Les accidents au Nitrox-Trimix

Transcription

Les accidents au Nitrox-Trimix
Les accidents au
Nitrox-Trimix-Recycleur
Bernard SCHITTLY
Les accidents au Nitrox
• C’est l’hyperoxie
• Prodromes : souvent non présents ou non
•
ressentis
Convulsions : 3 phases
– Tonique
– Clonique : cette phase est souvent très brève
– Coma post-critique
• Conséquences :
– Noyade
– Œdème cérébral
• Circonstances favorisantes :
– Médicaments
– CO2
Les accidents au Trimix
• Les accidents toxiques :
– Hyperoxie
– Hypoxie
– Essoufflement
– Narcose
• Les ADD
– OAM
– Cochléo-vestibulaires
L’Hyperoxie
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•
C’est la même que pour les accidents au Nitrox
Souvent la phase convulsive est très brève :
Quelques soubresauts et perte de connaissance.
Décès par noyade et œdème cérébral
Favorisé par :
– Médicaments (Zyban, Neuroleptiques,
Antidépresseurs …)
– Essoufflement (CO2)
– ATCD de Trauma crânien ou de convulsions …
QuickTime™ et un
décompresseur TIFF (LZW)
sont requis pour visionner cette image.
C. à T. et prévention
• Remonter pour soustraire à l’hyperoxie
(diminution de la ppO2)
• Risque de SP à la remontée (très théorique)
• Respect des CI, notamment si prise de
•
•
•
médicaments
Attention aux traumas crâniens
Respect strict de la profondeur
Bien marquer les détendeurs pour éviter toute
confusion dans leur utilisation.
QuickTime™ et un
décompresseur TIFF (LZW)
sont requis pour visionner cette image.
L’Hélium
• Diffusion du gaz dans les tissus
– L ’hélium diffuse 2,645 fois plus vite que
l ’azote
• les tissus saturent 2,65 fois plus vite à
l’hélium qu’à l’air
• Ils désassurent également 2,65 fois plus
vite
L’hypoxie
• Syncope souvent décrite comme étant à
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•
l’emporte-pièce
Ceci est vrai chez l’apnéïste pas chez le
plongeur autonome
On sent venir l’hypoxie :
Hypersudation, angoisse, polypnée, nausées,
fourmillements diffus, impression d’étouffer …
Puis perte de connaissance.
Décès par noyade …
C. à T.
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•
•
Changement de gaz
Remonter
Si possible avec le détendeur de secours
du plongeur d’assistance.
• Mise sous Oxygène.
• Guérison sans séquelles si situation pas
trop prolongée.
Prévention
• Respect strict de la planification de
plongée
• Lors de l’immersion, avec un Trimix
hypoxique, prendre le bon mélange
jusqu’à la profondeur d’utilisation du Trimix
• Bien marquer les détendeurs pour éviter
toute confusion dans leur utilisation.
L’hypercapnie
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•
•
Ou essoufflement.
Impose une bonne condition physique
Avec le Trimix la respiration est plus facile,
donc moins d’effort respiratoire à faire
• Moins de pouvoir narcotique, donc moins
d’essoufflement
• Situation de danger …
La narcose
• Ne doit en principe pas survenir
• Si le mélange est bien choisi en fonction
de sa profondeur
• Favorisé par l’essoufflement
• Signes classiques de narcose
• Normalement, l’avantage du Trimix est de
plonger « lucide »
Les Accidents de
décompression
• Peu fréquents (beaucoup moins que ceux
•
•
•
attendus par les pessimistes …)
12 accidents traités sur Marseille et Toulon
Quelques cas « sporadiques » rapportés par
la presse ou les formateurs Trimix, surtout
lors de stages épave au décours d’une
semaine de plongée profonde au Trimix.
Très spécifiques :
– OAM
– Cochléo-vestibulaires
Les accidents OAM
• Douleur progressivement croissante d’une
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•
articulation, sans notion de traumatisme
Ce sont toujours des grosses articulations :
épaule, genou
Non calmée par le repos
Survenant souvent très rapidement après la
plongée (moins de 30’), voire pendant le palier ou
lors de la remontée sur le bateau (pour mémoire,
les ADD OAM en plongée à l’air ont un délai de
survenue qui est souvent entre 2 et 4 H)
Favorisé par l’effort (rôle du CO2, des shunts)
• Dus à la présence de bulles dans les
tendons ou le liquide articulaire.
• Le traitement est classique :
– O2
– Hydratation
– Aspirine
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Puis évacuation vers le caisson.
Pas de signes radiologiques
Le plus souvent, guérison sans séquelles.
Si répétitifs : ostéonécrose dysbarique
Les accidents cochléovestibulaires
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Egalement très spécifiques
Dus à la présence de bulles dans l’oreille
interne : cochlée et vestibule
L’origine de ces bulles reste discutée : dégazage
dans les liquides labyrinthiques ou ischémie par
embolisation.
Contre Diffusion Isobarique
Les signes apparaissent très vite, souvent dans
l’eau, au palier ou rapidement sur le bateau.
Les signes
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Vertiges
Vomissements
Nausées
Pertes d’audition
Angoisse
Diagnostic différentiel : BT de l’oreille interne
(douleurs dans le BT et difficultés d’équilibrer les
oreilles) ou un mal de mer.
Favorisé par l’effort, vitesse de remontée …
C. à T.
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Comme dans tout ADD :
Oxygène
Pas d’hydratation par voie orale
(vomissements) ni d’aspirine, perfusion …
• Caisson
• Tendance à la récidive.
ACCIDENT AU TRIMIX
Traitements au caisson
• ADD TYPE 1 : Table O2 - 2,8 ATA
• ADD TYPE 2 :
- Vestibulaire
Table O2 - 2,8 ATA
Ou
Table Sur-oxygénée - 4 ATA Héliox 50/50 ou
Nitrox 50/50.
ACCIDENT AU TRIMIX
Résumé
* Risques superposables à ceux de la plongée à l’air et au Nitrox
* Prédominance des accidents vestibulaires
* Absence d’accident neurologique
* Gestion d ’un accident plus difficile (profondeur !)
* Absence de tables thérapeutiques validées en loisirs
PLONGEE AU TRIMIX
Aptitude
* Examens cliniques et paracliniques habituels
* Recherche appuyée d’une susceptibilité à
l’hyperoxie (antécédents)
* E.E.G. avec SLI et hyperpnée si besoin
* Test de susceptibilité à l ’oxygène en caisson (?)
* Prise en compte de la technicité et du profil
psychologique
Les recycleurs
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C’est un appareil qui réutilise l’air expiré
Il l’enrichi en Oxygène
Il retire son CO2
Par passage de l’air expiré sur de la chaux
sodée
• Il doit évidemment être parfaitement
étanche (pour protéger la chaux sodée)
Trois modèles dominent le marché ….
Accidents au recycleur
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On retrouve tous les accidents du Trimix
Avec un risque accru pour l’ hypercapnie.
En raison d’un mauvais usage de la chaux
sodée
Les signes sont ≠ de l’essoufflement.
Car il n’y a pas d’hypoxie
Le signe le plus fiable est la céphalée
Il s’y rajoute une sensation de manque d’air, de
« soif d’air »
Qui se manifeste par un blocage respiratoire
Surpression pulmonaire
• Lors des exercices techniques, la
surpression pulmonaire est un risque non
négligeable
• La surveillance par le formateur est difficile
• Car on ne voit pas de bulles
• En plus, lors des remontées, Mariotte
complique les choses.
Une cause d’accident
surprenante
• Une des sources d’accidents est l’achat
d’un recycleur par Internet
• Et son utilisation sans formation spécifique
• Toutes les formations « Internet » sont
potentiellement très dangereuses.
Noyade à la chaux
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•
Accident très souvent décrit et redouté
Relativement bénin en général
Mais pour la gestion sous l’eau il vaut
mieux un plongeur confirmé …
• Souvent lié à un enchaînement de
maladresses ou d’incidents
Clinique
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1° inhalation avec une petite irruption trachéale.
Déclanchement d’une toux qui provoque une
deuxième inhalation avec déglutition réflexe
(comme dans une vraie noyade)
Donc contact du liquide au niveau
– Trachéal
– Pharyngé
• Difficile de dire ce qui est le pire
C. à T.
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Fermer la pièce buccale
Passer sur le circuit de secours
Rincer la bouche (à l’eau douce ou salée)
le plus souvent possible pour diluer le
caustique (toutes les 1 ou 2 minutes)
• Fin de plongée, sortir de l’eau
• Continuer le rinçage avec ce qui est
disponible (pas d’alcool !)
Symptômes
• Odeur âcre, mais peu de gêne respiratoire
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immédiate
Goût très âcre, voire affreux …
Sensation de brûlure de la gorge
Cette gorge irritée fait tousser, provoque
un larmoiement et un écoulement nasal.
En raison du goût : nausées …
Evolution
• Après le retour en surface, gorge sèche et qui pique.
• Tous les liquides de rinçage (eau, thé sucré, coca)
•
•
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•
piquent beaucoup, mais les boissons sucrées
permettent d’atténuer le (mauvais) goût.
La gorge reste très douloureuse pendant 3 heures,
avec douleurs lors des prises de boissons.
Puis atténuation de cette sensation pharyngée avec
juste la langue qui pique pendant 10 H (la langue était
un peu « dépapillée »
Persistance d’une petite gêne pharyngée pendant les
10 H suivantes.
Disparition de tous les signes en moins de 24 H.
Conclusions
• Priorité à la prévention :
• Passage sur circuit de secours dès la
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perception des bruits hydro-aériques
Sinon, en cas d’accident :
Pas de panique,
Passage sur circuit de secours
Rincer abondamment la bouche
• A part son côté désagréable, la chaux sodée
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n’est pas dangereuse, car inhalée à très faibles
doses.
Elle contient moins de 5 % de soude caustique
à l’état sec.
On peut notamment la mettre à la poubelle sans
précautions particulières
et sans danger pour l’environnement.
Ce qui ne dispense pas d’une prévention
efficace
Car la « soupe à la chaux » a un pH de 12,5 et
une ingestion abondante imposerai une
hospitalisation.
Des questions ?