels qui sont nécessaires à la compréhension des intentions d’autrui et à la communication. Des études électrophysiologiques dans les modalités auditive et visuelle ont montré que l’analyse de la négativité de discordance (MMN), la réponse cérébrale à un stimulus rare présenté dans une séquence de stimuli répétés, est une méthode sensible permettant de rendre compte des processus sous-jacents à la détection des changements. L’objectif de notre étude électrophysiologique est de caractériser les processus propres à la détection des changements d’expression émotionnelle et non émotionnelle (neutre). Cette étude a été développée afin de comprendre, à terme, l’interaction entre l’intolérance au changement et la nature sociale du stimulus dans l’autisme. La MMN mesurée dans les régions occipito-pariétales ne révèle pas de différence entre la détection du changement émotionnel et non émotionnel. Cependant, l’observation des réponses enregistrées dans les régions fronto-centrales suggère une différence dans le décours temporel des mécanismes impliqués dans la détection du changement selon la nature émotionnelle ou non de ce changement. L’identification de ces réponses électrophysiologiques et de leurs corrélats neuronaux permettra dans les Troubles du Spectre de l’Autisme de caractériser la part respective de l’intolérance au changement et des difficultés de perception émotionnelle dans les troubles de la communication sociale. A ce fin, l’étude est également en cours chez l’enfant avec développement typique et avec Trouble du Spectre de l’Autisme. Mots clés : émotion, attention, potentiels évoqués, MMN. Auteur qui présentera le poster : Klara Kovarski, Doctorante en Neurosciences, 1ère année. UMR INSERM U930 Equipe 1 : « Autisme » Centre Universitaire de Pédopsychiatrie CHRU de Tours 2, Bd Tonnellé 37044 Tours Cedex 9 02 34 38 94 35 [email protected] Cadre : Ce travail, dirigé par Marie Gomot, s’intègre à ma thèse de doctorat en neuroscience réalisée sous la direction du Pr. Frédérique Bonnet-Brilhault et Dr. Magali Batty. 15 adultes avec développement typique (8 femmes ; âge moyen=24 ans) ont participé à l’étude. Dans une première séquence dite ‘oddball’, la présentation répétée d’un même visage neutre (standard ; probabilité d’occurrence :p= 0.8) était interrompue par la présentation plus rare d’un visage émotionnel ou d’un visage neutre (déviants émotionnel et neutre p=0.1, chacun). Pour tester le traitement automatique du changement, les participants effectuaient une tâche distractive dans laquelle ils devaient détecter la disparition d’une croix de fixation présentée sur le nez. Les mêmes stimuli étaient également présentés dans une séquence équiprobable afin de contrôler les effets d’adaptation et de bas niveau. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 53 Les communications affichées 16 L’absence de marche à quatre pattes : un indicateur précoce de risque de Trouble du Spectre de l’Autisme ? Nathalie Lavenne-Collot 1, Julie Maguet 1, Céline Degrez 1, Michel Botbol 1, Marine Grandgeorge 1, 2 , Nelle Jallot 1 Service universitaire de psychiatrie infanto-juvénile, Centre de Ressources Autisme, CHRU de Brest, Brest 1 Laboratoire de Neurosciences de Brest, EA 4685, Université de Bretagne Occidentale, Brest 2 L e repérage précoce en matière d’autisme est un enjeu majeur qui fait aujourd’hui l’objet d’un consensus unanime (HAS, 2012). Différents instruments cliniques de dépistage précoce sont déjà utilisés, auxquels s’associent des travaux sur la recherche de bio-marqueurs (Walsh, et al., 2011) avec l’objectif d’approcher au plus près un risque d’autisme, lequel devra conduire à la mise en place rapide d’une prise en charge globale et intensive pour prévenir au mieux l’apparition de désordres secondaires, en capitalisant notamment sur l’importante capacité de neuroplasticité cérébrale qui caractérise le nourrisson. Peu de travaux portent sur la recherche de marqueurs précoces dans le domaine du développement moteur. Pourtant, l’analyse rétrospective des films familiaux d’enfants avec Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) met en évidence certaines anomalies présentes précocement témoignant de dysfonctionnements dans tous les secteurs d’activité corporelle (Teitelbaum et al.,1998). En pratique clinique, beaucoup de parents rapportent, lors de l’anamnèse développementale d’enfants avec TSA, l’apparition d’une marche tardive, parfois atypique et régulièrement non précédée de déplacement à quatre pattes. Ce passage par une marche à quatre pattes n’est pas systématique dans le développement de l’enfant typique, et son absence n’est bien entendu pas spécifique d’un TSA, il nous a néanmoins semblé qu’il apparaissait avec une fréquence significativement moindre chez les enfants avec TSA . Aussi, nous avons cherché à valider l’hypothèse d’une moindre fréquence du passage par le déplacement à quatre pattes dans le développement moteur de ces enfants. La perspective de cette étude est de pouvoir éventuellement s’appuyer, en complément d’autres instruments ou marqueurs suscités, sur ce pattern moteur dans le dépistage des enfants à risque de TSA. Pour ce faire, nous avons comparé la fréquence de marche à quatre pattes dans la population typique à une population d’enfants avec TSA, ainsi que d’autres facteurs et paramètres de développement moteur précoce. A l’aide d’un questionnaire parental et du carnet de santé, nous avons évalué rétrospectivement la fréquence (sous la forme présence ou absence) du déplacement à quatre 54 pattes auprès d’un échantillon de 79 enfants avec autisme typique ou syndrome d’Asperger (diagnostiqués au CRA de Bretagne entre 2011 et 2014) et de 100 enfants au développement typique. Tous étaient âgés entre 18 mois à 15 ans au moment de la récolte de données. Les principaux résultats observés sont : (1)une moindre fréquence de marche à quatre pattes chez les enfants avec autisme typique (44.2 % vs 69 % des enfants typiques; p=0.005), tendance observée chez les enfants Asperger (52.8 % vs 69 %; p=0.08) ; (2)à 9 mois, une moindre fréquence d’acquisition de la position assise sans aide et du déplacement chez les enfants avec autisme typique ou Asperger (tous les p<0.05) ; (3)l’âge moyen de la marche plus tardif chez les enfants avec autisme typique (15.9±2.3 mois) ou Asperger (14.5±1.9 mois) par rapport aux enfants typiques (13.1±1.2 mois; p<0.05). Ainsi, cette étude pilote soutient notre hypothèse : les enfants avec TSA semblent présenter moins fréquemment dans leur développement précoce un passage par un déplacement à quatre pattes que les enfants au développement typique. L’absence de marche à quatre pattes pourrait ainsi constituer un nouvel indicateur de dépistage précoce dans le registre du développement moteur. Références Teitelbaum, P., Teitelbaum, O., Nye, J., Fryman, J., & Maurer, R. G. (1998). Movement analysis in infancy may be useful for early diagnosis of autism. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 95(23), 13982-13987. Walsh, P., Elsabbagh, M., Bolton, P., & Singh, I. (2011). In search of biomarkers for autism: scientific, social and ethical challenges. Nature Reviews Neuroscience, 12, 603-612. Mots clés : dépistage précoce, Troubles du Spectre de l’Autisme, marche à quatre pattes, développement moteur. Auteur qui présentera le poster : Nathalie Lavenne-Collot Pédopsychiatre, actuellement Chef de Clinique Assistant hospitalo-universitaire (depuis novembre 2013), Médecin du pôle enfants du Centre de Ressources Autisme de Bretagne Service hospitalo-universitaire de psychiatrie infanto-juvénile CHRU de Brest Route de Ploudalmézeau 29820 Bohars 02 99 01 52 06 [email protected] Cadre : Ce travail a été réalisé dans le cadre de mon contrat de chef de clinique au Centre de Ressources Autisme Bretagne sous la direction du Professeur Michel Botbol. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 17 Les communications affichées Le passage vers l’adolescence : le point de vue d’élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme en comparaison avec celui de leurs pairs au développement typique Ariane Leroux-Boudreault 1, Nathalie Poirier 2 B. Sc., Doctorante en psychologie Ph.D., Professeure au département de psychologie Université du Québec à Montréal 1 2 C ontexte théorique : Au Québec, le passage vers l’école secondaire correspond au début de la puberté. Cette transition, qui s’avère une étape préoccupante dans la vie des jeunes adolescents (Lohaus, Elben, Ball, & Klein-Hessling, 2004), l’est encore plus pour ceux qui ont un trouble du spectre de l’autisme (TSA) (Hannah & Topping, 2012). Cette période de vie est le moment le plus critique pour développer un trouble anxieux ou dépressif (Bélanger & Marcotte, 2011). En effet, près de 30% des personnes ayant un TSA présentent en comorbidité un trouble anxieux (Simonoff, Pickles, Charman, Chandler, Lucas, & Baird, 2008). Question traitée : La présente recherche vise à explorer la perception d’élèves transitant vers la puberté quant aux changements physiques, psychologiques et comportementaux comparativement à celle de leurs pairs ayant un développement typique. Méthode : Cette question s’inscrit dans le cadre d’une recherche doctorale qui comprend une entrevue semi-structurée de 60 questions auprès de 12 élèves âgés de 12 ans ayant un TSA ainsi que 12 de leurs pairs n’ayant pas de TSA afin de comparer leur perception. Chacun des élèves ayant un TSA a été apparié avec un élève de sa classe ayant le même genre et le même âge. Chaque entrevue a une durée approximative de 60 minutes. Les informations obtenues ont été soumises à une analyse de contenu. Les données sont analysées selon la méthode de l’analyse thématique (Braun & Clarke, 2006). Il s’agit d’une technique de codage dite « ouverte ». Cette méthode est priorisée afin de dégager les principaux thèmes des entrevues et de les organiser afin d’en faire émerger le sens. Cette analyse est effectuée de façon descriptive tout en présentant le contenu des données recueillies et en faisant ressortir les thèmes principaux (Braun & Clarke, 2006). Par la suite, les thèmes recueillis auprès des deux groupes de participants sont comparés. Résultats : Les résultats indiquent que les changements physiques rapportés par les répondants sont les mêmes tant chez les jeunes ayant un TSA et ceux qui n’en ont pas. La plupart d’entre eux mentionnent grandir, avoir une nouvelle pilosité et des changements de la voix. Toutefois, les répondants ne présentant pas de TSA rapportent plus de changements de comportements ou d’émotions. En effet, les jeunes présentant un TSA semblent posséder moins d’introspection quant aux changements qu’ils vivent sur le plan affectif. Certains rapportent même une détresse quant au passage vers l’adolescence : « J’veux pas devenir une adolescente… je veux rester une enfant ! ». À l’inverse, plusieurs répondants n’ayant pas de TSA ont mentionné vivre des changements d’humeur ou vivre plus de tristesse. Conclusion : Selon les informations obtenues, il existe une disparité entre les répondants des deux groupes quant aux perceptions rapportées et quant aux changements vécus. Il importe d’aider les jeunes présentant un TSA qui entameront leur passage vers l’adolescence afin de les sensibiliser aux changements physiques, mais aussi et surtout aux changements comportementaux et émotifs qu’ils peuvent vivre lors de cette étape importante de la vie. Mots clés : adolescence, Trouble du Spectre de l’Autisme, perception, inquiétudes, transition. Auteur qui présentera le poster : Ariane Leroux-Boudreault Étudiante au doctorat en psychologie à l’Université du Québec à Montréal 8540 #306 Raymond-Pelletier Montréal, Qc H2M 0A1 Canada 514 795 9251 [email protected] Cadre : La communication par affiche s’effectue dans le cadre de ma recherche doctorale sous la direction de la professeure Nathalie Poirier, Ph.D., du département de psychologie à l’Université du Québec à Montréal. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 55 Les communications affichées 18 Étude pilote pour la validation de la Batterie d’Évaluation Cognitive et Socio-Émotionnelle (BECS) au Brésil Camilla Teresa Martini Mazetto, Maria Thereza Costa Coelho de Souza, Jean-Louis Adrien, Maria Clara Nassif, T. Vizoná, Marie-Anna Bernard L ’évaluation des profils de développement d’enfants avec autisme permet de mieux accompagner leurs différentes trajectoires et d’adapter régulièrement les objectifs thérapeutiques des interventions intégrées. Dans le cas des interventions neurodéveloppementales, y compris la Thérapie d’Échange et Développement (TED), quelques outils sont particulièrement importants pour l’organisation du projet thérapeutique, permettant de mieux connaître les points forts et faibles du développement de l’enfant, ses difficultés mais aussi ses habiletés, ses potentiels et ses limitations. La Batterie d’Évaluation Cognitive et Socio-Émotionnelle (BECS) constitue un outil adapté aux besoins et aux caractéristiques spécifiques d’enfants présentant un trouble du Spectre de l’Autisme (TSA), et couvre le développement cognitif ainsi que socio-émotionnel. Elle évalue les compétences spécifiques dans des différents niveaux de développement selon les stades sensorimoteurs (4 a 24 mois). Créée et publiée en France, elle a été objet de plusieurs études internationales, et de recherches de validation dans des pays non-francophones. L’objectif de cette recherche est de présenter une étude préliminaire de validation pour la population brésilienne, réalisée dans la ville de São Paulo, la plus grande métropole du pays. L’étude porte sur un ensemble de 40 enfants diagnostiqués avec un TSA sans comorbidités associées (38 garçons, 2 filles), et 20 enfants à développement typique (10 garçons, 10 filles). L’âge chronologique moyen du groupe avec un TSA est de 46 mois, et du groupe typique est de 15 mois. L’âge moyen de développement global obtenu à l’échelle Brunet-Lézine révisée est de 16 mois pour le groupe d’enfants avec TSA et de 17 mois pour les enfants typiques. En dépit d’un échantillon encore restreint, cette étude préliminaire suggère la validité de la BECS pour l’utilisation dans une population brésilienne, et confirme quelques hypothèses à propos des particularités du profil de développement des enfants avec un TSA, notamment l’hétérogénéité entre les compétences cognitives et socio-émotionnelles, avec une meilleure performance pour les habiletés cognitives. Le groupe contrôle présente des niveaux de développement plus élevés pour les schèmes de relation avec les objets, dans le domaine cognitif, et pour l’interaction sociale, l’attention conjointe, le langage compréhensif et l’imitation gestuelle, dans le domaine socio-émotionnelle. Mots clés : autisme, développement, validation, échelle. Auteur qui présentera le poster : Camilla Mazetto Psychologue 68 rue Pedro Morganti, CEP: 04020-070, São Paulo-SP BRÉSIL + 55 11 996557560 ou + 55 11 5575 7051 [email protected] ou [email protected] Cadre : thèse de doctorat sous la direction de Maria Thereza Costa Coelho de Souza (Universidade de São Paulo-USP). La première étape de recherche était la traduction et la retraduction du protocole, c’est à dire qu’après avoir été traduite une première fois en portugais, le texte obtenu a été de nouveau traduit vers la langue d’origine, par un spécialiste bilingue. Les évaluations étaient réalisées par une psychologue brésilienne spécialiste de l’autisme, formée à l’utilisation de la BECS. 56 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 19 Les communications affichées Amélioration du développement socio-émotionnel de petits enfants à risque d’un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) dans un programme d’intervention neurodéveloppemental avec la Thérapie d’Échange et Développement (TED) : évidences d’une étude pilote au Brésil Camilla Mazetto, Maria Thereza Costa Coelho de Souza, Jean-Louis Adrien P lusieurs études suggèrent la possibilité de dépister les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) chez des très jeunes enfants, présentant des signes de risques dès 18 mois. L’accent sur un diagnostic précoce conduit à des interventions précoces, dont les effets commencent récemment à être connus. Des particularités socio-émotionnelles et de communication sont au cœur des TSA, il est donc pertinent d’enquêter sur la trajectoire de ces particularités chez les jeunes enfants, et faire des corrélations à propos de leur confirmation ou dépassement, avec les possibles variables. L’objectif de cette recherche est d’étudier l’influence d’une intervention précoce sur le développement des habiletés socio-émotionnelles dans un groupe de jeunes enfants à risque d’autisme. Les analyses sont basées sur 4 enfants avec un âge moyen de 31 mois à la première évaluation, recrutés dans un centre spécialisé à São Paulo (Brésil). Tous les enfants ont obtenu une note de plus de 30,0 à la CARS (version brésilienne), avec un trouble léger à modéré (moyenne = 34,5). L’évaluation du développement socio-émotionnel a été faite avec la Batterie d’Évaluation Cognitive et Socioémotionnelle (BECS) au début de l’intervention et tous les six mois, pendant 18 mois. La BECS évalue les compétences spécifiques dans les différents niveaux de développement selon les stades sensorimoteurs. L’échelle distingue les niveaux de développement consolidés et potentiels et fournit des indices de l’hétérogénéité. Les domaines évalués sont : le langage expressif et réceptif, l’imitation vocale et gestuelle, l’expression émotionnelle, les relations affectives, l’attention conjointe, les interactions sociales et la capacité à réguler le comportement. Tous les enfants étaient pris en charge dans un programme d’intervention neurodéveloppementale, avec des séances de Thérapie d’Échange et Développement (TED) et une guidance parentale. On a observé une diminution progressive de l’indice d’hétérogénéité socio-émotionnelle et une expansion du développement pour 3 enfants, qui ont atteint le niveau maximum de développement potentiel, attesté par l’échelle pour toutes les zones mesurées. Dans un cas, dont les niveaux potentiels était au plus haut niveau depuis la première évaluation et dont l’hétérogénéité socioémotionnelle était minime, il y a eu expansion des niveaux consolidés du développement. Les niveaux consolidés ont été également étendus pour les autres enfants, mais avec des différences entre les zones spécifiques, indiquant la particularité des trajectoires individuelles. Les scores à la CARS ont diminué (moyenne = 24,5). Cette étude indique l’importance de la recherche sur les effets de l’intervention précoce comme la nécessité d’un diagnostic précoce et suggère la possibilité de diminuer des symptômes importants, avec une intervention spécialisée. Mots clés : autisme, trajectoire, évaluation, développement. Auteur qui présentera le poster : Camilla Mazetto Psychologue 68 rue Pedro Morganti, CEP: 04020-070, São Paulo-SP BRÉSIL + 55 11 996557560 ou + 55 11 5575 7051 [email protected] ou [email protected] Cadre : thèse de doctorat sous la direction de Maria Thereza Costa Coelho de Souza (Universidade de São Paulo-USP). 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 57 Les communications affichées 20 Etude préliminaire de l’évolution comportementale, fonctionnelle et socio-adaptative d’enfants avec TSA bénéficiant d’une intervention originale, le dossier Ramain-Pré-F Maria Clara Nassif, G. Fajardo, Jean-Louis Adrien, C. Marchesan, Camilla Mazetto, Ana Paula Stefani, B. Werneck, T. Vizoná P lusieurs études indiquent que le développement des structures cérébrales et de leurs fonctions est essentiellement dépendant de l’interaction de l’individu avec son environnement. Des altérations spécifiques de ce développement se traduisent par les expressions comportementales caractéristiques des Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA). L’objectif de cette étude est d’évaluer l’évolution globale de la symptomatologie comportementale et fonctionnelle autistique, de la régulation des activités et de l’adaptation psychosociale d’enfants avec un TSA, bénéficiant d’une intervention originale en petits groupes : la méthode neuropsychologique de structuration mentale évolutive « Dossier Ramain Pré-F ». Cette méthode structurée comprend des exercices cognitifs et corporels, inscrits dans un contexte d’actions et d’interactions en groupe qui mobilisent d’une façon intégrée et multimodale les différentes fonctions de la cognition, de la motricité, de la communication, du langage et de l’émotion. Cette étude préliminaire comprend 7 enfants ayant un TSA diagnostiqué selon les critères du DSM IV-TR (2 filles et 5 garçons), d’âge moyen de 5 ans et 3 mois en début d’intervention (T0). Les sept enfants qui ont suivi une Thérapie d’Échange et de Développement préalablement ont bénéficié de 100 heures du programme Pré-F, durant une période de 22 mois à raison de deux séances hebdomadaires. Les évaluations individuelles (par des épreuves spécifiques) et en groupe (par des situations structurées en exercices) ont été réalisées au début de l’intervention (T0) et après les 100 heures de l’intervention (T1). Les échelles utilisées sont la CARS-BR (Childhood Autism Rating Scale, version brésilienne), l’EFC-R (Évaluation Fonctionnelle des Comportements – Révisée), la GRAM (Grille de la Dysrégulation de l’Activité), la Vineland Social Maturity Scale et l’Inventaire Portage Opérationnalisé. Les séances ont été filmées et les évaluations réalisées par deux psychologues. 58 Les résultats préliminaires indiquent des progrès très sensibles durant la période d’intervention ; dans tous les domaines évalués (différences significatives entre les scores à T0 et à T1 obtenus lors des évaluations individuelles et en groupe). Notamment, si dans les situations en groupe, les 7 enfants de l’étude présentent notablement des difficultés d’adaptation sociale, on observe une nette décroissance de celles-ci à T1. En conclusion, cette étude présente une méthode originale d’intervention psychologique centrée sur le développement neuropsychologique et relationnel global des personnes avec un TSA. Elle constitue une vaste base de données pour des recherches à propos de l’autisme dans une approche pluridisciplinaire et d’interfaces. Cette étude se poursuit actuellement et il y aura des évaluations (T2) à la fin de la programmation. Mots clés : autisme, développement, adaptation, régulation de l’activité, fonctions exécutives. Auteur qui présentera le poster : Maria Clara Nassif Coordinatrice technique et du secteur de psychologie au Centre Pro-Autista et directeur à Cari Psychologie et Education, les deux à Sao Paulo, Brésil. Rua Manoel da Nóbrega, 1004, app. 11 Vila Mariana São Paulo – SP – CEP: 04001-003 – Brésil 00 55 (11) 5575 7051 Mobile: 00 55 (11) 8161 9950 [email protected] Cadre : Partenariat technoscientifique avec : - Université François Rabelais - CHU Bretonneau SUFCO - Responsables: Pr. Fredérique BonnetBrilhaut et Pr. Catherine Barthélémy, Tours - Université Paris Descartes - L.P.P.S. - Institut de Psychologie – Responsable: Pr. Jean-Louis Adrien - Université Paris Diderot - Pédopsychiatre, de formation psychanalytique (Institut de Psychanalyse de Paris, Hopital Bichat Claude Bernard APHP, Paris, Équipe INSERM Psychiatrie (B. Falissard), Responsable: Pr. Antoine Guedeney. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 21 Les communications affichées Acoustical Parameters in TED therapy for Autism Spectrum Disorders: Preliminary Results Silvia Orlandi 1, Annalisa Monti 2, Andrea Bandini 1,3, Fiamma Fiaschi 1, Cinzia Pieraccini 2, Costanza Guerrieri 2, Leonardo Granchi 2 and Claudia Manfredi 1 Dept. of Information Engineering, Università degli Studi di Firenze, Firenze, Italy 2 Child Neuropsychiatry Unit, Local Health Authority, Empoli, Italy. 3 Dept. of Electrical, Electronic and Information Engineering « Guglielmo Marconi », Università di Bologna, Bologna, Italy 1 B ackground. Technology plays an increasingly significant role for diagnosis and rehabilitation to support the observation of behaviour in subjects suffering from Autism Spectrum Disorder (ASD). However, existing systems do not include the acoustical analysis of vocalic emissions and speech during therapy. An automatic method for the estimation of acoustical parameters of vocalizations and verbalizations could provide a valuable support to both the diagnostic methods and the perceptual subjective therapeutic approach currently in use for the analysis of communication and interpersonal skills in preschool and school age children. Tracking of these parameters could also allow the objective assessment of the effectiveness of therapy. This paper presents first results regarding the acoustical analysis of vocalizations of a child during the Thérapie d’Échange et de Développement (TED) held at Child Neuropsychiatry Unit, ASL11, Empoli, Italy. Material and Methods. The vocalizations were manually selected from the audio tracks of video recordings made of the child at ages 28, 41, 46 and 56 months during TED therapy. Six different categories were considered: vocalizations, verbalizations, animal cries emitted spontaneously or by imitation, laughs, cries and screams. Each recording was analysed with BioVoice, a software tool capable of automatically detecting voiced/unvoiced frames and computing the following features: vocalic percentage; vocalization, scream, cry and laugh occurrences (to check whether the therapy has led to an improvement of communication skills); fundamental frequency F0 (frequency of vibration of the vocal folds); the first 3 formant frequencies F1, F2 and F3 (resonances of the vocal tract); jitter (F0 irregularity) and melody (F0 shape over time). Preliminary Results. The ASD diagnosis was assessed at 26 months of age through the ADOS test (score:18). The child was monitored starting from 28 months up to 56 months of age during TED therapy sessions. A total of 8 recordings was analysed uniformly distributed over the therapy pe- riod. Preliminary results show that the number of vocalizations/sounds per minute gradually increases along the years, starting from 0.3/min at 28 months up to 2.5/min at 56 months. In addition, the vocalic percentage increases. According to the child’s growth, a decrease of F0 mean in vocalizations, pre-verbalizations and animal cries imitation was observed during the whole TED period. The automatic method allows to distinguish F0 of vocalizations and laughs (230-450 Hz), from that in screams (600-1200 Hz) and cry (450-760 Hz). The delay of the child’s response to the therapist’s stimuli was manually measured as the temporal distance between the end of the stimuli and the beginning of the child vocalization. This measure was performed only for verbalizations, vocalizations, laughs and animals sounds. These results show a decrease of the delay from 1.46s at 28 months to less than 0.52s at 56 months of age. Conclusions. These preliminary results confirm in a quantitative and objective way the positive therapeutic results: speech activities gradually increase from a limited number of vocalizations to several syllables and words starting from 48 months of age. Further developments will concern a larger number of case studies, the comparison of patients with a healthy control group and the definition of reference ranges for the different sound categories. Keywords: Automatic Acoustical Analysis, Autism vocalization, Therapy Monitoring System. Author presenting the poster: Orlandi Silvia PhD. Research grant holder at Dept. of Information Engineering (Università degli Studi di Firenze) Dept. of Information Engineering Università degli Studi di Firenze Via S. Marta 3, 50139 Firenze, Italy +39 3318618381 [email protected] Project: This abstract is related to a new project for the detection of behavioral and physiological markers of clinical interest in the therapy commonly applied to children diagnosed with ASD. Current technology solutions are poorly suited for this purpose as regards flexibility, adaptability and integration with information technology (IT) subsystems and with limited ability to correlate multimedia information. Furthermore they are often invasive and thus with poor usability. The project aim is the design and development of an integrated IT platform capable to support the therapy for children suffering with Neurodevelopmental Disorders with new contact-less techniques for the automatic monitoring of relevant vocal and movement parameters during therapy. The main topics to be investigated refer to: attention, perception, association, intentionality, movements, expression of emotions, instinct, contact, communi- 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 59 Les communications affichées cation, behavioural regulation and vocal language. To date such neuro-psychological functionalities are perceptually evaluated by the therapist during therapy, particularly throughout TED therapy. 22 One of the aims of this platform is the automatic analysis of the child’s vocalization that could provide relevant additional information about the psychological state and emotional involvement of the child, thus supporting the therapy. The main acoustical parameters are: the frequency of vibration of the vocal folds along with its irregularities, the vocal tract resonances and prosody. Myriam Rousseau, Annie Paquet, Jacinthe Bourassa, Marie-Hélène Perreault, Jennifer Ilg, Céline Clément To this aim existing algorithms will be adapted and new ones will be developed for the automatic analysis of such signals to support specific clinical goals. A prototype of the automatic system will be tested and evaluated on ASD children from 2 to 8 years of age, in cooperation with the Child Neuropsychiatry Unit of ASL 11 Empoli, Italy, directed by Dr. Annalisa Monti. Preliminary results are presented in this abstract. The design idea comes from the technical experience gained during my Bioengineering PhD program, ended December 2014, under the supervision of Prof. Claudia Manfredi, Associate professor at the Department of Information Engineering (DINFO) of Firenze, expert of modelling and analysis of human voice. The PhD thesis “Non Invasive Tools for Early Detection of Autism Spectrum Disorders” was supported by the Italian Ministry of Health and by DINFO. It aimed at developing an automated contact-less system for the analysis of the newborn infant’s cry and movements based on audio and video recordings made during the first six months of infant’s life. Moreover it aimed at determining normative ranges for acoustical and motion parameters on a set of typically developed newborns to which “high-risk” subjects, i.e. siblings of children already diagnosed with ASD, are compared. 60 Le programme « L’ABC des comportements de l’enfant ayant un TSA : des parents en action ! » : évaluation de sa validité sociale et de son implantation. L e TSA, dont la prévalence est estimée à 70/10000 (Saranico et al., 2010), engendre des conséquences tant sur le développement des personnes atteintes que sur la qualité de vie et l’adaptation de leur famille. De récentes études démontrent que l’entrainement parental est une avenue prometteuse afin de s’assurer de la qualité des interventions destinées aux jeunes enfants ayant un TSA (Beaud & Quentel, 2011; Cappe, Wolff, Bobet, & Adrien, 2011; Cappe, Wolff, Bobet, & Adrien, 2012). Les programmes de formation offerts à ces parents ont des effets positifs sur la généralisation des apprentissages de l’enfant, sur les compétences des parents, sur les relations parent-enfant, sur le bien-être des parents et sur le sentiment d’efficacité parental (Minjarez, Williams, Mercier, & Hardan, 2011). Par contre, peu de programmes destinés aux parents ont fait l’objet d’une évaluation de leur implantation et de leur validité sociale. En effet, Schultz, Schmidt et Stichter (2011) mentionnent, dans le cadre d’une recension faisant état de trente études portant sur des programmes destinés aux parents d’enfants ayant un TSA, qu’aucun ne mesure la fidélité de l’implantation. Schaeffer et Clément (2010) soulignent l’importance de mesurer la validité sociale d’un programme afin de connaître la perception des parents quant à la pertinence des objectifs, l’adéquation des moyens et la pertinence des effets qui y sont inhérents. La présente communication vise à exposer les résultats préliminaires d’une recherche concernant la fidélité d’implantation et la satisfaction des parents face au programme «L’ABC des comportements de l’enfant ayant un TSA : des parents en action ! » (Ilg, Paquet, Wolgensigner, Dutray, Rivard, Rousseau, Forget, Hauth-Charlier & Clément, 2014). Leurs perceptions quant à la pertinence des objectifs, l’adéquation des moyens et la pertinence des effets du programme seront également présentés. La fidélité de l’implantation est évaluée, d’une part, en considérant les évaluations formatives et sommatives pendant et après le programme (Alain & Dessureault, 2009), et d’autre part, par la tenue d’un focus group auprès de différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre du programme. L’évaluation de la satisfaction et de la validité sociale du programme est réalisée à l’aide de questionnaires complétés à la fin du programme. Le programme est implanté dans trois centres de services spécialisés. Au cours de la période d’expérimentation (octobre 2014- mai 2015) six groupes de parents (n = 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les communications affichées 40) sont mis en place. Les réponses aux questions relatives à l’implantation sont traitées à l’aide d’analyses descriptives combinées à des analyses complémentaires provenant des groupes de discussion. Ces données servent à dresser un portrait global de l’implantation du programme mais également un portrait spécifique à chacun des centres spécialisés participants. Des analyses descriptives sont également réalisées sur les données quantitatives relatives à la validité sociale. Ce projet, réalisé en partenariat avec une équipe de l’Université de Strasbourg permettra la création et la publication d’une version universelle du programme pouvant être actualisée dans une multitude de pays francophones. Mots clés : parents, autisme, implantation, validité sociale, programme. Auteur qui présentera le poster : Myriam Rousseau Praticienne-chercheuse à l’Institut universitaire en déficience intellectuelle et en trouble du spectre de l’autisme de la Mauricie et du centre-du-Québec. 15 Rubin, Victoriaville, Qc, G6P 9V7 819-352-4681 [email protected] Cadre : La communication vise à présenter les résultats d’un premier volet de la première recherche dans laquelle j’agis à titre de chercheuse principale. 23 Troubles anxieux et reconnaissance des expressions faciales émotionnelles dans les Troubles du Spectre de l’Autisme Myriam Soussana, Florine Dellapiazza, Cécile Michelon, Amaria Baghdadli Centre de Ressources Autisme- Languedoc-Roussillon, CHRU Montpellier. C ontexte : Les personnes avec un Trouble du Spectre de l’Autisme sans déficience Intellectuelle (TSA-SDI) connaissent un déficit dans les cognitions sociales avec notamment des difficultés dans la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles (HAS, 2010). A l’adolescence, ces difficultés sont majorées par un contexte social et scolaire plus exigeant favorisant ainsi des troubles anxieux. Cette comorbidité est très fréquente dans cette population mais ses causes sont encore peu connues. Objectif : L’objectif de cette étude est 1) d’explorer les liens entre les troubles anxieux et la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles dans une population d’adolescents avec un TSA-SDI ; 2) de vérifier si ces liens sont spécifiques à la population TSA-SDI à l’aide d’un groupe contrôle constitué d’adolescents avec un trouble anxieux sans TSA. Méthode : Il s’agit d’une étude pilote monocentrique, diagnostique et transversale. La population est composée de 46 adolescents âgés de 11 à 18 ans avec un TED-SDI et de 20 adolescents avec un trouble anxieux sans TED d’âge identique, composant le groupe contrôle. Les troubles anxieux sont mesurés à l’aide d’un entretien diagnostique : la Kiddie-SADS et la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles à l’aide du DANVA 2 AF / AC qui est composé de 24 photos de visages d’hommes et de femmes (adultes et enfants) exprimant des émotions de Joie, Tristesse, Colère, et Peur. Résultats : L’analyse descriptive des 46 adolescents avec un TED-SDI a permis de mettre en évidence deux sous-populations : 20 adolescents avec un trouble anxieux et 26 sans trouble anxieux. Dans la population avec TSA, des liens sont mis en évidence entre la présence de troubles anxieux et l’altération de la reconnaissance des expressions de Colère et Tristesse. Les adolescents TSA anxieux montrent des scores d’erreurs significativement plus élevés dans la reconnaissance de la Tristesse exprimée en basse intensité, sur un visage adulte. Cette émotion est confondue avec les trois autres émotions de manière équivalente. Dans cette même population, on retrouve des scores d’erreurs significativement plus élevés dans la reconnaissance de la Colère exprimée à basse intensité sur un visage d’enfant. Cette émotion est essentiellement confondue avec la Tristesse. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 61 Les communications affichées La comparaison des scores au DANVA 2 entre le groupe TSA anxieux et le groupe contrôle anxieux non TSA met en évidence un taux d’erreurs total significativement supérieur dans le groupe TSA. Les taux d’erreurs dans la reconnaissance des expressions de Colère et Tristesse sont ainsi significativement plus élevés dans ce groupe. Notons que le taux d’erreurs est significativement plus élevé dans la population contrôle (trouble anxieux non TSA) que dans la population de référence (tout venant) concernant la reconnaissance des 4 émotions sur les visages adultes. Conclusion et perspectives : Cette étude montre des relations entre les troubles anxieux et la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles dans une population d’adolescents avec un TSA-SDI. Les perturbations retrouvées dans la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles pourraient être à l’origine de troubles anxieux dans les TSA mais il est également possible que les biais cognitifs présents dans les troubles anxieux en soient à l’origine. Mots clés : Trouble du Spectre de l’Autisme, expressions faciales émotionnelles, troubles anxieux, adolescence. Auteur qui présentera le poster : Myriam Soussana Psychologue, Equipe Cohorte ELENA Centre de Ressources Autisme- Languedoc-Roussillon, CHRU Montpellier. Laboratoire de recherche Epsylon, Université Montpellier 3. 04 67 33 99 56 [email protected] Cadre : Ce projet financé par la fondation Orange, a fait l’objet de ma thèse de psychologie du développement sous la direction du Pr Amaria Baghdadli. 62 24 Analyses des atypies sensorielles et motrices précoces dans une population d’enfants présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme Renata Pitino 1, Flavia Mellina 2, Marco Tolone 3, Gabriele Tripi 1, Salvatore Mangano 1 Ecole de Spécialisation de Neuropsychiatrie de l’Enfance. Ecole de Médecine et Chirurgie. Département Universitaire PROSAMI - Université des Etudes de Palerme. Italie 1 U.O.S. Npi, Département Materno-Infantile. ASP de Palerme. Italie 2 Departement Science Agricole et Forestier. Université des Etudes de Palerme. Italie 3 I ntroduction : notre étude nous a conduit à une analyse rétrospective de deux aspects du développement psychomoteur, la sensorialité et la motricité, dans une population d’enfants d’âge préscolaire, déjà suivie en raison du risque de développer une pathologie neurodéveloppémentale, et par la suite, diagnostiquée Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA). Le principal but de cette étude a été de vérifier rétrospectivement la présence/absence d’atypies sensorielles et motrices précoces dans la population sélectionnée. L’objectif secondaire a été celui de corréler statistiquement de telles anomalies à différents facteurs de risque pré-, péri- et néonataux. Matériel et Méthode : nous avons recruté n=43 enfants de 42,8 mois d’âge moyen (min 20 mois; max 97 mois) ; dont n=29 de sexe masculin (67,5 %) et n=14 de sexe féminin (32,5 %). Pour le recrutement de cette étude ont été inclus, sur une période de 2 ans (2012-2014), des sujets suivis par un service ambulatoire de soins spécialisés pour les enfants porteurs d’un risque de trouble neurodéveloppemental et par la suite, diagnostiqués TSA. Pour chaque enfant, des données médicales ont été rétrospectivement répertoriées concernant l’histoire périnatale : déroulement de la grossesse, grossesse pathologique d’origine maternelle et/ou fœtale (diabète gestationnel, pré-éclampsie, oligohydramnios, RCIU), type d’accouchement (naturel, césarienne programmée ou d’urgence), poids de naissance (PN), semaine d’aménorrhée (SA), adaptation à la vie extra utérine, thérapie intensive néonatale, surveillance clinique générale et neurologique (en étant particulièrement vigilant aux atypies motrices et sensorielles d’apparition précoce, avant les 12 mois de vie post-natale), anamnèse clinique, étiologie (symptomatique, idiopathique, cryptogénique) et enquête diagnostique effectuée (ETF et recherche génétique). Pour chacune des variables considérées (atypies sensorielles, atypies motrices et retard posturo-moteur), nous avons utilisé le test du χ2 de Pearson pour déterminer d’éventuelles associations parmi les variables et les données périnatales. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les communications affichées Résultat : dans la population examinée de notre étude, des anomalies ont émergé concernant la fonction motrice et sensori-perceptive. Ces anomalies apparaissent dans la majeure partie des cas (80 %) avant les 12 premiers mois de la vie post-natale. En outre, elles s’associent de façon très significative avec les facteurs de risque prénataux (déroulement pathologique de la grossesse) et de façon significative avec les facteurs péri- et postnataux. Discussion : les résultats de notre étude confirment les données de la littérature : les atypies motrices et sensorielles peuvent précéder les anomalies socio-communicatives typiquement décrites chez les sujets TSA, avec des effets en cascade sur les acquisitions développementales des fonctions intersubjectives. Conclusion : cet ensemble de données apporte de nouvelles connaissances et perspectives dans l’autisme, notamment chez les enfants précocement considérés comme étant à fort risque de développer une maladie neurodéveloppémentale. En effet, c’est surtout au cours des premières années de vie que les trajectoires développementales peuvent majoritairement bénéficier d’une intervention précoce du fait de la neuroplasticité cérébrale. Enfin, l’ensemble des données de notre étude et de la littérature nous pousse à considérer davantage le dépistage et le suivi clinique des caractéristiques sensori-motrices de l’enfant à risque afin d’optimiser les moyens de détection et d’intervention précoces. Mots clés : Trouble du Spectre de l’Autisme, précocité, sensorialité, motricité, facteurs de risque périnataux. Auteur qui présentera le poster : Gabriele Tripi - Maitre de Conférence de Neuropsychiatrie de l’Enfance. Département Universitaire PROSAMI. Université des Etudes de Palerme. - Pédopsychiatre, Responsable du Service de Pédopsychiatrie pour les Maladies Neuro-développementales. Centre Hospitalier du Chinonais. [email protected]; [email protected] Cadre : Thèse de diplôme en neuropsychiatrie de l’enfant. Ecole de Spécialisation de Neuropsychiatrie de l’Enfance. Ecole de Médecine et Chirurgie. Université des Etudes de Palerme. Italie. 25 Les phénotypes faciaux dans le Trouble du Spectre de l’Autisme Pasqualino Glorioso 1, Sylvie Roux 2, Gabriele Tripi 1, 3 Ecole de Spécialisation de Neuropsychiatrie de l’Enfance. Ecole de Médecine et Chirurgie. Université des Etudes de Palerme. Italie 2 INSERM U930, 37044 Tours, France 3 Service de Pédopsychiatrie pour les Maladies Neurodéveloppementales. Centre Hospitalier du Chinonais. Chinon. France 1 I ntroduction : Ce travail s’intéresse au rapport entre les variantes anthropométriques cranio-faciales et le Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) dans une population infantile. Le cerveau se développe en accord et en harmonie avec des tissus faciaux ; chacun influence réciproquement l’autre en partageant les mêmes lignes d’expressivité génétique. Les variantes anthropométriques cranio-faciales sont des Anomalies Morphologiques Mineurs (AMM) qui peuvent être considérées comme des biomarkers du développement cérébrale atypique. Dans les études réalisées jusqu’à aujourd’hui, il est clairement mis en exergue davantage d’AMM chez les sujets présentant un TSA comparé aux sujets en bonne santé. L’objectif de ce travail a été de vérifier au travers d’une étude de type rétrospective si les variantes anthropométriques cranio-faciales seraient en corrélation avec l’intensité de l’autisme. Nous avons sélectionné une population infantile de 33 sujets avec un TSA, d’origine européenne et caucasienne. Les échelles et les tests utilisés pour l’évaluation des enfants avec un TSA sont la CARS, l’ECA-R, le WISC-III et les EDEI-R. Nous avons également relevé les indices suivants : indice céphalique, indice facial, indice intercanthale, indice nasal, indice bouche-visage. Les 5 indices anthropométriques cranio-faciaux ont été repérés selon les normes de Farkas LG.(1987), et mesurés par la technique de la photogrammétrie. Résultats : Les valeurs des indices cranio-faciaux pris en considération ont été comparés par sexe et par âge avec les tables de normes anthropométriques pour les sujets caucasiens élaborés par Farkas LG. (1987). Par le calcul du coefficient de corrélation paramétrique r de Pearson, nous avons retrouvé des corrélations entre les indices lorsque l’on prend en compte l’âge, l’intensité de l’autisme, le Quotient Intellectuel (QI) global, verbal et non verbal. Des corrélations significatives ont été obtenues d’une part entre l’indice facial subnormal et l’intensité de l’autisme évalué avec la CARS r=0,50 (p=0,003), et d’autre part entre l’indice intercanthale supernormal et l’intensité de l’autisme évalué avec la CARS r=0,38 (p=0,027). Discussion : Au début de la vie fœtale, le prosencéphale, le neurectoderme, la crête neurale et l’ectoderme facial constituent un processus de développement unifié et tridimensionnel. Cela implique qu’une possible anomalie 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 63 Les communications affichées durant les stades développementaux de l’embryon puis du fœtus puisse être accompagnée de dysmorphies faciales. L’inverse est aussi valable scientifiquement. C’est à dire que des perturbations de la morphogénèse du visage seraient accompagnées d’anomalies du cerveau. Cette étude rétrospective a mis en évidence une corrélation significative entre une altération de l’indice facial (taille du visage moins long comparé à sa largeur) et de l’indice intercanthale (hypertélorisme), et l’intensité de l’autisme. Ces signes cliniques pourraient permettre d’identifier un sous-groupe de sujets avec TSA pour qui on pourrait poser l’hypothèse qu’un évènement défavorable se serait produit durant le premier trimestre du développement embryonnaire lorsque le prosencéphale et les tissus du visage sont en intime relation. Conclusion : Ces variations morphologiques sont le reflet des altérations comportementales, probablement liées à des altérations génétiques ou épigénétiques. Ces données confirment l’hypothèse qu’une possible altération durant les premières phases du neuro-développement pourrait être impliquée dans la caractérisation du phénotype autistique et dans son niveau de fonctionnement. Mots clés : Trouble du Spectre de l’Autisme, neurodéveloppement, indices anthropométriques, Anomalies Morphologiques Mineurs, sensorialité, motricité, facteurs de risque périnataux. Auteur qui présentera le poster : Gabriele Tripi - Maitre de Conférence de Neuropsychiatrie de l’Enfance. Département Universitaire PROSAMI. Université des Etudes de Palerme. - Pédopsychiatre, Responsable du Service de Pédopsychiatrie pour les Maladies Neuro-développementales. Centre Hospitalier du Chinonais. [email protected] ; [email protected] Cadre : Cadre dans lequel s’inscrit le travail : Thèse de diplôme en neuropsychiatrie de l’enfant. Ecole de Spécialisation de Neuropsychiatrie de l’Enfance. Ecole de Médecine et Chirurgie. Université des Etudes de Palerme, Italie. En partenariat avec l’INSERM U930, 37044 Tours, et le CHRU de Tours, Service Universitaire de Pédopsychiatrie, Hôpital Bretonneau, Tours. 64 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge Les soutiens et partenaires 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge 65 Romain, enfant avec autisme et son frère Autisme : le numérique pour aller plus loin Depuis 25 ans, la Fondation Orange est engagée dans la cause de l’autisme. Aujourd’hui, le numérique constitue un formidable levier d’apprentissage et de solidarité. Pour que chacun puisse apprendre, se former et s’épanouir, nous menons différentes actions en faveur de l’usage du numérique pour les personnes avec autisme. Nous équipons, formons et accompagnons des structures d’accueil qui aident les personnes avec autisme et leurs familles au quotidien. fondationorange.com Fondation Les soutiens et partenaires Puzzle en mai S outenue par les villes de Tours et de Fondettes et, depuis cette année en collaboration avec l’Adapei 37, l’arapi organise en Touraine des journées « Puzzle » pour faire mieux connaître l’autisme au grand public et pour informer les personnes concernées (familles, profes- En 2004, « Arabesques pour l’autisme », un spectacle de danse, chant et musique a eu lieu au Vinci avec la contribution de professionnels et d’élèves du conservatoire de Tours et la participation d’enfants avec autisme, sur le thème de la communication. En 2006, « Les jardins enchantés », chants, musiques et danses en plein air, ont associé dans les espaces verts du centre ville divers partenaires : les élèves du conservatoire, la Choral’Aria, des enfants avec autisme dans une création musicale animée par Gaël Bouket et « La Bohème », un groupe d’adultes avec autisme venus de l’Abitibi au Québec. En 2008, le Domaine de Beauvois à Luynes a accueilli « Coups de cœur au domaine ». Un conte musical, « Babar », et un spectacle de danse, « Le pensionnat des Libellules », ont été présentés par les élèves du conservatoire. Un groupe d’enfants, avec et sans autisme, ont chanté avec le public. La conférence du Pr Catherine Barthélémy sur le thème « Que savons-nous de l’autisme aujourd’hui ? » été suivi d’un repas de gala animé par le pianiste Xavier Catta. 67 sionnels du handicap...) sur les recherches en cours en neurosciences et sur les modalités de la prise en charge. A chaque édition un stand d’information au centre ville permet de diffuser des informations sur l’autisme, sur l’arapi et sur les associations et organismes œuvrant dans ce domaine en Touraine. Un événement festif réunit des personnes avec autisme, des artistes et un public d’enfants et d’adultes. En 2010, « La cour des arts » s’est installée dans les espaces de l’Ecole George Sand pour une après-midi consacrée à la magie, aux chants, à la musique et à la danse avec la contribution de l’illusionniste Hervé Brunet, des élèves du conservatoire, de Fanny, étudiante au Centre de formation des musiciens intervenants de l’Université de Tours, et d’un groupe de rock d’adultes autistes dirigé par Gaël Bouket. En 2012, « Puzzle en couleurs » est revenu au Vinci, à la suite du congrès international IRIA, avec un spectacle de danse, de musique et de chant organisé avec contribution des professeurs et des élèves du Conservatoire Francis Poulenc CRR, fidèle partenaire des manifestations arapi à Tours… En 2015, dans le cadre de la semaine « Au Tours du handicap » Puzzle a été l’occasion d’une belle soirée à l’Hôtel de ville organisée par l’arapi, l’Adapei 37 et les élèves et professeurs du conservatoire Francis Poulenc : un exposé du Pr Catherine Barthélémy, un spectacle de danse et de musique, une exposition de peintures... Le samedi devant la gare, le stand arapi-Adapei 37 a permis de rencontrer et d’informer le public. 13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge arapi Association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations A BP 91603, 37016 TOURS cedex 1, [email protected], www.arapi-autisme.fr ssociation nationale créée en 1983, l’arapi a pour mission de susciter et de promouvoir l’information, la formation et la recherche sur l’autisme, dans une perspective neurodéveloppementale. Ses activités reposent sur une équipe de parents et de professionnels, ●représentés à parité au Conseil d’Administration, ●d’horizons et parcours variés, ●convaincus que pratique clinique, recherche et expérience familiale s’inspirent mutuellement. Son Comité Scientifique assure le rayonnement de l’association à l’échelon européen et international. Le Comité Scientifique et le Conseil d’Administration travaillent en commun, le Conseil d’Administration étant seul décideur. Soutien à la formation et à la recherche Les Universités d’automne « Autisme : actualités et perspectives », initiées en 1989, ont lieu tous les deux ans et permettent la rencontre entre chercheurs, praticiens spécialisés et parents. Elles ont pour objet la formation des jeunes chercheurs et la mise à jour des connaissances et recherches récentes sur des thèmes d’actualité. Les journées de réflexion du Comité Scientifique et du Conseil d’Administration réunissent chercheurs, praticiens et parents pour documenter des sujets sensibles. L’arapi a organisé des colloques et congrès à destination des professionnels de terrain (partenariat avec le Cnefei de 1996 à 2002) et sur la recherche scientifique et sa diffusion (partenariat avec le LPPA - Collège de France en 2003). Par ailleurs, l’arapi est impliquée dans la réflexion nationale (Comité de réflexions et propositions sur l’autisme et les TED, suivi des plans autisme, recommandations HAS et Anesm, actuellement en cours d’élaboration sur les interventions et le projet personnalisé chez l’adulte…) et dans des réseaux de collaborations scientifiques (Inserm, CNRS, Universités...) Diffusion des connaissances Les Journées régionales de l’arapi ont pour objectif de susciter de nouvelles collaborations, d’élargir le champ des sujets de réflexion et de diffuser des connaissances scientifiquement validées. Ce concept concrétise la double contribution de l’arapi à des colloques organisés en région : contribution scientifique d’une part, par l’aide à l’élaboration du programme, contribution logistique d’autre part. La première a été organisée à Toulouse en 2004 sur les Dépistage, diagnostic et interventions précoces. Suivent 2005 à Limoges, le développement sensoriel, 2007 à Bordeaux, les cognitions, 2008 à Rouen, l’école, 2009 à Tours, pratiques et recherches innovantes. En 2010 une journée euro-régionale à Tournai en Belgique porte sur les adultes, en 2011 à Nantes le thème est le quotidien : manger, dormir, se soigner. En 2012 à Marseille sont abordées les innovations dans les réseaux et dispositifs d’accompagnement, en 2013 à La Rochelle, l’accessibilité à la vie de la cité. En 2014, pour le 10e anniversaire, retour à Toulouse pour revisiter le diagnostic et l’intervention chez les tout-petits. A la demande d’autres organisateurs de colloques sur l’autisme, l’arapi apporte son soutien et aide à la diffusion après avis du Comité scientifique sur le programme. Les journées Puzzle en mai à Tours constituent, à l’échelon local, une sensibilisation à l’autisme en direction du plus grand nombre. Elles s’articulent autour de la tenue d’un stand d’information et d’une manifestation festive mobilisant, autour des personnes autistes et avec elles, des adhérents arapi, des acteurs de la vie sociale, culturelle et du monde de la santé. Le Bulletin scientifique de l’arapi, semestriel, a pour objectif de donner aux lecteurs des informations précises sur l’état de la recherche sur l’autisme et les troubles du développement, pouvant intéresser à la fois familles et professionnels. Des articles ou dossiers thématiques consacrés à des études en biologie, biochimie, génétique, psychologie, psychophysiologie, neuropsychologie ; ou à des interventions thérapeutiques, des types de prise en charge, des traitements, des programmes d’aide à l’éducation et à l’intégration, y sont régulièrement publiés. Une rubrique permet de faire connaître les travaux de jeunes chercheurs ; les notes de lecture présentent et commentent des livres sur l’autisme ; des témoignages abordent un thème précis. Sont aussi publiés des comptes-rendus d’articles ou de colloques scientifiques. La Lettre de l’arapi est adressée quatre fois par an à tous les adhérents. C’est un support de diffusion de l’actualité : vie de l’association, échos de manifestations, annonces et comptes rendus de colloques et de publications. Les coéditions d’ouvrages. En 2005 paraît chez Odile Jacob l’ouvrage collectif issu du colloque organisé avec le LPPA-Collège de France en 2003, L’autisme. De la recherche à la pratique sous la direction d’Alain Berthoz, Christian Andres, Catherine Barthélémy, Jean Massion et Bernadette Rogé. En 2007 et 2013, l’arapi a contribué aux guides édités par l’Unapei L’autisme, où en est-on aujourd’hui ? et Autisme : les recommandations de bonnes pratiques professionnelles. Savoir être et savoir faire. Un ouvrage reprenant le thème de la 8e Université d’automne, Améliorer la qualité de vie des personnes autistes, sous la direction de Bernadette Rogé, de Catherine Barthélémy et de Ghislain Magerotte, est paru chez Dunod en 2008. Le ste web de l’arapi est, depuis 2003, le support d’informations le plus en lien avec l’actualité, restructuré et rénové pour faciliter son accès depuis 2011. Merci à nos partenaires Puzzle en mai et à tous les donateurs pour leur fidèle soutien qui a facilité l’organisation de cette 13e Université d’automne. arapi, BP 91603, 37016 Tours cedex 1 - 02 47 45 27 02 - 06 33 23 28 31 - [email protected] - www.arapi-autisme.fr