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13e Université d’automne de l’arapi
Le Croisic (Loire Atlantique), du 6 au 10 octobre 2015
Livret
du partici pant
Autisme, actualités et perspectives.
Le développement n’a pas d’âge
T
oute l’équipe de l’arapi est très heureuse de vous accueillir pour cette
13e Université d’automne. Pour la 8e
fois, cet évènement scientifique se tient au Domaine de Port aux Rocs, qui nous offre, face au cadre magnifique de la Côte sauvage du Croisic, une
ambiance amicale et studieuse, propice pour apprendre, échanger et partager. C’est une occasion
privilégiée d’actualiser nos connaissances, que
nous soyons scientifiques engagés dans la recherche sur les Troubles du Spectre de l’Autisme ou le
développement, professionnels des établissements
hospitaliers ou médico-sociaux accompagnant des
personnes avec autisme, familles, ou étudiants
et jeunes chercheurs. Comme précédemment,
nous avons la joie d’accueillir des participants et
intervenants de divers pays et de voir confirmée
la dimension internationale de nos échanges.
Le fil conducteur de cette édition sera « Le développement n’a pas d’âge ». Il est maintenant acquis que l’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la personne durant la vie entière, avec des manifestations variables selon l’âge.
Le développement est altéré très tôt, ce qui doit
nous amener à reconnaître les perturbations résultantes le plus précocément possible. Beaucoup
de questions restent bien sûr ouvertes.
Le Professeur Christopher Gillberg nous fait l’honneur d’introduire cette université et d’aborder la
question du développement des jeunes enfants, à
la lumière du modèle ESSENCE (Early Symptomatic
Syndromes Eliciting Neurodevelopmental Clinical
Examinations) qu’il a développé.
Nous aborderons également la question du développement en fonction de l’âge (adolescence,
vieillissement), du sexe, de divers processus physiologiques et/ou pathologiques l’influençant
(prématurité, tics et TOC, apprentissages cognitifs
et moteurs, système nerveux entérique), et ainsi
que d’approches thérapeutiques susceptibles de
le toucher (médicaments ; rTMS). L’extrapolation
de ces données dans la mise en place et l’évalua-
tion des interventions auprès d’enfants et adultes
avec autisme pourra être discutée.
La séance de posters vous permettra d’avoir un
panorama des recherches en cours et d’échanger
avec les jeunes chercheurs sur leurs résultats, les
différentes questions et perspectives soulevées
par leurs travaux.
Les ateliers de formation sont l’occasion d’aborder
des aspects spécifiques de l’accompagnement des
personnes avec autisme : les places dans chaque
atelier sont limitées ; n’oubliez donc pas de vous
inscrire.
Enfin, nous sommes tous conscients que la recherche n’est possible que grâce à la synergie entre les
personnes avec autisme, leurs familles, les cliniciens et les chercheurs. L’idée de promouvoir cette
collaboration, de rendre accessible les connaissances et de les diffuser pour un meilleur accompagnement des personnes avec autisme a toujours
été au cœur de l’action de l’arapi depuis ses origines. La table ronde, qui réunira les associations de
familles autour de Dominique Donnet-Kamel (parent) et Catherine Barthélémy (professionnelle),
en sera une nouvelle illustration.
Vous trouverez dans ce livret toutes les informations qui vous seront utiles pour ces cinq journées : programme détaillé, présentation des intervenants, résumés des conférences et des communications affichées, liste et coordonnées des
participants.
Nous vous souhaitons une excellente semaine de
travail, où le plaisir d’apprendre s’associe à celui
de faire de nouvelles rencontres enrichissantes et
conviviales.Bonne semaine à toutes et à tous.
René Cassou de Saint Mathurin,
président de l’arapi
Pascaline Guérin,
présidente du Comité Scientifique
et les comités d’organisation
Le programme scientifique en un clin d’œil
Autisme, actualités et perspectives.
Mardi 6 octobre 2015
20 h 00-20 h 15
Ouverture de l’Université d’automne Pascaline Guéri (présidente du Comité scientifique de l’arapi)
et René Cassou de Saint Mathurin (Président de l’arapi)
20 h 15-21 h 15
Conférence introductive : Autisme. Le développement n’a pas d’âge
Christopher Gillberg (Göteborg, Suède)
Mercredi 7 octobre 2015
Autisme et prématurité. Présidente de séance : Catherine Barthélémy (Tours)
§ Troubles du Spectre de l’Autisme chez l’enfant né prématurément Olivier Baud
9 h 00-10 h 30
§ Rôle de la neuroinflammation dans la physiopathologie des troubles autistiques Pierre Gressens
(UMR 1141, Inserm-Université Paris 7)
10 h 30-11 h 00 Pause
Evolution des jeunes enfants. Présidente de séance : Bernadette Rogé (Toulouse)
§ De quelques effets de l’environnement qui forment la perception et la réactivité affective chez l’enfant :
à la recherche de périodes sensibles et d’effets durables
11 h 00-12 h 30
Benoist Schaal ( Carolyn Granier-Deferre (Laboratoire Psychopathologie et Processus de Santé,
Université Paris-Descartes)
§ « Early Symptomatic Syndromes Eliciting Neurodevelopmental Clinical Examinations (ESSENCE) »
Christopher Gillberg (Göteborg, Suède)
12 h 45 Déjeuner buffet
Autisme et vieillissement. Président de séance : Jean-Louis Agard (Toulouse)
§ Vieillissement : approche médicale et adaptative et implications dans l’autisme
Caroline Hommet (UMR U930, Inserm-Université de Tours)
16 h 00-17 h 30
§ Neuropsychologie et neuroimagerie de la mémoire : études dans le vieillissement et dans l’autisme
Francis Eustache (UMR U1077, Inserm-EPHE-Université de Caen)
Autisme et genre. Président de séance : Francesc Cuxart (Barcelone, Espagne)
§ Le genre : un facteur protecteur dans l’expression phénotypique de l’autisme ?
Amaia Hervàs (Barcelone, Espagne)
17 h 30-19 h 00
§ Variations génétiques dans l’étiologie de l’autisme
Jacob Vorstman (UMC Utrect Brain Centre Rudolf Magnus, Pays Bas)
Jeudi 8 octobre 2015
Table ronde avec les associations de familles
« Interactions des associations de familles et de la recherche, un compagnonnage vivant et fructueux »
9 h 00-10 h 30
Animatrice : Dominique Donnet-Kamel
arapi : Catherine Barthélémy, Autisme Europe : Michel Favre, Autisme France : Danièle Langloys,
Collectif Autisme : Florent Chapel, Sésame Autisme : Christine Meignien, Unapei : Christel Prado
10 h 30-11 h 00 Pause
Autisme et adolescence. Présidente de séance : Anouck Amestoy (Bordeaux)
§ L’adolescence dans l’autisme
11 h 00-12 h 30
Mohammad Ghaziuddin (Université du Michigan, USA)
§ Comprendre la puberté en 2015, peut-on la moduler ?
Agnès Linglart (Inserm U986, Hôpital de Bicêtre)
12 h 45 Déjeuner buffet
2
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Le programme scientifique en un clin d’œil
Le développement n’a pas d’âge
Aire de Broca et TMS. Présidente de séance : Jacqueline Nadel (Paris)
§ Les cerveaux miroirs et la région de Broca Luciano Fadiga (Parme, Italie)
14 h 30-15 h 15
Processus d’apprentissaage. Président de séance : Patrick Chambres (Clermont-Ferrand)
§ Les chemins du développement cognitif observés en imagerie cérébrale
15 h 15-16 h 45
Olivier Houdé (UMR 8240, CNRS, LaPsyDé, Paris)
§ Troubles de la coordination : apports des sciences cognitives
Caroline Huron (UMR U562 Inserm-Université Paris-Sud-CEA, Orsay)
16 h 45…
Panorama des communications affichées
Introduction : Nicole Bruneau (Tours) et Patrick Chambres (Clermont-Ferrand)
Echanges avec les auteurs des communications
Vendredi 9 octobre 2015
Autisme et pharmocologie. Président de séance : Eric Lemonnier (Limoges)
§ Approches pharmacologiques dans l’autisme : traitements de l’autisme ou de la comorbidité ?
L’exemple des liens entre TSA et TDAH Manuel Bouvard (UMR 5287, CNRS-Université de Bordeaux)
9 h 00-10 h 30
§ Recueillir, utiliser et partager les données sur les patients :
une base de données gérée par une association de familles
Megan O’Boyle (PMSF, Floride, USA)
10 h 30-11 h 00 Pause
11 h 00-12 h 30
Système nerveux entérique. Président de séance : Dominique Fiard (Niort)
§ L’apport de le Neurogastroentérologie aux maladies psychiatriques
Michel Neunlist et Hélène Boudin (UMR U913 Inserm-Université de Nantes)
12 h 45 Déjeuner buffet
Mécanismes cérébraux et thérapeutiques d’avenir Président de séance : Jean Pierre Malen (Paris)
§ Mouvements anormaux psychomoteurs (stéréotypies, tics, TOC) :
16 h 30-17 h 15
de la phénoménologie à la physiopathologie
Pierre Burbaud (CNRS UMR 5293, Université de Bordeaux, CHU de Bordeaux)
17 h 30-18 h 15 Conclusion. Patrick Chambres, vice-président de l’arapi
Samedi 10 octobre 2015
1
Signes sensorimoteurs précoces en amont du diagnostic :
médicaux et paramédicaux en première ligne
Evelyne Soyez et Serge Papiernik (Paris)
2
UEM : bilan d’étape, interventions précoces et perspectives
Bernadette Salmon (Marseille), Marie-Christine Dulieu (Paris) et Sophie Biette (Nantes)
Ateliers de 3
formation
9 h 00-12 h 00
Les communications émergentes chez les personnes avec autisme :
labourer, semer, cueillir…
Pascale Dansart (Tours) et Edgar Moussaoui (Caen)
4
Particularités de fonctionnement autistique : implications pratiques au quotidien
Karima Mahi (Paris)
5
Activité physique/motrice, développement et santé
Florian Curbelié et Sébastien Dutheil (Saint-Sétiers, 63)
6
Adultes avec autisme avec déficience intellectuelle et environnement :
les nécessaires adaptations réciproques
Francesc Cuxart (Barcelone, Espagne) et Séverine Recordon-Gaboriaud (Niort)
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
3
l’arapi
arapi
L’
a été fondée en mars 1983, à l’initiative
d’un groupe de parents et de professionnels. Elle a pour
objet de promouvoir et de favoriser le développement de
la recherche sur l’autisme.
Pour cela, elle travaille sur le plan national en prenant tout
contact propre à favoriser une coopération internationale
et tout particulièrement européenne, à développer les actions suivantes :
• susciter des recherches et des études, en aidant à la mise
en place des moyens nécessaires,
• entreprendre et favoriser toute action d’information et
de diffusion des connaissances,
• entreprendre et favoriser toute action de formation.
Les spécialités scientifiques susceptibles d’apporter leur
concours ne sont pas limitées. L’arapi déclare explicitement
dans ses statuts recourir à toutes les disciplines pouvant
contribuer à mieux comprendre, traiter, prévenir l’autisme,
L’arapi possède l’originalité d’associer d’une part, les
professionnels concernés dans leur diversité, d’autre
part, les familles de personnes autistes et leurs amis.
Les uns et les autres forment deux collèges électoraux
séparés, et l’égalité absolue de représentation est assurée
au Conseil d’Administration qui est l’instance délibérante
de l’association.
Cette participation des parents à une association destinée
à favoriser la recherche est importante : les parents jouent
un rôle considérable dans l’observation, l’accompagnement, l’éducation et l’insertion des personnes autistes.
Le Conseil d’Administration est assisté d’un Comité
Scientifique, à majorité professionnelle, qui donne son avis
sur les recherches entreprises ou à entreprendre, ainsi que
sur toute question d’ordre scientifique et éthique.
Le Conseil d’Administration
de l’arapi
Le Comité Scientifique
de l’arapi
(issu de l’AG du 28 mars 2015)
(désigné le 14 juin 2014)
Bureau
Président : René Cassou de Saint Mathurin
(Professionnels)
Vice-Présidents : Patrick Chambres (Parents)
Catherine Barthélémy (Professionnels)
Secrétaire Générale : Bernadette Salmon (Parents)
Secrétaire Général adjoint :
Jean-Pierre Malen (Professionnels)
Trésorière : Josiane Scicard (Parents)
Trésorier adjoint : Jean-Paul Dionisi (Professionnels)
Membres
Collège Professionnels
Anouck Amestoy
Francesc Cuxart
Pascale Dansart
Pascaline Guérin
Séverine
Recordon-Gaboriaud
Marie-Françoise Savet
René Tuffreau
Eric Willaye
4
depuis la biologie fondamentale jusqu’aux sciences humaines, sans oublier les différentes disciplines cliniques et les
sciences méthodologiques (statistiques, épidémiologie),
sciences de la communication et de l’éducation.
Collège Parents
Jean-Louis Agard
Sophie Biette
Mireille Lemahieu
Jacqueline
Mansourian-Robert
Monique Pineau
Didier Rocque
Jean-Jacques Taillandier
Karima Taleb-Mahi
Jean-Claude Theuré
Présidente :
Pascaline Guérin
Vice-Présidente : Nadia Chabane
Secrétaire :
Nicole Bruneau
Collège professionnels
Catherine Barthélémy
Francesc Cuxart
Pierre Dufresne
Dominique Fiard
Eric Lemonnier
Ghislain Magerotte
Jean-Pierre Malen
Annalisa Monti
Jacqueline Nadel
Bernadette Rogé
Evelyne Soyez
Carole Tardif
Roberto Toro
Eric Willaye
Collège parents
Jean-Louis Agard
Sophie Biette
Patrick Chambres
Dominique
Donnet-Kamel
Marie-France Epagneul
Julien Girard
Bernadette Salmon
Jean-Jacques Taillandier
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Dans ce livret…
13e Université
d’automne
de l’arapi
Autisme,
actualités
et perspectives.
Le développement
n’a pas d’âge
Président de l’arapi :
René CASSOU de SAINT MATHURIN
Présidente du Comité
Scientifique de l’arapi :
Pascaline Guérin
Autres membres
du comité Scientifique
de l’Université d’automne :
Patrick Chambres
Nadia Chabane
Nicole Bruneau
Catherine Barthélémy
Sophie Biette
Jacqueline Nadel
Bernadette Rogé
Dominique Donnet-Kamel
Responsable
des communications affichées :
Patrick Chambres
Comité d’organisation
de l’Université d’automne :
Jean-Louis Agard
Pascale Dansart
Jean-Paul Dionisi
Jean Pierre Malen
Bernadette Salmon
Josiane Scicard
Les conférences
Autisme et prématurité
Troubles du Spectre de l’Autisme chez l’enfant né prématurément
Olivier Baud........................................................................................................7
Rôle de la neuroinflammation
dans la physiopathologie des troubles autistiques
Pierre Gressens...................................................................................................8
Evolution des jeunes enfants : de la période périnatale à l’enfance
Développement sensoriel et perceptif fœtal : état des connaissances
Carolyn Granier-Deferre.....................................................................................9
« Early Symptomatic Syndromes Eliciting
Neurodevelopmental Clinical Examinations (ESSENCE) »
Chrstopher Gillberg..........................................................................................10
Autisme et vieillissement
Vieillissement :
approche médicale et adaptative et implications dans l’autisme
Caroline Hommet.............................................................................................11
Neuropsychologie et neuroimagerie de la mémoire :
études dans le vieillissement et dans l’autisme
Francis Eustache...............................................................................................12
Autisme et genre
Le genre : un facteur protecteur dans l’expression
phénotypique de l’autisme ?
Amaia Hervàs...................................................................................................13
Variations génétiques dans l’étiologie de l’autisme
Jacob Vorstman................................................................................................14
Autisme et adolescence
L’adolescence dans l’autisme
Mohammad Ghaziuddin...................................................................................15
Comprendre la puberté en 2015, peut-on la moduler ?
Agnès Linglart...................................................................................................16
Aire de Broca et TMS
Les cerveaux miroirs et la région de Broca
Luciano Fadiga.................................................................................................17
Processus d’apprentissage
Les chemins du développement cognitif observés en imagerie cérébrale
Olivier Houdé....................................................................................................18
Troubles de la coordination : apports des sciences cognitives
Caroline Huron.................................................................................................19
Maquette et traductions :
Virginie Schaefer
Impression :
Présence Graphique, Monts (37)
Photos page couverture :
Josiane Scicard
Les textes publiés dans ce livret
le sont sous la responsabilité
de leurs auteurs.
Autisme et pharmocologie
Approches pharmacologiques dans l’autisme : traitements de l’autisme ou de
la comorbidité ? L’exemple des liens entre TSA et TDAH
Manuel Bouvard...............................................................................................20
Recueillir, utiliser et partager les données sur les patients :
une base de données gérée par une association de familles
Megan O’Boyle.................................................................................................21
Système nerveux entérique
L’apport de le Neurogastroentérologie aux maladies psychiatriques
Michel Neunlist et Hélène Boudin....................................................................22
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
5
Dans ce livret…
Mécanismes cérébraux et thérapeutiques d’avenir
Autisme, sillon temporal supérieur (STS) et cognition sociale :
études en imagerie cérébrale et en TMS
Mônica Zilbovicius............................................................................................24
Mouvements anormaux psychomoteurs (stéréotypies, tics, TOC) :
de la phénoménologie à la physiopathologie
Pierre Burbaud.................................................................................................25
Table ronde avec les associations de familles
« Interactions des associations de familles et de la recherche,
un compagnonnage vivant et fructueux »
animée par Dominique Donnet-Kamel
(arapi, Autisme Europe, Autisme France, Collectif Autisme
Sésame Autisme, Unapei)...........................................................................26
Les ateliers
1. Signes sensorimoteurs précoces en amont du diagnostic
Evelyne Soyez et Serge Papiernik................................................................30
2. UEM : bilan d’étape, interventions précoces et perspectives
Bernadette Salmon, Marie-Christine Dulieu et Sophie Biette......................31
3. Les communications émergentes chez les personnes avec autisme :
labourer, semer, cueillir…
Pascale Dansart et Edgar Moussaoui.........................................................33
4. Particularités de fonctionnement autistique :
implications pratiques au quotidien
Karima Mahi...............................................................................................34
Activité physique/motrice, développement et santé
Florian Curbelié et Sébastien Dutheil..........................................................35
6. Adultes avec autisme avec déficience intellectuelle
et environnement : les nécessaires adaptations réciproques
Francesc Cuxart et Séverine Recordon-Gaboriaud .....................................36
Les communications affichées
Les communications affichées en un clin d’œil................................................38
Résumés des communications affichées..........................................................40
Coordonnées des participants.........................................................................66
Les soutiens et partenaires..............................................................................80
6
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les conférences
Autisme et prématurité
Troubles du Spectre de l’Autisme
chez l’enfant né prématurément
L
es troubles cognitifs et des difficultés psychosociales chez les ex-prématurés à l’âge scolaire restent
mal compris. L’autisme est la forme la plus complète
des Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) incluant
les Troubles Envahissants du Développement (TED) non
spécifiés et le syndrome d’Asperger. Les TSA sont un important problème de santé publique en France et concernent
environ 1/100 enfants. Les symptômes (troubles social, du
langage et répétitifs stéréotypés du comportement) sont le
plus souvent diagnostiqués vers l’âge de 3 ans. Les antécédents pré- et périnataux sont plus fréquents dans les TED
que dans la population générale. Une revue systématique
récente non quantitative à partir de 7 études (3 études
de cohorte, 4 études cas-témoins) réalisées dans 5 pays
(Australie, Danemark, Etats-Unis, Israël, Suède) a suggéré
que deux caractéristiques périnatales étaient associées à
une augmentation du risque d’autisme ou de TED : le faible poids de naissance pour l’âge gestationnel et une hypoxie néonatale. Cependant, très peu d’études ont exploré
la prévalence des troubles autistiques chez les prématurés. Limperopoulos et al. a montré que 26 % de prématurés de < 1500 g ont des symptômes précoces d’autisme à
l’âge moyen de 21.9 mois (+- 4.7 mois) diagnostiqués par
des tests de dépistage non spécifiques (M-CHAT, Vineland
Adaptative Behavior Scale, Child Behavior Checklist). Les
principaux facteurs de risque sont le faible poids de naissance et l’âge gestationnel, le sexe masculin, la notion
d’une chorioamniotite, le score de gravité élevé initial
(SNAP-II) et les anomalies à l’IRM cérébrale (leucomalacie
périventriculaire, hémorragie périventriculaire, ventriculomégalie, lésions parenchymateuses du tronc cérébral et
du cervelet). Plusieurs études suggèrent en effet le rôle
d’anomalies de la connectivité dans des régions spécifiques
du cerveau chez les enfants autistiques. En particulier les
lésions du vermis cérébelleux sont beaucoup plus fréquentes, les hémorragies du cervelet isolées ou associées à des
lésions supratentorielles sont retrouvées chez 30 à 40 %
des enfants avec des signes autistiques. L’association entre
le risque de troubles autistiques à moyen et long terme et
les lésions néonatales du cervelet et du cerveau chez les
grands prématurés nécessite d’être confirmée par des tests
diagnostiques spécifiques avec une évaluation neurocomportementale précoce et prolongée.
Mercredi 7 octobre 2015
de 9 h à 10 h 30
Présidente de séance :
Catherine Barthélémy
Olivier Baud
Le professeur Olivier Baud est un neuroscientifique de premier plan, directeur d’une équipe de recherche au sein de
l’Inserm U1141 et directeur du service de réanimation néonatale à l’Hôpital Robert Debré à Paris. Il est professeur de
pédiatrie à l’Université Paris-Diderot.
Il a crée sa propre équipe de recherche Inserm en 2006 :
une équipe de pointe travaillant sur la neuroprotection, les
voies de réparation du cerveau en développement. En recherche clinique ce groupe explore de multiples domaines
des soins intensifs et de la néonatologie.
Au cours de sa carrière, le professeur Baud a coordonné
des programmes de recherche expérimentale et clinique. Il
a reçu plusieurs prix et a obtenu des contrats de recherche
durant cette période : un prix du Conseil européen de la recherche (projet sous la direction de Mickaël Tanter), un prix
de la recherche de la Mairie de Paris, trois financements
dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique, deux de l’ANR, un de la Fondation pour la Recherche
Médicale, une allocation de recherche du DIM Stem-pôle et
un prix de la Fondation de l’Avenir : un total de plus de 2.4
M € en tant qu’investigateur principal.
Il donne plusieurs cours de pédiatrie et de neurosciences
aux Universités Paris-Descartes et Paris-Diderot. Il fait actuellement partie de l’équipe éditoriale de la revue PLOS
ONE. Depuis 2004 il a publié 110 articles, il a un indice h
de 24.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
7
Les conférences
Rôle de la neuroinflammation
dans la physiopathologie
des troubles autistiques
D
es mutations dans plusieurs gènes, des translocations génomiques, et des variations du
nombre de copies ont été impliquées dans les
troubles autistiques (TA), mais chaque facteur
génétique n’est responsable que d’une petite fraction de
cas (Betancur, Brain Res 2011;1380:42). En outre, il est
évident que les facteurs environnementaux jouent un rôle
important dans la pathogenèse des TA (Gradbrucker, Front
Psychiatry 2013;3:118). Il est donc essentiel de développer
et caractériser de nouveaux modèles des TA qui intègrent
les facteurs environnementaux impliqués dans l’augmentation de l’incidence des TA et d’élucider les mécanismes moléculaires par lesquels ils conduisent à un phénotype de TA.
Cela nous permettrait de mettre en évidence l’existence de
mécanismes communs par lesquels les facteurs environnementaux modulent les facteurs génétiques, ce qui devrait
conduire à un meilleur dépistage des patients à risque et à
de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Un facteur environnemental fortement associé aux TA est
la naissance prématurée, les bébés prématurés ayant un
risque 10 fois plus élevé de développer des TA comparé
à des enfants nés à terme (Moster et al., N Engl J Med
2008;3:262). Les mécanismes physiopathologiques sousjacents ne sont pas connus mais différents éléments ont
émergé dans la littérature, nous permettant de formuler
ensuite des hypothèses : i) la naissance prématurée spontanée se déroule le plus souvent dans un contexte de chorioamniotite conduisant à un syndrome inflammatoire fœtal et néonatal (Goldenberg et al., Lancet 2008;371:75) ; ii)
différentes équipes ont montré un lien expérimental entre
inflammation fœtale et développement ultérieur de signes comportementaux compatibles avec les TA (Depino,
Mol Cell Neurosci 2013;53:69 ; Meyer et al., Pediatr Res
2011;69:33) ; iii) les gènes identifiés dans l’autisme codent
pour plusieurs d’entre eux pour des protéines synaptiques
suggérant fortement que les TA sont des maladies de la
connectivité et du fonctionnement synaptique (Delorme
et al., Nat Med 2013;19:685) ; iv) des travaux récents ont
démontré que les cellules microgliales (macrophages du
cerveau) sont essentielles pour la maturation synaptique
normale (Kettenmann et al., Neuron 2013;77:10) ; v) les
modèles animaux ont permis de montrer que ces cellules
microgliales s’activaient fortement en cas d’inflammation
périnatale, cette activation massive ayant un impact potentiellement délétère sur la production et stabilisation synaptiques ; vi) il existe de plus en plus de preuves de l’implication spécifique du cervelet dans les TA ; vii) chez l’homme,
il y a une croissance rapide du cervelet durant le troisième
trimestre qui est perturbée par un accouchement prématuré (Rakic, J Comp Neurol 1971 141:283).
Une hypothèse originale basée sur ces différents éléments
de preuve propose que la neuroinflammation chez les prématurés dérégule le développement normal du cerveau,
8
incluant la modulation par la microglie du développement
des synapses, ce qui conduit à des troubles du comportement tels qu’observés dans les TA. Ces anomalies du développement cérébral induites par la neuroinflammation
périnatale toucheraient différentes structures cérébrales
mais en particulier le cervelet et le télencéphale.
Pierre Gressens
Né en 1965, Pierre Gressens a reçu son diplôme de docteur en médecine à la Faculté de médecine de l’Université
Catholique de Louvain en 1989 et son agrégation de l’enseignement supérieur à la même faculté en 1995. Il a en
outre obtenu une spécialisation en neurologie pédiatrique.
Il a effectué un stage de recherche post-doctoral avec le
professeur Henry Webster deForest aux NIH (Etats-Unis). Il
travaille à l’Hôpital Robert Debré depuis 1995, et à Londres
depuis 2009.
Actuellement, il est le directeur de l’UMR 1141 InsermUniversité Diderot, coordinateur du Département HospitaloUniversitaire PROTECT, co-directeur du Laboratoire International Associé (avec l’Indian Institute of Sciences,
Bangalore, Inde), directeur adjoint de la Fondation PremUP,
attaché dans le service de neurologie pédiatrique à l’Hôpital Robert Debré à Paris, et professeur de neurologie fœtale
et néonatale au King’s College of London.
Il a publié plus de 233 articles originaux et plus de 166 articles de synthèse et chapitres de livres. Plus de 282 conférences invitées et séminaires sont à son crédit. Il a participé au dépôt de 4 brevets. Le Dr Gressens a reçu plusieurs
prix dont le Prix Jean Hamburger de la Ville de Paris, le Prix
Roger de Spoelberch pour les Neurosciences, et le Prix FRM
Fondation Guillaumat-Piel.
Le laboratoire du Dr Gressens a été impliqué dans les aspects fondamentaux et appliqués de la recherche dans le
domaine des maladies du cerveau en développement. Il a
proposé de nouveaux concepts pour la compréhension de
la physiopathologie des lésions cérébrales néonatales et
de ses conséquences neurologiques et psychiatriques. Ses
intérêts actuels visent à améliorer les stratégies thérapeutiques pour traiter ces lésions cérébrales.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les conférences
Evolution des jeunes enfants :
de la période périnatale à l’enfance
De quelques effets de l’environnement
qui forment la perception et la réactivité
affective chez l’enfant : à la recherche
de périodes sensibles et d’effets durables
Benoist Schaal est dipômé de biologie du comportement,
de neurosciences et d’anthropologie des universités de
Strasbourg et Besançon. Il est directeur de recherche au
CNRS. Il a dirigé le Centre des Sciences du Goût du CNRS à
Dijon (2002-2009). Il continue d’y animer l’équipe d’éthologie développementale et de psychologie cognitive dont les
travaux portent sur les contributions multiformes de l’olfaction au développement de la cognition et à la régulation des
émotions et du comportement des jeunes mammifères, en
particulier de l’enfant humain. Outre de nombreux articles
scientifiques, il a édité Olfaction, Taste and Cognition (2003,
Cambridge Univ. Press, New York) et Olfactory Cognition
(2012, Benjamins, Amsterdam). Il a aussi édité ou coédité
plusieurs numéros thématiques de revues scientifiques :
Enfance (L’odorat chez l’enfant, 1997 ; L’enfant face à l’aliment, 2008, PUF, Paris), International Journal of Pediatrics
(The development of oral feeding skills in infants , 2012) et
Frontiers in Psychology (Applied Olfactory Cognition, 2014)
Centre des Sciences du Goût
CNRS UMR CSGA 6265
Université de Bourgogne
9E Boulevard Jeanne d’Arc
21000 Dijon, France
03 80 68 16 10.
Mercredi 7 octobre 2015
de 11 h à 12 h 30
Présidente de séance :
Bernadette Rogé
Carolyn Granier-Deferre
Carolyn Granier-Deferre est Maitre de Conférences émérite, docteur es Science. Institut de Psychologie, Université
Paris Descartes - Sorbonne Paris Cité. Laboratoire Psychopathologie et Processus de Santé (LPPS) EA 4057 - Equipe
« Psychopathologie et Développement : autisme et handicaps ». Responsable scientifique du DU Développement
Cognitif et Social du Nourrisson : normalité et pathologies. Université Paris Descartes.
Très impressionnée par les premières découvertes sur la
plasticité des systèmes sensoriels au cours de leur développement, les travaux des éthologistes sur l’empreinte, et
en particulier les études d’auteurs comme M. Vince et G.
Gottlieb sur la reconnaissance des vocalisations de l’espèce
chez le poussin, Carolyn Granier-Deferre s’est rapidement
engagée dans l’étude des effets de l’environnement sonore
sur le développement du système auditif. Après des travaux
chez la souris et le cobaye au laboratoire de Physiologie
Acoustique de l’INRA, elle étudie depuis 1980 avec M-C.
Busnel, J-P. Lecanuet et A.J. DeCasper, les caractéristiques
de l’audition prénatale en s’intéressant plus particulièrement aux effets de l’environnement sonore intra-utérin sur
le développement perceptif du fœtus humain, notamment
pour des sons complexes comme ceux de la parole. Depuis
quelques années, ses recherches s’étendent aux troubles
des apprentissages chez l’enfant prématuré, élevé dans un
milieu sensoriel dominé par des bruits de machines, très
limité en stimulations vestibulaires et possibilité d’exercer leur motricité par rapport au milieu intra-utérin.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
9
Les conférences
« Early Symptomatic Syndromes
Eliciting Neurodevelopmental Clinical
Examinations (ESSENCE) »
«
E
SSENCE » est l’acronyme de « Early Symptomatic
Syndromes Eliciting Neurodevelopmental
Clinical Examinations » (syndromes précoces symptomatiques requérant des examens
cliniques neurodéveloppementaux), concept avancé par
Christopher Gillberg en 2010. Ce terme a soulevé un grand
intérêt dans le monde scientifique et de nombreuses études explorent actuellement cette catégorie générique.
« ESSENCE » recouvre un ensemble de troubles neurodéveloppementaux/neuro-psychiatriques dont les symptômes handicapants apparaissent précocement, comprenant
les TDAH, les TSA, la dyspraxie, la déficience intellectuelle,
les troubles spécifiques du langage, le syndrome Gilles de
la Tourette, le trouble bipolaire précoce, les syndromes à
phénotype comportemental et les épilepsies ou autres
troubles neurologiques présents dès la petite enfance. Ces
pathologies sont la plupart du temps « co-morbides » les
unes avec les autres et peuvent être difficiles à distinguer
au moment des évaluations diagnostiques précoces. Elles
partagent des facteurs de risque génétiques et environnementaux, ainsi que des symptômes cliniques.
« ESSENCE » n’est pas en soi un diagnostic. Le cadre
conceptuel qu’il englobe n’est pas vraiment nouveau mais
il représente un pas vers la prise de conscience des cliniciens et des chercheurs du besoin de garder constamment
à l’esprit l’énorme diversité des difficultés des enfants,
adolescents et adultes atteints de quelque forme que ce
soit de trouble du neurodéveloppement à début précoce.
Des réévaluations diagnostiques sont nécessaires au cours
du temps dans la plupart des cas. Environ un individu sur
dix est touché par un trouble de l’ensemble « ESSENCE »,
il s’agit donc d’un problème majeur de santé publique. Il
existe des interventions adaptées pour la plupart de ces
troubles qui peuvent améliorer leur pronostic. Le repérage
précoce est essentiel mais il n’est jamais trop tard pour intervenir même lorsque le diagnostic est tardif. Le concept
« ESSENCE » plaide contre la création de services hautement spécialisés. Il faudrait au contraire des centres dédiés
à l’ensemble des troubles « ESSENCE » pour les enfants, les
adolescents et les adultes.
Christopher Gillberg est professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Göteborg en Suède
depuis le milieu des années 80. Il est à la tête du Centre
Gillberg de Neuropsychiatrie. En 1993, il a été professeur
invité Fullbright à l’école de médecine de l’Université de
New York. Il est aussi professeur invité ou honoraire à l’Université de Londres, au Collège Universitaire de Londres (à
l’Institut de pédiatrie), à l’Université de Glasgow, à l’Université d’Edinbourg et à l’Université Kochi au Japon (où il
est impliqué dans une étude de cohorte japonaise sur les
effets de l’environnement : « JECS »). Il a été précédemment professeur invité à Odense au Danemark, à Bergen en
10
Christopher Gillberg
Suède (où il a débuté sa carrière et où il a été investigateur
principal sur l’étude de cohorte longitudinale des enfants
de Bergen) et à San Francisco. Christopher Gillberg a publié
plus de 600 articles scientifiques évalués par des pairs sur
l’autisme, les TDAH, le syndrome de Gilles de la Tourette, la
déficience intellectuelle, l’épilepsie, les syndromes à phénotype comportemental, la dépression, le trouble de l’attachement, l’anorexie mentale et d’autres domaines de la santé
mentale et neurologique de l’enfant et de l’adolescent. Ses
recherches s’étendent de la génétique et des neurosciences fondamentales jusqu’aux traitements/interventions en
passant par l’épidémiologie et la phénoménologie clinique.
Il a écrit 31 livres, publiés dans une douzaine de langues,
dont plusieurs sont devenus des ouvrages de référence sur
la psychiatrie infanto-juvénile ou sur l’autisme. Il est membre honoraire de la société nationale suédoise de l’autisme
et la société des TDAH (« Attention »). Il est membre de
l’académie norvégienne des sciences. Il a reçu de nombreuses récompenses dont le prix Fernström pour les jeunes
chercheurs (1991), la médaille du roi de Suède (2009) et le
Prix Söderberg de médecine (2012). Il dirige et a dirigé plus
de 40 doctorants au Centre Gillberg de Neuropsychiatrie
et dans de nombreuses universités ailleurs dans le monde.
Dans le domaine de l’autisme, Christopher Gillberg est le
chercheur le plus productif. Il est cité parmi les scientifiques les plus influents au plan international, tous domaines
confondus, sur la liste de 2014 de Thomson Reuters.
Source : http://gillbergcentre.gu.se/english/research-staff&-associates/gillberg--christopher
Site sur lequel on peut consulter une liste de ses publications (en anglais).
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les conférences
Autisme et vieillissement
Vieillissement : approche médicale
et adaptative et implications
dans l’autisme
L
e vieillissement est un processus physiologique
complexe, multifactoriel et la variabilité interindividuelle est grande. La démarche classique du raisonnement médical, centré sur l’organe, n’est pas
adaptée aux pathologies du sujet âgé. L’expression clinique
des maladies est modifiée, conduisant à une véritable sémiologie gériatrique. De plus, chez le sujet âgé, la prise en
considération des facteurs sociaux, psychiques et environnementaux est indissociable de la pathologie elle-même.
Ainsi, deux caractéristiques définissent le sujet âgé : la polypathologie et le syndrome de fragilité. Ce dernier est défini comme un état instable, correspondant à une réduction
des réserves et des capacités d’adaptation à un stress, justifiant une approche spécifique diagnostique et thérapeutique, globale et interdisciplinaire. Si on prend pour exemple
le fonctionnement cognitif, l’avancée en âge s’accompagne
d’une baisse physiologique de certaines performances à savoir une réduction de la vitesse de traitement de l’information, une diminution des capacités de mémoire de travail
et exécutives. De plus, l’avancée en âge est un facteur de
risque de maladies neurodégénératives comme la maladie
d’Alzheimer, mais aussi de lésions vasculaires. Les modalités d’expression de ces pathologies peuvent varier en fonction des capacités de réserve cognitive du sujet.
Les Troubles du Spectre de l’Autisme, de par l’amélioration du diagnostic et de la prise en charge, conduisent à
réfléchir sur l’impact du vieillissement au sein de ces populations. Les travaux sont encore rares et de nombreuses
questions sont soulevées : l’impact des co-morbidités psychiatriques comme l’anxiété ou la dépression, des lésions
vasculaires ou dégénératives, dont la fréquence augmente
avec l’âge. Toutes ces données suscitent des interrogations,
en termes de diagnostic, de soins ou encore de lieu de vie,
alors que l’entourage jusqu’ici toujours présent, peut ne
plus être aussi disponible. Tout ceci justifie de développer
de nouvelles collaborations entre psychiatres et équipes
gériatriques.
Mercredi 7 octobre 2015
de 16 h à 17 h 30
Président de séance :
Jean-Louis Agard
Caroline Hommet
Caroline Hommet est professeur de Gériatrie-Biologie
du vieillissement à l’université de Tours, responsable du
service « Neuropsychologie-vieillissement » et du Centre
Mémoire Ressources Recherche (CMRR) de la région
Centre, spécialisé dans le diagnostic et la prise en charge
de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées,
et plus récemment du pôle Médecine, au CHRU de Tours.
Caroline Hommet a développé très tôt un intérêt pour la
neuropsychologie.
Après avoir travaillé sur le devenir à l’âge adulte de certains troubles du développement, ses travaux de recherche
concernent, depuis plusieurs années, les maladies neurodégénératives, en particulier la maladie d’Alzheimer et les
marqueurs de diagnostic précoce. Membre de l’équipe 4 de
l’unité Inserm U930 « Imagerie et Cerveau » dirigée par le Pr
Denis Guilloteau, Caroline Hommet développe une recherche clinique translationnelle, au travers de différents programmes de recherche s’appuyant sur l’imagerie TEP des
plaques amyloïdes et l’imagerie de la neuroinflammation,
phénomène qui pourrait rendre compte du profil de déclin
cognitif variable des sujets atteints de maladie d’Alzheimer.
Elle est auteur ou co-auteur d’ouvrages concernant la maladie d’Alzheimer ou les pathologies du vieillissement, ainsi
que d’une centaine de publications dans des revues scientifiques.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
11
Les conférences
Neuropsychologie et neuroimagerie
de la mémoire : études
dans le vieillissement et dans l’autisme
L
e fonctionnement cognitif est extrêmement hétérogène dans l’autisme, caractérisé à la fois par un
retard dans certains domaines, un fonctionnement
normal dans d’autres, voire un surfonctionnement
dans des domaines très spécifiques. La mémoire n’échappe
pas à cette hétérogénéité. Après plus de 40 ans de travaux
sur le fonctionnement mnésique dans l’autisme, il apparait
que les systèmes de mémoire les plus complexes comme la
mémoire épisodique, sont très sensibles à cette pathologie.
La mémoire épisodique comprend l’ensemble des souvenirs des épisodes autobiographiques situés dans un contexte donné, intimement liés à la représentation de soi et assurant un sentiment d’identité et de continuité. Ce système
renvoie à la conscience « autonoétique » qui traduit cette
capacité introspective de prendre conscience de nous-mêmes au travers d’un temps subjectif s’étendant du passé au
futur. Il est sous-tendu par un vaste réseau neuronal dans
lequel les régions frontales et pariétales sont essentielles
pour la mémorisation et la restitution des souvenirs. Les
anomalies de fonctionnement dans l’autisme s’observent
dans des études utilisant des paradigmes expérimentaux
(composés de listes d’items) mais aussi des outils d’évaluation plus écologiques tels que des tâches de mémoire
autobiographique. Les résultats obtenus ont encouragé
plusieurs auteurs à comparer le profil mnésique de la personne avec autisme avec celui relevé dans le vieillissement
typique. Ces données soulignent l’existence de difficultés
cognitives communes touchant notamment la mémoire
associative, la mémoire contextuelle et les capacités de
reviviscence. Ces résultats sont confortés par des données
nouvelles provenant de la neuroimagerie fonctionnelle.
Francis Eustache, neuropsychologue de formation, est
directeur d’Etudes à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes
(EPHE), directeur de l’Unité de recherche U1077 de Inserm
à l’Université de Caen/Basse-Normandie et directeur général du GIP Cyceron.
L’Unité U1077 est la seule structure de recherche en France
et l’une des rares en Europe à se consacrer uniquement
à l’étude de la mémoire humaine et de ses troubles, à ce
niveau d’expertise. Utilisant conjointement des mesures
comportementales et diverses méthodes d’imagerie cérébrale, elle vise à comprendre l’organisation des systèmes
de mémoire, leurs modifications et leurs réorganisations au
cours de différents processus physiologiques et physiopathologiques. Focalisée en premier lieu sur l’étude des pathologies neurodégénératives du cortex cérébral, elle étend
son activité à d’autres perturbations neuropsychiatriques,
tout en contribuant à l’évolution théorique des modèles de
mémoire et en proposant des méthodologies novatrices.
Spécialiste en neuropsychologie de la mémoire, Francis
Eustache dirige des recherches sur les troubles de la mémoire et le diagnostic précoce des maladies neurodégéné-
12
Francis Eustache (Photo ©Inserm/P. Hirsch)
ratives. Depuis janvier 2013, il est également directeur d’un
ensemble de laboratoires, appelé Cyceron. Au sein de cette
plateforme d’imagerie sont notamment menées, depuis
1985, des recherches biomédicales dans le domaine des
neurosciences.
Francis Eustache s’intéresse aux relations entre le cerveau
et le comportement, notamment la mémoire et les maladies de la mémoire. Ses travaux ont conduit au développement de modèles théoriques de la mémoire humaine et
à différentes méthodologies. Ces dernières sont fréquemment utilisées pour évaluer les troubles mnésiques chez
des patients ayant subi différents types d’atteintes cérébrales (traumatismes crâniens, accidents vasculaires, maladies neurodégénératives, notamment). Il a été l’un des
premiers chercheurs à comprendre l’intérêt des techniques
d’imagerie cérébrale pour l’étude du fonctionnement cognitif humain. Ses travaux, associant neuropsychologie et
neuroimagerie cérébrale, ont permis d’améliorer le diagnostic précoce des maladies neurodégénératives, grâce à
l’élaboration et à la validation de procédures automatisées
de traitement d’images.
C’est une personnalité scientifique largement reconnue,
dont les travaux ont apporté des innovations théoriques et
appliquées majeures dans les domaines de la neuropsychologie et des neurosciences cognitives de la mémoire humaine. Il est l’auteur de nombreux ouvrages scientifiques. On
lui doit également près de 300 publications dans des revues
scientifiques indexées.
Sélection bibliographique
Francis Eustache, Béatrice Desgranges (2012). Les chemins de la
mémoire. Le Pommier.
Francis Eustache et coll (2014). Mémoire et oubli. Le Pommier.
Francis Eustache et coll (2014). Alzheimer : fatalité ou espoir ? Le
Muscadier.
Francis Eustache, Béatrice Desgranges, Sylvane Faure (2013).
Manuel de neuropsychologie. Dunod.
Francis Eustache. (2003). Pourquoi notre mémoire est-elle si fragile ? Le Pommier.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les conférences
Autisme et genre
Le genre : un facteur protecteur dans
l’expression phénotypique de l’autisme ?
L
es études cliniques et épidémiologiques ont mis en
évidence des différences de prévalence en faveur
du sexe masculin et ces différences sont plus élevées dans la population avec un autisme de haut
niveau. En revanche dans la population clinique atteinte
d’autisme avec déficience intellectuelle le ratio hommes/
femmes est d’environ 3/1. Les études épidémiologiques les
plus récentes avec une bonne identification diagnostique
ont aussi mis en évidence des ratios hommes/femmes similaires d’environ 3-4/1.
Les études des personnes avec autisme de sexe féminin
sont limitées parce que la plupart des recherches ont exclu les sujets féminins. Il est nécessaire de mener des études sur de larges échantillons de personnes avec TSA de
sexe féminin afin de mieux connaître les différences liées
au genre. Dans le groupe avec déficience intellectuelle associée, les sujets de sexe féminin sont encore plus sévèrement atteints que ceux de sexe masculin. Cependant dans
le groupe de personnes atteintes d’autisme de haut niveau,
les filles sont plus sociables, désinhibées, présentant moins
de comportements répétitifs et moins de troubles de comportement que les garçons. Nous avons peu de données sur
les femmes adultes avec TSA.
Nous présenterons les résultats des recherches cliniques,
épidémiologiques et génétiques, rapportées dans la littérature actuelle et menées par notre équipe, sur les différences phénotypiques entre sujets de sexe masculin et féminin
atteints de TSA.
Dr Amaia Hervás est diplomée en médecine et chirurgie.
Elle est également docteur en psychiatrie de l’Université
Autònoma de Barcelona, sa thèse doctorale a été dirigée
par Michael Rutter et Edelmira Domènech. Elle s’est spécialisée en psychiatrie adulte à l’Hôpital Saint Georges de
Londres et en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à
l’Hôpital Maudsley de Londres ; elle est titulaire du CCST
(Completion Certificate of Specialist Training) du RoyaumeUni. Elle est membre du « Royal College of Psychiatrists »
du Royaume-Uni.
Mercredi 7 octobre 2015
de 17 h 30 à 19 h
Président de séance :
Francesc Cuxart
Amaia Hervàs
Elle a été membre de la Task Force de Santé Mentale de
l’enfant et l’adolescent de l’OMS (Organisation Mondiale
de la Santé), membre de la commission d’experts de l’Instituto de Salud Carlos III « GETEA », membre du comité
scientifique de différents organismes de recherche ou de
formation européens (ADORE, LYS, EINAQ). Elle est membre du comité d’experts pour le guide du TDAH, financé par
le Ministère espagnol de la Santé. Reviewer pour différents
journaux scientifiques et organismes de financement de la
recherche.
Elle a été membre-expert de la Commission Mixte du Senat
espagnol et conseillère pour différents groupes de travail du
Département catalan de la Santé. Elle est aussi conseillère
du Comité Scientifique de l’« ADHD Europe Executive Board
and General Assembly », membre du comité consultatif de
Fondations de TDAH (Fondation ADANA) et du patronage
de Ludalia (association de loisirs pour des personnes avec
déficiences). Elle collabore avec l’association Asperger
Catalogne et le mouvement « Friends » (association de jeunes avec Asperger).
Elle est chef de l’Unité de Santé Mentale de l’enfant et
l’adolescent de l’Hôpital Universitaire Mútua de Terrassa
(Barcelone) et directrice de l’UETD (Unité Spécialisée dans
les Troubles du Développement) de l’Hôpital Sant Joan de
Déu (Barcelone). Formatrice agrée des outils diagnostiques
des TSA, ADI-R et ADOS, elle a formé des professionnels en
Espagne, en Europe et en Amérique.
Elle a publié plusieurs articles scientifiques dans le domaine
de l’épidémiologie, la génétique, et l’intervention dans les
différents troubles du développement (TSA, TDAH).
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
13
Les conférences
Variations génétiques
dans l’étiologie de l’autisme
C
ette dernière décennie a été marquée par d’importants développements dans le domaine de
la recherche génétique sur l’autisme. L’une des
avancées les plus remarquables est probablement
l’identification d’un nombre croissant de variations génétiques spécifiques associées à l’autisme. Ces découvertes
fournissent des informations cruciales sur la biologie qui
sous-tend ce trouble de développement. En outre, comme la liste des variations associées à l’autisme augmente
régulièrement, nous comprenons de mieux en mieux son
architecture génétique. Dorénavant, il est clair que des variations génétiques rares, à l’impact phénotypique relativement élevé, jouent un rôle important dans l’étiologie de
l’autisme. Pourtant, même s’il est évident que des variations génétiques communes jouent un rôle essentiel dans
l’étiologie de maladies psychiatriques complexes, comme
cela a été démontré de façon convaincante par les résultats
les plus récents des études GWAS sur la schizophrénie, leur
implication en ce qui concerne l’autisme n’est pas encore
établie à l’heure actuelle. Néanmoins, les résultats concernant ces variations génétiques rares impliquées dans le risque de ce trouble ouvrent de nouvelles perspectives. Même
si de nombreux gènes semblent être impliqués, un dessin
clair de convergence en un nombre limité de mécanismes
biologiques commence à émerger. Des résultats génétiques
récents fournissent, par exemple, des explications intéressantes sur les différences liées au sexe, observées dans
la prévalence de l’autisme. L’importance de ces résultats
est qu’ils permettent, pour la première fois, l’exploration
des stratégies thérapeutiques nouvelles sur la base d’une
connaissance biologique de plus en plus robuste.
14
Jacob Vorstman
Jacob Vorstman a une formation à la fois en psychiatrie
de l’enfant et de l’adolescent et en génétique moléculaire.
A partir de 2001 ses recherches ont porté sur les aspects
psychiatriques et génétiques des enfants porteurs du syndrome de la délétion 22q11.2 (22q11.2DS). Pour ce faire il
a mis en place des centres dédiés à ce syndrome particulier
à Utrecht et à Philadelphie, ce qui a permis de mener l’une
des plus importantes études longitudinales psychiatriques
internationales sur les enfants 22q11.2DS (350 sujets).
Progressivement il a élargi ses recherches, du 22q11.2DS au
rôle des anomalies génétiques structurelles dans l’autisme
et la schizophrénie, afin de faire avancer nos connaissances
sur l’architecture génétique sous-tendant ces troubles.
Il est actuellement investigateur principal d’un laboratoire
de recherche au sein duquel travaillent un chercheur postdoctoral, un assistant de recherche et plusieurs étudiants
au niveau master. Il a dirigé trois étudiants qui ont obtenu
leur thèse. Il a été directeur de deux études génétiques
importantes, l’une sur l’autisme dans le cadre du « Autism
Genome Project (AGP) » dans laquelle étaient impliqués
plusieurs sites partenaires américains, l’autre sur la schizophrénie en collaboration avec le professeur Roel Ophoff à
l’Université de Californie à Los Angeles. Ce dernier consortium comprend 22 sites de recherches et est financé par
le NIMH à hauteur de 12 millions de dollars US. A ce jour
il a publié 52 articles de recherche. Son point fort est son
expérience double : une activité de recherche en lien étroit
avec un travail de clinicien en psychiatrie de l’enfant et de
l’adolescent.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les conférences
Autisme et adolescence
L’adolescence dans l’autisme
L
’adolescence est un moment crucial pour développer ses compétences sociales, forger l’estime de soi
et nouer des amitiés. Toutefois pour les personnes
avec un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) la traversée de l’adolescence est particulièrement difficile ; ceci
pour plusieurs raisons.
Premièrement, les déficits des compétences sociales sont
un caractère fondamental de l’autisme. Les adolescents
avec autisme peinent à lire le langage corporel et les pensées d’autrui ; ils comprennent de façon trop littérale et paraissent parfois ridicules à cause de leurs comportements
ou leur style vestimentaire. Leur écart social s’élargit pendant l’adolescence : leurs particularités, tolérées durant
l’enfance, sont source d’exclusion et les faux pas qui passaient inaperçus à l’école primaire font d’eux des parias.
Deuxièmement, les adolescents avec autisme ont des intérêts et des comportements restreints. Or, les rituels
compulsifs augmentent également le risque de difficultés
sociales, gênent les amitiés et accentuent le risque d’être
moqués, harcelés et exclus.
Enfin, pour des raisons encore peu comprises, l’épilepsie
apparaît souvent durant l’adolescence dans l’autisme. La
présence d’une déficience intellectuelle chez un nombre
significatif de personnes avec autisme augmente encore la
comorbidité.
Ainsi, les effets conjugués d’une combinaison de facteurs
biologiques et sociaux augmentent le risque de troubles
mentaux et entravent l’adaptation à l’environnement social. Cependant, les adolescents avec autisme peuvent être
aidés parce que, malgré leurs déficits, ils désirent nouer des
relations interpersonnelles et y prennent plaisir. Puisque
l’existence de quelques amis proches protège de l’anxiété
et des symptômes dépressifs, des programmes d’intervention, comprenant une formation professionnelle et des services de santé mentale, peuvent faciliter la transition vers
l’âge adulte.
Jeudi 8 octobre 2015
de 11 h à 12 h 30
Présidente de séance :
Anouck Amestoy
Mohammad Ghaziuddin
Le Dr Mohammad Ghaziuddin est professeur de psychiatrie à l’Université du Michigan à Ann Arbor aux USA. Il a
effectué ses études de psychiatrie à Londres et à Ann Arbor.
Ses champs principaux de recherche clinique comprennent
le diagnostic et la prise en charge de troubles comorbides
chez les personnes avec autisme. Il est directeur du programme sur les TSA à l’Université du Michigan. Il a publié
de nombreux articles sur l’autisme et les troubles apparentés. Il fait partie du comité éditorial de plusieurs revues
scientifiques internationales.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
15
Les conférences
Comprendre la puberté en 2015,
peut-on la moduler ?
L
e développement de la puberté est un phénomène
complexe et multifactoriel qui aboutit après le développement des gonades et des caractères sexuels
secondaires à la capacité de reproduction.
L’hypothalamus est constitué de neurones sécréteurs fonctionnels dès le premier trimestre de grossesse. Quelques
jours après la naissance la pulsatilité du GnRH se met en
place et active la sécrétion de testostérone chez le garçon
pendant environ 6 mois (mini-puberté) et les gonadotrophines chez les filles. A la suite de cette activation postnatale
transitoire, la fonction gonadotrope est inhibée, principalement sous l’effet inhibiteur de l’acide g-amino-butyrique
(GABA). Quelques 10 ans plus tard, la levée de l’inhibition
GABAergique associée à l’augmentation de l’activité des
neurones glutamatergiques contribue à l’augmentation de
la sécrétion pulsatile de GnRH et au démarrage pubertaire.
La stéroïdogenèse est activée dans les gonades, les taux
circulants de testostérone ou d’œstradiol s’élèvent progressivement, la croissance et les caractères sexuels se développent. Activation, inhibition, réactivation ! Nous pouvons
désormais considérer le développement pubertaire et les
fonctions de reproduction comme une balance entre signaux hypothalamiques activateurs et inhibiteurs.
Un état nutritionnel favorable est nécessaire (mais pas suffisant) au bon déroulement de la fonction reproductive.
L’hypothalamus, le noyau arqué, le système de la mélanocortine et les kisspeptines sont les régulateurs majeurs de
deux fonctions nécessaires à l’espèce : l’acquisition énergétique et la reproduction.
Les enjeux à l’adolescence sont multiples, la croissance
n’en est qu’un aspect ; le développement pubertaire et sa
maturation physique et psychologique, la préparation de la
fertilité ultérieure, l’acquisition de la masse osseuse sont
des objectifs à intégrer dans la prise en charge médicale
des patients.
Agnès Linglart
Agnès Linglart est professeur de pédiatrie à l’Höpital
Bicêtre Paris Sud. Elle a été Interne des Hôpitaux de Paris
puis chef de clinique en Endocrinologie Pédiatrique à
L’hôpital St-Vincent de Paul. Elle a effectué un post-doctorat au Massachusetts General Hospital à Boston de 2003 à
2005. Depuis 2007, elle coordonne le Centre de référence
pour les Maladies Rares du Métabolisme du Calcium et du
Phosphore. Elle développe un champ de recherche sur les
pathologies de l’empreinte parentale qui compromettent
la croissance, le métabolisme et le développement pubertaire, et assure l’enseignement à Paris Sud de l’endocrinologie pédiatrique et de la pédiatrie. Elle est présidente
de la Société Française d’Endocrinologie Pédiatrique et
Présidente du Conseil Scientifique de la Société Française
de Pédiatrie.
Nous verrons au cours de cette conférence les limites de
la puberté normale, les modèles humains de puberté pathologique et les moyens de moduler la puberté dans le
temps.
16
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les conférences
Aire de Broca et TMS
Les cerveaux miroirs
et la région de Broca
L
a découverte des neurones miroirs a ouvert plusieurs champs de recherche innovants, qui nous
permettent de mieux comprendre les mécanismes
cérébraux responsables des interactions entre les
individus, de la communication implicite et explicite, et
de l’apprentissage par imitation. L’importance de cette découverte et de ses applications possibles se traduit par la
grande variété des disciplines impliquées, parmi lesquelles
les neurosciences, la neuropsychologie, la psychiatrie, la
philosophie et la linguistique.
Jeudi 8 octobre 2015
de 14 h 30 à 15 h 15
Présidente de séance :
Jacqueline Nadel
Dans ma conférence je me focaliserai sur leur rôle de liaison
bidirectionnelle dans le processus communicatif, avec un
focus particulier sur la communication verbale. A ce propos
je discuterai le rôle de l’aire de Broca à partir des données
empiriques les plus récentes obtenues avec la TMS et l’imagerie cérébrale. Ces données prouvent l’implication de la
région de Broca comme processeur syntactique, soit pour
le contrôle de nos propres actions, soit pour l’interprétation des actions des autres. Enfin, dans le cadre de la communication implicite, je discuterai la possible implication
du système miroir dans le syndrome autistique en proposant une vision peut-être plus opérative que celle offerte
récemment par d’autres auteurs.
Né en 1961, Luciano Fadiga a fait ses études de médecine
à l’Université de Bologne et son doctorat à l’Université de
Parme. Il est professeur de physiologie à l’Université de
Ferrare et chercheur à l’Institut italien de technologie à
Gênes. Il a une longue expérience dans l’électrophysiologie
et la neurophysiologie chez le singe comme chez l’Homme.
Parmi ses travaux :
- la découverte des neurones miroirs chez les macaques,
- la mise en évidence de ce système miroir chez l’humain,
- la démonstration qu’un système miroir similaire s’active
lorsqu’on écoute la parole,
- la démonstration que l’activation motrice évoquée par
l’écoute de la parole est fonctionnelle lors de la perception de la parole,
- la mise en évidence chez l’Homme de l’activation presque constante de l’aire frontale impliquée dans la production de la parole (aire de Broca) lorsqu’on observe les
actions,
- la démonstration récente que l’activation de l’aire de
Broca est le reflet du rôle primaire qu’elle joue dans la
compréhension pragmatique des actions d’autrui,
- l’étude de la représentation de l’espace péripersonnel
dans le cortex préfrontal chez le singe (aire F4).
Luciano Fadiga
Luciano Fadiga est chef d’une équipe de recherche de l’Université de Ferrare qui étudie le cortex prémoteur ventral
chez le singe et, chez l’Homme, le lien entre la représentation de l’action et le langage. Il coordonne un projet sur la
neuro-réhabilitation par l’observation de l’action. A l’Institut italien de technologie, Il est à la tête d’une équipe qui
étudie la possibilité de créer des interfaces cerveau-machine pour le langage. Ses autres domaines de recherche
comprennent l’attention et ses mécanismes neuraux sousjacents chez les sujets normaux et pathologiques.
Il est reviewer pour de nombreuses revues internationales
dans le domaine des neurosciences et investigateur principal de plusieurs projets nationaux et internationaux. Il a publié plus de 100 articles dans des revues internationales.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
17
Les conférences
Processus d’apprentissage
Les chemins du développement
cognitif observés en imagerie cérébrale
R
écemment, l’imagerie cérébrale a permis de démontrer l’existence, chez l’enfant comme chez
l’adulte, de deux formes complémentaires d’apprentissage neurocognitif : l’automatisation par la
pratique et le contrôle par l’inhibition. Dans le cas de l’automatisation, c’est initialement la partie préfrontale (avant)
du cerveau qui est activée car la mise en place des habiletés
nécessite un contrôle et un effort cognitif (apprendre par
cœur une liste de mots, par exemple), puis ces habiletés
s’automatisent avec l’apprentissage et c’est la partie postérieure du cerveau, ainsi que les régions sous-corticales, qui
prennent le relais. Dans le cas inverse (désautomatisation),
il s’agit d’apprendre à inhiber les automatismes acquis pour
changer de stratégie cognitive. L’imagerie cérébrale a permis de montrer le changement qui se produit dans le cerveau des élèves lorsque, sous l’effet d’un apprentissage,
ils passent, au cours d’une même tâche de raisonnement,
d’un mode perceptif facile, automatisé mais erroné, à un
mode logique difficile et exact. Les résultats indiquent un
basculement très net des activations cérébrales, de la partie postérieure du cerveau au cortex préfrontal, soit une
dynamique cérébrale inverse de l’automatisation. Le premier type d’apprentissage, l’automatisation par la pratique,
correspond aux connaissances générales, bien établies,
apprises par la répétition, la mémorisation, et qui doivent
être connues de tous, comme les programmes à l’école, par
exemple. À l’inverse et complémentairement, le second
type d’apprentissage, le contrôle par l’inhibition, fait appel
à l’imagination, à la capacité à changer de stratégie de raisonnement en inhibant les automatismes habituels. C’est
« apprendre à résister ».*
*Houdé, O. (2014). Apprendre à résister. Paris, Le Pommier. Grand
Prix 2015 de l’Académie française.
Jeudi 8 octobre 2015
de 15 h 15 à 16 h 45
Président de séance :
Patrick Chambres
Olivier Houdé
Instituteur de formation initiale, Olivier Houdé est professeur de psychologie à l’Université Paris Descartes, Sorbonne
Paris Cité, Directeur du LaPsyDÉ (CNRS), Membre Senior de
l’Institut Universitaire de France (IUF), spécialiste du développement de l’intelligence chez l’enfant et des apprentissages (psychopédagogie expérimentale), auteur de plus de
300 publications et communications scientifiques dont 17
livres.
Au croisement de la psychologie de l’enfant, des sciences
de l’éducation (psychopédagogie expérimentale) et des
neurosciences, ses travaux sont consacrés à l’étude du développement et du fonctionnement cognitifs, en particulier
le rôle positif de l’inhibition cognitive, du jeune enfant à
l’adulte, dans les domaines de la catégorisation, du nombre, du raisonnement et de la prise de décision (incluant les
relations émotion-cognition). Les techniques utilisées sont
à la fois celles de la psychologie expérimentale et du développement (scores de performance, techniques d’apprentissage, chronométrie mentale) et de l’imagerie cérébrale
[Tomographie par Émission de Positons (TEP), Imagerie
par Résonance Magnétique (IRM), Électro- et MagnétoEncéphaloGraphie (EEG haute densité et MEG)].
18
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les conférences
Troubles de la coordination :
apports des sciences cognitives
L
e cerveau n’est pas conçu pour gérer deux tâches
en parallèle si ces deux tâches nécessitent de l’attention. Ces situations de double tâche gênent
considérablement l’apprentissage si elles ne sont
pas repérées. Faire comprendre ce que sont ces situations
de double tâche attentionnelle et leurs conséquences
constituera la première partie de cette communication.
Les enfants en situation de handicap, parce qu’ils doivent
souvent prêter attention à des tâches que leurs pairs font
de façon automatisée, sont plus fréquemment confrontés
à ces situations de double tâche à l’insu des adultes qui les
accompagnent. En prenant comme exemple les troubles de
la coordination motrice, je montrerai comment contourner
le handicap pour donner aux enfants les moyens de développer leur potentiel scolaire.
Caroline Huron
Caroline Huron, psychiatre, est chercheure dans l’unité de
neurosciences cognitives (UMR Inserm-Université ParisSud-CEA) au sein de l’équipe de neuroimagerie du développement dirigée par Ghislaine Dehaene.
Ses recherches visent à mieux comprendre le fonctionnement du cerveau des enfants dyspraxiques en utilisant des
méthodes de psychologie cognitive et de neuroimagerie.
Elle est présidente de l’association « Le Cartable Fantastique » (http://www.cartablefantastique.fr) qui propose des
outils et des ressources qui facilitent l’inclusion scolaire des
enfants dyspraxiques. Elle est l’auteur d’un livre « L’enfant
dyspraxique : mieux l’aider à la maison et à l’école »*, publié chez Odile Jacob
*Huron, C. (2011). L’enfant dyspraxique : mieux l’aider à la maison
et à l’école. Odile Jacob.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
19
Les conférences
Autisme et pharmacologie
Approches pharmacologiques
dans l’autisme : traitements
de l’autisme ou de la comorbidité ?
L’exemple des liens entre TSA et TDAH
L
a place des traitements médicamenteux dans les
Troubles du Spectre de l’Autisme se heurte depuis
de nombreuses années à la question récurrente de
leur cible. Les traitements médicamenteux restent
encore aujourd’hui centrés sur des indications symptomatiques, essentiellement les troubles du comportement
souvent considérés comme des manifestations liées au TSA
lui-même, mais périphériques par rapport au trouble des
interactions et de la communication sociale. Cet état de fait
conduit à l’utilisation en pratique aujourd’hui d’un nombre
de molécules relativement limité, notamment les antipsychotiques, et pourtant très largement prescrites dans ces
populations.
Si les travaux de recherches se sont multipliés depuis 20
ans sur les mécanismes neurodéveloppementaux impliqués
dans le développement des TSA, ils restent encore limités
sur les mécanismes biologiques et leur association avec les
comportements qui pourraient faire l’objet du développement de nouvelles molécules. Néanmoins, plusieurs pistes
ont été soulevées depuis une dizaine d’années à partir de
modèles psychobiologiques initialement relativement éloignés de l’autisme. C’est le cas des travaux portant sur les
anomalies intracellulaires du chlore et l’effet potentiel d’un
diurétique, de l’efficacité de l’ocytocine sur certaines composantes de l’interaction et de la compréhension sociale,
ou de l’effet évoqué d’antibiotiques sur la composante
neuro-inflammatoire post-infectieuse retrouvé dans certains cas de TSA. Ces pistes nous conduisent à penser que
l’enjeu des travaux et des perspectives de développement
de nouvelles molécules doit amener à reconsidérer les
dimensions cliniques pertinentes et à ouvrir de nouvelles
lectures cliniques pour sortir d’une perspective purement
nosographique que représenterait le « traitement pharmacologique de l’autisme ».
Dans ce domaine, les liens entre TSA et TDAH illustrent cette question. La fréquence des manifestations de l’hyperactivité motrice et du déficit attentionnel dans les TSA conduit
fréquemment à la prescription d’un traitement considéré
comme spécifique du TDAH, le Méthylphénidate, avec,
néanmoins, des données de la littérature qui interrogent
sur son niveau d’efficacité dans les TSA. Pourtant, la fréquence des difficultés sociales et notamment des troubles
des habiletés sociales qui ne sont pas seulement la simple
conséquence des difficultés comportementales, conduit à
envisager ce lien sur un mode différent. Le DSM-5, en rapprochant ces deux troubles au sein des troubles neurodéveloppementaux, interroge les cliniciens et les chercheurs
sur des mécanismes communs développementaux à diffé-
20
Vendredi 9 octobre 2015
de 9 h à 10 h 30
Président de séance :
Eric Lemonnier
rentes pathologies du développement, et les conduit à penser les trajectoires développementales de façon sans doute
moins cloisonnée que précédemment.
Nous évoquerons ces questions au cours de cette intervention au travers de l’expérience menée par l’équipe de
Bordeaux sur les liens entre TSA et TDAH, ainsi que les
éventuelles pistes et perspectives en termes de développement de traitements médicamenteux.
Manuel Bouvard
Le Pr Manuel Bouvard est chef du Pôle Universitaire de
Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent à l’Hôpital Charles
Perrens, Bordeaux, et responsable du Centre Ressources
Autisme Aquitaine. Il est membre du laboratoire CNRS
INCIA, UMR 5287 dirigée par Jean-Réné Cazalets. Il participe à différentes instances régionales et nationales portant
notamment sur le développement des plans Autisme qui se
sont succédés.
Il participe à plusieurs Conseils Scientifiques (Fondation
Orange, IReSP) ainsi qu’à des missions d’évaluation de
l’HCERES pour la recherche dans le domaine des Troubles
du Spectre de l’Autisme. Les travaux menés au sein de son
équipe portent sur la cognition sociale et la reconnaissance
des émotions mais également la pharmacologie dans les
TSA.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les conférences
Recueillir, utiliser et partager
les données sur les patients :
une base de données gérée
par une association de familles
L
es membres de la Fondation du Syndrome PhelanMcDermid (monosomie 22q13 ou syndrome de la
délétion 22q13.3) se sont rendus compte que s’ils
souhaitaient voir avancer la recherche sur ce syndrome et les troubles apparentés, il leur fallait collecter des
données sur leurs proches atteints. Ils savaient que grâce
à des données solides longitudinales sur ces patients, recueillies par leurs familles partout dans le monde, la recherche serait meilleure, avancerait plus rapidement et
mènerait vers des traitements potentiellement efficaces.
Ils ont consulté des experts, élaboré des questionnaires,
recruté les familles et recueilli leur consentement. Au bout
de quatre années, plus de 60 % des patients connus ont
été enregistrés dans une base de données : le Registre
International du Syndrome de Phelan-McDermid. La plupart des correspondants ont répondu à des centaines de
questions cliniques sur le développement de leur proche.
Beaucoup ont téléchargé les résultats de tests génétiques.
Récemment la Fondation a démarré un projet de collecte
des dossiers médicaux des familles numérisés.
Toutes ces données seront rendues anonymes et seront disponibles sur demande pour les chercheurs du monde entier
et pour d’éventuels partenaires industriels. Cette association n’a pas seulement créé une seule et unique base pour
l’ensemble des données sur les patients, mais elle permet
également de rediffuser les données réunies aux parents
en temps réel. Ainsi les familles faisant face à ce diagnostic extrêmement rare disposent d’informations utiles pour
améliorer le suivi médical de leur enfant, son projet éducatif et les services disponibles dans leur environnement.
Les connaissances sur leur propre enfant, sur le syndrome
et sur les troubles médicaux associés leur sont une aide
précieuse. Tous les chercheurs qualifiés auront accès à une
importante quantité d’information (nombre de données,
nombre de patients) impossible à obtenir par un chercheur
seul. Les chercheurs et les partenaires industriels n’auront
pas à investir leurs ressources dans le recrutement des patients, le recueil de leur consentement et l’élaboration de
questionnaires. L’association de soutien aux patients a créé
ainsi une ressource, utile pour les familles, les chercheurs
et l’industrie pharmaceutique, qui permettra d’améliorer la
qualité de vie des personnes atteintes du syndrome.
Megan O’Boyle
Megan O’Boyle est la mère d’une fille de quinze ans atteinte du syndrome de Phelan-McDermid. Cette mutation
génétique peut être à l’origine d’autisme, de déficience intellectuelle, d’épilepsie et d’autres troubles médicaux associés. En 2010 Megan s’est impliquée dans le comité de soutien à la recherche de la Fondation du Syndrome PhelanMcDermid, une association américaine de familles, à but
non lucratif. Elle y est responsable du Registre International
du Syndrome de Phelan-McDermid et du réseau de données Phelan-McDermid.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
21
Les conférences
Système nerveux entérique
L’apport de le Neurogastroentérologie
aux maladies psychiatriques
L
es pathologies chroniques sont souvent multifactorielles, combinant facteurs de risque génétiques
et facteurs environnementaux. De par sa surface
d’échange privilégiée avec le milieu extérieur, le
tube digestif (TD) est désormais largement reconnu comme
un organe clef impliqué dans le développement de nombreuses pathologies chroniques. Ce rôle du TD est aussi
renforcé par l’implication de plus en plus établie du microbiote intestinal dans un grand nombre de pathologies
chroniques, non seulement digestives (syndrome de l’intestin irritable, cancer), mais aussi extra-digestives (métaboliques, neurodégénératives ou psychiatriques). En particulier
concernant l’autisme, un nombre croissant de données indique une forte prévalence de troubles du transit intestinal,
souvent associés à des altérations de la perméabilité de la
barrière intestinale. Les recherches sur des modèles animaux d’autisme vont dans le même sens et pointent également des altérations neurodéveloppementales du système
nerveux entérique (SNE). Le SNE est situé tout le long du
TD et représente un régulateur majeur des fonctions digestives. Bien que le SNE fonctionne de manière autonome, il
existe une communication bidirectionnelle entre l’intestin
et le cerveau, qui renforce la pertinence du concept d’exploration des pathologies du système nerveux central par
l’étude du SNE.
Michel Neunlist (IMAD-UMR Inserm U913, Nantes) décrira
comment l’étude des interactions entre le microbiote intestinal et le système nerveux digestif ou entérique pourrait
permettre de mieux appréhender les interactions entre le
microbiote et le cerveau. Il présentera aussi le développement d’outils permettant d’étudier l’unité neuro-glio-épithéliale de l’intestin chez le patient et leur apport à la compréhension des pathologies neurodigestives et neurodégénératives. Enfin, il décrira le développement d’approches
thérapeutiques visant à renforcer la barrière épithéliale
intestinale (neurostimulation digestive ou nutritionnelle)
dans ces pathologies. Hélène Boudin (IMAD-UMR Inserm
U913, Nantes) décrira les données actuelles sur les relations entre autisme et troubles digestifs, et les approches
expérimentales mises en œuvre pour mieux comprendre
les interactions intestin-cerveau.
22
Vendredi 9 octobre 2015
de 11 h à 12 h 30
Président de séance :
Dominique Fiard
Michel Neunlist
Michel Neunlist obtient un doctorat en électrophysiologie
à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg après avoir effectué ses travaux de recherche à l’Université de Johns Hopkins
de Baltimore (1990-1994). Il est ensuite recruté à l’Ecole
Vétérinaire d’Hanovre comme chercheur post-doctorant au
département de physiologie. C’est dans ce laboratoire qu’il
se spécialise en neurophysiologie. Il applique entre autres
la technologie acquise à Baltimore à l’étude du système nerveux entérique (SNE) et à son rôle dans le contrôle des fonctions digestives. Fin 1999, il intègre l’Unité U539 de Nantes
comme chercheur post-doctorant avant d’être recruté comme chargé de recherche Inserm en 2003. Il développe au
sein de l’Inserm U539 un projet de neurogastroentérologie
qui s’enrichit dans le temps à la fois en compétences scientifiques et médicales et en thèmes de recherche. Il devient
en 2008 directeur de l’Unité de Neurogastroentérologie
de l’IMAD (Institut des Maladies de l’Appareil Digestif du
CHU de Nantes) (Inserm U913), poste qu’il occupe actuellement. L’UMR de Neurogastroentérologie s’attache 1) à
mieux comprendre le rôle du système nerveux entérique
dans les maladies digestives et du système nerveux central
chez l’enfant et l’adulte et 2) à développer de nouvelles approches thérapeutiques (nutritionnelle, neurostimulation)
pour leur prise en charge.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les conférences
Hélène Boudin
Après un doctorat en neurosciences à l’Université de Paris
Descartes obtenu en 1995, Hélène Boudin a été recrutée
comme chercheur postdoctorant au Centre Neurologique
de Montréal dans le laboratoire d’Alain Beaudet, puis à
l’Université de Washington à Saint Louis aux Etats-Unis
dans le laboratoire d’Ann Marie Craig. C’est dans ces deux
laboratoires qu’elle se spécialise dans la biologie des neurones du cerveau. Elle revient en France en 2001 comme
chargée de recherche à l’INSERM pour intégrer le laboratoire INSERM U732 à Paris, puis INSERM 1064 à Nantes où
elle développe un projet sur l’importance des interactions
neuro-immunologiques dans le développement des neurones. Elle a rejoint le laboratoire de Michel Neunlist à l’INSERM U913 en 2013 pour étudier le système nerveux entérique et son implication dans l’axe intestin-cerveau au cours
des pathologies digestives et psychiatriques.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
23
Les conférences
Mouvements anormaux
psychomoteurs (stéréotypies, tics, TOC) :
de la phénoménologie
à la physiopathologie
U
ne grande partie de nos activités comportementales dépendent de routines apprises au cours de
l’ontogénèse. Elles sont régies par des structures
sous-corticales impliquées dans l’apprentissage
procédural, tel le striatum, dont l’action est contrôlée par
le cortex cérébral. La partie préfrontale de ce dernier intervient lorsqu’il s’agit d’adapter ces routines à un environnement changeant. Les stéréotypies, les tics et les compulsions - ces dernières s’intégrant dans le cadre des Troubles
Obsessionnels-Compulsifs ou TOC - s’accompagnent de
mouvements anormaux correspondant à la mise en jeu excessive de certaines routines comportementales en dehors
d’un contexte approprié. Elles sont en partie accessibles au
contrôle volontaire, ce qui permet de proposer des thérapies cognitivo-comportementales. Dans cette présentation,
nous étudierons d’une part les caractéristiques phénoménologiques des stéréotypies, des tics et des compulsions
avant d’aborder les données physiopathologiques récentes
(imagerie fonctionnelle et électrophysiologie cérébrale)
concernant ces pathologies qui se situent aux confins de la
neurologie et de la psychiatrie.
24
Pierre Burbaud
Pierre Burbaud est professeur de Physiologie à l’Université
Victor Segalen, Bordeaux2, neurologue, chef du service de
Neurophysiologie Clinique et d’Explorations Fonctionnelles
du système Nerveux du CHU de Bordeaux. Spécialiste de
mouvements anormaux et de neurologie comportementale, il est particulièrement impliqué dans la prise en charge
de patients par stimulation cérébrale profonde dans le cadre de pathologies de la motricité (Parkinson, dystonies,
chorées, tremblements) ou de pathologies neuro-psychiatriques (Troubles Obsessionel-Compulsifs, syndrome de
Gilles de la Tourette). Il coordonne un groupe de recherche
« réseaux thalamo-corticaux et planification de l’action » au
sein de l’Institut des maladies neurodégénératives (Unité
CNRS 5293), dirigée par Erwan Bézard. Son activité de recherche récente a trait au rôle du cortex frontal mesial dans
la planification comportementale en utilisant des techniques d’électrophysiologie unitaires chez le primate subhumain et d’imagerie fonctionnelle (IRMf et qEEG) chez
l’homme. Il est également particulièrement impliqué dans
des recherches physiopathologiques dans les domaines de
la maladie de Parkinson, des dystonies et des comportements répétitifs.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
La table ronde
L
Table ronde avec les associations de familles
« Interactions des associations
de familles et de la recherche,
un compagnonnage vivant et fructueux »
es liens qui se sont historiquement créés entre les
associations de familles dans l’autisme et la recherche scientifique et médicale ont profondément influencé les mobilisations de celles-ci pour faire reconnaitre l’autisme comme un trouble du neurodéveloppement et faire évoluer les prises en charge. Les interactions
sont nombreuses aujourd’hui et axées sur la participation
des personnes aux projets de recherche et sur l’information des familles. Symétriquement, l’intérêt des équipes de
recherche et de leurs institutions scientifiques pour développer les coopérations avec les associations s’amplifie au
fur et à mesure des évolutions des connaissances et des
pistes nouvelles qui s’ouvrent tant pour la compréhension
des mécanismes physiopathologiques que des pistes pour
les traitements et les accompagnements des personnes.
Dialogue et partenariat se jouent donc sur de multiples niveaux, et il est important de prendre le temps de s’interroger et d’échanger sur ce qui favorise ou, au contraire, freine
ces interactions.
La table ronde avec les cinq associations de familles partenaires de l’arapi s’attachera à donner toute sa place aux
différentes questions qui se posent à elles tant dans leur
stratégies propres, leurs attentes, que les questions pratiques qui se posent dans leur dialogue avec les scientifiques.
Comment également envisagent-elles leur rôle collectivement pour faire entendre leurs voix sur les orientations et
les stratégies de recherche.
Jeudi 8 octobre 2015
de 9 h à 10 h 30
Animatrice :
Dominique Donnet-Kamel
Participants :
arapi : Catherine Barthélémy
Autisme Europe : Michel Favre
Autisme France : Danièle Langloys
Collectif Autisme : Florent Chapel
Sésame Autisme : Christine Meignien
Unapei : Christel Prado
Présentation des associations
partenaires de l’arapi :
A
utisme-Europe est une association internationale
dont les objectifs principaux sont de faire valoir les
droits des personnes autistes et de leurs familles et
d’améliorer leur qualité de vie.
Autisme-Europe assure une coordination efficace entre
plus de 80 associations membres de parents de personnes
autistes dans une trentaine de pays européens – dont 30
Etats membres de l’Union Européenne, les gouvernements
et les institutions européennes et internationales.
Autisme-Europe joue un rôle clé dans la sensibilisation du
public et des décideurs européens à la problématique de
l’autisme et dans la promotion des droits des personnes
autistes et handicapées en situation de grande dépendance.
Autisme-Europe a établi un dialogue structuré avec les institutions européennes et entretient aussi des contacts avec
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Autisme-Europe bénéficie d’un statut participatif au sein du
Conseil de l’Europe. En juillet 2002, Autisme-Europe, avec
l’appui du Comité européen des droits sociaux, a introduit
une réclamation collective, devenant ainsi la première ONG
dans le domaine du handicap à entreprendre ce type d’action.
La mission statutaire principale d’Autisme-Europe est
d’améliorer la vie des personnes avec autisme en faisant
valoir leurs droits, notamment en :
• représentant les personnes avec autisme auprès des institutions européennes
• favorisant la sensibilisation aux thèmes de la prise en
charge adaptée, de l’éducation et du bien-être des personnes autistes
• favorisant l’échange d’informations, de bonnes pratiques
et d’expériences
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
25
La table ronde
Les activités d’Autisme-Europe sont :
• Publications : revue LINK, documents de position et d’information sur différents thématiques (santé, vieillissement, inclusion, éducation), etc.
• Représentation et défense des droits des personnes avec
autisme et leurs familles
• Initiatives visant à améliorer la qualité de vie des personnes avec autisme et leurs familles, notamment en favorisant la fourniture de services orientés vers les personnes
et la recherche scientifique
• Organisation tous les trois ans d’un colloque international : le prochain se tiendra à Edimbourg, du 16 au 18 septembre 2016
Afin de mettre en œuvre ses objectifs et d’accroître son
influence sur les politiques de l’UE, Autisme-Europe a
construit des alliances stratégiques avec différents partenaires sociaux, notamment avec le Forum européen des
Personnes han- dicapées (FEPH), de la Coalition européenne
pour la vie dans la communauté (ECCL) et de la Plateforme
des ONG européennes du secteur social.
http://www.autismeurope.org/fr/
doivent être reconnus comme les partenaires des professionnels.
A
utisme France, association de parents reconnue
d’utilité publique, représente environ 9.000 familles
au sein de son mouvement associatif, composé de
plus de 125 associations membres, partenaires et affiliées.
Elle est née en 1989 du constat que les personnes autistes
en France n’ont pas toujours droit à un diagnostic correct
et à un accompagnement décent tout au long de leur vie.
Certaines des associations partenaires gèrent des structures et services médico-sociaux.
Autisme France milite d’abord pour un dépistage et un diagnostic précoces et conformes aux classifications internationales ce qui suppose :
• la reconnaissance des compétences et de la parole des
parents qui savent souvent reconnaître les troubles de
leur enfant.
• l’information des parents et de l’entourage (médecin,
personnel de la crèche ou de l’école, assistante maternelle).
• l’accès des médecins à des outils de dépistage adaptés :
l’autisme est un handicap neuro-biologique d’origine vraisemblablement génétique, pas une maladie psychique. Il
est urgent que soient harmonisés les termes employés et
que soit respectée la classification de l’OMS.
• un droit pour les parents à l’information sur l’autisme, ses
conséquences et ses évolutions possibles : les parents
26
Autisme France veut diffuser l’information sur l’autisme le
plus largement possible. Elle le fait avec :
• sa ligne téléphonique de 9 h 00 à 17 h 00 au service des
parents pour leur information sur l’autisme et les services
adaptés, une assistance juridique et une écoute personnalisée.
• sa lettre électronique mensuelle.
• son site internet : www.autisme-france.fr
• sa revue trimestrielle : la lettre d’Autisme France.
• son service juridique
• sa démarche qualité.
• son groupement de coopération sociale et médico-sociale.
• chaque année un congrès fait le point sur les avancées
scientifiques, thérapeutiques ou éducatives pour les
enfants comme pour les adultes. Le prochain congrès
« Autisme, on ne lachera rien » aura lieu le 14 novembre
2015 au Palais des congrès de Paris
• plus généralement Autisme France est ainsi attachée à
sensibiliser en permanence le grand public sur les dysfonctionnements en tous genres de l’accompagnement
de l’autisme et à proposer des solutions.
Autisme France se bat pour l’accompagnement tout au long
de la vie de la personne autiste. Autisme France a amorcé
une révolution culturelle pour sortir l’autisme de l’institution psychiatrique : elle se bat pour que les financements
aillent à l’accompagnement éducatif et professionnel, à
l’intégration sociale la plus large possible. La place des personnes atteintes d’autisme ou autres troubles envahissants
du développement n’est pas à l’hôpital.
www.autisme-france.fr
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
La table ronde
L
e Collectif Autisme rassemble les 6 fédérations d’associations de parents d’enfants autistes les plus représentatives en France : Asperger Aide France, Autisme
France, Autistes sans Frontières, Sésame Autisme, Pro Aid
Autisme et l’UNAPEI. Regroupant plus de 300 associations
de parents (soit environ 80 % du secteur) et représentant
plus de 100 000 familles, le Collectif Autisme dispose ainsi
d’une véritable légitimité. Nos 6 formations se sont regroupées pour mieux faire avancer la cause de l’autisme. Pour
donner écho à l’adage « l’union fait la force », le Collectif
Autisme a pour ambition de porter loin et fort ses messages de défense des droits des personnes autistes.
Ce collectif fera en sorte que cette pathologie bénéficie
d’une attention globale qui permettra la mise en place d’un
vrai projet de vie pour les personnes autistes. Il vise une
plus forte mobilisation de tous les services de l’Etat (éducation, santé publique, politiques, sociales...), des professionnels de santé, des médias, ainsi que de l’opinion publique.
Le Collectif Autisme s’attachera à renforcer la dynamique
du 3ème Plan Autisme du gouvernement pour rattraper
le retard français en matière de dépistage, d’accompagnement, d’accueil en milieu ordinaire et de recherche. Le
collectif a, sur ce dernier point, publiquement critiqué le
manque d’ambition du 3ème plan. La recherche en est la
grande oubliée.
Cette union jette en outre les bases d’une plateforme de
communication commune ayant pour objectif de sensibiliser et mobiliser beaucoup plus fortement sur l’autisme.
Il est à l’origine de l’obtention du label grande cause nationale en 2012 notamment.
Le collectif autisme souhaite :
1. renforcer le soutien au développement des recherches
dans des domaines tels que la génétique, les neurosciences et l’épidémiologie.
2. évaluer, dans notre pays et par rapport au contexte international, les modalités d’accompagnement éducatif,
psychologique, de prise en charge thérapeutique, et
d’insertion sociale des enfants et des adultes atteints de
ce handicap ; et développer des recherches visant à les
améliorer.
3. développer des recherches, en sciences sociales et humaines, permettant d’évaluer l’accompagnement des
familles.
http://www.collectif-autisme.org/index.html
D
epuis 1963, la Fédération Française
Sésame Autisme œuvre pour les
personnes autistes et leurs familles.
Association de parents, reconnue d’utilité
publique, médaillée d’or de l’académie de
médecine pour son action, elle est présente
aujourd’hui partout en France à travers une
quarantaine d’associations locales et régionales.
La Fédération a pour action première de défendre auprès des politiques et dans toutes
les instances nationales, régionales ou locales
les valeurs sur lesquelles elle s’est constituée.
Ces valeurs sont inscrites dans une charte, et
visent au respect et à l’intégrité de la personne
physique, morale et citoyenne, à son mieuxêtre et son épanouissement, à son inclusion
sociale, à faire valoir ses droits à l’éducation,
à l’aide et l’équipement nécessaires pour mener une vie décente et la plus indépendante
possible.
Aussi, face à la situation dramatique de milliers de personnes souffrant d’autisme, qui
n’ont pas, ou de façon très ponctuelle, d’accompagnement adapté, qui vivent parfois
des situations d’internement psychiatrique
faute de mieux, ou des situations de mise en
danger pour eux-mêmes ou leurs familles, la
Fédération se veut volontaire, exigeante, réclamant sans cesse que notre pays prenne
enfin les mesures nécessaires et se donne
les moyens d’offrir à ces citoyens les mêmes
chances d’avoir un parcours de vie qui soit
digne et respectueux de la personne, de ses
choix et ceux de sa famille. Nous nous battons
pour un accompagnement qui veille au respect des particularités du handicap de la personne avec autisme et à celui de ses droits,
tout au long de sa vie ; pour qu’elle bénéficie
d’une vie affective et sociale la plus épanouie
possible, donnant l’accès à l’éducation, au travail, aux sports, aux loisirs et à la culture ainsi
qu’à tous équipements, services et activités
mis à la disposition de tous les citoyens.
Nous soutenons la recherche notamment par
l’aide concrète de certains de nos établissements à des protocoles de recherches génétiques ou à travers la publication dans notre
revue des travaux des professionnels et chercheurs.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
27
La table ronde
Nous organisons des formations en direction
des parents et des professionnels (Sésame
Autisme Formation Recherche).
Nous étendons notre réseau en Europe
(membre fondateur d’Autisme Europe) en
Méditerranée (membre fondateur d’AMIR Autisme Méditerranée Inter Réseau) et partout où l’échange d’expériences peut nous
rendre plus riche de savoir.
La Fédération Sesame a créé 100 établissements ou services spécifiques pour autistes ;
soit environ 1 500 salariés et environ 1 800
places au seul bénéfice des personnes autistes quel que soit leur âge (enfants, adolescents, adultes et personnes vieillissantes)
dans le but d’accompagner au mieux ces personnes dans toutes les diversités de ce handicap en n’excluant pas les personnes les plus
touchées. Sésame est également impliqué
dans la gestion de CLIS (classes d’intégration
scolaire), des ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire), des IME (Instituts MédicoEducatifs), des Maisons d’Accueil Spécialisé
(MAS), des Foyers d’Accueil Médicalisés
(FAM), des Foyers d’hébergement, des foyers
de vie, des ESAT, des centres de vacances,
des ateliers d’activités, des Unités Mobiles
d’Intervention, des SESSAD, SAMSAH, et un
Centre de Ressources.
www.sesame-autisme.com
28
C
www.unapei.org
réé en 1960, l’Unapei est un mouvement associatif
français représentant les intérêts des personnes en
situation de handicap et leurs familles.
L’Unapei et ses associations affiliées œuvrent ensemble
pour une réelle effectivité des droits des personnes handicapées et de leur famille. Elles prennent en considération
leurs besoins et construisent avec elles des réponses adaptées.
L’Unapei se donne le pouvoir d’agir pour garantir la citoyenneté des personnes handicapées et de leurs familles.
L’Unapei milite pour le vivre ensemble et exige une société
inclusive.
L’Unapei et ses associations représentent l’ensemble des
personnes qui ont un retard global des acquisitions et une
limitation des capacités adaptatives et qui ont des difficultés durables à se représenter elles-mêmes, qu’il s’agisse
de : déficience intellectuelle o polyhandicap o autisme o
o infirmité motrice cérébrale o maladie mentale.
L’Unapei regroupe 550 associations régionales, départementales, locales et tutélaires (Apei, Adapei, Urapei, Papillons
Blancs, Envol, Chrysalide, …) ainsi que des associations spécialisées dans divers types de handicaps (Autisme, Xfragile,
syndromes divers). Implantées en France hexagonale et ultramarine, les associations sont avant tout à l’écoute des familles concernées par la déficience qui atteint les fonctions
cognitives, telles
que le handicap
L’Unapei en chiffres
mental, l’autisme,
o 550 associations affiliées
le polyhandicap,
o 55 000 familles adhérentes
le handicap psyo 71 470 bénévoles
chique, l’infirmité
o 200 000 personnes
motrice cérébrale.
handicapées accueillies
o 70 000 majeurs protégés
accompagnés
o 3 117 établissements
et services médico-sociaux
o 94 000 professionnels
employés.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les ateliers
1
Signes sensorimoteurs
précoces en amont du diagnostic :
médicaux et paramédicaux
en première ligne
Formateurs :
Evelyne Soyez
Ostéopathe DO,
Réseau de périnatalité Paris (RSPP)
Institut du développement (Bucarest, Roumanie)
06 74 89 89 41, [email protected]
Serge Papiernik
Thérapeute en intermodalité sensorielle
Réseau de périnatalité Paris (RSPP)
Institut du développement (Bucarest, Roumanie)
06 10 76 52 57, [email protected]
Evelyne Soyez
Objectif général : Aborder et intégrer dans sa pratique personnelle la notion de dépistage de l’optimalité du développement moteur et sensoriel.
Objectifs spécifiques :
- Savoir identifier les paramètres cliniques affirmant l’optimalité,
- Savoir référer ,
- Développer des savoir-être et des savoir-faire adaptés.
Public visé : praticiens débutants et confirmés (médecins,
kinésithérapeutes, ostéopathes, ergothérapeutes, orthophonistes, psychologues praticiens, psychomotriciens, psychothérapeutes du développement). Etudiants dans ces
différentes disciplines. 30 participants.
Serge Papiernik
Des connaissances de base en neuropédiatrie sont appréciées.
Modalités pédagogiques : séquences vidéo, discussion de
cas cliniques, diaporama, mise en situation.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
29
Les ateliers
2
UEM : bilan d’étape,
interventions précoces et perspectives
Formateurs :
Bernadette Salmon
Marie-Christine Dulieu
Sophie Biette
Bernadette Salmon, musicienne, est mère d’un jeune homme avec autisme, Rémy, né en 1995. Après s’être investie
dans la création d’une classe pour enfants avec autisme
avec l’association prévention autisme recherche (APAR), elle
a travaillé à la création de trois Sessad autisme et 3 unités
d’enseignement, la dernière étant l’Unité d’Enseignement
Maternelle de Marseille (UEM). Parallèlement au suivi de
ces dossiers médico-sociaux, elle travaille depuis 2004 à la
réalisation de week-ends pour jeunes avec autisme (20 par
an) et a monté depuis 2013 un réseau d’activités physiques
adaptées. Elle œuvre aussi pour la diffusion des connaissances pour les familles. Elle est actuellement présidente
de l’APAR et secrétaire générale de l’arapi.
12 rue du Général Leclerc
13420 Gémenos
04 42 32 16 39, 06 75 07 39 72
[email protected]
Marie-Christine Dulieu, diplômée d’un Master en management des établissements médico-sociaux, dirige depuis 2011, pour l’association Autisme 75 Ile de France, le
SESSAD « les Comètes » implanté sur le Val de Marne. Très
investie dans l’accompagnement des jeunes avec autisme
et le développement d’interventions adaptées et précoces,
elle a participé à l’ouverture d’une Unité d’Enseignement
Maternel Autisme (UEMA) sur Créteil. A ce titre, elle est
membre du comité national d’évaluation des UEMA et est
impliquée dans toute action de transmission d’expériences
(formation, colloques). Elle siège, en tant que personne
qualifiée, à des commissions d’appel à projet sur des créations d’établissement pour enfants et adultes avec autisme.
Par ailleurs, dans le cadre de la démarche d’évaluation de
l’unité d’enseignement maternel, elle a engagé, avec le
docteur Jean Pierre Malen, pédopsychiatre du service, un
partenariat avec Marie-Hélène Plumet et Emilie Cappe. Ces
deux chercheurs qui font partie de l’équipe « psychopathologie du développement : autisme et handicaps », dirigée
par le Pr Jean-Louis Adrien, mènent une étude d’évaluation
et de suivi, sur 3 ans, des trajectoires développementales
des enfants scolarisés dans l’UEMA. En parallèle, elles ont
engagé une recherche longitudinale sur l’adéquation de ce
dispositif auprès des parents et des professionnels.
SESSAD « Les Comètes »
7 square des Griffons, 94000 Créteil
01 43 39 88 78, [email protected]
Sophie Biette est mère de Marie, née en 1991, jeune fille
atteinte d’autisme sévère, accompagnée par un FAM dédié aux adultes avec autisme, en Loire Atlantique. Elle a
été présidente de l’arapi de 2006 à 2009. Au sein du CA
de l’association, elle a participé activement à la mise en
30
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
œuvre des Universités d’automne et du Colloque organisé
au Collège de France, à la co-organisation de la 7e Journée
régionale de l’arapi « Manger, dormir, se soigner : l’autisme
à l’épreuve du quotidien » et à la co-direction des Guides
Unapei-arapi : « L’autisme, où en est-on aujourd’hui ? » de
2007 et « Autisme : recommandations de bonnes pratiques
professionnelles, savoir être et savoir-faire » de 2013.
Titulaire du DU Autisme et autres troubles du développement, Toulouse-le-Mirail, elle est membre cotateur HAS
des recommandations de bonnes pratiques professionnelles « état des connaissances » de 2010, « interventions
auprès des enfants et adolescent » de mars 2012 et « interventions auprès des adultes » en cours.
Elle est actuellement présidente de l’Adapei de Loire
Atlantique et membre du CA de l’Unapei (référente sur la
question de l’autisme pour L’Unapei). L’Adapei de LoireAtlantique est gestionnaire d’une UEM Autisme depuis
septembre 2014 et a développé au fil du temps des unités
dédiées à l’accompagnement des enfants et adultes présentant de l’autisme.
[email protected],
[email protected], [email protected]
06 63 73 05 27
A
Les ateliers
fin de favoriser la scolarisation des jeunes enfants avec autisme et autre troubles envahissants
du développement, le troisième plan autisme a
prévu (fiche action 5) la création de trente unités d’enseignement en maternelle à la rentrée 2014. Trente
autres unités ouvrent à la rentrée scolaire 2015 et un dernier contingent de quarante devrait voir le jour en 2016.
Une Unité d’Enseignement en Maternelle (UEM), dispositif
médicosocial, accueille jusqu’à sept enfants âgés de trois
ans pour une durée maximale de trois ans. Les objectifs
sont scolaires au premier plan grâce à l’acquisition des prérequis aux apprentissages, en travaillant l’imitation, l’attention aux consignes, et, en amont, la communication à partir
du soutien par des méthodes alternatives et augmentatives. l’autre objectif est l’inclusion au sein de l’école et des
enfants dans des classes habituelles de cette même école.
Chaque enfant a un plan d’accompagnement personnalisé.
Les interventions pédagogiques, éducatives et thérapeutiques se réfèrent aux recommandations des bonnes pratiques de la HAS et de l’ANESM et demandent une alliance
étroite entre les personnels enseignants et médicosociaux.
Ces dispositifs sont un enjeu pour la prise en charge précoce. Nous pouvons d’ores et déjà envisager que la création de cette modalité d’intervention précoce va mettre en
évidence la situation des jeunes enfants et de leur famille
en France, du dépistage à l’intervention, en passant par le
diagnostic précoce.
Après un rappel du cahier des charges, nous nous proposons dans cet atelier de vous présenter le résultat d’une
enquête sur la mise en place des UEM, réalisée à partir d’un
questionnaire auquel sept équipes ont répondu, soit un
quart des UEM créées à la rentrée 2014. Ce sera l’occasion
de réfléchir ensemble sur la mise en place de ces dispositifs, leurs forces, les points d’amélioration en matière d’intervention précoce mais aussi les faiblesses ou difficultés
rencontrées par les équipes.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
31
Les ateliers
3
Les communications émergentes
chez les personnes avec autisme :
labourer, semer, cueillir…
Formateurs :
Pascale Dansart, orthophoniste, est coordinatrice des
Thérapies d’Echange et de Développement au Centre
Universitaire de Pédopsychiatrie.
Elle exerce depuis plus de 25 ans dans le domaine de l’autisme, au coeur de l’équipe pluridisciplinaire de soins et de
recherche du Centre Universitaire de Pédopsychiatrie du
CHRU de Tours. Elle contribue aux recherches et publications de l’équipe « autisme » de l’Unité Inserm 930 centrées sur la mise au point et l’expérimentation de stratégies
évaluatives et rééducatives originales de la communication
sociale, et s’attache à les adapter à différents âges et modalités de prise en charge.
Avec l’aide d’équipes médicales pionnières, elle contribue,
dès le milieu des années 1980, à impulser et faire admettre
en France l’implication des orthophonistes dans le champ
de l’autisme, puis soutient sa reconnaissance officielle,
obtenue par la Fédération Nationale des Orthophonistes
(2002). En 1988, elle crée à l’Ecole d’Orthophonie de Tours
un enseignement dédié à l’autisme, premier du genre en
France, et le transpose en 1998 au Liban, à l’ouverture de
l’Institut Supérieur d’Orthophonie de Beyrouth.
Très engagée dans le domaine de la formation, elle s’appuie
sur sa pratique quotidienne du soin pour accompagner dans
leur pratique des professionnels d’expériences et de disciplines variées, notamment dans le domaine des Thérapies
d’Echange et de Développement qu’elle contribue à diffuser en France et à l’étranger (Liban, Italie, Brésil).
Membre du Conseil d’administration de l’arapi depuis
1991, elle s’implique tous les 2 ans dans l’organisation de
l’Université d’automne, où elle facilite les échanges entre
spécialistes de l’autisme, chercheurs et responsables associatifs.
Centre de Pédopsychiatrie, CHRU Bretonneau,
2 bd Tonnellé, 37044 Tours cedex 9
02 47 47 84 12, [email protected]
Pascale Dansart
Edgar Moussaoui
Psychiatre
Service de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent,
CHU de Caen, Avenue Georges Clemenceau,
CS 30001, 14033 CAEN cedex 9
02 31 27 23 13 ou 02 31 06 58 20
[email protected]
32
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les ateliers
4
Particularités
de fonctionnement autistique :
implications pratiques au quotidien
Formatrice :
Karima Mahi est diplômée de l’Université de Toulouse : DU
européen de 3e cycle du Pr Bernadette Rogé : « Autisme
et autres troubles du développement ». Elle est également
diplômée en architecture et en environnement urbain. Elle
est mère de jumelles autistes.
Elle est consultante chargée de guidance/supervision dans
les établissements médico-éducatifs/médico-sociaux en Ile
de France et formatrice-conseil. Depuis 2003 elle conçoit et
anime de nombreuses formations théoriques et pratiques,
menant des missions pour divers organismes (Vie Active
Formation Nord Pas de Calais ; CRMH : Centre Ressources
Multi Handicap Paris, Île de France ; CCC Belgique ; IRTS
Reims ; AIR Besançon).
Elle intervient également auprès de familles : accompagnement à la parentalité, conseil et aide aux parents d’enfants
présentant des Troubles du Spectre de l’Autisme. Elle est
responsable associatif : elle a été vice-présidente d’Autisme
France de 2002 à 2006, présidente d’Asperger France de
2000 à 2005 et est membre du Conseil d’Administration de
l’arapi depuis 2009.
18 rue du Vercors, 94800 Villejuif
01 49 58 24 81, [email protected]
Nous insisterons sur l’importance de mieux comprendre le
style de perception et de fonctionnement si particulier de
la personne autiste et ses répercussions dans la vie quotidienne afin d’ajuster les diverses interventions. Elles seront
centrées sur :
- la prise en compte des particularités sensorielles et du
niveau de perception / d’abstraction ;
- la négociation raisonnée des déficits en lien avec le dysfonctionnement exécutif ;
- la remédiation et la mise en place de moyens de compensation face au déficit en théorie de l’esprit ou manque
d’intuition mentale ;
- la considération de la vision hyper-sélective et non holistique des éléments du contexte.
Objectifs :
- Saisir l’importance d’ajuster l’accompagnement du quotidien au plus près du profil sensoriel et cognitif de chaque
personne.
- Prêter attention aux éléments de l’environnement physique et social à adapter.
- Mettre en place des mécanismes externes pour pallier la
faiblesse des mécanismes internes.
-Évaluer et opter pour la forme de guidance : verbale, gestuelle, visuelle, physique la plus adaptée à la personne et
au contexte.
- Adapter le style de communication et d’interaction aux
besoins et particularités de compréhension socio-émotionnelle de la personne.
- Considérer la perception / pensée détaillée comme une
force à double tranchant et inclure cette aptitude dans
les propositions d’accompagnement offertes à l’individu.
- Cibler les méthodologies prioritaires à appliquer sur la
base du critère important qu’est le profil éducatif/cognitif
des personnes accompagnées.
Atelier accessible à tous les participants ayant une connaissance généraliste des Troubles du Spectre de l’Autisme.
Atelier adapté aux intervenants de première ligne et d’accompagnants du quotidien.
Connaissance de base en autisme souhaitée. Expérience
d’intervention au quotidien auprès de personnes présentant un TSA appréciée.
C
Karima Mahi
et atelier mettra l’accent sur le développement
d’une véritable empathie à l’égard des personnes
présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme. Il a
pour but de détailler les modalités d’accompagnement en prenant en compte les particularités socio-cognitives de ces personnes.
Modalités pédagogiques :
Rappel succinct des principaux éléments théoriques en
lien avec le « fonctionnement » sensoriel, cognitif et socioémotionnel associés à l’autisme.
Projection de mini-séquences ppt et vidéo.
Exercices instructifs et concrets de mises en situation pour
éprouver la nature des difficultés sensorielles, de dysfonctionnement exécutif et de régulation émotionnelle.
Échanges avec les participants.
30 / 35 personnes maximum.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
33
Les ateliers
5
Activité physique/motrice,
développement et santé
Formateurs :
Florian Curbelié, titulaire d’un Master 2 Ingénierie et
Ergonomie des Activités Physiques Adaptées obtenu à
Montpellier en 2009, et auteur d’un mémoire de recherche intitulé « Effets d’un programme d’activités aquatiques
sur les stéréotypies et la communication non verbale chez
les adolescents présentant de l’autisme », exerce comme
éducateur sportif en Maison d’Accueil Spécialisée (Maison
d’Hestia) depuis juin 2010. Cet établissement, spécialisé
dans l’autisme, accueille vingt jeunes adultes, et vise l’obtention de l’accréditation Autisme France pour 2016.
Avant d’intégrer la Maison d’Hestia, il a exercé en tant
qu’éducateur spécialisé auprès d’enfants avec autisme dans
des contextes variés : Institut Médico Educatif, Education
Plein Air Finances (intégration d’enfants avec autisme dans
des colonies du milieu ordinaire), Maison d’éducation structurée (maison accueillant six enfants avec autisme dans un
cadre de vie familial).
Parallèlement à son activité professionnelle, il est très investi dans le secteur associatif en occupant notamment le
poste de secrétaire du Comité Départemental Sport Adapté
de la Corrèze.
Sébastien Dutheil, 34 ans, est actuellement éducateur
sportif à la Maison d’Hestia (St Setiers 19). Très jeune, l’activité sportive est l’une de ses priorités. Le football devient
rapidement son sport de prédilection et il le pratiquera à
bon niveau au sein de l’ASM (Clermont-Ferrand - Puy de
Dôme). Cette passion deviendra une rampe de lancement
pour sa future carrière professionnelle. Parallèlement,
il suit un cursus STAPS à la faculté de Clermont-Ferrand.
Puis, il obtiendra son Brevet d’Etat d’éducateur sportif et
mettra ses qualités sportives, pédagogiques et organisatrices au service du Club de foot d’Ussel et des collèges de
Meymac et Ussel. Ces expériences le mèneront ensuite à
assurer un poste d’éducateur sportif au sein de la Maison
d’Hestia. Il y suit alors plusieurs formations sur l’autisme
et le sport, et ne pose pas de limite aux activités et séjours
proposés. Sa devise étant, « Rien est impossible tant que
l’on ne tente pas ». Les compétences acquises lui permettent aujourd’hui d’intervenir dans la formation comme il a
pu s’y illustrer lors du colloque Auvergne-Limousin arapi de
Clermont-Ferrand (Mars 2014). Il est impliqué en tant que
secrétaire adjoint au sein du comité départemental sport
adapté de la Corrèze mais également à la Ligue du Limousin
sport adapté. Dans un souci de toujours améliorer sa pratique, il cherche en permanence à se former et à faire partager ses connaissances.
Maison Hestia, route de Beaune, 19292 Saint-Sétiers
05 55 96 93 30, [email protected], [email protected]
D
ès son ouverture, la maison d’Hestia a eu une
politique d’accompagnement sportive affirmée.
Nous évoquerons les raisons de ce choix et la
mise en œuvre d’un programme d’activité phy-
sique.
Nous reviendrons sur les bienfaits recherchés, d’un point
de vue général et spécifique, de l’activité physique chez les
personnes avec autisme.
Nous montrerons ensuite les effets observés chez les résidants de la maison d’Hestia aussi bien sur le plan médical,
physique, qu’éducatif, et leurs conséquences positives sur
l’amélioration et la diversification des activités proposées.
Nous donnerons plusieurs exemples qui montrent qu’il n’y
a pas d’âge pour découvrir, apprendre, progresser.
Enfin nous présenterons comment le sport peut devenir
vecteur de prévention et de rééducation.
Grand public : les professionnels travaillant auprès de personnes avec autisme (aussi bien éducateurs que membres
de la direction), les étudiants souhaitant travailler auprès
de personnes avec autisme ou dans le domaine des activités physiques adaptées, mais également les familles.
Aucun prérequis n’est souhaité.
Modalités pédagogiques : nous effectuerons une présentation sous
Powerpoint, illustrée de nombreuses
photos et vidéos.
Florian Curbelié
34
Sébastien Dutheil
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les ateliers
6
Adultes avec autisme
avec déficience intellectuelle
et environnement : les nécessaires
adaptations réciproques
Formateurs :
Francesc Cuxart est docteur en psychologie, master en
psychopathologie chez l’enfant et l’adolescent (Universitat
Autònoma de Barcelone), professeur de Pédagogie thérapeutique (Université de Barcelone). Il est maintenant professeur à la Universitat Autònoma de Barcelone et consultant du réseau de services Autisme la Garriga (Barcelone,
www.autisme.com). De 1982 à 1992 il a était son directeur
technique. Dans ce réseau il dirige le service de diagnostic et de consultation spécialisée pour l’enfance et l’adolescence. En même temps il est psychologue de l’Ecole de
Pathologie du Langage (Hôpital de Sant Pau, Barcelone) et
psychologue en pratique privée à Barcelone.
Il était responsable technique de différents programmes transnationaux subventionnés par la Communauté
Européenne : Trainautism (1999-2001) dans le cadre du
programme Leonardo ; On-line Trainautism (2001-2004)
dans le cadre du programme Socrate - Action Grundtvig I.
Il a participé aussi à différents projets de recherche financés par les institutions publiques espagnoles : Dépression
et Suicide chez l’adolescent - étude clinique et épidémiologique (financé par le Ministère de l’Education et de la
Science) ; Développement d’un programme d’éducation sanitaire de la fibrose kystique - conception de stratégies d’intervention comportementale chez les enfants et les adolescents (financé par le Ministère de la Santé) ; Evaluation précoce des signes d’alerte du développement pathologique et
de l’étude épidémiologique de la psychopathologie en âge
préscolaire (financé par le Ministère de la Santé).
Il est l’auteur de plusieurs publications scientifiques sur
l’autisme et membre de plusieurs sociétés scientifiques : association espagnole de psychiatrie chez les enfants et adolescents, association catalane de psychiatrie pour enfants
et adolescents, AETAPI (Association Espagnole des Professionnels de l’Autisme). Il est membre du comité scientifique et du conseil d’administration de l’arapi
Fundació Privada Congost-Autisme
Ronda del Carril, 75,
E-08530 la Garriga (Barcelone-Espagne)
[email protected]
Francesc Cuxart
Séverine Recordon-Gaboriaud dirige deux Maisons d’Accueil Spécialisées (MAS) et deux Foyers d’Accueil Médicalisés
(FAM) de l’Adapei 79. De ces quatre établissements, une
MAS et un FAM constituent la Maison Pour l’Autisme qui
accueille 32 adultes avec autisme.
Son doctorat en psychologie clinique et psychopathologie
(2007, thèse dirigée par Jean-Louis Adrien) a fait suite à un
DESS (1996), un projet de recherche sur l’autisme infantile
à l’Université Toulouse le Mirail en 1997, sous la Direction
du Professeur Bernadette Rogé, et un DEA (1999) « Langage
et Cognition », sous la direction du Professeur Catherine
Tourette à l’Université de Poitiers.
Parallèlement, de 1996 à 2003, elle a exercé sa profession
de psychologue dans une MAS pour adultes avec autisme,
structure gérée par les Œuvres Hospitalières Françaises de
l’Ordre de Malte, auprès également d’adultes polyhandicapés et avec déficience intellectuelle accueillis en MAS et en
FAM et enfin au sein d’un SESSAD dans le cadre d’une CLIS
pour enfants avec autisme à Adapei 79 de 2001 à 2003.
Elle est l’auteur de plusieurs articles sur l’autisme à l’âge
adulte, co-rédactrice de l’ouvrage publié en 2013 par l’UNAPEI sur « Autisme : les Recommandations de bonnes pratiques professionnelles - savoir- être et savoir-faire ». Elle est
également l’auteur de l’Echelle EPOCAA (Echelle pour l’Observation des Comportements problèmes d’Adultes avec
Autisme) publiée aux éditions ECPA en 2011.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
35
Les ateliers
Cela amène donc à inscrire nos pratiques d’accompagnement et les soutiens personnalisés dans une démarche
« écologique » au sens où les qualités sociales, physiques,
sensorielles et matérielles de l’environnement vont faciliter
l’expression des nombreuses compétences de ces personnes et ainsi favoriser leur épanouissement.
Cet atelier a pour objectif d’illustrer avec des exemples
concrets, des stratégies d’adaptation de l’environnement
pour une mise en adéquation avec les besoins spécifiques
et les ressources des personnes autistes.
Séverine Recordon-Gaboriaud
Consultante et formatrice pour plusieurs organismes de
formation dont FORMAVISION, le GERFI et ASKORIA, elle
exerce en activité libérale depuis 2005. Spécialisée sur les
approches développementales et comportementales, elle
intervient dans des structures médico-sociales et sanitaires
et propose des formations spécifiques sur l’accompagnement des enfants et des adultes avec autisme.
Elle a participé en tant que membre expert à plusieurs groupes de travail pour l’élaboration des recommandations de
bonnes pratiques professionnelles sur l’Autisme publiées
par la HAS et par l’ANESM. Elle est également membre du
Conseil d’Administration de l’arapi et plus récemment nommée membre du Conseil Scientifique de l’ANESM.
Maison pour l’Autisme,
ADAPEI 79 Résidence l’Archipel
Route de la Mothe Saint Herays
79500 Saint-Martin lès Melle
05 49 07 46 46, gaboriaud@ adapei79.org
L
es spécificités de fonctionnement des personnes
avec autisme influent en permanence sur leurs capacités adaptatives notamment quand une déficience
intellectuelle sévère s’y associe. L’environnement et
son adaptation constituent un enjeu permanent pour faciliter la vie quotidienne des personnes et leur bien-être.
Exemples :
- Exemples pratiques d’adaptation de l’architecture et de
l’organisation des espaces de vie. Bâtiments : adéquation
des espaces personnels et collectifs, matériaux, couleurs,
lumières, supports visuels, stimulations sensorielles, mesures de sécurité, espaces de retour au calme et d’apaisement, espace de ressourcement…
- Organisation du temps et programmes d’activités (travail,
loisirs, …) ; style de relation (langage oral – communication non verbale) ; proximité physique, …
- Concept « d’adaptation réciproque » : la personne autiste
doit aussi elle-même s’adapter à l’environnement y compris social. Stratégies de communication alternative et
augmentative – habiletés sociales – participation sociale…
- Stratégies développementales et comportementales
pour permettre l’acquisition de compétences, faciliter
l’adaptation personnelle et communautaire des personnes avec autisme à l’environnement et la modération de
situations comportementales problématiques.
Cet atelier est ouvert à l’ensemble des personnes qui souhaitent développer leurs compétences pratiques pour
mieux intervenir auprès des personnes avec autisme dans
leur vie quotidienne. Il est accessible à tous les participants
de l’Université d’automne.
L’atelier s’appuie sur un power-point avec des apports pratiques et théoriques qui serviront de support aux échanges.
Un accent particulier sera porté sur l’interactivité et le partage d’expériences entre les participants.
Les besoins d’adaptation se déclinent dans différents domaines : le comportement adaptatif, la vie résidentielle,
l’architecture des espaces de vie - de travail et de loisirs,
l’organisation du rythme des stimulations et du temps, les
stratégies d’apprentissages pour une meilleure autonomie,
la participation sociale, les interactions avec autrui, l’inscription des compétences dans le domaine professionnel,
et enfin la gestion des comportements dits problèmes. Une
faible prise en compte de cette dimension environnementale est très souvent à la source de difficultés comportementales, d’ajustement des relations sociales, de valorisation des capacités altérant in fine la qualité de vie des
personnes.
36
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les communications affichées
Les communications seront affichées durant toute la
durée de l’Université d’automne. Une session de rencontre avec les auteurs leur est consacrée le...
Jeudi 8 octobre 2015
16 h 45…
Coordonnateur :
Patrick Chambres
« Les jeunes chercheurs
sont à l’œuvre. Ils nous confient
leurs premières données… »
A
l’occasion de chacune de ses Universités
d’automne, l’arapi offre l’opportunité, pour
de jeunes chercheur(e)s, de rendre compte de
leur activité scientifique de recherche. Le comité scientifique de sélection avait maintenu
le haut niveau d’exigence, concernant le travail de recherche soumis, qu’il s’était imposé depuis 2011. En dépit de
cette forte exigence, et après une double, voire parfois une
triple expertise, 25 communications affichées ont été sélectionnées parmi les 27 propositions soumises. Le comité de
sélection était constitué de 10 chercheurs ou enseignants/
chercheurs spécialisés dans le domaine de l’autisme (merci
à eux pour leur experte contribution). Les participants de
l’université d’automne 2015 sont donc invités à découvrir
25 communications dont on peut lire ici le résumé et pour
lesquelles ils sauront surement reconnaître la qualité.
effets du médicament. Tantôt la cible de la recherche est la
personne dans le cadre de son développement, tantôt elle
concerne la compétence très spécifique d’une personne
d’un âge bien déterminé. Il est aussi question de la validité des outils utilisés, de ceux en perspective, des indices
comportementaux révélateurs de troubles, qu’il s’agisse de
dépistage, de diagnostic ou d’intervention. Cette diversité
s’organise néanmoins dans une synergie dont la finalité
vise à mieux comprendre, mieux prévoir, mieux anticiper,
mieux construire, mieux aider, mieux vivre. L’ensemble des
communications affichées témoigne aussi de l’aspect international de la recherche. Les nouvelles données présentées
lors de cette session de posters nous viennent d’Algérie, du
Brésil, du Canada, d’Italie, du Liban et de la France, bien
entendu.
Cet échantillon de recherche confirme la complexité du tableau clinique de l’autisme que multiplient les spécificités
du contexte social dans lequel il se développe, il se transforme.
Un grand merci aux jeunes chercheurs qui communiquent
ici, vecteurs, parmi tant d’autres, des missions cruciales que
poursuit l’arapi : faire avancer la connaissance et informer
le plus grand nombre des personnes directement ou indirectement concernées.
Patrick Chambres,
pour le comité d’organisation
des communications affichées
Les thèmes, les cadres théoriques et les méthodes sont très
variés : on va de la mise en œuvre d’une cohorte de recherche pédiatrique spécifique de l’autisme à l’évaluation des
besoins des familles d’enfants avec des Troubles du Spectre
de l’Autisme (TSA) en passant par l’examen de potentiels
Les communications affichées en un clin d’œil
N°
Auteur qui présente
la communicationl
Titre
Page
1 Pauline Auphan
Evaluation informatisée de l’habileté en lecture chez les enfants autistes
sans déficience intellectuelle : une étude exploratoire
40
2 Magali Batty
Anomalies des premières étapes de traitement de l'information visuelle
dans les TSA
41
Effets d'un traitement médicamenteux chez des enfants avec TSA :
3 Mohammed Boudjarane aspects cognitifs et neurosensoriels
42
4 Judith Charpentier
Détection de la prosodie émotionnelle au cours du développement :
étude électrophysiologique
43
5 Florine Dellapiazza
COHORTE ELENA - Etape 1 : Etat des Lieux de la Première Cohorte Pédiatrique
Française avec TSA
44
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
37
Les communications affichées
N°
Auteur qui présente
la communicationl
Titre
Page
6 Mélina Dell’armi
Evaluation des besoins des familles d’enfants
avec des Troubles du Spectre de l’Autisme
45
7 Nicolas Deltort
Reconnaissance de son propre visage chez des adultes avec Trouble du Spectre
de l’Autisme : effet de la stimulation multisensorielle interpersonnelle
46
8 Coralie Fourcade
Mères et pères face au Trouble du Spectre de l'Autisme de leur enfant :
bien-être psychologique, coping dyadique, satisfaction des interventions
et soutien social perçu
47
9 Pauline Girard
L’analyse « State Space Grids » : une nouvelle approche pour explorer
les trajectoires développementales individuelles d’interactions sociales
dans un groupe d’habiletés sociales pour adolescents présentant
un Trouble du Spectre de l’Autisme
48
10 Marine Grandgeorge
Traitement de l’information faciale des enfants avec troubles du spectre
autistique et enfants au développement typique : un traitement particulier
des faces animales ?
49
11
Les animaux perçoivent-ils le handicap ? Etude du comportement de cochons
d’Inde lors de leur première rencontre avec un enfant avec TSA ou un enfant
au développement typique
50
12 Amine Hamhami
Représentations sociales liées aux prises en charge de l’autisme chez
les professionnels médico-sociaux en Algérie : vers une étude comparative
51
13 Cédric Hufnagel
Systèmes de monitoring du bien-être : application à l’anxiété dans l’autisme
52
14 Edith Kouba Hreich
Validation en arabe de l’Echelle d’Évaluation des Comportements Autistiques,
version Révisée (ECA-R)
53
15 Klara Kovarski
Détection automatique du changement d’expression émotionnelle faciale
54
L’absence de marche à quatre pattes : un indicateur précoce
de risque de Trouble du Spectre de l’Autisme ?
55
17 Leroux-Boudreault
Le passage vers l’adolescence : le point de vue d’élèves ayant un Trouble
du Spectre de l’Autisme en comparaison avec celui de leurs pairs
au développement typique
56
18 Camillo Mazetto
Étude pilote pour la validation de la Batterie d’Évaluation Cognitive
et Socio-Émotionnelle (BECS) au Brésil
57
19 Camilla Mazetto
Amélioration du développement socio-émotionnel de petits enfants à risque
d’un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) dans un programme d’intervention
neurodéveloppemental avec la Thérapie d’Échange et Développement (TED) :
évidences d’une étude pilote au Brésil
58
20 Marai-Clara Nassif
Etude préliminaire de l’évolution comportementale, fonctionnelle
et socio-adaptative d’enfants avec TSA bénéficiant d’une intervention originale,
le dossier Ramain-Pré-F
59
21 Silvia Orlandi
Acoustical Parameters in TED therapy for Autism Spectrum Disorders:
Preliminary Results
60
22 Myriam Rousseau
Le programme « L’ABC des comportements de l’enfant ayant un TSA : des parents en action ! » : évaluation de sa validité sociale et de son implantation
61
23 Myriam Soussana
Troubles anxieux et reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
dans les Troubles du Spectre de l’Autisme
62
24 Gabriele Tripi
Analyses des atypies sensorielles et motrices précoces dans une population
d’enfants présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme
63
25 Gabriele Tripi
Les phénotypes faciaux dans le Trouble du Spectre de l’Autisme
64
Marine Grandgeorge
Nathalie
16 Lavenne-Collot
Ariane
38
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
1
Les communications affichées
Evaluation informatisée
de l’habileté en lecture chez les enfants
autistes sans déficience intellectuelle :
une étude exploratoire
Pauline Auphan 1, Jean Ecalle 1, Bernadette Rogé 2,3,
Soazic Tire 1, & Annie Magnan 1, 3
Laboratoire EMC, Université Lyon 2 et LabEx CORTEX ANR11- LABX-0042
2
Unité de Recherche Interdisciplinaire Octogone - CERPP,
Université Toulouse 2 Jean Jaurès
3
Institut Universitaire de France.
1
D
eux composantes sont impliquées dans la compréhension en lecture : les capacités d’identification
de mots écrits, spécifiques à la lecture, et les processus globaux de compréhension (Aaron et al, 2008). Les
capacités d’identification de mots écrits sont sous-tendues
par la qualité lexicale avec trois niveaux de représentations
du mot écrit, orthographique, phonologique et sémantique (Perfetti & Stafura, 2014). Pour la compréhension, une
distinction est réalisée entre le traitement littéral pour les
informations explicites directement disponibles, et le traitement inférentiel pour extraire les informations implicites
(Cain & Oakhill, 2007). Dans ce dernier cas, on distingue le
traitement inférentiel de cohésion (relier des informations
textuelles entre elles) et le traitement inférentiel basé sur
les connaissances (relier des informations textuelles aux
connaissances du lecteur).
Les recherches précédentes chez les enfants autistes sans
déficience intellectuelle (high functioning with autism spectrum disorders – HFASD) ont mis en évidence des profils
de bon identifieurs mais faibles compreneurs (Huemer &
Mann, 2012 ; Randi, Newman, & Grigorenko, 2010 ; Jacobs
& Richdale, 2013). Cependant, dans ces études, seuls des
scores globaux de compréhension étaient calculés, sans
distinction entre les traitements littéral et inférentiels. Une
autre étude a permis de mettre en évidence des difficultés
du traitement inférentiel chez les enfants HFASD (Norbury
& Bishop, 2002 ; Nation et al., 2006).
Pour la présente étude, sept enfants HFASD de 12 à 14 ans
ont été testés sur trois tâches informatisées : une tâche de
qualité lexicale comprenant trois épreuves, (1) discrimination orthographique, dire si deux mots sont identiques ou
non, (2) décodage phonologique, dire si deux pseudo-mots
se prononcent de la même manière ou non, (3) catégorisation sémantique, dire si deux mots appartiennent à la
même famille ou non. Ils ont également été testés sur une
tâche de compréhension écrite et une tâche de compréhension orale, toutes deux examinant les aspects littéral et
inférentiel.
Des analyses de déviance (à 1,65 écart-types) ont été réalisées à partir du calcul des scores z des enfants HFASD pour
chaque épreuve comparativement aux scores des enfants
de même niveau scolaire. Pour les enfants HFASD, une dissociation était attendue entre de bonnes capacités d’identification de mots écrits et des capacités plus faibles en compréhension, qui n’a été retrouvée chez aucun sujet. De plus,
nous nous attendions à une dissociation entre de bonnes
capacités de compréhension littérale et un déficit des capacités inférentielles, à l’écrit comme à l’oral. Cette dissociation n’a pas été retrouvée. Toutefois, pour 6 enfants sur 7,
les capacités en compréhension orale tendent vers ce profil
avec des scores en compréhension littérale supérieurs à la
compréhension inférentielle, avec des scores restant dans
la norme.
Ainsi cette étude n’a pas permis de mettre en évidence les
profils spécifiques de lecteurs attendus du fait d’une forte
hétérogénéité des performances des enfants HFASD. Ces
résultats sont pourtant essentiels pour comprendre l’origine et la nature des difficultés en compréhension en lecture chez les élèves HFASD. Par ailleurs, malgré les 9 indices
proposés par le logiciel pour évaluer l’habileté en lecture,
l’absence d’une épreuve de vocabulaire est une limite de
l’étude pour faire le lien avec la compréhension (Cain &
Oakhill, 2014).
Mots-clés : HFASD, lecture, compréhension
inférentielle, outil informatisé
Auteur qui présentera le poster :
Pauline Auphan, doctorat (première année),
Laboratoire d’Etude des Mécanismes Cognitifs –
Université Lyon 2 – LabEx Cortex ANR-11- LABX-0042
5 avenue Pierre Mendès France
69676 Bron cedex
[email protected]
06 35 92 37 50
Cadre :
Thèse sous la direction d’Annie Magnan
Laboratoire d’Etude des Mécanismes Cognitifs –
Université Lyon 2 – LabEx Cortex ANR-11- LABX-0042
Institut Universitaire de France
de Jean Ecalle,
Laboratoire d’Etude des Mécanismes Cognitifs –
Université Lyon 2 – LabEx Cortex ANR-11- LABX-0042
et de Bernadette Rogé, co-encadrante,
Unité de Recherche Interdisciplinaire Octogone CERPP, Université Toulouse 2 Jean Jaurès Institut Universitaire de France.
Financement :
Le projet a reçu, pour sa réalisation, le concours
de la Fondation d’entreprise Orange.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
39
Les communications affichées
2
Anomalies des premières étapes
de traitement de l’information visuelle
dans les TSA
Magai Batty, Klara Kovarski, Alix Thillay,
Aurélie Bidet-Caulet, Joëlle Malvy,
Frédérique Bonnet-Brilhault
L
es anomalies sensorielles représentent un élément
majeur de la symptomatologie autistique et font
aujourd’hui partie des critères diagnostiques définis
par le DSM-5. De nombreux témoignages de patients font
part de difficultés sensorielles extrêmement handicapantes. Largement documentées dans la clinique de l’autisme
et également rapportées dans les descriptions princeps
de Kanner et Asperger, ces particularités sensorielles semblent très fluctuantes puisque des hyper- et hypo- sensibilités peuvent être rapportées pour un même patient et une
même modalité sensorielle. Ces difficultés sensorielles sont
attestées par des données électrophysiologiques mettant
en évidence des anomalies sur les composantes reflétant
les premières étapes du traitement cérébral de l’information. De même, en IRM anatomique des données récentes
rapportent une épaisseur corticale supérieure dans les régions sensorielles primaires (auditives et visuelles) chez les
personnes avec autisme.
Alors que les recommandations internationales d’évaluation des enfants diagnostiqués avec TSA incluent des évaluations auditives, des examens génétiques, métaboliques
et électrophysiologiques ainsi que de la neuroimagerie,
aucune évaluation visuelle n’est recommandée.
Pourtant la littérature rapporte un taux de pathologies ophtalmologiques supérieur à 40 % dans les TSA. L’étude des
fonctions oculo-motrices met en évidence des anomalies
dans 55 % des cas, avec des troubles de la fixation, de la
poursuite et des saccades. Ces données suggèrent ainsi une
entrée sensorielle altérée, il semble alors évident que par
voie de conséquence les signaux neurophysiologiques enregistrés en réponse aux informations socio-émotionnelles
de nature visuelle soient également atypiques.
B
ien que les atypies sensorielles fassent partie intégrante des descriptions princeps de l’Autisme, ce
sont les aspects socio-émotionnels qui ont fait l’objet
de la majorité des recherches au cours des trente dernières
années. Aujourd’hui, de nombreuses données suggèrent
que les troubles sensoriels pourraient être à l’origine de
ces difficultés socio-émotionnelles. Alors que les réponses
sensorielles inhabituelles ont refait leur apparition dans le
DSM et constituent un élément-clé du diagnostic elles res-
40
tent peu et difficilement étudiées. Le recueil des Potentiels
Evoqués Visuels (PEV) en réponse aux damiers alternants
est une méthode d’évaluation directe du système visuel ne
nécessitant aucune participation active du sujet.
L’étude présentée ici vise à évaluer les premières étapes de
conduction et de traitement de l’information visuelle au
moyen de l’électrophysiologie chez des adultes et adolescents avec TSA.
Vingt adolescents et adultes avec TSA âgés de 13 à 27 ans
(âge moyen=18 ans) ont été appariés à 22 adolescents et
adultes (âge moyen=18,4 ans) au développement ordinaire. Le signal EEG a été enregistré au moyen d’un bonnet
de 64 électrodes (BioSemi) pendant la présentation de damiers alternants (1/sec, 60 min d’arc). L’analyse des réponses visuelles, N75 et P100, a été réalisée avec une ANOVA
à mesures répétées.
La morphologie et la topographie des réponses visuelles
(N75, P100, N135) semblent conservées, laissant supposer
que leurs générateurs sont intacts. La diminution de latence et d’amplitude de la P100 avec l’âge est en accord avec
le pattern développemental classique. L’analyse statistique
de la composante P100 révèle une latence normale, cependant son amplitude est significativement moins ample chez
les sujets avec TSA en comparaison des sujets contrôles.
Ces résultats révèlent une anomalie dès les premières étapes de traitement l’information visuelle dans les Troubles
du Spectre de l’Autisme. Il semble évident que par un phénomène en cascade, ces anomalies précoces puissent affecter les étapes suivantes de traitement de l’information
visuelle et entraîner des difficultés dans la compréhension
des informations (notamment socio-émotionnelles) de
l’environnement. L’obtention des PEV aux damiers est un
examen facile à mettre en œuvre, dont la systématisation
dans les travaux de recherche permettrait d’appréhender la
part des anomalies de traitement sensoriel dans la compréhension des mécanismes cognitifs qui leur font suite.
Mots clés : vision, Troubles du Spectre de l’Autisme,
potentiels évoqués, damiers
Auteur qui présentera le poster : Magali Batty
MCU, INSERM U930, Equipe « Autisme »
Centre Universitaire de PédoPsychiatrie
CHU Bretonneau, 2 Bld Tonnellé, 37044 TOURS
Cadre : Les résultats présentés dans l’abstract ci-dessus ont été obtenus en collaboration avec Alix Thillay
dans le cadre de sa thèse financée par la Fondation
Orange et dirigée par le Pr Bonnet-Brilhault et Mme
Bidet-Caulet. Le recueil des potentiels évoqués visuels
aux damiers alternants a été obtenu dans un protocole
de recherche plus large visant à mieux comprendre les
mécanismes de traitement du contexte visuel et d’anticipation dans les TSA.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
3
Les communications affichées
Effets d’un traitement
médicamenteux chez des enfants avec
TSA : aspects cognitifs et neurosensoriels
Mohammed Boudjarane 1, Marine Grandgeorge 1, 2,
Clémence Larrieu 3, Eric Lemonnier 1, 3
Laboratoire des Neurosciences de Brest, EA4685.
CRA, CHRU de Brest.
3
CHRU Limoges
1
2
La première phase de l’étude correspondant à l’évaluation
d’enfants avec TSA après un an de traitement (Burinex) sera
finalisée cet été. Ainsi, les principaux résultats ne peuvent
pas être exposés dans ce résumé mais le seront au cours de
l’Université d’automne de l’ARAPI.
L
es TSA sont caractérisés par une triade de symptômes, soit des altérations qualitatives des interactions
sociales, de la communication verbale et non-verbale ainsi que la présence d’intérêts restreints, répétitifs et
stéréotypés (Amercian Psychatric Association, 2000). Ces
troubles traduisent une altération du fonctionnement cognitif dont les conséquences peuvent être variables d’un
individu à l’autre, définissant des profils cognitifs hétérogènes. Classiquement, l’utilisation de questionnaires (ex :
Profil Sensoriel de Dunn) illustre les troubles neurosensoriels accompagnant ces déficits cognitifs. Par contre, peu
d’études mettent en pratique des outils psychophysiques
permettant une analyse quantitative des troubles sensoriels dans les TSA.
La prise en charge de ces troubles est souvent multiple cependant, l’utilisation de traitements pharmacologiques n’a,
jusqu’alors, pas fait ses preuves (ex : pas ou peu d’effet sur
les troubles centraux des TSA, nombreux effets secondaires). Néanmoins, depuis 2009, une molécule diurétique (la
bumétanide) a été testée et les premiers essais ont montré
une amélioration significative à court terme des symptômes dans le domaine des compétences sociales. Il est donc
légitime de s’interroger sur l’impact de ce traitement sur
le fonctionnement cognitif et les perceptions sensorielles
à plus long terme. Pour répondre à cette question, un suivi
d’enfants avec TSA a été mis en place (avant/après traitement) afin de mesurer les effets du bumétanide après un
an de traitement.
Une cohorte de 25 garçons avec TSA, entre 7 et 10 ans (M
= 8.53 ; SD = 1.11), a été recrutée en 2014 (haut niveau de
fonctionnement). Parmi ceux-ci, 16 prennent le traitement
et 9 ne le prennent pas. Le premier groupe d’enfants a été
évalué avant la mise en place du traitement (T0) et au bout
d’un an de traitement (T1 ; 2mg/jour). Les aspects cognitifs
ont été évalués à l’aide d’outils psycho-cognitives (WISC IV
et NEPSY II). Les aspects neurosensoriels ont nécessité la
création d’une batterie de tests psychophysiques expérimentaux permettant une mesure quantitative directe qui
s’est focalisée sur l’olfaction, l’audition, le toucher et la gustation, données complétées par d’une échelle psychométrique (Profil de Dunn) adressée aux parents.
Comme énoncé précédemment, les résultats seront exposés au cours du séminaire.
Pour conclure, nous pouvons penser que le traitement induit des modifications physiologiques qui entrainent une
évolution tant au niveau cognitif que dans le traitement
perceptif de stimuli sensoriels. Cependant, il est nécessaire, d’une part, de comparer l’efficacité de cette prise
en charge pharmacologique avec des enfants non-traités
ayant une prise en charge classique, d’autre part, de comparer les performances sensorielles de ce groupe d’étude
avec des enfants neuro-typiques. Cette phase de l’étude
est en cours. De plus, une nouvelle évaluation à deux ans
de traitement nous permettra d’observer si la tendance des
résultats à T1 se poursuit ou se stabilise.
Mots clés : Troubles du Spectre de l’Autisme,
bumétanide, fonctions cognitives, perceptions
sensitives, enfant.
Auteur qui présentera le poster :
Mohamed Boudjarane
Doctorant en neurosciences
Sous la direction du Dr Eric Lemonnier
et de Marine Grandgeorge, PhD.
Laboratoire de Neuroscience de Brest
22 avenue Camille Desmoulins 29200 BREST
06 50 52 45 90
[email protected]
Cadre : Cette étude s’inscrit dans un projet soutenu
par l’ANR (Cure Autism) qui a été approuvé par le comité d’éthique du CHRU de Brest.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
41
Les communications affichées
4
Détection de la prosodie
émotionnelle au cours
du développement :
étude électrophysiologique
Judith Charpentier 1, Sylvie Roux 1,
Emmanuelle Houy-Durand 1,2, Mathieu Lemaire 1,2,
Joëlle Malvy 1,2, Frédérique Bonnet-Brilhault 1,2,
Agathe Saby 2, Marie Gomot 1
UMR 930 INSERM Université François-Rabelais de Tours,
France
2
Centre Universitaire de Pédopsychiatrie, CHRU de Tours,
France
1
P
armi les différents outils utilisés pour communiquer,
la prosodie ou « musique de la voix » occupe une
place importante en particulier lorsqu’elle est émotionnelle. En effet, la prosodie émotionnelle est l’un des
éléments essentiels à une communication sociale efficiente
puisqu’elle permet de transmettre des informations sur
l’état émotionnel d’un locuteur. Chez l’adulte, l’étude des
processus cérébraux impliqués dans la discrimination de
la prosodie émotionnelle par rapport à la prosodie neutre
a permis de mettre en évidence une activité cérébrale de
plus grande amplitude en réponse à l’émotion. Chez l’enfant, les études menées se sont principalement intéressées
aux réponses cérébrales induites par diverses émotions
sans utiliser de prosodie neutre comme élément de comparaison ; ainsi les processus de détection spécifiques à
l’émotion sont encore mal connus. L’étude conduite ici vise
donc à comparer directement la détection automatique de
changements prosodiques neutre et émotionnel au cours
du développement typique afin de caractériser le traitement spécifique à l’émotion.
Pour cela, une séquence constituée de stimuli vocaux standards neutres répétitifs et de déviants (rares) neutres ou
émotionnels a été présentée à des enfants typiques âgés
de 6 à 9 ans (n=10), de 10 à 12 ans (n=10) et à des adultes (n=11). La comparaison des réponses à ces différents
stimuli a permis d’identifier la mismatch negativity ou
MMN qui est une réponse électrophysiologique indiquant
la détection automatique d’un changement. Les MMN en
réponse à un changement neutre (MMNn) et en réponse
à un changement émotionnel (MMNe) ont été comparées
afin de déterminer l’effet propre à l’émotion.
42
Une MMN biphasique est enregistrée en réponse aux déviants neutres dans les trois groupes, mais également en
réponse aux déviants émotionnels chez les enfants. Des
amplitudes similaires de MMN sont observées entre les
groupes et les conditions mais les topographies (organisation spatiale de la réponse) apparaissent plus postérieures
chez l’enfant que chez l’adulte indiquant une organisation
immature de la réponse cérébrale à la déviance prosodique. De plus, la latence de la MMNe est plus courte que
celle de la MMNn chez les adultes et les 10-12 ans tandis
qu’aucune différence significative n’a été observée chez les
enfants les plus jeunes. Ceci corrobore les études comportementales qui notent une préférence des jeunes enfants
pour le contenu du discours comparé à la prosodie quand ils
sont confrontés à des situations avec des indices contradictoires. L’ensemble de ces résultats indique une maturation
tardive de la discrimination de la prosodie émotionnelle.
A terme, notre objectif est de déterminer si les difficultés
prosodiques observées chez les personnes avec Trouble du
Spectre de l’Autisme (TSA) pourraient être sous-tendues
par des mécanismes cérébraux de détection de la prosodie
émotionnelle atypiques. Ce paradigme est donc actuellement appliqué chez un groupe d’enfants et d’adultes avec
TSA. L’étude conduite ici constitue une étape essentielle
pour une meilleure connaissance de la maturation typique
de ces processus et les données recueillies permettront de
comparer les réponses cérébrales des personnes au développement typique et des personnes avec TSA chez lesquels
l’étude est en cours.
Mots clés : prosodie, émotion, développement,
électrophysiologie, mismatch negativity.
Auteur qui présentera le poster : Judith Charpentier
Doctorante
Unité INSERM Université François-Rabelais U930,
Equipe Autisme
Centre de Pédopsychiatrie, CHRU Bretonneau
2 Boulevard Tonnellé, 37044 TOURS Cedex 09
06 73 71 04 80
[email protected]
Cadre : Le travail présenté s’inscrit dans le cadre d’une
thèse en neurosciences réalisée sous la direction de
Marie Gomot.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
5
Les communications affichées
COHORTE ELENA - Etape 1 :
Etat des Lieux de la première Cohorte
Pédiatrique Française avec TSA
Florine Dellapiazza, Cécile Michelon, Julie Loubersac,
Myriam Soussana, Amaria Baghdadli 1
Centre de Ressources Autisme Languedoc-Roussillon,
CHRU Montpellier.
1
C
ontexte : Les trajectoires évolutives dans les Troubles
du Spectre de l’Autisme (TSA) apparaissent multiples
mais on dispose de peu de connaissances pour expliquer une telle diversité. Elles sont liées à de multiples facteurs de risque ou de protection, dont certains pourraient
n’être détectés que sur la base de larges échantillons. Les
suivis de cohorte permettent habituellement de capturer
de manière rigoureuse les processus de changement et
les patterns qui leurs sont liés. Pourtant, au plan international il existe peu de grandes cohortes d’enfants avec TSA
et celles-ci sont rarement menées à long terme. ELENA est
une cohorte pédiatrique, constituée dans une approche
multithématique, interdisciplinaire et translationnelle afin
d’améliorer la compréhension des trajectoires évolutives.
Méthode : Il s’agit d’une cohorte ouverte, prospective et
multicentrique, d’enfants de moins de 16 ans ayant un
diagnostic de TSA établi dans des centres spécialisés à partir desquels ils sont recrutés. Les 7 centres associés sont
regroupés au sein du consortium* ELENA géré par une
charte. Les patients sont suivis tous les 18 mois pendant au
minimum 36 mois. Les données recueillies sont cliniques,
médicales, sociales, et environnementales. Le critère de
jugement principal est le fonctionnement socio-adaptatif,
apprécié au travers des scores de la Vineland II. Les critères secondaires sont la sévérité symptomatique des TSA,
les comorbidités, la qualité de vie familiale, et les interventions.
Résultats : Actuellement, la cohorte ELENA est constituée
de 182 participants inclus à partir des 7 centres investigateurs. On comptabilise 84 visites à V1 (V0+18mois) et 20
réévaluations à V2 (V0+36mois) avec seulement 2 perdus
de vue (motif déménagement) et 2 retraits de consentement (situation socio-familiale compliquée).
La population est âgée en moyenne de 6,3 ans (± 3,3ans)
au moment de l’inclusion, le sexe ratio est de 1 fille pour
8 garçons. Les diagnostics représentent dans 63 % des cas
de l’Autisme Infantile, 17 % un Syndrome d’Asperger, et
12 % un Autisme Atypique. La moyenne du score standard
à la Vineland II est de 66,5 (± 14,9) en Communication,
de 66,5 (± 10,5) en Socialisation et de 70,3 (± 12,6) en Vie
Quotidienne. L’ADOS est réalisée de manière systématique,
on retrouve 55 % de module 1, 24 % de module 2, 20 %
de module 3 et 1 % de module 4. Le score total moyen
« Interaction et Communication » est pour le module 1 :
15,7 (±4.1), pour le module 2 : 12,8 (± 4,8), pour le module
3 : 9.9 (±3,1), pour le module 4 : 13 (±1,4).
Perspective : Il est prévu d’inclure 900 patients sur les 10
années de l’étude. Nous attendons de la constitution d’un
tel échantillon, de disposer d’une puissance suffisante pour
identifier les facteurs de risque ou de protection. La participation de nombreuses équipes de cliniciens et de chercheurs de différentes disciplines (génétique, neuro-imagerie…) favorisera la structuration d’un réseau national de
recherche visant à améliorer le diagnostic et les thérapies
innovantes et in fine de contribuer à une amélioration de la
Qualité de vie des personnes avec TSA.
Mots clés : Trouble du Spectre de l’Autisme,
cohorte ouverte multicentrique et prospective,
enfants et adolescents,
trajectoires développementales.
Auteur qui présentera le poster : Florine Dellapiazza
Doctorante en Psychologie du Développement,
Psychologue, Equipe Cohorte ELENA,
Centre de Ressources Autisme Languedoc-Roussillon,
CHRU Montpellier
04 67 33 09 86
[email protected]
Cadre : Projet financé par : le Ministère de la santé
français (ELENA-E1, PHRCN 2013 – Numéro de projet : 13-0232), la Caisse Nationale de Solidarité pour
l’Autonomie (CNSA) et le CHRU de Montpellier (AOI
Cohorte).
*Consortium ELENA : Pr Amaria Baghdadli (CRA LR),
Pr Mario Speranza et Dr Marie- Joëlle Oreve (CH
Versailles), Dr Sandrine Sonié & Dr Marie-Maude
Geoffray (CRA Rhône-Alpes), Dr Romain Coutelle (CRA
Lorraine), Dr Laurence Robel (AP-HP Necker), Pr David
Cohen & Dr Didier Périsse (AP-HP La Pitié-Salpêtrière,
Pr Frédérique Bonnet-Brilhault et Dr Joëlle Malvy (CRA
Centre).
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
43
Les communications affichées
6
Evaluation des besoins
des familles d’enfants avec
des Troubles du Spectre de l’Autisme
Mélina Dell’armi, Stéphanie Dastugue,
Mélanie Maties, Jeanne Kruck & Bernadette Rogé.
C
ontexte théorique : De nombreuses études s’accordent sur le fait que la présence d’un enfant porteur
de Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) au sein
d’une famille a un impact significatif sur la vie des parents.
En effet, du fait de certaines particularités chez ces enfants, on retrouve chez leurs parents un plus haut niveau
de stress, d’anxiété et de dépression, et de détresse parentale que chez les parents d’enfants typiques ou porteurs
d’autres troubles, affectant de ce fait leur qualité de vie.
Les interventions centrées sur la famille sont donc complémentaires aux interventions centrées sur l’enfant dans la
prise en charge des TSA. Cependant, l’utilisation des services, proposés par les professionnels, les associations, ainsi
que l’Etat, par les familles d’enfant avec TSA reste très aléatoire selon les caractéristiques de l’enfant et de sa famille.
L’évaluation des besoins insatisfaits des familles va donc
permettre de mettre en évidence les domaines de soutien
qui doivent être créés, modifiés ou renforcés, et élaborer
des modèles explorant les variables prédictives des besoins
parentaux.
Méthode : Suivant cette hypothèse, nous avons donc utilisé le « Family Needs Questionnaire » (FNQ), élaboré pour
les familles d’enfants avec TSA par Siklos & Kerns, 2006,
composé de 50 items répartis en 7 domaines de besoin :
l’implication dans le soin, l’information / formation, l’inclusion sociale de l’enfant, les besoins centrés sur soi, sur la
famille, sur l’école et sur les prises en charge. Ce questionnaire, traduit et adapté en français, a été couplé avec un
questionnaire sur l’impact du handicap dans la famille, ainsi qu’un questionnaire socio-démographique. Un total de
126 parents d’enfants avec TSA ont pris part à notre étude,
constitué de 109 mères et 17 pères d’enfants avec TSA âgés
entre 2 et 18 ans (M = 8,74 ans, ET = 4,16).
44
Résultats : Une analyse des 10 items du questionnaire
considérés comme les plus importants et les plus insatisfaits actuellement montrent que ceux-ci portent en majorité sur l’école (représentant 4 items sur les 10 premiers).
Les analyses statistiques indiquent qu’il existe une relation significative entre le nombre de besoins considérés
comme importants et insatisfaits et l’impact de l’autisme
sur la famille, r = .353 ; p<.01, ainsi qu’entre le nombre de
besoins considérés comme importants et l’âge de l’enfant,
r = -.222 ; p<.05. On note également des besoins différents
selon certaines caractéristiques des enfants (âge, type de
scolarisation, type d’autisme) ainsi que des parents (milieu
de vie, sexe, et impact perçu de l’autisme sur la famille),
pour les diverses catégories de besoin.
Conclusion : Cette étude nous permet donc de mieux comprendre les besoins des familles, nous amenant ainsi à réfléchir à l’élaboration d’interventions pertinentes, adaptées
aux préoccupations et désirs des parents, tout en prenant
en compte leurs spécificités afin d’orienter au mieux ces
actions.
Mots clés : besoins, parents, TSA, école, interventions.
Auteur qui présentera le poster : Mélina Dell’Armi,
doctorante, URI Octogone CERPP
Université Toulouse 2 Jean Jaurès
URI Octogone-CERPPS
5 allées Antonio Machado
31068 Toulouse Cedex 9
05 61 50 24 25
[email protected]
Cadre : Cette étude a été réalisée dans le cadre d’une
thèse en psychologie, réalisée sous la codirection de
Bernadette Rogé, Professeur, et Jeanne Kruck, MCF, à
l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
7
Les communications affichées
Reconnaissance
de son propre visage chez des adultes
avec trouble du spectre de l’autisme :
effet de la stimulation multisensorielle
interpersonnelle
Nicolas Deltort, Jean-René Cazalets, Anouck Amestoy
L
a reconnaissance de son propre visage met en jeu des
processus spécifiques en plus de celui de perception
des visages. Les études menées chez des individus
sans trouble du développement ont montré que la représentation de son propre visage était soumise à un processus multimodal au même titre que l’était la représentation
de son propre corps. Il est admis que les personnes avec
trouble du spectre de l’autisme (TSA) ont un pattern particulier de traitement des visages. Cependant, peu de données existent concernant la reconnaissance de son propre
visage.
L’étude que nous avons menée proposait d’évaluer la reconnaissance de son propre visage et l’effet d’une stimulation multisensorielle interpersonnelle (IMS) chez des personnes avec TSA.
L’IMS consistait en la présentation aux participants d’un
film présentant un visage non familier être touché, avec
un pinceau, de manière intermittente au niveau de la joue
pendant que l’examinateur appliquait la même stimulation
de manière synchrone ou asynchrone au niveau de la joue
du sujet. L’effet de l’« enfacement illusion » (paradigme dérivé de celui de la « rubber hand illusion »), qui découlait
de cette IMS, dans les conditions synchrone et asynchrone
était mesuré sur deux groupes composés de 15 hommes
sans trouble du développement pour l’un, et de 15 hommes avec TSA pour l’autre. Les mesures étaient réalisées au
cours d’une tâche de reconnaissance de soi sur des films de
morphing constitués à partir de photographie des visages
de soi et d’un autre, et qui pouvaient être présentés dans le
sens de soi vers l’autre ou de l’autre vers soi.
Les résultats pour le groupe contrôle montrent un effet
significatif (p<0,05) de l’IMS sur la reconnaissance de son
propre visage en condition synchrone de manière comparable aux données existantes. Cela suggère l’existence d’une
actualisation par processus multimodal de la représentation de son propre visage. Il est intéressant de constater
qu’il existe une différence significative (p<0,05), entre les
groupes, sur la reconnaissance de soi avant stimulation. Ce
résultat est en faveur de l’existence d’un déficit de reconnaissance de son propre visage chez les sujets avec TSA. De
plus, aucun effet significatif de l’IMS n’a pu être démontré,
ce qui suggère un déficit d’intégration multimodale pour la
constitution de la représentation de soi chez les personnes
avec TSA.
Nos résultats montrent l’existence d’un déficit de reconnaissance de soi, et donc de la limite soi/autre, chez les sujets avec TSA qui pourrait être lié à un défaut d’intégration
multimodale utile à l’élaboration de la représentation de
son propre visage.
Mots clés : Trouble du spectre de l’autisme, visage,
soi, intégration, multisensoriel
Auteur qui présentera le poster : Nicolas Deltort
interne en psychiatrie (Bordeaux)
45 rue Mathieu 33000 Bordeaux
06 50 88 12 05
[email protected]
Cadre : Mémoire de M2R neuropsychologie et neurosciences cliniques (Université Lumières Lyon 2) sous la
direction de :
- Jean-René Cazalets (directeur de recherche –
PhD ; INCIA, Bordeaux)
- Anouck Amestoy (médecin coordonateur CRA
Aquitaine ; Hôpital Charles Perrens, Bordeaux)
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
45
Les communications affichées
8
Mères et pères face au Trouble
du Spectre de l’Autisme de leur enfant :
bien-être psychologique, coping
dyadique, satisfaction des interventions
et soutien social perçu
Coralie Fourcade, Jeanne Kruck et Bernadette Rogé
C
ontexte théorique : Avoir un enfant qui présente un
Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) a des effets
néfastes sur la famille et sur son entourage. Cette
situation particulière peut affecter différemment les mères
et les pères à plusieurs niveaux tels que le fardeau perçu,
le stress, l’anxiété et la dépression, l’optimisme et les stratégies de coping.
Objectifs : Cette étude a pour objectif de recueillir des informations sur les différences en ce qui concerne le bienêtre psychologique (fardeau, anxiété, dépression et optimisme), la satisfaction vis à vis des interventions, le coping
dyadique, et le soutien social chez les pères et les mères
d’un même enfant.
Méthode : Les parents recrutés par l’intermédiaire de
structures et d’associations françaises, ont rempli une batterie de questionnaires en ligne afin d’appréhender d’une
part leurs caractéristiques sociobiographiques mais aussi
d’évaluer leur perception de leur situation de parents face
au handicap de leur enfant avec TSA. L’échantillon est composé de 30 parents, dont 15 pères et 15 mères d’enfants
avec TSA, le seul critère d’exclusion étant le non-diagnostic
de TSA.
Résultats principaux : Des différences significatives ont été
trouvées grâce à des t-test pour échantillons appariés. Les
mères perçoivent plus de disponibilité au niveau du soutien social qu’elles reçoivent que les pères (M = 35,75 ;
M= 20,18 ; t = 3,11 ; p < 0,01). Elles présentent également
une satisfaction plus élevée en ce qui concerne les interventions auprès de leur enfant, au niveau des domaines
« Coordination globale des soins» (M = 5.45 ; M= 4.77 ; t =
2.40 ; p < 0,05) et « Soutien et respect des soins» (M = 5.23 ;
M= 4.49 ; t = 2.26 ; p < 0,05). Enfin, elles investissent plus
le couple comme lieu de « Gestion commune du stress»
46
que les pères (M = 18.89 ; M= 15.78 ; t = 2.38 ; p < 0,05). Il
n’apparait pas de différences significatives entre les pères
et le mères au niveau du fardeau perçu et aux niveau des
symptômes anxio-depréssifs cependant il est intéressant
de noter que les mères obtiennent des scores de Fardeau
(M = 8,32; M = 7,77) et d’Anxiété ( M= 8,86; M= 7,07) plus
élevés que ceux des pères et que leur score à l’échelle d’Anxiété montre une tendance anxieuse chez ces mères.
Synthèse des résultats et conclusion : Les mères et les
pères de notre échantillon nous permettent de confirmer
qu’il existe des différences dans le vécu du handicap que
représente les TSA entre les parents d’un même enfant.
En effet, les mères apparaissent percevoir plus de disponibilité du soutien social, avoir une plus grande satisfaction
des interventions mises en place pour leur enfant, investir
plus largement le couple comme lieu commun à la gestion
de leur stress. Cependant, malgré ces résultats à tendance
positive, on relève que ces mères montrent des niveaux de
perception du handicap comme une charge plus élevée et
des niveaux de symptômes anxieux plus forts que les pères.
Notre petit échantillon ne nous permettant pas d’élaborer
des résultats de cause à effet entre nos variables, il serait
intéressant de reproduire cette étude sur un échantillon
plus conséquent afin de comprendre quels facteurs entrent
en jeu dans la détérioration du bien-être maternel.
Mots clés : Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA),
couple parental, bien-être psychologique,
coping dyadique, soutien social perçu
Auteur qui présentera le poster : Coralie Fourcade
Doctorante en 3ème année de thèse
Université Toulouse Jean-Jaurès
Maison de la recherche
Laboratoire OCTOGONE-CERPP, Bureau A106
5, allées Antonio Machado
31058 Toulouse Cedex 9
06 29 17 63 16 / 05 61 50 24 05
[email protected] /
[email protected]
Cadre : Doctorat de psychologie sous la direction de
Bernadette Rogé et sous la co-direction de Jeanne
Kruck.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
9
Les communications affichées
L’analyse « State Space Grids » :
une nouvelle approche pour explorer
les trajectoires développementales
individuelles d’interactions sociales
dans un groupe d’habiletés sociales
pour adolescents présentant
un Trouble du Spectre de l’Autisme
Pauline Girard, Sandrine Le Sourn-Bissaoui,
Gaïd Le Maner-Idrissi, Julie Briec, A. Boidé,
C. Vinchon, Claire Chevreuil, Tanguy Seveno
C
ette étude cherche à évaluer l’efficacité des groupes
d’habiletés sociales mis en place pour des adolescents avec un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA).
Les personnes présentant un autisme de haut niveau ou un
syndrome d’Asperger montrent une utilisation singulière de
l’aspect pragmatique et social du langage pouvant engendrer des problèmes d’intégration (Adam, Green, Gilchrist et
Cox, 2002 ; Lyons et Fitzgerald, 2004, Paul et Landa, 2008 ;
Saalasti et al., 2008). En effet, les individus avec autisme
ont des difficultés pour engager, répondre adéquatement
au cours d’une conversation ou bien maintenir les thèmes
initiés (Petersen, Brown, Ukrainetz, Wize, Spencer, Zebre,
2014). Cette problématique peut se trouver accentuée au
courant de l’adolescence, période de mouvance personnelle mais aussi de complexification des codes sociaux
(Andanson, 2011). Certains auteurs décrivent les jeunes
avec un trouble autistique comme étant davantage « démunis » plutôt que « désintéressés » des autres (Andanson,
2011 ; 2012). Malgré l’enjeu important que représente
l’adolescence chez les patients présentant un Trouble du
Spectre de l’Autisme, les groupes portant spécifiquement
sur ces compétences sont encore peu développés auprès
de ces jeunes (Bellini, Peters, Benner et Hopf, 2007).
Nous avons développé un programme en plusieurs étapes
portant sur le développement des habiletés sociales et
conversationnelles des participants. Quatre adolescents
présentant un trouble autistique sans retard mental ont
participé au groupe au cours d’une année scolaire (à raison
d’une séance par semaine). À chaque session, nous avons
analysé l’évolution des habiletés conversationnelles des patients à partir de leurs initiatives, leurs réponses et le maintien thématique durant le temps de parole. Ces critères ont
été définis à partir des observations pragmatiques élabo-
rées par Weinrich, Glase et Johnston (1986) et de la liste de
contrôle du langage pragmatique construite par Tattershall
(1998). Nous avons également pris en compte le type d’interlocuteur (adulte ou pair) et l’aide apportée (avec ou sans
étayage). Pour cela, nous avons utilisé une analyse « State
Space Grids » (Lewis, Lamey et Douglas, 1999), permettant
d’étudier la dynamique conversationnelle en temps réel
pour chacun des participants.
Nous constatons une évolution à la fois quantitative et qualitative de la dynamique interactive entre le début et la fin
du suivi longitudinal. En effet, les résultats mettent en évidence une progression des interactions spontanées entre
les enfants et une diminution des interventions des adultes
pour répondre ou maintenir la conversation avec des pairs.
En revanche, la progression des initiatives des participants
n’apparaît pas significative.
Ces résultats montrent l’efficacité des groupes d’habiletés
sociales pour les adolescents présentant un TSA. Cette étude met également en exergue l’intérêt de l’utilisation des
« State Space Grids » dans la pratique clinique pour évaluer l’efficacité de groupes d’habiletés sociales auprès des
jeunes et analyser plus finement les trajectoires de chacun.
Ces résultats sont discutés à la lumière des travaux prenant
en compte l’influence des fonctions exécutives sur la cognition sociale afin d’ajuster les méthodes de remédiation proposées dans les groupes d’habiletés sociales. Cette étude
offre aussi des perspectives de travail portant sur la généralisation des compétences acquises au sein des groupes.
Mots clés : autisme, habiletés sociales, conversation,
observation du comportement, analyse longitudinale.
Auteur qui présentera le poster : Pauline Girard
Doctorante en psychologie du développement
et psychologue
Université Européenne de Bretagne - Rennes 2
UFR Sciences Humaines, Centre de recherche
en psychologie cognition et communication (EA 1285)
Laboratoire de psychologie du développement
et de l’Education
Place du Recteur Henri Le Moal, 35043 Rennes
06 82 26 60 28
[email protected]
Cadre : Ce travail est proposé dans le cadre de ma thèse poursuivie sous la direction de Me Le Sourn-Bissaoui
(MCU-HDR en Psychologie du développement) et Me
Le Maner-Idrissi (PU en psychologie du développement) à l’Université de Haute-Bretagne Rennes 2.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
47
Les communications affichées
10
Traitement
de l’information faciale des enfants
avec Troubles du Spectre de l’Autisme
et enfants au développement typique :
un traitement particulier
des faces animales ?
Marine Grandgeorge 1,2, Céline Degrez 2,
Zarrin Alavi 3, Eric Lemonnier 1, 4
Laboratoire de Neurosciences de Brest, EA 4685, Université
de Bretagne Occidentale, Brest
2
Service de pédopsychiatrie, Centre de Ressources Autisme,
CHRU de Brest, Brest
3
INSERM, CIC 1412, CHRU de Brest
4
Centre expert autisme, CHU de Limoges
1
L
es altérations dans le traitement de l’information faciale peuvent être associées aux difficultés d’interactions sociales observées dans les Troubles du Spectre
de l’Autisme (TSA). Grâce à la technique de l’eye tracking,
et dans des tâches utilisant des visages humains, les chercheurs ont montré que les personnes avec TSA accordent
peu d’importance à la région des yeux lorsqu’elles regardent un visage, et se concentrent sur la zone basse de celuici (bouche) ; un traitement de l’information faciale différent
de celui présenté par les personnes au développement typique.
De façon surprenante, la question ne s’est pas posée pour
les faces d’animaux. Les personnes avec TSA présententelles un traitement identique de l’information contenue
dans les faces d’animaux de celui présenté par les personnes au développement typique ? Plusieurs éléments amènent à cette hypothèse. Redefer & Goodman (1989) défendent que les personnes avec TSA « décoderaient » plus
facilement les animaux que les êtres humains ; en outre, la
relation à l’animal peut-être bénéfique pour les personnes
avec TSA (Grandgeorge et al, 2012 ; O’Haire, 2012).
Les résultats principaux sont :
(1)sur les photographies de faces d’animaux, la zone des
yeux a été la zone la plus regardée tant par les EDT que
les ETSA, quelque soit l’espèce animale.
(2)sur les photographies de faces d’humains, seuls les EDT
ont significativement plus regardé la zone des yeux.
Aucune différence n’a été rapportée chez les ETSA.
(3)Le degré de relation entre l’enfant et les animaux a modulé l’exploration des faces des animaux, notamment
celles des chats.
Cette étude soutient notre hypothèse : les personnes avec
TSA ou au développement typique semblent présenter un
traitement similaire de l’information contenue dans les
faces d’animaux. Pouvoir s’appuyer sur les informations
contenues dans les yeux des animaux permettrait aux personnes avec TSA de mieux comprendre l’animal comme
l’explicite le postulat de Redefer & Goodman. D’autres études sont nécessaires pour appuyer ou non cette hypothèse,
car le traitement d’une information épurée comme ici (statique, 2D, noir & blanc) reste différente d’une situation de
vie réelle.
Mots clés : Troubles du Spectre de l’Autisme,
traitement de l’information faciale, interaction
homme-animal, attention visuelle.
Auteur qui présentera le poster :
Marine Grandgeorge
Ethologue et docteur en psychologie
du développement
[email protected]
Cadre : Ce travail a été réalisé dans le cadre de
mon contrat au Centre de Ressources sur l’Autisme
Bretagne sous la direction d’Eric Lemonnier et Michel
Botbol.
Un article portant sur ce travail a été soumis à une
revue internationale avec comité de lecture.
Pour répondre à cette question, nous avons mis en place
une tâche d’exploration visuelle spontanée incluant des
photographies standardisées en noir & blanc représentant
des faces d’humains et d’animaux (chat, chien, cheval).
L’exploration de différentes zones a été enregistrée par eye
tracking. Un questionnaire sur la relation entre l’enfant et
les animaux a été complété par les parents. Dix-huit enfants
au développement typique (EDT ; 11♂/7♀, âge moyen :
12,3±1,4 ans) et 12 enfants avec TSA (ETSA ; 10♂/2♀, âge
moyen : 11,4±1,3 ans) ont participé à l’étude.
48
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
11
Les communications affichées
Les animaux perçoivent-ils
le handicap ? Etude du comportement
de cochons d’Inde lors de leur première
rencontre avec un enfant avec TSA
ou un enfant au développement typique
Marine Grandgeorge 1,2, Elodie Dubois 2,3,
Zarrin Alavid 4, Yannig Bourreau 3,
Martine Hausberger 3
Laboratoire de Neurosciences de Brest, EA 4685, Université
de Bretagne Occidentale, Brest
2
Service de pédopsychiatrie, Centre de Ressources Autisme,
CHRU de Brest, Breste
3
Université de Rennes 1, Ethos, UMR 6552, Ethologie animale et humaine, Rennes
4
INSERM, CIC 1412, CHRU de Brest
1
L
es êtres humains développent des liens sociaux avec
leurs pairs, mais aussi avec les animaux qui sont une
part importante dans nos vies occidentales. La communication entre deux êtres humains peut déjà se révéler
complexe, qu’en est-il alors quand un des partenaires a des
difficultés de communication et que l’autre partenaire est
un animal ? Dans la communication interspécifique, certains indices utilisés par les humains et les animaux peuvent être importants et servent moduler leurs interactions.
Ainsi, est-ce que les comportements particuliers que peuvent présenter les personnes avec TSA (ex : stéréotypies
motrices, absence de pointage) influencent ces interactions et font que les animaux se comportent différemment
avec eux ?
Pour tester cette hypothèse, nous avons étudié les comportements de 3 cochons d’Inde lors de leur première rencontre, soit avec des enfants au développement typique
(8♂/14♀, âge moyen : 9,4±0,4 ans) ou des enfants avec TSA
(22♂, âge moyen : 9,3±0,4 ans). Cette rencontre de 15 minutes a eu lieu au domicile de l’enfant et a été filmée pour
une analyse des comportements utilisant les méthodologies de l’éthologie. Les comportements des cochons d’Inde
ont été analysés pendant toute la session expérimentale
(budget-temps) et à deux moments clés : l’initiation et la
fin des interactions tactiles.
Nos résultats ont révélé peu de différences dans les comportements des cochons d’Inde face à des enfants avec TSA
ou des enfants au développement typique, différences observées uniquement à l’initiation et la fin des interactions.
Les cochons d’Inde ont, par exemple, présenté :
(1)plus de comportements positifs envers les enfants avec
TSA à l’initiation de l’interaction,
(2)plus de comportements d’alimentation et de repos en
présence des enfants au développement typique à la fin
de l’interaction.
En conclusion, les différences significatives entre les deux
groupes d’enfants restent néanmoins rares et ne permettent pas soutenir l’hypothèse que l’animal peut « percevoir » le handicap (exprimé ici par des troubles du comportement) lors de la première rencontre. D’autres études
sont nécessaires pour évaluer davantage notre hypothèse.
Ces questions nous semblent essentielles car elles ont des
implications dans le bien-être animal et la formation des
animaux utilisés en médiation animale (apprentissage spécifique aux comportements des enfants avec TSA).
Mots clés : Troubles du Spectre de l’Autisme,
interaction homme-animal, éthologie,
perception du comportement, enfant.
Auteur qui présentera le poster :
Marine Grandgeorge
Ethologue et docteur en psychologie
du développement
[email protected]
Cadre : Le recueil de données de ce travail a été réalisé
dans le cadre de mon doctorat sous la direction de Pr
M. Deleau (psychologie), Dr M. Hausberger (éthologie)
et Pr S. Tordjman (pédopsychiatrie), en collaboration
avec le Centre de Ressources sur l’Autisme Bretagne
et avec le soutien financier de la Fondation Pierre et
Adrienne Sommer. L’analyse de données a été réalisée lors du stage de M1 d’Elodie Dubois au Centre de
Ressources sur l’Autisme Bretagne, sous ma direction.
Un article portant sur ce travail a été soumis à une revue internationale avec comité de lecture.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
49
Les communications affichées
12
Représentations sociales
liées aux prises en charge de l’autisme
chez les professionnels médico-sociaux
en Algérie : vers une étude comparative
Amine Hamhami 1 & Ali Mecherbet 2
Doctorant à l’Université « Abou Bekr Belkaid » de Tlemcen
(Algérie) en cotutelle avec l’Université de « Paul Valéry »
Montpellier3.
2
Professeur de psychologie à l’Université de Tlemcen
« Abou Bekr Belkaid ».
1
B
ien que des progrès importants aient été réalisés
dans les pays occidentaux, la situation de l’autisme,
en Algérie, reste encore difficile à définir. En effet,
Les enfants avec autisme restent à ce jour mélangés avec
les déficients mentaux, dans les centres médicopédagogiques, et ne bénéficient d’aucune prise en charge spécifique. Cette étude a pour sujet les représentations sociales
(RS) de l’autisme et de ses prises en charge chez les psychologues et éducateurs exerçant dans ces structures médicopédagogiques.
Méthodologie : L’objectif principal est de mettre en évidence ces formes de pensée sociale (RS) chez ces professionnels médico-sociaux ainsi de les comparer à celles des
professionnels spécialisés dans l’autisme. Des professionnels de France, concernés directement par l’autisme, ont
également été inclus. Ainsi, nous avons choisi la théorie des
principes organisateurs de Doise permettant le repérage
des différences intergroupales.
Matériel : Nous avons, dans un premier temps, réalisé des
entretiens exploratoires auprès de 13 psychologues exerçant au plus près des enfants avec autisme, dans la région
de Montpellier. Ainsi, une analyse thématique de contenu
nous a permis de repérer une vingtaine de thèmes reflétant les diverses opinions des sujets concernant la question. Ensuite, nous avons présenté ces items sous la forme
d’un questionnaire, conçu sous la forme d’une échelle de
Likert, administré à quatre groupes de sujets : 20 parents
d’enfants avec autisme, 16 psychologues français spécialisés et 15 psychologues algériens spécialisés dans l’autisme
et enfin 18 éducateurs et 16 psychologues médico-sociaux
dans la ville de Tlemcen.
50
Procédure : Afin d’identifier les principes organisateurs
de cette représentation sociale, nous avons réalisé une
Analyse en Composantes Principales avec l’ensemble des
participants sur l’ensemble des réponses de tous les sujets.
L’analyse dégage 3 facteurs qui, cumulés, expliquent plus
de 70 % de la variance totale. Nous avons procédé ensuite à
une comparaison des scores factoriels moyens des 4 groupes.
Résultats : Les résultats soulignent que les psychologues
et les éducateurs médico-sociaux ne se distinguent pas
(t=0,58, ns). En revanche ces deux groupes se différencient
significativement des 3 autres. A l’inverse, on constate que
les psychologues spécialisés algériens, les psychologues
français et les parents ne se distinguent pas. Chez ces derniers, la représentation des prises en charge est structurée
autour de trois principes organisateurs : le travail en réseaux et formation des acteurs, la scolarisation des enfants
avec autisme dans des milieux ordinaires et la spécificité
des prises en charge. Les représentations des professionnels médico-sociaux sont caractérisées par l’influence de
la conception psychanalytique. Ainsi l’objectif des prises en
charge serait de permettre à l’enfant de trouver les limites entre son corps et son psychisme. Rappelons que cette
conception psychanalytique va à l’encontre des données
scientifiques actuelles et a fait l’objet de nombreuses critiques.
Conclusion : Les représentations sociales constituent des
facteurs déterminants quant à la réussite ou l’échec d’une
prise en charge. Pour la réussite d’une prise en charge, la
collaboration entre les acteurs de soins reste déterminante.
Les résultats soulignent la nécessité de former les professionnels médico-sociaux en Algérie à partir des connaissances actualisées (HAS) et de les outiller afin d’acquérir des
gestes techniques indispensables dans les prises en charge
de l’autisme.
Mots clés : autisme, représentations sociales,
centres médico-sociaux, prises en charge, Algérie.
Auteur qui présentera le poster : Amine Hamhami
176 rue Serge Reggiani, Bat C209,
Résidence la Lyre, 34090, Montpellier
06 01 10 21 31
Laboratoire de recherche : Epsylon, Montpellier
[email protected]
Cadre : Ce travail de recherche de thèse de doctorat en psychologie sous la direction des professeurs :
Pascal Moliner et Mecherbet Ali à l’Université de
Montpellier3 « Paul Valéry » en cotutelle avec l’Université de Tlemcen Abou Bekr Belkaid.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
13
Les communications affichées
Systèmes
de monitoring du bien-être :
application à l’anxiété dans l’autisme
Cédric Hufnagel, Patrick Chambres,
Frédéric Dutheil, Catherine Auxiette,
Pierre Chausse, Martial Mermillod,
Guillaume Paugam, Pierre Bertrand
L
es individus avec autisme souffrent de difficultés dans
la communication et dans les interactions sociales
dues à un traitement atypique des informations et à
des anomalies dans l’intégration sensorielle. Cela provoque
des états de surcharge cognitive et émotionnelle. Ces états
sont associés, par une implication du système nerveux autonome, à une augmentation de l’anxiété pouvant entraîner
l’apparition de comportements sociaux inadaptés. Près de
la moitié des personnes avec autisme n’a pas accès à une
communication effective et présente donc des difficultés à
exprimer cette anxiété. L’objectif de notre protocole « mobile e-health solutions » est de repérer précocement les
situations génératrices d’anxiété et de permettre aux personnes avec autisme d’y répondre de façon adaptée avant
l’apparition des comportements problématiques.
Matériel et méthode : Afin d’évaluer l’anxiété, nous avons
retenu deux paramètres physiologiques que sont la variabilité sinusale de la fréquence cardiaque et l’activité électrodermale. Nous avons enregistré ces deux paramètres
en situation écologique grâce à des dispositifs portables,
non invasifs et indolores (ceinture abdominale et bracelet).
L’utilisation de ‘lunettes espion’ nous a également permis
d’enregistrer l’environnement visuel et sonore des participants dans le but de mettre en relation l’apparition d’une
modification physiologique et un événement particulier générateur de stress. Chaque participant autiste était apparié
à un pair choisi parmi ses amis ou sa famille et équipé du
même matériel pendant 2 h d’enregistrement de vie quotidienne. Ces 2 h étaient suivies de 30 minutes d’enregistrement dans un environnement calme, interrompues pendant quelques secondes par un son préalablement identifié
comme gênant et générateur d’un stress de faible intensité
chez la personne avec autisme.
Résultats et discussion : Les données physiologiques
considérées comme séries temporelles ont été analysées
par une méthode de détections de ruptures combinée à
une analyse fréquentielle. Nos résultats nous ont permis
d’identifier les situations comportementales génératrices
de stress et d’identifier les signaux physiologiques liés à la
situation stressante. Pour mieux comprendre et aider les
personnes avec autisme, il est fondamental de pouvoir mesurer leur anxiété dès le moment où elle se manifeste dans
la vie quotidienne et ainsi de connaître précisément les situations responsables de son augmentation. Cette connaissance permettra une prise en charge adaptée, notamment
par l’apprentissage de l’autogestion des réponses dans
différents contextes sociaux, limitant ainsi l’apparition de
comportements perturbateurs. À terme, notre objectif est
de proposer en temps réel un Système de Suivi Personnel
de Santé à des autistes, mais également à d’autres populations soumises à des variations de stress.
Auteur qui présentera le poster : Cédric Hufnagel,
doctorant en psychologie cognitive
21 rue du 11 Novembre, 03200, Vichy
06 68 19 46 43
[email protected]
Cadre : Communication dans le cadre de la préparation d’une thèse en « Lettres, Sciences Humaines et
Sociales », réalisé au Laboratoire de Psychologie Sociale
et Cognitive, Université Clermont Auvergne, Université
Blaise Pascal, Clermont-Ferrand.
Travail de thèse réalisé sous la direction du Pr. Patrick
Chambres et du Dr. Frédéric Dutheil.
Research supported by grant ANR-12-BS01-0016-01
entitled «Do Well B.»
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
51
Les communications affichées
14
Validation en arabe
de l’Echelle d’Évaluation
des Comportements Autistiques,
version Révisée (ECA-R)
Edith Kouba Hreich 1, Camille Messarra 1,
Sylvie Roux 2, Catherine Barthélémy 2 et Sami Richa 3
Université Saint Joseph, Faculté de Médecine, Institut
supérieur d’orthophonie, Beyrouth, Liban
2
Unité INSERM U 930, Autisme et troubles du développement, Université François Rabelais, Tours
3
Université Saint Joseph, Faculté de Médecine, Département
de psychiatrie. CHU Hôtel Dieu de France, service de psychiatrie, Beyrouth, Liban
1
D
ans le domaine de l’autisme, les équipes de soins
du Liban ont un besoin urgent d’outils d’utilisation
facile sur le terrain, ciblant à la fois la sévérité des
comportements autistiques, la mesure de l’évolution des
sujets avec TSA et celle de l’efficacité des soins qui leur sont
fournis. C’est pourquoi nous avons traduit l’Échelle d’Évaluation des Comportements Autistiques, dans sa version
révisée (ECA-R) : en effet cette échelle a été conçue pour
une évaluation de la sévérité des comportements dans les
différents domaines déficients chez les enfants et jeunes
adolescents avec Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA),
tels que la communication, les interactions sociales et les
intérêts. Elle permet également d’étudier leurs variations
au cours du temps et d’identifier les améliorations induites
par les thérapeutiques et les rééducations. L’étude présentée ici a pour objectif d’étudier la validité de l’ECA-R auprès
de la population libanaise.
Méthode : La traduction en arabe de l’ECA-R a été effectuée par des traducteurs et des cliniciens experts ; par la
suite, sa passation a eu lieu auprès de 100 sujets présentant des TSA, diagnostiqués selon les critères du DSMIV-TR
et âgés de 35 à 153 mois (DS: 28.0) et dont le niveau intellectuel varie d’un retard moyen (QD entre 49 et 35) à une
absence de retard (QD> = 70). La sévérité de l’autisme a été
également mesurée par la CARS (Schopler et al. 1980), les
scores variant de 20 à 58.5 (M= 39.1; DS= 8.8). Les cotations
de l’ECA-R ont été effectuées par des cliniciens ayant une
pratique de l’autisme et formés préalablement à l’ECA-R,
au sein de séquences filmées, enregistrées d’une part en
situations individuelles et d’autre part en situations naturelles de groupe.
52
Résultats : La mesure de la fidélité inter-cotateurs s’est
avérée excellente. L’étude de la validité interne de l’échelle
a permis d’identifier notamment, comme dans la version
française, un facteur principal décrivant la sévérité des
comportements autistiques reliés au déficit des interactions sociales et de la communication, ainsi qu’aux particularités comportementales et sensorielles (cohérence interne : 0.91 en groupe et 0.92 en individuel). Dans les deux
situations de cotation, ce facteur se confirme être principalement expliqué par la sévérité de l’autisme mesuré par la
CARS et non par le degré de déficience intellectuelle (validité externe).
Conclusion : l’ECA-R en arabe, ainsi validée sur la population libanaise, est donc un outil pratique et applicable par
l’ensemble des membres de l’équipe soignante pour l’évaluation des enfants avec TSA au Liban et dans les pays arabes avoisinants. Elle permettra également des perspectives
de recherches futures dans l’autisme, basées sur des outils
de mesures fiables et accrédités à l’échelle internationale.
Mots clés : Troubles du Spectre de l’Autisme,
Echelle des comportements, validation en arabe,
déficience relationnelle, insuffisance modulatrice.
Auteur qui présentera le poster : Edith Kouba Hreich
Statut et fonction : orthophoniste chargée
d’enseignement, Institut supérieur d’orthophonie,
Université Saint Joseph, Beyrouth, Liban.
Adresse postale :
Institut supérieur d’orthophonie
Université Saint Joseph
B.P. 11-5076 Riad El Solh, Beyrouth 1107 2180- Liban
Tél: 961-1-421640
Fax : 961-1-421020
[email protected]
Cadre : Ce projet de recherche s’inscrit dans le cadre
de la collaboration de l’Institut supérieur d’orthophonie de l’Université Saint Joseph à Beyrouth avec l’Unité
INSERM 930, équipe 1, « Autisme et Troubles du développement », Université François Rabelais, Tours, ainsi
que le service de pédopsychiatrie et de neurophysiologie en pédopsychiatrie du CHRU Bretonneau de Tours,
dirigé par le Pr Bonnet-Brilhaut.
Le projet se déroule sous la direction du Pr Catherine
Barthélémy (Tours - France) en collaboration avec Dr
Sami Richa (Beyrouth - Liban).
L’étude proposée pour la communication affichée
porte sur la validation en arabe de l’échelle d’Evaluation des Comportements Autistiques, version Révisée,
ECA-R (Barthélémy, Lelord), avec le soutien du Conseil
de la Recherche de l’Université Saint Joseph.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
15
Les communications affichées
Détection
automatique du changement
d’expression émotionnelle faciale
Klara Kovarski, Marianne Latinus, Helen Cléry,
Sylvie Roux, Mathieu Lemaire, Agathe Saby,
Frédérique Bonnet-Brilhault, Magali Batty,
Marie Gomot
N
otre environnement visuel change constamment.
La détection de ces changements permet d’orienter notre attention vers des événements potentiellement saillants et d’adapter notre comportement aux
nouveautés importantes. En particulier, le visage est un
stimulus dont les expressions peuvent véhiculer des changements émotionnels ainsi que non émotionnels qui sont
nécessaires à la compréhension des intentions d’autrui et à
la communication. Des études électrophysiologiques dans
les modalités auditive et visuelle ont montré que l’analyse
de la négativité de discordance (MMN), la réponse cérébrale à un stimulus rare présenté dans une séquence de
stimuli répétés, est une méthode sensible permettant de
rendre compte des processus sous-jacents à la détection
des changements.
L’objectif de notre étude électrophysiologique est de caractériser les processus propres à la détection des changements d’expression émotionnelle et non émotionnelle
(neutre). Cette étude a été développée afin de comprendre,
à terme, l’interaction entre l’intolérance au changement et
la nature sociale du stimulus dans l’autisme.
La MMN mesurée dans les régions occipito-pariétales ne
révèle pas de différence entre la détection du changement
émotionnel et non émotionnel. Cependant, l’observation
des réponses enregistrées dans les régions fronto-centrales
suggère une différence dans le décours temporel des mécanismes impliqués dans la détection du changement selon la
nature émotionnelle ou non de ce changement.
L’identification de ces réponses électrophysiologiques et
de leurs corrélats neuronaux permettra dans les Troubles
du Spectre de l’Autisme de caractériser la part respective
de l’intolérance au changement et des difficultés de perception émotionnelle dans les troubles de la communication sociale. A ce fin, l’étude est également en cours chez
l’enfant avec développement typique et avec Trouble du
Spectre de l’Autisme.
Mots clés : émotion, attention,
potentiels évoqués, MMN.
Auteur qui présentera le poster : Klara Kovarski,
Doctorante en Neurosciences, 1ère année.
UMR INSERM U930 Equipe 1 : « Autisme »
Centre Universitaire de Pédopsychiatrie
CHRU de Tours 2, Bd Tonnellé
37044 Tours Cedex 9
02 34 38 94 35
[email protected]
Cadre : Ce travail, dirigé par Marie Gomot, s’intègre à
ma thèse de doctorat en neuroscience réalisée sous
la direction du Pr. Frédérique Bonnet-Brilhault et Dr.
Magali Batty.
15 adultes avec développement typique (8 femmes ; âge
moyen=24 ans) ont participé à l’étude. Dans une première
séquence dite ‘oddball’, la présentation répétée d’un même
visage neutre (standard ; probabilité d’occurrence :p= 0.8)
était interrompue par la présentation plus rare d’un visage
émotionnel ou d’un visage neutre (déviants émotionnel et
neutre p=0.1, chacun). Pour tester le traitement automatique du changement, les participants effectuaient une tâche
distractive dans laquelle ils devaient détecter la disparition
d’une croix de fixation présentée sur le nez. Les mêmes stimuli étaient également présentés dans une séquence équiprobable afin de contrôler les effets d’adaptation et de bas
niveau.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
53
Les communications affichées
16
L’absence de marche à quatre
pattes : un indicateur précoce de risque
de Trouble du Spectre de l’Autisme ?
Nathalie Lavenne-Collot 1, Julie Maguet 1,
Céline Degrez 1, Michel Botbol 1,
Marine Grandgeorge 1, 2 , Nelle Jallot 1
Service universitaire de psychiatrie infanto-juvénile, Centre
de Ressources Autisme, CHRU de Brest, Brest
1
Laboratoire de Neurosciences de Brest, EA 4685, Université
de Bretagne Occidentale, Brest
2
L
e repérage précoce en matière d’autisme est un enjeu
majeur qui fait aujourd’hui l’objet d’un consensus unanime (HAS, 2012). Différents instruments cliniques de
dépistage précoce sont déjà utilisés, auxquels s’associent
des travaux sur la recherche de bio-marqueurs (Walsh, et
al., 2011) avec l’objectif d’approcher au plus près un risque
d’autisme, lequel devra conduire à la mise en place rapide
d’une prise en charge globale et intensive pour prévenir au
mieux l’apparition de désordres secondaires, en capitalisant notamment sur l’importante capacité de neuroplasticité cérébrale qui caractérise le nourrisson.
Peu de travaux portent sur la recherche de marqueurs
précoces dans le domaine du développement moteur.
Pourtant, l’analyse rétrospective des films familiaux d’enfants avec Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) met en
évidence certaines anomalies présentes précocement témoignant de dysfonctionnements dans tous les secteurs
d’activité corporelle (Teitelbaum et al.,1998).
En pratique clinique, beaucoup de parents rapportent, lors
de l’anamnèse développementale d’enfants avec TSA, l’apparition d’une marche tardive, parfois atypique et régulièrement non précédée de déplacement à quatre pattes. Ce
passage par une marche à quatre pattes n’est pas systématique dans le développement de l’enfant typique, et son
absence n’est bien entendu pas spécifique d’un TSA, il nous
a néanmoins semblé qu’il apparaissait avec une fréquence
significativement moindre chez les enfants avec TSA .
Aussi, nous avons cherché à valider l’hypothèse d’une
moindre fréquence du passage par le déplacement à quatre pattes dans le développement moteur de ces enfants.
La perspective de cette étude est de pouvoir éventuellement s’appuyer, en complément d’autres instruments ou
marqueurs suscités, sur ce pattern moteur dans le dépistage des enfants à risque de TSA. Pour ce faire, nous avons
comparé la fréquence de marche à quatre pattes dans la
population typique à une population d’enfants avec TSA,
ainsi que d’autres facteurs et paramètres de développement moteur précoce.
A l’aide d’un questionnaire parental et du carnet de santé,
nous avons évalué rétrospectivement la fréquence (sous
la forme présence ou absence) du déplacement à quatre
54
pattes auprès d’un échantillon de 79 enfants avec autisme
typique ou syndrome d’Asperger (diagnostiqués au CRA de
Bretagne entre 2011 et 2014) et de 100 enfants au développement typique. Tous étaient âgés entre 18 mois à 15 ans
au moment de la récolte de données.
Les principaux résultats observés sont :
(1)une moindre fréquence de marche à quatre pattes chez
les enfants avec autisme typique (44.2 % vs 69 % des
enfants typiques; p=0.005), tendance observée chez les
enfants Asperger (52.8 % vs 69 %; p=0.08) ;
(2)à 9 mois, une moindre fréquence d’acquisition de la
position assise sans aide et du déplacement chez les
enfants avec autisme typique ou Asperger (tous les
p<0.05) ;
(3)l’âge moyen de la marche plus tardif chez les enfants avec
autisme typique (15.9±2.3 mois) ou Asperger (14.5±1.9
mois) par rapport aux enfants typiques (13.1±1.2 mois;
p<0.05).
Ainsi, cette étude pilote soutient notre hypothèse : les enfants avec TSA semblent présenter moins fréquemment
dans leur développement précoce un passage par un déplacement à quatre pattes que les enfants au développement
typique. L’absence de marche à quatre pattes pourrait ainsi
constituer un nouvel indicateur de dépistage précoce dans
le registre du développement moteur.
Références
Teitelbaum, P., Teitelbaum, O., Nye, J., Fryman, J., & Maurer, R. G.
(1998). Movement analysis in infancy may be useful for early diagnosis of autism. Proceedings of the National Academy of Sciences
of the United States of America, 95(23), 13982-13987.
Walsh, P., Elsabbagh, M., Bolton, P., & Singh, I. (2011). In search
of biomarkers for autism: scientific, social and ethical challenges.
Nature Reviews Neuroscience, 12, 603-612.
Mots clés : dépistage précoce,
Troubles du Spectre de l’Autisme,
marche à quatre pattes, développement moteur.
Auteur qui présentera le poster :
Nathalie Lavenne-Collot
Pédopsychiatre, actuellement Chef de Clinique
Assistant hospitalo-universitaire (depuis novembre
2013), Médecin du pôle enfants
du Centre de Ressources Autisme de Bretagne
Service hospitalo-universitaire
de psychiatrie infanto-juvénile
CHRU de Brest
Route de Ploudalmézeau 29820 Bohars
02 99 01 52 06
[email protected]
Cadre : Ce travail a été réalisé dans le cadre de mon
contrat de chef de clinique au Centre de Ressources
Autisme Bretagne sous la direction du Professeur
Michel Botbol.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
17
Les communications affichées
Le passage
vers l’adolescence : le point de vue
d’élèves ayant un trouble du spectre
de l’autisme en comparaison avec celui
de leurs pairs au développement typique
Ariane Leroux-Boudreault 1, Nathalie Poirier 2
B. Sc., Doctorante en psychologie
Ph.D., Professeure au département de psychologie
Université du Québec à Montréal
1
2
C
ontexte théorique : Au Québec, le passage vers
l’école secondaire correspond au début de la puberté. Cette transition, qui s’avère une étape préoccupante dans la vie des jeunes adolescents (Lohaus, Elben,
Ball, & Klein-Hessling, 2004), l’est encore plus pour ceux
qui ont un trouble du spectre de l’autisme (TSA) (Hannah &
Topping, 2012). Cette période de vie est le moment le plus
critique pour développer un trouble anxieux ou dépressif
(Bélanger & Marcotte, 2011). En effet, près de 30% des personnes ayant un TSA présentent en comorbidité un trouble
anxieux (Simonoff, Pickles, Charman, Chandler, Lucas, &
Baird, 2008).
Question traitée : La présente recherche vise à explorer la
perception d’élèves transitant vers la puberté quant aux
changements physiques, psychologiques et comportementaux comparativement à celle de leurs pairs ayant un développement typique.
Méthode : Cette question s’inscrit dans le cadre d’une recherche doctorale qui comprend une entrevue semi-structurée de 60 questions auprès de 12 élèves âgés de 12 ans
ayant un TSA ainsi que 12 de leurs pairs n’ayant pas de TSA
afin de comparer leur perception. Chacun des élèves ayant
un TSA a été apparié avec un élève de sa classe ayant le
même genre et le même âge.
Chaque entrevue a une durée approximative de 60 minutes. Les informations obtenues ont été soumises à une
analyse de contenu. Les données sont analysées selon la
méthode de l’analyse thématique (Braun & Clarke, 2006).
Il s’agit d’une technique de codage dite « ouverte ». Cette
méthode est priorisée afin de dégager les principaux thèmes des entrevues et de les organiser afin d’en faire émerger le sens. Cette analyse est effectuée de façon descriptive
tout en présentant le contenu des données recueillies et
en faisant ressortir les thèmes principaux (Braun & Clarke,
2006). Par la suite, les thèmes recueillis auprès des deux
groupes de participants sont comparés.
Résultats : Les résultats indiquent que les changements
physiques rapportés par les répondants sont les mêmes
tant chez les jeunes ayant un TSA et ceux qui n’en ont pas.
La plupart d’entre eux mentionnent grandir, avoir une nouvelle pilosité et des changements de la voix. Toutefois, les
répondants ne présentant pas de TSA rapportent plus de
changements de comportements ou d’émotions. En effet,
les jeunes présentant un TSA semblent posséder moins
d’introspection quant aux changements qu’ils vivent sur le
plan affectif. Certains rapportent même une détresse quant
au passage vers l’adolescence : « J’veux pas devenir une
adolescente… je veux rester une enfant ! ». À l’inverse, plusieurs répondants n’ayant pas de TSA ont mentionné vivre
des changements d’humeur ou vivre plus de tristesse.
Conclusion : Selon les informations obtenues, il existe une
disparité entre les répondants des deux groupes quant aux
perceptions rapportées et quant aux changements vécus.
Il importe d’aider les jeunes présentant un TSA qui entameront leur passage vers l’adolescence afin de les sensibiliser aux changements physiques, mais aussi et surtout aux
changements comportementaux et émotifs qu’ils peuvent
vivre lors de cette étape importante de la vie.
Mots clés : adolescence, Trouble du Spectre
de l’Autisme, perception, inquiétudes, transition.
Auteur qui présentera le poster :
Ariane Leroux-Boudreault
Étudiante au doctorat en psychologie
à l’Université du Québec à Montréal
8540 #306 Raymond-Pelletier
Montréal, Qc H2M 0A1 Canada
514 795 9251
[email protected]
Cadre : La communication par affiche s’effectue dans le
cadre de ma recherche doctorale sous la direction de la
professeure Nathalie Poirier, Ph.D., du département de
psychologie à l’Université du Québec à Montréal.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
55
Les communications affichées
18
Étude pilote
pour la validation de la Batterie
d’Évaluation Cognitive
et Socio-Émotionnelle (BECS) au Brésil
Camilla Teresa Martini Mazetto,
Maria Thereza Costa Coelho de Souza,
Jean-Louis Adrien, Maria Clara Nassif, T. Vizoná,
Marie-Anna Bernard
L
’évaluation des profils de développement d’enfants
avec autisme permet de mieux accompagner leurs
différentes trajectoires et d’adapter régulièrement
les objectifs thérapeutiques des interventions intégrées.
Dans le cas des interventions neurodéveloppementales, y
compris la Thérapie d’Échange et Développement (TED),
quelques outils sont particulièrement importants pour l’organisation du projet thérapeutique, permettant de mieux
connaître les points forts et faibles du développement de
l’enfant, ses difficultés mais aussi ses habiletés, ses potentiels et ses limitations.
La Batterie d’Évaluation Cognitive et Socio-Émotionnelle
(BECS) constitue un outil adapté aux besoins et aux caractéristiques spécifiques d’enfants présentant un trouble du
Spectre de l’Autisme (TSA), et couvre le développement cognitif ainsi que socio-émotionnel. Elle évalue les compétences spécifiques dans des différents niveaux de développement selon les stades sensorimoteurs (4 a 24 mois). Créée
et publiée en France, elle a été objet de plusieurs études
internationales, et de recherches de validation dans des
pays non-francophones. L’objectif de cette recherche est
de présenter une étude préliminaire de validation pour la
population brésilienne, réalisée dans la ville de São Paulo,
la plus grande métropole du pays.
L’étude porte sur un ensemble de 40 enfants diagnostiqués
avec un TSA sans comorbidités associées (38 garçons, 2
filles), et 20 enfants à développement typique (10 garçons,
10 filles). L’âge chronologique moyen du groupe avec un
TSA est de 46 mois, et du groupe typique est de 15 mois.
L’âge moyen de développement global obtenu à l’échelle
Brunet-Lézine révisée est de 16 mois pour le groupe d’enfants avec TSA et de 17 mois pour les enfants typiques. En
dépit d’un échantillon encore restreint, cette étude préliminaire suggère la validité de la BECS pour l’utilisation dans
une population brésilienne, et confirme quelques hypothèses à propos des particularités du profil de développement
des enfants avec un TSA, notamment l’hétérogénéité entre
les compétences cognitives et socio-émotionnelles, avec
une meilleure performance pour les habiletés cognitives.
Le groupe contrôle présente des niveaux de développement plus élevés pour les schèmes de relation avec les objets, dans le domaine cognitif, et pour l’interaction sociale,
l’attention conjointe, le langage compréhensif et l’imitation
gestuelle, dans le domaine socio-émotionnelle.
Mots clés : autisme, développement,
validation, échelle.
Auteur qui présentera le poster : Camilla Mazetto
Psychologue
68 rue Pedro Morganti, CEP: 04020-070,
São Paulo-SP BRÉSIL
+ 55 11 996557560 ou + 55 11 5575 7051
[email protected]
ou [email protected]
Cadre : thèse de doctorat sous la direction de Maria
Thereza Costa Coelho de Souza (Universidade de São
Paulo-USP).
La première étape de recherche était la traduction et la
retraduction du protocole, c’est à dire qu’après avoir été
traduite une première fois en portugais, le texte obtenu a
été de nouveau traduit vers la langue d’origine, par un spécialiste bilingue. Les évaluations étaient réalisées par une
psychologue brésilienne spécialiste de l’autisme, formée à
l’utilisation de la BECS.
56
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
19
Les communications affichées
Amélioration
du développement socio-émotionnel
de petits enfants à risque d’un Trouble
du Spectre de l’Autisme (TSA) dans un
programme d’intervention
neurodéveloppemental avec la Thérapie
d’Échange et Développement (TED) :
évidences d’une étude pilote au Brésil
Camilla Mazetto,
Maria Thereza Costa Coelho de Souza,
Jean-Louis Adrien
P
lusieurs études suggèrent la possibilité de dépister
les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) chez des
très jeunes enfants, présentant des signes de risques
dès 18 mois. L’accent sur un diagnostic précoce conduit à
des interventions précoces, dont les effets commencent
récemment à être connus. Des particularités socio-émotionnelles et de communication sont au cœur des TSA, il
est donc pertinent d’enquêter sur la trajectoire de ces particularités chez les jeunes enfants, et faire des corrélations
à propos de leur confirmation ou dépassement, avec les
possibles variables.
L’objectif de cette recherche est d’étudier l’influence d’une
intervention précoce sur le développement des habiletés
socio-émotionnelles dans un groupe de jeunes enfants à risque d’autisme. Les analyses sont basées sur 4 enfants avec
un âge moyen de 31 mois à la première évaluation, recrutés
dans un centre spécialisé à São Paulo (Brésil). Tous les enfants ont obtenu une note de plus de 30,0 à la CARS (version brésilienne), avec un trouble léger à modéré (moyenne
= 34,5). L’évaluation du développement socio-émotionnel a
été faite avec la Batterie d’Évaluation Cognitive et Socioémotionnelle (BECS) au début de l’intervention et tous les
six mois, pendant 18 mois. La BECS évalue les compétences
spécifiques dans les différents niveaux de développement
selon les stades sensorimoteurs. L’échelle distingue les niveaux de développement consolidés et potentiels et fournit
des indices de l’hétérogénéité. Les domaines évalués sont :
le langage expressif et réceptif, l’imitation vocale et gestuelle, l’expression émotionnelle, les relations affectives,
l’attention conjointe, les interactions sociales et la capacité
à réguler le comportement.
Tous les enfants étaient pris en charge dans un programme
d’intervention neurodéveloppementale, avec des séances
de Thérapie d’Échange et Développement (TED) et une guidance parentale. On a observé une diminution progressive
de l’indice d’hétérogénéité socio-émotionnelle et une expansion du développement pour 3 enfants, qui ont atteint
le niveau maximum de développement potentiel, attesté
par l’échelle pour toutes les zones mesurées. Dans un cas,
dont les niveaux potentiels était au plus haut niveau depuis la première évaluation et dont l’hétérogénéité socioémotionnelle était minime, il y a eu expansion des niveaux
consolidés du développement. Les niveaux consolidés ont
été également étendus pour les autres enfants, mais avec
des différences entre les zones spécifiques, indiquant la
particularité des trajectoires individuelles. Les scores à la
CARS ont diminué (moyenne = 24,5). Cette étude indique
l’importance de la recherche sur les effets de l’intervention
précoce comme la nécessité d’un diagnostic précoce et
suggère la possibilité de diminuer des symptômes importants, avec une intervention spécialisée.
Mots clés : autisme, trajectoire, évaluation,
développement.
Auteur qui présentera le poster : Camilla Mazetto
Psychologue
68 rue Pedro Morganti, CEP: 04020-070,
São Paulo-SP BRÉSIL
+ 55 11 996557560 ou + 55 11 5575 7051
[email protected]
ou [email protected]
Cadre : thèse de doctorat sous la direction de Maria
Thereza Costa Coelho de Souza (Universidade de São
Paulo-USP).
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
57
Les communications affichées
20
Etude préliminaire
de l’évolution comportementale,
fonctionnelle et socio-adaptative
d’enfants avec TSA bénéficiant
d’une intervention originale,
le dossier Ramain-Pré-F
Maria Clara Nassif, G. Fajardo, Jean-Louis Adrien,
C. Marchesan, Camilla Mazetto, Ana Paula Stefani,
B. Werneck, T. Vizoná
P
lusieurs études indiquent que le développement des
structures cérébrales et de leurs fonctions est essentiellement dépendant de l’interaction de l’individu
avec son environnement. Des altérations spécifiques de
ce développement se traduisent par les expressions comportementales caractéristiques des Troubles du Spectre
de l’Autisme (TSA). L’objectif de cette étude est d’évaluer
l’évolution globale de la symptomatologie comportementale et fonctionnelle autistique, de la régulation des activités et de l’adaptation psychosociale d’enfants avec un TSA,
bénéficiant d’une intervention originale en petits groupes :
la méthode neuropsychologique de structuration mentale
évolutive « Dossier Ramain Pré-F ». Cette méthode structurée comprend des exercices cognitifs et corporels, inscrits
dans un contexte d’actions et d’interactions en groupe qui
mobilisent d’une façon intégrée et multimodale les différentes fonctions de la cognition, de la motricité, de la communication, du langage et de l’émotion.
Cette étude préliminaire comprend 7 enfants ayant un TSA
diagnostiqué selon les critères du DSM IV-TR (2 filles et 5
garçons), d’âge moyen de 5 ans et 3 mois en début d’intervention (T0). Les sept enfants qui ont suivi une Thérapie
d’Échange et de Développement préalablement ont bénéficié de 100 heures du programme Pré-F, durant une période
de 22 mois à raison de deux séances hebdomadaires. Les
évaluations individuelles (par des épreuves spécifiques) et
en groupe (par des situations structurées en exercices) ont
été réalisées au début de l’intervention (T0) et après les 100
heures de l’intervention (T1). Les échelles utilisées sont la
CARS-BR (Childhood Autism Rating Scale, version brésilienne), l’EFC-R (Évaluation Fonctionnelle des Comportements –
Révisée), la GRAM (Grille de la Dysrégulation de l’Activité),
la Vineland Social Maturity Scale et l’Inventaire Portage
Opérationnalisé. Les séances ont été filmées et les évaluations réalisées par deux psychologues.
58
Les résultats préliminaires indiquent des progrès très sensibles durant la période d’intervention ; dans tous les domaines évalués (différences significatives entre les scores à
T0 et à T1 obtenus lors des évaluations individuelles et en
groupe). Notamment, si dans les situations en groupe, les
7 enfants de l’étude présentent notablement des difficultés
d’adaptation sociale, on observe une nette décroissance de
celles-ci à T1.
En conclusion, cette étude présente une méthode originale
d’intervention psychologique centrée sur le développement neuropsychologique et relationnel global des personnes avec un TSA. Elle constitue une vaste base de données
pour des recherches à propos de l’autisme dans une approche pluridisciplinaire et d’interfaces. Cette étude se poursuit actuellement et il y aura des évaluations (T2) à la fin de
la programmation.
Mots clés : autisme, développement, adaptation,
régulation de l’activité, fonctions exécutives.
Auteur qui présentera le poster : Maria Clara Nassif
Coordinatrice technique et du secteur de psychologie
au Centre Pro-Autista et directeur à Cari Psychologie
et Education, les deux à Sao Paulo, Brésil.
Rua Manoel da Nóbrega, 1004, app. 11 Vila Mariana
São Paulo – SP – CEP: 04001-003 – Brésil
00 55 (11) 5575 7051 Mobile: 00 55 (11) 8161 9950
[email protected]
Cadre : Partenariat technoscientifique avec :
- Université François Rabelais - CHU Bretonneau SUFCO - Responsables: Pr. Fredérique BonnetBrilhaut et Pr. Catherine Barthélémy, Tours
- Université Paris Descartes - L.P.P.S. - Institut de
Psychologie – Responsable: Pr. Jean-Louis Adrien
- Université Paris Diderot - Pédopsychiatre, de formation psychanalytique (Institut de Psychanalyse
de Paris, Hopital Bichat Claude Bernard APHP,
Paris, Équipe INSERM Psychiatrie (B. Falissard),
Responsable: Pr. Antoine Guedeney.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
21
Les communications affichées
Acoustical Parameters
in TED therapy for Autism Spectrum
Disorders: Preliminary Results
Silvia Orlandi 1, Annalisa Monti 2,
Andrea Bandini 1,3, Fiamma Fiaschi 1,
Cinzia Pieraccini 2, Costanza Guerrieri 2,
Leonardo Granchi 2 and Claudia Manfredi 1
Dept. of Information Engineering, Università degli Studi di
Firenze, Firenze, Italy
2
Child Neuropsychiatry Unit, Local Health Authority, Empoli,
Italy.
3
Dept. of Electrical, Electronic and Information Engineering
« Guglielmo Marconi », Università di Bologna, Bologna,
Italy
1
B
ackground. Technology plays an increasingly significant role for diagnosis and rehabilitation to support the observation of behaviour in subjects suffering from Autism Spectrum Disorder (ASD). However,
existing systems do not include the acoustical analysis of
vocalic emissions and speech during therapy. An automatic method for the estimation of acoustical parameters of
vocalizations and verbalizations could provide a valuable
support to both the diagnostic methods and the perceptual subjective therapeutic approach currently in use for
the analysis of communication and interpersonal skills in
preschool and school age children. Tracking of these parameters could also allow the objective assessment of the
effectiveness of therapy. This paper presents first results
regarding the acoustical analysis of vocalizations of a child
during the Thérapie d’Échange et de Développement (TED)
held at Child Neuropsychiatry Unit, ASL11, Empoli, Italy.
Material and Methods. The vocalizations were manually
selected from the audio tracks of video recordings made
of the child at ages 28, 41, 46 and 56 months during TED
therapy. Six different categories were considered: vocalizations, verbalizations, animal cries emitted spontaneously
or by imitation, laughs, cries and screams. Each recording
was analysed with BioVoice, a software tool capable of
automatically detecting voiced/unvoiced frames and computing the following features: vocalic percentage; vocalization, scream, cry and laugh occurrences (to check whether
the therapy has led to an improvement of communication
skills); fundamental frequency F0 (frequency of vibration of
the vocal folds); the first 3 formant frequencies F1, F2 and
F3 (resonances of the vocal tract); jitter (F0 irregularity) and
melody (F0 shape over time).
Preliminary Results. The ASD diagnosis was assessed at 26
months of age through the ADOS test (score:18). The child
was monitored starting from 28 months up to 56 months
of age during TED therapy sessions. A total of 8 recordings
was analysed uniformly distributed over the therapy pe-
riod. Preliminary results show that the number of vocalizations/sounds per minute gradually increases along the
years, starting from 0.3/min at 28 months up to 2.5/min at
56 months. In addition, the vocalic percentage increases.
According to the child’s growth, a decrease of F0 mean in
vocalizations, pre-verbalizations and animal cries imitation
was observed during the whole TED period. The automatic
method allows to distinguish F0 of vocalizations and laughs
(230-450 Hz), from that in screams (600-1200 Hz) and cry
(450-760 Hz).
The delay of the child’s response to the therapist’s stimuli
was manually measured as the temporal distance between
the end of the stimuli and the beginning of the child vocalization. This measure was performed only for verbalizations,
vocalizations, laughs and animals sounds. These results
show a decrease of the delay from 1.46s at 28 months to
less than 0.52s at 56 months of age.
Conclusions. These preliminary results confirm in a quantitative and objective way the positive therapeutic results:
speech activities gradually increase from a limited number
of vocalizations to several syllables and words starting from
48 months of age. Further developments will concern a
larger number of case studies, the comparison of patients
with a healthy control group and the definition of reference
ranges for the different sound categories.
Keywords: Automatic Acoustical Analysis, Autism
vocalization, Therapy Monitoring System.
Author presenting the poster: Orlandi Silvia
PhD. Research grant holder at Dept. of Information
Engineering (Università degli Studi di Firenze)
Dept. of Information Engineering
Università degli Studi di Firenze
Via S. Marta 3, 50139 Firenze, Italy
+39 3318618381
[email protected]
Project: This abstract is related to a new project for
the detection of behavioral and physiological markers
of clinical interest in the therapy commonly applied to
children diagnosed with ASD. Current technology solutions are poorly suited for this purpose as regards flexibility, adaptability and integration with information
technology (IT) subsystems and with limited ability to
correlate multimedia information. Furthermore they
are often invasive and thus with poor usability.
The project aim is the design and development of an
integrated IT platform capable to support the therapy for children suffering with Neurodevelopmental
Disorders with new contact-less techniques for the
automatic monitoring of relevant vocal and movement
parameters during therapy.
The main topics to be investigated refer to: attention,
perception, association, intentionality, movements,
expression of emotions, instinct, contact, communi-
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
59
Les communications affichées
cation, behavioural regulation and vocal language. To
date such neuro-psychological functionalities are perceptually evaluated by the therapist during therapy,
particularly throughout TED therapy.
22
One of the aims of this platform is the automatic analysis of the child’s vocalization that could provide relevant additional information about the psychological
state and emotional involvement of the child, thus
supporting the therapy. The main acoustical parameters are: the frequency of vibration of the vocal folds
along with its irregularities, the vocal tract resonances
and prosody.
Myriam Rousseau, Annie Paquet,
Jacinthe Bourassa, Marie-Hélène Perreault,
Jennifer Ilg, Céline Clément
To this aim existing algorithms will be adapted and
new ones will be developed for the automatic analysis of such signals to support specific clinical goals. A
prototype of the automatic system will be tested and
evaluated on ASD children from 2 to 8 years of age, in
cooperation with the Child Neuropsychiatry Unit of ASL
11 Empoli, Italy, directed by Dr. Annalisa Monti.
Preliminary results are presented in this abstract.
The design idea comes from the technical experience
gained during my Bioengineering PhD program, ended
December 2014, under the supervision of Prof. Claudia
Manfredi, Associate professor at the Department of
Information Engineering (DINFO) of Firenze, expert of
modelling and analysis of human voice. The PhD thesis “Non Invasive Tools for Early Detection of Autism
Spectrum Disorders” was supported by the Italian
Ministry of Health and by DINFO. It aimed at developing an automated contact-less system for the analysis of the newborn infant’s cry and movements based
on audio and video recordings made during the first
six months of infant’s life. Moreover it aimed at determining normative ranges for acoustical and motion
parameters on a set of typically developed newborns
to which “high-risk” subjects, i.e. siblings of children
already diagnosed with ASD, are compared.
60
Le programme « L’ABC
des comportements de l’enfant
ayant un TSA : des parents en action ! » :
évaluation de sa validité sociale
et de son implantation.
L
e TSA, dont la prévalence est estimée à 70/10000
(Saranico et al., 2010), engendre des conséquences
tant sur le développement des personnes atteintes
que sur la qualité de vie et l’adaptation de leur famille. De
récentes études démontrent que l’entrainement parental
est une avenue prometteuse afin de s’assurer de la qualité des interventions destinées aux jeunes enfants ayant
un TSA (Beaud & Quentel, 2011; Cappe, Wolff, Bobet, &
Adrien, 2011; Cappe, Wolff, Bobet, & Adrien, 2012). Les
programmes de formation offerts à ces parents ont des
effets positifs sur la généralisation des apprentissages de
l’enfant, sur les compétences des parents, sur les relations
parent-enfant, sur le bien-être des parents et sur le sentiment d’efficacité parental (Minjarez, Williams, Mercier, &
Hardan, 2011). Par contre, peu de programmes destinés aux
parents ont fait l’objet d’une évaluation de leur implantation et de leur validité sociale. En effet, Schultz, Schmidt et
Stichter (2011) mentionnent, dans le cadre d’une recension
faisant état de trente études portant sur des programmes
destinés aux parents d’enfants ayant un TSA, qu’aucun ne
mesure la fidélité de l’implantation. Schaeffer et Clément
(2010) soulignent l’importance de mesurer la validité sociale d’un programme afin de connaître la perception des
parents quant à la pertinence des objectifs, l’adéquation
des moyens et la pertinence des effets qui y sont inhérents.
La présente communication vise à exposer les résultats
préliminaires d’une recherche concernant la fidélité d’implantation et la satisfaction des parents face au programme
«L’ABC des comportements de l’enfant ayant un TSA : des
parents en action ! » (Ilg, Paquet, Wolgensigner, Dutray,
Rivard, Rousseau, Forget, Hauth-Charlier & Clément, 2014).
Leurs perceptions quant à la pertinence des objectifs, l’adéquation des moyens et la pertinence des effets du programme seront également présentés. La fidélité de l’implantation est évaluée, d’une part, en considérant les évaluations
formatives et sommatives pendant et après le programme
(Alain & Dessureault, 2009), et d’autre part, par la tenue
d’un focus group auprès de différents acteurs impliqués
dans la mise en œuvre du programme. L’évaluation de la
satisfaction et de la validité sociale du programme est réalisée à l’aide de questionnaires complétés à la fin du programme. Le programme est implanté dans trois centres de
services spécialisés. Au cours de la période d’expérimentation (octobre 2014- mai 2015) six groupes de parents (n =
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les communications affichées
40) sont mis en place. Les réponses aux questions relatives
à l’implantation sont traitées à l’aide d’analyses descriptives
combinées à des analyses complémentaires provenant des
groupes de discussion. Ces données servent à dresser un
portrait global de l’implantation du programme mais également un portrait spécifique à chacun des centres spécialisés participants. Des analyses descriptives sont également
réalisées sur les données quantitatives relatives à la validité
sociale. Ce projet, réalisé en partenariat avec une équipe
de l’Université de Strasbourg permettra la création et la publication d’une version universelle du programme pouvant
être actualisée dans une multitude de pays francophones.
Mots clés : parents, autisme, implantation,
validité sociale, programme.
Auteur qui présentera le poster : Myriam Rousseau
Praticienne-chercheuse à l’Institut universitaire en
déficience intellectuelle et en trouble du spectre de
l’autisme de la Mauricie et du centre-du-Québec.
15 Rubin, Victoriaville, Qc, G6P 9V7
819-352-4681
[email protected]
Cadre : La communication vise à présenter les résultats
d’un premier volet de la première recherche dans laquelle j’agis à titre de chercheuse principale.
23
Troubles anxieux
et reconnaissance des expressions
faciales émotionnelles dans
les Troubles du Spectre de l’Autisme
Myriam Soussana, Florine Dellapiazza,
Cécile Michelon, Amaria Baghdadli
Centre de Ressources Autisme- Languedoc-Roussillon,
CHRU Montpellier.
C
ontexte : Les personnes avec un Trouble du Spectre
de l’Autisme sans déficience Intellectuelle (TSA-SDI)
connaissent un déficit dans les cognitions sociales
avec notamment des difficultés dans la reconnaissance des
expressions faciales émotionnelles (HAS, 2010). A l’adolescence, ces difficultés sont majorées par un contexte social
et scolaire plus exigeant favorisant ainsi des troubles anxieux. Cette comorbidité est très fréquente dans cette population mais ses causes sont encore peu connues.
Objectif : L’objectif de cette étude est 1) d’explorer les liens
entre les troubles anxieux et la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles dans une population d’adolescents avec un TSA-SDI ; 2) de vérifier si ces liens sont spécifiques à la population TSA-SDI à l’aide d’un groupe contrôle
constitué d’adolescents avec un trouble anxieux sans TSA.
Méthode : Il s’agit d’une étude pilote monocentrique, diagnostique et transversale. La population est composée de
46 adolescents âgés de 11 à 18 ans avec un TED-SDI et de
20 adolescents avec un trouble anxieux sans TED d’âge
identique, composant le groupe contrôle.
Les troubles anxieux sont mesurés à l’aide d’un entretien
diagnostique : la Kiddie-SADS et la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles à l’aide du DANVA 2 AF /
AC qui est composé de 24 photos de visages d’hommes et
de femmes (adultes et enfants) exprimant des émotions de
Joie, Tristesse, Colère, et Peur.
Résultats : L’analyse descriptive des 46 adolescents avec un
TED-SDI a permis de mettre en évidence deux sous-populations : 20 adolescents avec un trouble anxieux et 26 sans
trouble anxieux. Dans la population avec TSA, des liens sont
mis en évidence entre la présence de troubles anxieux et
l’altération de la reconnaissance des expressions de Colère
et Tristesse. Les adolescents TSA anxieux montrent des
scores d’erreurs significativement plus élevés dans la reconnaissance de la Tristesse exprimée en basse intensité,
sur un visage adulte. Cette émotion est confondue avec les
trois autres émotions de manière équivalente. Dans cette
même population, on retrouve des scores d’erreurs significativement plus élevés dans la reconnaissance de la Colère
exprimée à basse intensité sur un visage d’enfant. Cette
émotion est essentiellement confondue avec la Tristesse.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
61
Les communications affichées
La comparaison des scores au DANVA 2 entre le groupe TSA
anxieux et le groupe contrôle anxieux non TSA met en évidence un taux d’erreurs total significativement supérieur
dans le groupe TSA. Les taux d’erreurs dans la reconnaissance des expressions de Colère et Tristesse sont ainsi significativement plus élevés dans ce groupe. Notons que
le taux d’erreurs est significativement plus élevé dans la
population contrôle (trouble anxieux non TSA) que dans la
population de référence (tout venant) concernant la reconnaissance des 4 émotions sur les visages adultes.
Conclusion et perspectives : Cette étude montre des relations entre les troubles anxieux et la reconnaissance des
expressions faciales émotionnelles dans une population
d’adolescents avec un TSA-SDI. Les perturbations retrouvées dans la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles pourraient être à l’origine de troubles anxieux
dans les TSA mais il est également possible que les biais
cognitifs présents dans les troubles anxieux en soient à
l’origine.
Mots clés : Trouble du Spectre de l’Autisme,
expressions faciales émotionnelles, troubles anxieux,
adolescence.
Auteur qui présentera le poster : Myriam Soussana
Psychologue,
Equipe Cohorte ELENA
Centre de Ressources Autisme- Languedoc-Roussillon,
CHRU Montpellier.
Laboratoire de recherche Epsylon,
Université Montpellier 3.
04 67 33 99 56
[email protected]
Cadre : Ce projet financé par la fondation Orange, a fait
l’objet de ma thèse de psychologie du développement
sous la direction du Pr Amaria Baghdadli.
62
24
Analyses
des atypies sensorielles et motrices
précoces dans une population
d’enfants présentant un Trouble
du Spectre de l’Autisme
Renata Pitino 1, Flavia Mellina 2, Marco Tolone 3,
Gabriele Tripi 1, Salvatore Mangano 1
Ecole de Spécialisation de Neuropsychiatrie de l’Enfance.
Ecole de Médecine et Chirurgie. Département Universitaire
PROSAMI - Université des Etudes de Palerme. Italie
1
U.O.S. Npi, Département Materno-Infantile. ASP de
Palerme. Italie
2
Departement Science Agricole et Forestier. Université des
Etudes de Palerme. Italie
3
I
ntroduction : notre étude nous a conduit à une analyse
rétrospective de deux aspects du développement psychomoteur, la sensorialité et la motricité, dans une population d’enfants d’âge préscolaire, déjà suivie en raison
du risque de développer une pathologie neurodéveloppémentale, et par la suite, diagnostiquée Trouble du Spectre
de l’Autisme (TSA). Le principal but de cette étude a été de
vérifier rétrospectivement la présence/absence d’atypies
sensorielles et motrices précoces dans la population sélectionnée. L’objectif secondaire a été celui de corréler statistiquement de telles anomalies à différents facteurs de risque
pré-, péri- et néonataux.
Matériel et Méthode : nous avons recruté n=43 enfants de
42,8 mois d’âge moyen (min 20 mois; max 97 mois) ; dont
n=29 de sexe masculin (67,5 %) et n=14 de sexe féminin
(32,5 %). Pour le recrutement de cette étude ont été inclus,
sur une période de 2 ans (2012-2014), des sujets suivis par
un service ambulatoire de soins spécialisés pour les enfants
porteurs d’un risque de trouble neurodéveloppemental et
par la suite, diagnostiqués TSA. Pour chaque enfant, des
données médicales ont été rétrospectivement répertoriées
concernant l’histoire périnatale : déroulement de la grossesse, grossesse pathologique d’origine maternelle et/ou
fœtale (diabète gestationnel, pré-éclampsie, oligohydramnios, RCIU), type d’accouchement (naturel, césarienne programmée ou d’urgence), poids de naissance (PN), semaine
d’aménorrhée (SA), adaptation à la vie extra utérine, thérapie intensive néonatale, surveillance clinique générale et
neurologique (en étant particulièrement vigilant aux atypies motrices et sensorielles d’apparition précoce, avant les
12 mois de vie post-natale), anamnèse clinique, étiologie
(symptomatique, idiopathique, cryptogénique) et enquête
diagnostique effectuée (ETF et recherche génétique). Pour
chacune des variables considérées (atypies sensorielles,
atypies motrices et retard posturo-moteur), nous avons utilisé le test du χ2 de Pearson pour déterminer d’éventuelles
associations parmi les variables et les données périnatales.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les communications affichées
Résultat : dans la population examinée de notre étude,
des anomalies ont émergé concernant la fonction motrice
et sensori-perceptive. Ces anomalies apparaissent dans la
majeure partie des cas (80 %) avant les 12 premiers mois de
la vie post-natale. En outre, elles s’associent de façon très
significative avec les facteurs de risque prénataux (déroulement pathologique de la grossesse) et de façon significative
avec les facteurs péri- et postnataux.
Discussion : les résultats de notre étude confirment les
données de la littérature : les atypies motrices et sensorielles peuvent précéder les anomalies socio-communicatives
typiquement décrites chez les sujets TSA, avec des effets en
cascade sur les acquisitions développementales des fonctions intersubjectives.
Conclusion : cet ensemble de données apporte de nouvelles connaissances et perspectives dans l’autisme, notamment chez les enfants précocement considérés comme
étant à fort risque de développer une maladie neurodéveloppémentale. En effet, c’est surtout au cours des premières années de vie que les trajectoires développementales
peuvent majoritairement bénéficier d’une intervention
précoce du fait de la neuroplasticité cérébrale. Enfin, l’ensemble des données de notre étude et de la littérature
nous pousse à considérer davantage le dépistage et le suivi
clinique des caractéristiques sensori-motrices de l’enfant à
risque afin d’optimiser les moyens de détection et d’intervention précoces.
Mots clés : Trouble du Spectre de l’Autisme, précocité,
sensorialité, motricité, facteurs de risque périnataux.
Auteur qui présentera le poster : Gabriele Tripi
- Maitre de Conférence de Neuropsychiatrie
de l’Enfance. Département Universitaire PROSAMI.
Université des Etudes de Palerme.
- Pédopsychiatre, Responsable du Service
de Pédopsychiatrie pour les Maladies
Neuro-développementales.
Centre Hospitalier du Chinonais.
[email protected]; [email protected]
Cadre : Thèse de diplôme en neuropsychiatrie de l’enfant. Ecole de Spécialisation de Neuropsychiatrie de
l’Enfance. Ecole de Médecine et Chirurgie. Université
des Etudes de Palerme. Italie.
25
Les phénotypes faciaux
dans le Trouble du Spectre de l’Autisme
Pasqualino Glorioso 1, Sylvie Roux 2, Gabriele Tripi 1, 3
Ecole de Spécialisation de Neuropsychiatrie de l’Enfance.
Ecole de Médecine et Chirurgie. Université des Etudes de
Palerme. Italie
2
INSERM U930, 37044 Tours, France
3
Service de Pédopsychiatrie pour les Maladies Neurodéveloppementales. Centre Hospitalier du Chinonais.
Chinon. France
1
I
ntroduction : Ce travail s’intéresse au rapport entre
les variantes anthropométriques cranio-faciales et le
Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) dans une population infantile. Le cerveau se développe en accord et en harmonie avec des tissus faciaux ; chacun influence réciproquement l’autre en partageant les mêmes lignes d’expressivité génétique. Les variantes anthropométriques cranio-faciales sont des Anomalies Morphologiques Mineurs (AMM)
qui peuvent être considérées comme des biomarkers du
développement cérébrale atypique. Dans les études réalisées jusqu’à aujourd’hui, il est clairement mis en exergue
davantage d’AMM chez les sujets présentant un TSA comparé aux sujets en bonne santé. L’objectif de ce travail a
été de vérifier au travers d’une étude de type rétrospective
si les variantes anthropométriques cranio-faciales seraient
en corrélation avec l’intensité de l’autisme. Nous avons
sélectionné une population infantile de 33 sujets avec un
TSA, d’origine européenne et caucasienne. Les échelles et
les tests utilisés pour l’évaluation des enfants avec un TSA
sont la CARS, l’ECA-R, le WISC-III et les EDEI-R. Nous avons
également relevé les indices suivants : indice céphalique,
indice facial, indice intercanthale, indice nasal, indice bouche-visage. Les 5 indices anthropométriques cranio-faciaux
ont été repérés selon les normes de Farkas LG.(1987), et
mesurés par la technique de la photogrammétrie.
Résultats : Les valeurs des indices cranio-faciaux pris en
considération ont été comparés par sexe et par âge avec les
tables de normes anthropométriques pour les sujets caucasiens élaborés par Farkas LG. (1987). Par le calcul du coefficient de corrélation paramétrique r de Pearson, nous avons
retrouvé des corrélations entre les indices lorsque l’on
prend en compte l’âge, l’intensité de l’autisme, le Quotient
Intellectuel (QI) global, verbal et non verbal. Des corrélations significatives ont été obtenues d’une part entre l’indice facial subnormal et l’intensité de l’autisme évalué avec
la CARS r=0,50 (p=0,003), et d’autre part entre l’indice intercanthale supernormal et l’intensité de l’autisme évalué
avec la CARS r=0,38 (p=0,027).
Discussion : Au début de la vie fœtale, le prosencéphale,
le neurectoderme, la crête neurale et l’ectoderme facial
constituent un processus de développement unifié et tridimensionnel. Cela implique qu’une possible anomalie
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
63
Les communications affichées
durant les stades développementaux de l’embryon puis du
fœtus puisse être accompagnée de dysmorphies faciales.
L’inverse est aussi valable scientifiquement. C’est à dire que
des perturbations de la morphogénèse du visage seraient
accompagnées d’anomalies du cerveau. Cette étude rétrospective a mis en évidence une corrélation significative entre
une altération de l’indice facial (taille du visage moins long
comparé à sa largeur) et de l’indice intercanthale (hypertélorisme), et l’intensité de l’autisme. Ces signes cliniques
pourraient permettre d’identifier un sous-groupe de sujets avec TSA pour qui on pourrait poser l’hypothèse qu’un
évènement défavorable se serait produit durant le premier
trimestre du développement embryonnaire lorsque le prosencéphale et les tissus du visage sont en intime relation.
Conclusion : Ces variations morphologiques sont le reflet
des altérations comportementales, probablement liées à
des altérations génétiques ou épigénétiques. Ces données
confirment l’hypothèse qu’une possible altération durant
les premières phases du neuro-développement pourrait
être impliquée dans la caractérisation du phénotype autistique et dans son niveau de fonctionnement.
Mots clés : Trouble du Spectre de l’Autisme,
neurodéveloppement, indices anthropométriques,
Anomalies Morphologiques Mineurs, sensorialité,
motricité, facteurs de risque périnataux.
Auteur qui présentera le poster : Gabriele Tripi
- Maitre de Conférence de Neuropsychiatrie
de l’Enfance. Département Universitaire PROSAMI.
Université des Etudes de Palerme.
- Pédopsychiatre, Responsable du Service
de Pédopsychiatrie pour les Maladies
Neuro-développementales.
Centre Hospitalier du Chinonais.
[email protected] ; [email protected]
Cadre : Cadre dans lequel s’inscrit le travail : Thèse
de diplôme en neuropsychiatrie de l’enfant. Ecole de
Spécialisation de Neuropsychiatrie de l’Enfance. Ecole
de Médecine et Chirurgie. Université des Etudes de
Palerme, Italie. En partenariat avec l’INSERM U930,
37044 Tours, et le CHRU de Tours, Service Universitaire
de Pédopsychiatrie, Hôpital Bretonneau, Tours.
64
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
Les soutiens et partenaires
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
65
Romain,
enfant avec autisme
et son frère
Autisme :
le numérique pour aller plus loin
Depuis 25 ans, la Fondation Orange est engagée dans la cause de l’autisme.
Aujourd’hui, le numérique constitue un formidable levier d’apprentissage
et de solidarité. Pour que chacun puisse apprendre, se former et s’épanouir,
nous menons différentes actions en faveur de l’usage du numérique pour les
personnes avec autisme. Nous équipons, formons et accompagnons des structures
d’accueil qui aident les personnes avec autisme et leurs familles au quotidien.
fondationorange.com
Fondation
Les soutiens et partenaires
Puzzle en mai
S
outenue par les villes de Tours
et de Fondettes et, depuis cette année en collaboration avec
l’Adapei 37, l’arapi organise
en Touraine des journées « Puzzle »
pour faire mieux connaître l’autisme
au grand public et pour informer les
personnes concernées (familles, profes-
En 2004, « Arabesques pour l’autisme », un spectacle de
danse, chant et musique a eu lieu au Vinci avec la contribution de professionnels et d’élèves du conservatoire de Tours
et la participation d’enfants avec autisme, sur le thème de
la communication.
En 2006, « Les jardins enchantés », chants, musiques et
danses en plein air, ont associé dans les espaces verts du
centre ville divers partenaires : les élèves du conservatoire,
la Choral’Aria, des enfants avec autisme dans une création musicale animée par Gaël Bouket et « La Bohème »,
un groupe d’adultes avec autisme venus de l’Abitibi au
Québec.
En 2008, le Domaine de Beauvois à Luynes a accueilli « Coups
de cœur au domaine ». Un conte musical, « Babar », et un
spectacle de danse, « Le pensionnat des Libellules », ont
été présentés par les élèves du conservatoire. Un groupe
d’enfants, avec et sans autisme, ont chanté avec le public.
La conférence du Pr Catherine Barthélémy sur le thème
« Que savons-nous de l’autisme aujourd’hui ? » été suivi
d’un repas de gala animé par le pianiste Xavier Catta.
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sionnels du handicap...) sur les recherches en
cours en neurosciences et sur les modalités de
la prise en charge. A chaque édition un stand
d’information au centre ville permet de diffuser
des informations sur l’autisme, sur l’arapi et sur
les associations et organismes œuvrant dans ce
domaine en Touraine. Un événement festif réunit
des personnes avec autisme, des artistes et un
public d’enfants et d’adultes.
En 2010, « La cour des arts » s’est installée dans les espaces de l’Ecole George Sand pour une après-midi consacrée
à la magie, aux chants, à la musique et à la danse avec la
contribution de l’illusionniste Hervé Brunet, des élèves du
conservatoire, de Fanny, étudiante au Centre de formation
des musiciens intervenants de l’Université de Tours, et d’un
groupe de rock d’adultes autistes dirigé par Gaël Bouket.
En 2012, « Puzzle en couleurs » est revenu au Vinci, à la suite du congrès international IRIA, avec un spectacle de danse, de musique et de chant organisé avec contribution des
professeurs et des élèves du Conservatoire Francis Poulenc
CRR, fidèle partenaire des manifestations arapi à Tours…
En 2015, dans le cadre de la semaine « Au Tours du handicap » Puzzle a été l’occasion d’une belle soirée à l’Hôtel
de ville organisée par l’arapi, l’Adapei 37 et les élèves et
professeurs du conservatoire Francis Poulenc : un exposé
du Pr Catherine Barthélémy, un spectacle de danse et de
musique, une exposition de peintures... Le samedi devant
la gare, le stand arapi-Adapei 37 a permis de rencontrer et
d’informer le public.
13e Université d’automne de l’arapi : Autisme, actualités et perspectives. Le développement n’a pas d’âge
arapi
Association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations
A
BP 91603, 37016 TOURS cedex 1, [email protected], www.arapi-autisme.fr
ssociation nationale créée en 1983, l’arapi a pour
mission de susciter et de promouvoir l’information,
la formation et la recherche sur l’autisme, dans une
perspective neurodéveloppementale. Ses activités reposent sur une équipe de parents et de professionnels,
●représentés à parité au Conseil d’Administration,
●d’horizons et parcours variés,
●convaincus que pratique clinique, recherche et expérience familiale s’inspirent mutuellement.
Son Comité Scientifique assure le rayonnement de l’association
à l’échelon européen et international. Le Comité Scientifique et
le Conseil d’Administration travaillent en commun, le Conseil
d’Administration étant seul décideur.
Soutien à la formation et à la recherche
Les Universités d’automne « Autisme : actualités et perspectives », initiées en 1989, ont lieu tous les deux ans et permettent
la rencontre entre chercheurs, praticiens spécialisés et parents.
Elles ont pour objet la formation des jeunes chercheurs et la
mise à jour des connaissances et recherches récentes sur des
thèmes d’actualité.
Les journées de réflexion du Comité Scientifique et du Conseil
d’Administration réunissent chercheurs, praticiens et parents
pour documenter des sujets sensibles. L’arapi a organisé des
colloques et congrès à destination des professionnels de terrain
(partenariat avec le Cnefei de 1996 à 2002) et sur la recherche
scientifique et sa diffusion (partenariat avec le LPPA - Collège de
France en 2003).
Par ailleurs, l’arapi est impliquée dans la réflexion nationale
(Comité de réflexions et propositions sur l’autisme et les TED,
suivi des plans autisme, recommandations HAS et Anesm, actuellement en cours d’élaboration sur les interventions et le
projet personnalisé chez l’adulte…) et dans des réseaux de collaborations scientifiques (Inserm, CNRS, Universités...)
Diffusion des connaissances
Les Journées régionales de l’arapi ont pour objectif de susciter de nouvelles collaborations, d’élargir le champ des sujets
de réflexion et de diffuser des connaissances scientifiquement validées. Ce concept concrétise la double contribution
de l’arapi à des colloques organisés en région : contribution
scientifique d’une part, par l’aide à l’élaboration du programme, contribution logistique d’autre part. La première a été
organisée à Toulouse en 2004 sur les Dépistage, diagnostic et
interventions précoces. Suivent 2005 à Limoges, le développement sensoriel, 2007 à Bordeaux, les cognitions, 2008 à
Rouen, l’école, 2009 à Tours, pratiques et recherches innovantes. En 2010 une journée euro-régionale à Tournai
en Belgique porte sur les adultes, en 2011 à Nantes le
thème est le quotidien : manger, dormir, se soigner.
En 2012 à Marseille sont abordées les innovations
dans les réseaux et dispositifs d’accompagnement, en
2013 à La Rochelle, l’accessibilité à la vie de la cité.
En 2014, pour le 10e anniversaire, retour à Toulouse
pour revisiter le diagnostic et l’intervention chez les
tout-petits.
A la demande d’autres organisateurs de colloques sur
l’autisme, l’arapi apporte son
soutien et aide à la diffusion
après avis du Comité scientifique sur le programme.
Les journées Puzzle en mai à
Tours constituent, à l’échelon
local, une sensibilisation à
l’autisme en direction du plus grand nombre. Elles s’articulent
autour de la tenue d’un stand d’information et d’une manifestation festive mobilisant, autour des personnes autistes et avec
elles, des adhérents arapi, des acteurs de la vie sociale, culturelle et du monde de la santé.
Le Bulletin scientifique de l’arapi, semestriel, a pour objectif
de donner aux lecteurs des informations précises sur l’état de la
recherche sur l’autisme et les troubles du développement, pouvant intéresser à la fois familles et professionnels. Des articles ou
dossiers thématiques consacrés à des études en biologie, biochimie, génétique, psychologie, psychophysiologie, neuropsychologie ; ou à des interventions thérapeutiques, des types
de prise en charge, des traitements, des programmes d’aide
à l’éducation et à l’intégration, y sont régulièrement publiés.
Une rubrique permet de faire connaître les travaux de jeunes
chercheurs ; les notes de lecture présentent et commentent
des livres sur l’autisme ; des témoignages abordent un thème
précis. Sont aussi publiés des comptes-rendus d’articles ou de
colloques scientifiques.
La Lettre de l’arapi est adressée quatre fois par an à tous les
adhérents. C’est un support de diffusion de l’actualité : vie de
l’association, échos de manifestations, annonces et comptes
rendus de colloques et de publications.
Les coéditions d’ouvrages. En 2005 paraît chez Odile Jacob
l’ouvrage collectif issu du colloque organisé avec le LPPA-Collège
de France en 2003, L’autisme. De la recherche à la pratique
sous la direction d’Alain Berthoz, Christian Andres, Catherine
Barthélémy, Jean Massion et Bernadette Rogé. En 2007 et 2013,
l’arapi a contribué aux guides édités par l’Unapei L’autisme,
où en est-on aujourd’hui ? et Autisme : les recommandations de bonnes pratiques professionnelles. Savoir
être et savoir faire. Un ouvrage reprenant le thème de
la 8e Université d’automne, Améliorer la qualité de vie
des personnes autistes, sous la direction de Bernadette
Rogé, de Catherine Barthélémy et de Ghislain Magerotte,
est paru chez Dunod en 2008.
Le ste web de l’arapi est, depuis 2003, le support d’informations le plus en lien avec l’actualité, restructuré et rénové pour faciliter son accès depuis 2011.
Merci à nos partenaires
Puzzle
en mai
et à tous les donateurs
pour leur fidèle soutien qui a facilité l’organisation de cette 13e Université d’automne.
arapi, BP 91603, 37016 Tours cedex 1 - 02 47 45 27 02 - 06 33 23 28 31 - [email protected] - www.arapi-autisme.fr