qu` en ú~lié. ` NO\1s ne p~étendops pascanonj

Transcription

qu` en ú~lié. ` NO\1s ne p~étendops pascanonj
8
,
'
,est'::'ée ,a des' dévots Espagnols ' tití ,i des' Frañ~t)is
qu'il fautl' imputer ~ Tout le monde sait de quelle
nation étoit Sr; Bernard , 'le :plus grand homrne
d' ailleurs que la Prance ait eu d áns ces siecles-lá,
. & personne ,ú- igAore 'que:e' est
rneilleur des
, rois qu' ait en France qui a étéle chef des creí- ,
sades lesplus ruineuses. ' '
, Ce nest pás le temps 'préserit ) c' est encoré
moins id le Iieude faire l' éloge des' ordres 'reli-
,le
a
gieux. Maispeut-on :SC, dissimuler que Ieu~ insti- ,
tution n"áit 'été:, abie~ ':deséga'rds, utile aYEu":
tope '~ Les' Benedictins ont défriché les -rerres]
¡es ordres .mendiants ont beaucoup contribué
a
.policer les villes ;.les (cieres .rcguliers ont sur,
"
l.
le ell e
d
\.Je ·. 2
tour cultivé les beairx arts & les sciences, QQ.el";
I
J
lH\lques allt~eS 'de cesinstitutions ont..e~ pour objéf
le soulagemenrdes .maux inévitables a l' huma";
airé, 5i·-1' Espagne 'o' a pasété le berceau de tous '
tes ordrcs
yelle r, aété 'd': une. ' grande 'paÍ"tie~
,
,
Q!.lel est eeluíqui estné en Prance~ Ies Chartreus~ <: La science du gouveine~entql.1i fait la par..;.
,t ie 'principale de la jurisprudence do~t je vais
parler., : esr ri~e
Espagne "presque aussi , t~~ '
,en.
qu' en ú~lié. ' NO\1s ne p~étendops pascanonj(~~
Fer-
• -""' Mar r
;c-- '
. ----;--& =
.,:' .9
l' ait
Ferdinand V ,roi .d'·Arragon , "quoiqu' 00
surnomrné le CatllO}ique.Mais ~ .qtii devons nous
des établissements plus útiles al' érat social qu' ~
~e roi Bspagnol ~ Loe systéme de milice natíon~le ·& d'arrnée permanenrequi sert a maintenir
l' ordre & la tranquillité publique . j·usqu.t .a un
.
.
certain:.point , est I' ouvrage de. ce .méme F.er~ ,
.
dinand, ' Si daos la. snite.on atrouvéce systéme
trop oonereuxv .c' est LouisXl V", c'est ccfier
Louvois qui .l' ont . rendu tel. .P' un. autrecóté
,
'
..
t"
pourroit- onriIett~e ' 'eh: parallele Je~ .cardinaux ~
ministres,~ Ximénes & Richelieusans .donner la
.
. . ~
pre'ft'erenceau
premler.~ . . . . ,. .. ~' . ' ; . ._..:
t '. .:::Fout le' monde n' estpas.d aceord.sur I' ine uudEjurolt
a. ,'des. ora
: l'ivres.c.gUi. traitent:
fiuence .que -1es
gens ont eu dans .la constitution des E tats. .. Si
un nous en croyons
.
M r, de .:VI
" -. l' ts.rrlt
. -11 • d".es 1Ol~
.
o taire.
que 1 on a regardé.commeIe chef. d':,óeuvre de
ce .siécle n'ápas fait changer un seul article aux
cedes des nations, Mais aime a croire que V01-:taire avoulu nous en ímposerplus d'une fois au. '
sujet de .cet ouvrage; '. Les livres 0 influent pa,s
aUssi - tót que les caprices d' un fayori~ur,1a con3
o-
tª
3
r
3
dition des .pe~ple~': , ma~i .les ,Magistrats chargés
de
r- J
ue e 2 e
. !...
10
dedresser ou corriger des cedes se forme~t sur
-les livres quiont -de .la -r éputacion, " Quoiqu il
en s~it les plus céÍebres .auteurs ' de cetteclasse
se sont formés 'sur Ies livres 'Espagnols. Car ,
sans comprer les Su~'fez, lesVasquez & 'les .autres
scholastiques , que Grotius a ,'t ane lus & rant d, tés, l' Espagne, avoit eu des Fox Mcrzillo ~ des
Mariana &, uneJnfinité ' d' 'autres "qui ' ont fait
plus 'que les, Hobbes & les' Grotíus , '& dont la
plupart ont précédé Bodin , -qui pourtsnt été
U,ll des premiers & des plus ' profonds, -'
:: ~ Dans ledroit civil les, Espagnols n"ont' pas
-moins dévancé les Fran~ois.' : ",-';' ,
'. ,'
;' ;' Couvarruvias 't toit' cité avant Cujas par.tous
,
L. 1 d .enra e d •l ('
/ c. .ene
les,juriseonsu tes" e toutes les nations ou le drolt
' nJ\¡'om~in a été r.e~u. ', L~s Ita~icnsnl hésitent ,' pas
, a Ie placer . a" c~~é d' Alciat.'son eontemporain
que les Prancois regardent. cornme ,le restaura...
teur du bon goflt dans -rétude ,.des .loix.".Aussi
l
a
JlJ T TI
un ~uteur Francois. qui devoic connoitre l' Es"
p3gne, puisqu'H l' étudia dix ans-sur- les 'lieUJc~
, a <lit; "Le nombre des jurisconsulres y est in~,
~ni , & .Ion ne sauroirnier sans injustice"que,
la jurisprudence n' y soit enseignée foncierel11en~
,
au'"
',6
._
=r .
cO .. ;r
:1"1
. aussl bien que la plus .raf6née politique.• " .(á? ,
.- Si nous tournons'nos regards sur le droit ca"
non quia jetté les Iondements de . tous les gou...
vernements Européens
,a .e.except ion
de .celui
des Turcs ,&. qui a adapté les loix Romain~s
au christianismc ; la France qui n' a pas eu des
Gracien .c omm e .l' Ttalie , a-t.;.el.le ..eu corn.ne
l' Espagne.desRayrnond de Perinafortr . Avoir>
elle
aureur :que l'on puisse ·d ter aujourd'hul ~
Iorsque. I' Espagne avoit .Antoine Augustin~ ' En
a-t-elle eu rn érne daos ce
sicc!e .& le précédent
.
.qui .ait fait ·oublierce savant, -ce judicieux, ce
un
.
. '
.
.
sage canoniste~ Qpelque [ut le savoir des deux
Pifhou .' quiont .redigé 'les ·LiberJés de ·.l ' Églúe ' .
lli
. , : . ' . . o .' lle ta, dde ;..f.. '-•. b d
G
.. a uane; .l .on .ne trouveroir .aucune es -maxt-
n,e
UnTmes raisonPábles; établies- daos ce livre, qui
raít éré daos les.conciles d' Esp'agne-& qui n'ait
été enseignée "par .des' canonistes Espagnols;
.n' au'rois: qu"
a': nornmer
Je
Francesco . Salgado 'de
Samoza ,,' Francesco de Vittoria ; .Gabriel:.Santánder, les Vargas , les .Sepulveda , les.. Simancas,
Peut-én-e fandroír-il nornmer. Vcn-Espen,. . :.' .
. " Jeme hate de passeraux .sciences dont T,uti-.
.' '.,
.: .
..
li..
(a) Vairac Dls&f¡pt. jo Esp. Tom. I. pago :l6~
.
~e
a~
t
"
.J ~
lité-est plus' générale; -& 'qui ne dépendent ni du
. culte religiel1x,
ni
de la différence des gouver-
ncments, Telle est d: abord la Médecine. On ne
s' attend certainernent pas ici ~ une histoire détaiIlée de la pharmacie, quoique la cornparaison
qu'on pourroit [aire des remedes qui nous sont
venus d' Espagne, avec les pomades, les essences,
les élixirs que nous recevons de la France, ne
serviroit pas moins
de reprocher
a faire voir
ar Espagne
si on a raison
de n' avoir ricn faic
pour r Europe. IvIais n' est-ce pas de l' ESj'agne
que nous 'sont veñus ~es .livres qu' pn3 étudié
:pendant quatre siecles en Italie , en France &.
danstout le Nord policé de l' EuroEe fOn m' 0p.~
.
.
O .JI enra de a
d , IJ a
e ¡:r¿¡
-p osera que ces hvres ne-sont plus dusage & que
;·JUnT Dt
~,
DJ\l~eurs autcurs étoicnt des Arabes, Pour l'usage je
dernanderois volontíers si l' on s' entrouve abso-
"
Iument mieux depuis qu"on ' 3 changé. 'Les plus
j
célebres de ces auteurs étoient des Arabes, Un
~.
savant apologiste de la litterature Espagnole pre'"
tend, que les Arabes aussi bien que les Visigo tS
étant ét~bljs en Espagne doivent étre regardéS
comrne faisant une partie de la nation , de mé"
me que .les descend~nts _ des Francs &
de~ B~u~-
gw-
13
guignons sont eompris dans la nation Francoise,
Mais laissons encore de coté les Ar3bes &
demandons siPernel a été plus grand, plus célebre
dans cene science que Francois Vales, & s' il y
en a eu en France des rnédecins supéríeurs a Her..
nandes, a Herrera, & a tant d' autres du ffieme
siecle & de la mérne nation,
Si les découvertes qu' ont fait les Espagnols
dans un nouveau monde ont malheureusement
porté en Europe une maladie jusqu' alors inConnue; les médecins Espagnols ont été aussi les
premiers a y trouver les remedes. Pierre pintor & onsal ve Oviedo ne sont ignorés ni des
ran~ois ni des Italiens, (a)
Mais il est nécessaire de toucher quelque
chos e de I' Anatornie , de la Botanique & de 1:&
~hymie, pour voir laquelle des deux nations ,
la Fran~oise ou l' Espagnole, a plurór concouru
á aider leurs progreso Les anciens jusqu' au siecle
de Léon X. avoient de l' aversión pour la disse-
ction du corps humain, Les Italiens scmblent
aVoir éré les premiers qui sont revenus de ce
pré-
tb~f})
v, Coto2;ni
de Sed. Pario!. Tiraboschi Tom. 7. Saba-
ier Nouy. Diction; histor, V. Pintor. V. Oviedo. :
B
¡
¡
'14
'préju'géf au:moíns il est sür que c~ est a FaUo~e '
"
de Modene' que ron esr redévable 'des premíers
' progres . que fit l' Anatomiea la renaissance des
' Letttes. Les Plarnands alors sujets de '¡t'Espagne
les :s~ivirent:' de prés, Vesale ,mé.deCin de Charles V. est, encoré 't res célebre; & pendant quel,j
.: que remps un Espagnol, nommé Valverde ,fut
~
regardé ~enie ' en Italie c?mme un bon Anatob
miste. ~. avoit 310r5 la Prance en ,ce genre~'
~
Le ' Vasseur ne 'valoit pa$ ' mieux que Valverde.
i
' Les planches 'qu' a publiées 'Charles Etienne sont
J.
~ gravées sans doute d' aprés le Plamand VesaI~
ti
;~
, que [e viens de nommer] &ne sont pas meilleuIf
~
:; res que celles de'¡' aut éur Esp,agnol.
. ,', " .
"
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L'
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o&num
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de
la
"
r lal1Jbra V.Genaorallf ,
"A
¡:
.
.
e ta1le l ' emagne ont ueaucoup " e[ JUl1U\ . J\ UR U(vance les autres nations d áns 'Ia Botanique':&
~
,
, daos r Étoriomie Turale qui' :Y abeaucóupdc"
, rapport-Mais quand 'on se rapelle les ' établisse-:r
f1 '
ments qüe fitle Cardinal Albornoz a Boulogne
~
1
t
on
d'
sont sortis 'les préniié.~s, ·:,~}vre~ soít d'Agri. culture; ',soíe d' Histoiré' naiu;~il~, YItalie '11lemc '
, peut 'se ~ ~roire ' redévable en partie a ce prélat
Castillan des piogres qu'elle 3 'faitdans :c~ genre,
: comme elle l' eSEvé.ritablemenf·awc ArragonoiS
,
de
~.1.
dece qu~el~e Jo~rnit au . N ot~ . des laines. :qu~
,:}
~¡
i;i
.aprochent .decellead' Espagne.¿ .. . .. ., . ,'. .
·.:'." .:P',:,ailleurs..si les:Espagnols.n~; s~ "~ so~t .pa~ ..si
1\
e» COnJ;101.t~~
• '.1es..prQd"
" to~
: :a,~ ~ac h"
.~s a..~a~~e
uCtlO?S . de
~1 '
3~
J.
í~
r anclen continent, au rnoins ils n' ont pas rnan-
.t
qué de: nousdaire . qe~. rapports: exac~s&..r~i~
sonnés desplantes; des anirnaux & des. rninéraux
du nouveau continentqu' ils venoient. de .décou'. vrir~ : Je. sals qu' Ulisse Aldovrandí .le véritable
.resraurateur .de I'Iiistoire naturelle n'a.commencé
J Jaire : ~onnoitr.e .$e~ talents qu' au retour.. el: un
· v-pyag~ .qu'iJ ~~ . ~n Espagne•. '.Tournelort.. ~e
P~~~ .· P'O!Dt: les Pyrenées pOllr..herboriser seule, ment. G:et homme celebre ,.qui a.d<?:~né une
nouvelle face . a. la. botanique, ~savoit fbien q~e a Ge e
:f Espagne..avoit. eu'des Aposta, .des Hernandes,
11T- 'desFunes, aes Herrera, qui avoient illustré diffé..
."rentes branches deT histoire naturelle, Be .que
· l'.Espagne .pouvoit lui ~ffrir quelque chose de
plus que. ses ' productions naturelles•. .. :" . ".
.. Comme ce. .n' est pas .la Prance qui a pro"
.duit·.les .Geber , .les Roger Bacon, & .dansIes
derniers siécles les Boyle, les .Willi~ , les 'Staahl
. & les Vanhclmo~t. , ~ .~ n ".Fran)oi~ auroit: encare
. .
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rnoios de droit adernander ceq~e les EspagnoIs ~
ont faic dans ·la Chyrnie. En · tout cas nous
pourrions rép~ndre" que Raimond Lulle ·étoit
Espagnol , & que Paracelse n' étoit pas Francois,
~pres cela nous tenons des Espagnols les connoissances les plus nécessaires pour la séparation
des métaux, qul est peut-étre la partie la pl~
essentielle de .la. Chy·rniea . Le JésuiteAcQsta ,
dans son Histoire naturelle & morale des lndes
m::ms · fournit des na tices plus détaillées .sur
l' Arnalgamation que nous n' en .avions ni de .
Pline; ni de Vitr;úye ,ni d' aucun autre des au"
teurs qui I'ont précedé.. A peu prés dans le mS~
~.......... me temps Alphonse Barba Espag'nol fit sur cette
., . rv on rnen al de' f\Ihambra v r; ~npralíf
matlere un trsue que Ele Fran~01s . trOUYOlent
C
. encore utíle cent cinquante ans. 'apees , cae on
TI l en11\.conna
.]
d .
fr
. '}'
.
une tra ucnon an~Olse an 175 J
aprés 'ceHes qu" .on ·en avoit déja en AÍlemand
&. en Anglois, & ce n' est pas la non plus l~
seule partie de la physiqu~ daos laquelle les E¡... ·!'
pagnols ont
utiles aux Ftan~ois. .
'. . Je suis tres éloigné de faire '~ ~ crime aDescartes de ce qu'il a profité des ' travaux de eeux
qui r avoient précédé, quoiqu~ 00 I'accuse svec. .
• ¡ '
. raí....
. .
I
été
• J
.
'
......
.. . ~ i~ '. .
·:t7
raison de n' avoir pas rendu justic{:a .sesmaitres.
Mais pouvons-nous nous dispenser de: dire id
qu' Ul~e gránde partie de son sy.~teme physiqu(:
paroit tiré de ' Pereira Gomez , du fameux livre
intituléAntonian~' - Margarita" & des ouvrages
de Francois Vales~. .
. . .. . .
.
.• Le'savant & honnéte Féixo~.(a'. qui fit l' élo-.
. ge de sa.natiori en méme tempsqu'jl tachoit de
l' e'clairer & de la guerir d'e ses préjugés a franchement avoué qu' elle n' avoit jamais rien faic
..
.
.
dans Iaphysique , & que l'Espagne n' avoit qu~
"
.
.
..
.
.
des ' pérjpatéticie~s. Daos le ternps que e.Euro~e
ét~it moitié Cartesienne. moitié Neutonienne ,
Feixoo n' osoit penser que ron pouvoie , en sui- . .
' va~i: Aristot~,entfe;Qir. 'oe grand~s vérités a~~ O'a J:<'~P e 2 .;::~~
le liv¡.~ de ,la nature, & .que les péripatétieiens
' .:::
111 'C~sp3gno
..
Is pouvOlent
11\ , . fiournir
' . rde boones. 1
·\
umieres
;¡U~ Cartesiens Francois• .
, Ni I' Espagne ni aueune autre nation ne dis: ?utept polne Viete honneur d' avoir en quelque f~~oo
' créé.talgébre,
quolque les Francois
..
tJ
.
ne .rev~quent pas en doute que cet algébr.iste
a
r
n'ait
:1 8
n-'~it été ,ph~~éd~ -p~~ 'Ta:~tagIi~:; " 'p ar" Ferri; : pit;
Cardan ' & 'par d~ autres:' ItaÜen'~. :,Et"si 1; on veiii
'
comprendre les, Po~tugais : ¿:ous ie nom d' Es~" ,
p,agnols,. Nunnez ,:l;-prééédé ' Yi~'te" ~a e:'bieíi des
'~ nl1é'e s' '& il r aaidé de ,~es: 'lu~ie~es. , Apr~s;'t~tit
r arithmétique p~r les~ , c~iffres :qu~ort 3ppeÜé'Ara"
.
'
, " , ' ,', ' , ..r
, ' ,' ', ' "
.... .. .
bes" est 'd' uneutilite incornp árablement plus
grande 'que r .a:lg~b~e ' la plu~' sUblinÍe'~ :Or '11 est
'sur 'que " no~s' ' tenon~ 'de' l'Espagne"cétti 'mé~
thode
~e , tal~uíer , soi~"q~l~ ,l~¿ '~ ~l;agnols l;ayent
~inventé~ ~, "ou "qu' iIs' Payent " re~tie :des: Ar~be5. ' )
,'. . 11' n' est pas :inÓin~ ' certain ,qué :l~s" Espagnol$
!J~t contribué plutot que Iés :'Fr'á n~¿is - aux p~ó'';
gres des aÚtrespaities des riiathém~ltiqués'¡ 'L~ EÚe~
, ' ,, '
, , ' -L
, 1.1 '
, el :,
"
'
C!
,-.Jt::: .
rope, .a'la ':vérité ~ 'doit: beau-coup a' un' Fran~Ols
URl de r onzi~m~'sled~ qu'ifut ,ensuireelu papesous
le 'nom de Sylvestre ,-11. ,'L~ Itálic mémc le 're-
,garde comme leprincipal restaurateur des 'sden"
ces' & "surttiut des mathématiques ; ' mais ceCer, bert', "ce pape Sylvesrre justement e;élebre-, 'ou
a't;¡irpui~é sadoctrine~ ' N~'~st~ce 'pasen Es,p'ago'e' .qu' U.alla .chercher -ce qq~ il neotrouvoit
point en, France ~ Deux Italíens assez connus
daos l' histoire des sciences du moyen.áge , Jean
Cam"
en
' nc=----'
.19
Campanas. Novareis, & Gerard .de Cremone ,
ont aussi étudíé o~"ens~jgné ' 'les. mathématiques
Espague, 11 y' .~_ ~' mémequelque raíson de
croire quele d~~~i.~~· ét~it Espagn~i de ,naissarice.'
'E~, lorsque Jean 'de Sevill~ (4) t~ad~istt Aifr~gan
de ·r.·Ar~~e en L~~in, 'hi F~~nce"avóit-elie rendu
Un :~e~vice s~mbl,a~lé ) l' Europe ~ .
, ': L" Allemagne , &1' Anglererre ' peuvent . se
yanterqu' A~h~rt' ,le gr:md & Jeande Sacro:"
Bosco't?nt . ~i~~ ~~x pr~gr~~ ' que fit l' Astrono·
·míe au , tr~izieme siécle; mais en cegenre l' It~~
lie, l' Allemagne & l' Angle'terre
sont servies
l~ngtemp's des...t~_bl~s ' :~ lfo~~ínes , ouvrage fait
par: des Espagnols saos contredit, 'C ~ tabt'es'ont
en .
se
.
été t~ouvées défectueúS~. , 'Mais~en . c:e (teinps - la , ra ~G e
en 0.1 avoit rie~ d~ mie~x ailléurs'.
J
. '
Ufn. . ~e 'dout~ n;éme si dans tour le seizi~m~ sicdc,
·il Y a eu enPrance des 'astr~no~~s '~omparables '~
Alfonse de Cordove (~) '& aJean Roxas, Ce) Jean
·Faber Parisien n' ~ pas seulement mérité que Mi-~
Mantuda en ,Lit .mentíon•.Je ,dirai plus. C' est
. (Q) Wei~Uer ~ liiJt.-Ast'o~~
(b)' ,Ibid. Cap. XIV.
OP~
(e) -Montuda,
P. 3. lib. 3-,
.. " . .
.
'trs
.' .
que
In. S. jt•.
' .
.
%0
que jusqu' 1 la moitié du selzieme síécle les Italiens ne croyoient .point encore de trouver en
d' autres pays de meilleurs rnaitres d' astronomie
qu' en Espagne. En eff"et Augustin Ricci de Cazal en Montferrat, astronome fort estimé dé son
temps, al1a étudier l' astronornie Cartagene &
a Salamanque, (1%)
Qlt~ il me soit permis d' observer id que les
Espagnols ont eu part atoutes les inventions &
a tous les grands évenements des siécles XV
Se XVI•
. L, Espagne ne prétend pas.plus que la France
de disputer a l' Italie l' invention de l' aiguille
aimantée, ni al' Allemagne l' invention de l' im. . pe·
P lr I rl '1 Ih,..... ~ ro V r:""''"lrallfE
pnmerte
,. DI a~' ¡'lA
' ng
eterre es p'remlers ressays
de 1a· pouaN
.E
RI
o ¡fEspagne peue
re mffarnmabl e;CUL
mais
JUl1TR D Rn Rprétendre d' avoir íntroduit en Europe le papier
de linge, invention peut-étre plus utile que l'irn.. .
primerie, & saos laquelle celle d seroít de peu.
de consequence.
e est l' Espagne, e' est le Portugal qui ont
fai~ le plus brillant usage soit de l' invention de
la
a
(a) De Chales, RiccloU.WeidJer, cap, !4. Tirabosctti, l/u:,
tle/la Lit, Italiana; Tom. 7. lib. ~ p.18.
.
s1
21
la boussole , soit de la Cosmographie des anciens
qu'on fit renaitre, Encoré' les vOJages des Portugais n'ont faít que transferer d'un lieu al'autre
le centre du commerce; & il est douteux si
la
plus grande partie de l'Europe .a beaucoup gagné
a ce que les produétíons des Indes nous viennent
par l'océan plutót que par la méditerannée, Mais
la découverte d' un nouvel hémisphere a changé
la face du monde anden. Presque toutes les na...
tions de l' Europe chrétienne sont en quelque
° contnibue
I
sens fcondées
ees a pretendre d' avoir
a~ ce
grand événement, La Géographie de Ptolomée
á
,
& les Y:0Y3ges de Marco Polo Venitien étoíent
etrr
que queldes notioos dont on p~rtoit. Peut.
dO
•
~
. e. ra o.,]
N 211 a./3e ere _.
ques tra rnons vagues ces navlgatlOnS ces or-wcgiens &. des \VIelches ont faít soup)onner
l1Tl' existence
·
~ ' un nouveau connnent,
.
11 est sur
u
qu'un AlIemand de Nuremberg, qui étoit en Espagne au temps de Christophe Colomb , avoit
des connoissances fort étendues dans la COSIDO-f\
grªphie, & que ses Iumiéres pourroient avoir ét6
de quelque utiliré au navigateur Génois• .11 ese
parlé d' un George d' Vtra Flamand, Améric;
'Yespuce Florentin , : n'est que trop renornmé•
En..
i i .,
~
Entre les' autres se sent distingués , dans .les.
premiéres expéditions de l' Amérique deux Cano,
un Alfonse .d~Aveiro ,- un,Martin Andaloux, un ,
Alfonse Huelba, tOUS Espagnols•..Le.célébre M~- ,
gellan "Portugais, mais naturalisé Espagnol au
service de Charles v, ~. y eut b~aucoup , dé' parte
Un autreE.spagnol fit aussi alors pour la prerniere
fois le tour du globe. C'étoit Sebastien Cano
quicommandoir le ; fameux vaisseau .lc Viuoria.
Qttel est.le'cosmographe , ·le navigateur , le capltain Frari~ois qui serrouve nommé dans toute
I'histoire de' cettegrande découvertet lIme semble qu'une relle réflexíon auroit da rendre Mr..
Masson plus ' circon~c:ct dans ses .questions au
. d l'E . . . e.,l a,de
d a ...Jene
sUJeto e
sp.agne. 'D '.
.
.
1JU 11\ D
I
.
uRlut KJe crains :qu~ ron
ne prenne m.oh ménioi~~
pour ' ~ne saty·re;& .jen'ose demander si aParis
00 .regarde les Ottomans comme Européens,&
sil'on' croit que -ces barbaresayent fajt quelque
, bien a. ,.]' Europe ~ . Mais , . s~ il faut le dire -, Iorsque l'Europe étoit , ménacée des armes de S'olí..
ina~ & de Selim ,' qui est-ce qui les a repousséest
La bataille de Lepante arréta les progrés d' une
puissance :qui avoit' jetté r effroi 'd ans 1es 'coeiJrs
'de
23
de tous :I es ' d~rétiens ~ . Il Y 'avoit des vaisseaux;'
desguerriers Véñitiens, : Piémon'tois ~ ' Tos~ans & '
d'autres états ' maritimes 'de .l' Europe 'méridio- '
nalé, que'lesEspagnols s~ur~nt alliér pour s'oppo- .
ser au 'torrent,: La Francequ'a-t-elle 'faitdans '
.ceuc occásíon] 'Etoit..:ce des' troupes ' Fran~oise~ ' ,
ouEspagnolesquifirrent alors le .boulevard de :
la ' Ho ngrie ' ~ Ca)
: ,
, ', "Dans .ce ,meme'temps .on travailloit a 'regler:'
les joursde l' année & des,:mois, · c 'étoit une
opération des'plus nécessaires & par Iaquelle les'
sciences rnathématiques font ie plus . connoitre
leur utilité. Le mérite principal de la correction
du Calen<lrier dont je .parle,: ne 'peut etre 'coniest ée aux Allemands", au Caroihal ae PCusa
aClaviús, .Mais ilestá observer que dans la dé..
,putanon
. ,'TIque'U.nt
r: 1\ G'' regOlre
, ,. ,XIII• pour. cene entreprise ;'.' cutre . que: les: Tables Alfonsines eo'
avoient j'etté le"preinier ·fondement , ',iI' y avoíe
Alfonse Ciacconius , Espagnol, & troís Napoli-:
tains sujets du Roid' Espagne, .Un mathématicienFranccís, d'aílleurs tres célebre, qui voulue
.
, ,
" ., , .
'5 en·
" (aJMiniana " , ContiTUia#on r/e ,r Hist•. tr Espagne, Lib. ~
\\ Lib. 6. '
,' . ' ,
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.. , ' , ,' , " .
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"
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a Gel e e
',:
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:1
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.:
'.:
2.4 s'en méler, se fit~i pe,:! (rh~nneur;que sescornpatrio tes rnéme le désaprouverenr: c~ est le'méme
Viéte dont nous venons de' parler, ~a)
Le Génie fait une partie des sciences mathé- .
mariques ; & .nousn"omettrons pas de remarquer que l'Bspagne a'en-de bons ingénieurs avant la ,
Prance. Pendant tout un ~iecle ~ les Prancois ont
eru que tout l'art de la fortification moderne
avoit été crée par Vauban.' 11 n' a pas dix ans
que 1'00 a commencé a'donter que ces inven'tions ont été ,tiréés d' un , architecte Italienqui
précéda Vauban d'un siecle entier, Dans les con-'
testations dont ie parle t au sujet des Orillons qui
forme~lt une partie essentielle de r archltecture
ili , C. 1 E'
pn 1;:1 1 p
• ~" r=r
,.. e IP ?
In uaire; es sBagno s ont ; aUSSl oien que es
Allemands, quelque droit de prétendre aThon-.
U1\llJ(neur d'avoit
..,mstruit
, ce.. ce'l'b'
. F-rancors,
"
e re mgemeur
qui pouvoit également avoir lu les ouvrages ,de
Medrano ~ ceux °d e Marchi ou de Speckler.
Pour les mines qui font-une partie de rarchi~
recture militaire, personne n' en dispute I' invention Pierre Navarro ~ Espagnol.
~~s Espagnols ont 'au moins d~ aussi just;S
y
~ JUl1TR
a
0,
(a) Montuda ubi supo Tom. 2. pago 100.
pre....
.
~1
prétentíons que lesPrancoís a la découverte de la
circulation du sang, ~lOi.que ni I'une ni l'autre .
.nation n'en puisse disputer la gloire.principale
al' Anglois Harvey ·& .a trois ou quatre Italiens e
il est pourtant sur que MichelServet , EspagnoI,·
a fourni 'sur cela plus.de .lumiére que Louis le
Vasseur ~ Prancois, .
.
Si l' Espagne oSa partagé que· de fort loin la
gloire de cette découverte ; elle peut prétendreá
une autre de la méme nature, qui estcelle 'du
fluide nerveux que Dona Oliva de 'Sabuco aété
la premiere a remarquer. Ca)
11 s'est élevé depuis peuune querelle que
aEencrois plftt6t une émulation louable entre
Mr. r Abbé r Epée &. Mrl HeinecKetiie l!eipsicK~
. ., de f:.aire pauer
~1 El
D
sur 1a .maniere
es rnuets,
SI. ·1es...'
U 1ivre~ EspagnolS n' étoient pas malheureusement
/de modev
auroi
passes
e ,: auroit-on
manque'd e ·C··lter a"-
r
cette eccasion Pierre :Ponce Benédictin du cou- .
vent de Sahagun en Espagne, qui a inventé &
pratiqué cet art avec beaucoup de succés , non
r
seulement cent cinquante ans avant Mr, Abbé
E.pée, mais avant l~Anglois Wallis & le Suisse
en) · FeÍXao, TM(lt. ait, TolO. ~.
Amman
.~
26
Ammanqni.I'a ~ns~igné en Hollandet Cependant de~x auteurs :~ res ~onnus , & , nonseulernent.
contemporainsymais amis particulíers du -brave
Bénédictin
, en ont
conservé
'la. rnémoíre•.
,
.
.
.
. (~) .. :
11 seroit encore ~ propcs .d'ajouterque Galilée .n'a 'tiréaucun secours.des..Francois, & que
des Espagnols onrtravaillé avec lui & .I'on~en­
... couragé :par des offresflatteuses•. Je posséde une
lettre originale .de Galilée'. p'~r laquelle on voit
· qu'un Monsígnor Guevara .l' an ' ~.li,3 J Jui,av()i~
cornmuniqué des observations .fort subtiles, ::'.
. Mais il est tempsjaprésuvoitparcoururapídementl'histoire dessciences'. que nous jettions
, gue1qlJes,regards ,sur, .1a.Qelle.Littérature, , "':. .
e , ~aE ~e : : '_a. :, ~a :{ _G.~ . f-~
• ,,.. une epoq~e. QU-·tout le mOJ;lde est.occupe
'J\lU ~~e I'histoirenaturelle , ,~(: la ~1vigation,. ·d~)a
·.Géometrie , de l'économie,rurale &.civile ,:.& de
la .chymie , .on.regardera peut-étre l' étude des
langues .andennes _comme, une. occupation des
esprits subalternes & médiocres, 11.n.'est. pour~
· :tant paso moins vraí que c~ est par 'ce moyen
.qu'on
,
' .
'
,r,
., '
I ,
: •
(a) Ambr. MClrales ,& Franc. Valb , .c:it~ par FeuoO,
Thlat. crit, Tom. 4. Disc. 14- .
.. '.z:--e . " .
a
sr'
. zar
' ~7
,que'0 0 est parvenu faire, fleurir Iesscíences les
.plus utiles , & que les Espagnols ont 'beaucoup
'eontribué aux progres de cette étude, Fernand
Nunnez qui porca , enEspagne la .connoissance
du Grec 'q u' il avoit acquise '. en Italie , n'a-t-il
point précedé les Etienne i La Bible entiére en
plusieurs larigues ·,sortoit des 'presses d' A1cala
lorsque .le perc' de ces deux Etienne essayoit
d' imprimer . le psautier seul en cinq .colo~nes.
Ant. Nebrissensis & Prancois Sanchez , ou Sanctíus, ont-ils fait moins que ces Franqois ', ou
, sont-ilsvenus aprés eux~ Parrni ceux que Pransois l. 'apella en Frante pour y enseígner -les lan~es savantes ,il' y en avoit trois ou qu~tre Espagnols. e'étoit dans le temES que 1.:ouis Vives bra
de Vale~ce' faisoit la gueJ.e ala barBarie séo,lasü'NI. que avec neaucoup de "succés.." De ces , fame~"
, triumvirs de la littérature
du siécle de CharlesV,
,
IX de Prancois 1, Blldé·,. ErasmeS; Vives; Budé
étoit, peut-étre , le 'plus .érudir. .' Erasme avoit
plus d'espritj mais Vives avoit plus de jugement
, & de critique, Sonouvragesur la.d écadence des
sciences & des arts a' fait plus d' effet q.u"~ucun
lívre sortí de Prance , Je -dirai méme d'Ttalie ,
pour
,
~----~ _ ._ ~~
t
-~
28
pour ranimer les bonnes études , & rétablír le
bon ·gout.
.~'
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.1,
1
r.
j
d .
:4;'
"
,
.j
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:~
On eut d'abord en Espagne quelques bons
historiens & des litrérateurs hábiles qui débrouille.rent le cahos de i' histoire ancienne & de celle
.de l'église, 'On lisoit en Italie les vies des empereurs de Pierre Mexia. traduítes par des '
hommes célebres, deux censans avant que ron
.eut des Crevier & des le Beau, . Pour l' histoire
ecclésiastíque je dais avou~r, que sans les Centuriateurs de Magdcbourg nous n' aurions, peoeetre, p'as les .annales du Cardinal Baronius qui
'les ecclipsa prodigieusement, & sans lequel 'les
p r M lnUDPn o~ld l 'a Fllh~mbr;; v (ir.nprali~ '1
vr~olI
1 emont ' 5 es UBID, es, euey n aurolent
;
, peur-etre pas existé, Mais quelétoit l' homme ' 'J
RlJ qUl
' alida Ie savant eardina' 1 dans 1a compl
' 01 anon
•
de 'ces anuales! C'éroit ,un Dorninicain Espagnol
nomrné Thomas Malvenda qu' il fit venir exprés
~ Reme pour travailler avec luí. Je ne compterai
pas parmi les historiens Espagnols " quoiqu' il fuc
d' une famillé de rois d' Espagne, le Cardinal,
d' Arragon qui recueillit les vies des papes, .
ouvrage aussi estimable que ceux qu'a fait Baluze
en
);, r,
, • -. . . . .
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'
,d Ul1T ' DI
) ~'
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~i ~·
o
29
en ce genre. Je dirai seulement que les travaux
de Ciacconius & de Cabrera, l' histoire eccl ésiastique de Fleury & sa continuation seroient
certainernent moins intéressanres, Pour.l' histoire
moderne , ou du moyen age, il seroit facile de
comparer les Chroniques des rois de Castille ,
avec celles de J onville , de Froissard & de Monstrelet, Les bibliothéques historiques n' offrenr pas
rnérne en Italie des mérnoires plus anciens ni plus
judicieux que ceux de Rodríguez Xirnenés; & non
obstant le mérite du président de Thou, je ne crois
pas l' Espagne moins riche en bons historiens que
l'est la France, Je parle du siécle de Francois l.
& de Men ¡IV.
On dernandera , peut- étre, pourquol les con..
seils de Castille , les Cort és d' Arragon, les Érats
de Catalogne n' ont point donné des Démosthenes
& des Cicéron
al' Europe: car il est vrai que ces
t rois assernblées étoient de nature
a donner
de
l'essor au talent de l' éloquence, Mais quand on
considere aprés combien d'efforts & dans queIles
circo nstances Athénes & Rorne ont eu de grands
orateurs; quand on sait que l' Angleterre dont la
e
con-
..
"
3°
constitutioh paroit si favorable .a .l~ sublime. él0quence, a.peine a produit de nos jours quelque
chose d'aprochant des harangues des anciens, on
ne sera point surpris de voir que l' Espagne n~ait.
point eu dans le siécle de.Charles.V, d'excellents
orateurs, Lorsque on étoit au point ou ron auroit
, pu s'attendreá des discours .dignes de passer ala
postérité, .les gouvernements des Royaumesd'Espagne changérent de nature .& toutes les assemblées nationales . plierent sous l'autorité Royale,
Aprés tour, lit-en beaucoup e~core les harángues, les remontrances , . les plaidoyers . faitse~
France avant les deux derniers regnes ~Sans la
haine gu' en a eu longJ,cmps p,0ur.J lesJésuites, les
. 'u
e
t:
d J \..Jt:
. fameux p'laido~er.s de PasHuieli auroierit-ils été
J\llJ .lus ~ auroient-ils eu plus de succés que ceux de
Nunnez, de Perez d'Oliva , de GarziaMatamorosl
Les Apologies de la doctrine d'Aristote que noUS
avons de Galland' & de. Perionsont-ellcs aU"
-jourd'hui , étoient-elles de leur.temps plus lisibles
que les discours ,prononces par les Espagnols sur
.la discipline ecclésiastique au Concile.de 'T rentd
Cependant les Espagnols formoieot les autres
.nations aréloquence .de la chaire, Les·Frari~ois
I
JlJl1T nI
el
n'a-
31
t,
n'avoient pas encoré les' Bos~uet') ni.les Bourdaloue, pas' me~~ lesLingendes, Iorsqu'ils lisoient
les setmons de Prancois Borxaj rde Diego Mu-
~:
.
,t.
'.'
i.
riI10 ,de Gaspar Sanchez , du Cardinal .T oledo ,
d' un Peralta, d' unParavicino, D'ailleurs les
ocuvres .des ·G renade,\. des :Rodriguez -ont plus
contribué aformer.Ies Massillon quetous les 31.:1tres Francois. qu' on avoit de ce.,ternps-Iá,
En parlant de poésie on peut dire encore plus
hardiment que laFrance doit beaucoup plus.arEs"
pagne, que les autres pays ~~ doivent ala France,
11 est vraiqueIes fameux troubadours Pro:ven~at1x ont été les précurseurs des poétes mo~
dernes de toutes les nations, Sans nous arréter ab
.
~ / . . 0 '1~menral ne la ~t ldr I ra
un ' suJ~t trap gc.neral & deja. trap conou, 1ose- '
rois d.c'mander si c'est aux Corntes de Provence
de la .rnaison 'd e France, ou a·ceux de Barcelone '
de la maison d' Arragon , .que la poésie a de plus
r
gran~es
obligations~ Car au reste parmi les trou..
badours il-y en avoit de .célebres de différents
pays,
& il
n' y .avoit pas: moins de Catalans
~ .
d' Aragonois que de Provencaux & de Limosíns,
Des que la poésie provencale pass~ de mode
& que chaque.nation commenca ase servir des a
, . Cz
pro-
G
.
"4= \
y enera lle.:
•
~. ~
3~
propre langue, ii ne seroít pas difficile 'ge,déddersi ce sont les Francois ou les Espagnols qui o~t·
suivi de plus pr~s les Italiens, . Caroon .ne dispute.
point au .D ante & a Pétrarque ni l'ancienneté
la préférence, Le Duc d' O~iéacis , par exemple,
peut étre comparé aux Marquis-de Villena & de'
Santillana, mais il est postérieur s & . [e ne sache
pas qu'aucun poete. Francois du qúinziéme siécle
ni'
\
ait .eu 'le ,Sl1CCCS qu'eurent Juan de Mena ' & Rodrigo de Cota. Je passe sous.silence les Menda.. .
za , les Boscan, les Garcilas, auxque1s [e necrois
pas qu'on ose préférer les du Bellay, ni lesMaror,
ni les Regnier leurs contemporains, '& auxquels '
f aurois mérne de la peine a compar_er Malherbe,
,
L
GI
e
a '-.Je"'"
Je demande id un mornent d'attentionJparti...'.
TI- culiére, car je ne prétendspas que l'Espagne ait
eu, méme dans ses plus beaux jours, des pieces .;
,de poésíe aussi parfaites daos Ieur genre que ·le
sont celles que nousavons de la France; mais je
ne crains point de rísquer un paradoxe en,disant
que lesautres nations policées perdroienc moins
l
JUl1TR
n
'
"
en perdant les chefs-d'oeuvres du ParnasseFran~ois, qu~ la France n'auroir perdu si elle n'avoit
eules poétes Espagnols du siécle qui précéda.ce'"
, luí
,
!
-
-
-'-~---------------------
.
.
33
lui de LoüisXIV.. 11' y a méme 'quelque espéce
de poésiedans laquelle la .Franee n~ a,-peut-étre,
pas encere égalé l' Espagne, .Les Espagnols lisent .
encoré avec plaisir trois ou quatre poémes épiques ,tandisque les Prancois 'se trouvent fatig~és
au bout.d'un chant de la Henriade•.(a-) .Le iuge..
ment .seroit. encorevbien .plus dé,cisif : si ron
cornptoit- le .Carnoéns. parmi les Espagnols• ..A u
reste, : puisqu'on avoit la ]érusalem délivrée& 'la
Lusiade plus d'un siécle:avant,la Henriade, 'íl est :
sur ' que l'Europene -doit.rien -3; la Franee de ce
cóte Ia. Voudroit-onvanter comnÍe 'unouvrage '
épique:.cette· productionInfame. dont on .n'ose .
prononeer le litre dans leshonn~tes :coinpagnies~
{")Il ;-01 d" eplqueC~,
or ·
al e
c '
,~ }t a-t-l
dans.cet ouyrage, rout petiUant d'~sprit cqu'onletrouvée~ N~est-i.l pas un
amas a'~l1a~casyllabes . obscenes ~ :i1'Qpies .plutot
qu'uu .poéme narratin .Sans · faire uniparallele
minutieux 'du Lutrin avecdes ouvrages Espagnols
du méme genre (d autant plus qu'il n'appartient
pas aJ'~p'?que 0\1 je deis .rn'arréter) fose dire que
1;1 poétíquevde l'~ut~ur ,,·Fran~ois . me paroit · u~ .
I
o
J
te. (a) Les troís sil:cles de
la LitoFranro Tom. ~4o pag: ~ij6. ~ .
\
".
- 34 recueil rimé de préceptes trés-connus en comparaison -de la verve qui se fait sentir dans le Laureld:Apollon-de Lope de'-Vega, & dans le chant
de 'Calliope de Cervantes, qui tiennent au genre
didactíque,.qucique peu trap chargés d'éloges;
un
; Je-riefinirois pas' si je 'voulols parcourir les
, ouvrages' d' ágrémerit &de goüt dont "les 'Es~
págnolsontfoitrni lemodéle ou l'idééauxFran~ois• .Lor~que la'Prance avoit déj~ eu ses'Pascal,
ses Pénélon, & 'qu' eIle 'avoit des .Pontenelle',
. .&
les personnes les mieux policées & .les mieux '
Instruires n'avoient pointde rneilleurs li vres proposer 'a.des Princesses que les rornans de ce' ·vantes. (Ol) Il n"'x 'a Ras l,'usgu'au Diable bO',"teux "t
"
.
: . . _10
roer. dI .e. l,; A! 9r11pra Y. ienera 11
de le Sage dont le fond nc SOIt nre d·un ouvrage
nUJ\ ,Espagnol de Louis VeIez~ de Guev·ara. ':
. Máis 'eest sur-tour ~dans la: poésie ·dra.'matique
que la .Prance .s'est.:enrichie des :fonds de ·1' Es. pagnerTous ceux quiconnoissent un pello r ·histoire ',des pieces 'de' Corneille & de Moliere, savenr combien ' o~t" pr'o fité desInv éntions dé
._,> Lope de Vega,' de Calderón-de'Iá Bafca;; & personá
j
1
DI
.ils
.... ' .
-Ca) ·Lettre du Comte d'Ayenci[~e par :M:il1ot~·lJfe"m•.du lJfar~cll,
, ue Noai!!es, Tom.~. pag, 334-
'35
sonne n'ignoreque l'époque lumin~tise de la tra·
gédie Francoise ·'a ·été fixée par rimitation d'une
piece .Espagnol éde .Guillén de Castro•.·L'auteur
du nouveau dictiónnaire historique dit en p~rlant
de Scarron, que la. mode de
ternpsétoir de
.
'
.
,
,
piller les Espagnóls. ···Les ' Fran~ois ' ont travaille
avec plus .d'art ~ -mais l'art existoit; les regles & les
exemples quiIecomposent nous sont venus. des .
GrécsrlesPrancols n'y .ont rien'aj'outé. Si les Es...
son
.
-,
.
.
.
'pagnols avec Ieurimagination féconde~ n'eussent
fouríii dess újets , des plans auxp óétes des autres
nationsyla France seroit resté plus"; long-temps .a
des 'sujets rebattus~ ~uánd on: reproche .aux ~s~
pagnols l' irrégulariié 'de leurs weces'd~: théure ,
ond évroit faire 'une:'re'fiexion gui -)gs·. excuse~ ~s
UNT moeúrs: axant ·.prodigi~usement. chan~~depuis.les
temps .Jiéroique~) cesunités rane ' ineulquées ne
soni plus soutenables , l3f les Espagnols ont cru que
l'onpourroit plaire & instruiré.sansse g~ner ace
point. . Il n'est pasqnestion , jele (lis encore, de
savoirsí les pieces de Lopede RUéda , du Capitain
,Virues ,. de ' Guillen: déCástro,' deVegá, de Cer-vantes', de Calderon.éc des autre's~Espllgnols sont'
aussi:conformes aúx regles d'Aristote & d'Horace
que
J
I
Genere
,.
36
'Jue celles de CorneilleBs de Moliere. L'on de~
'mande seulernent , si ces restaurateurs du théatre
, Prancois ont .profit~ de ce que' les Espagnols
avoient fait avant eUx. ' En finissant Ce! article il
se' présente une réflexion que je ne me pardonnerois jamáis d'avoir supprimée i~'~st que . dans ce .
nombre infini de .comédíes Espagnoles qui ont
long-ternps soutenu les théatres de Paris,. de Londres & .de Venise, & lesautres classes d' ouvrages
d'agrément ; , .~ ,peine. en . connoit-on :qui portent
atteinte a le,s: pri~cipesessentiels, de .morale .&, de·
religioncOn:ne peut pas dire la .mémechose. des
poe~s des autres nations, ::: -. ."
' . ..-,
Parmi-lesart ~ d:agr~me~t Iamusiqu ~est ' Ee: rc
lui qui app,roche..le plus de la poésie. LeS Pranl: ~~,is n~ disputent point .lapr éférenceaux .Italiens,
Mais lesItaliens .méme avouent que I'Espagne.aeu
beaucoup de pa~~ auxprogrésqu'a faít la musíque
dans le XVI siécle. . Qpand 00 ne nommeroit que'
B,anolan,Rami,Fr~n~ois Tovar ,& 'D iego Ortiz':
quionttous .vecu du t~mps de Francois l.~ · &qui
ont précédé -Ie celebre Zarlino; .r histoire. de ' la:
musiquePrancoíse nous présenteroit-t-elle un seul
maitre de .cetemps-lá comparable 'aces,' trois ~ :
.
,
11
37
'. 11 nous faut encere díre un mot des .arts du
Dcssin. ~and l' Espagne avoit 'les Berrugucte,'
les Becerra"les Navarrete ~ les'Vargas , lesPerez
d'Alexio ,dignes éléves de Míchel Ange &' du
Titien , il n'y avoit en Franee qu'un Florentin
nommé leRo úx, Primati~cio' de Boulogne & un
Jean Cousin a peine connu.: -, " . " :':' ,',
" II est facheux de' rappeller id ,un événement
qui n'a q~.etrop juste~ent 'aHligé IaFrancejmais
qui, peut-étre, 'a été la cause la plus immédiate
des prog~es ' que les arts y ~nt fait depuis; ,événement ,qui d'ail1eurs prouve .combien -i1 sied mal'
a Fran~ois de demander' qu'a fait l' Espagne
depuisquatré"cents, 'depuis'mille ans, ,', ::
'~
_
'
. '
e al ae el el
• ', Je sais que Fransois l . avoitldeja montré son
un
>
"
',
a.J Je
I
U'NT gout'Batir les beaux arts a'vartt sa malhe~reuse ex":'
pedition.d'Ttalies Mais n'esé-cepas apresoson re..s- ,
tourdcMadrid qu'ils'attacha a fairefleurir "ces':
arts, soit-qu' illes ait.trouvé déja plus avancésen:,
, Espagne, soit que les reflexíons qu' il eut le loi-:
sir defaire ; ayent düle porter achercher la gloi...· ,
re -dans -les arts ,pacifiques plutót , que .dans : ~es', ,
entreprises . militaires ~ Q!].oiqu'il en soit, ilest .
Sur que-l' Espagne sous l~ r~gnc de Charles -Y,
&
,
;8
& de Philippe 11., avoit d'habiles architectes, des
sculpteurs & des peintres, .& que la.Prance n'a-.
voit encare que desenlumineurs., C'estl'art daos
lequel les Prancois sernblent avoir. exccllé depuis
Iong-remps, .( a).· : .;.. ' : .: . ; , . . ' . ,: .
Peut-étre les Espagnols: du síécle ;de phi~
lippe 11. n'ont pas fourni al'Europe tantde bre-. :'
laques, 'tant de boétes cizelées ,tant de bijoux ,
tantde. différentes 'étoffes. Je ne diSconviens pas
que .toutceci n' ait du rapport 3UX arts dont nous
parlons, Mais oseroit-on :prétendre.ánotre re-.
connoissance.,paree-quela fr~volité despetits-mai..
tres, lescaprices des filIes d'opéra.& la dissip átion
des fermiers & des grands;ont .rendu l'Europ,e tri,
e a e
al .
<.Je ~ e
Butaire.ide Pa~is ~Devons:"nous savoír Don gre
j\, a la France de ce qu' elle'·nous.charge de'.colif..
chers Nous avons bie-n , pIutot sujétide ,:n'OU5'
plaindre paree que ces 'niodes', & cet.attirail im-:
mease. de 'toilette, que nous .devons a-la France
-Ó ,
,
ª..
sanscontredir, est lacause principale queles ma-
ríages .sone.plus rares; & moins heureux, & 'que
le gout de la parure, ' devenu presque ;.nééessaire
.. .
, - .' -. de'"
. , ... ...
39
depuis qu'00 prendo'le .ton de Paris, estor obstaelele plus ~ort a,-l'éducation de la jeunesse• .
Je De pens~ pas qu'on veuille nous engager '
,3 fairé :descomparaisonsde ce que nous re~evon s
-de'la Frince avec ce que l'Espagne -nous.a pro....
curé:& .qu'elle ríous fournit encore actuellement• ..
Car :'enfin les Espagnols, a qui-Í' on reproché
d'étre inútiles
a.l'Europe jont- ilslaissé perdre ce
miel sisalutaire &-'unique en Europej Ont-ils
Iaissé dégénérer 'leur brebis ~ . ont-ils. Iaissé perir
l éurs vignes]. ont-ils cessé .de cultiver ' le cacao
& le sucre , & d'exploiter leurs mirles ~
4() ·
'digo,pourIes ·teindre ~vant 'que.la.France . p·o sse~ .
. dat 'les Antilles Se partageát
Sto Dominguei
Je'ne
.
,
.
cherche pas d' les,Fran'i?is tirent la. base de la :
couleur de plusieurs étoffes qu'ils nous.véndent
si.chers maisjepuisbien · de~apder si, c'estparcequ'on DOUS. envoyetous Iessix mois·.de nouveaux draps de France ,&. tOU5 les quinze_jours
de nouvelles. modes , que 1'.0n demande: RUE
DOIT~0.N. A· L'ESPAGJfE-?E!DEPUIS
DE~X:.sIECLf.St ·1),EPU,ISQ.ll.ATRE;.
·D EPU¡S DIX,. QP'A-TrELLE:.FAIT,POUR
L' EUROPE! ~: (a)
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. Ca), Eneyel.. ut supra,:.GédgraplJe. Tom~ l. ' pag. 5650' :;
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41
Les Espagnols qui trouvoient des ressources
inépuisables dans le nouveau monde, o'eurent
plus aueune envíe de commercer daos les autres
pays de l' Europe, & se mirent par la hors d' état
de suivre les progres qu' on y faisoit. Le gouvernement de m érne tourna ses soins du coté de
l'Arn érique quil regarda comme la source principale de ses richesses, L' or du P érou , l'argent
du Potosi, les délices de l' Italie , I' industrie des
Flamands & des fideles Francs-Comtois appartenoient al' Espagne, Comment auroit-on pu, av e
tant d'avantages , ne point se reposer]
Ices nations sont sujettes aux m érnes vices)
~
em vicis itudes que les hornmes, La prospérité, les honneurs amenent la mollesse , la pa~
resse, la présorntion & l'orgueil; & a force de se
persuader qu'on ne peut avoir des rivaux, on en
rencontre enfin qui nous devancent, Voilá ce qui
est arrivé a I' Espagne. Vers le milieu du siécle
pass é, lorsque l' Espagne cornmencoit a tomber,
elle avoit besoin d' étre excit ée par quelque autre
nation qui p üt lui donner cette émulation aussi
Utile aux peuples qu'aux particulíers; mais cette
nation De se pr ésenta pas alors a ses yeux, Malheu-
, 41.
heureusement elle' se croyoit trop au dessus de ,
tout ce, qui I'envíronnoit,
On faisoic encore quelque cas de I'Iralie, le
, seul pays) oüles Espagnols voyageassent. Mais
,vouloient-ils
prendre
pour . modeles des Milanois
.. ,
.
ou des Napolitains, leurssujets , ou des Toscans
sujets d'un 'prince presque vassal de rEspagne ~
D'ailleurs en.Iralie regn,oit alors le .mérne rnauvais goüt qui s'étoit íntroduit en' Espagne. .
L~Allemag~e desolée par:les .troupes de Perdinand 11. & par les Suedois , ne figuroir pas encoredans la .litt érature , &. n'étoit plus dans les
sciencesce qu'elle avoit été les deux siécles pré-cédents~ .Les HollandoisL,n' étoient regardés Flue
.
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comm~ des mariniers mutins. ' L'Espagne ponRlU(voit- elle sem,esurer avec un pays quin'auroit
pas fait: la trentiéme partie de sa dornination.en
Europe ~ Les Huygens, les Vossíus, les sa'lantS,
les Iittérateurs .de Leyden & d' Utrecht furent
.nuls pour les Espagnols,
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,
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L~ Angleterre étoit aussi bien éloignée d~exci"
ter l' admiration des aunes peuples: on n'en ?ar~
loit alors que 'comme d'un théatre de catastro~
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43
)phes tragiques: le chancelier Bacon, peu estimé ,
alors daos sa patrie, l'étoit encore moins ailleurs,
Shakespear n' étoit ríen pour r Espagne•. Milton
n'étoit pas connu, , Nevton & Loke étoient a ,
•
I
:pelOe nes. -.
Ouoique la France n'eut pas encere atteintce
degré de' considération qu'elle acquit vers la fin
du siécle, elle pouvoit seule mériter l'attentionde
.
I' Espagne s mais l' antipathie étoittrop grande
,pourque les,Espagnols pussent ,se.resoudre aimi'ter .Ieurs v~isins, ou a s~ informer ~es p~ogres
, qu'ils faisoient dans les arts & les sciences, Lors..
que rorgueilleux ministre de Louis XIII. se piquoit d.-'~mulation ~ Cl'égard des favoris ld~\Phi- b ' G ' " "t "
•
' '
r.. pnumenrdl e a nl(lam ra y enera 11 !
'- . 'hpp,e IV., les Grands d Esp,ag~e ne pOUv.Olenc
·
.
lUI1T pas ~tre ' disgosés a imiterIes Prancois, Le coup
fatal que Richelieu . porta au grand colosse ne fit .
'que' I'étourdir & en augmenter l"indoleoce. La
léthargie fut a son cornblesous les derniers roís.
'
.
I
Autrichiens. Au commencement de cesiécle l'Es...
pague étant passée so~s la domination d'un prince
de la maison de France & gouvernée par desFran..
~ois, eut plus de répugnance que jamáis de paroitre l'éleve d'une nation rivale, ' Les Francois au-
ro-
•
44
roient voulu donner leurs gauts, leur maniere &
lcur languc al'Espagne, & ron ne fut plus ni Esp3gnol ni Francois, La Reine Gabriellc de Savoie, qui avec une fcrrneté sans exernple soutint
la couronne d' Espagne sur la tete de son.. mari,
cut a peine le tcmps de le voir affermi 'sur le
tréne, La monarchie reparut pour un rnoment
lorsque le CardinalAlberoni !a tira de la dépendance de la Cour de Versailles; rnais ce ne fut
qu'un moment, Peut-étre le gouve~nement des
Italiens auroit eu ses inconvenicnts comme celui
des Fran~ois. La seconde femme de Philippe V.
ne pouvant se passer de la France pour l'établissernent de ses fils , ne put laisser prendre aux Esr: Mf"'ln. ~n"' Q t'no " . /h::¡mhrV \/ e oprall'+
pagnolsp 'lcur
es~ni:'~ "'& Ieur geme[nature . J ~ Esl'
S
é'a re evemr
. RA
pagne n a commenc
ce qu'elle
e e doi
OJt
JUNH\ nI J\nURlU etre qu'aprés qu'elle a \"0 sur le tróne des Roís
1I
a
nés dans son sein, & qu'elle voit a la tete des
affaires desMinistres, dont les intéréts ne peuvent
étre séparés de ceux de la nation & de I'état,
FIN.
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E R R.tI T A S.
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preceder..•..•• proceder.
En el Apindice.
7..
Malueda.••••• Maluenda.
.
P.L. oncrnenra' ae laAlhambra y Generalífe
CON5EJERIA DE CULTURA